Carnet de voyage

Nouvelle-Zélande 2ème partie

Dernière étape postée il y a 236 jours
Nos péripéties en famille au pays du Long Nuage Blanc (Aotearoa)
Janvier 2024
92 jours
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Publié le 28 septembre 2024

On resterait bien emmitouflés dans nos sacs de couchage ce matin car cette nuit les températures ont été très fraîches (6 degrés ; ça caille!).

7h30, le rituel commence et nous voilà deux heures plus tard, prêts à partir vers Geraldine, située à 25 petits kilomètres d'ici. Nous y resterons 2 nuits avant d'affronter la route et les deux étapes qui nous attendent avant d'atteindre Lake Tekapo. Mais laissons-ça pour plus tard...

Une sacrée côte nous attend pour démarrer. On l'a déjà franchie avant-hier (jusqu'au resto) et hier (pr la balade) mais sans les sacoches... Papa et Tim mettent pied à terre mais Maman tient bon (sur sa plus petite vitesse bien entendu) et arrive en haut! 30m de D+ en un peu plus de 500m, petite victoire du jour.

Nous redescendons ensuite doucement vers la Highway 72. Même sur cette route secondaire (Peel Forest Road), on sent que ce n'est plus le weekend et les véhicules sont plus nombreux. Les 14 km sur la highway 72 puis 79 jusqu'à Geraldine seront les moins gais parcourus jusqu'ici (on omet volontairement ici les gravelroads): pas vraiment d'à-côté, beaucoup de véhicules et certains qui sont trop impatients d'attendre que le trafic dans le sens inverse ne se dégage que pour nous dépasser et "forcent" donc légèrement en passant un peu trop près à notre goût. Heureusement, nous arrivons bien vite à Geraldine (il est à peine 11h) mais cela ne nous met pas en confiance pour le passage par Burkes Pass vers le lac Tekapo. Il nous reste alors l'option MacKenzie Pass, en gravel et very steep...on a encore quelques dizaines d'heures pour se décider sur la suite de notre itinéraire mais on penche plutôt pour l'option "pousser les vélos loin de la circulation avec wild camping" plutôt que faire un col sur route -en pente moins abrupte, certes- mais en ayant les camping-cars qui nous frôlent les mollets...). Ou alors trouver une navette quelconque pour passer cette portion-là et arriver confortablement au lac Tekapo (mais passer à côté d'aventures et de souvenirs mémorables, positifs ou négatifs, car on sait que ce seront 2 grosses grosses journées).

Nous nous rendons au Holiday Park en traversant la ville. Pour nous qui sortons de nulle part (enfin...il y avait un café/resto et des douches donc la civilisation quand même pour Peel Forest), c'est super animé. Des tas de boutiques (au-moins 20), des restos et bars dans tous les coins, des touristes pensionnés en vadrouille qui descendent de leur car par dizaine...waouw, c'est limite trop pour nos cerveaux qui ne sont plus habitués à gérer autant d'informations (ce matin, c'était encore ligne droite sur la route). Pour peu, on se sentirait comme les Visiteurs qui débarquent dans la civilisation, avec tous ses bruits et ses stimulus visuels: "Ameno, ameno latire..."

Le check-in au camping n'est qu'à 14h. On erre donc dans le quartier avec nos vélos et tout notre barda. On y croise un français babacool qui vit en van et de petits boulots à travers le pays depuis 8 ans. Ce sont ses derniers mois ici avant d'autres aventures dans d'autres pays donc il a pris des vacances et retourne dans ses endroits préférés. On parle de Clearwater, de quelques bons plans et de vanlife. À peine la conversation terminée, c'est Peter, néo-zélandais du coin, qui nous aborde en voyant notre équipement. On discute, comme cela devient l'habitude, étapes passées et futures, bons plans du coin et meilleures routes conseillées. Il a beaucoup d'humour et, comme souvent pour les personnes qui nous abordent, a lui aussi fait du bikepacking dans un passé plus ou moins éloigné.

Après avoir patienté à proximité de la plaine de jeux, elle-même toute proche du camping, nous pouvons enfin aller installer la tente. On ne sait pas si c'est fait exprès mais nous sommes placés à 30m de la plaine de jeux, du camping cette fois-ci. Les enfants y passent une bonne heure, sans notion du temps. Petit plaisir de la vie vagabonde. Campement installé, petit tour "en ville" pour les achats essentiels (nourriture, crème solaire et hydratante,...). Alaïs a cassé ses lunettes il y a une semaine. Elle les met depuis comme elle peut avec une réparation d'urgence à base de tape. Celle-ci montre clairement ses limites depuis 2-3 jours. Et celles de Sophie se sont fissurées il y 3 jours et ont rendu l'âme ce matin. Une aubaine, cette ville, on vous disait !

Ce soir ce sera tacos "maison" (pour tout le monde) et petit vin du Marlborough (pour les grands). Plaisir de profiter de la cuisine et du frigo partagé pour "cuisiner" (oui on est loin de la grande gastronomie mais avec juste Opinel, couverts classiques et 2 casseroles, on est limités 😅). Pour nous c'est déjà beaucoup. On a aussi refait le plein de fruits frais, cela nous manquait depuis plusieurs jours. Les abricots, prunes et nectarines sont délicieux.

On hésite encore pour la suite du programme pour les prochains jours. D'autant que la météo annonce beaucoup de vents (et dans la plus mauvaise direction) pour nos "grosses étapes". La nuit porte conseil alors au dodo!




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Publié le 28 septembre 2024


Aujourd'hui mardi 13 février: repos. Mais vraiment repos cette fois ! Pas de randonnée d'une dizaine de kilomètres ni d'escapade à vélo "pas très loin" au programme. Non, on se lève après 8h, on déjeune plus qu'à l'aise (papa va même nous chercher des genres de viennoiseries au supermarché). Grosse lessive aussi, on monopolise les cordes à linge 🙈. On profite ensuite de la petite ville pour faire quelques achats plaisir (en gardant en-tête le poids et la place que cela prend dans nos sacoches). T-shirts et accessoires pr se protéger du soleil (oreilles, poignets) pour Papa, lunettes de soleil pour Maman, 2 variantes de Uno pour les enfants (et les grands).

Ce midi on profite du camping quasiment vide et de ses infrastructures. Ce sera donc barbecue presque comme à la maison! Ça fait du bien en cette chaude journée!

Vu le vent annoncé pour les 2 prochains jours, et après avoir maintes fois changé de plans, nous allons finalement rester une nuit de plus ici (le lever tardif de ce matin, le frigo et la cuisine nous ont définitivement convaincus). Nous partirons donc jeudi vers Cave (44 km, probablement en partie des graviers). Ce sera la moins belle journée de la semaine (averses et vent du Nord). Nous aurions dû ce jour-là remonter la Mac Kenzie Pass mais les rafales de vent de face annoncées à 75km/h ont refroidi nos ardeurs et nous ont fait revoir nos plans. Et puis, on n'est vraiment pas mal ici. On "retarde" donc tout d'un jour (mais après tout, nous n'avons pas vraiment de programme, encore moins d'horaire) et partirons jeudi matin vers le Sud-ouest, vers Cave donc, avant de remonter vers le Nord-Ouest, vers le lac Tekapo. Cela nous donnera aussi l'occasion de nous poser une journée de plus et pour les enfants de travailler un peu pour l'école. Et puis le club de motards en Harley Davidson a quitté le camping ce matin. On pourra donc vraiment se lever tard sans les pétarades de motos de grand matin (oui, on pense vraiment qu'ils allument leurs motos pour le plaisir car ils ne les ont pas bougées d'un pouce malgré plusieurs démarrages tonitruants... On n'a pas compris non plus...).

Cet après-midi, il fait très chaud. Direction la piscine en plein air de Geraldine, à 2 pas du camping. On profite jusqu'à ce qu'Alaïs n'en puisse plus et tombe épuisée sur un mousse, sans plus vouloir plonger dans l'eau. Petite glace bien méritée (on explose clairement le budget "petits plaisirs"...🙈 mais on ne vit qu'une fois, non ? ). Il est 17h30 mais toutes les boutiques sont déjà fermées depuis un moment. De retour au camping, les enfants ont le plaisir de rencontrer 2 copains français à la plaine de jeux. Ils se lâchent comme jamais, on dirait qu'ils n'ont plus de filtres! Ils les invitent même à venir voir la tente (heu...on n'avait pas rangé mais bon...pas grave 😅) et le petit se sert dans les pistaches que Maman et Papa grignotent en guise d'apéro. On adore comme les enfants sont vite à l'aise!

Le ciel est d'un bleu sans nuage ce soir. Nous espérons que cela restera ainsi. Nous pourrons alors admirer, comme cette nuit, le magnifique ciel étoilé. Étant dans l'hémisphère sud, on ne connaît pas bien les constellations mais certaines (Croix du Sud ou encore 3 petites étoiles bien brillantes et parfaitement alignées dont on ne sait à quel ensemble elles appartiennent) nous sont déjà presque familières (le ciel à Rakaia Gorge était aussi magnifique avec une voie lactée impressionnante).



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Publié le 28 septembre 2024

Ce mercredi matin, lever tranquille.

Voilà le reste du programme de la journée:

- pour déjeuner, attendre les enfants partis littéralement "au saut du lit" (ou plutôt du sac de couchage + matelas gonflable) avec leurs copains français (pardon, "de Tahiti"!) à la plaine de jeux

- se changer dans la tente et voir la tête d'un copain de la plaine de jeux dépasser discrètement de la moustiquaire alors que je suis en short-soutien gorge dans la tente (fermée je précise! Mais ils sont partout ces gosses!!!)

- lancer les machines des sacs de couchage

- mettre les batteries solaires à charger

- déjeuner à 9h15 au soleil qui commence déjà à taper fort

- pendre la machine des sacs de couchage

- déplacer un banc à l'ombre pour "faire école" (au soleil ça devient vraiment intenable)

- travailler pour l'école (normalement uniquement pour les enfants mais vu le manque de motivation du jour, les parents redoublent d'implication)

- dresser le parcours de l'étape de demain

- mettre la crème solaire

- mettre chapeau et lunettes de soleil pour un "tour en ville"

- renter au camping manger les restes de barbecue de la veille

- laisser les enfants faire la vaisselle et l'essuyer (ils se battent presque pour savoir qui fait quoi...parents aux anges)

- se dire que vraiment, 29°C, c'est trop chaud!

- mourir desséchés en voulant rentrer chercher un truc dans la tente en plein soleil

- se rabattre sur la piscine en plein air de la ville pour survivre à la suite de l'après-midi

- passer prendre une glace au petit supermarché (astuce de radin: acheter un paquet de 4 glaces en rayon, moins cher que de prendre 4 glaces individuelles dans le frigo. Cela demande par contre un master en négociation de paix, spécialisation conflit armé ONU, pour se mettre d'accord sur quel parfum/goût/marque. Peser donc le pour et le contre avant de se risquer à un tel exercice)

- refaire le ravitaillement pour les 2 prochains jours au même supermarché

- rentrer prendre la douche au camping

- accrocher notre nouvelle mascotte (rescapée des JO de 2000, trouvée dans un magasin de seconde main) au vélo de Tim

- manger tout ce qui traine encore à nous dans le frigo en guise de repas du soir (comment ça un repas pain/salade/fromage (beaucoup trop de fromage)/salade de pâtes/pistaches/reste de chips/reste de rosé ce n'est pas un repas équilibré?)

- se brosser les dents

- ranger la tente et se mettre en mode "demain matin: remballage" pour les sacoches

- écrire le blog en mode "jour de congé = service minimum"

- extinction des feux et au dodo!


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Publié le 28 septembre 2024

Ce matin dur dur de se remettre en route après 3 jours "à l'arrêt". Mais les habitudes reviennent vite.

Quand nous rangeons nos affaires et plions la tente, nos voisins de camping nous demandent cette fois-ci de nous photographier. On pense qu'ils n'en reviennent pas que nous n'ayons que nos vélos (et que tout "rentre" dessus) ("Look, they only got 3 bikes!"). Trop comique! Eux ont pourtant la septantaine bien passée et dorment dans une petite tente dôme avec un petit matelas gonflable. Pas sûrs qu'on aurait le courage de le faire à leur âge !

Petit tronçon sur la Highway 72 puis on bifurque rapidement vers une route en gravier. La vue sur les montagnes au loin, surplombées par une couche de nuage plus foncée de laquelle s'écoulent quelques averses, est magnifique !

Aujourd'hui on "bifurque" beaucoup par rapport aux autres trajets. Une fois à gauche, une fois à droite, cela a au moins le mérite de casser la monotonie. Sur les routes en graviers, nous ne croisons quasiment aucun véhicule. Et les rares que nous croisons en sens inverse s'annoncent au loin par un gros nuage de poussière soulevé par les roues. Nous avons beau rouler super vite, nous n'en soulevons pas beaucoup, nous! Petite frayeur pour Tim sur Earl Road: il est distrait et prend en travers la petite bordure sur la bord de la route. Du coup chute sur l'asphalte, heureusement à petite vitesse. Il en est quitte pour une mini-égratignure, ouf !

Le tracé est relativement plat mais cela se corse une fois arrivés sur Seven Sisters Road: une belle côte et à peine le temps de reprendre son souffle dans une descente qu'une nouvelle côte se présente sous nos roues! Comme la route serpente pas mal, nous ne voyons pas ce qui se profile et...c'est toujours la déception car cette route n'en finit pas d'onduler ! Maman a l'impression d'avoir oublier ses jambes à Geraldine ce matin... Nous posons 2-3 fois pieds à terre, à bout de souffle et poussons les vélos jusqu'en haut. Enfin, nous...il faudrait plus exactement dire Papa et Maman! Tim, lui, gère super bien ses vitesses et son souffle et arrive à bout de toutes les côtes! Un vrai champion! On va peut-être réfléchir à plus charger ses sacoches s'il continue comme ça...(on blague bien entendu !)

Nous arrivons juste avant midi à Pleasant Point, jolie petite bourgade d'étape. Le restaurant du seul hôtel de la ville est ouvert et ses prix plus que raisonnables, nous y faisons donc halte. Juste devant la porte, un autre bikepacker est attiré par notre convoi et vient discuter avec nous. Lui s'en va aussi vers Tekapo mais ira jusqu'à Fairlie aujourd'hui. C'est un anglais qui a pas mal voyagé (en Belgique notamment, le premier qui nous parle d'Ostende ou Ypres!). Il a pédalé de Brimingham jusqu'à Istanbul et comptait continuer vers l'Iran et l'Azerbaïdjan mais a revu ses plans vu le climat politique actuel et a regardé "où c'était l'été". Il a donc atterri en NZ et en profitera sûrement pour passer dire bonjour à son fils qui habite à Perth, en Australie, et pédaler peut-être jusqu'à Sydney. Waouw, lui, c'est un fou !

Bon petit resto, on a du coup les gros titres de l'actu sur la télé du bar. On y apprend que des incendies de forêt ravagent pour le moment les environs de Christchurch! En voyant les images, on percute que ce sont les collines que nous avons arpentées il y a de cela bientôt 3 semaines, non loin de l'Adventure Park. Les habitants ont été évacués et les piscines des belles villas que nous admirons de loin servent à présent de réservoir d'eau pour les hélicoptères d'intervention...Tristes images! Cela ne nous étonne toutefois pas, vu comme la végétation était sèche !

Nous repartons, tout guillerets, voyant qu'il ne nous reste plus que 18 km à parcourir (sur 44 prévus). C'était sans compter sur la première côte, bien corsée ! Pfiou ! Quelle mauvaise idée ce resto! On est clairement lourds, en pleine digestion...Note pour plus tard: oublier le resto à midi, sauf si la route qui suit n'est qu'en descente !

De nouveau, les côtes succèdent aux trop petites descentes. Puis, bifurcation vers une nouvelle route en gravier, la dernière de la journée mais bien longue (plus de 7km)... ça n'en finit plus!

Et puis finalement, tout ayant une fin, nous retrouvons la Highway (8 cette fois-ci) pour le dernier kilomètre avant O'Neil Reserve où se situe le freecamp de ce soir. Juste une toilette sèche (on n'ose même pas vous la montrer tellement on dirait une cabane en tôle sortie d'un film d'horreur...Selon nous, il faut vraiment être pressé pressé pour l'utiliser!). Mais une plaine avec peu de campeurs/vans (on se demande pourquoi...) et surtout une jolie petite rivière qui la borde!

Sachant qu'on n'aura pas de ravitaillement en eau avant demain soir et que les moitiés de nos gourdes sont vides, Thomas se charge d'aller vérifier si la station essence de Cave, à 2-3km est ouverte ou non (certaines sources disent que non, d'autres que oui...et on voudrait garder nos 3litres d'eau en bouteille pour au cas où on meurt de chaud demain dans la journée, vu le D+ qui s'annonce...). Verdict: station fermée... 😦 mais taverne ouverte! 😄 16h, heure idéale pour un petit soda! Il faut juste trouver la motivation pour les 5km que cela rajoutera au total de la journée...😅

Les bâtiments du bourg ont des airs de far-west, comme souvent par ici. Dans la taverne, de vieilles photos et documents d'époque nous montrent un passé à base de chevaux, moutons, machines à vapeur, clubs divers... Sans la vitesse de déplacement moderne, ils devaient vraiment être au bout du monde à l'époque !

Sodas frais avalés et gourdes rechargées! Quitte à avoir fait la route, on se paie même le luxe d'embarquer 4 canettes à se partager ce soir et demain (en cas de coup de mou ou en reward de la dure journée).

De retour au camping, les enfants passent en mode "exploration de la rivière". Quelques centaines de mètres en aval, elle se fraie des passages en formant des chaudrons et d'autres courbes dans la roche toute tendre de son lit. Sur les berges, Maman trouve une mini-ammonite, ce qui lance la chasse aux fossiles ! Pas d'autres ammonites trouvées mais des coquillages fossilisés et les enfants trouvent même des sortent de tourelles ! L'exploration et les sauts au-dessus des formations érodées reprennent de plus belle ! Toute cette énergie après une journée sur la route, ils nous épatent! Ils pourraient rester des heures ici!

2-3 gouttes tombent...le soleil commence à se cacher derrière les collines: l'heure d'arrêter d'admirer tous ces magnifiques cailloux qui ne rentrerons jamais dans nos sacoches (Sophie est en pleine thérapie de lâcher-prise 😂) et de rentrer vers la tente. L'occasion pour Alaïs et Tim de faire quelques tours de la plaine à vélo !

Toilette de chat, petit repas frugal. La pluie continue, ce sera donc soirée sous la tente et dodo tôt, histoire d'être le plus en forme possible pour l'autre "grosse" journée de demain ! 😉🤞

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Publié le 28 septembre 2024

La formule dit: "Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait."

Notre citation du jour serait plutôt: "Ils savaient que ce serait compliqué, mais ils l'ont fait quand même."

Départ matinal de O'Neil Reserve. Highway 8 heureusement moins terrible que ce qu'on pensait. Les gens s'écartent plus que raisonnablement et peu de camions. On y croise notre premier wallaby écrasé. C'est une espèce invasive en NZ, dont les néo-zélandais veulent se débarrasser. Dans la collection des animaux écrasés, on a déjà vu de tout: opossums (pas grand monde pour les regretter non plus ici), chaton, fouines, rapaces et des lièvres à ne plus savoir les compter. Même sur les graviers à Clearwater, les oiseaux et ces lièvres ne faisaient pas le poids. Tristes leçons d'anatomie étalées sur le bitume...

A Albury, nous bifurquons vers l'Ouest, sur le réseau secondaire. Ça monte, ça descend... Heureusement que le soleil tarde à percer car il fait déjà chaud! On multiplie les pauses au rythme des côtes. Heureusement, nous avons droit à de belles descentes aussi, ce que nous n'espérions pas vu le profil de l'étape du jour.

