Carnet de voyage

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15 étapes
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Par Stony
35 ans et encore toutes mes dents... mais au fond il manque toujours quelque chose, difficile à définir. Je crois qu'aujourd'hui il est l'heure d'aller découvrir là où tout à commencé...
Août 2018
20 jours
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C'est après un petit voyage de 17h via Madrid que nous arrivons enfin à Panama.

Dernière étape, le bureau des migrations... lorsque je donne mon passeport, l'agent me demande mon "autre passeport"?... Quel autre passeport? Peut être a t'il cru qu'étant né au Salvador j'ai la double nationalité?

Il n'en est rien.. la date de validité de mon passeport court jusqu'à fin octobre et pour être en règle il faut un minimum de 3 mois après la date de fin de voyage pour être autorisé à entrer sur le territoire! Mon coeur s'arrête de battre un instant, un frisson me traverse de part en part, le temps s'arrête... Je vois déjà défiler la suite du voyage où je suis en train de rentrer en France sans être passé par la case "voyage de ma vie". Échec.

L'agent appelle son supérieur, qui nous escorte jusqu'à une salle d'attente où nous patienterons 1h... 2h... 3h... Ça commence à devenir long. Les agents ont l'air de se tourner les pouces mais sont plutôt avares en explication. "On doit attente le Chef". 5h30 plus tard le chef arrive, souriant, nous serre la main et fait apposer le tampon d'entrée et nous disant "Bienvenido". La première bonne nouvelle de ce voyage! Rien ne pourra m'empêcher d'aller jusqu'au bout. Merci à ma bonne étoile...


Enfin sortis de l'aéroport nous n'avons pas le temps de nous acclimater à la chaleur et l'humidité car nous sautons directement dans un taxi, qui ressemble plus à un magasin de surgelés au vue de la température...

En 30 minutes nous arrivons dans la ville, où un nombre impressionnant de gratte ciel nous accueille. Ces constructions sont accolées les unes aux autres, ce qui donne un caractère un peu étouffant à ce quartier.

Nous arrivons à l'hôtel Tryp By Wyndham, très bien placé, avec une vue impressionnante depuis la chambre.

Première virée en ville, pour chercher où diner. Nous sillonnons les rues assez sombres pour tomber sur un petit café sympa. Cette première journée s'achève enfin.

Au lever du jour, nous découvrons enfin le visage de cette ville, très americanisée, très bling bling, sous une chaleur un peu étouffante et surtout sous une moiteur ambiante assez pesante... On marche entre ces buildings de verre qui se chatouillent les uns les autres. On arrive enfin au bord de l'océan Pacifique, où une longue promenade fleurie et agrémentée de terrains de jeux, a été construite récemment. Cela nous permet de respirer un peu l'air marin et nous guide aux portes du Casco Viejo, la vieille ville de Panama. Ce quartier est en pleine réhabilitation où des bâtisses en ruines côtoient des hôtels de luxe. Il fait bon traverser ces rues pavées en admirant ce décor d'un autre temps.

La police touristique veille, avec ses gardes en uniformes et encagoulés, qui font leurs rondes en moto, mitraillette au poing... drôle d'ambiance. La foule dans certaines zones "moins développées" met en exergue une hétérogénéité sociale évidente qui semble être masquée par ces constructions modernes et la réhabilitation de la vieille ville, afin de continuer d'attirer les touristes.

Bien que les personnes que nous avons pu croiser étaient sympathiques, Panama City me laissera un petit goût amer que je ne saurais expliquer.

Il est drôle de déambuler dans les rues en croisant des visages familiers, et de voir que les gens pensent que je suis "local"... sauf qu'ils déchantent dès que j'essaie de parler espagnol!! Hahaha... drôle de sentiment de sentir que je n'ai jamais été aussi proche de mes racines mais de garder ce statut d'étranger.

Vivement la suite de notre aventure, pour partir dans l'arrière pays.

Prochaine destination, El Valle de Anton.

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Il est 6h, l'heure d'émerger... heureusement que le décalage horaire est là pour faciliter les choses!! Petit dej pris, nous quittons notre hôtel pour prendre le métro flambant neuf, particulièrement propre, direction la gare routière à l'extrémité de la ville.

Ce métro illustre bien le développement de la ville façon métropole américaine ou européenne en diversifiant les moyens de transport. 0,35$ c'est le prix à payer pour un trajet... On est bien loin du tarif auquel nous sommes habitués!!

Arrivés à la gare routière, nous pouvons acheter nos billets de bus pour El Valle. Rendez vous à la Plateforme 53 pour attendre le mini bus qui nous emmènera à destination.

Notre chauffeur ne semble pas habitué au changement de vitesse, on roule à 90km/h en 2nde... le moteur hurle aussi fort que la clim nous congèle... le trajet s'annonce épique!

Nous sortons assez rapidement de la ville et traversons le pont qui flotte au dessus du canal de Panama, cette étendue d'eau est assez spectaculaire.

Une fois traversé ce pont nous sommes immédiatement plongés dans un décor tropical, où la végétation est particulièrement dense. L'autoroute est plutôt monotone mais le décor montagneux en arrière plan fait chaud au coeur. Voir ces forêts tropicales à perte de vue est un spectacle particulièrement apaisant.

Quelques coups de klaxon retentissent et notre chauffeur s'arrête pour faire monter d'autres passagers qui attendaient dans la chaleur au bord de "l'autoroute". Nous ferons plusieurs arrêts avant de quitter cet axe routier pour rejoindre une "départementale" qui va s'enfoncer dans la montagne pour arriver, après 2h30, à El Valle, petit village perché sur un plateau bordé par des montagnes tropicales. La végétation y est luxuriante, des papillons aux magnifiques reflets bleus, grands comme la main, virevoltent par ci par là. Des arbres fruitiers bordent la route. Nous arrivons à notre auberge Bodhi Hostel and Lounge, très sympa, et situé en plein centre. Il est encore trop tôt pour notre check in alors nous partons marcher en direction de Las Piedras Pintadas (les pierres peintes), vestiges rupestre gravés dans des rochers qui jalonnent la rivière et ses cascades. Nous empruntons un sentier qui longe d'abord un ruisseau et nous guide vers une première cascade, puis une 2e, plus grande et une 3e... ce décor totalement sauvage est tellement dépaysant. Nous continuons notre ascension à l'abri de cette végétation si dense qu'elle filtre la chaleur. L'humidité des cascades agit comme un brumisateur. On croise de temps en temps des locaux, armés d'un sac de fortune en planches de bois, avec une montagne de provisions, qui arpentent le sentier sans doute pour rentrer chez eux. Parfois ce sont des écoliers en uniforme, qui sillonnent ces chemins boueux. Quelle vie si différents de celle à laquelle je suis habitué.

