Carnet de voyage

La légende

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Quitter Toulouse … C’est le point de départ, pour être autopropulsé sur les routes d'Europe. C’est ce qui constitue une partie de La Légende. La Légende de Stéphane Lavenère le légendaire !
Juillet 2019
60 jours
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Publié le 17 juillet 2019

On pourrait dire que tout commença à se mettre en place après avoir voyagé au Mexique, mais ça date d’avant. Un ami cher à mon cœur m’avait parlé de son expérience au Boom Festival au Portugal. Qu’en autre chose, il y avait des gens qui allaient là-bas pour masser. Que ce serait une bonne idée que je fasse ça aussi. Que ça allait me permettre de voyager, rencontrer des gens, vivre des expériences … ce genre de choses.

Depuis longtemps, j’ai pris l’habitude de l’écouter sans condition. Et cette idée a germé dans un coin du cerveau.

En revenant du Mexique, enthousiasmé du voyage, j’ai contacté plusieurs festivals pour aller masser chez eux. Certains ont accepté et m’ont offert une place, dans différents endroits, différentes thématiques.

Partir de Toulouse pouvait se résumer à la période d’été, mais c’est devenu plus grand. C’est devenu un vrai départ.

C’était le cœur battant et la tête remplie de plus de 10 ans de souvenirs que je concluais ces dernières semaines en squattant chez les uns.es et les autres pour dire « au revoir » et regarder ma ville-mère s’éloigner dans le rétroviseur d’un covoiturage.

Hey ! C'est là où je suis né ! 

Puis voilà, quelques jours dans la maison de famille pour dormir/manger/dormir/manger et préparer les affaires en laissant monter le niveau de stress bien haut, avant d'aller courir vers les premières aventures !

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Publié le 17 juillet 2019

La première chose qu’on nous dit en arrivant à NW, c’est « Welcome home ». Et à ce moment-là, c’est impossible de se représenter à quel point c’est vrai !

Dans un espace et un temps qui vivent sous d’autres règles ; tout se transforme en permanence, tout est plus rapide et plus intense. Au bout de quelques jours, on est dépossédé de son sommeil et son sens commun et on a l’impression d’être dans le désert depuis des mois, des années …

Truffé de termes anglais pompeux « dust, shade, shift, build, strike, lead, team, kitchen, gate, meeting, self-reliance, gift, … » qui rentrent dans le vocabulaire courant (de quoi enchanter les fans des acronymes), l’environnement change du tout au tout entre le jour et la nuit, le vent terrible qui soulève la dust ou te laisse cuire au milieu de la playa tant que le soleil est là, sauf s’il est remplacé par les storm qui métamorphosent le site en marécages mouvants boueux digne de SPA cauchemardesques.

Et puis bien sûr, y a de la drogue, du sexe à tout va (qui s’accompagne du consent), des activités surréalistes à longueur de jour et de nuit, des soirées électro, des installations artistiques, des barrios décorés et vivants comme des mini-univers, …

Mais le plus fort dans tout ça, ce sont les rencontres humaines et la déflagration d’émotions qui explosent en permanence. Tout est plus extrême !

On voit la végétation de cette hauteur, mais pas tellement depuis le site en lui-même 

Il faut avouer qu’après avoir passé une journée quasi entière sur la route en changeant de covoiturages plusieurs fois, j’étais content d’atteindre la gate et d’aller balancer mes affaires au barrio.

Le Baby Bloomers, pour les nouveaux venus à NW, où tout est de rose et d’une tendre mièvrerie érotique, avec un toit-terrasse classe et des peluches de félins dignes. Tout ça couvert de dust (de toute façon, la dust c’est comme de la flotte, ça s’infiltre et ça squatte chaque millimètre-carré disponible !)

En guise de bienvenue à NW, j’ai eu juste le temps de monter ma tente, avaler un demi-verre du cocktail d’ouverture du barrio, dire bonjour à quelques personnes (dernier arrivé sur le tard …) avant qu’on me propose « On va à une orgie, tu viens ? »

La nuit de NW t’offre ses merveilles de sons avec les barrios de la Red Zone. Et puis le ciel change ses couleurs pour t’indiquer qu’il est temps d’aller pioncer.