Le chemin se poursuit, on n'a jamais autant utilisé nos petits plateaux/petites vitesses! Le paysage est beau: au sommet d'une côte, redescente dans une magnifique vallée. Les sommets alentours se resserrent doucement à mesure que l'on s'enfonce vers le col. On ne croise que quelques 4x4 et des quads montés de fermiers et de chiens de bergers s'en allant rassembler tel ou tel troupeau. Quelques motos aussi.

Il est presque midi, pause déjeuner à l'ombre d'un conifère, avant "la" montée de la journée. Le soleil est maintenant bien présent. Nous avons bien roulé ce matin mais aujourd'hui, les kilomètres ne comptent pas tant que cela. Maps.me nous indique d'ailleurs plus d'1h30 de route encore alors qu'il nous reste moins de 8km à parcourir... Et voilà la côte, toute en ondulations mais qui se laisse admirer dans sa totalité, une fois n'est pas coutume. On commence en pédalant...puis, effort trop intense, chaleur trop forte, on met pied à terre et on pousse. Quand l'inclinaison est moins forte, on remonte pour quelques dizaines de mètres. Finalement, un panneau "Descente dangereuse" nous indique que la fin est proche. Et là, sans prévenir, la descente est devant nous. Un nouveau panorama s'offre à nous!

En bas de la pente, il faut prendre tout droit pour MacKenzie Pass. Nous bifurquons pourtant sur la droite, sur Rollesby Valley Road. Nous avons en effet contacté il y a un peu plus d'un mois la Bauchops Hill Farm, en demandant un bout de terrain où planter la tente ce soir: il n'y a en effet pas de camping jusqu'à Tekapo et le trajet est trop long et trop pentu pour être fait en une fois. Et tous les terrains appartiennent à des fermiers des alentours. Nous avions donc eu la chance de recevoir une réponse positive à notre bouteille à la mer et l'indication d'un terrain au pied de la dernière montée avant MacKenzie Pass. Comme nous n'avions pas de planning précis quant à notre passage, nous les avons recontactés il y a 2 jours pour indiquer que nous arrivions. Nous tenons donc à annoncer notre venue et les remercier pour leur hospitalité. La route pour y parvenir constitue toutefois un détour d'environ 8km (4 aller, ça grimpe bien!, 4 retour, ouf ça descend ! ).

Lorsque nous arrivons enfin à la ferme (au bout d'une interminable allée d'environs 500m en graviers et en pente...), nous rencontrons Dean, qui nous "reconnait". Il nous souhaite la bienvenue et nous indique qu'il passera vérifier si nous sommes bien installés et avons tout ce qu'il faut dans une heure. Pour l'eau, il nous dit que nous pouvons directement boire l'eau du petit ruisseau qui passe sur le bout de terrain renseigné. On se remet donc en route en revenant sur nos pas, avant de remonter vers MacKenzie Pass (toujours des graviers, on vous préviendra au retour du macadam ce sera plus simple haha). Après 2km, nous trouvons le terrain renseigné par Dean et la grille qui nous permet d'y entrer. Surprise: des vaches y pâturent mais elles n'ont pas l'air méchantes et gardent leurs distances, se demandant quel genre d'intrus nous sommes. Nous hésitons un peu pour l'endroit où poser la tente (pas assez droit, bcp de buissons épineux, de cailloux et de bouses de vaches séchées) et trouvons finalement un emplacement pas mal, à mi-chemin de la "route" et du ruisseau.

Cet endroit a réellement des petits airs de paradis! Les enfants ne se donnent même pas la peine d'enlever leur casque pour jouer sur les berges du ruisseau et commencent à construire un petit pont avec des bouts de bois qui traînent sous les arbres. Comme prévu, Dean arrive alors que l'on termine de monter la tente. Petite discussion, nous lui offrons le magnet apporté en guise de présent (on avait bien pensé à de la bière belge ou des chocolats mais aucun des deux n'auraient tenu jusqu'ici et puis toujours cette question de poids...) et il nous souhaite bonne route !

Il est 16h, nous sommes posés. Nous voilà (presque) seuls au monde! Les seuls signes de la civilisation sont les lignes à haute tension pas très éloignées et les rares véhicules qui passent sur la piste (en moyenne un toutes les 30min). Nous nous installons au bord du cours d'eau pour cuisiner (avec le feu vert de Dean, histoire de ne pas mettre le feu à tout le massif) nos désormais traditionnelles pâtes au pesto (on n'a rien trouvé de meilleur et de vite prêt, pour le moment). Le repas vite avalé (Et quoi ? Il n'y a même pas de 2ème service ? Déception...), les moins frileux se mettent en sous-vêtements pour une plongée dans l'eau fraîche du ruisseau! De quoi se décrasser en surface de la poussière des graviers et rafraîchir les corps échauffés par la journée sur la route! Les enfants n'en finissent plus d'explorer la rivière et d'y jouer, les parents filtrent l'eau pour recharger toutes les gourdes et bouteilles. La définition de "vivre d'air pur et d'eau fraîche ! ". Nous ne nous lassons pas d'admirer les vues sur les monts environnants que cet endroit nous permet de contempler. Cette nuit, nous serons seuls au monde, dans notre hôtel au 5 millions d'étoiles !

Note pour plus tard: ne pas se fier à Google Maps pour les sentiers en gravier. On savait que MacKenzie Pass était majoritairement gravel. Toutefois, en regardant le trajet sur Google, nous voyons de l'asphalte à chaque intersection. Que ce soit en "début" ou en "fin" de route. Innocents que nous sommes, on se dit que des travaux on peut-être été fait et que nos infos sont peut-être obsolètes. On a compris notre faux espoir une fois sur le terrain... Et on cherche toujours à comprendre pourquoi les kiwis asphaltent 30m de route avant et après une intersection... 😅


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Publié le 28 septembre 2024

Nuit fraîche au calme. Nous avons eu la chance, depuis notre petite prairie, de pouvoir admirer un magnifique ciel étoilé, sans aucun nuage.

Réveil rempli de rosée. Papa nous réchauffe un chocolat chaud/thé/café au bord du ruisseau et nous déjeunons de fruits et de cookies, comme c'est devenu notre habitude pour les matins où nous sommes "loin de tout". Nous rangeons ensuite la tente pendant que les enfants font un dessin pour Dean, que nous accrocherons à la barrière. Mise en route vers 9h, pile dans le timing estimé.

Nous refermons la barrière et laissons là ce petit lieu de camping tellement privilégié et pourtant au milieu de nulle part. Tim resterait bien plusieurs nuits mais nous n'avons pas de vivres à part quelques tartines pour ce midi, pas mal de biscuits mais surtout pas de toilettes. 🙈

Nous le savons, le début de la journée sera épique puisque nous devons monter MacKenzie Pass. On pensait en avoir déjà fait la moitié dans la journée d'hier mais on va vite se rendre compte que ben en fait non. On a bien monté dans la journée mais en terme de pente corsée, on n'a pas encore tout vu!

Ça commence donc à grimper...normal, jusque là on s'y attend...après une belle côte, un virage et quelques arbres, re-belle grimpette...On pédale un peu, on pousse beaucoup. On enlève les pulls qu'on avait enfilé contre la fraîcheur de ce matin et les visages commencent à s'humidifier clairement...Le scénario "côte cachée" se reproduit à plusieurs reprises car la route tourne une fois à gauche, une fois à droite. Puis, nouveau minuscule replat qui se cachait en haut d'une côte et là, un monstre à 3 têtes apparaît. Comprenez 3 sections de pente qui se succèdent l'une derrière l'autre, beaucoup trop abrupte pour même espérer y pédaler 15m. Ce ne sont même pas des replats qui les séparent mais juste des petites pentes moins fortes. On tente en pédalant quand même (ce sont toujours quelques mètres de gagnés) mais c'est peine perdue alors on pousse. Cette fois-ci, on se dit qu'au moins, point positif, il ne devrait plus y avoir de côté après celle-ci. C'est donc "le boss final" que nous affrontons.

On n'en finit plus de pousser...on en est au 6ème cadavre/squelette de wallaby sur le bord de la route, ils ont effectivement l'air de pulluler dans le coin! On se donne des petits objectifs de 10m en 10m...et puis, finalement, après 1h15 d'efforts depuis ce matin (pour moins de 3km, il vaut mieux ne pas regarder la moyenne 🙈), nous arrivons en haut du col. Pas de plaque pour commémorer ce magnifique lieu/moment/exploit, on est un peu déçus...on fête alors ça avec une barre de céréales et on admire la vue d'un côté, de l'autre lorsque nous voyons arriver notre 2ème véhicule de la journée (le premier était passé juste au moment où nous sortions de la prairie). Un 4x4 blanc, avec 2 retraités à son bord. Ils s'arrêtent à notre hauteur et nous tape la causette pendant plus de 20min. Ils nous conseillent des endroits par où passer, des musées, des souvenirs de voyage,... On ne sait plus comment arrêter le papi et lui dire qu'on voudrait bien reprendre la route car il est 10h30 passées et qu'on n'a même pas fait 3km sur les plus de 40 de la journée! Finalement ils nous laissent et nous repartons aussitôt, non sans avoir enfilé nos pulls pour la descente (non pas qu'il fasse vraiment froid mais même à l'allure modérée à cause des graviers, il y a quand même un petit vent et on est quasi trempés de transpiration de nos efforts dans la montée).

Joie de la descente, le paysage change totalement. La vallée qui était fort resserrée s'élargit considérablement et le climat semble encore plus sec. On aperçoit quelques vaches en contrebas. Encore un petit virage et la route est...toute droite! Nous aurons ensuite à prendre à droite, puis à gauche 12km plus loin et pas d'autres changements de direction pour aujourd'hui! On échappe à une ruée du troupeau de vaches qui se met à courir à nos côtés. Leur fait-on peur? Attendent-elles de nous que nous les nourrissions? On ne sait pas si on doit ralentir ou accélérer pour les dépasser. Incompréhension mutuelle. Mais moment tellement insolite où l'on dirait que Thomas, Alaïs et Tim s'entraînent à attraper les bêtes au lasso tant ils en sont proches.

Pour l'instant, nous arrivons dans la vaste plaine alluviale de la rivière Tekapo. Une immensité plate vers laquelle la route se jette, droite comme un i. Les couleurs, la végétation, le relief...cela fait penser au far-west à Tim, à nous aussi d'ailleurs mais il entonne l'air de "Dans les plaines du far-west,..." d'Henri Dès. Et voilà, de quoi nous mettre le refrain en tête jusqu'à la pause de midi! 😅

Nous bifurquons à droite (et on vient de croiser 2 véhicules en moins de 10min, c'est l'heure de pointe!) et retrouvons une route asphaltée (une vraie cette fois, pas juste pour la beauté du carrefour!). Puis, tout droit. Léger faux-plat ascendant...avec un petit vent de 3/4 face et cette route qui n'en finit pas...même pas de boites aux lettres pour se fixer de petits objectifs...il y a bien des traces d'animaux écrasés...on préfère regarder vers le ciel et voir voler les rapaces.

La route vire légèrement sur la droite, du coup on se prend le vent en pleine face. Dur dur mais on tient le coup à grand renforts de musique motivante. Nous voilà finalement arrivés à Dog's Kennel Corner, sorte de parking sans âme qui marque notre retour sur la Highway 8, qui passait elle par Burkes Pass. De loin, on voit le trafic et on se dit qu'on n'est pas pressés du tout de faire les plus de 15km restants le long de cet axe fort fréquenté. Cet endroit correspond aussi à notre pause déjeuner. Alors que l'on sort la confiture, le beurre de cacahuètes et les tartines, un groupe de 5 cyclistes bikepackers dans leur bonne quarantaine (comme on envie leur légèreté!) qui viennent de la direction de Tekapo s'arrêtent à notre hauteur. Échange d'itinéraire, ils connaissent Eddy et Remco et trouvent notre voyage formidable. Eux vont Fairlie via Burkes Pass. Ils nous indiquent la toute nouvelle piste cyclable pas encore officiellement ouverte qui longe la Highway 8 jusqu'à Tekapo. On savait qu'elle était en construction et Peter a Christchurch nous avait dit que nous pourrions en emprunter certains tronçons mais eux nous assurent quelle est tt à fait praticable jusqu'à Tekapo, hormis 2 ou 3 ponts où il faut aller sur la grande route, avec prudence. Waouw, si on s'attendait à ça! C'est LA bonne nouvelle de la journée!

Nous voilà donc reparti le long de cette voie qui longe la Highway, juste pour nous! Entre là et Tekapo, il n'y aura qu'un vélo électrique qui nous dépassera dans une côte, personne d'autre! C'est une sorte de piste cyclable où on réussit à rouler à 2 de front, trop chouette pour discuter avec Tim et en graviers bien tassés ce qui fait que ce n'est pas trop difficile. On est à l'aise pour monter les côtes à notre aise et lorsque l'on voit le trafic qui nous dépasse sur la route principale, on a envie de dire merci du fond du cœur aux personnes à l'origine du projet et de sa réalisation!

Le soleil tape à notre droite. On cuit littéralement et faisons plusieurs pauses "crème solaire/réhydratation". Et puis finalement, un bout de bleu turquoise entre deux arbres, le voilà ce fameux lac Tekapo, que l'on n'espérait plus! Nous descendons doucement dans la localité Villégiature remplie de petits pavillons, de retraités et de touristes asiatiques (chinois pour la plupart) débarqués devant les boutiques de souvenirs et restaurants du "centre". Il est presque 15h, nous nous dirigeons vers le seul camping, que nous avions réservé depuis Geraldine car très prisé (en plus nous sommes un weekend). La dame à l'accueil nous attribue un emplacement sur le dernier niveau, le plus haut. On sourit poliment mais vu la journée, on aurait clairement aimé moins haut. En nous dirigeant vers l'emplacement, nous dépassons officiellement les 600km! Youhou! L'emplacement, le 135, est effectivement le plus haut que l'on puisse nous attribuer, super sec, on peine à trouver 4m² de plat entre les zones de terre battue poussiéreuse et les trous creusés par les lapins, qui font leur sieste à 3m de nous, morts de chaud eux aussi. On est un peu dépités: après notre coin paradisiaque d'hier, le contraste est fameux.. Il y a bcp de monde au camping, les sanitaires pas super propres, on a du mal à trouver un coin de table où se poser...mais le lac est magnifique. Son eau turquoise paraît irréelle!

Nous nous installons et allons faire un tour "en ville". Les prix des restaurants sont chers mais on se paie le luxe de ne pas cuisiner ce soir (comment ça, il n'est que 17h?) et de fêter MacKenzie Pass! Même si le lieu n'a pas beaucoup d'attrait à part le lac, il y a des frigos et un supermarché. On annonce bcp de vent et très chaud pour demain et après-demain. On restera 2 ou 3 jours ici, le temps de recharger les batteries avant la suite. Bonne douche chaude et on admire le coucher de soleil qu'on ne voit pas mais qui colore les montagnes entourant le lac d'une douce teinte rosâtre. Il n'est pas 20h mais nous sommes KO après les 45km de vélo du jour. Au dodo!



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Publié le 28 septembre 2024

Comme on dort bien après tant de kilomètres et de montées! Il paraît que certains ont ronflé...et pas que les grands mais on garde le secret! On dort tellement bien qu'on en a oublié de se lever pour admirer le ciel nocturne, oups! Ce matin, on sent les efforts des jours précédents dans les jambes mais rien de prévu au programme si ce n'est profiter du lac et de ses alentours. Farniente! Attention, on vous prévient: les photos qui suivent contiennent beaucoup de bleu(s)!

Pas un nuage dans le ciel (et ce sera pareil durant toute la journée!), le soleil tape dès le matin. On va jusqu'en "ville" faire un tour, regarder les 2-3 boutiques et faire les courses. Vu l'affluence dans la cuisine hier soir (Tim a vu quelqu'un être coincé 2min et ne pas savoir sortir, sa casserole à la main), on préfère profiter des infrastructures en début d'après-midi. Il n'y alors plus que les personnes qui restent au moins 2 nuits et comme on a pu le voir ce matin avec les nombreux départs, les gens restent plutôt une nuit ici.

Retour au camping. Dans la cuisine, en préparant le repas, on croise un retraité anglais qui a travaillé 3 ans à la Sonaca à Charleroi il y a 30 ans. Le monde n'est finalement pas si grand.

Table à l'ombre et vue sur le lac. On savoure le moment, les enfants profitent de la plaine de jeux...

Après-midi au bord de l'eau. Plongée dans le lac glacé pour les audacieux que nous sommes (oui oui, même Papa ! ). Une fois plongés dans l'eau, elle est limite délicieuse. Ou en tout cas plus que le vent qui s'est bien levé au fil de l'après-midi et qui rafraîchit bien l'atmosphère. Jeux dans les galets pour les petits (les Playmobil se sont trouvés un beau fort construit en galets par le soin de leurs propriétaires), lecture, sieste et carnet pour les grands.

Repas du soir "apéro" devant la tente (comme tous les emplacements de notre allée avaient été libérés ce matin, on en a profité pour s'approprier une des tables de pique-nique posée au hasard d'un autre emplacement laissé vide. On pourra du coup faire école dessus demain matin, à l'ombre 🥳).

Demain le programme n'est pas beaucoup plus chargé mais on vous enverra quand même des photos pour vous en faire profiter aussi... 😘

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Publié le 28 septembre 2024

Beaucoup de rafales de vent cette nuit et ça continue ce matin. Comme il fait tout sec dans les environs de la tente et du camping, les bourrasques soulèvent plein de terre et de poussière. Résultat: nos casques et nos chaussures qui passent toujours la nuit sous le petit abri/auvent de la tente sont remplis de terre et de brindilles diverses. On est content de ne pas être sur le vélo aujourd'hui mais en même temps, pas cool (en plus hier c'était le jour du shampoing...nos beaux cheveux tout propres ne vont pas le rester longtemps...).

Autre "bonne" nouvelle du jour, on tire chacun notre dernier slip/culotte dans nos sacs respectifs. Il est donc grand temps de faire une lessive! Avantage du vent: ce sera vite sec. Désavantage du vent: sans pinces à linge, on est mal! Dans quasiment tous les autres Holiday parks où nous sommes allés, il y en avait à disposition mais pas ici. Vu la taille du machin et le va-et-vient, on comprend qu'ils ne les reverraient pas de sitôt s'ils en prêtaient...

Le lac est agité ce matin et a perdu sa jolie couleur turquoise pour un bleu qui tire sur le gris: sa surface est toute couverte d'écume et des petites vaguelettes s'échouent sur ses rives. Le ciel est lui aussi agité avec de nombreux nuages gris.

On déjeune comme on peut en s'abritant le plus possible du vent mais celui-ci forcit de plus en plus. On découvre en plus qu'on a oublie d'enlever les billets de la pochette secrète su sac qu'on vient de laver...on a donc maintenant du cash tout propre! Heureusement que ce n'était pas un cycle haute température! Le sac de couchage d'Alaïs sert donc de sèche-billets. On s'échine à pendre le reste de la lessive sur nos cordes à linge mais tout, ou presque, s'envole à chaque bourrasque. On en est quitte pour tout secouer car avec l'humidité, on ramasse toute la terre battue et les brindilles du terrain. On ne sait pas non plus ce qui nous a pris de se dire que c'était une bonne idée de faire école mais là aussi, on renonce après 20min...même avec les élastiques des fardes, les feuilles s'envolent, pareil pour les crayons ou la latte et les enfants sont distraits par le linge qui s'envole et que Papa et Maman ramassent en se précipitant, histoire que nos t-shirts ne s'envolent pas chez nos voisins de tente, 10m plus loin.

Vous l'aurez compris, aujourd'hui c'était une journée sans. On s'énerve en plus de voir que la terre battue commence à rentrer dans la tente (via la partie moustiquaire du haut de la tente...). Alors on rentre le linge et on l'étale comme on peut sur le sol. Vu la température, ça devrait sécher comme ça. On décide d'aller à Tekapo Springs, sorte de piscine à 2 pas du camping. Pas vraiment prévu au programme ni dans le budget mais on doit quitter cette tente et ce camping en plein vent! La rando, ce sera pour demain quand le temps se sera calmé.

