Carnet de voyage

Bolivie, au cœur de l'Altiplano

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Des paysages extrêmement variés, une identité autochtone de plus en plus assumée et un caractère toujours "hors des sentiers battus" font de la Bolivie un pays fascinant à explorer.
Février 2018
15 jours
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Publié le 11 avril 2018

L' Altiplano ! Je trouve ce mot magique ! Il désigne les hautes plaines de grande altitude. Ils ne sont que deux au monde, avec celui du Népal ! Plateau au cœur de la cordillère des Andes, un spectacle de la nature qui nous émeut sans prévenir ! Je comprends mieux maintenant cette obsession de mon nouvel ami péruvien, Alejandro, de vouloir absolument gravir l'Everest, alors qu'il a 73 ans ! (Ascension prévue pour mai 2018) ! D'ailleurs le proverbe bolivien plein de sagesse dit bien :"Si quieres cruzar el Altiplano, camina despacio, duerme solo y bebe solo agua".

Altiplano à cheval sur les 4 pays (Pérou, Bolivie, Chili, Argentine)

Nous laissons, presque à regret, les rives du lac Titicaca, pour nous diriger vers La Paz.

Le lac Titicaca, vu du côté bolivien.

A environ 3800 mètres, les plaines balayées par les vents, quelques champs de pommes de terre en fleurs, Alpagas et maisonnettes en terre ... simple et beau !

Au fond la Cordillère des Andes

Arrivée à La Paz, capitale accrochée aux versants, sur des hauteurs allant de 3020 à plus de 4000 mètres ! Ouf ! Une chance que nous ne soyons pas arrivés par avion ! Le mal des montagnes... connais pas !

Bon, on évitera quand même, de monter à pieds les ruelles en pentes !

Vive le téléphérique urbain ! Il existe trois lignes et cinq sont en cours de construction ! Ils desservent ainsi les quartiers les plus pauvres, installés sur les hauteurs de la ville, là où il fait le plus froid.

Du haut du téléphérique rouge, le Mirador, dont nous avons la plus belle vue !

Pas un quartier sans son marché aux patates !

Marché typique de La Paz : fruits secs et pommes de terre colorées.

Le carnaval de La Paz s'est déroulé sur le weekend de mi-février, sous un ciel menaçant ! Et il a plu des cordes sur ces jolis costumes ! Sans compter les projections de mousse blanche synthétique, que les enfants et les adolescents adorent utiliser pour asperger le défilé ! Que pena !

Costumes locaux encore portés dans cette région de Bolivie.

Nous quittons la Paz, le dimanche sous le soleil !

Encore quelques sourires avant de quitter la Paz 
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Publié le 12 mai 2018

Cochabamba (du Quechua qocha : lac et pampa : plaine) une cité jardin, située dans une vallée fertile à plus de 2500 mètres d'altitude, réputée pour être LA capitale de la "gastronomie" en Bolivie ! Simplement, ce mot-là n'a pas la même signification de ce côté de l'Atlantique ! À l'horizon, El Cristo de la Concordia, qui se trouve être le Christ le plus haut du monde !

Cochabamba et son Christ rédempteur

Les rues et édifices du centre historique sont sur le modèle européen, fortement inspirés de l'Espagne. On n'y voit plus d'affreux câbles électriques au dessus de nos têtes !


Ses rues aux allures de capitales européennes.

Ah ! Zut ! J'ai parlé trop vite ! Bon... Ils se donnent du mal quand même !

Jolie rue, à condition de ne pas regarder en l'air !

Le Palacio Portales, et ses jardins d'inspiration Versailles, visités par temps de pluie, nous a fait un bien fou au moral ! Merci Don Patinio d'avoir eu cette charmante idée ! (Magna ayant bâti sa fortune sur les mines d'argent de Potosi).

Palacio Portales, Versailles en miniature !

Alors nous y voilà, à la pause déjeuner ! La gastronomie bolivienne ne se distingue pas par sa finesse, mais par ses plats "plus copieux que ça, tu meurs " ! Le Pique Macho de Cochabamba est un dôme de viande de bœuf sur lit de frites, surmonté d'un œuf dur. Le tout est servi tiède accompagné d'une bière du pays un peu trop sucrée !

Pique Macho

Il est temps de quitter Cochabamba ! Quelques arrêts de bus ça et là, pour ramasser ceci, cela !


Matelas et cercueils... il y a de tout... dans les soutes des autobus ! Parfois il vaut mieux ne pas savoir !

