28 étapes
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Voyage en train depuis la France jusqu'au nord de la Norvège
Du 26 août au 9 septembre 2023
15 jours
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J1

Le soleil ne pointe pas encore le bout de son nez quand le réveil sonne le départ du voyage.

Notre premier train en gare de Lyon Part-Dieu nous attend a 5h50. Nous profiterons d'une cabine 8 places encadrés par deux portes palières. Étrange agencement de la part de la SNCF, qui nous permet d'être au courant deux fois a chaque fois qu'une personne passe.

Notre première correspondance a lieu a Bruxelles-Midi. La spécificité de la gare : des chargeurs à pédaliers. Ce qui est dommage, c'est que le dispositif ne fonctionne pas.

C'est reparti pour quelques heures de train jusqu'à Francfort ! Les paysages se verdissent, le manque d'eau s'efface. On est bien installé et on se rend compte qu'il y a du monde qui voyage en interrail ! A première vu c'est compliqué, il y a seulement quelques codes a connaître et après ça va tout seul.

Arrivés à la gare de l'aéroport de Francfort, on tombe dans une espèce de boucherie au supermarché. Je parle des saucisses de Francfort depuis notre départ et ils en mettent tout juste en rayon ! Nous repartons avec notre saucisse toute chaude pour compléter notre déjeuner.

On embarque dans le dernier train de notre journée, le plus long, direction Hambourg !

Nous nous occupons au mieux : quelques siestes, un peu de musique, de la lecture, une bataille corse, une balade jusqu'au wagon-bar, un shooting photo.

On dépose nos affaires à l'auberge, sans oublier de demander un restaurant à conseiller.

Ni une ni deux, nous voilà en train de nous dégourdir les jambes dans les rues. Le restaurant-bar sert des spécialités allemandes. Nous optons pour un Currywurst (saucisse grillée avec du ketchup et du curry) et un Labskaus (pot-pourri du Nord de l'Allemagne composé de corned-beef et de purée de pommes de terre, accompagné accompagné de rollmops, d’œuf sur le plat, de cornichons et de betterave rouge). Ce dernier plat est audacieux. La consistance est déconcertante en bouche, mais néanmoins savoureux.

J2

Pour nous rendre à notre première visite de la journée, nous passons dans le speicherstatd. Le fameux quartier des entrepôts. C'est le plus grand du monde, qui abrite des entrepôts plus que centenaires. L'ambiance y est décontracté, au fil du canal. Les bâtiments sont magnifiques, tout de briquettes rouges vêtues.

Nous arrivons a la passerelle d'embarcations non loin du port d'Hambourg. C'est parti pour une heure de croisière entre les docks, les porte-conteneurs, les remorqueurs, etc. La visite se fait en allemand, bien heureusement nous avons choisi une compagnie avec la possibilité d'avoir un audio-guide en anglais. Nous passons par le vieux port, surplombé par de magnifiques villas. Il y a un accès direct à la plage longue de 20 km en contrebas et une vue imprenable sur le port. Pas très envie d'y tremper les pieds dans cette eau là. D'ailleurs Hambourg se trouve proche de la mer, par conséquent, il y a des marées qu'il faut gérer avec le port et les canaux.

L'environnement est très impressionnant. Tout est surdimensionné et démesuré.

En posant pied a terre, nous quittons les canaux pour aller visiter l'Eglise Saint-Michel. Dans son style baroque, cette église protestante est très lumineuse et accueillante. Nous grimpons les marches au centre du clocher pour atteindre la plateforme et admirer la vue sur la ville. Et notamment l'orage qui s'approche et grignote gentiment mais sûrement le paysage sur le port.

L'orage passe et nous nous rappelons qu'il faut manger ! Rendez-vous dans un petit café en face de l'église pour une superbe Flamenkuech et un Apfelstrudel (gâteau a la pomme avec des fruits secs et de la cannelle) a tomber par terre.

Un petit tour en bus et en métro aérien pour arriver au Musée de l'immigration. C'est apparemment un endroit incontournable, surtout dans un pays tel que l'Allemagne et dans la ville d'Hambourg qui a vu de nombreux migrants quitter la terre européenne.

Le musée a l'air intéressant, mais tout est en Allemand. Nous n'avons eu le droit qu'à un audio-guide français. Globalement c'est une traduction orale Google traduction des panneaux. Autant dire que la qualité laisse à désirer ...

Néanmoins, nous apprenons que la ville d'Hambourg a accueilli de nombreux migrants européens souhaitant tenter leur chance de l'autre côté de l'Atlantique au 19e siècle notamment. Toutes les nationalités étaient accueillis, leurs papiers vérifiés, leurs affaires désinfectés, avant le grand départ. Le musée a été édifié dans les camps d'accueil d'époque qui restent encore aujourd'hui.

Nous rentrons tranquillement à l'auberge pour récupérer nos sacs et un peu d'énergie.

Un petit restaurant italien pour nous rappeler le voyage de l'année dernière dans le nord de l'Italie et nous nous dirigeons vers la gare pour prendre un train de nuit direction Copenhague !

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Hébergement

• Hostel a&o | Hambourg : jeune et décontracté, tout est a disposition (co-working, billard, bar, etc. Les dortoirs sont confortables, lumineux et spacieux. Le petit déjeuner est très bien servi !

Restaurant

• Café am Michel | Hambourg : Délicieuses flamenkuech et pâtisseries. In terreur agréable et chaleureux.

J3
matin

Le voyage en train ne fut pas de tout repos ... Nous espérions des couchettes, mais que notre billet était indiqué "table seat". Il était minuit, nous étions fatigués. Les deux places a côté de nous étaient prises. Il s'agissait de faire vite pour tomber dans les bras de Morphée.

Malheureusement ce n'est pas pratique de dormir assis, avec la lumière allumée. Beaucoup de positions différentes se sont enchaînées et puis j'ai finalement opté pour le sol, entre deux sièges, a la place des bagages.