En 2min, nous y sommes. Au moins, moins de poussière qui vole. On ne pense plus à la tente et à la poussière qui s'insinue sans qu'on ne puisse rien y faire. Toujours beaucoup de vent, on le sent dès qu'on sort la tête de l'eau. Nous sommes quasiment seuls dans la piscine "jeux". Les heures filent, on joue à dauphin, crocodile, cheval, torpille,...

Petite pause grignotage pour couper un peu la faim vers 14h et on y retourne. Vers 16h30, après plus de 5h30 sur place, on se décide tout de même à partir. En plus, le monde arrive. Les enfants seraient, eux, bien restés encore un peu!

On retrouve les vélos, retour camping puis petites courses pour le repas du soir et de demain matin. On retrouve la tente comme on le craignait: un bonne couche de poussière découvre tout dans la tente, des matelas aux sacs de couchage, en passant par le sol ou les vêtements étalés qui séchaient. Au moins ils sont secs, c'est toujours ça de pris! Bonne douche et repas durant lequel le vent, qui souffle toujours autant, soulève la "nappe" (en vrai, c'est le nom qu'on donne à notre couverture de pique-nique quand elle remplit cette fonction) au point de renverser les gobelets avec nos boissons dedans... Pfff on n'en peut plus de ce vent ! On se brosse les dents et on se réfugie dans la tente. On croise les doigts, les orteils pour que demain ce soit plus calme !

On a tout de même des points positifs:

- Alaïs a (enfin ! ) perdu sa petite dent. La souris passera-t-elle cette nuit ?

-Tim a réalisé son rêve de toucher un canard (il y en a plein qui viennent nous voir à l'heure du repas... Leur joie aujourd'hui quand nos miettes s'envolaient ! ). Par contre, l'un des palmipèdes a pris une des étoiles sur son pantalon de pyjama pour une miette et lui a pincé les fesses avec son bec! Un autre a tendu le cou si haut qu'il a réussi à lui soutirer un morceau de son cookie qu'il tenait d'une main nonchalante, trop près du sol visiblement.


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9
Publié le 28 septembre 2024

On ouvre les yeux ; il est 8h45. La nuit fraîche (4 petits degrés...brrrr) a eu raison de nous et nous nous réveillons tardivement aujourd'hui mais rien ne presse. Même si le soleil commence à réchauffer l'air, on ne vous dit pas le choc thermique quand on sort de nos sacs de couchage! Nous déjeunons tranquillement après le rush du matin sur une des tables en face de la cuisine avec vue sur le lac. Les canards kleptomanes viennent nous saluer et surtout voir si on ne laisse rien traîner qui les intéresserait. Insistant, l'un d'entre eux parvient même à venir taper dans la main de Thomas qui, sous l'effet de la surprise, laisse échapper son carré de chocolat. Alaïs a un fou rire incontrôlable. Le travail pour l'école semble aussi laisser des marques dans l'esprit d'Alaïs qui arrange ses carrés de chocolat comme des schematicos. Ça promet une belle crise de foie pour les calculs !

Nous prenons les vélos pour quelques centaines de mètres seulement (non pas par fainéantise mais par esprit pratique car nous en aurons besoin tout à l'heure pour aller faire les courses et cela nous évitera une énième ascension du camping pour aller les chercher) et démarrons la petite randonnée qui nous emmène en haut du Mont John en 1h environ (300m de D+). Le sommet nous offre un panorama exceptionnel à 360° sur le lac Tekapo mais aussi le bassin MacKenzie ("le far west" que nous avons en partie traversé lors de notre trajet précédent) et les Alpes du Sud où nous apercevons, cachés derrière d'autres sommets plus proches, le Mont Cook (point culminant de l'île du Sud, à un peu plus de 3000m). La descente peut se faire via le même chemin mais nous choisissons la deuxième option, un rien plus longue, qui est de descendre en surplombant la rive ouest du lac. Même si le fond de l'air reste frais, le soleil d'aujourd'hui donne au turquoise du lac des nuances tellement intenses !

Et 8,5 km dans les jambes ! Direction le commerce du centre où nous faisons nos dernières courses pour aujourd'hui et demain matin. Puis camping pour cuisiner, manger et évaluer l'itinéraire des prochains jours (météo, choix de camping, ravitaillement,...). Demain nous remettrons en route les jambes en direction de Twizel, en suivant, pour les prochains jours, le Alps2Ocean trail (A2O pour les intimes). Nous hésitions à faire halte dans un freecamp à quelques kilomètres de la ville mais il y a seulement une toilette et pas de réservoir d'eau. Et porter l'eau pour l'équivalent de 2 journées est trop lourd pour nous, d'autant qu'il fera plus de 22°C (et qu'on boira donc beaucoup). On logera donc probablement au Holiday park de Twizel, histoire de profiter des commodités du lieu et des facilités de la "ville". De plus, le risque d'incendie est au maximum dans la région, c'est noté partout. Les feux sont par conséquents interdits. On ne sait pas trop ce qu'il en est de l'utilisation d'un réchaud de camping en pleine nature mais on préfère ne pas prendre le risque de cuisiner et embraser toute la région par la même occasion.

On profite encore un peu du lac et de ses rives dans l'après-midi et puis douche pour se réchauffer et on vide le frigo en guise de souper du soir. La fraîcheur tombe vite, on comprend que la nuit sera encore fraîche...

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Publié le 28 septembre 2024

Ce matin, lever matinal dans la fraîcheur (que 5°C cette nuit, on s'habitue à ne laisser dépasser que le nez du sac de couchage).

On se met finalement en route peu avant 10h car on a traîné pour déjeuner.

Une petite côte pour sortir de Tekapo puis descente en mode gravier "hardcore" (pleine de gros galets) vers la powerstation 1, qui alimente le canal Tekapo-Pukaki (qui conduit lui-même à la powerstation 2, que nous atteindrons à la demi-journée, où l'eau du canal se déverse dans le lac Pukaki). Ça ne fait plus beaucoup d'eau pour la rivière Tekapo qui se jette dans le MacKenzie Bassin mais elle serpente vaille que vaille vers le Sud. Le canal a lui une couleur identique à celle du lac que nous avons quitté ce matin. Il nous suivra d'ailleurs toute la matinée, à moins que ce ne soit l'inverse...🤔 On se rêve à suivre notre tracé sur des larges bouées qui lanceraient seules avec le courant...

Les sections asphaltées succèdent aux sections de graviers mais ce qui nous mine le moral ce matin (en plus de la migraine de Papa), ce sont les "gates" du A2O que nous devons passer et qui limite l'accès à certaines parties du trail pour les autres véhicules (essentiellement les motos). On doit donc passer les vélos à travers ces portiques pas assez larges ni haut pour les cornes de guidon de Sophie, trop haut pour le guidon de Papa, pas assez haut pour la sacoche arrière et pas assez large pour le Weehoo d'Alaïs. Heureusement, la charrette, elle, passe de justesse, à condition d'être bien dans l'axe. Idem pour le vélo de Tim qui passe sans souci. A chaque portique, il faut donc descendre de vélo, décharger la moitié des sacoches, passer les vélos en soulevant le Weehoo ou l'avant du vélo de Thomas. Pour compliquer la chose, elles n'ont pas toutes la même hauteur et ces quelques cm de différence nous obligent à essayer les combinaisons possibles. De quoi bien casser le rythme... On sait surtout qu'il y en aura pas mal d'autres le long des tracés des prochains jours. Ô joie ! Un petit vent de 3/4 face nous freine aussi un peu mais heureusement il n'est pas bien puissant.

Nous longeons encore le canal pendant de nombreux kilomètres et le panorama s'ouvre à droite sur le Mount Cook. Il nous toisera de ses plus de 3700m toute la journée, sans même prendre son petit chapeau nuageux, dans ce beau ciel bleu! Nous continuons jusqu'à croiser la Pukaki Salmon farm qui se situe dans le canal, sur plusieurs centaines de mètres. Des pêcheurs du dimanche patientent sur les bords du canal, peut-être essaient-ils de prendre quelques saumons fugueurs au bout de leurs cannes? Des mouettes sont là aussi en nombre. Ça sent et ça sonne comme à la mer dans les environs! Nous entamons finalement la descente vers le lac Pukaki. Bleu aquarelle: légèrement plus clair que celui du lac Tekapo mais tout aussi irréel !

De là, l'itinéraire qui était alors sur la route bifurque après 5 kilomètres sur une section propre qui longe plus ou moins les rives du lac, tout en ondulations et graviers. Cela a l'avantage de nous tenir éloignés du trafic de la Highway 8. Nous voulons déjeuner au café du Salmon Shop (le magasin de la ferme citée plus haut et seul lieu "touristique" sur la rive du lac - en cela très différent de Tekapo donc). Nous le voyons de loin: gros rassemblement de véhicules divers sur son parking ! Déception: ils ne sont qu'un point de vente et ne "cuisinent" rien. Qu'à cela ne tienne! Nous achetons 2 paquets de 100g de tranches de saumon fumé bien appétissant ainsi que des boissons fraîches, sortons le pain des sacoches (du bon vrai pain au levain trouvé à Tekapo! Le rêve après 1semaine de pain de mie insipide) et nous attablons à une des rares tables de pique-nique libres car le lieu est envahi de touristes asiatiques. Depuis le lac Tekapo, ils sont très nombreux (on ne critique pas, c'est juste que par rapport à Geraldine ou tout ce qu'on a fait depuis Christchurch, la différence est flagrante!). Miam miam! Et le tout avec la vue sur le lac et le Mount Cook!

Il est ensuite temps de remonter sur les vélos pour les 10 derniers kilomètres. Nous passons dans une petite forêt de conifères puis arrivons sur Pukaki Flat, une vaste étendue herbeuse (dont certaines parties semblent avoir vu pousser des résineux mais ont visiblement été rasées il y a peu de temps) et comme son nom l'indique, quasiment plate. Le sentier est par contre lui encombré de nombreux gros cailloux. Pas évident de trouver son équilibre là-dedans. Tim nous épate par sa dextérité à dompter tout cela et on se dit qu'il a vraiment énormément progressé et pris confiance en lui sur son vélo. Ce matin, il était aussi super fier d'avoir su prendre sa gourde, y boire, la refermer et la remettre en place, le tout sans s'arrêter de pédaler! Ce sont aussi à ces petites "victoires" que l'on mesure le chemin parcouru, pas seulement en termes de kilomètres.

Pour terminer, petite remontée sur un sentier le long de la route vers Twizel. Nous aurons croisé pas mal de vélos dans les derniers kilomètres, tous des mountainbikes sans bagage...trop de chance!

A Twizel, direction le Holiday park. Nous n'avons pas réservé et celui-ci indique "No vacancy" (plus de places libres), même pour les non-powered sites! Mince, cela ne nous était jamais arrivé jusqu'ici! Nous décidons de tout de même tenter le coup. Après tout, le panneau n'est peut-être pas à jour... pleins de poussières de toutes ces routes en graviers de la journée, après 56km dans les pattes, à 16h passées, nous mettons tous les arguments de notre côté et prenons les enfants avec nous à la réception, dans l'espoir d'amadouer la gérante. On se voit déjà demander un bout de terrain à un fermier du coin alors qu'on ne rêve que d'une bonne douche mais notre stratégie fait finalement mouche et elle nous dégote un petit emplacement, derrière une caravane mais elle est gênée car c'est "very dusty"! On lui explique alors que tout est "dusty" dans nos affaires depuis le vent à Tekapo et franchement, l'emplacement n'est pas vraiment pire. Installation top chrono de la tente et direction "le centre" de Twizel: Market Place. Une petite zone piétonne qui concentre sur son pourtour tous les commerces (ou presque) de la ville. Idéal quand on cherche un resto et qu'on veut comparer toutes les options (parmi les 3 que compte la localité). Cuisine raffinée et saine, trop chouette ça change des burgers et fish and chips ! En plus, la plaine de jeux est juste devant !

Retour au camping où un gars vient nous aborder avec ses enfants: eux aussi voyagent en vélo en famille! Trop chouette ! Sa femme nous rejoint bientôt. Ils sont heureux de nous rencontrer et nous de même car ce sont les premiers "comme nous" (et pareil pour eux, même s'il paraît qu'une famille suisse voyage aussi dans le coin comme nous...eux aussi en ont entendu parler mais ne les ont jamais croisés). Nous avons déjà rencontrer beaucoup de bikepackers mais souvent en solitaire ou en couple. Ce sont des voisins hollandais, partis d'Auckland il y a 3 mois, qui ont loué une voiture un temps, sont descendus avec jusqu'à Queenstown, ont fait l'itinéraire que nous comptons faire (grosso modo) et comptent passer par là où nous sommes allés pour gagner Christchurch (grosso modo) ! Trop rigolo ! On échange de nombreuses minutes, on se file quelques bons plans, on parle itinéraires à venir, équipements, etc. Eux sont sur 2 tandems où les enfants, plus ou moins du même âge que les nôtres, sont assis devant (avec un pédalier au bout des pieds). Une très belle rencontre! Dommage que les enfants ne sachent pas trop communiquer ensemble... On recroise aussi ici un couple de bretons, eux aussi à vélo et qu'on avait rencontré à Tekapo ainsi que 2 jeunes qui campaient dans la même allée que nous, en tente de toit eux, et partis aussi de Tekapo ce matin. Le camping n'est pourtant pas si grand, c'est comique !

Il est à présent plus que temps de prendre la douche pour se décrasser de la poussière du jour. Brossage de dents et histoires à écouter sous la tente. Demain jeudi nous gagnerons le Lake Ohāu où, oui on l'avoue, nous avons craqué niveau logement: la section de vendredi s'annonçant épique, le meilleur moyen de s'y préparer (ou justement pas) est, selon nous, de dormir dans un lit, un vrai ! (On espère qu'on ne le regrettera pas ! ) On a donc réservé au "Lake Ohau Lodge", le tout par téléphone! Bon du coup, pas sûrs d'avoir tout compris, on ne sait pas exactement ce qu'on a réservé comme chambre, on ne sait pas cb cela va nous coûter (on a de toute façon craqué la tirelire en prenant le repas du soir "qu'on n'a pas compris ce que c'était car il y avait 2 choix de service" et le petit-déjeuner sur place) mais après presque un mois sous la tente, on s'est dit que c'était aussi une façon de fêter ce presque moisiversaire de camping (oui, toute les excuses sont bonnes) ! Du coup, la motivation pour couvrir les 38km de demain devrait être au rendez-vous !

Bonne nuit!

Alaïs et ses schematicos : 4+2=...
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Publié le 28 septembre 2024

Ce matin, lever vers 7h15, rangement des affaires à peine sorties hier (on s'est moins étalés que d'habitude) et déjeuner dans la foulée.

Comme ce soir nous logeons "en dur", nous patientons afin que la tente soit bien sèche et disons à revoir à la famille néerlandaise. Nous en profitons pour observer d'un peu plus près leur équipement et ils nous renseignent sur le contenu de chaque sacoche.

La tente pliée et emballée, retour au trail et direction le Nord-ouest afin de rejoindre le canal Pukaki-Ohau. On sent que les muscles ont besoin de se réveiller, à moins qu'ils ne soient encore fatigués de la journée d'hier. Heureusement, une fois le long du canal, nous retrouvons une belle route asphaltée toute plate quasiment sans circulation . Il y a bien un petit vent gênant mais lorsque le canal bifurque celui-ci ne nous freine plus. Les premiers kilomètres s'enchaînent donc bien. Nous croisons quelques cyclistes, quasiment tous sur des vélos électriques et sans bagage.

Nous atteignons bientôt la fin du canal et apercevons le beau lac Ohau. Petite pause pour reprendre des forces et nous nous attaquons maintenant au sentier en site propre mais en gros graviers. Celui-ci longe le lac sur une dizaine de kilomètres. Le début est acrobatique avec de nombreux gros galets et une sente vraiment pas large. La charrette entame son énième rodéo et nous croisons les doigts pour qu'elle tienne le coup ! Les rochers, pas tous arrondis en plus, lui font subir des sauts dans tous les sens.

Nous atteignons Ohau-weir, sorte de gué qui assure le trop-plein du lac en période pluvieuse/orageuse. Évidemment ce n'est pas le cas aujourd'hui et le passage est donc ouvert. Néanmoins, il nous descendre jusque dans le lit de la rivière puis passer une sorte de rampe passant par dessus les conduites et remonter sur l'autre rive. De loin, sans visuel sur la "descente" de la rampe, c'est impressionnant et on se croirait devant la rampe de lancement pour un saut lors d'un show américain. On filme notre passage raté de peu par d'autres cyclistes. Notre honneur est sauf.

Heureusement, le sentier qui serpente toujours en suivant les contours du lac change d'aspect et est à présent constitué de plus petits graviers sur lesquels il est beaucoup plus agréable de rouler. Les humains croisent les doigts et la mécanique croise ses rayons pour que cela reste ainsi jusqu'à la fin de la journée! Nous zigzaguons entre des buissons épineux et de manuka entourés par de petits papillons blancs et d'oiseaux qui s'envolent à notre approche. Quelques fois, quelques libellules curieuses s'approchent de nous. Nous croisons quelques vélos. Comme le passage est étroit, on se laisse mutuellement passer. C'est toujours à ce moment-là que la playlist aléatoire du baffle joue une musique bien gênante. Techno de festival flamand alors que nous croisons (justement!) un couple de cyclotouristes français, la classe à Dallas!

Les berges du lac sont superbes, sauvages et nous nous arrêtons sur quelques plages de galets pour admirer la vue. Celles-ci sont recouvertes de magnifiques bois flottés de toutes les tailles, aux reflets argentés et aux formes toutes plus originales les unes que les autres. Ils ont été déposés là par le courant qu'on imagine puissant en cas de gros vent! Devant nous se tient le Ben Ohau (Te Rautaniwha en maori), magnifique montagne en forme de cône qui nous fait penser à un volcan.

On resterait là toute la journée à admirer la vue mais il nous reste encore quelques kilomètres avant d'arriver au lodge alors on se remet en route, tranquillement toutefois car les 2 bons tiers du parcours sont déjà derrière nous.

Nous récupérons finalement la route asphaltée et filons vers le nord. Nous nous arrêtons sur le bord de la route pour une pause pique-nique bien méritée, toujours devant cette superbe vue. Encore 5km et nous atteignons finalement le lodge, après une belle montée, heureusement courte (toute chose se mérite!).

Nous nous présentons à l'accueil et nous enregistrons pour la chambre, le repas du soir et le petit-déjeuner (on avait vu, de loin, les prix sur le site mais ils ne sont rappelés nulle part. Vive la MasterCard et le déni jusqu'à demain matin 🤭😅 ). La gentille dame de l'accueil offre même un badge à Tim alors qu'il voulait juste savoir le prix. Elle a été très surprise devant notre réponse quand elle nous a demandé si nous voulions charger nos vélos. Nous n'avons pas tout de suite compris "Charge our bikes ? " avant que Thomas ne comprenne et ne dise que non, non, nous étions venus "en pédalant". Adorable, elle nous montre même le tracé et le dénivelé de demain (on n'avait pas dit le déni jusqu'à demain matin ? 🙈 ). Sur le plan de l'hôtel, elle nous montre notre chambre ainsi que les hot tubs, 2 bains chauds sur la terrasse dont la famille hollandaise nous avait parlé.

Voilà, il n'est même pas 15h et nous entrons dans notre petit cocon. Vue splendide sur le lac depuis la baie vitrée, lit superposé pour les enfants, lit double pour les parents. Salle de bain avec évier, toilette, douche et baignoire juste pour nous! Évier, petit frigo, bouilloire et de quoi se faire des thés, cafés et chocolat chaud. Alors oui, si on regarde en détail la peinture aurait besoin d'être refaite et les meubles sont démodés mais qu'est-ce qu'on est bien là! La vue sur le lac, les montagnes alentours,...on est trop bien !