Après 2h de marche nous arrivons enfin au sommet du chemin où un panorama époustouflant s'offre à nous. La chaîne de montagnes verdoyante qui entoure El Valle lutte pour ne pas disparaître sous d'épais nuages qui annoncent l'arrivée de la pluie... On peut apercevoir en contre bas les toitures métalliques du village, qui ne sont que des petites tâches rouges au milieu de la jungle verte.

Pendant la descente le tonerre commence à gronder... nous arriverons à l'auberge au sec. Le décor est changeant car les montagnes ont cette fois disparues sous l'épaisse couche de nuages. Le vent se lève mais ce ne sera pas suffisant pour dégager le ciel.

Notre journée s'achèvera autour de bonnes empanadas et bières locales, Panama et Balboa.

Nous préparons tranquillement la suite du périple. Nous aimerions aller à Las Bocas Del Toro mais il faut compter plus de 7h de bus... une étape intermédiaire s'impose alors nous décidons d'aller jusqu'à Las Lajas, connue pour son immense plage. On a hâte de pouvoir se tremper un peu dans le Pacifique mais le trajet s'annonce encore un peu épique..

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Il est 6h30, on se réveille au chant des oiseaux, du vent et des premiers bus et camions qui commencent à rompre la tranquillité de El Valle.

Juste le temps de finir les sacs, prendre un rapide petit déjeuner et sauter dans le prochain bus qui va nous emmener à Las Uvas, pour reprendre l'autoroute.

Arrivés là bas nous attendons le bus, sous une chaleur assomante... heureusement, celui ci ne tarde pas trop. Cette fois c'est un grand bus, avec des rideaux violets, brodés.. un peu kitsch mais bien local! C'est le grand luxe car en plus de la clim réglable il y a la tv qui joue un blockbuster américain pour occuper les passagers.

Le trajet devait prendre 2h30 pour aller à Santiago... mais là théorie ne se vérifie pas toujours. En effet, à environ 50 km de notre destination nous sommes bloqué en plein bouchon. Le bus est totalement immobilisé, aucun véhicule ne semble pouvoir passer et les voies dans la direction opposée sont complètement désertes. Il doit y avoir un problème important.

Au bout d'une heure d'attente, notre bus repart enfin. En arrivant à un gros croisement un peu plus loin on croise un nombre incalculable de policiers et équipes d'intervention avec leurs armures et boucliers... Nous apprendrons plus tard qu Il y avait des protestations des agriculteurs panaméens contre l'importation de produits américains. Avec le recul je suis content que nous ayons été bloqué en amont de ces échauffourées!!!

Nous arrivons enfin à Santiago, il nous faut récupérer un autre bus pour atteindre Las Lajas. A la gare de bus nous faisons la connaissance de Simon et Patricia, voyageurs allemands qui ne savent pas trop où aller pour la suite de leur voyage et décident de nous suivre jusqu'à Las Lajas.

Arrivés sur place, nous nous rendons à Las Lajas Resort, petit hôtel très joli avec un accès direct sur la plage depuis le jardin. Nous finissons la journée dans les vagues du Pacifique, dans une eau à 28 degrés au moins, avec en arrière plan un gros orage qui donne un côté dramatique au décor. La plage de sable sombre le prolonge à perte de vue des 2 côtés. C'est magnifique et apaisant.

Nous terminons cette journée par un repas avec nos compagnons allemands, autour de la bière locale Balboa.

Les locaux sont tous très accueillants et sympathiques. C'est vraiment agréable de découvrir ce pays.

Demain, direction Boquete, une nouvelle étape qui, j'en suis sûr, ne nous décevra pas.

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Après avoir bien profité des vagues du Pacifique et de la plage interminable de Las Lajas nous partons pour Boquete, petite commune perchée au pied du plus haut sommet du Panama, le volcan Darù, qui culmine à 3475m d'altitude.

Le bus de Las Lajas nous dépose au terminus à David, 3e plus grosse ville du pays, qui ne semble présenter aucun intérêt si ce n'est d'être une plateforme pour les bus. Dans cette petite gare routière où sont mélangés touristes, locaux, écoliers... nous trouvons assez rapidement le bus qui nous mènera à Boquete. Il faut une fois de plus s'armer de patience car la ponctualité pour les départs de bus est toujours aussi approximative.. mais rien ne sert de courir!

Une fois sortis de David on se retrouve rapidement dans la pampa, où les fleurs sont toujours aussi colorées et la végétation environnante toujours aussi dense et verdoyante.

On aperçoit au loin le volcan, qui a la tête dans un voile blanc mais qui en impose malgré tout. Par ci par là apparaissent des petites maisons, perdues au milieu de rien, avec leurs habitants toujours aussi typés, la peau bien bronzée, les cheveux et les yeux toujours aussi noirs qu'il est impossible de distinguer leurs pupilles. Ce faciès me semble familier. Sentiment étrange. Les filles sont souvent vêtues de robes longues traditionnelles très colorées, qui ajoutent de la gaieté au paysage.

Nous arrivons enfin à Boquete, petite ville assez sombre, les rues sont en travaux ou en mauvais état, le ciel est couvert ce qui n'aide pas à rendre le décor plus chaleureux que ça. Mais il y a beaucoup de monde, c'est vivant.

Arrivés chez Tim, américain à la retraite qui gère l'Hotel Central Boquete, celui ci nous offre un verre de bienvenue, 1 smoothie à la mangue délicieux et 1 café glacé.

La vue depuis la terrasse de l'hôtel donne directement sur la jungle, toujours avec ce voile blanc au sommet.

Tim nous recommande différentes activités à faire mais dans un premier temps nous conseille une petite promenade de lautre côté de la rivière. Enthousiastes nous arpentons la route un peu raide et sinueuse mais ne trouverons jamais le bon chemin à suivre... bien entendu, les nuages commencent à descendre et nous rafraîchissent par une petite bruine, qui se transformera rapidement en pluie tropicale... sympa! Il nous reste encore une bonne heure de marche avant d arriver en ville. Nous trouvons refuge sous un abri bus, toujours aussi sommaire, avec un monsieur qui écoute la radio, attendant certainement aussi que la pluie se calme.

1h plus t1rd, un taxi passe enfin devant nous et nous ramène à l'hôtel. Trempés !

Le soir venus nous flanons dans la ville, où plusieurs boutiques de souvenirs et artisanats locaux nous font de l'oeil. Entre petits bijoux et vêtements en alpaga, toujours très colorés. Nous trouvons une petite boutique où un jeune homme nous explique comment il fabrique ses bijoux etc... lui et son amie sont très sympathiques et nous conseillent où manger "plus local". Jusqu'à présent la nourriture "locale" est plutôt influencée par la culture américaine, avec ses pizzas et burger... original. Ce soir là nous ne trouverons rien de particulièrement bon... tant pis, la prochaine fois sera ma bonne!