Cet endroit, à l'abri des regards et de la lumière m'a permis de "dormir" un peu mieux. Et puis quand le sol a eu raison de ma hanche, je me suis relevée et je suis allée m'allonger sur deux sièges vides.

Le réveil fut féerique ... Campagne danoise au petit jour, saupoudrée de brume, avec une touche d'envol d'oiseaux.

Finalement, nous sommes arrivés fatigués mais heureux. Nous l'étions encore plus après un bon petit déjeuner dans cette magnifique gare centrale.

Après une halte a l'auberge pour déposer nos sacs et prévoir la journée, nous nous sommes mis en route pour le Château de Christiansborg. La demeure principale de la famille royale.

La rue est assaillie par les cyclistes, c'est assez impressionnant ! Ils sont bien plus disciplinés que dans certaines villes françaises. Il y en a davantage que des voitures. C'est ce qui donne ce caractère tranquille à la ville.

Bien évidemment le lieu incontournable de Copenhague ne s'est pas fait attendre longtemps ! Nous voici à Nyhavn, l'image qu'on a de cette capitale tient en une rue et un canal.

La promenade continue le long des quais (nouveau quartier réhabilité, opéra), jusqu'à ce que nous arrivions à la fameuse petite sirène. Sculpture emblème de la ville.

Non loin de la se trouve le Kastellet, une caserne militaire ouverte au public. Son jardin est très agréable.

Pour le déjeuner le routard nous offre une adresse formidable : Mormors. On y est comme chez mamie, pour y déguster de délicieux sandwich.

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Hébergement

• Hostel Copenhague Downtown | Copenhague : ambiance jeune, décontractée en journée et festive le soir venu. Possibilité de prendre un petit déjeuner pas cher sans dormir sur place. C'est également un bar ouvert a tous et toutes.

Restaurant

• Mormors | Copenhague : excellent sandwich et pâtisseries dans un décor comme chez mamie.

J3
après-midi

Après un long repos a l'auberge, nous repartons vers le château Rosensborg. Entouré d'un fabuleux parc verdoyant, l'endroit est définitivement super agréable. Nous tombons littéralement amoureux de cette ville pour de bon.

Les Danois profitent de cette fin de journée ensoleillée pour s'installer dans l'herbe avec leurs amis, déguster une bière. Nous faisons de même, mais sans la bière.

L'appétit pointe le bout de son nez et nous nous élançons vers Nyhavn pour y dîner. Il n'est que 18h quand nous jetons notre dévolu sur un hot-dog bien chaud a déguster sur les quais. Pour expliquer ce choix discutable, les restaurants sont hors de prix et en plus leur terrasse n'offre qu'une partie de la splendide vue.

Nous dégustons notre hot-dog avec vue sur le canal et sur les façades. Comme on veut un peu jouer aux riches, on commande tout de même deux verres et deux desserts en terrasse (pour la maudite somme de 50€).

Maintenant que le soleil est couché, il est désormais temps de rentrer et de rattraper une nuit de sommeil.

J4
matin

Plus en forme qu'hier, nous avons réservé notre matinée au Musée National.

Toute l'histoire du pays y est répertorié depuis la Préhistoire. Que dire si ce n'est que les ancêtres des Danois étaient des chasseurs-pêcheurs, qui se sont peu a peu sédentarisés en développant l'élevage. C'est a partir de cette époque que la population croît, parce qu'il y a plus de céréales, viandes, etc. disponibles.

La population a un lien assez puissant avec ses croyances. De nombreux sacrifices sont organisés dans des tourbières et dans des lacs pour honorer la terre : animaux, humains, armes, bijoux, etc. Une grand quantité des objets proviennent de ces zones, déterrés par des Danois lambda a la recherche de trésor avec un détecteur de métaux.

Après 2h30 de visite, nos pieds ont besoin de se défouler et notre tête a besoin de se reposer. Quoi de mieux qu'une petite promenade du côté du quartier de Christianshavn ? Plutôt bourgeois, ce quartier est très paisible entre bureaux, résidence et canaux. Nous passons sur le fameux Cirkelbroen (pont en plateformes circulaires dominés par des mâts)

Cette dernière visite marque la fin de notre aventure dans la tranquille Copenhague. Il ne nous reste qu'à récupérer nos affaires à l'auberge, trouver a manger et prendre le train pour Stockholm !

J4
soirée

Cette étape en train est la plus spéciale jusqu'ici. Nous arrivons dans les contrées dont les paysages sont moins connus. Les façades en briques rouges ont laissé la place aux maisons en tôle simplement en traversant le détroit.

Bon malheureusement j'ai eu le mal des transports qui m'a cloué pendant 2 heures. Dans un train quand même ... Tout ça parce qu'on avait une place sans fenêtre et que j'étais trop concentrée a lire le Routard.

Stockholm est nettement plus développé comme ville, en comparaison a Copenhague. Ça fait tout de suite plus grand, plus bâti. Des grands boulevards, des voitures, des tours en verre. C'est une toute autre ambiance. Ça n'en reste pas moins une belle ville qui mêle modernité et histoire.

Nous passons par la vieille ville pour rejoindre l'hôtel. Il y a plein de petits boutiques, de restaurants ouvert sur la rue dans des ruelles étroites. J'adore ça ! C'est cosy.

Nous déposons nos affaires a l'hôtel et nous mettons en route pour manger parce que les restaurants ferment tôt. Quoi de mieux qu'une crêperie pour se requinquer après un mal des transports ? Un français a ouvert son restaurant et les galettes et crêpes sont à tomber !!! C'est une des meilleures crêperies où je suis allée. Et elle est a Stockholm, ça n'a pas de sens !

On discute avec le patron qui nous donne des petites adresses, des conseils, etc. Un bon moment avant d'aller dormir.

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Restaurant

• Crêperie Fyra Knop | Stockholm

J5
matin

Aujourd'hui est un jour spécial pour moi puisque c'est mon anniversaire. Je passe les 27 dans la journée !