On va chercher les vélos pour les placer devant notre chambre, rentrons la plupart des sacoches (non qu'on n'aie pas confiance mais on a besoin de "petits trucs" dans quasiment chacune d'elles). Pendant que Thomas fait un petit coup de propre à nos chaînes qui sont "bien dégueulasses" avec tous ces graviers et cette poussière, une dame l'aborde: "Are you Thomas from Belgium ? " Hein ? Heu...Yes ! Elle a rencontré la famille hollandaise plus tôt dans son voyage, est restée en contact avec eux et ils lui ont envoyé un message pour lui demander, si elle nous retrouvait ici, d'échanger nos contacts (eux ne tiennent pas un blog mais un "Polarstep", sorte de carnet de voyages). Echange de whattsapps et de blogs . Natacha vient d'Australie et voyage depuis plus de 120 jours pour faire toute la traversée de la Nouvelle-Zélande, du Cap Reinga à l'extrême nord jusqu'au fin fond du sud (on a oublié le nom du lieu). Waouw, tellement impressionnant! Son polarstep déroule un chapelet "descendant" de jolies photos souvenirs. Très belle rencontre et échange. Quand on aura du wifi, on espère du coup avoir des nouvelles de Nouk, Flint, Karen et Gijs.

Petite douche pour se rafraichir pendant que les chocolats chauds/café/thé refroidissent. On a enfin un miroir pour admirer nos magnifiques bronzage de cyclistes (chez certains plus que d'autres). On enfile les maillots, direction les hot tubs ! Roooh on est vraiment trop trop bien! On se verrait bien tous rester 2 ou 3 jours ici... Ralala ça va être dur demain !

Finalement, après avoir bien profité, on retrouve la chambre pour, cette fois-ci, un bon bain, histoire de se faire tous propres pour le repas du soir. Tim se construit une petite cabane avec les essuies qui sèchent et y place ses belles trouvailles (hanche de wallaby, mâchoire de mouton, bâton taillé à l'opinel). On enfile nos plus beaux habits. Mais non on rigole ! On enfile juste ce qu'il nous reste comme vêtements propres, le choix est donc clairement restreint, haha ! On est ma-gni-fiques ! Défilé "collection soir d'été" sponsorisé par Decathlon et Mountain Warehouse, la classe! 😎 Ecriture du blog et partie de Uno devant cette vue dont on ne se lasse pas! On vous a déjà dit qu'on était bien ici ? Le confort d'un bon lit et de bons oreillers moelleux...Mais pourquoi est-ce qu'on voyage en vélo et tente déjà ?

Le souper se passe comme sur des roulettes. Une belle salle en mode "relais de chasse écossais" avec trophées au mur et moquette tartan au sol. Soupe, plat et dessert. Il y a même un coin canapé avec une télé pour les enfants. Ratatouille en anglais, ça passe crème! Ils refont leur plein d'écran, pour une fois...

Retour à la chambre vers 21h. Brossage de dents et au dodo! On ne devra même pas braver le froid pour aller à la toilette cette nuit ! Le luxe ! Ha et on vous a déjà dit qu'on allait dormir dans de vrais lits ?

Et demain...demain ? On est encore aujourd'hui alors n'y pensons pas ! Et aujourd'hui, nous avons passé le cap des 700km !



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Publié le 28 septembre 2024

Mon dieu ce qu'on a eu chaud cette nuit ! On ne sait pas si notre thermostat est déréglé ou si c'était celui de la chambre mais on n'a clairement plus l'habitude ! Même la fenêtre ouverte ne suffisait pas à nous amener assez d'air frais. Mais le confort du matelas et des coussins...incomparable ! Limite trop moelleux, haha !

Un bon petit-déjeuner, on oublie presque que ce soir ce sera de nouveau camping. Ce matin, la vue sur le lac et les montagnes l'entourant est toute bouchée par des nuages bas. En nous levant nous avons vu le banc de brouillard avancer sur le lac et tout englober au fil des minutes. Passons sur le check-out et le douloureuse, qui l'était forcément.

On se met en route vers 9h, dans les nuages. Le sentier en gros graviers grimpe gentiment, en descendant, puis montant et en serpentant tout le temps. Que ça doit être un chouette sentier sans être lourdement chargé comme nous! Nous traversons plusieurs "creeks" qui se succèdent, sorte de petits torrents qui ont creusé bien profond les versants de la montagne sur laquelle s'appuie le sentier. Et nous nous faisons dépasser par des VTT électriques qui nous encouragent. Tous les kilomètres, un panneau nous indique à quelle distance nous sommes de notre point de départ. Cela nous motive ou nous déprime, selon la personne et l'humeur du kilomètre. Nous croisons aussi au détour d'un sentier Natacha et son conjoint (rappelez-vous, la dame en contact avec la famille néerlandaise), qui (on avait mal compris hier car elle et son conjoint revenaient de 2 jours de vélos) parcourt en fait le sentier du Nord (Cap Reinga) au Sud (Bluff) à pied ! Leur sentier emprunte le tracé du nôtre pour quelques centaines de mètres. Heureuse coïncidence !

Le tracé se fait à présent plus droit mais ça continue à grimper dans une caillasse indescriptible. Le soleil se lève et commence à taper mais nous voulons arriver au "sommet" avant midi histoire d'éviter le plus chaud de la journée, qui s'annonce plus qu'estivale. Dur dur mais on tient bon et on réussit à ne pousser les vélos que rarement, contrairement à ce à quoi on s'attendait. Par contre, on ne quitte pas les petites vitesses. Plusieurs "faux sommets" se présentent à nous mais nous savons, grâce aux "bornes" kilométriques, que le vrai ne se présentera pas avant le 11ème kilomètre. Le voici qui fait son apparition, juste avant midi (le panneau, pas le sommet).

Alors que cela continue à grimper doucement, nous croisons quelques centaines de mètres plus loin un petit ruisseau à l'eau bien fraîche. Nous nous arrêtons. 3ème pause barre de céréales et bcp d'eau. Tellement que nos gourdes sont toutes vides à 3/4, si pas totalement. On sort donc le filtre et on profite de cette eau claire et fraîche descendue tout droit de la montagne pour recharger nos gourdes à fond ainsi que la grande bouteille d'eau de réserve. Mieux vaut être prévoyant même si le sommet ne devrait plus être très loin et le reste "en descente", il nous restera encore pas moins de 33km à couvrir... On applique aussi la crème solaire 50+ à foison (on vide notre 4ème pot, 2ème pour le visage). Les enfants s'étant pris un petit coup de soleil sur les mains au début du voyage, on applique généreusement là aussi. On tilte sur Timo qui n'a pas ses gants. Lui demandons où ils sont. Réponse: "Ben je sais pas moi!" "Tu les a mis dans ton sac?" "Je ne sais pas..." On vérifie, ils n'y sont évidemment pas... Il croit alors se souvenir qu'il les a enlevé à la première pause "barré de céréales", c'est-à-dire entre le kilomètre 3 et 4... On vérifie sur les photos prises ce matin. Il les a effectivement avant la pause...mais plus après! Bon ben tant pis, on se dit qu'on lui en trouvera d'autres tôt ou tard. Inutile de rebrousser chemin, c'est trop loin. En cherchant ses gants dans son sac, on réalise aussi qu'il n'a pas son pull (qu'il avait pourtant ce matin en partant dans le brouillard frais) accroché sur son sac, comme d'habitude. On vérifie, personne ne l'a! Ha oui, maintenant qu'on le dit, ça lui revient, c'est vrai qu'il l'avait aussi enlevé à la pause, sur le banc, en même temps que ses gants. Re-vérification sur les photos: c'est bien le cas! Mince...avec le pull aussi perdu, on reconsidère le fait de les laisser sur place...C'est qu'on n'a pas 10 pulls avec (juste 2) et en plus, on n'a jamais vu de magasin de vêtement pour enfants, à part à Christchurch et encore! Disons que nous sommes au km 11, il faut redescendre au 4 ou 3...ça en fait 7 dans un sens, 14 aller-retour...

Il est à peine 11h45 (et dire qu'on était dans les temps ! ), c'est décidé, Thomas va redescendre les chercher mais il s'allège bien entendu le plus possible. Sur ce mini-sentier, nous voilà à décrocher le Weehoo et toutes les sacoches du vélo de Thomas que l'on met sur le bord (on n'a plus croisé personne depuis 2h mais sait-on jamais que quelqu'un passe, on ne voudrait pas gêner). Il embarque juste son sac à dos, de l'eau, des barres de céréales et se met aussitôt en route. En attendant son retour, maman et les enfants se mettent en quête du sommet, qu'ils trouvent 300m plus loin. Et un aller-retour pr y amener les grosses sacoches, et un autre pour les petites, encore un pour le Weehoo... le tout en plein cagnard, pas un poil d'ombre à plusieurs kilomètres à la ronde! Alors que Sophie va rechercher son vélo plus bas, pour le dernier trajet, elle voit arriver au loin un casque jaune fluo. Encore un VTT électrique, pense-t-elle, lorsque Thomas la dépasse en lui disant "Thank you ! ". "Hein ? Mais qu'est-ce que tu fais déjà là ? " Papa explique alors: il est redescendu jusqu'au kilomètre 10 passé lorsqu'il a croisé un couple de retraités à vélos et les a salués en remarquant un truc fluo (la même couleur que le pull réversible de Tim) sur le porte-bagage du monsieur. Ces adorables personnes avaient ramassé les affaires laissées sur le banc en se disant que ça devait être à un petit cycliste (gants de vélo, donc pas randonneur) qui avait dû les oublier là, dans l'espoir de le recroiser sur le chemin ou de les déposer à Omarama dans le cas contraire. La chance que Tim a eue sur ce coup-là! Notre bonne étoile devait briller quelque part ! Thomas ne sait pas comment les remercier de ne lui avoir fait faire que 2,5 km du coup! D'autant que le sentier est super rocailleux alors même la descente n'est pas rapide. Et Sophie et les enfants n'ont du coup pas dû attendre trop longtemps au soleil (les enfants s'étaient assis à l'abri du petit panneau du sommet mais son ombre se réduisait de plus en plus). Finalement, tout est bien qui finit bien ! Tim aura probablement l'occasion de remercier ses anges-gardiens un peu plus tard dans la balade, lorsqu'ils nous rattraperons quand nous nous arrêterons pour le pique-nique. Et justement, pour celui-ci nous rêvons d'un coin d'ombre, mais aucun arbre à part ceux que l'on voit au loin , en contrebas dans la vallée ! Il y en avait probablement il y a quelques années mais les buissons sont calcinés par un feu de forêt qui a dévasté ces pentes il y a 4 ans.

Le Weehoo et les sacoches rattachées, nous entamons donc la descente, encombrée d'encore plus de petits rochers (à ce stade là, on ne peut vraiment plus appeler ça des cailloux ! ) que la montée ! Du coup, on descend super prudemment, à une allure plus que modérée. On ne sait pas comment nos vélos et notre équipement (pas conçus pour ce genre de terrain clairement dédié au mountain bike) font pour tenir le coup avec tous ces soubresauts et ces vibrations mais ils le tiennent et c'est l'essentiel! Tim, qui suit maman, dérape 2 fois mais gère super super bien ! Il se remet vite en selle et a un fou rire en voyant la charette faire un énorme bond alors qu'elle prend un peu trop vite un gros bloc! "Maman ta charette elle vole ! " La descente se poursuit après 3km sur un sentier au revêtement un peu moins grossier. Nous arrivons doucement dans la vallée mais une belle petite côte qu'on n'attendait plus nous met encore à l'épreuve. Doucement mais sûrement nous en venons à bout mais que c'est difficile! On surchauffe sous les casques, pareil pour les muscles et la peau qui commence à bien cuire. Vite de l'ombre! Il faudra pourtant encore attendre plusieurs kilomètres pour en trouver, à Quailburn Woolsheed, un ancien endroit de rassemblement des moutons, avec une vieille grange en tôle qui tombe en ruine. Et encore une "toilette du bout du monde" ! Haha elles sont partout !

Un grand manuka nous offre une ombre plus que bienvenue, et en plus au bord d'un petit ruisseau à l'eau claire et pure qui rafraîchit l'air, alors qu'une légère brise traverse la petite combe où est installé ce lieu, que demander de plus! On sort le pain, la confiture, le miel, le beurre de cacahuète et profitons amplement de cette pause bien méritée. Les enfants explorent le ruisseau tout en mangeant leurs tartines, petits équilibristes à une main libre. On pourrait même faire une sieste si l'envie nous en prenait! Sur le plan, on avait repéré ce petit lieu de camping, au cas où la montée était trop rude et que nous mettions trop de temps à y arriver, pour ne pas atteindre Omarama en fin de soirée. Finalement, comme la suite devrait être globalement en légère descente, on se dit qu'on va continuer car il est à peine 14h. Il nous reste encore plus de la moitié du trajet, 25km exactement mais nous sommes confiants. Alors qu'on se dit qu'on va se remettre en route, nous voyons arriver le couple de retraités, qui viennent s'installer près de nous à l'ombre. Tim et maman en profitent pour encore les remercier de leur prévoyance !

Robin et Sharon habitent à La Barbade, dans les Caraïbes et ont fait Amsterdam-Brugge l'année dernière, aussi en voyage à vélo "organisé" (suivi des bagages et prise en charge du logement et repas à chaque étape). Ils ont la forme puisqu'ils sont en vélos "normaux" ! Aucune assistance électrique et à leur âge (ils doivent tous deux avoir bien plus de 75 ans) sur un sentier pareil! On leur tire vraiment notre chapeau! Même sans bagage, il faut le faire! Sharon n'a plus d'eau et nous lui en proposons donc de notre bouteille filtrée. Elle accepte avec plaisir et quand on a vu la suite du chemin, on a été rassurés de lui en avoir donné !

Nous nous quittons en nous disant à bientôt et continuons à présent sur Quailburn Road, une belle route en graviers de tout type. Bel aperçu de tout ce que l'on peut appeler gravelroad en NZ! On passe des gros galets du début, à des graviers plus fins, puis à un revêtement super épais de graviers qui nous fait tenir le guidon bien serré pour prévenir autant que possible tout dérapage! Nos poignets et pouces, déjà mis à rude épreuve dans la descente, commencent à ne plus en pouvoir! La route descend en valeur absolue mais cela ne l'empêche pas de nous proposer encore de belles petites montées où nos mollets se rappellent à notre bon souvenir !

On continue ainsi, dans ces graviers auxquels on finit par s'habituer. Moins aux mouches qui nous harcèlent et se posent pour nous mordre les jambes, même quand nous ne sommes pas à l'arrêt. On doit alors les chasser, au risque de dévier avec notre guidon et de déraper. Le paysage nous fait penser aux environs de Clearwater.

Encore 9 km à faire lorsque la route redevient asphaltée. Halleluia ! On se fait doubler par un cycliste super à l'aise que nous retrouvons un kilomètre plus loin, à une petite cabane sui annonce "coffee, snacks" mais surtout (ce qui nous a fait nous y arrêter :"ice creams" ! Nous sommes au milieu de nulle part, au bord d'un champ et cette petite cabane propose toutes ces choses dans des distributeurs automatiques, paiement sans contact! Notre cycliste vient d'Angleterre, il est en NZ depuis 1 an et demi et son visa expire dans 10jours alors il se balade à vélo avec un équipement fait de bric et de broc, tout récupère ou recyclé, pour se rendre à Queenstown, récupérer l'essentiel de ses affaires avant son vol retour. Son porte-bagage allongé sur lequel il a mis son gros sac à dos de rando et dont nous admirons la praticité est en fait une structure pour télé récupérée. Et là où il nous épate vraiment, c'est quand il nous dit qu'il est parti de Twizel ce matin ! Oui, on a bien compris, il a fait 2 sections du A2O en un jour. Et pas n'importe lesquelles! On savait que des fous comme ça existait mais c'est le premier avec qui on discute. En plus, avec son look babacool avec des petits airs de Ed Sheeran, il n'a rien de l'allure des bikepackers affûtés que nous avons déjà croisés ! Lui est impressionné de nous savoir partis de Christchurch, et avoir fait toutes ces étapes juste en vélo, et en famille! Comme quoi tout est possible ! Nous lui souhaitons un bon repos bien mérité demain (il restera 2 nuits à Omarama avant la suite de son périple) et une bonne route! Alors que nous terminons de déguster nos glaces à l'ombre de la cabane, nous revoyons passer nos deux retraités barbadiens.

Nous reprenons bientôt les vélos et revenons à leur hauteur quelques kilomètres plus loin. Nous devons retourner sur la Highway 8 pour moins d'un kilomètre, le temps de traverser le pont. Même si des panneaux automatiques indiquent la présence de cyclistes, mon dieu que le traffic est dense et rapide! Certains semblent si pressés qu'ils ne ralentissent pas d'un poil... Heureusement, d'autres sont plus compréhensifs et nous traversons finalement sans encombre et en convoi le pont. Encore un petit kilomètre de sentier et nous voilà à Omarama, "ville" qu'on imaginait vraiment plus grande!

Le "centre" tient sur 200m: 2 stations essences, 2 resto-bar, une boutique de chapeaux-lunettes-chaussures et une grosse épicerie! Ajoutez à cela 2 hôtels et un camping et vous avez là l'essentiel d'Omarama! Le tout le long de la Highway 8, c'est clairement moins pittoresque que le joli centre de Twizel. Il y a toutefois tout ce qu'il faut pour subvenir à nos besoins pour les 3 prochains nuits. Nous voulions en rester 2 mais la fermeture programmée d'une route au barrage d'Avimore nous aurait bloqués dans 2 jours. Alors autant passer cette journée ici (où il y a des commerces) plutôt qu'au milieu de nulle part.

Nous nous enregistrons au camping, un gentil monsieur vient nous dire qu'il nous a vu sur la route un peu en contrebas et qu'il trouve ça super et Tim très courageux. Nous montons la tente en mode automatique...nous sommes KO. On ne prend même pas la peine de se rafraichir et filons directement à l'épicerie acheter de quoi nous faire un bon petit-déjeuner demain matin puis au seul resto-bar ouvert ce soir. A l'intérieur c'est une sacrée ambiance ! Ce soir, c'est le début du Super Rugby, la ligue qui voit s'opposer les clubs néo-zélandais, australiens et des îles du Pacifique. Plusieurs écrans de télévision, décompte au bas de l'écran. Tim croise les doigts pour que le service ne soit pas trop rapide et qu'on puisse assister au coup d'envoi.

Pendant que l'on attend nos plats et qu'on se désaltère après cette journée assoiffante, on assiste à un tirage de numéros genre bingo. On n'a pas tout compris mais les personnes présentes avaient pour certaines acheté des numéros. On comprend encore moins quand on constate que les lots sont...des barquettes de viande ! L'une repart avec une barquette de blancs de poulets, l'autre avec ce qui ressemble à des côtes de porc...

On déguste finalement nos plats en partie devant la première mi-temps avant de rentrer au camping prendre une bonne douche puis enfin nous coucher après cette journée bien fatigante mais bien belle aussi !

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Publié le 28 septembre 2024

Ce matin, petit lever matinal pour besoin pressant. Quelle surprise de voir un magnifique lever de soleil enflammer le ciel! La nuit a été douce, 13°C. Presque pas besoin de s'enrouler dans son duvet!

Déjeuner, lessive. La météo du jour s'annonce venteuse, grise et pluvieuse. On est content de ne pas être sur la route aujourd'hui ! D'autant plus que nous avons un programme chargé ce matin: nous prenons la direction notre récompense après la journée d'hier : Les hot tubs d'Omarama !