Ça pose les bases !

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Le sommeil, tu l’oublies !

Au mieux, à 9h, la tente se prend pour un four sur thermostat 8 … Peu importe que tu te sois couché 2 heures avant. C’est le rythme « normal » qui va s’installer sur la semaine.

Pour manger, ça va, franchement. Pour l’hygiène, c’est plus complexe. Chaque jour la douche était cassée/réparée. Donc, la plupart du temps, tu fais ta toilette à 2 en devenant douche et étant douché.

Pour ma part, j’alternais entre les moments de massage (qui est quand même le but principal de ces expéditions estivales !) et les workshops en eux-mêmes. Sans compter les temps de visites plus simples du site.

NW, c’est composé de barrios en périphérie et de la désertique playa centrale où sont quelques installes artistiques. Tu salues les gens, tu leur proposes des hugs (ou des cunnis, selon l’heure) et des fois ils te font des gifts (ou des cunnis, selon l’heure et l’appareil anatomique dont tu disposes).

Tout n’est pas hyper-sexualisé en permanence, mais c’est quand même bien présent. Le point principal, c’est que ça se passe sous le consent, quel que soit l’état de défonce. La nudité fait le relais avec les costumes bariolés, la sobriété avec l'altération. Mais TOUJOURS du respect.

Une des déco' du Barrio "RanDome", spot de nuit 

Parce que NW propose aussi des journées à thèmes.

Non content d’avoir un florilège de workshops tous plus délirants les uns que les autres (le mien était une séance de massage thaï qui a eu du succès … avec l’inévitable blague du happy end !), il y a aussi 2 journées "spéciales". S’il y en avait d’autres, elles m’ont échappé.

Kitten Wednesday. Plutôt mignon.

Acid Friday. Plutôt hardcore !

En gros, chaque jour et nuit passés seraient des moments mémorables et inattendus de la vie du quotidien. Là, c’est la même chose, mais plusieurs fois d’affilée, en mode presque banal !

Le Acid Friday, c’est l’acmé. L’ambiance générale augmente encore d’un cran pour aller libérer davantage de folie. Dans un environnement comme celui-là, c’est impossible de le décrire avec des mots.

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Tout est plus intense et les inhibitions sont mises à rude épreuve. Les amitiés et les rapports humains deviennent très vite très forts.

Chacun vit le NW comme il veut (et comme il peut, aussi), il n’y a d’obligations sur rien. Excepté son autosuffisance et de respecter les principes. Mais ce n’est pas un lieu consensuel. Bien sûr, il y a une ouverture omniprésente, ceux.lles qui viennent là sont dans un certain état d’esprit, mais c’est très loin de la vie hippie !

On s’attache vite, amicalement ou affectivement, on s’attache vite et avec différentes personnes, et comme on est à fleur de peau tout le temps, c’est la machine à laver émotionnelle. Paraît que ça s’atténue avec le temps. Toujours, sur une première participation, c’est assez fou !

Besoin de temps pour s’en remettre et sortir du rollercoaster émotionnel avant d’enchaîner !

Le Barrio des "Baby Bloomers", la maison quoi ! 
Votre serviteur, en attente de cuisson 
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Publié le 22 juillet 2019

Après quelques jours de récupération post-Nowhere dans le foyer familial, l'heure était aux plages privilégiées des alentours de St Tropez, dans la ville de Cavalaire-sur-(sa)Mer !

Mini-paradis locaux

Incrusté comme clandestin dans les mobil-home de l'équipe d'animation d'un camping, j'ai eu le plaisir de servir de buffet à volonté aux moustiques, manger des glaces d'une saveur indécente, squatter des criques et calanques paradisiaques, lutter contre une chaleur qui n'a rien à envier à celle du désert, me balader torse nu chez les primeurs, voir des levers de lune rousse et même un feu d'artifice !


