En Belgique, j'avais déjà l'idée, une fois en Bolivie, de relever un challenge fou : gravir le Huayna Potosi, un mont à 6088m.
Nous voici donc, Mag et moi, dans le mini-bus direction le premier refuge à 4800m. Le même jour, nous rejoignons le 2ème refuge à 5200m. La montée n'est déjà pas simple : 14 kilos d'équipement sur le dos et avec l'altitude, la respiration n'est pas simple...
Arrivés au refuge, la vue est déjà magnifique : les montagnes nous entourent et nous contemplons le sommet que nous allons gravir demain... Le stress monte. Va-t-on y arriver ? Repas à 17h, dodo à 18h. Demain, réveil à minuit, et départ à 1h...
Minuit : Les choses sérieuses commencent. Nous nous équipons : 4 paires de chaussettes, 4 couches en bas, 5 en haut, 3 paires de gants, ... Nous appliquons assidûment la technique de l'oignon. Sans oublier les crampons, le casque et notre baudrier.
1h : Dotées de nos lampes frontales et encordées à notre guide, l'ascension commence dans le noir le plus complet ; seule la lune éclaire nos pas.
La galère commence : la montée est raide, l'oxygène nous manque, les symptômes de l'altitude se font de plus en plus sentir. Chaque pas est une épreuve, mais avec un mental d'acier, Mag et moi montons petit à petit la montagne... Les heures passent : 1h, 2h, 3h, 4h...
5800m, 5h du mat : Mag s'écroule sur le sol, elle n'arrive plus à avancer : mal de tête, envie de vomir, les doigts de pieds congelés. Notre guide Carlos prend une décision : m'encorder au groupe du dessus avec les deux autres garçons et leur guide. Mais Carlos m'avertit : "Si tu n'y arrives pas, tout le groupe devra descendre avec toi. Es-tu sûre que tu te sens bien?" Je hoche la tête sans savoir vraiment si je vais bien. Tout ce que je sais maintenant c'est que je n'ai plus le droit d'abandonner.
6000m, 6h : plus que 40 min nous annonce le guide. Mais c'est aussi la partie la plus compliquée de l'ascension. Je me sens pas bien, je souffre mais je continue. Je vois enfin le sommet! Je m'écroule sur le sol, complètement épuisée mais la fierté est grande! Le soleil se lève, on voit rien... Mais quelle importance, je l'ai fait! Jamais je n'ai ressenti tant de douleurs, de fatigue et d'émotions ainsi. Cette ascension me restera gravée à vie.