On s'immerge dans des cuves à l'eau chauffée grâce à du bois qui brûle dans une sorte de four directement en contact avec l'eau. Heureusement, un robinet d'eau froide permet de réguler la température de l'eau si nécessaire. Les hot tubs ont chacun leur zone à part, une cabane pour se changer, aucun vis-à-vis et vue sur l'étang où s'ébattent des canards et un cormoran. Nous y soakons 1h30, le temps de bien se délasser et de regarder s'envoler les planeurs avec leur avion "tracteur" depuis l'aérodrome tout proche. On en ressort comme tout endormi, tout délassés. Ça fait du bien ! Juste à la sortie, un panneau indique la distance sur route jusqu'à Christchurch, notre point de départ. Demain cela fera un mois, 31 jours, que nous sommes arrivés. Comme cela nous paraît loin et proche à la fois !

Direction le 4square de la ville pour faire les petites courses pour le repas de ce midi. Comme cela devient notre habitude, nous profitons des équipements "cuisine" du camping sur le temps de midi/début d'après-midi car le soir c'est toujours bondé. Préparation du repas, repas et alors que les enfants profitent de la plaine de jeux avant la séance "scolaire" prévue (décidément, on aime les jours venteux ! ), les premières gouttes de la journée commencent à tomber ! Vite ! On récupère le linge pendu ce matin sur l'étendoir à quelques dizaines de mètres de la tente puis on s'installe à l'abri au centre du camping, sous une sorte de grand chalet ouvert, où nous avons mangé ce midi pour travailler un peu pour l'école (la tv room était déjà occupée et la plaine de jeux sous la pluie ; nul besoin donc de recourir aux négociations pour se mettre au boulot).

Après 2 bonnes heures de labeur et 2 parties de Uno (la pluie tombe toujours), nous allons voir à la tv room pour récompense mais impossible de regarder un film en français. Les enfants sont déçus... ultime solution : on sort la tablette et s'accorde une séance Disney (merci le wifi du camping!) dans la tente. Thomas en profite pour un peu nettoyer les vélos et enlever toute cette poussière accumulée sur nos fidèles montures depuis de trop nombreux jours.

La fin de la journée arrive rapidement, en même temps qu'un magnifique arc-en-ciel qui annonce la fin des averses. Petite douche pour certains puis grignotage (toujours devant la tablette, oui, on craque complètement 🙈 elle ne doit rien comprendre à ce qui lui arrive, elle qui a rarement été allumée depuis le début du voyage. Risque de surchauffe ! ). On s'endort doucement bercés par quelques légères rafales de vent, mais sans plus une goutte !

Belles vacances à tous les enseignants, aux enfants et aux autres aussi !

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Publié le 28 septembre 2024

Cette nuit a été assez fraîche, 8°C. Mais ce matin le soleil brille, quasiment pas de nuage dans le ciel!

Déjeuner, re-lessive et mise en route en douceur, vers 10h: direction les Clay cliffs, une formation géologique qui rappelle les "cheminées de fées" ou les "demoiselles coiffées" que l'on peut admirer en quelques endroits de France par exemple. Elles sont distantes de 16km du camping, soit 32 aller-retour. Tim n'est pas convaincu quand on lui annonce la distance mais finalement, sans être chargés des sacoches ou de la charette, cela change tout !

Pour y accéder, nous revenons sur nos pas le long du tracé du A2O d'avant-hier, plus ou moins jusqu'à la cahute avec le distributeur de glaces. Puis on bifurque à gauche, vers l'ouest, sur une route en gravier. Contrairement à toutes les autres que nous avons déjà empruntées, celle-ci est assez fréquentée. Les clay cliffs ont l'air d'attirer du monde! Le long de la route, nous assistons à l'impressionnant ballet d'un hélicoptère rouge qui pulvérise des produits sur un champ de choux. Il effectue des manœuvres acrobatiques pour couvrir le champ de long en large à très basse altitude (moins de 5m!), en faisant des demi-tours à donner la nausée. Heureusement pour nous et nos poumons, le vent va dans l'autre sens!

Nous continuons sur cette route encore +- 8km avant d'arriver au parking assez bien rempli qui marque le début de la petite balade qui mène aux falaises (on reconnait les véhicules qui nous ont dépassés précédemment). Nous pouvons déjà les apercevoir, même si nous sommes alors loin d'imaginer leur hauteur véritable ! Elles paraissent effectivement beaucoup plus modestes de loin. Mais arrivés à leur pied, nous nous rendons compte de leur hauteur, c'est impressionnant! Nous nous faufilons entre les deux pans qui marquent l'entrée dune sorte de petit canyon, creusé dans le flanc de la colline. Et de l'autre côté, de magnifiques vues et un superbe panorama sur la vallée de la rivière Ahuriri et les montagnes environnantes. Le soleil brille. Joli contraste: camaïeux de jaunes des falaises sur le ciel d'un bleu pur!

Nous crapahutons une trentaine de minutes parmi le dédale de pics et de parois, qui paraissent si fragiles! Une véritable cathédrale minérale ! Le sol est jonché de galets tombés des agglomérats de sédiments qui forment certaines couches plus dures de l'ensemble. Il faut prendre garde à ne pas déraper sur ces rochers plus ou moins arrondis, gare à la chute !

Nous redescendons et enfourchons nos vélos pour quelques centaines de mètres, le temps d'arriver aux abords de la rivière où nous avions repérés à l'aller un petit endroit de pique-nique idéal, à l'ombre et les pieds dans l'eau. Nous y déjeunons et Maman et les enfants en profitent même pour se rafraichir dans la rivière à l'eau limpide. Exploration des berges par les enfants, "bain" de pieds dans le sable du cours d'eau... Que la vie est belle sans horaire et sans contrainte !

Nous reprenons finalement la route. Arrêt à la cahute des glaces pour un petit rafraîchissement glacé et nous allions finalement Omarama en milieu d'après-midi. Quelques courses pour le repas, les enfants réinvestissent la plaine de jeux (petite tyrolienne et cousin gonflable...leurs préférés ! ). Alaïs s'essaie à quelques tours du camping à vélo, suivi de près par Papa car elle a encore du mal à s'arrêter sans tomber avec le "grand" vélo de Tim. La fin d'après-midi passe vite.

Douche, parties d'Uno sous la tente et il est déjà l'heure d'aller se coucher! Demain nous nous remettons en selle sur le A20 pour une bonne quarantaine de kilomètres, direction le lac Benmore et son barrage, en passant par de jolis coins parait-il ! Et le temps devrait rester beau, chouette !


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Leçon du jour: ne jamais sous-estimer AUCUNE étape !

Nous quittons ce lundi matin Omarama vers 9h20, le temps de se faire prendre en photo et de filmer notre départ pour la chaîne YouTube de notre voisin d'en-face de camping (non, ne pensez pas comme les enfants qu'on va devenir les prochaines stars d'internet, il s'occupe juste d'une chaîne de loisirs vélo et nous serons une transition dans une de ses vidéos sur les trails de l'île du Sud, si on a tout bien compris).

Le début de la journée se déroule comme sur des roulettes, hormis la première côte, toujours compliquée quand on s'arrête 1 ou 2 jours. Le soleil est caché par un ciel bien bas mais la piste descend en pente douce, presque pas besoin de pédaler et le revêtement est composé de tous petits graviers jaunes (du gravel 5 étoiles). Le panorama nous découvre le système d'irrigation en cercle des prairies où paissent les troupeaux de vaches et de moutons et puis, le lac Benmore. En le longeant, on se sent directement transporté en Ecosse, au bord d'un loch: nuages bas qui cachent le haut des montagnes, eau sombre et mystérieuse parsemée de petites vaguelettes...On s'attend à tout moment à voir surgir de l'eau un monstre légendaire ! Le seul inconvénient de ce début de parcours, ce sont les portiques A2O, cette fois-ci tous de la même taille, juste trop basse pour le guidon de Thomas, et bien trop basse pour le sac arrière de Maman. Nous en traverserons 7 ou 8 aujourd'hui. Une vraie gymnastique à chaque passage! On croise/se fait dépasser par de nombreux cyclistes en vadrouille pour la journée, quasiment tous sur vélos électriques.

Nous dépassons Sailor's Cutting et c'est là que les choses se corsent. Le revêtement agréable laisse place à une grosse caillasse et une première belle côte nous laisse tout essoufflés à son sommet. Pause crème solaire et barre de céréales en admirant la descente qui nous attend. Nous sommes loin d'imaginer la suite: nous longeons le lac en suivant ses berges, tantôt au ras de l'eau ou presque, tantôt à plusieurs dizaines de mètres de hauteur au-dessus, avec des falaises ou des pentes raides impressionnantes qui nous séparent de l'eau! Tellement raide qu'il n'y a quasiment pas de végétation qui parvient à s'y accrocher. Autant vous dire que l'on ne regarde pas beaucoup le paysage: nous sommes plus que concentrés sur notre trajectoire, sans cesse perturbée par les gros cailloux qui se trouvent en travers du chemin. En plus, les bornes kilométriques nous indiquent que nous ne progressons vraiment pas vite... Dans certaines côtes, nous mettons pied à terre pour pousser les vélos, pas tant car la pente est trop abrupte mais car la caillasse est trop grosse et que nos roues ne trouvent pas d'appui assez stable pour avancer sur tous ces rochers. De temps en temps, nous nous arrêtons tout de même pour profiter de la vue et admirer les panoramas incroyables qui nous entourent. Nous enchainons les descentes et les montées, toujours sur un sentier étroit et à flanc de falaise. De nombreux avertissements sont affichés sur les bords du sentier et heureusement, les abords des portions les plus dangereuses sont renforcés de barrières métalliques. Nous nous signalons même par un petit coup de sonnette dans certains virages sans aucune visibilité car avec un sentier de moins d'un mètre de large et des vélos électriques dans les parages, mieux vaut être prudent. Heureusement pour nous, tout le monde semble aller dans le même sens aujourd'hui, le même que nous.

Après une pause pique-nique en haut d'un point de vue (et à proximité d'une de ces "toilettes du bout du monde") et après avoir raconté notre parcours pour la énième fois aux personnes curieuses rencontrées (c'est sûr qu'un tel équipage, avec charrette et Weehoo, ça ne doit pas se croiser tous les jours sur ce sentier, et on comprend tellement pourquoi!), nous reprenons la route pour une belle descente presque jusqu'à l'eau et plus loin, une magnifique pente de catégorie cauchemar (coefficient +++ et caillasse instable) qui nous emmènera, après de nombreuses poussées et gouttes de sueur, de l'autre côté de la Benmore Peninsula. Décidément, cette journée que nous pensions plus relax que l'étape précédente n'en finit pas... De là-haut, on se rend compte de la hauteur que l'on vient de gravir et surtout, on profite de magnifiques points de vue sur le Benmore Dam (barrage hydroélectrique au bout du lac) et la vallée en contrebas. La vue porte même jusqu'à la petite bourgade d'Otematata. Et au fond, d'autres montagnes dont nous ignorons le nom.

Nous entamons bientôt la descente vers le barrage, sur un sentier toujours aussi caillouteux. Prudence dans les descentes! Après avoir quitté le sentier et passé ce qui sera la dernière porte de la journée, nous retrouvons une route asphaltée, bonheur! Bonheur aussi la traversée du barrage sur une route lisse comme un billard et sans personne. La route se poursuit d'ailleurs après le barrage (chouette, nous qui pensions tomber sur une route en gravier pour cette section ! ) e belle descente jusqu'aux berges du lac. Alors que nous pensions nous longer la berge +- au niveau de l'eau jusqu'au camping (il reste une bonne dizaine de km avant d'y arriver), nous avons encore droit à 2-3 côtes "cachées". Mais sur de l'asphalte, cela nous paraît moins dur, ouf ! Dommage par contre qu'un bon vent d'Est, et donc de face, se soit levé... On prend notre temps, sachant que ce sont les derniers efforts.

Finalement, vers 16h, nous voilà enfin en vue du camping. On complète et remplit l'enveloppe à glisser dans la honesty box et choisissons un emplacement. Les enfants, avec leurs yeux de lynx, repèrent directement deux arbres sous lesquels sont installés des jeux : pneus en guise de balançoire et 2 cabanes. Nous nous installons à proximité. Le reste du camping, comme pour les autres aperçus au bord du lac sur la route empruntée pour arriver ici, a l'air presque totalement vide. Pourtant, les caravanes et certaines tentes/auvents sont bien dressés mais personne à l'horizon si ce n'est, heureusement, un homme qui a l'air d'être le gardien du lieu. Nous qui pensions, comme les nuits aux étapes précédentes, croiser un tas de bikepackers... Nous sommes seuls. Pas de réseau téléphonique. Sans savoir ce qu'abritent ces nombreuses caravanes. Comme le fait remarquer Thomas, ça pourrait être le début d'un film d'horreur! Mais le gars est très sympa, nous lui demandons si nous pouvons allumer le réchaud sur la dalle de béton à proximité des toilettes (avec chasse et non "long drop", bonheur ! ), il nous répond que oui, sans aucun problème. Chouette, ce sera pâtes pesto ce soir (et non tartines comme redouté suite à l'interdiction même de tondre sa pelouse pour éviter toute étincelle dans l'herbe, toujours fire danger: extreme dans la région). Les enfants ne quittent pas la "plaine de jeux" une seconde. Montage et installation de la tente, filtrage d'eau pour remplir les gourdes et cuisiner, préparation du repas et dégustation des délicieuses pâtes.

Nous allons faire un tour sur les berges du lac, dans l'espoir dune éventuelle baignade pour nous rafraichir après cette journée (malheureusement pas de douche ici) mais le vent s'est intensifié et ce sont de véritables vagues qui déferlent sur la berge. Nous y trempons tout de même les pieds et les jambes, cela fait du bien ! Nous trouvons même un endroit un peu plus abrité qui doit constituer une bien jolie plage tranquille quand le vent ne souffle pas.

Entre temps, d'autres âmes ont fait leur apparition dans le camping, arrivés en 4x4: celui-ci fait la taille de plusieurs terrains de foot mais il faut évidemment que ce soit les occupants (un couple) de la caravane juste à côté! Haha ils devaient être ravis de voir notre choix d'emplacement (rien n'est indiqué et on s'est donc mis "où il y avait de la place"). Le gars vient nous taper un brin de causette, il rit quand on lui dit qu'on vient d'Omarama (Quite a few good hills, isn't it ? ) On approuve et cela nous soulage un peu de savoir que nous ne sommes pas les seuls à avoir trouvé cette étape très longue. Il nous interroge sur notre itinéraire et nous renseigne sur certaines portions à venir qu'il connaît. Il ne nous rassure pas sur Danseys Pass, que nous comptons emprunter dans quelques jours (dénivelé très important, gravel, et selon lui MacKenzie à côté c'est de la gnognotte...).

Toilette de chat, mise en pyjama et histoire à écouter pour s'endormir doucement. Demain petite étape de 24km, pour arriver à Kurow.

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Publié le 28 septembre 2024

Aussi intitulé: De notre bonne étoile qui nous sourit, 2 fois

Ou: Belles rencontres

Ou encore: La journée où nos enfants ont l'air de ne pas être bien nourris ?


Ce matin, lever tranquille. On sait que la journée à velo ne sera pas trop longue alors on se réveille grâce à notre horloge interne, tranquillement. Déjeuner en mode freecamp (cookies, fruits et petit thé/café/cacao chaud), remballage de la tente et de son contenu. Avant de partir, nous discutons avec la dame de la caravane voisine, qui trouve notre projet de voyage formidable, surtout pour les enfants. Elle est surprise que l'on ait choisi ce mode de déplacement pour notre premier voyage en NZ. On doit dire que nous aussi, il y a certains jours qui nous font douter, plus que d'autres. Heureusement, aujourd'hui n'en fera pas partie ! En partant, ils nous demandent pour nous prendre en photo avec leur téléphone, nous confiant que leurs amis ne les croirons jamais. Cela nous est déjà arrivé une bonne dizaine de fois depuis le début du voyage à Christchurch, sans parler de certaines personnes qui nous photographient aussi depuis leur voiture. Autour de Geraldine (3 fois en une journée ! ) on avait même pensé être les "Charlie" à trouver dans la région !

Première partie jusqu'au Aviemore Dam bien plate (barrage au bout du lac d'Aviemore: on est dans une région pleine de lacs et donc de stations hydroélectriques). Cela semble par contre être une route bien plus dangereuse pour les wallabies. Le record de carcasses au kilomètre est explosé ! Nous en comptons plus de 20, plus ou moins récentes (cela va de la pauvre bête qui doit dater de cette nuit ou de la veille à celle de plusieurs semaines à l'état d'ossements) sur une portion de 6km. Pas l'odeur la plus agréable à sentir quand on a encore le petit-déjeuner dans l'estomac...

Traversée du barrage et nous apercevons au loin la camionnette + remorque d'un des tours opérateurs qui organisent des circuits à vélo sur le A2O, avec logements, lunchs, transports bagages et tout inclus, qui attend probablement ses clients du jour sur le chemin de leur étape. On a bien en en tête les presque 800m de dénivelés de Danseys Pass qui nous attendent dans quelques jours et on se dit qu'on tente notre chance. Nous nous arrêtons et lui demandons s'il passerait par là ou connaît quelqu'un, un contact quelconque qui pourrait nous monter nos bagages en haut, ou comme dans nos rêves les plus fous: nos vélos et nous avec. Il ne passe pas du tout par là (déception), ne connait pas cette section et ne peut donc pas nous renseigner sur sa faisabilité (re-déception) mais nous conseille de demander à Kate, la gérante d'un café-chambre d'hôtes à Kurow où logent ses clients. D'après lui une vraie "locale" et qui connaît probablement du monde. Il nous demande d'où nous venons et nous lui expliquons en bref notre parcours. Lui aussi est épaté (Doing South Island the hard way ! ) et par Tim, son âge et ses kilomètres dans les jambes. Nous lui racontons même l'épisode des gants et pulls oubliés à Ohau. Il nous fait rire en nous demandant si nous logeons en tente et en nous confiant que ses clients le font en mode "they like to do it with more luxury...". Nous le quittons en le remerciant encore pour ses conseils.

Notre route continue en sinuant le long de la route 83, à droite, puis à gauche. Tantôt en descentes, tantôt en montées. Ces dernières ont l'avantage de nous offrir de magnifiques panoramas sur la vallée, une fois arrivés en haut. On sent que nos mollets travaillent! Nous longeons le lac Waitaki, qui termine lui aussi par un barrage qui porte son nom. Les kilomètres s'égrènent sans trop de difficultés aujourd'hui, contrairement à hier. Cela fait du bien ! Seul ombre de la matinée: lors d'une pause boisson, Alaïs se rend compte qu'elle n'a plus sa gourde qui était dans sa pochette, a coté d'elle dans son Weehoo. On ne comprend pas trop comment ni quand cela a pu arriver (pas de photos témoins cette fois-ci) mais le constat est le même: nous (Thomas 😇) ne retournerons pas en arrière cette fois-ci et lui achèterons une bouteille d'eau à Kurow pour la suite du voyage. Elle l'a peut-être perdue il y a 1 km, tout comme 10...on ne sait du tout où et si elle a roulé sur le bas-côté, il y a de fortes chances qu'on ne la retrouve jamais!

Nous terminons donc notre route et arrivons au Holiday Park de Kurow. Il est juste avant midi mais la gentille dame de l'accueil nous permet déjà de prendre notre emplacement. Et là, qui surgit dans l'accueil du camping? Le gars de ce matin, des tours cyclistes! Oui, nous aussi notre cerveau a un peu buggé de le revoir sur la même journée, apparaitre dans un bond dans un petit bureau de 6m², à plus de 18km de là où on l'avait croisé ce matin. Et que tient-il à la main ? "Does it look familiar to you ? " en la tendant vers Tim et Alaïs. Oui, c'est bien la gourde d'Alaïs ! On a à peine le temps de comprendre et de le remercier qu'il est déjà reparti! Nous ne savons donc pas comment a fait cette gourde pour atterrir entre ses mains mais les chances pour que cela arrive nous paraissent relever des chances de gagner au Lotto ! On suppose qu'une/un de ses clients a dû tomber dessus sur le sentier et la lui remettre. Et lui a dû chercher nos vélos du regard en passant devant le camping (puisqu'il savait qu'on logeait en tente et que c'est le seul camping à Kurow, ou même à 20km à la ronde). Et nous qui lui racontions les oublis de Tim ce matin. Il a dû nous prendre pour une famille de têtes-en-l'air incurables !

