A la découverte du Vietnam

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Me voilà trois mois au Vietnam. Je vais vivre à Can Tho et parcourir le pays dans le cadre d'un stage pour la préservation de l'environnement et la gestion des déchets dans le Delta du Mékong.
Du 25 janvier au 27 mars 2020
9 semaines
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Publié le 25 janvier 2020

Je pars aujourd'hui pour le Vietnam. C'est la première fois que je voyage en Asie et j'en suis toute excitée !

Je ne saurais pas expliquer pourquoi mais je sens que je vais m'y plaire. Ma famille paternelle a une histoire avec le Vietnam. Ça me remplit de joie de pouvoir fouler les pavées derrière les pas de mon grand père et de ma grand mère. Ce n'est pas pour rien que je voulais trouver un stage de ce pays. Ma détermination a payé.

Très apaisée à l'idée de faire ce voyage, nous sommes partis tranquillement vers l'aéroport avec ma mère. Si tranquillement que nous sommes arrivés bien en avance à cause d'une erreur de GPS.

Un petit ennui à l'enregistrement. L'informatique n'a rien trouvé de mieux que d'enregistrer mon nom et mon prénom dans le désordre complet. Ça passe pour l'aller mais je vais devoir aller au comptoir Vietnam Airlines pour changer cela pour le retour en arrivant.

Nous avons le temps de boire un coup, manger un petit en-cas et vient le temps des au revoir. On se revoit dans moins de deux mois maman ! Je pourrais alors te faire découvrir mon petit paradis vietnamien avec Papa.

J'embarque et c'est parti ! On me dit dans l’oreillette que le temps de vol est estimé à 10h50. Le commandant de bord prévient qu'il y aura des turbulences. Chouette ! Je dois être la seule folle à adorer ça. Cerise sur le gâteau, il n'y a personne à côté de moi. Ça annonce un bon dodo !

A demain en terrain vietnamien !

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C'est sous une chaleur écrasante et humide que nous débarquons. Il n'est même pas 7h. Mes cernes et mes pas nonchalants en disent long sur la "nuit" que je viens de passer.

Un petit tour de bus, la douane, ma valise et je file changer de l'argent pour me prendre une carte SIM. Je fais le tour de l'aéroport pour trouver le comptoir Vietnam Airlines. Finalement la dame me dit qu'il faut que j'aille voir au bureau en ville ... C'est pas gagné avec cette histoire ! Comme je connais l'aéroport à force de le parcourir je me dirige vers les bus illico presto. C'est parti ! Une jeune femme me demande mon arrêt et me dit qu'elle me préviendra. Ce stress en moins, je profite donc pleinement du spectacle. C'est une valse de scooters surchargés. Mon cœur a bondi plusieurs fois à l'idée qu'ils puissent se faire percuter.

L'heure de descendre arrive. Je ne sais pas où je suis. Je ne me repère pas du tout. La dame du bus m'a indiqué la direction opposée à mon auberge. Je lui fais confiance mais je me rends vite compte que ce n'est pas ce chemin. Demi tour ! Je dois en plus remercier poliment mais fermement tous les moto-taxis qui me proposent leur aide.

J'arrive enfin dans ce havre de paix en bambou, Nguyen Shack. L'accueil se fait aux petits soins. On me fait asseoir et on me sert une bonne citronnade qui me requinque. L'un des deux de l'équipe m'explique les lieux à voir dans la ville. Il est Jamaïcain et parle un français parfait. Ça tombe bien, mon cerveau est en panne. Il m'apprendra le soir lors d'une discussion qu'il a voyagé dans pas moins de 70 pays différents, surtout en Amérique, en Europe et en Asie. C'est au cours d'un voyage de deux ans en France qu'il a appris le français. Il est impressionnant. Sa prononciation est parfaite.

Avant de sortir en ville, je rêve de faire un somme. Ça tombe bien, ma chambre est déjà prête ! Je me réveille deux heures plus tard. Le corps en sueur. Quelle bonne humidité ! J'enfile mes chaussures et mon masque et c'est parti. Le hasard me guide vers le parc ou je suis arrivée plus tôt, puis vers le marché Ben Thanh. Il est le plus vieux et le plus grand des marchés couverts de Ho Chi Minh-ville. Malheureusement pendant la fête du têt (nouvel an lunaire), beaucoup de boutiques sont fermées, voire même toutes les boutiques sont fermées. Ce qui n'empêche pas de profiter du lieu. J'y achète un masque en tissu d'inspiration très kawaï. Je le mettrai demain après l'avoir lavé.