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Merci donc encore à la/aux personne.s qui m'ont accueilli royalement et régalé d'un spectacle de disco-piscine avant de rejoindre divers trains pour découvrir la Suisse !

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Publié le 28 juillet 2019

Le charme suisse ne réside pas que dans la capacité de produire des fromages, banques, chocolats et autres montres. Non, puisqu'à Nyon, il y a un festival massif de musique, répondant au nom de Paléo, qui célèbre sa 44ème édition.

Passe droit absolu sur le site du festival

Commencer par visiter Genève pour apprécier à quel point tu es pauvre... la note est aussi salée que le gruyère. N'empêche que la ville est jolie, sertie du lac Léman farouchement gardé par des cygnes, d'où s'élance un jet d'eau dans le ciel (en fait, ça vient d'une canalisation pétée) et vivent des habitants.es agréables.


Reçu royalement par une des masseuses de l'équipe dont je fais partie au Paléo, le trajet jusqu'à Nyon laisse entrapercevoir le Mont Blanc et sa couche de neige. Bien de la chance qu'il fasse frais là bas parce que sur le site du festival, c'est l'enfer !

Le machin est impressionnant en vrai !

Proposer des massages sous tente par une température ambiante de 40° (au delà, parfois) complique un peu le choix des positions pour éviter que la personne qui reçoit ne soit arrosée par une averse de sueur. Heureusement que les massages durent jusque dans la nuit, ça permet de troquer la chaleur contre les moustiques (hé ! hé ! hé !)


La programmation est plutôt éclectique et ramène de bonnes têtes d'affiche. Dans les coups de cœur : Polo & Pan, Twenty One Pilots, M, Christine and the Queens, The Cure (vus depuis la loge des ingés son), Étienne de Crecy,...

Une délicieuse scène alternative, du doux nom de La Ruche, avec des spectacles plutôt accès théâtre, et des perles d'absurde ! Sans oublier le fabuleux Cirque Alphonse, émouvant et jouissif !

Étienne de Crecy fait ses balances au petit matin

En bon français radin, s'en sortir en Suisse devient complexe financièrement. Alors, c'est l'utilisation du chantage affectif et des arrangements pirates "massages contre bouffe" (pas toujours honorés...) avec les autres stands donnent de la dynamique ! BIEN SÛR, on a des tickets pour manger, mais... (se reporter au début du paragraphe)


Et puis, ça fait rencontrer du monde et essayer d'apprendre davantage le découpage géographique suisse et ses cantons, aussi qu'ils parlent ou français, ou italien, ou allemand (mais rarement les 3). De quoi se vautrer dans la confusion en tentant des mots espagnols dans le tas !

Plutôt jolis, mais vite utilisés !

Les gens sont à la cool, et l'équipe de massage et des personnes de l'accueil sont vraiment sympas. Avec la visite labyrinthique des backstages où les couleurs des pass définissent les trajets que tu peux emprunter.

Confiant de ça, j'ai pu dévoiler mon identité secrète, gravée sur mon torse (surnom qui m'aura suivi jusqu'au départ). D'ailleurs, le départ du site s'est fait sous une météo carnage ! Les orages ne sont pas là pour plaisanter, et quand ils crachent, ça dure et c'est intense. Le festival se transforme en pataugeoire boueuse pour ses derniers jours. Un peu dur pour le moral et l'intégrité de la propreté des affaires...

Mais l'expérience aura été riche de rencontres et de surprises !

Votre serviteur, connu en Suisse en tant que Batman
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Publié le 6 août 2019

En fait, bosser sur les festivals est plutôt crevant... 3 heures de sommeil par nuit, pas loin de 10 massages (courts, mais quand même !) par jour, alternance entre canicule et orages... Bref. C'est agréable d'avoir des excursions pour voir du pays et rentabiliser le pass interrail ! En l'occurrence, ici, il s'agit de traverser la Suisse et d'enchaîner avec le nord de l'Italie. Direction Zurich où la famille des B.B de Nowhere accueille magnifiquement !