Le lendemain nous avons rendez vous en ville pour partir marcher dans la jungle avec un guide sur un parcours rempli de ponts suspendus. L'organisme s'appelle Tree Trek, et c'est avec le sourire qu'ils nous accueillent et nous font monter dans leur petit camion pour arpenter les hauteurs de la ville pendant 1h. Arrivés à destination nous sautons du camion et découvrons avec enchantement un décor sorti d'un épisode de Jurassic Park, avec sa végétation dense et immense, bien loin de nos forêts françaises.

La pluie commence à tomber, notre guide nous accueille, nous partons pour un parcours de 3h sur le sentier en plein coeur de cette végétation.

Les passerelles suspendues flottent au dessus de la rivière à plusieurs endroits. Cette sensation de flotter dans le vide est drôle, et permet d'avoir une vue imprenable sur le décor. Pendant tout le chemin, Dani notre guide nous parle des animaux, des insectes, des plantes et de cette biodiversité si riche. Nous terminerons l'expédition sans pluie, sous la chaleur humide de la saison. Très belle expérience.

Boquete est la ville où est produit le meilleur café au monde. À en croire notre guide de la journée, ce café n'a pas le goût du café... il a battu le record du monde sur le marché, avec un prix de 600$ pour 1 pound!! Une tasse peut coûter jusqu'à 20$. Nous n'aurons pas l'occasion de goûter ce café nommé Geisha... mais bon, ça reste juste du café!

Le soir nous retournons voir nos amis dans leur petite boutique, ils sont vraiment sympas. Merci Abdu et Andreina pour votre gentillesse.

Puis nous irons manger dans un petit bistro où il ne semble y avoir que des panaméens, plutôt bon signe! Nous y mangerons des plats de poulets, riz, haricots avec des sauces un peu relevées. C'est plutôt goutu!!

Notre soirée se terminera Bar Brewery Company, où il y avait déjà la veille un chanteur qui mettait l'ambiance. Ce soir c'est un groupe du pays, qui semble bien connu : Tiburon Amarillo (Le requin jaune). Ils sont 5 jeunes musiciens, jouant du "rock", et se déchaînant sur scène. Leur public est en feu !! C'était une bonne soirée pour terminer notre aventure à Boquete. Le lendemain nous prendrons la route pour Bocas Del Toro.

Que l'aventure continue!!

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Jour 1


C'est depuis Boquete que nous avons réservé nos places pour un bus "rapide" allant à Almirante, où nous devrons prendre le bateau jusqu'à Bocas Del Toro. Ce fast bus nous évite de redescendre jusqu'à David pour ensuite remonter jusqu'à Almirante, et ne met QUE 3.5h... notre chauffeur passe nous récupérer devant l'hôtel, puis s'arrête prendre d'autres vacanciers et c'est parti, en avant la jungle!!!

Nous sortons très rapidement de Boquete car c'est une petite bourgade, et nous nous enfonçons doucement sur la route montagneuse bordée par la jungle panaméenne, croisant parfois quelques locaux qui vivent dans des cabanes sur pilotis, sur des terrains boueux. A mes yeux cela semble délabré et miteux... mais qui suis-je pour juger ces gens qui ne semblent pas tristes. Leur mode de vie si loin de mes habitudes me donne une petite claque mais en réalité nous ne sommes pas différents, mais avons simplement grandis et évolués dans des milieux qui ne sont pas les mêmes. Au fond, nous avons un toit, une famille, des amis, tous les ingrédients pour être heureux.

Les gens que nous croisons sont souriants, colorés par les robes traditionnelles de ces dames, et semblent marcher vers nul part. Où vont-ils comme ça ? Aucune idée... mais cela est leur quotidien!

Petit à petit le volcan Barù disparaît des radars car nous redescendons de l'autre côté de la montagne. Arrivés dans la vallée, le chauffeur fait une pause dans une station service. Nous en profitons pour nous dégourdir les jambes après un long parcours sur cette route sinueuse et bien endommagée.

La pause finie nous reprenons la route jusqu'à Almirante, où nous attendons un petit bateau qui nous mènera jusqu'à destination. L'eau est marron. En face, des petites maisons sur pilotis semblent habitées par les familles locales. 2 garçons pêchent avec un filet depuis une pirogue en bois. Je me demande bien ce qu'ils pêchent dans cette eau sale où flottent des déchets divers et variés..

Notre embarcation arrive enfin, il est temps de monter à bord et d'enfiler les gilets de sauvetage. Le bateau commence sont trajet lentement et envoie les gaz une fois sorti du canal. L'eau s'éclaircie peu à peu, elle est si calme que l'on se croirait sur un lac! De part et d'autre apparaissent des îles de mangroves, avec leurs racines si distinctives. Le décor est superbe.

Après une heure sur l'eau nous apercevons l'île de Bocas Del Toro, avec ses bâtiments construits sur l'eau. Cela crée un effet particulier à cet endroit, on dirait que la nature a disparue. Mais il n'en est rien.

Arrivés à quai et fraîchement débarqués, nous nous faisons immédiatement accoster pour des taxis, hôtels, excursions... ambiance très différente de ce que nous avons connu jusqu'alors. Cette destination est clairement très touristique. Mais les bâtiments colorés et les bars et restaurants avec vue sur la mer des Caraïbes confèrent à cet endroit une ambiance sympa et vivante.

Nous arrivons à l'auberge, avec vue sur la mer, posons nos affaires et partons profiter de la journée. Nous commençons à marcher vers une première plage, qui n'annonce rien de si paradisiaque... pleine d'algues, avec quelques baigneurs qui ne sont autres que des touristes... je déchante assez vite. Je me demande ce qu'on est venu faire ici si toutes les plages sont dans cet état ?!... Nous rebroussons chemin, sous une chaleur accablante! Puis décidons de louer des vélos pour aller un peu plus loin sur l'île. C'était la meilleure idée du jour! Nous avons pu nous rendre sur les petites plages de sable jaune de Bluff, bordée par les cocotiers. Nous voilà enfin dans le paysage de carte postale! Avec la mer des Caraïbes transparente qui s'agite devant nous. Nous pouvons enfin nous "rafraîchir" dans l'eau, tiède. En appréciant ce nouveau paysage.

Sur le retour nous réservons une excursion pour le lendemain qui nous emmènera en bateau sur l'île où ont été tourné Koh-Lanta et les émissions similaires américaines. Une bonne journée en perspective!

Le soir venu nous mangeons à côté de l'hôtel dans le restaurant Buguita, dans une ambiance musicale très sympa, où nous mangeons ENFIN un peu de poisson! Un repas délicieux!

La nuit à été très animée par la musique du bar mitoyen à notre hôtel... jusqu'au petit matin... demain sera un autre jour!