Mes pas m'ont ensuite menés vers le musée de la ville de Ho Chi Minh. Je n'y suis pas allée pour cause de fatigue intense. Je n'aurais pas retenu grand chose ! J'ai profité de l'ombre d'un parc juste à côté pour me reposer un peu. Et en ce premier jour de l'année 2020 (calendrier lunaire), année du rat, j'ai croisé mon premier rat dans ce parc. Un rat énorme en plus ! Espérons qu'il me portera chance ...

Un vendeur de noix de coco est arrivé et m'a proposé de boire un bon jus de coco bien frais. Je me suis laissée tenter pour me faire oublier cette image du rat ! C'est vrai que ça fait du bien.

Requinquée, je me suis dirigée vers le palais de l'indépendance. L'intérieur est parait-il, fort beau. Personnellement, l'extérieur ne m'a pas donné envie d'entrer. Tiraillée par ma fatigue, mais aussi par la faim, je me suis mise à la quête d'un endroit où me restaurer.

Le guide du routard en main, je pars à la recherche de bons petits restaurants de quartier. Malheureusement, la plupart sont fermés pour cause de vacances. Les Vietnamiens profitent de la fête du têt pour se retrouver en famille, retourner dans leur ville natale et prendre des vacances. Un peu déçue je me retrouve dans un restaurant attrape-touristes : Nha Hang Ngon. La déco est néanmoins très rafraîchissante. Des plantes grimpent et sont suspendues dans tous les sens dans des grandes salles aérées. Le menu est aussi long qu'un livre de poche. Il y en a pour tous les goûts. Je me laisse tenter par une soupe avec des nouilles et du porc accompagnés d'un thé au lotus, histoire de m'hydrater au maximum. La cuisine est très bonne et les serveurs sont tous aux petits soins.

Je reprend ma route pour enfin découvrir la fameuse cathédrale Notre Dame dont le style est sensé s'inspirer de celle de Paris. Je vous laisse juger par vous-même. C'est une jolie construction mais il n'y a rien de grandiose. Elle est fermée aux visiteurs pour cause de rénovation. Je ne pourrais l'admirer que de l'extérieur ... Pour la petite histoire, sa construction fut achevée en 1880. Ses deux clochers étaient un moyen de se repérer à l'époque, avant que les immeubles n'envahissent la ville.

Juste à droite de cette Cathédrale se trouve un autre édifice célèbre : la poste centrale. Son architecture coloniale est restée intacte et revête tout le savoir et le style de Gustave Eiffel. Il a travaillé à la réalisation de la charpente métallique. Achevée en 1891, elle garde tout de son style d'antan. Le simple fait de franchir ses portes vous fait remonter le temps.

Ce bâtiment est pour moi primordial dans la visite de Ho Chi Minh-ville, puisque mon père me raconte depuis des années que mon grand-père a été photographié devant cette poste, au siècle dernier. En arrivant devant, je suis donc éprise d'une étrange sensation : suivre les traces de mon grand-père que je n'ai jamais connu. Mon père m'a d'ailleurs envoyé quelques anciennes photos de son paternel au Vietnam. Pour marquer cette première découverte et ce premier bond dans le temps, je décide d'acheter des cartes postales. Manque de bol, la poste ferme déjà. Je reviendrai demain les écrire et les poster.

En longeant la poste je tombe sur une petite ruelle qui ressemble à une rue d'antiquaire et de vente de bibelot à ciel ouvert. Le charme de cette ruelle attire du monde. C'est la farandole des photos souvenirs dans tous les sens. Les gens se prennent en photo avec tout et n'importe quoi. Je n'ai jamais compris ce genre de comportements et je m'en amuse avant d'en être exaspéré. Du coup je me prête au jeu.

Je reviens sur mes pas pour aller voir ce qu'il se passe de l'autre côté de la poste centrale. J'emprunte alors la rue Dong Khoi, aussi appelée "le times square" vietnamien. C'est inscrit sur les illuminations. Cette rue rejoint la Cathédrale avec le bord de la rivière Saigon. A cette heure-ci (18H) c'est surtout la course poursuite entre les voiture et les scooters.