Ce qui est étonnant c'est qu'il y a 20 ans j'étais à Stockholm avec mes parents alors que je n'avais que 6 ans. J'ai peu de souvenirs de ce voyage, seulement des flash dans ma mémoire, des images nettes dans le brouillard. Heureusement que les photos existent !

Ce matin nous avons un peu de temps pour nous promener dans le quartier où nous sommes hébergés. Je repère un parc avec vue sur la carte : Skinnarviksberget. Ce sera parfait ! On se met en route tranquillement. Le chemin commence à monter doucement. Des petites maisons traditionnelles se détachent du paysage en faisant face aux immeubles du quartier. Un panneau nous informe que cette colline est la plus haute de la ville, avec le meilleur point de vue sur Stockholm. C'est une des seules collines qui a été laissé telle qu'elle alors que le quartier s'agrandissait pour loger les travailleurs.

En arrivant au sommet de la colline, j'ai comme une vision de déjà vu. On admire la vue en prenant des photos. Je préfère être a l'air libre plutôt que dans les rues qui fourmillent. Le soleil nous réchauffe.

Petit a petit tout devient un peu plus clair, je prend mon téléphone pour regarder les photos d'il y a 20 ans, que ma mère m'a envoyé. C'est bien cela ! Nous y étions venu en famille sur cette colline, pour admirer le point de vue. Nous avions certainement été guidé par le routard à l'époque. Aujourd'hui j'ai juste été guidé par l'intuition.

Les photos de 2003 :

J5
après-midi
J5
après-midi

Nous avons prévu de passer le reste de la journée avec une amie de la famille, une amie thaïlandaise de longue date qui vit désormais en Suède depuis tant d'années. Elle s'appelle Noy. Nous étions venu la visiter il y a 20 ans. Il était temps de se retrouver ! Quelle excitation !! Et quelle joie de la revoir ! Nous avons directement discuter comme deux amis, liées par les souvenirs.

Pour ces retrouvailles et pour mon anniversaire je lui avais demandé de nous emmener à Sigtuna. Cette petite ville côtière non loin de Stockholm est connue pour les pierres runiques qu'elle abrite. Ce sont des stèles décorés à la mémoire de personnes décédés. Les ancêtres ont taillé a même la pierre des phrases avec les signes qu'ils utilisaient à l'époque. Je trouve cela merveilleux et un brin mystique. Le village est tout aussi charmant, tout coloré et fleuri.

Nous avons fini cette journée en allant chez Noy à Bromma. Elle nous a invité à boire du champagne pour mon anniversaire. Nous avons rouvert les albums photos. Elle m'a montré les photos de Thaïlande, là où elle vivait étant enfant. Quelques photos de 2003 que je complétais avec les photos sur mon téléphone.

Nous avons tchiné, chanté, discuté encore et encore. Puis est venu le temps de repartir à Stockholm.

J'ai passé une journée merveilleuse, pleine d'émotions et de souvenirs. Le temps passe vite, il faut en profiter.

Les photos de 2003 :

J6
matin

Stockholm est une assez grande ville. On ne sait pas vraiment par quel bout la prendre. Quand on est arrivé l'autre jour, on a été bousculé par la frénésie, les voitures, les grosses routes, etc. En arrivant de Copenhague, si calme, ça nous a un peu dérouté. Sans se le dire, nous n'avions absolument pas envie de traîner en ville. Nous avions envie de calme, d'un endroit au naturel.

Le gérant de la crêperie nous avait conseillé d'aller sur une île. C'était le coin a ne pas rater autour de Stockholm. J'avais lu que pour bien visiter Stockholm, il fallait prendre le bateau et aller visiter une île. Ça collait, c'est parfait !

Nous voilà en route pour Sundhamn. Après un trajet en bus, il faut prendre le bateau pour slalomer entre les îles et îlots. Quelques maisons sans prétention s'alignent sur les côtes, petit ponton, jardin verdoyant, bateau amarré, que demande le peuple ?

Nous débarquons sur l'île surexcités ! Tout est super mignon et en accord avec la nature ! On va se régaler les yeux !!

Nous nous dirigeons au sud, comme nous l'avais indiqué le crêpier. En traversant la petite ville, le calme est frappant. Les couleurs sont apaisantes. L'air ambiant inspire la sérénité. Quelques plages se succèdent. Des terrains privés nous obligent à plonger dans la forêt jusqu'au bout de l'île où nous déjeunons.

J'irais presque jusqu'à faire un petit plouf tellement la mer est belle. Mais je n'y met finalement que les pieds, pour ne pas mourir gelée.

Nous n'avions que trois heures sur place et il est déjà temps de faire demi-tour en prenant par la forêt.

J6
après-midi

Le retour à la capitale est assez intense. Nous arrivons tout de même à profiter des trois heures que nous avons pour visiter une autre partie de la vieille ville. C'est bien le seul coin où j'ai envie de me balader dans cette ville. Nous passons par la place Stortorget avec ses maisons a pignon très colorées. Juste derrière se trouve le château royal et nous arrivons d'ailleurs pile a temps pour la relève de la garde. Cette coïncidence nous permet d'y assister et de suivre les gardes faire le tour du château par tous les postes.

Après un moment emplette, nous regagnons la gare centrale pour prendre le train. Je suis comme une folle en entrant dedans ! C'est mon premier train de nuit couchette !!! Notre compartiment comporte 6 places. Je découvre tout cet ingénieux univers avec des yeux d'enfant. Nous avons les couchettes du milieu, les moins pratiques, mais peu m'importe. J'ai l'impression d'être monté a bord du Poudlard Express. Ou se trouve la dame qui apporte les gourmandises ? Les bonbons goût "crotte de nez" ?

Romain me propose d'aller directement au wagon restaurant parce qu'il fait déjà faim. Nous prenons deux plats, un petit sandwich et deux boissons pour un prix assez raisonnable selon moi (35€). On trinque à cette douce nuit qui s'annonce avant de saisir nos couverts.