Jour 2


Petit déjeuner dans un café à côté de l'hôtel, un endroit où ils ne préparent que des petits plats healthy à ma tendance européenne. Nous avons ensuite rendez vous à 9h30 chez Hello Travel où nous rencontrons Alejandro, le capitaine du bateau ainsi que Moïse sont 2nd. Les deux panaméens sont très enthousiastes et accueillants, je pense que la journée sera top!

Une fois à bord du petit bateau nous prenons le large et faisonsune 1ere halte sur un café sur piloti pour réserver le repas de midi. Puis nous nous dirigeons vers la petite île Zapatilla (île chaussure), où aurait été tourné Koh-Lanta. L'eau est limpide, les vagues s'écrasent sur la plage côté Est mais là mer est beaucoup plus calme à l'ouest. Le sable est doré, et les palmiers contribuent à ce décor de carte postale.

Nous partons sur le sentier qui traverse l'île, et sommes immédiatement plongés dans une forêt dense où le chant des oiseaux et de l'océan rythmeront notre marche. Le sentier est marqué par des bordures pour éviter aux curieux de se perde. Une fois la promenade terminée, nous arrivons sur la plage où nous profitons du temps qu Il nous reste pour se baigner dans cette eau chaude et tellement agréable. Nous avons eu de la chance d arriver les premiers sur l'île.

Alejandro et Moïse nous ont concocté un délicieux plat de papaye et ananas pour nous remercier d'être avec eux aujourd'hui. Les autres groupes de touristes ne peuvent que saliver devant ce festin !

Nous repartons ensuite à proximité du café flottante pour faire du snorkeling et de la "planche sous marine". Cette invention est géniale. Il s'agit d'une petite planche en PVC, incurvée et tractée par le bateau qui nous permet de regarder le décor marin sans effort et surtout de plonger comme un poisson simplement en inclinant la planche vers l'avant. C'était super.

Le snorkeling nous à permis de voir pleins de petit poisson, du corail bleu et Orange, des méduses...

Dernière étape, le café flottant où pendant que les groupes mangent leurs commandes, nous en profitons pour discuter avec Moïse, qui est vraiment très sympathique.

Retour ensuite à la casa. Une nouvelle excellente journée s'achève, cette fois ci sur la balançoire du Space bar, depuis laquelle nous aurons la chance de voir une raie passer devant nous et sauter hors de la l'eau!!


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Aujourd'hui est un nouveau jour que nous passerons essentiellement sur la route. Nous prenons le 2e water taxi de Bocas Del Toro pour retourner à Almirante, puis sautons dans un mini bus qui semblait être le "même que d'habitude" et nous propose d'aller jusqu'à David. Oui pourquoi pas puisque nous devons y aller pour changer de bus. Cependant, le chauffeur nous annonce ainsi qu'aux autres jeunes voyageurs présents qu'il nous y amènera pour 15 dollar chacun, en 3.5h. Ça sent l'arnaque, le ton commence à monter, et l'un des garçons lui dit en espagnol de simplement nous amener à la gare routière car il doit prendre un bus spécifique. La tension redescend, le chauffeur essayait de faire son petit business tout simplement.

Arrivés à la gare routière le vrai bus pour David cette fois, arrive, nous retrouvons nos repères locaux, banquettes moelleuse, musique latine à fond, on est prêts pour 4h de route jusqu'à David. Une fois là bas nous retrouvons le charme de cette ville de routiers et bus... et sautons rapidement dans le bus pour la "frontera". Nous av9ns juste eu le temps pour une pause technique puis pour acheter une empanadas et une croquette de pomme de terre au poulet, que l'on aura vite gobé !

1h30 plus tard nous voilà à Paso Canoas, ville frontière entre le Panama et le Costa Rica. C'est bruyant, gris, sale, glauque... Nous avions apprit qu'il fallait en général plusieurs heures pour passer la frontière et ses contraintes administratives mais au final cela nous aura pris 20 minutes pour recevoir le tampon de sortie du Panama puis celui d'entrée au Costa Rica, sous une pluie battante qui n'arrange pas dans le bon sens le charme de cette ville.

Nous devrons ensuite attendre 1h que le bus parte pour Golfito, où nous aimerions prendre le dernier bateau de 17h pour traverser jusqu'à Puerto Jimenez, aux portes du Corcovado.

C'est toujours sous des trombes d'eau que nous arrivons à Golfito, qui ce soir là n'avait vraiment aucun charme. C'est une petite bourgade, sombre, sans vie. Nous descendons du bus et un monsieur dans le besoin nous aborde pour nous demander si on cherche un hôtel, nous lui expliquons que ça ira, on voudrait simplement prendre le bateau. Malheureusement pour nous, les horaires ont changé, le dernier bateau est parti à 3h... bon... il y a des jours comme ça. Il s'est renseigné pour nous auprès des locaux pour connaître les prochains horaires, en échange de quoi s'acheter un café. Étonnamment, ce monsieur d'un certain âge nous a parlé en espagnol, puis en anglais, puis en français. Il avait vécu en Belgique, aimait beaucoup la France. Je me demande aujourd'hui encore quelle est son histoire. Comment est il arrivé ici.

Nous trouvons une chambre à l'hôtel Samoa Del Sur, tenu par des français, arrivés là en bateau 32 ans auparavant, et qui ne sont plus jamais parti tellement la vie y étais agréable.

Je dois avouer qu'à ce moment précis, dans cette minuscule bourgade, sous la pluie battante, j'avais du mal à comprendre le côté "paradisiaque" de cette vie... mais mes yeux vont rapidement s'ouvrir...

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C'est par le premier ferry que nous quittons sans tristesse Golfito, sous un ciel bas mais sans pluie.

30 minutes après nous arrivons à Puerto Jimenez où nous sommes accueillis par les célèbres Aras, c'est perroquets aux couleurs éclatantes, qui peuvent vivre jusqu'à 50 ans!! Le record de vieillesse est de 70 ans!

Puerto Jimenez était anciennement un endroit où étaient envoyés les prisonniers, aux portes du Corcovado. Ils pensaient à l'époque que c'était une île... Puis la population s'y est développé, créant une petite ville très agréable, à l'image de Boquete au Panama.

Nous logerons à l'osa surf hostel, accueillis par Richard, un surfeur à la cool qui illustre parfaitement le slogan du pays : Pura Vida.

"Pura Vida" est utilisé à toutes les sauces ici, pour dire Bonjour, merci, bonne journée, et tout simplement pour résumer cette vie tranquille au Costa Rica, sans stress, sans contraintes. La Pura Vida est une religion ici, un mode de vie. Cela se ressent dans l'accueil et la gentillesse de chacun.