Je change de rue pour moins respirer la pollution. Je me retrouver alors nez-à-nez avec l'Hôtel de ville, connu pour son architecture de style coloniale et la statue de Ho Chi Minh trônant au début d'une longue rue piétonne. C'est l'avenue Nguyen Hue, comparée aux champs Élysées français (après Times square, ça fait la paire). Pour la fête du têt tout est décorée et illuminée. J'arrive au moment où la musique commence à retentir, des jeux de lumière se mettent en marche. Quelle heureuse coïncidence ! Je profite du spectacle émerveillée. Tout le long de l'avenue ont été monté des décorations, des structures, des compositions pour fêter l'année du rat. C'est joli, mai je n'arrive pas à en profiter pleinement tellement il y a de monde. La foule piétine et se bouscule. Je sors donc de là pour admirer les décorations à l'extérieur du périmètre. J'y gagne de l'espace et des spectacles musicaux de rue. Je descends les 750m d'avenue tranquillement, en profitant de l'ambiance festive de ce lieu spécial, cerné de grandes tours et hôtels.

Je me retrouve alors au bout de l'avenue, avec devant moi, le fleuve Saigon. Enfin, une route et derrière le fleuve. Il me faut traverser cette marée de voiture et de scooter pour apprécier la fraîcheur des quais. Ma tactique a consisté à attendre que des Vietnamiens entament la traversée pour les suivre en file indienne. Nous nous sommes faufilés ainsi entre les automobilistes qui ne s'arrêtent pas, faute de feu de signalisation. cette route n'est tout simplement pas faite pour être traversée. Et le policier qui se trouve sur un côté de la route, je me demande à quoi peut bien consister son travail dans cette cohue. Enfin, me voilà sur la rive du fleuve Saigon. Malgré la pénombre je discerne des déchets flottés et une couleur assez peu inspirante. L'air frais s'engouffre dans mes vêtements et me rafraîchit pour mon plus grand bonheur.

Après quelques minutes de pause sur un banc, je revient sur mes pas, brave de nouveau cette marée dangereuse et décide de retourner dans le quartier où je vis. Sur ma route, des dizaines de vendeurs de rue proposent de la nourriture. S'engage alors un combat entre mon ventre et mon cerveau. Le premier me crie de prendre quelque chose et le second, prit de panique devant le manque d'hygiène n'ose plus dire un mot. Ils sont tellement nombreux que mon ventre l'emporte. Je choisis un espèce de chausson fait avec un pain très blanc et maintenu au chaud dans une cocotte. Les premières bouchées sont étonnantes. Je ne reconnais aucun aliment. Surement, de la viande, de l’œuf, et autre chose de couleur orange ... Le genre de repas que tu manges accompagnés d'un smecta, au cas-où ! Les bouchées suivantes ne sont pas fameuses, et la surprise a fait place au dégoût. Je mange les 2/3 et jette le reste ... Je pars maintenant en quête d'un restaurant proposant un bon plat de riz, histoire d'éviter tout désagrément.

A force de tourner dans le quartier routard, je tombe sur un petit restaurant dans une rue perpendiculaire à la rue principale. Pour vous expliquer, le quartier routard, c'est le quartier qui bouge le plus à la nuit tombée : boite, restaurants, bars, musique à gogo. Et dans les rues perpendiculaires, plus feutrées et étroites se trouvent des petites restaurants qui valent le détour, ainsi que des salons de massage, des entrées de maisons avec l'autel religieux sur le palier. C'est toute une atmosphère qui s'est installée dans ces ruelles étroites.

Je rentre dans un restaurant qui ne paye pas de mine. La cuisine ouverte me plait et la gérante est très souriante. Elle me propose de partager ma table avec un monsieur qui est déjà installé. Il est d'accord ! Je commande une bonne assiette de riz aux œufs qui font en bouche. Jamais je n'aurais cru avoir autant de saveur en bouche avec un simple riz aux œufs. Je profite de ce repas pour lancer la discussion avec cet inconnu en face de moi. Il est suédois et travaille au Cambodge, à Phnom Penh. La fin de son visa cambodgien l'a contraint à venir visiter Ho Chi Minh pour le renouveler. Il retourne donc bientôt à Phnom Penh pour y travailler. Je lui raconte aussi ma vie et nous nous quittons, ravis d'avoir partagé ce moment.