Nous quittons Cochabamba pour Sucre (la capitale) par le bus de nuit de la compagnie "Bolivar", repas servis à bord et TV individuelle ! Les bus déglingués et malodorants, on n'en veut plus ! Il n'empêche que notre arrivée à Sucre est des plus difficile : 4h30 du matin. Et en plus, ils mettent un point d'honneur à arriver à l'heure ! Trop vite éjectés de notre cocon douillet, nous attendons sur les sièges en plastique du terminal que le jour se lève (question de prudence). Il pleut des cordes...encore ! Nous parvenons à pied à l'auberge de jeunesse, trempés, fatigués, le moral dans les chaussettes... mouillées !


Sucre sous la pluie...en ce mois de février.

El Palacio del Gobierno

La Maison de la Liberté à Sucre est un incontournable. On y raconte l'histoire de la Bolivie, mais aussi celle de l'Amérique du Sud en général. Dans le salon de l'indépendance, on peut voir les portraits des principaux fondateurs de la Bolivie : le Libertador Simón Bolívar, le Maréchal Antonio José de Sucre et José Ballivian Segurola. Mais, très intéressant également, les deux tableaux du haut où il est rendu hommage à deux héros du pays, Juana Azurduy de Padilla et son mari Manuel Padilla, amants guérilleros, révolutionnaires, combattants pour la liberté, en 1814.

Beaucoup de belles histoires racontées dans la Maison de la Liberté à Sucre !

Sur le trajet de Sucre à Potosi.

Les pluies ont coloré la rivière qui coule vers l'Amazone
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Publié le 20 mai 2018

La ville la plus haute du monde, à 4070 mètres, est des plus triste sous la pluie, malgré son cœur colonial de pierres blanches ! Son Cerro Rico ne fournit plus autant de minerai d'argent qu'aux XVI et XVII siècles, mais on y a répertorié 80 minerais différents dont, principalement du zinc et de l'étain. Exploitées par la couronne d'Espagne, les mines d'argent de Potosi ont tué des millions d'indigènes. En un siècle, il semblerait qu'il y ait eu 9 millions de morts, soit 246 morts par jour ! Autant dire : un génocide.

Potosí et son "Cerro Rico"

La ville fait partie, aujourd'hui, selon l'UNESCO, de la liste du patrimoine mondial en danger, à cause justement de sa mine, dégradée.

Les authentiques balcons coloniaux de Potosi peinent à égayer les rues.

On ne passe pas à Potosi sans visiter sa mine ! Notre guide, Maria, est intarissable. Après nous avoir aidé à nous habiller, elle nous emmène à un marché un peu particulier.

Humm ! Une salade de coca !

Passage au marché des mineurs pour leur acheter des petits cadeaux : feuilles de coca et leurs bâtons de "Sucre parfumé vanille", cigarettes, sodas, alcool à 90°à offrir au "Tio", le diable de la mine... Et puis bâtons de dynamite, mèches...Tout ceci, ce n'est pas vraiment pour le "Tio", mais pour les mineurs eux-mêmes ! Les feuilles de coca sont de toute façon, mâchées par la majorité de la population, afin de supporter l'altitude, tout en travaillant dur. C'est donc tout à fait naturel que les mineurs en aient besoin. Mais l'alcool à 90°, est vraiment bu par eux, à l'intérieur de la mine ! Les bâtons de dynamite sont achetés par les touristes pour avoir le droit à une démonstration en bonne et dûe forme, une fois à l'intérieur ! Alors, pour tout vous dire, nous n'avons rien acheté du tout ! Un peu choqués ! Et nous sommes entrés...

Revêtus comme de vrais mineurs..., non..., mieux que de vrais mineurs, nous sommes descendus.

Hommage rendu aux mineurs, sur les murs de Potosi ! Sombre mais beau. La réalité est plus sombre encore. L'entrée, encombrée de conduites et de câbles, ne nous inspire pas. Trois mètres et nous sommes dans l'obscurité totale, hormis la lumière de nos lampes frontales, de l'eau au dessus des chevilles, courbés, sans masques, nous respirons les poussières minérales : réjouissant cocktail d'arsenic, amiante, silice, vapeurs d'acétylène et d'explosifs... Je cherche à me protéger avec mon foulard, et à ne pas glisser sur les pseudos rails dédiés aux wagonnets. En même temps l'air se raréfie !

De bien jolis dessins pour rendre hommage à ces hommes courageux !