Nous irons ensuite réserver une excursion de 2 jours dans le corcovado pour découvrir cette jungle incroyable puis irons en vélo jusqu'à la plage Preciosa où nous ne pourrons que nous tremper car la marée montant agite l'eau avec des vagues énormes, pour le plus grand plaisir des surfeurs.

Sur le chemin, nous croiserons des singes cappuccino, au poil noir avec la tête blanche, des grands lézards, des papillons et pleins de aras... ce décor est vraiment magique.

Nous terminerons par la plage proche du ferry, plus calme et chaude, et rentreront sous une bonne douche tropicale comme d'habitude...

Le soir Richard et ses amis nous proposent de nous joindre à eux pour le dîner. Richard est un excellent cuisinier. Cette soirée était top. Pura Vida.


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Il est 4h30... il faut se réveiller car nous avons rendez-vous pour notre expédition à travers le Corcovado à 5h20 dans un petit café du centre de Puerto Jimenez. Heureusement que ce village n'est pas bien grand, on ne perdra pas trop de temps..

Nous arrivons au café où un 4x4 nous attend avec notre guide Marcello, un autre guide et 5 autres personnes prêtent pour la même aventure. Nous prenons la route pour 1h de trajet sur une piste accidentée, à l'arrière du 4x4, sur des banquettes, où nous sommes secoués comme des gros sacs. Le trajet semble interminable.. Puis nous arrivons enfin à Carate, où la route se termine.

L'expédition commence très tôt à cause de la marée car il nous faudra à plusieurs reprises traverser des rivières donc autant éviter de se noyer...

Sac à dos installé, anti moustiques vaporisé, chapeau ajusté, c'est parti pour l'aventure. Nous commençons par progresser sur la plage de Carate avec un premier cour d'eau à traverser, on a déjà les pieds trempé même en ayant pris des précautions et en ayant des chaussures gore tex, tant pis. Après cette première traversée avec un décor magique à 360 degrés, bordés par la jungle d'un côté et l'océan de l'autre, nous entrons dans la jungle, dense, humide, et verdoyante. Le corcovado est si épais qu'il est impossible de retrouver son chemin si l'on s'y perd. Une histoire raconte qu'un aviateur américain s'y était écrasé et malgré un an de recherches par les secours, il a été impossible de le retrouver... C'est pourquoi il est indispensable de partir à la découverte du parc avec un guide.

Marcello, notre guide, connaît bien le terrain, il est à l'affût du moindre bruit pour nous montrer les animaux qui peuplent cette contrée. Nous verrons des fourmiliers, aras, singes araignées, des araignées, un tapir, des lézards mais nous n'aurons pas la chance de tomber sur l'un des rares jaguars ou pumas... tant mieux peut être!

La température commence à monter mais nous sommes quand même bien abrités sous cette épaisse végétation. L'heure avance et Marcello marche toujours plus vite... il nous annonce qu'un peu plus loin nous ferons une pause snack puis plus tard sera l'heure du lunch. Le lunch? Lors de notre réservation, la responsable du bureau nous avait formellement interdit d'emporter autre chose que des petits snacks au risque de nous les faire confisquer par les gardes forestier car pour préserver au mieux ce petit paradis de faune et de flore il est soit disant interdit d'emporter des sandwich etc... ??? L'incompréhension est totale alors nous demandons à nos autres camarades espagnols s'ils ont à manger et eux aussi sont dans le même cas, avec des petits biscuits seulement... petit à petit, l'heure du fameux lunch approchant, nous croisons d'autres groupes qui font leur pause, armés de sandwich etc... Cette marche s'annonce un peu plus dure que prévue. La température augmente toujours, notre guide décide de nous faire passer par la plage plutôt que par la jungle sur une grosse portion du chemin... idée brillante quand il fait aussi chaud.. enfin bref, l'heure du déjeuner arrivée, on s'arrête enfin dans la jungle puis voyant que nous n'avons pas de réel casse croûte Marcello nous offre des biscuits et la fin de son sandwich. Il semble étonné que l'on nous ai dit de ne rien emporter... effectivement c'est complètement con!!

Après 7h de marche et peu de nouveaux animaux au palmarès, nous arrivons devant un nouveau challenge. Malgré nos efforts pour suivre le rythme soutenu de Marcello, nous arrivons devant la dernière rivière alors que la marée est haute. Verdict.. il faut porter les sacs sur la tête pour traverser sur à peu près 50m... c'est vraiment l'aventure à la façon de Man vs Wild. Il ne manquerait plus qu'un crocodile surgisse et ce serait le pompon!!! Nous progressons lentement jusqu'à l'autre rive, avec de l'eau jusqu'au nombril. Heureusement que l'eau était fraîche. Une fois de l'autre côté on va se tremper un peu dans cette eau douce et fraîche pour se décontracter avant la fin de la marche.

Encore 30 minutes avant d arriver à Sirena, le camp où nous devons passer la nuit. Plus qu'une ancienne piste d'atterrissage d'avion à traverser... celle ci semble interminable... mais nous sommes arrivés sains et sauf à ce campement, bâti sur pilotis, tout en bois avec plusieurs "quartiers" où se situent les différents dortoirs, à l'air libre. Seules des moustiquaires nous séparent de la jungle, pour pouvoir en apprécier la vie nocturne.

L'heure du dîner est enfin là !! Malheureusement nous avions une fois de plus écouté notre chère gérante de l'expédition qui nous a dit que les repas étaient très copieux et que si l'on voulait économiser un peu on pouvait très bien partager un plat... et oui, nous l'avions écouté... Le fait qu'elle soit très maigre et semble plutôt se contenter de graines pour les repas ne nous a pas mis la puce à l'oreille... Heureusement nous avons fait la connaissance de français qui nous ont gentiment donné un de leur plat non terminé !!! Il ne faut pas gâcher!!!

La nuit tombée, les étoiles commencent à briller, un monsieur vise saturne avec sa jumelle presque aussi puissante qu'un télescope... on arrive à distinguer les anneaux, c'est superbe. Nous prenons place dans nos lits superposés, bercés par les cris des oiseaux et des singes hurleurs... Une expérience sans précédent !!!

Bonne nuit les petits...


Le lendemain nous étions censés nous réveiller pour partir marcher 1h ou 2 vers 5h. Malheureusement une lourde pluie s'est déclenchée à 4h, j'étais mieux au fond du lit qu'à aller marcher sous la flotte. Finalement seul Marcello et les espagnols seront allés se promener mais n'auront pas vu d'animaux. Ça valait le coup de se reposer un peu plus.

Petit déjeuner pris nous attendons midi pour partir au point de rendez vous où un bateau vient nous récupérer. Nous marchons donc jusqu'à la plage, la marée est basse, l'eau est agitée, plusieurs petites embarcations nous attendent. Nous montons à bord, enfilons mes gilets et partons pour 1h de bateau jusqu'à la plage de Drake Bay, où le sable est toujours aussi foncé. Drake Bay est une plage très populaire pour les touristes car il y a beaucoup d'hôtels et lodges perchés sur les montagnes qui bordent l'océan.