D'ailleurs entre temps, je suis retournée à notre cabine, deux personnes âgées nous ont rejoint. Ils veulent changer leurs banquettes puisqu'ils ont celles du haut. A la bonne heure ! Cela tombe si bien. Une fois rendu au wagon-restaurant, ils nous annoncent que nous serons seulement 4 dans le compartiment. Ça s'annonce être une bonne nuit !

J7
matin

8h30 du matin, une annonce nous fait sauter du lit. Nous circulons avec trois heures de retard. Le train a rencontré des problèmes techniques pendant la nuit. Dans une dizaine de minute, nous nous arrêterons en gare de Boden. Tout le monde descend !

Nous étions déjà réveillé mais n'étions pas sorti de nos perchoirs. Ni une ni deux, nous enfilons des vêtements, rassemblons nos affaires et débarquons sur le quai.

Les annonces pour la suite du voyage ne sont pas claires. Nous nous demandons comment nous allons parcourir les quelques 500km restants ... Personne en gare pour nous donner des indications ou répondre à nos questions.

Tous les voyageurs s'éparpillent dans la gare, a l'extérieur et dans la ville. Impossible de comprendre quoi que ce soit. Si ce n'est que personne n'a l'air particulièrement stressé. Cela finit de me convaincre que ça va bien se passer.

On demande de l'aide tout de même. Le monsieur nous indique que tout le monde est redirigé vers un train qui partira dans 1h30. Mais va-t-il jusqu'à Narvik ? Certainement ... Je vais regarder ... (Ouvre l'application) Oui il y va ! Parfait merci beaucoup !

Puisqu'on est coincé ici, on prend notre petit déjeuner tranquille aux abords de la gare. Ensuite on décide de se dégourdir les jambes jusqu'à un supermarché pour acheté notre déjeuner. Ils ont souvent de superbes bars à salade, bien composés et peu chers. Ça ne manque pas !

La ville de Boden est calme. Une petite ville paisible de province qui voit des dizaines de voyageurs investir ses rues, ses bancs et ses trottoirs.

Nous repartons finalement à 11h dans un train bien rempli.

J7
après-midi

Au début du voyage, le paysage se compose de tourbières encerclés de forêts plus ou moins touffues. La végétation est tantôt haute, tantôt très basse, tantôt dense, tantôt éparpillée. L'humidité ambiante se ressent rien qu'en regardant par la fenêtre. Et puis parfois, des petits lacs sortent de terre.

Plus nous avançons plus la terre s'élève au loin. Les montagnes se révèlent, emprisonnant d'immenses lacs. La neige apparaît sur les monts les plus éloignés.

Nous nous arrêtons à des gares de hameau. Quelques maisons sont dressées ça et là, dans leur grandiose solitude. Des voyageurs descendent, pour aller se perdre dans l'immensité des paysages.

Nous franchissons la frontière entre la Suède et la Norvège sous un abris. Il y en a beaucoup, pour protéger les rails et les trains des éboulements. Le train roule doucement, comme s'il ne voulait pas interférer avec le calme de l'extérieur.

Petit a petit le fjord se dessine. Un canyon annonce son arrivée. La pente est raide. Les maisons sont fondée sur pilotis pour se maintenir malgré la pente. Nous voyons d'abord le bout du fjord, l'endroit où la mer s'achève, enfin. Puis la langue de mer se dévoile au détour d'un pan de montagne, en sortant d'un tunnel. Énorme et tranquille, elle fend en deux la terre.

Quelques kilomètres encore dans ce train au ralenti et nous serons a Narvik, le point le plus éloigné de notre voyage.

J8

Au petit matin, la ville est encore sous les nuages. On est un peu déçu puisqu'un des intérêts de cette ville est de monter en haut de la montagne pour admirer la vue sur le fjord.

Nous décidons de descendre en ville pour visiter un peu. Les maisons sont plus hautes et plus grandes qu'en Suède. Tout est moins homogène. Les couleurs sont multiples, les formes également. La direction artistique norvégienne est plus flexible qu'en Suède apparemment !

Nous nous dirigeons doucement vers le musée de la guerre : Krigsmuseum.

Ce musée est cité pour son intérêt sur les blogs de voyageurs. A juste titre ! L'entrée du musée met directement dans l'ambiance avec une introduction réflexive sur la Neutralité d'un pays et la dualité Guerre/Paix.

La musée se décompose ensuite en trois phases : l'attaque des nazis, l'occupation nazie, la zona (zone réflexive et immersive questionnant les perspectives en temps de guerre).

Dans les prochaines lignes, je m'efforce de relater l'histoire telle qu'elle est décrite dans le musée. Ce n'est en aucun cas une prise de position.


L'ATTAQUE

Pour contextualiser, la ligne de train que nous avons pris pour arriver à Narvik est la "ligne du minerai". A l'époque, elle permettait de relier le Nord de la Suède (riche de minerai : fer, cuivre, etc.) avec un port proche pour exporter. Un accord entre les deux pays a permis la création de cette ligne.

Pour résumer, à la fin de la Première guerre mondiale, les Norvégiens croient en la paix durable. Ils voient l'avenir sans guerre. Le pays se déclare désormais neutre. Le pays est doucement démilitarisé, le budget de l'armée est amoindri.

Lorsque le parti nazi prend du pouvoir en Allemagne, ça commence à sentir le roussi. Les Nazis savent qu'un tel commerce opère dans le Nord de l'Europe. Les ressources qui y circulent sont convoitées parce qu'elles jouent un rôle pour la fabrication de bateaux, d'avions, de tanks et d'armes.

Aux aguets, les Anglais veulent protéger ce point stratégique du joug nazi. Ils bravent la neutralité de la Norvège, entrent dans le fjord et posent des mines pour dissuader les allemands de venir.

Le 9 avril 1940, les Nazis attaquent. La flotte anglaise est coulée ou chassée. Des négociations sont entamées avec les Norvégiens, mais en vain ... Les nazis attaquent finalement et débarquent facilement a Narvik.

Dès lors, la Norvège demande de l'aide. 24 000 soldats anglais, polonais, français (dont les chasseurs alpins) sont déployés en quelques semaines. Les nazis comptent 6 500 soldats sur le territoire. Le 28 avril, les forces alliées reprennent Narvik aux Allemands. C'est la première perte stratégique pour Hitler.