Des gouttes de soufre liquide suinte des boyaux. Ma combinaison en est couverte. Et le comble, il fait tellement chaud que j'ai de la buée sur mes lunettes que je suis obligée d'enlever ! Donc, si vous voulez vous éclater, vous, les myopes, mettez vos lentilles avant l'enfouissement ! Vous ne raterez rien ! Quand à moi, je me cogne partout, tellement, que j'ai peur de perdre mon casque.

Petit slalom entre les coulées de soufre et d'arseniate... Dérapage semi-controlé pour laisser passer un wagonnet poussé par un mineur...!!!

La solidité des étais est plus que douteuse.

La sécurité n'est pas de mise, les conditions d'exploitation sont désastreuses car dans les années 90, la COMIBOL, société gérée par l'état, s'est retirée. Plusieurs mines ont été fermées. Les habitants se sont regroupés en coopératives et gèrent les mines comme ils peuvent, ils perçoivent un salaire de misère.

Les mineurs de Potosi, souriants, envers et contre tout ne vivent pas plus de 45 ans !

Nous en ressortons, une heure après, un peu ébranlés par tout ce que nous avons vu, entendu, respiré, ressenti, appris, attristés pour ces hommes. Avec une obsession : vite...!!! Prendre une douche !!! Pour nous en remettre, nous visitons la magnifique église baroque de Potosi, sur les toits de laquelle la vue est splendide !

Église San Francisco de Potosí

Puis nous prenons le bus pour Uyuini, petite ville à partir de laquelle se font tous les départs vers le désert de sel (Salar de sal de Uyuini).

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Nous traversons la magnifique Cordière de Chichas pour rejoindre Uyuni. Un court voyage de quatre heures en bus local bondé ! Court parce-que nous sommes confortablement assis alors que d'autres restent debout pendant tout le trajet ! Court également, parce-que les paysages sont d'une beauté à peine croyable ! Peuplés de vigognes, guanacos, lamas que le chauffeur du bus n'hésite pas à chasser à coups de klaxons frénétiques !

Le Rio Siquilli

Certe le climat est rude à plus de 4000 mètres d'altitude, mais quand la végétation se fait rare, la couleur de la terre s'impose ! Nous laissons derrière nous la Cordière de Chichas pour rejoindre le Salar.

Au loin, les reflets du désert de sel d'Uyuni, car, oui, le Salar est sous l'eau !

Au début, on nous prévient : "Que c'est dommage... il y a eu tellement de pluie, que le désert est sous l'eau !" Bon, nous voilà embarqués à bord d'un 4X4, avec de bonnes grosses roues, pour un trek de 3 jours qui va nous mener jusqu'à la frontière avec le Chili, à Hito Cajon. Trois jours pour se faire de nouveaux amis, trois jours pour s'émerveiller, trois jours de rire, de coups de fatigue, de blagues, de prises de photos tous azimuts, de nourriture locale...et deux nuits dans des habitations sans chauffage...

Dans le Salar les 4x4 se font œuvre d'art !

Il n'y a RIEN dans ce désert de sel le plus vaste du monde ! Juste son ahurissante beauté ! Je vous mets un petit lien, un Time lapse, que j'aurais aimé faire moi-même, celui de Enrique Pacheco : Reflections from Uyuni.

Tout simplement magique !
La fine équipe, les pieds dans la fleur de sel du Salar d'Uyuni !

Nous filons vers le sud, laissant le désert de sel derrière nous. Nous n'en avons vu que le 100 ième !

La piste promet d'être longue !

Quelques kilomètres au sud d'Uyuni, voici les locomotives à vapeur abandonnées, rouillées, encore belles pour ceux qui savent les regarder ! Elles ont servies pendant l'âge d'or de l'exploitation des minerais.

Nous faisons route vers Alota.

Après une nuit dans une maison en terre, nous continuons à travers la Vallée des roches, dans le désert de Siloli. Porte ouverte sur le Sud Lipez, ses lacs, ses volcans enneigés.

Lamas, émeus, vigognes sont plus nombreux que les hommes.
Árbol de Piedra en el desierto de Siloli

Nous découvrons une succession de lagunes, pour notre plus grand plaisir : lagunes Ramaditas, Honda, Charkhota, Hedionda, Cañapa. Toutes peuplées de flamands roses andins.

Flamands roses à 4000 mètres d'altitude.

La présence de phytoplancton dans mes eaux riches en minéraux, me donne cette jolie couleur orange. Qui suis-je ?

La merveilleuse Laguna Colorada !

Cette partie de la Laguna possède des eaux chaudes.

Coucher de soleil sur la Laguna Colorada.

Geysers Sol de Mañana et eaux chaudes.