Un tour génial dans cette ville de la Suisse allemande, du jacuzzi d'un appartement divin, à traverser des églises aux clochers colossaux, jusqu'au parc d'attractions/buffet à volonté de la Google Company, pour conclure avec un tour en moto pour voir le paysage en mode "carte postale" : chalets, fleurs, montagnes, qu'on croirait conçus comme exemple-type de panorama de contes de fée ! Tout ça, très réjouissant bien sûr, mais ce qui compte ce sont surtout les moments humains partagés.

Opéra de Zurich

Milano... Immense et belle. 2ème ville d'Italie, chargée d'histoire et d'une beauté redoutable. Après avoir passé 2 jours à parcourir le centre comme un acharné, crapahutant jusqu'à tomber de fatigue dans des parcs, j'ai à peine perçu les trésors offerts ! Tellement de joyaux d'architecture, de projets urbains, de jardins, d'édifices antiques. TROP quoi ! Et puis, l'Italie est quand même le pays où pizzas et sandwiches sont élevés au rang d'art ! Ainsi que les glaces et autres cafés !

Il Duomo, dont la photo ne reflète absolument pas la grandeur !

Retrouvant un ami dans la capitale de Lombardie, j'ai été invité dans un bar où l'excellence du service et la qualité des cocktails est juste hors-normes ! La carte a été conçue pour un hommage à Van Gogh et les cocktails sont des interprétations des tableaux en boissons ! Rien que l'idée est géniale, mais le résultat est encore largement meilleur ! Et puis il y a les bouteilles de la réserve spéciale...

Pour les curieux.ses je vous invite à chercher qui est ce rhum

2 jours suffisent pour en prendre plein la gueule, mais sont trop courts pour rentrer dans l'énergie vivace et le côté cool et bien apprêté de cette ville étonnante ! Le temps d'être transporté à Genova pour continuer l'exploration.


Et là, c'est une autre ambiance. Du port aux hauteurs, la ville est un roller-coaster labyrinthique géant. Avec son propre charme (très différent de Milano) entre palazzi et architecture typée, le port et les vues. Belle, mais plus austère. Comparée à l'effervescente Milano, l'étiquette du "touriste" a l'air d'être davantage tamponnée sur mon front et rend les gens moins amicaux, ce qui sape un peu le moral...

Moins drôle de jouer au Jim Morrison de Ligurie, mais chanter "People are strange" dans la rue prend son sens ! Enfin, faut pas exagérer, j'ai été encore hyper bien accueilli par ce même ami et sa famille qui m'ont grandement facilité le séjour ! Juste la sensation de solitude de courir des aventures et de ne pas pouvoir les partager en temps réel. Les choses de la vie !

Piazza di Ferrari, tout simplement !

Avalé par un train du réseau ferroviaire italien, pour être recraché dans la dernière étape locale.


La délicieuse Torino...

Les italiens.nes en parlent comme d'un endroit magique, et il y a effectivement quelque chose ! Un calme charmant qui recouvre une énergie bouillonnante. Des lieux mythiques et sacrés, telle que la chiesa san Giovanni Batista, où repose le saint suaire et une statue de la vierge qui m'a vivre une expérience métaphysique difficile à expliquer... Et les éternelles piazzi, les... Trop long à énumérer ! Les 24 heures passées dans cette merveille ont été dilapidées comme un éternuement !


Comment dire ? Les gens sont beaux et lumineux. Il y a de la douceur. Depuis Toulouse et certains points du Mexique, c'est l'un des seuls endroits où j'ai ressenti cette énergie particulière. Je me contente de repartir avec le smartphone gonflé de photos et la tête remplie de souvenirs, espérant revenir là avec plus de temps et un but plus concret que celui de boire des cafés jusqu'à la tachycardie ! Mais pour sûr, il y a un bout d'avenir là-dedans !


En attendant, le taf reprend dans le sud de la France !

Voilà Torino et les Alpes en filigrane
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Publié le 7 août 2019

Ah... Parce que La Légende ne se bâtit pas que sur des réussites et exploits glorieux. Il y a aussi (spoiler alert !) les ratés. Et ce Family Piknik est un bon exemple !