Les nazis réattaquent quelques semaines plus tard. Les forces alliés sont moins importantes puisqu'elles ont été mobilisées dans leur pays pour parer les attaques nazis. Le 10 juin, la Norvège capitule et le gouvernement déménage à Londres.

En tout, il y a eu 62 jours de guerre, 64 bateaux coulés, 8500 soldats morts, 86 avions crashés.


L'OCCUPATION

Elle prend place avec son lot d'ajustement : propagande, résistance, collaboration, contrôle de tous les secteurs d'activités (pêche, agriculture, industries et mines) mandatés pour venir en aide aux forces allemandes d'occupation.

Cette période difficile en Norvège se somme tout de même par un boom économique pour le business et les manufactures norvégiennes. En effet, les nazis ont besoin de ressources, de matériaux, alors ils payent, et ils payent bien.


Pour les nazis, ces terres du Nord sont inestimables pour trois raisons. La première est l'accès à des ressources naturelles. La deuxième est la création de bases navales et aériennes ouvertes sur l'Atlantique. Enfin, la dernière est nettement moins tangible. Pour Hitler, ces terres sont la "zone de la destiné". La population nordique représente la race aryenne par excellence. Son désir est de redonner naissance à l'Europe en la purifiant. La purifier signifie reproduire la race aryenne (nordique) dans le reste de l'Europe. Il rêve que les populations rejoignent le camp nazi en comprenant qu'ils ont un sang pur.


LA ZONA

Cette expérience immersive nous questionne sur les divers points de vue qui existent en temps de conflit. C'est un savant mélange de géopolitique, critique, histoire et philosophie. Le tout dans une superbe mise en scène pour s'efforcer de s'imaginer en situation.

Je n'ai jamais été aussi interpellée dans un musée. C'est assez bouleversant.

Pour retrouver un peu de légèreté et de hauteur sur ce fjord que a subi bien des attaques. Nous pensons à entamer l'ascension de la montagne de Narvik. Le temps s'est dégagé, c'est le moment idéal.

Après un petit casse-croûte improvisé, nous voilà en route. On passe d'abord par la station de ski qui dessert normalement le domaine en hiver. Puis on remonte tout là-haut par une piste rouge fort bien déneigée.

La randonnée est folle en paysage. Je m'émerveille a chaque seconde que ce soit avec la vue, la flore ou les ruisseaux. Quelques essais photos pourront vous permettre de comprendre la beauté de cette nature.

Nous ne montons pas jusqu'en haut parce que les nuages ont recommencé à grignoter le sommet. Pendant la descente, le soleil nous fait l'honneur de pointer le bout de son nez pour réchauffer l'air ambiant. C'est tellement agréable.

On finit par le coucher du soleil derrière les montagnes. Magnifique nature !

J8
soirée

Quelques heures passent depuis le coucher du soleil. Nous nous sommes restaurer en ville. Nous remontons tranquillement jusqu'à l'hôtel. La lune se lève doucement. Tout a coup, Romain s'exclame : "Oh regarde là-bas !" en montrant le ciel avec son index. Étonnée par cette excitation soudaine, je réponds un "Quoi ?" mi-laconique, mi-apeuré. Je tourne alors la tête dans la direction dans laquelle Romain est bloquée.

C'est alors que ce qui s'apparente à un nuage, m'apparaît comme une ombre dansante dans la nuit. Je comprends et prononce "Mais non ..!?"

Le rêve de mes parents, qui est devenu mien, vient de s'exaucer sous mes yeux. Des aurores boréales sillonnent le ciel. Les lumières de la ville ne nous permettent malheureusement pas de très bien distinguer leurs couleurs, mais elles sont bien là, apparaissantes, disparaissantes au gré de leur envie.

C'est un des plus beaux spectacles que puisse offrir la nature.

J9
matin

Nous repartons dans la matinée de Narvik, en remerciant cette ville pour tous les trésors qu'elle nous a offert.

Le chemin de fer est le même que celui avec lequel nous sommes venus. Seul la météo a eu le temps d'évoluer en deux jours. Plus nous nous enfonçons dans les terres, plus nous sommes entourés d'un épais brouillard, jusqu'à nous donner l'impression de voyager dans les nuages.

Juste avant de passer la frontière, nous retrouvons un peu de clarté. Ce paysage donne une dimension particulière aux petites maisons éparpillées. Tout ce qui est sous nos yeux semble invraisemblable.

J9
après-midi

Nous arrivons à notre prochain arrêt après deux petites heures de train qui nous paraissent passer en un clin d'œil. On s'habitue vite aux 8 heures de train finalement. Je n'ai même pas le temps de faire une sieste !

Le parc national d'Abisko a été déclaré comme tel en 1909. Ce qui en fait un des premiers parcs nationaux en Europe. Selon les saisons, il est possible de croiser la route d'élans, de reines, de lynx, de carcajou (sorte de petit ours) et de fauvette arctique.

Après un bon déjeuner à l'auberge - qui, soit dit en passant dispose de tout : chambre simple, cuisine partagé, boutique, bibliothèque, restaurants, sauna, etc. - nous entamons notre marche du côté du Canyon. Taillé par la rivière quelques milliers auparavant, le Canyon offre un repère pour les oiseaux. Des indications parsèment le chemin. L'eau est si limpide qu'on voit presque le fond, seul la lumière manque un peu. Le torrent se jette dans le lac en aval en formant un delta.

La suite de notre parcours nous fait traverser une forêt de bouleau ou champignon, baies et petites pousses prennent leurs aises.

Le temps est changeant mais le soleil reste timide, tant pis pour nous ! Nous faisons demi-tour pour rentrer à l'auberge. A un instant, quelque chose bouge non loin du sentier, un groupe de lagopède reste figé, regard fixé sur nous. Nous les observons a seulement quelques mètres. Ce n'est pas une espèce rare, mais c'est tout de même une chance de pouvoir prendre le temps de les regarder avant de reprendre notre route.