Nous nous installons donc au camping et découvrons un super endroit, tout proche d'un ponton aménagé au bord d'une petite rivière calme et à l'eau transparente. Pendant que l'on termine l'installation et qu'on se prépare à lancer une lessive, les enfants reçoivent un beau bout de pastèque d'un voisin de caravane. Trop gentil, merci à lui! Pendant que la machine tourne, les enfants découvrent "l'aquarium": une sorte de bâtiment rempli de jouets dans tous les sens. Cela va des trottinettes à la vieille bibliothèque remplie de livre, en passant par une pièce transformée en bac à sable géant, jusqu'à un patios avec baby-foot, maison de barbie, petite cuisine/magasin. Des jouets dans tous les sens, aucun rangement, l'horreur de tout parent, le paradis pour tout enfant! Nous checkons la météo et voyons que demain du vent du Sud-Est est annoncé, tandis que jeudi ce sera un vent du Nord-ouest (on doit aller vers le Sud-Est pour notre prochaine étape)...oui, on cherche un peu des signes pour nous convaincre (scoop : c'est déjà fait) de rester ici 2 jours. Du repos fera du bien à tout le monde, la localité possède un magasin, les enfants ont des jeux à ne plus savoir où donner de la tête, on pourra un peu travailler pour l'école et rythmer les pauses par des moments de baignade, éventuellement rechercher des contacts pour Danseys Pass si nécessaire. C'est décidé, avant d'aller "en ville" nous repassons par l'accueil pour payer notre 2ème nuit. Après tout, ce sont les vacances. Et ce voyage doit rester un plaisir.

La ville ressemble à Omarama mais en plus mignonne, non qu'elle ne soit pas sur la route principale (en cela, c'est pareil qu'Omarama si ce n'est que le trafic a l'air moins dense sur la 83 que sur la 8) mais car les bâtiments "du centre" (c'est-à-dire 5 ou 6) ont conservé pour la plupart un aspect "vieille époque". Nous mangeons au River Café puis nous dirigeons vers le petit musée de la ville, sorte de bric à brac retraçant la vie à Kurow à travers les époques en présentant tous les objets du quotidien, quelques figures locales (le rugbyman Richie McCaw ou des héros de guerre venus se battre notamment en Belgique) ainsi qu'une présentation de la construction des barrages traversés plus tôt aujourd'hui.

Ensuite, nous nous rendons au Waitaki Braids, le café de Kate pour lui indiquer notre recherche. Dès que l'on dit Danseys Pass et vélos chargés, elle a compris et nous dit qu'elle pourrait connaître une personne susceptible de nous aider. Elle nous demande de repasser demain, le temps qu'elle la contacte et ne nous laisse pas partir sans nous donner des scones et autres pains au fromage ou à la cannelle (car Alaïs a l'air vraiment fatiguée ! ) qu'elle ne vendra plus aujourd'hui (tout ou presque ferme à 16h dans la ville), pour notre repas du soir. On veut lui payer mais elle refuse et offre aussi aux enfants 2 petits sachets de bonbons. Une vraie "mamie-gâteau" ! On passe tout de même au 4square chercher des glaces, boissons et de quoi déjeuner. En repassant devant son établissement, on se dit que finalement une façon de la remercier serait de venir manger chez elle demain matin. Nous passons donc lui demander si elle fait des petits-déjeuners et sur ce temps, elle avait déjà eu la réponse de son amie. Elle nous confie donc son numéro de téléphone avec son nom sur un bout de papier, que l'on range précieusement. Nous achetons des fraises à la maraîchère qui remballe juste son stand et reprenons la direction du camping.

Une fois arrivés, les enfants retournent jouer à l'aquarium et nous nous installons au bord de l'eau pour voir la suite du trajet et contacter Katrine par whattsapp. Après plusieurs échanges, nous nous arrangeons finalement pour faire le trajet dimanche. Elle devrait avoir la place pour nos vélos (on lui a envoyé une photo des "bêtes") et au pire fera 2 trajets. On lui a dit que sinon, faire le trajet sans nos sacoches et remorques nous aiderait déjà beaucoup. Elle nous tient au courant et nous verrons donc plus tard. En attendant, nous pourrons continuer à avancer dans notre itinéraire jusque-là.

Maman et les enfants se décident à se mettre en maillot pour un petit plongeon dans la rivière, malgré que le soleil soit caché par des nuages assez gris (Pleuvra-t-il ? Ne pleuvra-t-il pas ? ). Alors que nous trempons les pieds dans l'eau, un jeune homme nous dit bonjour et nous demande si les vélos sont à nous, le tout en français! Il s'agit de Gauthier, qui vient lui de Wépion (notre premier belge rencontré, youhou ! ). Lui voyage a pied et en stop. Il est là depuis un mois, a déjà fait l'île du Nord et s'en va à présent vers Pukaki, Tekapo pour y admirer le ciel nocturne et les lacs. Nous échangeons pendant de nombreuses minutes sur nos coups de cœur et nos impressions, en se refilant mutuellement quelques bons plans, pendant que les enfants mettent les pieds dans l'eau. Très chouette rencontre! On patauge un peu dans l'eau (Maman s'y plonge même complètement mais le manque de soleil décourage les enfants à y mettre plus que les jambes) puis allons prendre une bonne douche bien chaude avant de souper avec les scones bien roboratifs de Kate. Rencontre dans la cuisine avec une française en PVT qui travaille dans les vignes toutes proches, en compagnie d'un groupe d'espagnols. Les enfants jouent jusque tard dans le lodge où ils ont trouvé des blocs, sortes de méga Kappla, avec lesquels ils créent tout un tas de parcours. Quand ils nous les présentent, ils nous expliquent même qu'ils ont espacé les montées pour que "les gens aient le temps de souffler et reprendre leur souffle avant la suivante, hein, quand même, sinon ils vont être crevés ! ". Haha, vive les voyages à vélo !



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Publié le 28 septembre 2024

Ce mercredi matin, réveil tout en douceur vers 8h30...quelle grasse matinée ! Nous nous habillons et nous mettons en route pour aller prendre notre petit-déjeuner au café de Kate.

À notre arrivée, nous sommes accueillis par Charlie, le petit chien de la maison, plein d'énergie! Une fois sa balle lancée dans le jardin à l'arrière, impossible de la récupérer! Les enfants essaieront pourtant une bonne partie de la matinée...Nous nous installons et racontons à Kate notre conversation avec Katrina. Entre une commande de petit-déjeuners et des caresses au chien, nous lui demandons conseil sur ce qui ferait plaisir à Katrina. Elle nous propose alors d'acheter un bon cadeau pour un déjeuner au Waitaki Braids (son café, haha) et une bouteille de vin, qu'elle nous vend au prix coûtant (moins cher qu'au 4 square). Toute l'équipe du restaurant est super attentionnée, le service impeccable, le lieu plus que charmant et la nourriture excellente! On vous recommande vraiment l'adresse ! Par contre, il faut prendre son temps. Si Kate discute avec un client, il ne faut pas s'attendre à ce qu'elle se dépêche. Les gens prennent vraiment leur temps ici, c'est agréable mais on se rend un peu compte aussi à quel point nous sommes "pressés" par habitude.

Nous discutons encore de tout et de rien et croisons également la dame qui a trouvé la gourde d'Alaïs sur le chemin hier. Cela ne lui aura malheureusement pas porté chance pour la fin de son étape...La pauvre s'est ouvert le bras en dérapant dans les graviers 2-3 km avant d'arriver à Kurow (qui dispose heureusement d'un centre médical), elle a été bonne pour plusieurs points de suture et un énorme bandage... Le vélo est fini pour elle en ce moment. Paul, le gentil monsieur de Tuatara Tours vient la chercher un peu plus tard pour l'emmener à la fin de l'étape, après sa visite de contrôle chez le docteur. Nous la remercions encore pleinement de sa bienveillance! Pour faire dans les généralités, Kate nous confie également qu'elle pensait que nous étions français hier (puisqu'on s'exprime dans cette langue) et qu'elle était elle-même surprise de nous apprécier (elle a passé quelques temps en France et ne les appréciait pas spécialement...), quand Paul lui a indiqué que nous étions belges. Nous sommes souvent pris pour des français et comme pour nous, les néo-zélandais ont ce même sentiment vis-à-vis de leurs voisins australiens. Nous rentrons au camping faire quelques devoirs pour l'école et retournons ensuite "en ville" pour manger un bout au River Café. Le gérant est tellement sympa qu'il nous conseille de ne pas prendre une portion de frites supplémentaires pour Alaïs car il y aura assez de frites dans les autres assiettes. Ce ne sont pas tous les commerçants qui agiraient ainsi! Et la dame que nous avions eue hier était tout aussi charmante. On cherche les défauts de cette ville...

Nous repassons ensuite chez Kate (les enfants courent directement dans le jardin, ils se sentent comme à la maison) car elle nous avait ce matin proposé d'aller promener les chiens avec les enfants dans le wetland, une sorte de petit parc en face. Nous embarquons donc les 2 chiens et partons en promenade sur ce petit sentier aménagé et replanté de plantes indigènes, avec panneaux explicatifs. Celui-ci longe d'ailleurs le A2O sur une partie de son tracé. De quoi voir le début de notre itinéraire de demain. Les chiens sont adorables et si dociles que nous n'avons même pas besoin de tenir la laisse pour les enfants. Ils se débrouillent comme des chefs! Ne le dites pas à Paddy, notre chat...

Ensuite, glace au River Café (on se dit qu'on fait bien vivre la communauté de la ville sur ces 2 jours) où nous croisons la dame qui réapprovisionne le magasin en cookie. Sur sa camionnette est dessiné le personnage qui se trouve sur la fameuse pâte à tartiner que les enfants ont découverte ici. On lui demande donc si on peut les prendre en photo devant, ce qu'elle accepte avec un grand sourire et elle leur offre même un cookie à chacun d'eux !

Nous reprenons les vélos et tout le monde suit Maman qui traine (il faut l'avouer) la petite troupe jusqu'au pied de la "colline" (chez nous on appellerait ça une montagne) où elle a repéré une petite balade qui mène jusqu'au sommet. Le dénivelé est important, un panneau annonce a huffy, puffy walk et c'est bien le cas! Le sentier mène en zig-zags jusqu'au sommet. Il a par contre la particularité d'être aménagé avec, de temps en temps, un canapé/fauteuil dont les habitants de la ville ont fait don. Nous pensions que c'était des dons pour financer des bancs, comme on le voit souvent mais non, non! Ce sont les vrais fauteuils qui sont solidement accrochés et plantés dans le sol! Ils égrènent les premières centaines de mètres. Les enfants se font un devoir de tous les essayer! Et nous, on se demande qui a eu le courage de venir les déposer jusqu'ici! On prend vite de la hauteur sur la ville, ses environs, la rivière Waitaki et ses méandres, les montagnes en face. La vue depuis le sommet est juste éblouissante! Le ciel nuageux de cette après-midi ajoute à la beauté du paysage. Les hauts sommets environnants sont cachés par les nuages mais la vue sur la vallée est dégagée et le regard porte loin, loin...Toutes ces couleurs sont si belles ! Le brun-ocre des montagnes et des prairies tannées par le soleil, le vert des arbres et des prairies irriguées, le bleu du ciel et de la rivière... Cela valait vraiment le coup de monter ici en haut !

Nous redescendons et retour au camping où Maman et Tim vont se rafraîchir dans la rivière. Vu le vent frais qui souffle et l'absence de soleil, ce n'était pas spécialement nécessaire mais ils tenaient à profiter de la transparence si magique de l'eau (et pour Tim, à essayer ce fameux toboggan qui mène tout droit à l'eau ! ). Ensuite le meilleur moment : la bonne douche chaude! Nous soupons avec les scones que Kate a à nouveau tenu à nous offrir quand nous lui avons ramené ses chiens. Du vrai pain elfique: un seul suffit à nourrir une personne, voire plus! Thomas en a mangé 2 et on dirait qu'il est enceint! Puis rangement de la tente et dodo! Demain matin, départ pour Duntroon (27km et un petit détour prévu) après un petit arrêt chez Kate pour des au revoir et un bon petit-déjeuner !


N.B.: Kate et les gérants du camping approchant de la retraite, leurs commerces sont à remettre. Pour ceux qui rêvent d'un changement de vie...Base de clientèle assurée par le A2O ou les cyclistes empruntant Hakateramea Pass durant les beaux jours. Proximité commerces. Point de chute idéal entre côte et montagnes. A bon entendeur...

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Publié le 28 septembre 2024

Ce jeudi, réveil aux aurores pour ranger la tente et ne pas partir trop tard. On va déjeuner chez Kate et comme on sait quand on y rentre mais pas quand on en sort, on préfère prévoir large pour pouvoir lui dire au revoir comme il se doit. La météo est toute bruineuse...

Une fois arrivés, Kate va chercher son chien Charlie que les enfants réclament pour jouer. Nous déjeunons et Kate, en grande conversation au téléphone, nous demande de lui donner notre numéro de téléphone néo-zélandais. Une fois qu'elle a raccroché, elle nous indique que c'était un journaliste du coin qui fera peut-être un article dans le journal sur nous. We are gonna be famous ! Quand nous lui disons notre émerveillement devant la vue sur les braids (méandres) de la rivière lors de la balade d'hier, elle nous confie s'être battue pendant 3ans contre la compagnie hydroélectrique qui voulait mettre d'autres barrages entre Kurow et Duntroon (et du coup faire disparaître ce milieu naturel, habitat de tant d'animaux et plantes spécifiques ! ). Quel gâchis cela aurait été! L'heure de la quitter est venue...elle ne nous laisse pas repartir sans nous offrir des bonbons, des cinnamons rolls et des scones au fromage. Les enfants lui offrent quant à eux les dessins qu'ils ont réalisés pour lui dire merci. Les adieux à Charlie sont difficiles pour eux. Nous immortalisons ensuite cette belle rencontre avec une jolie photo devant son café. Encore merci pour tout Kate! Nous t'enverrons des nouvelles une fois arrivés de l'autre côté de Danseys Pass !

Nous nous mettons en route sur le tracé du A2O, pour la dernière fois sur une section complète puisqu'une fois à Duntroon nous bifurquerons plus ou moins directement vers Danseys Pass (alors que le A2O s'en va vers Oamaru). Sentier quasiment plat, graviers agréables si ce n'est parfois un peu trop profonds (oui, on chipote on chipote...deviendrait-on exigeants?). Nous évoluons dans une végétation d'arbustes bas, en longeant sans jamais l'apercevoir la Waitaki River. Des hélicoptères manœuvrent dans les champs tout proches. De temps en temps, nous passons un bras de torrent à sec. Gare aux gros galets et rochers ! Mais on s'en sort plutôt pas mal. Même les 2 portes rencontrées ne suffisent pas à entamer notre moral ! Alaïs fait pour la dernière fois son rituel de "miss drapeau": arrives à la porte, elle se détache et enlève les drapeaux de la charrette de maman et de Tim, qui sans cela se coince dans le portique. Les kilomètres s'égrènent sur ce sentier décidément bien agréable. Même les nuages bas et le ciel qui ne se dégage pas ne nous gênent pas. Et puis pour une fois qu'on n'a pas droit à un ciel bleu, on ne va pas s'en plaindre!

Après quelques bifurcations et traversées de lits à sec, la piste suit à nouveau le tracé de la route 83, mais en étant toujours off-road, que c'est agréable! Vers midi, nous arrivons en vue d'une falaise de grès, site de peintures maories datant d'avant la colonisation européenne. Les parois de la falaise sont érodées et percées de nombreuses niches occupées par des oiseaux (surtout des pigeons). Nous déposons les vélos et marchons quelques dizaines de mètres pour découvrir des dessins ocres usés par le temps. Cela rappelle un peu l'art rupestre que l'on peut admirer en Europe, par les teintes et les contours imprécis. On reconnait toutefois des motifs spiralés et autres circonvolutions typiques de l'art maori. Nous profitons d'une table de pique-nique à proximité pour déjeuner et déguster la nourriture offerte par Kate ce matin. Miam, on se régale !

Nous reprenons ensuite les vélos pour les derniers kilomètres jusqu'à Duntroon. Juste avant d'y arriver, nous traversons les wetlands, marais aménagés en jolis sentiers avec plantes indigènes et panneaux explicatifs. Super beau ! Mais par endroit un peu étroit aussi. Tim regarde trop les plantes et manque son virage. Heureusement, ce n'était pas profond, même pas de boue sur sa chaussure !

Arrivée à Duntroon sous le soleil qui perce enfin la grisaille. Petits airs de far-west renforcé par les vieux bâtiments en bois. Nous visitons la gaol et pouvons observer l'atelier du maréchal-ferrant. Puis visite du Vanished World, un musée qui présente les fossiles, nombreux dans cette région karstique et de dépôts sédimentaires. La dame de l'accueil nous demande d'où nous venons et prend elle aussi nos vélos en photos. Nous y observons des mâchoires de baleines et dauphins, des os de pingouins géants, tous vieux de plusieurs millions d'années et aujourd'hui disparus. Le clou du musée est une pièce où les enfants (ou les grands enfants) peuvent chercher leurs propres fossiles dans des morceaux de limestone. Scientifiques en action! Ils sont concentrés mais comme dirait Tim : "J'ai pas la patience, je crois...". Alaïs change elle aussi vite de poste et préfère finalement les coloriages. Nous quittons ensuite le musée, non sans une autre photo pour un gars qui fait le A2O en version organisée. Quelle journée...

Direction ensuite le Duntroon Domain, où se trouve le camping. Il s'agit d'une énorme plaine (avec des vestiges d'un terrain de cricket). Toilettes (certes pas toutes neuves, loin de là, mais comme les enfants aiment, c'est-à-dire avec une chasse et non "long drop") et même petit bâtiment dans son jus avec cuisine, petit coin salon et douches! Installation de la tente sous un soleil qui tape bien à présent. Celle-ci est toute contente de pouvoir enfin sécher après le départ sous la bruine de ce matin. Les enfants, qui n'ont visiblement pas assez pédalé aujourd'hui, font des tours et des tours du terrain. Alaïs continue à s'entraîner sur le vélo de Tim, un poil trop grand pour elle pour qu'elle puisse s'arrêter confortablement mais elle arrive maintenant à passer les vitesses. Papa fait du coup son jogging en courant derrière elle. On profite même du champ bien plat pour faire quelques courses avec enfant sur le porte-bagage.

Douche pour se rafraîchir et direction le Duntroon Hotel pour y manger (on a déjà dû transporter les repas pour les 2 prochains jours alors on s'est dit qu'on profiterait encore un peu de la civilisation ce soir...). Au monde qu'il y a, c'est visiblement le lieu social de toute la "ville". On y croise de tout: des cyclistes en voyage organisé aux fermiers du coin avec leurs gumboots (grosses bottines de travail ici en NZ. Il est parfois indiqué à l'entrée de certains commerces qu'on ne peut pas y entrer avec mais que les chaussettes sont tolérées. Ou alors on retrouve des petites brosses qui permettent de les décrotter un maximum) ou boots avec des petits guêtres kakis qui montent jusqu'aux chevilles. Bref, dans ces restos, ne jamais s'inquiéter de ne pas être "bien habillés". Ce qui tombe plutôt bien pour nous. Le monsieur qui nous sert demande si nous sommes français. Quand on répond belges, il nous sort toute une tirade en néerlandais. Lui vient des Pays-Bas et plus précisément d'Amsterdam. Souper en terrasse puis retour au camping. On est tous fatigués par cette journée qui n'était pourtant pas fort remplie et nous couchons très vite.