Image non contractuelle, vaut mieux que la gueule de mon "stand"!

À quel point l'intuition que quelque chose ne va pas bien se dérouler crée le dit-mauvais déroulement ?

L'organisation à distance avait été fragmentée et c'est un peu au dernier moment que j'ai su que ce serait 1 jour de boulot (pour 2 jours de festival) et que l'entrée serait payante. Bon... Soit. D'autres avantages étaient annoncés. Mais la quasi nuit blanche entre Torino et Montpellier n'a pas aidé à se focaliser sur le positif !


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Vider l'intégralité des sacs, rallonger le prix du ticket d'entrée, n'être accueilli par personne, avoir une machine d'encaissement et, quand même, être pour l'essentiel laissé livré à moi-même pour trouver mon emplacement et faire ma signalétique... On a déjà vu mieux comme entrée en matière !

Pas de photo du ridicule dispositif de massage, trop cheap, au milieu de la poussière les aiguilles (de pins !) et les feuilles mortes, pas loin de la chill zone, mais à l'intersection des résidus d'infrabasses de 2 scènes qui ont craché des sets répétitifs et assourdissants (pendant plus de 10 heures !!!) pour arriver sur le pire : presque personne à masser ! La plus belle illustration : 1 personne pour 10 minutes de massage avec 4 heures de rien !

Contre mauvaise fortune, bon cœur, j'ai passé du temps à écrire et les gens m'interpellaient, non pas pour les massages, mais pour que je leur raconte l'histoire couchée sur le papier !

Enfin, quelques liens se créent et on m'offre à boire, du spray rafraîchissant et je finis par masser un peu (le côté appréciable est que les gens ont vraiment apprécié recevoir). Une fois que j'ai eu de quoi me rembourser l'entrée et le ticket de tram, j'ai ramassé mes affaires (10 heures dans la canicule et le bruit) pour livrer l'étape de la loose !

Image non contractuelle, mieux vaut ça que ma gueule sur le site du festival !

L'orga' n'était pas au top, mais les gens étaient sympas, et surtout une bonne leçon à retenir sur les conditions à faire valoir avant de se jeter à corps perdu dans l'aventure des festivals !

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Publié le 11 août 2019

Quoi de plus logique, pour l'une des rares escales françaises, que de traverser la largeur de l'hexagone pour aller dans la ville sur laquelle j'ai le plus médit ces dernières années ?... Disons que, en tant que toulousain (quitter la terre mère ne veut pas dire renoncer à son identité, hein ?) il est important d'éprouver la devise : "Connais ton ennemi.e et honore ses exploits". Précisément ce que je m'emploie à faire !

Besoin d'une légende pour cette place ?

Avant tout pour rendre visite à l'ami qui a semé l'inception de ce voyage, logé dans son appartement conjugal charmant, où votre serviteur sert de buffet aux moustiques (fil rouge de l'été !), Bordeaux, à cette période s'ouvre comme un havre de repos où il fait chaud (mais pas trop) et où il y a des gens (mais pas trop). Je suis assez chauvin pour dire sans rougir que c'est un bel endroit et que sa manière d'avoir copié Toulouse dans le nom des quartiers (informations attestées par des sources non vérifiables) et la multiplicité des bars est réussie. Presque les résidents seraient cool !

(allez, une bonne partie le sont)

La preuve !!!

Quelques rues mignonnes, mais pas moyen de remplacer ses homonymes roses (voir ci-dessus, la mythique, où mon âme d'écriture continue à voler au-dessus des tables, à travers l'arôme des cafés).

Une halte qui confirme une réconciliation entamée l'année précédente ; allant même jusqu'à presque rater le bus de départ, à une minute de latence, pour descendre dans le four espagnol !

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Publié le 20 août 2019

Un peu prématuré de crier "home sweet home" (surtout en anglais !), mais Valencia est une étape de voyage qui prend une place spéciale puisque c'est un peu comme poser ses valises pour quelques jours. Et se sentir chez soi (enfin : chez moi !)