La journée ne fut pas particulièrement éreintante mais nous nous accordons un petit moment dans le sauna de l'auberge. Quel bonheur juste avant de dîner !

J10
matin

Ce matin les nuages recouvrent le ciel. Le temps d'aller prendre le petit déjeuner et la pluie tombe. Peu téméraires, nous décidons d'attendre un peu, voire de partir marcher dans l'après midi.

Seulement voilà, le soleil perce les nuages quelques dizaines de minutes plus tard. Il nous oblige à changer nos plans. Nous chaussons nos chaussures et partons pour gravir la montagne Njulla.

L'ascension nous paraît difficile après avoir randonné à Narvik sur une route/piste de ski. Ici, le sentier n'est aménagé qu'en de rares portions par des poutres en bois pour ne pas se mouiller les pieds dans les tourbières. Ça grimpe pas mal même si le dénivelé n'est que de 500 mètres. Heureusement, sur le chemin, nous croisons des petites plantes qui nous ravissent les pupilles. La vue se dégage également. Nous pouvons admirer le lac Torne träsk, le septième plus grand lac en Suède, et deuxième plus profond (198m). Ses rives que nous parcourions la veille s'éloignent en prenant de l'ampleur.

L'arrivé au sommet se fait sous un vent a décorner les boeufs ! Il y a un petit restaurant très bien aménagé. Nous y prenons une petite boisson chaude. Difficilement enjoués à l'idée de retourner braver les vents pour la descente, nous demandons le prix pour le télésiège retour : presque 20€. Nos jambes tiendront le coup pour le retour.

C'est parti ! L'heure du déjeuner nous motive a descendre au pas de course.

J10
après-midi
J10
après-midi

Après un début d'après-midi sous le signe du repos, nous retournons braver les vents vers le Canyon.

L'eau est toujours aussi limpide. Le torrent nous donne l'énergie nécessaire pour un bout de chemin, puis la même chose dans l'autre sens pour nous diriger jusqu'au sauna ! (Oui parce qu'ici ils ont un sauna a disposition pour les randonneurs et ça fait du bieeeeeeen)

Reposés, lessivés, décontractés, nous entamons notre popote dans la salle commune avec des restes de nourritures disponibles dans les placards en accès libre. On ne s'en sort pas trop mal sans avoir prévu notre coup. Merci aux voyageurs qui laissent derrière eux des provisions pour les moins prévoyants !

Entrée

Double soupe minute aux flocons de patate parsemé d'herbes

Plat

Pâte sauce à l'ail agrémenté d'un fond de pesto verde, avec son parmesan râpé

J11
matin

La matinée est pluvieuse, peu accueillante pour une dernière randonnée, nous conduis au Naturum, une petite maison dédiée au parc national.

A l'intérieur, les naturalistes se sont efforcés d'expliquer et de présenter les spécificités de la faune de la flore du parc en fonction des saisons. J'y ai entre autre appris que les reines grimpent sur les hauteurs des montagnes en été pour éviter les chaleurs de l'été et les touristes. Et également qu'en hiver, les élans se déplacent dans les pas des autres élans du troupeau pour économiser leur énergie.

A l'étage quelques photos de Samis sont exposés. Cet espèce de musée n'oublie pas de nous donner a voir les impacts du changement climatique sur le parc, avec certaines projections.

Il est temps de reprendre le train ! Cela nous paraît être une éternité sans avoir senti le roulis sur les rails. Prochaine escale : Gallivare

J11
après-midi

Nous arrivons à Gallivare dans l'après-midi, déjà désabusés de cette petite ville. C'est une cité dortoir, édifiée près des mines de fer et de cuivre présentes dans la région. Notre idée en venant ici, étant de visiter une mine de fer. Seulement voilà, les mines sont ouvertes aux visites qu'en été ... La ville n'a rien d'intéressant en soi.

Pendant une petite ballade dans l'après-midi, nous vient l'idée d'aller à Kiruna le lendemain, une autre ville sous l'emprise d'une mine.

Malheureusement, les visites programmées sont complètes ... Pensez à réserver en avance si vous voulez descendre à 1200 m de profondeur !

Notre sauveur sera le routard. Je commence à fouiller pour voir quoi faire dans les environs. Il y a une randonnée pas folichonne sur le domaine skiable de Gällivare ... un parc national pratiquement inaccessible en bus ... Ah ! Une petite ville qui vaut le détour du nom de Jokkmokk. Paisible, jolie, abritant un musée sur la culture Sámi. Des bus toutes les heures pour y aller. Ce sera notre point d'étape !

J12

Le bus pour se rendre à Jokkmokk traverse le parc national du Muddus, havre de paix pour la faune et la flore a l'entrée de la Laponie.

Après plus d'une heure de bus, nous voilà débarqués dans cette petite ville. Notre premiere étape est le musée qui décrit la culture Sámi. Jokkmokk se trouve sur le territoire des Sámi et a même une école pour les nomades.

Les Sámi sont les seuls indigènes en Europe (ce qui signifie qu'ils vivaient avant que des États établissent des frontières). Étant considérés comme peuple indigènes ils ont des droits dont celui de préserver leur culture.

Leur terre est la Laponie, entre la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie. Aujourd'hui, leur population est estimée à 115 000 maximum. En 1751, les frontières de la Laponie sont établies pour protéger les Sámi des pionniers qui chassent et pêchent sur leur territoire. Ils ont leur propre parlement en Suède, ainsi qu'en Norvège et en Finlande. Cette organisation est responsable de promouvoir la culture et de faire reconnaître les problématiques sociales.

Ils comptent huit saisons au lieu de quatre. Elles sont liées à l'élevage des rennes (voir photo). Autrement, ils vivent de chasse, de pêche, et de cueillette.

Leur maison traditionnelle est la hutte "kåta". Un grand foyer est disposé au milieu et ils vivent autour. Ils fument la viande et le poisson a l'intérieur.