Nous attendons désormais un autre bateau pour rejoindre Sierpe. Le circuit est superbe, car nous passons de l'océan à la rivière bordée de mangroves. Par ci par là apparaissent quelques maisons au bord de l'eau, mais là vie semble toujours aussi paisible et calme. Arrivés à destination nous payons les 20$/tête au capitaine... encore un attrape touriste ce bateau. A peine débarqués un taxi nous prend en charge jusqu'au terminal de bus puis nous propose de nous emmener directement à destination car ce serait beaucoup plus long en bus... Nous déclinons l'offre prétextant ne plus avoir d'argent.

Nous voilà donc en train d'attendre le bus qui une fois de plus est très très ponctuel... il nous déposera au bord de la route à Uvita, connu pour sa plage en forme de queue de baleine. Nous marchons jusqu'à notre auberge. Le soleil commence à décliner et illuminer de rouge le paysage.

Nous prenons nos quartiers dans un petit bungalow semblable à un chalet, au fond d'un grand jardin qui semble, à la lumiere de la lampe de poche, très beau et fleuri.

Encore une journée bien remplie!

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Aujourd'hui nous découvrons l'auberge au grand jour. Le jardin est bel et bien luxuriant. La piscine, elle, ressemble plutôt à un bassin pour poissons...

Nous partons prendre un petit déjeuner dans une auberge un peu plus loin. Toujours à base de fruits, oeuf brouillés, toasts, jus de fruits frais et café. De quoi prendre des forces pour la journée. C'est le ventre bien rempli que nous allons profiter de la plage. Nous somles en pleine saison des baleines, peut être aurons nous la chance d'en voir... ou pas...

A marée basse, la plage semble interminable avant de pouvoir marcher dans l'eau. L'eau est peu profonde, il faut aller chercher les vagues pour avoir de l'eau jusqu'à la taille. Le Pacifique est toujours aussi chaud.

Nous partons ensuite avec nos sacs marcher le long de la plage pour rejoindre l'autre entrée et puis profiter encore un peu de cet endroit avant d'aller dans le centre de Uvita pour prendre le bus de 16h pour San José.

Malheureusement nous ne pourrons pas prendre celui ci car il est complet... mais heureusement pour nous, grâce à la ponctualité habituelle des transports du pays nous pourrons prendre celui de 15h30, qui est en retard... on arrive toujours à trouver une solution!

Le bus arrive enfin, 5h de route nous sépare de la capitale qui sera le point de départ fin nouveau chapitre, le plus important pour moi.

La nuit tombe, en redescendant dans la vallée qui mène à San José, les montagnes environnantes se dessinent à la lumière des orages qui éclatent au loin. Le paysage est brumeux. Puis vient la lumière. La lumière d'une ville qui semble être très étendue, embouteillée, peu accueillante. Les maisons et immeubles sont protégés par d'énormes grilles et barbelés, rien de rassurant...

Arrivés à la gare routière l'habituel rituel des taxis qui cherchent leurs clients commence. Mais ils ne sont pas insistants ni agressifs. Un simple "no gracias" leur suffit.

Notre hôtel n'est qu'à une dizaine de minutes de la gare routière.

Plus tard nous irons manger à quelques rues de là, pour ne pas nous aventurer trop loin, ne connaissant pas du tout la ville.

La lumière s'éteint, prêts pour la suite des aventures.

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Ce matin c'est avec émotion que j'ouvre les yeux. Mon ventre se noue, mes mains sont moites.. Aujourd'hui est un grand jour, certainement le plus important de ma vie, celui du retour sur ma terre natale.

Nous attendons notre Uber qui va nous déposer à l'aéroport. Nous arrivons devant le guichet Avianca avec passeports et billets, et là, ce que je redoutais au fond de moi arriva... l'hôtesse me dit qu'elle ne peut pas me laisser embarquer car mon passeport doit être valable 6 mois au delà de la date de retour... c'était passé au Panama, mais là visiblement c'est compliqué. Nous comprenons vite que les relations sont tendus entre les 2 pays donc qu'il lui est impossible de nous aider... et voilà... La porte se ferme sur une énorme déception. Ce n'est pas de la tristesse mais juste de la déception. Je suis déçu de ne pas m'être mieux renseigné sur ces fichus passeport. Pour moi étant donné qu'il n'y avait pas besoin de visa, tout était bon.

La dame nous propose gentiment de réfléchir à ce que nous voulons faire du billet. Alors nous demandons si nous pouvons l'échanger pour retourner au Panama? Malheureusement non... car la seule solution pour moi pour aller au Panama serait en étant en transit avant le retour pour la France.

Donc en gros, nous sommes "bloqués" au Costa Rica. Il y a pire comme destination où rester coincés!!

On échange donc notre billet pour un vol le jour du retour en France histoire d'éviter les problèmes et nous repartons sur la route, côté mer des Caraïbes cette fois.

Le bus de San José nous déposera à Puerto Viejo, proche de la frontière avec le Panama. Nous arrivons en fin de journée dans cette petite bourgade en bord de mer, où les maisons sont colorées et où l'ambiance est plutôt jamaïcaine ! La vraie Pura Vida.

Fraîchement débarqués nous voyons le soleil qui commence à descendre, il nous faut trouver un point de chute. Une première auberge faite de bric à brac au pied de la jungle ne fera pas l'affaire... c'est un peu glauque et très limite niveau hygiène. Nous continuons sur les chemins de terre de la ville et soudain, lumière noire... coupure d'électricité générale! Il ne manquait plus que ça... difficile de lire les pancarte avec une lampe torche... Après un certain temps à chercher nous tombons sur l'auberge Sel et Sucre, éclairée à la bougie, où nous sommes accueillis par une française. Il lui reste une chambre, parfait!!

La lumière revient, nous découvrons l'auberge plus en détail. C'est un lieu très sympa, avec des hamacs dans la cour, sous un grand arbre.

Nous pouvons aller nous promener pour découvrir Puerto Viejo qui est très vivant et sympathique. Le bruit des vagues berce notre promenade nocturne.

Toutes ces émotions nous ont ouvert l'appétit. C'est sur la petite terrasse de Monli que nous prenons place. C'est un petit restaurant tenu par un français, qui cuisine la pêche du jour en fusionnant les saveurs des Caraïbes et de la France. Un repas délicieux, qui change du riz et haricots!!!

Finalement, ce n'était peut être pas le bon moment pour partir découvrir El Salvador. Je sais quelle sera la prochaine destination !

Profitons au maximum de la Pura Vida.