Y accéder a été LONG ! Bus et trains interminables et une fois parvenu en ville, plaf ! 43° dans ta gueule ! Un vent de cuisson à la vapeur et des pertes hydriques continuelles, genre plaquette de présentation d'une station balnéaire de l'enfer ! C'est ainsi que commença une vie de noctambule, errant sur les plages dès lors que le soleil se couche. Et une zombification évidente pendant les heures diurnes. Un genre de rythme de vie.

Celle-là date de Mai

Période détox, aussi. Se balader dans un sauna permanent présente des avantages ! Ne rentrent dans le corps que des fruits et des légumes et de la flotte (heureusement que NW nous y prépare !) et des horchatas. Adieu alcool, tabac et stupéfiants ! Bonjour rendez-vous de danse impromptus dans des appartements, halls et plages.


Dans ces quelques jours, j'ai l'occasion de faire des rencontres et de poser les premières pierres d'une future carrière (pas de pierres... professionnelle je veux dire). Communiquer en espagnol reste difficile quand il faut aller par-delà "¡ Hola ! Que tal?" Ça prendra un peu de temps... Heureusement que le langage du corps ne souffre pas de ces différences-là (oui, c'est beau, c'est cadeau !) et c'est sans oublier le fidèle destrier à 2 roues (violemment molesté lors d'une nuit sans surveillance) qui accompagne chacun des déplacements dans cette ville assez vaste, dont le charme rappelle parfois Mexico DF, parfois Toulouse, la plage en plus.

Los dolfines, un spot de rendez-vous vespéral

Un apéritif pour goûter aux temps à venir, qui s'annoncent savoureux, que ce soit pour les gens, les activités ou les barrios. Tout à découvrir, tout à faire et toute une ville qui ouvre ses bras (très !) chauds. Et voilà ! La destination suivante appelle dans un TGV espagnol. L'heure de ressortir la tente et le matelas de massage, un peu plus à l'ouest de l'Europe !

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Publié le 24 août 2019

L'étape portugaise est celle qui a laissée le plus de traces dans tout le parcours. Faire face à soi ... et l'expérience du voyage a vraiment pris sens dans ces quelques jours de festival. Plus introspective qu'explosive, sans pour autant négliger la beauté du lieu.

Photo dérobée sur le net 

Pensant naïvement que c'était en petit comité dans une tendre atmosphère hippie, il a fallu reconnaître que cette partie-là représentait 10% de l'ensemble. Le reste ? 3 scènes qui crachent du gros son, notamment une qui aura balancé de la techno sans une seconde d'interruption jusqu'à la fermeture ! Le tableau renvoie vers une omniprésence des pills et rappelle (un peu) NW ! Mais en moins bien. Et ce, pour 2 raisons fondamentales.

D'abord : l'argent, qui conduit vers un consumérisme inévitable et sur un certain individualisme, plutôt absent de NW (complément absent pour l'argent).

Ensuite ; les barrios, parce qu'être dans un groupe et engagé dans l'ensemble de la structure est porteur (et rassurant).

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Dommage, donc, parce que le petit paradis portugais est un trésor de créativité ! Les aménagements des structures comme des squelettes végétaux (dans mon cerveau, en tout cas), des installes visuelles inattendues, un ciné', un piano désaccordé sur la plage, des cachettes aménagées, 2 espaces pour débats et workshops (où j'ai squatté en continu !) et des arbres et un LAC !

Là où, à NW, fêtes et workshops s'emmêlent, à WL, ils sont plutôt séparés. Dans l'espace et le temps. Des têtes reviennent participer régulièrement aux propositions originales artistico-mouvement (presque, je me serais cru au POPS !) et heureusement ! Parce que la solitude dans ce milieu est pesante. Et voilà où naît l'expérience : faire face à soi dans ce genre d'environnement.

Une fenêtre citadine vers le bled de Crato pour prendre de la distance pendant quelques heures et retour dans la fosse.

Dérobée sur le net (c'est mignon, Crato, quand même !) 

