La visite des châteaux est terminée mais l'aventure continue ! La partie la plus intéressante du terroir de la Loire reste a être explorer : les vins. Ce serait idiot de passer a côté alors que nous sommes en plein milieu de la route des vins en pays de la Loire. Ce n'est d'ailleurs pas a un hasard si nous finissons notre périple du côté de Tours ...
Notre première dégustation a lieu à la cave coopérative de vin de Vouvray. Zone où est cultivée le cépage Chenin blanc, produit à base de raisins blancs à peau blanche. Cette vigne est protégée par l'appellation d'origine contrôlée. Cette réglementation encadre la localisation, le cépage ainsi que le savoir-faire de production de certains vins. La cave coopérative achète 75% de la production des vignerons partenaires. Ce qui assure la vente d'une partie de leur production.
La cave troglodyte dans laquelle sont conservés les vins s'étend sur 3 km de galeries creusées dans la roche. La capacité maximale de bouteilles est de 5 millions. L'extraction de la pierre de truffeau commença au XIIe et continua jusqu'au XIXe pour la construction de nombreux édifices dont, vous vous en doutez, les Châteaux de la Loire.
Les caves offrent d'excellentes conditions de conservation du vin pour trois raisons :
• La fraicheur puisque le vin déteste les changements de température et que les caves ne connaissent pas de variation ;
• L'humidité qui est de 60% ;
• L'obscurité, puisque la lumière altère la qualité du vin.
Le guide nous explique la méthode de fabrication du vin effervescent, aussi appelé vin mousseux.
• Récolte et extraction du jus.
• Embouteillage et ajout de liqueur au vin sec (pauvre en sucre) : mélange de sucre de canne et de levures issues de la souche des vignes. Les bouteilles sont ensuite encapsulées, et non pas embouchonnées pour créer de la pression, sans que le bouchon ne s'échappe.
• Fermentation alcoolique en bouteille équivalente à la méthode champenoise. C'est l'étape de la prise de mousse : les levures mangent le sucre, ce qui transforme le jus en alcool. Les levures créent le gaz carbonique en consommant le sucre.
• Les levures meurent lorsqu'il n'y a plus de sucre. Ce qui crée un sédiment au fond de la bouteille. Ces résidus sont importants pour le vieillissement du vin.
• L'étape du remuage est importante pour faire glisser les sédiments dans le col de la bouteille pour les extraire plus facilement. Cette étape prend 3 semaines à la main, contre 3 jours mécaniquement. Cela consiste à tourner d'un quart de tour chaque bouteille tout en la penchant un peu plus en avant. A la main, cela se passe sur les panneaux de bois troués, prévus a cet effet.
• Le dégorgement est le nom donnée a l'action qui vise a enlever les sédiments, maintenant à contenus dans le goulot. Cela s'effectue aujourd'hui par méthode congélation de quelques centimètres du col de la bouteille. Lors du decapsulage, la partie congelée s'échappe alors sous la pression accumulée. Une petite quantité de vin s'échappe de la bouteille par la même occasion.
• Il est alors impératif d'ajouter du vieux vin pour remettre au niveau de 75cl, et de sucre pour la teneur en sucre.
• La dernière étape est celle de l'embouchonnage et de la mise en carton.
Le temps de production d'un vin de la vigne a la bouteille est de minimum 12 mois (selon le cahier des charges). Dans cette cave, il faut attendre deux ans à un vin Vouvray effervescent.
Le saviez-vous ? Les longues coiffes qui couronnent les bouteilles de vin servaient à dissimuler le vin manquant à l'époque. En effet, une partie du vin s'échappait par le goulot lorsque les vignerons dégorgeaient les vins (pour les purifier des dépôts de levure morte).
Cette visite fut complète, puisque a la suite des explications, une dégustation nous a été proposé. Maintenant qu'on sait comment un vin est produit, il est important de le goûter afin d'affiner notre expertise. Notre palais découvre quatre vins différents, pétillants et tranquilles que nous apprenons a apprécier par la robe, le nez et le goût. Certains vins nous surprennent par leur complexité au niveau des arômes. Ces ces derniers que nous décidons d'emporter pour réitérer la dégustation en fin de journée.
Le retour est cahotique même si la route est assez droite. L'alcool a eu le temps d'attaquer nos neurones. Il faut soigner le mal par le mal ! Nous accompagnons notre bon repas composé d'un steak de boeuf et de pommes de terre grenaille par un rouge bien goutu.
Notre chaleur corporelle atteint son paroxysme après le repas. Il est impératif de trouver un endroit pour faire trempette. Nous enfourchons nos vélos pour nous diriger sur les bords de la Loire. Incroyable ! Un petit coin de paradis apparaît très vite. Ni une ni deux nous nous y engouffrons. Quel bonheur de nager en évitant les vipères, contre le courant de la Loire, en essayant de ne pas nous faire ensevelir par les grains de sable mouvants. Nous apprendrons le lendemain qu'il est interdit de se baigner dans la Loire pour cause de danger mortel. Heureusement toute la fine équipe en est ressorti indemne et rafraîchi, prêt a affronter la soirée.
Nous accueillons une invité et amie pour le souper. Elle passe ses vacances dans la région et nous rejoint pour un repas composé de mille délices, dont du bon vin blanc Chenin !