Pour notre dernière journée, les jeunes propriétaires de l'auberge nous ont servies le meilleur petit déjeuner de notre séjour. Certes, ce n'était pas composé d'ingrédients typiques, mais il était complet.
Un homme rencontré à Rila nous avait parlé du "Free Sofia Tour". Cette association existe depuis 7 ans. Elle propose des visites gratuites ou payantes dans Sofia sur divers thèmes : les vestiges du communisme (Communist Tour), le patrimoine et la culture bulgare (Culture Tour), les édifices présents à Sofia (Sofia Tour). Ces visites sont faites par des étudiants énergiques, attentionnés et bilingues, voire trilingues.
Nous avons choisi de nous intéresser à la culture bulgare le matin et de revenir en fin d'après-midi pour en apprendre plus sur les monuments principaux à Sofia. La visite a commencé par le petit déjeuner typique. Nous avons goûté deux boissons : l'ayran et la boza. La première vient de Turquie. C'est une sorte de yaourt liquide que tous les Bulgares adorent. Ce laitage est fait à partir de lait de vache fermenté par une bactérie propre à la Bulgarie. Son goût n'est pas dérangeant, bien qu'un peu salé. La boza en revanche n'est pas aimé de tous les Bulgares. Soit on l'aime, soit on la déteste. Elle est faite à partir de farine fermentée. La boisson en elle-même ne donne pas forcément envie. Elle est de couleur marron et est un peu pâteuse. Pour ma part, ce n'est pas mon dada. Pendant cette dégustation, il y avait également une patisserie typique faite de pâte feuilletée et de fromage. Nous avions déjà goûté et nous aimons bien, mais avec modération. Il faur savoir que les Bulgares peuvent manger du fromage à tous les repas. Ils en mettent dans presque tous les plats. On s'y fait.
Nous sommes, ensuite, entrés dans un musée pour que la guide nous dévoile les secrets des costumes traditionnels. Les robes et les habits pour homme sont ornés de broderies. Chaque dessin et chaque couleur a sa signification. Par exemple, si sur un costume, deux maisons sont brodées, cela signifie que la femme ou l'homme a deux enfants. Au niveau des couleurs, le vert se rapproche du travail dans les champs, tandis que le rouge évoque un métier dans l'administration. A l'époque, en regardant les vêtements, tout le monde savait quelques éléments de la vie des autres. Les tapis sont aussi des pièces traditionnelles. Ils ont été importés par les Turques. C'est un signe de richesse. Généralement, les tapis se transmettent de génération en génération.
Le tour comprenait également une dégustation de rose. En effet, il y a énormément de champs de rose en Bulgarie. L'huile des pétales de rose est utilisée dans les cosmétiques. Les roses sont aussi utilisées pour parfumer le thé. Cependant, le "Tea house" où la guide voulait nous emmener était fermé ... Dommage !
Nous avons donc poursuivi notre chemin pour aller dans un parc. C'est ici que les instruments de musiques bulgares nous ont été présentés. Je n'ai pas très bien retenu cette partie de la visite puisque je n'ai pas tout compris. Il y a trois instruments de la culture bulgare : une sorte de cornemuse, une flûte et un violon. Tous ont leur sonorité propre. Après cette présentation, nous avons bien entendu appris deux danses bulgares au rythme de la musique. Une en duo dans laquelle une garçon et une fille danse face à face selon des mouvements spécifiques. A l'époque, cette danse permettait à certains jeunes hommes de conquérir une demoiselle. A la fin de la danse, si la fille avait été conquise, elle pouvait donner la fleur qu'elle avait dans ses cheveux au garçon en signe d'engagement. L'autre danse, aussi rythmé se danse en cercle, sauf qu'il n'est pas fermé. Dans les croyances bulgares, seul Dieu incarne la perfection, or un cercle fermé est une forme de perfection. Ainsi, les danseurs ne fermaient jamais le cercle, parce qu'ils n'étaient pas parfaits. Cette danse de groupe est entraînante et favorise le rapprochement puisque tout le monde se tient par la main. Pour nous récompenser d'avoir bien danser, nous avons pu goûter la Rakya, le fameux alcool bulgare. Il atteint entre 40 et 60 °. Servi dans un petit verre à shot, il se sirote patiemment, généralement à l'apéritif.
Pour finir, Viki, notre guide, nous a présenté une coutume bulgare. Nous avions remarqué que dans certains arbres, des bracelets rouges et blancs étaient accrochés. En fait, ce bracelet s'appelle le martenitsa. Il est composé de deux fils, un blanc qui est sensé apporter la bonne santé et l'autre rouge qui éloigne les mauvais esprits. Ce bracelet est vendu en masse le 1er mars de chaque année. Tout le monde en achète pour en offrir à ses proches comme porte-bonheur. Cette journée signifie l'entrée dans le printemps pour eux. Les arbres sont aussi parés de ces bracelets pour qu'ils soient en bonne santé et donnent plus de fruits.
Nous avons remercié Viki et nous sommes parties vers la Cathédrale Alexandre Nevski. Cette édifice trône au milieu d'un carrefour pavé. Un petit marché aux puces est installé dans un parc devant cette édifice. Nous avons acheté quelques souvenirs dans ce marché aux puces. Il y avait plusieurs étales avec des peintures, des icônes, des martenitsas, des magnets, etc. A notre plus grande surprise nous avons également trouvé des objets datant de l'ère communiste et des objets nazis. Nous n'avons aucune explication quand à la vente de ces objets assez spéciaux.
Nous nous sommes installées à la terrasse d'un café dans un parc pour profiter d'un moment de calme l'après-midi.
Vers 18 heures, nous sommes retournées au point de rencontre du Sofia Tour. Pendant deux heures, une autre guide, Alissa (voir La Bulgraffie de Jeanne), nous a présenté les principaux édifices, monuments et vestiges présents dans la ville de Sofia. Des anciens bâtiments construits sous l'ère communiste, aux églises orthodoxes, en passant par les ruines romaines, le tour mêlait histoire et architecture. Nous avons appris énormément sur la Bulgarie.
Un autre jeune était dans notre groupe de visite. Nous avons fini la soirée tous les trois par un restaurant servant la fameuse Moussaka. Puis nous sommes allés dans un club histoire de finir notre voyage en Bulgarie en vivant une nuit bulgare typique.