Plein de bons moments et des connexions chouettes et éphémères s'enchaînent. Mais les nuits sont dures et glaciales, ce qui coupe le sommeil (sans compter les invasions arachnéennes !) alors la forme et le moral baissent ... Mais les massages sont appréciés (certains m'ont même offert des coups à boire en contrepartie d'une pratique bénévole).

Une fois arrivé au bout du périple, plus envie de rien si ce n'est de repos et de compagnie. Le long trajet en bus jusqu'à Madrid me fait prendre la décision d'annuler la participation au dernier festival prévu en Angleterre (pour plusieurs raisons pas très intéressantes).

Dégotée sur le net (les nuits étaient pénibles, mais la magie des couleurs fait rentrer dans un monde fantastique !) 

Solitude ? Pesante sur la durée.

Casser la zone de confort ? C'est fait ! A grands coups de tronçonneuse !

Autant finir le voyage sur une note plus douce. Et récupérer de l'épuisement d'un trajet qui a déjà quelques semaines d'existence. Une légende se bâtit sur des péripéties mouvantes, hein ?

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Publié le 30 août 2019

La légende aurait pu s'arrêter prématurément, après le WL et une espèce de réaction cutanée allergique, suite à des piqûres d'insectes (et l'épuisement), qui ont fait ressembler mon dos à une œuvre psychédélique d'art contemporain. Plus inquiétant : les traces rouges, convergeant vers les ganglions lymphatiques axillaires... Une consultation chez le médecin pour voir que les antihistaminiques suffisent avec un peu de repos. Mais...


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Choix de ne pas participer au dernier festival prévu, Carfest South, Overton, UK.

Au bout de presque 2 mois, le corps fait un bon doigt d'honneur à la perspective de devoir enchaîner encore un truc comme ça. Et la plupart de mes affaires étant perdues, rompues, sales ou inadaptées... Bref !

Reste juste le choix de l'exploration pour le plaisir et la visite des personnes rencontrées sur le parcours. Quelques anachronismes dans cette dernière partie du récit, mais on s'en fout !

Palais royal et la cathédrale dans le dos

D'abord Madrid. Qui a été la visite la plus expéditive. Dommage ! Le centre est relativement petit comparé à l'extension de la ville. Très bien foutue en terme de service de transport et des gens franchement amicaux. Et, ce n'est pas que la capitale espagnole soit moche, loin de là, mais elle a "moins de personnalité architecturale" que Barcelona, Valencia ou Bilbao. Des monuments forts et imposants, mais quelque chose d'un peu "commun" autour. Évidemment, en si peu de temps, impossible de s'en faire une vraie idée. À revoir, donc, plus tard.

Ceci n'est pas le London Bridge !

London, la gigantesque anglaise ! C'est pour y aller que les interminables trajets Flixbus ont commencé. Merci à la qualité suprême des services du pass interrail, avec lesquels j'aurais dû commander un pot de vaseline pour aider à le faire glisser dans l'orifice de la face B du corps humain ! Une moyenne d'1 heure de retard, au départ ou à l'arrivée, pour les déplacements en bus. Heureusement que le service à bord n'est pas dégueu.


London, donc (fin de l'aparté de complaintes sur les transports en commun) est grande dans sa superficie et dans son charme. Peut-être la plus dépaysante des villes que j'ai parcourues. Cette touche anglaise, dans les matériaux de construction et l'accent, est so lovely. Le principal défaut est le côté "Oui, c'est très onéreux !" pour tout ce qu'on peut faire. C'est là où la famille des B.B de NW intervient de nouveau !

Parce que, ouais : j'ai été logé, nourri, accueilli et rôti gracieusement par mes partenaires de début de parcours (au bout d'une demi heure dans un bar à Soho, je titubais !) et la grosse visite s'est faite sous une gueule de bois correcte alors que les autres peinaient au travail (hé hé hé).

Parcs plein d'oies (why?), monuments anciens et modernes, musées, quartiers, marchés, ... des gens hyper agréables partout. Aussi grande (voire plus, non ?) que Paris, mais bien plus aérée et accueillante !