Il est l'heure de rentrer et de dormir. Je retourne à l'auberge et discute un peu avec l'équipe sur le thème de l'environnement dans le cadre de mon travail et de mon mémoire. Je réalise que le projet porté par Nguyen Shack à Can Tho va être vraiment intéressant dans les paroles de Sun, un guide touristique. Sur ses paroles, je leur souhaite une bonne nuit et je vais me coucher.

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Publié le 27 janvier 2020

Ce matin je rencontre enfin le gérant de Nguyen Shack, pour qui je vais travailler quand je serais à Can Tho. Nous discutons un peu pour faire plus ample connaissance alors que je savoure le petit déjeuner qui m'a été servi.

Je pars un peu tard en ville après avoir travaillé à l'auberge pour préparer mon futur terrain. Mon itinéraire est très vaste pour la journée. Il y aura beaucoup de marche pour découvrir les coins de Ho Chi Minh-ville que j'ai loupé la veille. J'adore marcher d'un point 1 à un point B pour découvrir un lieu. Selon moi il n'a rien de mieux pour faire des découvertes improbables qu'on n'auraient jamais cherchées. C'est également un très bon exercice pour entraîner son esprit à se diriger et se repérer sans avoir les yeux river sur le GPS de son téléphone. C'est comme cela que je fus surprise par l'étrange gestion des fils électriques de ce côté là de la ville.

Le premier arrêt est la pagode Xa Loi. C'est la première pagode que je visite. Je suis complètement émerveillée par ce lieu. Ca peut paraître un peu nunuche mais j'ai demandé si je pouvais rentrer à l'intérieur. Les couleurs sont magnifiques et le bâtiment est assez imposant. Je suis d'autant plus happé par le lieu parce que j'ai lu son histoire. Construite en 1956, elle joua un rôle important de contestation pendant la guerre du Vietnam. Au début des années 1960, elle a également été le foyer d'opposition à la politique du président Diem. De nombreux fidèles de ce lieu, appelés bonzes, se sont immolés par le feu pour protester contre les mesures anti-bouddhistes mises en place. La plus célèbre de ces immolations est celle du bonze Thich Quang Duc en 1963. L'image de cet homme a fait le tour du monde, le visage calme, assis en tailleur au milieu de la rue, assaillit par les flammes. Et c'est maintenant que mon paragraphe sur "se perdre en ville, c'est trop bien" prend tout son sens. En marchant vers la pagode, je suis tombée par hasard sur un site qui rendait hommage à un homme. Je ne savais pas qui c'était ... Il y avait des fleurs partout, une statue en bronze de très grande taille de cet homme, entouré par des espèces de flamme, le visage serein. Derrière était dessiné une frise représentant un homme en train de brûler entouré d'hommes en tunique et des policiers. Je n'avais aucune idée de ce que je venais de voir. c'est en lisant l'explication du routard sur la pagode Xa Loi que je réalisa.

Mon petit tour terminé, je reprends la route vers l'église Tan Dinh qui attire mon attention sur le plan qu'on ma donné à l'auberge parce qu'elle est dessiné en énorme. Rien de particulier sur la route ... J'espère juste que cette église vaut le détour parce que ça fait une trotte quand même. Ca ne loupe pas ! C'est le fou rire lorsque j'arrive devant l'église. Je ne m'attendais pas du tout à ce spectacle d'une espèce d'église de Barbie. Étonnante découverte ! En plus, c'est l'heure de la messe et les cloches sonnent. C'est parfait. Plus loin se trouve le marché couvert Tan Dinh. Rien qui sorte de l'ordinaire pour un marché.

Refaite de ce spectacle, je reviens vers le centre ville en passant par un parc. On oublierait presque qu'on est entouré par des rues extrêmement passantes. On en oublierait presque les klaxons incessants des automobilistes. Les arbres sont très impressionnants. Un peu plus loin, je tombe sur rond point plutôt original. C'est un rond point avec une grande étendu d'eau. Jusque là, tout va bien. Mais il y a des ponts et des fleurs dessus. Ce qui invite les gens à venir dessus pour prendre des photos, au milieu de la circulation. Personnellement, je trouve cela spécial.