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Publié le 28 septembre 2024

Ou: Ne jamais se réjouir trop vite

Ou: Ne pas miser tous ses jetons sur le même cheval

Ce vendredi matin, on laisse un peu sonner le réveil... Déjà le mois de mars...On n'a clairement pas vu filer février ! Empaquetage et petit-déjeuner. Nous envoyons un message à Katrina dont nous n'avons plus eu de nouvelles, pour fixer l'heure de rdv dimanche matin car il est fort probable que nous n'ayons pas de réseau cet après-midi au camping (et donc pas jusqu'à son arrivée). Elle nous répond qu'elle est désolée mais que son mari a besoin du truck et que donc elle ne pourra prendre "que" nos bagages. On ne vous dit pas la déception dans nos cœurs... Vu ses derniers messages, ce n'était vraiment pas la plan que l'on s'était imaginé pour dimanche. On se dit alors qu'on va loger à l'hôtel dans la descente du col et qu'elle pourra y laisser nos bagages mais ce trajet est trop long pour elle. On essaie donc de trouver une solution car elle ne peut pas déposer nos bagages au sommet sans que nous y soyons (la route est peu fréquentée mais quand même...). Nous partirons donc tôt (très tôt!) en laissant nos bagages à la réception et entamerons la longue montée. Elle viendra les récupérer vers midi (on s'est bien assurés qu'elle savait tous les prendre, photo à l'appui, pour ne pas avoir de mauvaise surprise...) et devrait être au sommet vers 12h30, où nous devrions alors l'attendre (si nous avons su monter jusque-là, du moins dans les temps). On évite ainsi la montée de 23km chargés et cela ne lui prendra pas la moitié de sa journée. Nous récupérerons alors nos bagages pour la descente jusqu'au free camp attenant à l'hôtel ou, si on le sent bien, jusqu'à Naseby. Ce sera alors downhill...nous verrons bien. Maman n'aura donc rien dans sa charrette, Tim pas de sacoches et Papa se questionne simplement : le contenu de son trailer, à savoir Alaïs, peut-il être considéré comme un paquet ? 🤭 Plus sérieusement, nous nous demandons juste si Thomas et Alaïs doivent partir avant (au petit matin) pour être sûrs de pouvoir réceptionner les sacs à temps (Maman et Tim prendrait alors le temps de fermer les sacs et ranger la tente avant de se mettre en route) ou si nous ne scindons pas la troupe. Ce qui nous inquiète, c'est un souci technique qui pourrait survenir dans la montée pour le 2ème groupe...(crevaison, souci mécanique...Nous n'avons le matériel qu'en un exemplaire). Nous avons encore 2 jours pour y penser et prendre alors ce qui nous paraîtra être la meilleure décision. En attendant, nous nous mettons en route vers Elephant Rocks, l'esprit un peu perturbé par ce changement de programme inattendu, il faut bien l'avouer...

Nous empruntons pour la dernière fois le tracé du A2O, qui longe la route à travers champs. Vu l'étroitesse du tracé, on doute que des charrettes empruntent souvent ce segment. Maman fait office de tondeuse/faucille pour raser l'herbe des bas-côtés. Les vaches nous regardent passer, mi-inquiètes, mi-indifférentes.

Après 4-5 km de ce régime, une belle côte de presque 2 km...Lentement mais sûrement, nous en venons à bout et atteignons finalement (et en sueur) le parking de visiteurs (plutôt rempli) d'Elephant Rocks. Il s'agit d'une plaine bordée de petites falaises de calcaire et dans laquelle se trouvent de gros blocs calcaires aux formes arrondies, qui évoquent plus ou moins des éléphants. Produit de milliers d'années d'érosion du plateau karstique. Terrain de jeu idéal pour les enfants et leurs exercices d'escalade! Panorama dégagée sur les vallées et d'autres montagnes. Tiens, tiens, seraient-ce des averses que nous apercevons au loin? Nous passons plusieurs dizaines de minutes à déambuler parmi les blocs et à prendre de jolies photos. Retour aux vélos et nous redescendons à présent la côte puisqu'il nous faut un peu retourner sur nos pas pour reprendre la route qui mène vers Danseys Pass. Sur le sentier, un cycliste d'un certain âge s'arrête et nous dit "Hooo, so you're the brave little boy from Belgium? So glad to meet you ! " Et tout le groupe de cyclistes qui suit saluent Tim. Ils ont logé chez Kate hier soir, qui leur a visiblement parlé de nous et surtout de Tim, le "young and brave cyclist" ! Ils sont contents de croiser la famille belge en vadrouille et font des checks à Tim et Alaïs (qui, selon eux, a la meilleure place).

Nous bifurquons sur Livingston-Duntroon Road, plutôt plate dans un premier temps et sous quelques gouttes. Mais il faut bien que cela cesse à un moment: la première côte croisée nous fait encore plus douter de la matinée de dimanche... Comme d'habitude, on essaie de prendre de l'élan dans les descentes pour gagner quelques mètres et avoir un peu d'inertie dans la montée qui suit. Les petits gouttes qui tombent nous rafraîchissent. Nous arrivons en vue d'une énorme côte. Tim est dégoûté d'avance mais heureusement, arrivés à son pied, nous nous rendons compte que nous ne devons pas la gravir car notre route continue sur la droite ! Ouf ! Petite pause là où 2 autres cyclistes pensionnés sont aussi arrêtés. Eux viennent de Naseby. En e-bike, ça aide et on envie leurs moteurs pour notre fin de weekend. Ils se rendent à 30km de leur domicile...en faisant un "détour" de plus de 300 km !

Encore quelques petits kilomètres (ça monte, ça descend) et nous arrivons au camping, niché dans une étroite vallée boisée et bordé par une rivière. Alors qu'il n'est pas encore l'heure réglementaire du check-in, la dame de l'accueil nous propose tout de même de nous installer plus ou moins là où l'on veut. Il y aura un peu de monde ce weekend, dit-elle, mais de manière raisonnable. Pour le moment, le camping est à nous, ou presque! Les enfants courent à la plaine de jeux pendant que Papa et Maman choisissent l'emplacement et montent la tente. Sol de berge, difficile d'enfoncer les sardines dans tous ces cailloux !

Nous profitons le reste de l'après-midi des bords de la rivière (il y a une super balançoire de Tarzan qui nous fait voler au-dessus de la berge et même de l'eau ! ). Les environs sont parait-il riches en paillettes d'or. Nous allons emprunter des pannes et des petites pelles à l'accueil et prospectons...Le résultat n'est pas concluant: rien, malgré de nombreuses pelletées et les enfants se lassent vite. Dommage, nous qui comptions trouver une grosse pépite pour payer l'hélico jusqu'en haut de Danseys Pass dimanche ! La plaine de jeux devient le QG des enfants. Nous mangeons et allons nous coucher tôt, bien fatigués. Vous a-t-on dit qu'aujourd'hui nous avions dépassé les 900km ?

Au programme de demain: pas de réveil, baignade dans la rivière, balançoire de Tarzan, plaine de jeux et devoirs pour l'école.


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Publié le 28 septembre 2024

Ce samedi 2 mars, ce sont les nombreux oiseaux perchés sur les branches entourant notre tente qui nous font office de réveil. Les clapotis de la rivière, à quelques mètres de nous, nous ont bercés toute la nuit. Nous avons aussi entendu quelques opossums se disputer un peu plus loin et un autre (du moins on suppose que c'en était un) qui s'est approché très près de la tente et a gratté le sol en grognant.

L'air est frais mais le soleil brille et réchauffe l'air, le temps pour nous de prendre le petit-déjeuner au chaud dans la cuisine. Nous y croisons Rob, qui connaît quelques mots de français grâce à ses vacances au ski en France et aussi à une cassette "La grande Musique" qui semble avoir rythmé ses voyages en famille.

Petite pause plaine de jeux et on s'attelle au travail scolaire avec les enfants. Lecture pour Alaïs et décomposition des nombres pour Tim. Ensuite, direction l'office où nous allons emprunter des tubes, grosses chambres à air de camions/voitures avec lesquels nous nous dirigeons vers la rivière. Nous avons repérer un beau trou d'eau (swimming hole) à deux pas de la réception.

Le soleil brille, le ciel est bleu, le cadre est magnifique, l'eau transparente avec des teintes émeraude. L'heure de prendre l'apéro! La bouteille de vin blanc que nous avons acheté au vignoble entre Kurow et Duntroon est offerte en sacrifice au soleil de midi. Dans un coin de notre tête, la journée de demain et Danseys Pass ne sont jamais très loin alors autant profiter et craquer complètement en ouvrant le paquet de chips acheté à Kurow. 🥳 Ça fera toujours ça en moins dans les sacs (on pense aussi à la voiture de Katrina 😇 ). Nous nous baignons (car oui, même "Papa le frileux" finira par se prélasser sur son tube au soleil, incroyable ! ) et ne voyons pas l'heure passer. Quand nous sortons de l'eau, il est près de 15h30. On dépend la lessive qui séchait au soleil (ça sent bon mais c'est tout, cette machine semble avoir sali nos vêtements plus qu'autre chose. Le t-shirt de pyjama de Thomas, noir de base, semble avoir été traîné dans les graviers) et nous changeons avant d'aller cuisiner ce qui était censé être le repas de midi. Les gens ici doivent se dire que les belges mangent décidément à des heures bizarres... Au contraire de ces fermiers un peu rednecks sur les bords (fermiers sans rien de péjoratif, c'est noté en grand sur leur truck et ça se voit à leur marque de bronzage en mode singlet), en weekend entre amis mais avec femmes et (jeunes) enfants dans une des cabins et qui ont été avec leur gros 4WDtruck jusqu'au bord de la rivière (distant de 200 m à tout casser de leur cabin). Quand on a vu leur installation, on a compris pourquoi: super sono et barbecue Weber au gaz installé sur les cailloux (oui oui, avec la grosse bonbonne de gaz adjacente). Sans oublier la glacière iconique remplie de bières fraîches. Heureusement pour nous, assez loin de notre trou d'eau !

Pâtes sauce tomates cannelle et thon curry. Les odeurs de cannelle rappellent à Tim et Thomas, nostalgiques, les cinnamon rolls de Kate... Nous nous installons au bord de la rivière pour terminer l'après-midi. Lecture pour les grands et exploration qui se termine en petite baignade pour les enfants. Ensuite petite douche, pique-nique devant la tente et préparation des sacs pour demain. On se scindera finalement en 2 groupes : Papa et Alaïs qui partiront vers 6h30 et Maman et Tim qui partiront eux à 8h, quand l'accueil sera ouvert et qu'ils pourront alors y déposer les sacs. Sacs qui ont rarement été aussi vides: ces 3 derniers jours loin de tout magasin nous ont vidé nos stocks de nourriture ! Il nous reste 4 soupes et un petit paquet de bonbons (hormis les barres de céréales et autres amandes mises de côté pour la journée de demain). Même le paquet de café de Papa et les sachets de thé de Maman sont presque vides! Nous pourrons refaire le plein à Naseby.

Coucher avant 21h, en écoutant une petite histoire... Demain ce sera...Hé bien demain est un autre jour !


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Publié le 28 septembre 2024

Nous voilà arrivés à Naseby. Demain compte-rendu complet de cette étape épique !

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Publié le 28 septembre 2024

Équipe 1: 6h47 : premier coup de pédale... il fait encore nuit mais le soleil qui arrive fait déjà disparaître les étoiles observées lorsque je suis allé déjeuner vers 6h en sortant de la tente discrètement (ou du moins le plus discrètement possible). Petit café pour accompagner le bol de céréales seul dans le petit réfectoire avec ma lampe frontale. Café qui me réchauffe car dehors souffle un vent très frais ; il faudra mettre sa combinaison à Alaïs pour ne pas qu'elle ait trop froid en partant. Retour à la tente : je détache les vélos et remballe déjà mon sac de couchage, mon oreiller et mon matelas avant de réveiller Alaïs (qui, pour l'heure, n'est pas trop de mauvaise humeur). Nous l'avions couchée habillée afin de faciliter le départ ce matin. Il suffit donc de mettre le pull, la combinaison et enfin la veste et nous sommes parés à affronter les 24 kilomètres qui nous séparent du sommet... Dansey's Pass, on arrive! Maps.me nous annonce plus de 6h de route ; challenge accepted !

Les premières centaines de mètres se déroulent sans souci ; les muscles se réchauffent. Nous passons le pont près du camping et se rappelle soudain à moi la première difficulté du jour : ça monte sec direct pour débuter l'étape. Alaïs m'aide mais la pente devient très vite trop raide et je dois déjà descendre du vélo pour pousser. La matinée va être longue !

Petit à petit le soleil se montre et le vent disparaît avec lui. Il fait moins froid mais lorsque nous passons dans l'ombre, on sent qu'il est encore trop tôt pour enlever la veste. J'ai mis le compteur du vélo sur le mode horloge afin de fixer notre première pause en fonction de l'heure et surtout pour ne pas voir les km avancer lentement. Même si nous nous sommes arrêtés de brefs instants tantôt pour donner à Alaïs ses céréales (oui, c'était petit-déjeuner dans le Weehoo) tantôt pour reprendre mon souffle, nous nous offrons notre première "vraie" pause à 8 h. J'hésite à regarder le nombre de km parcourus mais ma curiosité gagne... clic clic clic et... 9 km. Je me dis que ce n'est pas trop mal sachant que la première des trois difficultés est passée même si les deux prochaines (et surtout la dernière) sont nettement plus dures à affronter.

Je termine les céréales qu'Alaïs ne veut plus et après 15 minutes, nous nous remettons en route. La deuxième partie se déroule un peu comme la première. Cela descend d'abord et c'est agréable puis doucement cela commence à monter. Le soleil est maintenant là et offre de belles couleurs dans le ciel et sur les collines/montagnes qui nous entourent. Certains passages sont tout de même trop difficiles à parcourir sur le vélo et donc nous alternons les moments sur et à côté du vélo. Nous mettons le baffle et un peu de musique (luxe que nous avons mais que malheureusement Tim et Sophie n'auront pas) pour nous donner du courage et c'est vers 8h45 que nous passons la deuxième difficulté du jour. Je regarde le compteur : 12km... La dernière partie va vraiment être très longue (nous ne sommes qu'à la moitié du chemin) ! Mais l'objectif étant d'être pour 12h30 au sommet afin d'y réceptionner nos sacoches déposées par Katrina, je me dis qu'on est bon niveau timing et que tout ne sera que gestion entre les petites pauses, les moments sur et (surtout pour les derniers km) à côté du vélo.

Nous amorçons la dernière descente avec toujours devant nous les montagnes qui arborent de belles couleurs grâce à la lumière de ce matin avant d'entamer notre dernière montée, LA montée, qui nous emmènera à 900m d'altitude sachant qu'on est partis à environ 250m et qu'il y a eu tout de même de belles descentes, le tout sur pratiquement que des gravel road.

Ça y est, la route tourne et cela commence. Première difficulté et on descend du vélo pour pousser. Puis on se remet en selle. On longe la rivière que l'on voit en contrebas mais elle paraît de plus en plus petite au fur et à mesure que nous prenons de l'altitude. On alterne entre petits breaks de 2 minutes et quelques centaines de mètres à vélo. Il reste 7km. On s'arrête pour écrire avec des cailloux un petit message d'encouragement pour Tim et Maman car si nous la musique ou les histoires nous font passer le temps moins long, ce ne sera pas le cas pour eux deux. On croise les doigts pour qu'ils ne passent pas à côté sans le voir et on immortalise tout de même le dessin "au cas où" (spoiler: on a bien fait de prendre une photo...).

Les derniers km sont les plus durs. Il en reste 4 et il sera impossible de remonter sur le vélo ! On se donne de mini objectifs pour se motiver ; Alaïs marche le baffle en main écoutant les comptes de la rue Broca et nous voilà enfin dans la dernière ligne droite ! Enfin presque : il reste 3 virages et nous y sommes ! On arrive à un point où l'on doit compter les poteaux réfléchissants placés tous les 20m pour se motiver à avancer.

10h55 : arrivés au sommet ! Nous avons battu largement l'estimation de l'application ! Point positif : fiers d'avoir fait ces 24 km en 4h. Point négatif : que va-t-on faire jusque 12h30 ? Heureusement le baffle est chargé et donc après avoir visité les alentours nous nous installons pour écouter la suite des contes de la rue Broca ! On fait pause de temps en temps pour saluer les quelques personnes qui passent par ici (comptez un motard et un convoi de 5 4x4 "Venture NZ" plus l'une ou l'autre voiture nous faisant signe depuis leur habitacle). On espère voir arriver Katrina en avance et finalement apparaît au loin un cycliste ! Mais je ne reconnais ni Tim ni Sophie. Flut ! Arrivant au sommet je reconnais l'homme avec qui nous avons discuté hier soir et il m'annonce qu'ils ne sont plus qu'à 1 ou 2 km ! Tout content, je guette leur arrivée et voila qu'après quelques minutes nous sommes enfin réunis !

Équipe 2: Le vent s'est levé hier tard dans la soirée et a soufflé une bonne partie de la nuit. Les parents ne dorment du coup que d'un œil en espérant que cela se calme pour la journée tant redoutée (ou du moins que cela souffle dans le bon sens). On entend Papa qui se lève, on aide un peu au réveil d'Alaïs. Dur dur de sortir de son sac de couchage! Un peu stressée, je donne même à Papa la couverture de survie ("On ne sait jamais!") et les lampes frontales, car le jour n'est pas encore levé. Tim et moi nous rendormons pour une grosse demi-heure, jusqu'à 7h et la sonnerie du réveil. On s'habille, on range les matelas et sacs et, une fois le petit-déjeuner avalé, nous ferons les dernières sacoches. Le fond de l'air est assez doux et aucun nuage. On espère donc qu'il ne fera pas trop froid aujourd'hui. Puis on remballe la tente qui, une fois n'est pas coutume, est quasiment sèche. Il est 8h, nous emmenons, en 2 trajets, tous les sacs jusqu'à l'accueil et nous quittons le camping à 8h20. Le soleil se lève et nimbe le camping de lueurs orangées.