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C'est au bord de la mer des Caraïbe que vit cette petite ville, il y fait bon vivre. Les chauffeurs de taxi continuent de nous rappeler que nous sommes touristes mais avec l'habitude, nous les ignorons.

Ce matin nous allons prendre un copieux breakfast dans un café tenu par des anglais, un petit havre de paix décoré de bibliothèque en plein milieu d'un jardin tropical. Qui dit tropical dit... pluie tropicale! Une bonne grosse pluie qui apporte un peu de fraîcheur à l'atmosphère.

Nous louons ensuite des vélos pour partir voir Punta Uva et Manzillo à environ 15km de Puerto Viejo.

La route qui traverse la forêt est en excellent état. Les bus et énormes camions font les vas et viens entre les villages. Les gens que nous croisons sont toujours souriants, balançant un petit "Buenos dias" au passage.

Le ciel s'assombri tout d'un coup.. ça sent l'heure de la douche. A peine le temps de trouver un petit abri devant une supérette que la pluie tombe. Cela ne dure que quelques minutes, le temps de jouer à cache cache pour trouver un abri.

Nous arrivons enfin à Punta Uva, où un bon bain s'impose!! La plage est très fréquentée mais il y a toujours de la place pour tout le monde ici!! Une petite rivière s'écoule à l'arrière de la plage, idéal pour se rincer à l'eau douce!!

Nous continuons ensuite jusqu'à Manzillo, et terminons au magnifique point de vue Miss May Point. Les vagues viennent s'écraser sur le rocher dans un bruit assourdissant et propulsent l'eau à plusieurs mètres. Au delà, l'infini, l'immensité de la mer. Un décor tellement reposant et dépaysant.

Le temps passe trop vite ici, il nous faut déjà repartir si l'on ne veut pas rouler de nuit.

Sur le retour une voiture de touristes est arrêtée sur le bas côté avec ses passagers qui pointent leurs appareils photos sur un arbre. Ça doit valoir le coup d'oeil. Quelle chance de les avoir vu car ils photographiaient un paresseux en "pleine action", suspendu à son arbre, qui pour une fois ne mesurait pas 20m de haut!

C'est tellement drôle de le voir bouger au ralenti. Chacun de ses mouvements semble être un effort incommensurable. Il tente d'attraper une feuille mais celle ci semble trop vive pour lui alors il décide tout simplement de se déplacer jusqu'à pouvoir la croquer directement sans trop d'effort.

Un joli petit spectacle pour terminer notre journée.

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C'est après un petit déjeuner toujours local à base de riz et haricots (casado), de fruits frais, d'oeufs brouillés et de bananes grillées, que nous sommes fins prêts à partir pour cahuita, à 15 km au nord de Puerto Viejo. Billets en poches, nous sautons dans le vieux bus qui roule porte et fenêtres ouvertes pour ventiler. Il s'arrête par ci par là pour récupérer des passagers. Il est parfois difficile de savoir où sont situés les arrêts de bus mais les locaux ont l'air plutôt habitués!!

Arrivés à Cahuita nous prenons possession de notre petite chambre dans une auberge sympa avec un grand et joli jardin.

Nous profitons du beau temps pour aller à la Playa Negra, qui porte son nom à cause de la couleur du sable si foncée que l'on croirait patauger dans la terre. Les vagues s'enchaînent et grossissent petit à petit pour le grand bonheur de quelques surfeurs. Il fait bon se dorer la pilule sur cette immense plage qui semble interminable. Quelques promeneurs s'y aventurent à cheval jusqu'au coucher du soleil.

Le lendemain nous partons visiter le Parc National de Cahuita, réserve protégée du pays. Le parcours traverse la jungle en logeant la mer qui petit à petit devient limpide. Le sable y est doré. Nous prenons le temps de nous baigner pour se rafraîchir dans cette eau à 24 degrés.. c'est magnifique. Sur notre chemin nous croisons encore quelques animaux jusqu'alors inconnus. Ce pays et tellement riche en faune. Tout semble fait pour limiter l'impact de l'homme sur ma faune et la flore. Les gens sont respectueux et fiers de cette richesse, de leur pays.

Demain nous quitterons ce coin paisible pour aller au nord de San José, à La Fortuna, au pied du volcan Arenal. Une longue journée de bus nous attend pour la dernière étape de ce voyage extraordinaire...

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Bercés par la pluie torrentielle à 4h du matin, nous nous réveillons 30 minutes plus tard pour aller prendre le 1er bus direction San José puis direction La Fortuna, berceau du volcan Arenal. Nous sommes les premiers arrivés au terminal de bus, les singes hurleurs semblent se réveiller. Un monsieur avec une guitare arrive, très souriant. Il nous demande d'où nous venons. Et tout de suite après lui avoir répondu il semble encore plus enthousiaste. "Ah oui là France, très bien très bien. Paris, Marseille, Toulouse, très bien. Bordoux, très bien.." son sourire et sa voix grave sont agréables. Il nous explique qu Il vit ici et qu Il est compositeur de musique. C'est idéal comme endroit pour trouver l'inspiration. Il sort sa guitare et joue quelques airs latinos puis la marseillaise.

Une rencontre sympathique. 4h30 de trajet nous séparent de la capitale, où, à peine débarqués nos copains chauffeurs de taxi nous proposent leurs services. "Non merci on doit prendre le bus pour La Fortuna". Un chauffeur nous répond "La Fortuna? Le bus est déjà parti, il n'y en a que 2 par jour, le dernier est parti." Le coquin essayait de inciter à monter avec lui! Mais nous sommes des habitués maintenant!! Heureusement que nous nous sommes fiés à notre instinct car le bus partait comme prévu à 11h30.

Encore 4h avant d'arriver à destination. La route monte sur les hauteurs de San José, le paysage urbain reste derrière nous et nous entrons dans ces montagnes plus fraiches, vertes, où de grosses maisons en béton et tuiles surplombent la vallée. Nous traversons plusieurs petites villes sur ce chemin sinueux et arrivons enfin à la Fortuna, petite ville vivante où les tours operators sont rois, proposant tous types d'excurtions.

Nous avons décidé pour le lendemain d'aller gravir une partie du volcan, dont la première explosion remonte à 1968 et la dernière à 2010. La première à été la plus meurtrière car les différents habitants aux alentours ne savaient pas à l'époque que ce Mont Arenal était en réalité un volcan. C'est en entendant la terre gronder et en voyant l'eau du lac se réchauffer qu'ils ont su, malheureusement trop tard...