J'arrive enfin à la poste centrale dans laquelle je rentre pour écrire et poster mes cartes postales achetées la veille. J'avoue ça fait quand même quelque chose de poster son courrier dans une telle poste, remplit d'histoire. Le courrier arrivera dans deux semaines en France ! Faut pas être pressé. Je me suis rendue compte que quand tu partais en voyage avant, sans portable, tes proches avaient des nouvelles de toi a des semaines de décalage. Il ne faut pas angoisser.

Après ce petit arrêt, j'ai descendu le Times square vietnamien. Je me suis arrêtée acheter des crêpes de bananes à une vendeuse de rue devant le magasin Gucci ... Situation assez cocasse. J'ai continué mon chemin, trop contente d'avoir acheté ce qui me servira de dessert un jour ou l'autre.

Et le voilà ! Le théâtre municipal ! Il ne paye pas de mine mais son architecture datant de la Belle Epoque est très riche. On se croirait devant un monument parisien. Juste au pied des marches, des personnes dansaient sur une musique enjouée. Quelle belle ambiance ! Je reste un peu pour profiter du spectacle. J'ai voulu m'y joindre, mais c'était une danse qu'il fallait faire en couple et j'étais toute seule ... Un peu plus loin se trouve la mosquée indienne. Cachée entre les grands hôtels de la ville, elle est surprenante et son calme est salvateur dans toute cette agitation urbaine. Elle fut construite pendant la colonisation par et pour les indiens musulmans. Aujourd'hui ils sont quelque milliers au Vietnam. Beaucoup sont partis à la suite de la chute de Saigon, en 1975.

Déjà le soleil commence à décliner et le ciel se pare de jolies couleurs. Sans me hâter je me dirige vers un des plus beaux panorama de la ville. Je traverse les rues et les ruelles, me repérant maintenant quasiment à la perfection, toujours en étant émerveillée par certains particularités culturelles. Comme ces garages à motos et scooters dans les rues adjacentes de l'avenue Nguyen Hue. Je passe également devant le marché Ben Tanh, dont je n'avais pas photographié la façade la veille.

J'y suis ! Un panneau à l'entrée précise que les clients doivent observer un dress code assez stricte. Je crains qu'on me refuse l'entrée alors je m'arrange au mieux. je retire mon masque, range ma banane dans mon sac, retire ma casquette. Je tente enfin le tout pour le tout. La dame qui m'accueille me regarde de haut en bas tout en me souhaitant la bienvenue. Je lui dis que je veux monter au Chill Sky Bar. Elle accepte avec plaisir en me demandant si j'ai d'autres amis. On ne peut pas voyager seule dans ce pays ? Je suis en route pour le 26ème étage de cette tour. Enorme ! La vue est grandiose. Ce n'est pas un 360° mais on découvre l'essentiel du centre ville a des centaines de mètres de hauteur. L'ambiance est très guindée et les serveurs m'énervent déjà, alors que j'ai à peine un pied sur la terrasse. Je les oublie et profite du spectacle. Les couleurs changent au fur et à mesure que le soleil disparaît. C'est superbe. je suis happée par cette vue. Et le cocktail est super bon ! Les lumières de la ville se dessinent. Les buildings s'illuminent enfin alors que les dernières lueurs du jour embrasent le ciel. Je reste encore pour faire des photos et tester toutes les fonctionnalités de mon appareil photo et prendre les plus belles photos. Dites moi ce que vous en pensez !

C'est pas le tout de veiller, il se fait faim ! Je tente deux restaurants dans ce qui ressemble au quartier japonais avec tous ces restaurants de Sushis. Fermés pour cause de vacances du têt. En retournant vers l'auberge, je vais jusqu'au bout de l'impasse et je tombe sur le CycloResto. Le lieu est atypique, les clients ont l'air de se régaler. Je prend place ! Le choix du menu est original. On me propose quatre menus sous forme de photos, avec de rapides descriptions en anglais. J'adore le concept. En attendant ma commande, mes yeux vagabondent sur tous les messages écrits sur les murs et le plafond des précédents clients. J'adore. En plus la cuisine est juste excellente, équilibrée et variée. Le jus de pastèque fraîchement pressée est un régale. Je suis aux anges.

Je rentre la tête pleine de bons souvenirs de ma journée. Un petit appel à ma maman et au lit !