Leur culture est immanquablement tournée vers l'artisanat. Ils manient toute sorte de matériaux : argent, étain, racines, cuir, bois et bois de cervidés. Les techniques artisanales sont transmises de génération en génération.

Les costumes sont individuels et permettent de montrer d'où ils viennent et qui ils sont. Leur style dépend également du genre, de l'âge, du statut marital et de leur établissement géographique.

Sámi du Nord
Sámi du centre
Sàmi du Sud

Après tant d'apprentissage, il est temps de se remplir la panse. Au menu se trouve une spécialité suédoise : un espèce de pain cuit a l'eau avec du porc dedans, a déguster avec du beurre et de la confiture de baie.

Une petite promenade s'impose autour du lac. Tout aussi calme que la ville.

Nous reprenons le bus en direction de Gällivare pour récupérer nos affaires et prendre le train de nuit.

Une surprise nous attend sur la route : un renne égaré, tranquillement fixé non loin de la route. Ouiiiii ! On en a vu un vrai !!!

J12
nuit

Notre train pour Sundsvall décolle à 20h. Nous arrivons à 5h du matin. A 19h50 nous sommes dedans, a 20h15 nos couchettes sont prêtes, et nous sommes préparés pour dormir. Aucune perte de temps pour avoir le plus de sommeil possible.

J13
matin

Cinq heures du matin sonne lorsque nous arrivons en gare de Sundsvall. Une longue journée nous attend. Nous avons 19 heures devant nous pour visiter cette ville avant de repartir pour le Sud.

La première des choses a été d'essayer de se rendormir un peu dans la gare chauffée. Malheureusement, ça ne fonctionne pas ...

La fraîcheur de l'air nous saisit un peu en mettant le nez dehors. Ça devrait nous réveiller. Le soleil est en train de se lever. Par contre c'est dommage, une foule d'industrie et un gigantesque pont nous barre la vue sur l'horizon vers l'Est ... Sympa cette ville côtière !

Nous attendons de voir pointer les premières lueurs en faisant des allers-retours sur le quai. Entre-temps nous faisons connaissance avec un super dragon et d'autres sculptures plus ou moins douteuses.

Hop ! Hop ! Hop ! Allons nous réchauffer en nous restaurant. Nous traversons la ville en rencontrant les autres membres de la famille du dragon. Très belle ville dont les bâtiments de style Renaissance donne un aspect de Disneyland.

Le petit-déjeuner s'étale en longueur afin de bien nous réchauffer et de boire un maximum de thé brûlant.

Le soleil a commencé à réchauffer l'air. Pour ne pas refroidir, nous décidons d'aller à l'observatoire en hauteur dans le parc Norra Berget. Cette parcelle de ville est protégée. Certains habitations sont là, un musée également, une tour qui sert d'observatoire. C'est comme une ville de campagne dans une ville. C'est assez étonnant. En tout cas, le calme est de mise ici. Des petits oiseaux, des joggeurs, quel paix !

Le point de vue est assez chouette pour voir l'étendue de Sundsvall et les industries au loin, ouvertes sur le Golfe de Botnie. Ça a l'air assez monstrueux ce qui s'y trame là bas.

Nous redescendons pour espérer trouver l'hospice à l'Église. Malheureusement, cette dernière est fermée ... Comme toutes les églises que nous souhaitons visiter depuis quelques jours ... Très bien ! Notre prochaine étape est le musée. Ces expositions sont diversifiées. Deux d'entre elles sont consacrées à l'histoire de la ville et de sa construction. Le reste est tourné vers de l'art. La majorité des descriptifs sont écrits en Suédois sans traduction. Mais l'aménagement et les expositions sont tout de même intéressantes.

D'ailleurs le musée a été aménagé dans un ancien entrepôt utilisé à l'époque pour stocker les marchandises. Ce site a été magnifiquement réhabilité.

Sundsvall est une ville qui a grandi grâce à son port. Il en fait un centre industriel, commercial et de communication.

Autre fait à noter, en Juin 1888, un grand incendie se déclare en pleine ville. Il se propage facilement parce que toutes les maisons sont principalement construites en bois. Il a laissé 90% de la population sans toit. Après cela, toute la ville a été reconstruite en pierre pour éviter d'autres problèmes de ce genre. Ce qui explique que la ville soit restée dans un style Renaissance.

Une petite surprise nous attend dans le hall d'entrée lorsque nous sortons du musée : un concert de musique gratuite du conservatoire de la ville. Quel beau moment de douceur et de partage.

La faim creuse, une petit passage au supermarché et nous avons de quoi déjeuner au soleil avec vue sur le canal !!

J13
après-midi

Estimant avoir fait le tour de Sundsvall, nous souhaitons explorer plus loin. Le Routard parle d'une île couverte de forêt et de petites plages accessible en bus : Alnön. C'est parti !

Sur la route nous longeons les industries dont une scierie d'une taille incroyable. Les troncs sont entassés. Une fois séparés de leur écorce, ils sont de nouveau rassemblés et arrosés à grandes eaux. Les écorces ont l'air d'être broyées et mise de côté. S'en suit divers traitement et hop ! Les troncs se sont transformés en poutres homogènes et empilées.

Quelques kilomètres plus loin, le bus nous dépose à un arrêt qui n'en a pas l'air, en pleine forêt. Quelques maisons sont visibles au loin. En traversant une petit forêt, nous trouvons un petit paradis. Les Suédois aiment se retrouver sur les plages de cette île l'été pour profiter du soleil et se baigner. Je peux comprendre, c'est agréable de ne plus avoir d'industrie dans le champ de vision et d'apprécier le silence de la nature.

On se repose, on recrée la petite sirène de Copenhague (voir J3), on profite un peu avant d'y retourner.

Sur le chemin du retour, un chevreuil nous croisons la route d'un chevreuil curieux de nous voir arriver à pied dans sa forêt.

Nous avons encore 6 heures a tuer avant notre train ... Nous enchaînons les bars, restaurants (même McDo) pour trouver de la chaleur, des prises électriques et du wifi en attendant.