Notre excursion a commencé près de l'observatoire où nous avons marché dans la jungle à la recherche de la vie sauvage. Puis nous avons gravi le pied du volcan, qui en fin de compte était un cimetière géant, où reposaient les centaines de victimes de la première éruption. Sentiment émouvant. Surtout lorsqu'une personne du groupe demande à notre guide s'il est déjà allé tout en haut et que celui ci à répondu que non, car il respecte Mère Nature et les personnes qui ont disparues... Le volcan Arenal a depuis notre arrivée gardé la tête dans les nuages, mais lorsque nous sommes arrivée à ce champ de lave, sa tête si pointue s'est dégagée ponctuellement, nous permettant d'apprécier sa grandeur et sa silhouette.

En redescendant vers La Fortuna, nous nous arrêtons dans des sources chaudes qui coulent depuis le volcan. Il y a un grand parking devant un bâtiment qui fait penser à un centre thermal. Mais ce n'est pas là que nous allons en réalité... Nous descendons à côté de la route, où coule également cette rivière. Cela fait plutôt penser à une sortie d'égouts mais il n'en est rien. C'est un lieu où les locaux semblent venir souvent. Après 1h de détente nous reprenons la route et rentrons à l'auberge. Arenal veille désormais sur la ville, avec sa silhouette imposante, qui dans la pénombre ressemble à une pyramide.

Quelle pays vraiment incroyable.

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Aujourd'hui est notre dernier jour avant de rejoindre San José en fin de journée. Nous repartons demain pour revenir sur le continent, pleins d'images et de moments de bonheur en tête.

Pour terminer en beauté, quoi de mieux que d'aller se défouler en faisant une descente de rafting sur la rivière Sarapiqui.

Un minibus passe nous récupérer avec à son bord une équipe très dynamique et sympa ainsi que d'autres touristes prêts pour cette activité.

Après 1h de route nous arrivons à destination pour notre groupe qui, par manque d'expérience à préféré opter pour le niveau débutants 2/3 au lieu du 3/4. Nous embarquons et attaquons la descente, tranquilles, aux ordres de notre commandant. "En avant!!! En arrière!!! Stooooop!!! Avant..." dès la première rapide nous sommes secoués dans tous les sens, les vagues se creusent jusqu'à nous ensevelir, puis notre embarcation refait surface, nous sommes tous là, toujours en train de pagayer pour ne pas se laisser emporter. Quelle puissance, quelle montée d'adrénaline!! Le "commandant" qui fait aussi barreur pour mieux nous guider donne les commandes à un jeune homme en formation pour devenir à son tour accompagnateur de rafting.

La prochaine rapide approche, approche... Les vagues une fois de plus nous font faire du rodéo mais cette fois, par un manque d'expérience sans doute, le bateau ne part pas dans le bon sens, je me retrouve la tête bloquée dans l'eau, maintenu uniquement par les pieds. Je ne sais pas trop ce qu il s'est passé ensuite mais je me suis vite retrouvé dans le remou, essayant d'adopter la position de secours sur le dos, pieds en avant, essayant tant bien que mal de respirer. Mais chaque bouffée d'air s'accompagne d'une bonne gorgée d'eau... une jeune italienne est aussi tombée ainsi que notre apprenti barreur qui essaie de la récupérer.

Mes coéquipiers me crient d'attraper leurs rames, mais je ne les entends pas dans ce remou assourdissant. J'essaie de me hisser sur le bateau. Il est impossible de prendre appui tellement le courant m'emporte. Mes jambes se heurtent à plusieurs rochers, puis j'attrape enfin une pagaie, puis le commandant me hisse à bord. Je suis essoufflé et un peu choqué mais c'était tellement intense que j'ai hâte de recommencer!!!

Nous continuons notre descente, de plus en plus "expérimentés", nous continuons de nous prendre des claques d'eau en pleine tète ! C'est de la bombe!!

Nous avons ensuite droit à une petite pause fruits, sous une jolie cascade avant de repartir pour les 30 dernières minutes, à longer la jungle et les cormorans noirs qui nous regardent passer pendant leur session de pêche.

C'était une excellente activité pleine de technicité où nous avons tout donné! L'expédition se termine par un délicieux repas à base de produits locaux bio, poulet, riz, haricots (pour changer), yuca (qui ressemble à une patate), bananes plantain grillées, pâtes, coeur de palmier. De quoi reprendre des forces. L'équipe nous offre ensuite un verre de l'amitié, du jus de canne puis la version distillée qui ressemble à du rhum blanc.

C'est le ventre bien rempli que nous grimpons dans notre dernier bus Costa Ricain. Le volcan se cache, comme s'il était triste de nous voir partir. Le soleil descend et la pluie tombe dans un épais brouillard.

La route est longue pour arriver à San José, ce qui me laisse le temps de terminer ce carnet de voyage. Demain nous nous envolerons pour Panama City puis Madrid et enfin Lyon. Un long voyage qui nous laissera le temps de nous reposer et de nous repasser en tête toutes les images de ce magnifique périple...

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Etrangement il m'est difficile de clore ce carnet de voyage. Ce n'est pas comme d'habitude, où je dois simplement raconter les anecdotes du retour à la maison puis "refermer ce livre virtuel".

Aujourd'hui j'ai le coeur lourd. Je suis triste de partir aussi vite. Pourtant 3 semaines se sont écoulées depuis que nous avons quitté notre petit train train mais je suis triste de devoir quitter cette région du monde où j'arriverais sans doute à me fondre dans la masse si ma maîtrise de l'Espagnol ne me trahissait pas... hahaha!

Mon coeur est lourd car il est rempli de bonheur. Rempli de tous ces souvenirs.

Continent d'Amérique Centrale tu es magnifique, et pourtant j'en ai vu si peu. Ta faune et ta flore si variées, libres et respectées font de toi un endroit magique. Tout comme tes habitants, à la peau mate, aux cheveux et aux yeux si noirs qu'ils m'ont donné l'impression de me regarder dans un miroir.

Je me rappellerai de tes jungles tropicales, tes plages de sable noir et doré, tes minibus où la clim tourne à fond et où les rythmes du kuduro nous auront fait penser à autre chose pendant ces longs trajets. Je me souviendrai de tes animaux sauvages, tes paresseux souriants, tes singes chanteurs, tes aras magnifiques.

Le volcan, les vagues, les poissons, les mangroves, la randonnée interminable dans le Corcovado, la pluie tropicale, les vendeurs ambulants de bananes plantain et autres fruits en plein milieu de la circulation.

La gentillesse de tes habitants et leurs sourires, leur vie plus modeste mais leur joie de vivre.

Et sans oublier, Le Chef, du bureau d'immigration du Panama, sans qui je n'aurais pas pu écrire toutes ces lignes.

Je n'ai jamais été aussi prêt de mes racines, mais le fait de ne pas pouvoir aller au bout de ce rêve est peut être une façon de m'éviter un choc émotionnel trop brutal. C'est sans rancoeur que je vais me préparer pour le prochain chapitre.

El Salvador, tiens toi prêt!


Pura Vida...