Canary Wharf, pas loin du méridien de Greenwich

Que de trajets passés dans le tube londonien pour en voir tellement et si peu à la fois ! Honnêtement, je pense que c'est un endroit à vivre. Mais avec un plan solide, parce qu'il faut avoir des ressources ! Et espérer que la météo locale (exceptionnellement clémente !) ne cherche pas à gagner le record de jours de pluie avec la Normandie !

Surtout, quel plaisir de retrouver les gens du NW, où la magie crépite dans les moments partagés ensemble, même dans la "vie normale"! Quelques kilos de gratitude à rajouter dans la balance !

Le cul équestre vu sous Godefroy de Bouillon qui plonge dans la cité brusselloise

Pour justement continuer avec Bruxelles, où la famille des B.B s'étend aussi ! Et le charme belge n'a rien à envier à celui d'outre-Manche ! Ayant déjà parcouru ce lieu auparavant, c'était l'occasion de faire une actualisation de ma mémoire qui confondait noms et géographie urbaine. De toute façon, on ne peut pas dire que ce soit le souci de cohérence qui étouffe la capitale belge ! Et c'est ce qui la rend magique : imprévisible et hyper expressive. Aussi, j'emprunte cette réplique : "Bruxelles, c'est la NW des villes européennes !" (la personne intéressée se reconnaîtra !)

Quoi de mieux que de parcourir les rues entre B.B, à définir l'absurde belge, découvrir les process artistiques qui jaillissent aléatoirement dans les recoins brussellois, recenser le nombre d'accents belges possibles ou imaginer des bateaux traverser Sainte-Catherine (parce que les belges ont recouvert le fleuve !)

Face à face entre légendes

Sans oublier de rendre hommage à un maître. Parce que La Légende reconnaît les autres légendes !


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En tout cas la mienne se referme doucement après ce parcours. Encore crevé (mes meilleures dernières performances restent le nombre d'assoupissements !) et tellement reconnaissant de l'accueil reçu en Belgique. Un passage rapide mais délicieux. Ce qui fait que dans quelques temps, Valencia sera le prochain port d'accueil des B.B du NW !


Inutile de bouder Paris qui aura supporté 2 dodos (aller et retour) et permis de saluer d'autres personnes en passant. Mais l'essentiel du parcours s'est résumé de Bercy aux gares... Pas la folie, quoi !


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Ce sont ces lignes qui concluent La Légende. Un voyage en Europe. Des expériences intro et extrospectives, des surprises, des moments durs, beaucoup d'amour et de gratitude, des massages, de la canicule et des trombes d'eau, des RENCONTRES,...

Et la conviction d'avoir grandi d'un coup après tout ça !

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Publié le 3 septembre 2019

Une pause pratique à Toulouse avant de poser la vie à Valencia. Pour cueillir les fruits du parcours et digérer les expériences. Une étape de rédaction supplémentaire pour ceux.lles qui aiment les statistiques ! Quelques chiffres qui ne serviront qu'à flatter l'égo de votre serviteur !


- 2 mois de voyage

- 4 festivals

- 7 pays visités

- 82 personnes massées

- 16 villes parcourues

- 9364 kms effectués (entre les villes, sans compter les trajets intra-muros !)

- 4 serviettes perdues

- Mots usuels en 6 langues différentes

- 1 paon rencontré

- environ 450 piqûres de moustique

- 20 kgs de paquetage

- 7 bouquins lus

- 1 légende en cours


Les indispensables remerciements, mais anonymisés !


À la famille

À NW et surtout C, M, M, Y, G, L, C, A, T, C, E, K, J, R et A

À A et A (à différents moments !),

À l'équipe des massages du Paléo et surtout J, C, A, N, D et l'equipe du W,

Un grand à K et sa famille,

À N, C, A et J (l'accueil secret !)

Un spécial à N et E (sans qui tout ça ne serait pas arrivé !),

À C,

À J, B et E,

À G et cette vraie anonyme et son père,

À cette dame du métro madrilène,

Et in fine, à toute les personnes qui vivent La Légende par procuration via cette lecture !

Rendez-vous à Valencia pour la version live et vivre la suite !

Les trésors du voyage !