Sur la route de San Pedro de Atacama à la Serena, en passant par Calama, 1165 kms en 16 heures de bus, ce qui est finalement assez rapide ! Quelques monuments, au milieu du désert, nous rappellent où nous sommes : le Chili, pays où la culture européenne est la plus affirmée. La première surprise passée à San Pedro de Atacama (en effet, les rues peuplées de touristes nous avaient vraiment rebutés) nous voilà prêts, notre curiosité stimulée à l'idée de découvrir tous les contrastes de ce pays.
Le drapeau chilien "la Estrella Solitaria"La plage, enfin ! Nous sommes sur la côte pacifique. Après avoir traversé le Pérou puis la Bolivie par les hauts plateaux et leurs très hautes montagnes, leurs déserts, c'est avec beaucoup de bonheur que nous posons nos valises à roulettes à l'Hostal Maria's Casa ! Vite la mer ! Nous mettons le cap sur le phare, tout au bout de l'avenida Francisco Aguirre, un phare monumental si beau de loin ! De près, il est bien triste, avec toutes ses fissures. La succession des tremblements de terre finira bien par le faire tomber, malgré les soins de la municipalité.
Playa Grande le long de l'avenida del mar.Le centre historique est entièrement constitué d'édifices coloniaux. Le palais de la Serena, façade blanche et rouge, dans lequel se trouve les services de la municipalité, construit au milieu du XX ème siècle, est un bel exemple. Malgré les tremblements de terre, les reconstructions respectent le style colonial.
Un peu de poésie qui nous rappelle l'Espagne, par une petite phrase tirée du célèbre roman de Don Quichotte de Miguel de Cervantès : "La liberté, Sancho, est un des dons les plus précieux que le ciel ait fait aux hommes. Rien ne l'égale, ni les trésors que la terre enferme en son sein, ni ceux que la mer recèle en ses abîmes."
Cette petite phrase illustre notre état d'esprit, jubilatoire, à ce moment de notre voyage ! La liberté nous l'avons, les trésors de la terre, nous en avons vu déjà quelques uns, et il nous en reste encore tant à découvrir !
Don Quichotte de la Mancha et son fidèle compagnon Sancho Panza : "Le Panza est ici et le Don Quichottisme aussi " !Collée à La Serena, au sud, il y a Coquimbo. En quechua, cela veut dire "eaux tranquilles". Impensable de ne pas y passer ! Sa faune est sans aucun doute très intéressante. A commencer par les pirates qui sévicent dans ses eaux !
Les pirates pullulent dans les eaux de Coquimbo !Coquimbo est "populaire", comparée à La Serena. Pas de jolis édifices coloniaux ! N'empêche, c'est là que les pélicans volent en escadrille et plongent comme la foudre...
Les pélicans foisonnent lors du retour des bateaux de pêche.... que les lions de mer languissent parmi les carcasses rouillées des chalutiers déchus...
Les lions de mer prolifèrent, scotchés à leurs rochers.... que les Larosterna Incas, si délicats, tentent de se faire une petite place...
Larosterna inca ! Si jolis sur le pont du petit bateau !... c'est là que l'on déniche la "reineta", la "corvina", le "congrio colorado", poissons goûteux. Bref, c'est là qu'il faut aller pour sentir l'odeur puissante de la mer chilienne, son iode inaltérée ! Nous voici à la Caleta, le coin des pêcheurs !
Les Ceviches chiliennes abondent sur les étals des poissonniers !Les photos suivantes sont prises de la mosquée, qui surplombe la ville, financée par le roi du Maroc. Une mosquée de marbre, de bois sculpté et de mosaïques ! Quelle curieuse chose ! Ses mosaïques me rappellent Malaga.
Vue sur Coquimbo, sa Playa Grande, tout au loin, La Serena.Comme d'habitude, nous avons beaucoup marché. Nous rentrons avec bonheur à notre logement, son petit jardin et ses colibris, pour y déguster un de ces cépages, disparus en France : un Carménère, décimé par le phylloxera au XIXe siècle en France, personne ne savait qu'il avait fait le voyage vers le Chili quelques années auparavant ! C'est en 1994 qu'un spécialiste français l'a découvert. Le Carménère est en train de devenir le porte drapeau du Chili !
Poivron vert, chocolat, confiture de cerises, terre humide, épices... C'est tout cela...un Carménère !Toutes ces découvertes gustatives nous ont données l'envie d'aller voir sur place. Sur la route de la Serena à Paihuano, les vignobles chiliens défient les lois de la nature ! C'est la magie du climat désertique ! En route pour Pisco d'Elqui (petite ville qui à changé de nom pour des raisons évidentes commerciales, mais qu'importe). Depuis notre traversée du Pérou, nous goûtons, dès que nous le pouvons le "Pisco Sour", élaboré à base de Marc de vin blanc (muscat ou torontel), citron vert et un autre ingrédient secret. Un délice traître !
Les vignes à flanc de coteau aride ! Impressionnant, irréel !Nous y voici, à la bodega de Dona Josefa, la fameuse distillerie et son vignoble de raisin blanc et rose, le moscatel. Ses Pisco à 35° et 40° sont une merveille !
Vignobles de moscatel en vallée d'ElquiCélèbre pour son féminisme.
L'enfant du pays Gabriela Mistral, modeste institutrice, écrivaine et diplomate, devenue Nobel.Bien sûr, nous avons aussi observé la voûte céleste depuis cette vallée, dont le ciel est réputé pour être le plus pur. Mais cette fois-là, il y avait des nuages. Seule la Cruz del Sur était comme une évidence pour nos yeux inexpérimentés. Elle nous indique le...Sud ! Avec des explications techniques chuchotées en espagnol, finalement trop opaques, nous sommes rentrés un peu sur notre faim par cette expérience, bien que l'ambiance feutrée nous ai beaucoup plu. Les photos qui suivent ne sont pas de nous.
Ambiance mystérieuse au cœur de la nuit chilienne, lors d'un tour d'astronomie !Et voilà, plus nous nous dirigeons vers le sud du Chili, plus nous nous plongeons avec délice dans des lieux plein de mystères et de beauté !