Même pas le temps de chauffer les muscles: la route quitte le fond de la vallée après quelques centaines de mètres et s'élève, abrupte, sans aucune considération pour les usagers non motorisés le long d'une belle pente. On le savait, donc on s'accroche...mais après plusieurs centaines de mètres, même sur la plus petite vitesse, il faut bien admettre que l'on n'arrivera pas en haut. Je motive Tim et nous poussons les vélos jusqu'au sommet, pas vraiment marqué car cela redescend et remonte encore un peu après. Si la journée est à l'image de cette première côte, cela s'annonce très compliqué pour la suite... Il faut essayer de ne pas trop y penser ! De là-haut, nous surplombons le plateau et ses vallées et leurs forêts de conifères. Celles-ci pourraient être les Ardennes si nous ne voyions pas les magnifiques montagnes dont les sommets sont encore endormis dans les nuages. La route, qui aurait pu être plus plate, est à présent en graviers (quasiment pour le reste de la journée, à part le dernier kilomètre) et monte puis redescend. Nous y croisons notre premier véhicule venant en sens inverse: un camping-car avec à son bord 2 retraités qui nous saluent. Finalement, après avoir dépassé 2-3 fermes, une descente! Comme le dit si bien Tim avec une lueur de désespoir dans la voix: "on va redescendre tout ce qu'on a monté!". Oui...presque...le fond de la vallée est occupé par des saules et nous y voyons beaucoup de moutons et de vaches. Ça remonte encore et nous faisons notre première "vraie" pause (on descend des vélos, barre de céréales et beaucoup d'eau). On se risque à regarder maps.me pour vérifier notre avancée... Jolie surprise quand on voit que nous avons déjà parcouru 10km. En 1h20, plutôt pas mal! Et un bonbon pour fêter cela! Quelques dizaines de mètres après avoir redémarré, une voiture venant en sens inverse s'arrête à notre hauteur et baisse sa vitre. Au volant, une dame blonde: "Hi ! I'm Katrina! You're doing well ! ". Rencontre totalement inattendue puisqu'elle habite normalement entre Duntroon et le Holiday Park qu'on a quitté ce matin...ou alors on a mal compris... Elle nous demande à quelle heure nous avons quitté le camping et regarde sa montre pour évaluer notre avancée. Elle n'a par contre pas croisé Thomas mais semble avoir quitté une ferme non loin donc on ne s'inquiète pas. Nous nous disons à tout à l'heure, au sommet ! Cela nous rassure de savoir qu'elle existe vraiment et a bien pris note du rendez-vous (après les échanges whattsapp). Nous continuons d'avancer et amorçons encore une belle côte avant une énorme descente. Si elles nous permettent de reposer les jambes, ces descentes ne nous font toutefois pas gagner beaucoup de temps car sur les graviers et avec un précipice à gauche, on modère notre vitesse et les freins sont nos meilleurs amis. Mais au moins on avance sans effort. Dans la descente, nous laissons passer 5 trucks de fermiers avec chiens et quads à l'arrière. La route n'est pas large et on préfère perdre quelques minutes et leur laisser une belle place pour ne pas déraper et finir dans le ravin. Tim, qui espère secrètement voir passer un truck qui aille dans notre sens et nous prenne en stop, désespère de ne voir passer des véhicules que dans l'autre sens !

Nous redescendons jusqu'au niveau de la rivière (la même qui s'écoule aux abords du camping, quelques kilomètres en aval), la traversons sur un pont et la route remonte aussitôt. Nous croisons quelques fermes et un champ de lavande, incongru dans ce décor. De là, nous atteignons une vallée un peu plus large où nous voyons de nombreux moutons et vaches. La route est plus ou moins en faux-plat mais ça devient dur... Encore quelques belles montées, la traversée d'un ford (super descente, 2m de plat, super montée) et nous atteignons doucement nos limites. Quand cela devient trop difficile, on pousse. Tim se décourage doucement alors on multiplie les pauses boissons et les encouragements. 3 motos qui nous dépassent lui remontent un peu le moral mais toujours pas le truck tant espéré ! Une voiture avec 4 jeunes filles à son bord et qui arrive en sens inverse s'arrête aussi à notre hauteur, le temps de baisser leur vitre et de nous faire de grands sourires avec des pouces levés. Finalement, quelques grands sapins au loin: virage sur la gauche, nous faisons fuir les moutons en train de paître sur le bas-côté et nous croyons enfin deviner le sommet. Il reste un peu moins de 4km mais vu le dénivelé, il est quasi impossible de le faire en pédalant. Alors on pousse, on pousse...et même comme ça, cela nous paraît interminable. Le sommet apparaît de temps en temps, au détour d'un virage mais ne semble pas se rapprocher. Des gros 4x4 avec tentes de toit et tout le barda nous dépassent. Sur la droite, le paysage s'est ouvert sur une magnifique vallée parsemée de taches de soleil. Heureusement d'ailleurs que celui-ci reste quasiment caché derrière les nuages. Il ne fait ni trop chaud, ni trop froid. En tournant la tête, je crois apercevoir un cycliste plus bas mais après plus rien, j'ai dû me tromper, c'était probablement une vache ou un mouton sur la route... Quelques centaines de mètres plus loin pourtant, nous voyons arriver un cycliste qui mouline sec...Pas vraiment physionomiste, j'hésite et puis...mais oui, ce sourire, ces lunettes, cette bonne humeur: c'est bien Steven, un campeur curieux qui était venu discuter avec nous hier soir, au Holiday Park. Il nous avait interrogé sur notre voyage et sur la Belgique, qu'il n'était pas sûr de bien situer. Nous l'avions croisé ce matin en train de promener son chien alors que nous rangions nos affaires. Il nous explique qu'il ne savait pas quoi faire de sa journée et a donc décider de monter lui aussi le col, pour un aller-retour. Notre tête à Tim et moi! On ne comprend pas qu'on puisse vivre une telle journée pour le plaisir! Nous partageons notre pause (barre de céréales et amandes grillées) et il se remet en route, petite vitesse et nous dit à tout de suite. Nous ne sommes plus loin du sommet. Nous croisons un motard qui nous encourage (le sommet n'est vraiment pas loin, on sait mais dur dur). Il nous demande d'où nous venons, et lorsque nous répondons de Belgique, il se souvient que le frère de sa grand-mère est décédée durant une des guerres mondiales en Belgique. Si triste de se dire que de jeunes hommes ont quitté leur terre natale pour un long voyage vers l'Europe, se sont battus pour que d'autres vivent libres et ne sont jamais rentrés...

La pente semble s'infléchir...Nous réenfourchons les vélos pour les 3 dernières centaines de mètres. Et enfin, arrivée au sommet à 12h40, soit 4h20 après être partis. 23km dont on se souviendra et pourtant la journée n'est pas finie! Au sommet, nous retrouvons Papa, en pleine conversation avec un couple de retraités cyclotouristes et Steven. Alaïs est posée sur un talus, en train d'écouter une histoire. Le couple est parti de Naseby ce matin et a pris la Pass dans son sens le plus fréquenté par les cyclistes, de l'ouest vers l'est (et non dans son sens le plus pentu, comme nous, de l'est vers l'ouest).


Tous ensemble: Le couple de cyclotouristes immortalise ce moment, nous partageons quelques souvenirs d'aventures cyclistes (elle avait oublié son téléphone à une pause, un peu comme Tim ses gants et son mari l'a heureusement retrouvé) puis Steven et eux se remettent en route. Nous sortons les tartines en attendant Katrina qui devrait déjà être là depuis 15min. Les minutes passent...on finit le lunch et toujours personne. Un véhicule arrive, nous sommes plein d'espoir et en fait non, ce n'est pas elle... Les nuages commencent à descendre sur nous, le vent se lève doucement et pas vraiment d'endroit où se mettre à l'abri. Nous guettons le virage, loin en contrebas dans l'espoir de voir apparaître la voiture de Katrina mais rien...30 minutes puis 1h passent et toujours rien. On commence à douter et se demander ce qui se passe. Et évidemment aucun réseau pour capter quoi que ce soit... On commence à sérieusement geler sur place, si on tend la main on touche du doigts les nuages. Humidité et vent ne font pas bon ménage avec nos corps échauffés qui se refroidissent trop vite, malgré les pulls et vestes imperméables rapidement enfilés. Enfin, près d'une heure trente après l'heure de rendez-vous fixé, alors qu'on commençait à perdre espoir, Katrina arrive enfin. Nous débarquons rapidement nos sacs, la remercions en lui offrant le voucher et la bouteille de vin. Elle s'excuse encore du retard. On est surtout contents qu'elle soit finalement arrivée et que nous puissions continuer la journée. Nous voulons atteindre Naseby pour pouvoir y rester 2 nuits et se reposer un peu. Ce qui veut dire encore 27km... la descente du col mais de belles montées aussi avant Naseby...

Les doigts gelés, dans les nuages, nous entamons la descente, toujours en freinant. Nous entrons dans l'Otago et petit à petit nous quittons la grisaille. Un bon vent de dos nous pousse alors que ce n'est pas vraiment nécessaire vu la pente et le poids de nos bagages récupérés. Mais c'est toujours mieux que de l'avoir de face, c'est sûr! Les virages se succèdent...vu l'étroitesse de la route et le précipice à droite, on est finalement content de la faire à vélo, cette route! Peu à peu s'étend devant nous la plaine du Central Otago, au paysage si différent de ceux que nous avons quittés ce matin! Les conifères et les jolies petites vallées encaissées où coulent de jolis ruisseaux sont loin. La végétation qui s'étend à nos pieds est bien plus sèche, les tons jaunes dominent, quelques arbres seulement et de vrais airs de Far West! Nous arrivons justement bientôt à Kyeburn Diggings, où nous voyons de nombreux vestiges de la ruée vers l'or qui a agité la région dans la seconde moitié du 19ème siècle. Des monticules de tas de cailloux témoignent des tentatives des mineurs pour trouver le précieux métal jaune. Nous arrivons au Danseys Pass Hotel et nous y arrêtons pour une bonne boisson fraîche. Il y a une heure on aurait voulu un bon chocolat chaud mais de ce côté-ci de la chaine de montagnes, le soleil tape bien et la température grimpe! La jeune fille au bar est une française en PVT (permis vacances-travail), les enfants semblent tout gênés de pouvoir commander en français! Le temps de souffler un peu, un autre cyclotouriste fou qui vient de la Pass s'arrête, commande un verre d'eau, une bière et des frites. Nous discutons un peu (lui prévoit une autre pass dans quelques jours...nous on a eu notre dose!) puis nous nous remettons en lui disant à bientôt (il nous dépassera un peu plus tard sur la route et nous lancera un "Ho, you come from Belgium !? I studied in Mons ! ") La route ondule un peu mais reste globalement plate et en plus, toujours ce vent dans le dos qui ne nécessite presque pas d'efforts. Un vrai plaisir !

Il reste 8km...Évidemment les choses changent...la route bifurque un peu, le vent aussi et puis une côte qui nous laisse sans souffle...suivie d'un faux-plat puis d'une autre côte, une descente (sur graviers, on dérape et ne pouvons prendre de l'élan), une autre côte et ainsi de suite. Ça n'en finit plus ! Une énorme côte nous voit tous pousser nos vélos quasiment sur toute sa longueur (plusieurs centaines de mètres qui nous paraissent interminables). L'après-midi est déjà bien entamée maintenant et nous pensons à l'arrivée à Naseby, si proche mais si lointaine. Enfin un peu de réseau, on vérifie la météo et ce que l'on redoutait se confirme: grosse chute des températures pour demain (on perd 10°C), vent et pluie annoncés... Vu la journée qu'on vient de passer (et qui n'est pas encore finie), on redoute d'avance la nuit sous la tente. En plus Tim semble avoir pris froid en haut et toussote un peu...et malgré tout, il avance encore dans les montées et nous attend sagement en haut, pendant que nous poussons nos vélos ! On se demande où il va chercher toute cette énergie ! On regarde le site du camping, il y a quelques cabins et même des ensuite (petite kitchenette et sanitaires compris) et tentons 2 fois de l'appeler. Le 3ème, au sommet d'une côte à 3km de Naseby, sera la bonne. On demande s'ils auraient encore des disponibilités pour une Minor's house (petite cabane en style gold rush)... Il doit vérifier... longue minute qui s'égrène...et finalement oui, ils en ont une libre ! De quoi nous redonner du courage! Nous pouvons même d'abord passer en ville manger, du moment que nous sommes à la réception avant 20h. Il est 17h30. Nous filons sur la colline suivante rejoindre Tim qui se demande ce qu'on fait et lui annonçons la bonne nouvelle. Nous dormirons au chaud ce soir, dans de vrais lits. Demain aussi! Et nous aurons notre salle de bain ! Il est extatique! Le bonheur tient à peu de choses ! Tout à coup, ces 3 derniers kilomètres s'enchaînent malgré encore une belle petite montée.

Énorme descente jusqu'à Naseby (on y retrouve enfin l'asphalte) et arrivée "en ville"! Un grand panneau nous indique Naseby, 2000ft above worry level, qu'on pourrait traduire par "Naseby, 2000 pieds au-dessus des soucis". Nous regardons sur nos applications: le general store est déjà fermé mais il y a un hôtel-restaurant, seul lieu de restauration encore ouvert. En y entrant, on a l'impression que toute la ville y est rassemblée. Un gars au comptoir tilte en nous voyant entrer et s'exclame "Hooo! You're the guys that were on Danseys Pass this morning ! I just passed you with my 4wheelers and thought "You're gonna have some fun !" ". Haha on lui confirme, surtout sur les derniers kilomètres. Pas si downhill que ça jusqu'à Naseby finalement ! Lui et le tenancier rigolent bien de notre naïveté ! Si on en avait eu conscience, pas sûrs qu'on aurait poussé aussi loin... Il nous apporte de l'eau fraîche et les menus. Alaïs s'endort presque à table mais se réveille pour manger un bon quart du steak de maman (mais ne touchera pas à ses fish&chips). On se désaltère, on mange (on aurait presque pu prendre un deuxième plat) et craquons pour un dessert. Nous quittons le restaurant vers 19h15, sous les yeux amusés des clients qui pointent tous du doigt le Weehoo d'Alaïs (elle a toujours beaucoup de succès: à Kurow, tout un bus scolaire a changé de siège pour la voir de plus près ! ). Une dernière petite côte (on n'essaie même plus de pousser les muscles jusqu'en haut, surtout après le repas) et nous voilà arrivés au camping. Le monsieur de l'accueil est super sympa et heureux de nous voir arriver après cette grosse journée. Sa femme nous apporte des essuies tout propres et il nous emmène jusqu'à la cabane, sous les conifères, au bout d'une allée. Tranquillité assurée. En traversant le camping, nous croisons des jeunes qui nous avaient dépassé dans la descente à bord de leur 4x4 avec tente de toit et caravane tout-terrain, étaient ensuite attablés au Danseys Pass Hotel et qui nous avaient redépassés après, sur la route vers Naseby: "You finally made it ! Congrats ! Good on you ! ". Petit youhou de nous aussi, sans grande conviction car juste crevés ! Et la voilà, notre petite maisonnette pour 2 nuits, avec tout le confort. Le gérant nous indique même qui si demain nous avons froid, il pourra venir nous allumer un feu de bois dans la cheminée ! Il nous laisse nous installer tranquillement (ça doit se voir sur nos têtes que c'était dur aujourd'hui ! ). On passe rapidement à la douche (quel bonheur ! ) puis nous glissons sous les couettes toutes propres et bien chaudes! Justes heureux et fiers de notre journée dans ce petit nid douillet, jolie récompense appréciée à sa juste valeur !

Nous aurons finalement parcourus 49km aujourd'hui, et pas des moindres ! Si fiers de nos enfants ! Demain: repos !

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Publié le 28 septembre 2024

Si la météo avait voulu nous conforter dans notre choix de logement pour cette nuit, elle n'aurait pas pu faire mieux (ou pire, c'est selon ! ): énormément de vent et de rafales, ça a bien soufflé toute la nuit. Nous entendions le souffle du vent arriver dans les arbres et se rapprocher petit à petit avant de déferler autour de la cabane, des petits bouts de branches et de pommes de pin tomber sur le toit... Petite pensée pour les gens en tente de toit... Et comme si ça ne suffisait pas, de la pluie tombe depuis le petit matin (et pas qu'un peu) !

Avec les tentures, nous sommes coupés de la luminosité extérieure (ça change de la tente) et ce sont les enfants qui font office de réveil. Il est presque 8h30 quand nous émergeons doucement de nos couettes. Thomas a à peine le temps de s'habiller pour se préparer à aller chercher de quoi déjeuner au general store (il nous reste 1 barre de céréales et 3 petits paquets de bonbons) que quelqu'un toque à la porte. Il ouvre... C'est la gérante du camping qui, adorable, vient nous prêter plusieurs jeux pour les enfants. Elle amène également 2 lampes: une coupure de courant est prévue de 10h à 15h30 (pas à cause de la tête comme nous l'avons cru dans un premier temps, c'était prévu de longue date). Du coup le general store fermera aussi, ainsi que tout ce qui peut-être ouvert dans la ville. Elle nous propose de nous emmener jusqu'à Ranfurly, l'autre "ville" à 15min en voiture où il y a un "grand supermarché". Dès que Thomas referme la porte, branle-bas de combat ! On s'habille pour aller faire les emplettes tous ensemble (après la journée d'hier, on avait promis aux enfants qu'ils pouvaient se choisir "un truc" au magasin). Nous profitons d'une éclaircie pour enfourcher nos vélos et parcourir les quelques centaines de mètres qui nous en séparent. Nous arrivons devant un petit local avec quelques étagères. Le general store ! Bon du coup puisqu'on y est on prend...ben...ce qu'il y a. Pas beaucoup de choix mais l'essentiel, on fera avec (et on se dit que Thomas ira certainement faire les courses avec la gérante à Ranfurly...). En ressortant, nous la croisons justement qui vient chercher un café. Nous voulions tester la luge au adventure park tout proche mais avec le vent et la coupure d'électricité, elle est probablement fermée, comme le centre de curling attenant (Naseby est apparemment un des centres névralgiques du curling en NZ).

Nous retournons au chalet et l'atteignons juste avant la grosse averse ! Ouf ! On déjeune tranquillement puis, comme nous sommes "coincés" à l'intérieur, on en profite pour travailler un peu pour l'école et nous testons presque tous les jeux de société. En fin de matinée, le temps a l'air de se remettre au sec. Par contre, ça caille depuis ce matin ! On n'a pas de thermomètre mais l'appli météo indique 14°C. Thomas part en quête de notre gentille gérante avec la liste des courses et Maman et les enfants vont se balader dans les bois et vont faire le tour du Swimming Dam, à 500m de la cabane. C'est un petit plan d'eau artificiel peu profond, autrefois utilisé comme source d'approvisionnement en eau pour la localité mais aujourd'hui transformé en lieu récréatif (la "piscine" en plein air, avec toilettes et petite plaine de jeux). Nous y croisons une mamie à l'air renfrogné qui râle sur le fait que "cette pluie n'est pas suffisante!". La région subit en effet une sécheresse assez inédite. Il fait toujours globalement sec dans le Central Otago mais cette année, il n'y a quasiment pas eu de pluie depuis décembre! Après la petite balade, retour au camping et à sa plaine de jeux où nous constatons le voyage improvisé qu'un des deux trampoline a fait cette nuit! Il a roulé à une trentaine de mètres de son emplacement initial (heureusement dans une clairière inoccupée ! ), alors qu'il était pourtant bien ancré au sol ! On voit d'ailleurs les grosses attaches qui sont ressorties de terre ! Les enfants s'y amusent jusqu'à ce que Thomas revienne des courses.

Retour au cabanon. Nous attendrons que le courant revienne pour cuisiner (comme souvent ici, les taques de cuisson sont électriques) et nous occupons avec les jeux.

Vers 15h15, le courant revient. On met en route le repas et mangeons tranquillement. Nous nous mettons ensuite en route vers le Maniatoto Adventure Park (du nom de la vallée du même nom, au sud de Naseby), au cas où la piste de luge serait tout de même ouverte mais non...on trouve porte close. Nous retournons donc au cabanon après un petit tour dans la ville "fantôme" (les rares commerces ont fermé pour la journée vu la longue coupure de courant annoncée). Le soleil est revenu. Papa, notre mécanicien vélo attitré en profite pour nettoyer les chaînes, comme souvent bien encrassées par les graviers et changer nos plaquettes de frein (pas mal usées par les descentes). Nous passerons la soirée à jouer au puissance 4, à Headbandz etc.

Re-satisfaction de se coucher dans un bon lit, avec de grosses couvertures par dessus! On a hésité mais n'avons finalement pas fait de feu dans la cheminée...

Demain, une grosse journée nous attend! Le prochain camping est à Omakau, soit à plus de 60km... On annonce des températures encore plus faibles (neige au-dessus de 700m possible) et beaucoup de vent, en plus pas dans la bonne direction. Vu le programme, on a donc contacté le campground de Omakau pour y réserver une cabin (sorte de petite cabane avec lits uniquement, nous avons juste besoin de nos sacs de couchage et serons à l'abri du froid), histoire de passer la nuit au chaud. Ha et avant cela, on a aussi réservé une activité au Maniatoto adventure park. Laquelle ? Suite au prochain épisode !