J14

Apres une nuit mouvementée dans un train de nuit sans couchette, nous arrivons à 11h a Malmö. C'est la dernière ville que nous visitons.

La chaleur refait surface. On se dirige vers l'éco-quartier de Malmö : Västra Hamnen. Il fonctionne à 100% avec des énergies renouvelables. Non loin se trouve la tour Turning Torso, réalisé par un architecte espagnol. La rotation de la base en haut est de 90°. Elle est visible partout dans la quartier puisqu'elle est la tour la plus haute, qui perce la skyline de Malmö.

Nous nous installons dans un parc, au bord de l'Øresund, cette langue de mer entre le Danemark et la Suède.

Après un temps calme pour profiter du calme du lieu, nous rendossons nos sacs et partons vers le centre-ville. Tout d'abord, le château se dresse devant nous après être passés par le marché aux poissons.

Nous nous enfonçons dans la ville et passons par les places mythiques de cette ville sans oublier l'église.

Bien que nous soyons moins fatigués, la jauge d'énergie n'est pas pleine. Vers 17h30, nous nous arrêtons dans un bar pour boire un coup a l'horaire suédois. Une petite pizza par la suite et nous allons nous installer dans la gare pour attendre notre train de nuit pour Hambourg. L'objectif est de ne pas s'endormir avant 23h55.

J15

Nous arrivons à Hambourg sans encombres, après avoir testé une petite dizaine de position pour trouver le sommeil sur un siège de train.

Notre train en direction de Cologne est dans 1h. Il est bientôt 8h, nous prenons notre petit déjeuner dans la gare.

Le train Hambourg-Cologne s'arrête à Münster et sans crier gare, une annonce nous avertit qu'il n'ira pas plus loin faute de personnel ...

Le prochain train pour Cologne est annoncé dans 30 minutes.

Ce qui nous permet d'avoir tout de même notre correspondance.

Mais ça c'est sans compter un retard sur le train de substitution ... le contrôleur nous annonce que le train pour Bruxelles ne nous attendra pas ... Formidable ! Nos chances d'arriver a Lyon ce soir s'amenuise.

Nous arrivons enfin a Cologne avec plus d'une heure de retard ... Notre correspondance pour Bruxelles nous passe sous le nez ...

Il y a un train Cologne-Bruxelles dans une heure. Mais tous les trains Bruxelles-Lyon ne sont plus disponibles ou payants ensuite.

Au bureau de la DB (service de transport allemand), on arrive à avoir un train gratuit Bruxelles-Lyon pour rentrer chez nous, le lendemain. Il nous faut réserver un hôtel, qui nous sera rembourser par interrail.

En tout cas, les abords de la gare de Cologne ne sont pas très accueillants. Cette grande cathédrale qui se dresse a la sortie est écrasante. Le monde, le bruit, la chaleur ... C'est bof tout ça.

On embarque finalement direction Bruxelles.

J14
soirée

Nous arrivons exténués a Bruxelles. Une bonne douche s'impose apres 3 jours en train de nuit.

Puisque le destin nous invite à visiter Bruxelles allons-y !

Le Manneken Pis nous offre un striptease pour l'occasion. Nous n'avions pas réussi à avoir de frites a l'aller, nous nous faisons du coup plaisir à Fritland.

Quelques pas dans les rues bondés, les galeries, les places de cette capitale et nous atterrissons sue la grand place où se joue un concert en plein air. Décidément, quelle chance !

La fatigue que nous trainons comme un boulet a raison de nous et nous rentrons gentiment dans nos pénates.

J15
matin

Pas le temps de faire de vieux os a Bruxelles, notre train nous attend à 8h pour notre dernière étape.

Pendant 15 jours, nous avons parcouru environ 8360 kilomètres en train, traversant 5 pays (France, Belgique, Allemagne, Danemark et Suède) pour en atteindre un 6ème : la Norvège. Cela nous mène à presque 4 jours passés dans 18 trains différents pour visiter 9 destinations. Sans compter les heures de bus, de bateau, etc.

Nous avons parcouru la sécheresse française, pour arriver aux grandes étendues belges. En Allemagne, les champs se sont succédés. Plus haut nous avons trouver la Baltique est ses paysages verdoyants. Les forêts et les marais, ont progressivement laissé place aux lacs, puis aux montagnes. Notre voyage est arrivé à son point le plus éloigné lorsque nous avons rejoint la Norvège et ses fjords.

Nous avons apprécié la convivialité belge autant que les plats typiques allemands. Confrontés à la discipline danoise, le capharnaüm de Stockholm nous a frappé de toute son effervescence. Les randonneurs nord-européens nous ont accompagnés dans les contrées plus au Nord. Nous avons été parfois étonnés devant l'âge des voyageurs, énormes sacs sur le dos, bâtons de marche apparent. Le tempérament plus froid des scandinaves s'est vu adoucir par le contact facile avec les autres touristes tardifs.

Interrail m'a permis de confirmer à quel point il est facile de voyager en train en Europe, à condition de ne pas enchaîner trop de correspondances. L'avantage est la rapidité et également le fait qu'on puisse jouir d'une totale liberté d'activités tout en se déplaçant. Voir défiler les paysages est également un plaisir de tous les instants. Les créatifs adoreront s'imaginer des formes, des musiques, des odeurs, des sensations rien qu'en plongeant leur regard par les fenêtres.

Les trains de nuit sont préférables en couchette, même si divers stratagèmes ont été validés pour dormir assis. Le seul bémol c'est l'impossibilité de s'établir quelque part plus de deux nuits, à moins de vouloir privilégier d'en voir moins mais mieux. Bien qu'il me paraisse assez aisé de s'imprégner de l'ambiance d'une ville, ce serait mentir que de dire que nous avons tout vu des différentes destinations.

Pour voir plus loin, cette aventure m'a donné envie de découvrir le Danemark et de redécouvrir les fjords norvégiens jusqu'au Cap Nord. Je pense que le train sera un de mes premiers choix pour me déplacer en vacances désormais. L'essayer c'est l'adopter.

A votre tour !