Comme annoncé dans le précédent post, nous restons à HO CHI MINH Ville jusqu'au 20 Mars. Nous retournerons ensuite à NAH TRANG, un peu plus au nord.
Aujourd'hui, c'est visite historique d'un passé proche, le musée de la guerre. Nous prenons comme toujours HONDA qui nous attend dans son parking souterrain.
Nous ne pouvons pas louper l'entrée du musée, il y a beaucoup d'engins de guerre, des avions, des chars, des lanceurs d'obus ... Nous nous acquittons des 80 000 Dôngs pour nous deux (3€ environ).
Engins motorisésNous regardons avec intérêt ces engins que nous n'avions vu qu'à travers des films comme Platoon, l'enfer du devoir et autres œuvres cinématographiques racontant cette période de l'histoire. Puis, nous rencontrons des murs hérissés de barbelés, nous entrons dans l'enceinte, c'est la reconstitution, en partie de prisons telles que celles de PHU QUOC ou CAN DAO. Ce sont deux îles dont on nommait le lieu "l'enfer sur terre". On comprend très vite que les conditions d'incarcération étaient misérables. Une enceinte crache des cris, des lamentations. C'est glaçant.
Cage à tigreCette cage enfermait des 'opposants'. Elle n'est Haute que de 40cm, empêchant le prisonnier de s'asseoir. Il pouvait y rester des jours, des semaines et même des mois sans jamais en sortir. Un calvaire pour le prisonnier, cette cage hérissée de barbelés à même le sol sous les conditions climatiques compliquées était impitoyable.
Nous poursuivons notre visite du site par une exposition des tortures faites aux prisonniers. Âmes sensibles s'abstenir, c'est dur, les images présentées parlent d'elles mêmes. Je ne prends aucun cliché de ce qui est exposé à nos yeux. Je m'efforce de rester pour lire ce qui est traduit en anglais. Je me dis que les hommes et femmes photographiés méritent qu'on ne les oublie pas. J'en chie car c'est vraiment raide toute cette horreur.
Nous ressortons et l'air extérieur fait du bien malgré la chaleur qui monte au fil du temps.
Un grand bâtiment central accueil les principales expositions sur trois étages.
Au rez-de-chaussée, nous découvrons une salle des badges contre la guerre. Stéph a le sentiment que ce serait les américains qui l'auraient financée pour 'racheter' toutes ce qu'il s'est passé durant cette guerre. Les murs sont tapissés de slogans contre la guerre, d'affiches de tous genres en opposition au conflit armé.
Nous montons au premier étage et entrons dans une salle dont les murs sont couverts de dessins d'enfants. Évidemment, cela décrit des soldats, le temps de cette guerre. Les couleurs cachent l'horreur vue par les enfants. Dans leurs mémoires seront gravées à jamais des scènes insupportables.
Dessins d'enfants.Arrivent les deux salles les plus difficiles à visiter. La première est d'une belle couleur orange, tout comme l'agent du même nom. Il ne faut pas confondre l'agent orange et le napalm. Les deux ont été utilisés par les américains durant cette guerre mais le premier a fait des dégâts encore plus importants dans la population civile, principalement agricole.
L'agent orange est un défoliant arc en ciel que les avions américains répandaient par les airs au dessus des campagnes. Cela exterminait les humains et les animaux. Les dégâts sont tels que des monstres apparaissaient à la naissance. Quand je dis des monstres, ce sont des images monstrueuses qui nous sont présentées. Des hommes, des femmes, des enfants difformes les conséquences seraient encore d'actualité.
Je n'ai pris aucune image, j'ai senti monter en moi une sorte de dégoût, de malaise face à cette présentation. J'étais pourtant prévenu que beaucoup de scènes étaient insupportables ... Si vous y allez un jour, assurez-vous bien de l'équilibre mental des personnes qui verront cette salle ou de vos enfants.
La salle suivante présente les armes et les dégâts subis par leurs victimes. C'est moins dur que la précédente salle, mais tout de même pas facile à voire sur certains clichés.
Nous poursuivons la visite en accédant au dernier étage. Une première salle est dédiée à l'éducation des enfants au regard de cette guerre passée. Ça leur est réservé, nous n'y entrons pas.
La seconde salle est dédiée au reporters de guerre. Là aussi, des photos partout sur les murs.
Les clichés nous raconte une histoire à plusieurs temps. Je prends l'exemple de la photo d'une forêt rasée ou un enfant torse nu se tient debout. Le présent dans la photo que l'on observe ; le passé en imaginant la forêt luxuriante avant le ravage de la bombe et enfin le futur à travers ce jeune qui reste là malgré la désolation alentour. Chaque image raconte quelque chose, c'est compliqué de s'attarder dessus pour les regarder toutes. Un tableau énumère par pays d'origine, en les nommant, les reporters de guerre décédés ou portés disparus.
Quelques extraitsLa dernière salle concerne les statistiques sur le nombre de cartouches tirées, d'obus envoyés, de millions de litres d'agent orange répandus. Nous clôturons notre visite et repartons. Etrangement, nous n'avons pas faim. Nous allons dans la direction de la Cathédrale de SAIGON, mais elle est fermée à la visite. On aurait dû avoir la puce à l'oreille en observant les échafaudages ceignant l'édifice religieux. Tant pis.
Nous retournons au marché aux fleurs que nous avions vu hier, en fin de soirée. Les rues que nous empruntons sont pleines de marchands de fleurs. Les couleurs chatoyantes remplissent nos yeux émus par l'horreur rencontrée une grande partie de la matinée. Cela fait du bien un peu de paix dans ce monde de brutes.
Tout est plus frais sur ce marché à ciel ouvert. La chaleur devient bien présente, il est 15H00 environ, nous décidons de rentrer à notre appartement.
Après une petite sieste rafraichissante, nous descendons à la piscine qui, pour le coup, est bien fraiche aujourd'hui. On y reste un long moment.
Il est 20h00 quand nous décidons de partir boire un verre sur un roof top proche de notre hôtel. On le voyait de notre fenêtre et on avait très envie d'y aller. C'est fait. Perché au 15ème étage d'un immeuble, nous profitons de la vue sur HO CHI MINH Ville, c'est très lumineux. En dessous, les scooters éclairés forment des longs serpents lumineux. On entend le bruit de la ville, un grondement permanent un peu usant à la longue. Les cocktails sont délicieux.
Sur le chemin pour venir au roof top, nous avions vu des restaurants avec des locaux attablés. Nous nous y rendons et on se régale de plats que nous n'avions pas encore goûtés. Nous nous sommes gavés pour la première fois du séjour, nous en avions besoin.
En rentrant, Stéph voit un centre SPA, elle souhaite se faire papouiller la tête et laver les cheveux. Ici, ça existe et ce n'est pas un coiffeur. On entre dans l'établissement. C'est parti pour une demi heure à se faire shampouiner la tête, masser le cuir chevelu et les épaules. J'en profite, quitte à attendre sur place autant que l'on s'occupe de moi. Les cheveux de Stéph reprennent forme humaine, fini la paille sur la tête. Nous ressortons à 23H00 du SPA et nous rentrons profiter de la bonne literie de l'hôtel.
A demain.