27
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Publié le 27 janvier 2020

Je pars de bon matin avec l'espoir de régler ce problème de nom avec Vietnam Airlines. Sur ma route je croise le marché Ben Tanh qui a repris un peu vie. La fête du têt commence à s'essouffler. Ni une ni deux je me précipite à l'intérieur. Le plus vieux marché de Saigon ne me charme pas particulièrement. Beaucoup de boutiques restent encore fermées et les seules qui ont repris vie sont celles qui vendent ce qu'on appellerait des "chinoiseries". Peu intéressant ...

Je reprends mon chemin vers l'avenue Nguyen Hue. Manque de chance, l'agence ouvrira demain. Bon, puisque je suis sur l'avenue, je profite pour flâner un peu et profiter des décorations qui célèbrent l'année du rat, dans toutes ses formes. Le premier soir je n'avais pas tout vu avec toute la foule.

Je descends jusqu'au fleuve Saigon. Je ne vous cache pas ma déception quand je découvre ces quais marrons, charriant des quantités incroyables de déchets en tout genre. J'avais préféré le découvrir de nuit. Au moins la réalité n'était pas totalement visible.

Entamant mon demi-tour, je repasse par l'avenue Nguyen Hue pour la remonter, découvrant encore des braderies de livres et d'autres objets, où les jeunes adorent se prendre en photo. Je n'oublie pas les petites mains qui sont aux petits soins pour que les décorations restent impeccables et que l'avenue ne soient pas pleines de déchets.

Déjà un peu fatiguée, je me dirige vers le musée de la ville d'Ho Chi Minh. Il rassemble des thématiques diverses (archéologie, économie, artisanat et industrie, traditions, histoire de la guerre, monnaie) dans différentes salles. J'apprends différents éléments sur la ville et le sud du Vietnam.

> La langue nationale Vietnamienne est née autour du 17e siècle. Quand les colonialistes français arrivèrent à Saigon en 1859, ils créèrent une éducation française-vietnamienne pour former les civils vietnamiens à aider le pouvoir colonial. Sont exposés des reproduction des anciens cahiers, dictionnaires et diplômes datant de la colonisation française.

> L'identité culturelle du Vietnam, notamment musicale s'est nourrie de la culture musicale Kh'mer qui prenait lieu dans les pagodes. Des instruments de musique ainsi que des masques d'origine kh'mer sont exposés.

> Pendant la guerre du Vietnam, une route stratégique fut ouverte du nord vers le sud pour apporter de la main d'oeuvre et du matériel aux résistants : truong son trail. (1959)

Le deuxième site culturel de la journée se trouve à quelques pâtés de maison : le Palais de l'indépendance. Résidence des gouverneurs et hauts commissaires français, il fut nommé palais de l'indépendance après les accords de Genève en 1954. Ce fut le lieu de pouvoir et de résidence de différents présidents qui s'y sont succédés, notamment pendant la guerre du Vietnam. Il rappelle l'image mythique de la libération de Saigon lorsque les forces de la libération envahirent le palais. Après le bombardement en 1975, c'est l'architecte Ngo Viet Thu qui est chargé de dessiner le nouveau palais. Il s'inspire de conceptions symboliques d'extrême orient à partir d'idéogrammes. Le plan général reproduit l'idéogramme chinois dont la signification est "chance". Les lignes de la façade suivent quant à elles le caractère symbolisant la prospérité. C'est un symbole emplit de significations.

A l'intérieur on découvre les différentes salles diplomatiques, pour accueillir, festoyer, discuter, se divertir (cinéma et salle de jeux), se cacher et se protéger (bunker). C'est une succession de salles ornementées de tapis, de lustres scintillants et de fauteuils luxueux dans un cadre verdoyant. Chaque place à son histoire, comptée par des petits panneaux.

Mon ventre crie maintenant famine. L'après-midi est bien avancée. Je retourne du côté du marché Ben Tanh car je sais qu'il y a des bons petits restaurants par là-bas. Bingo ! Au hasard d'une ruelle mal éclairé dans laquelle je m'engage, je tombe sur un petit coin de paradis pour les narines, et donc pour les papilles. Un restaurant du nom de "Cocotte" m'attire. La blague ! Il sert des plats typiquement français : bœuf bourguignon, confit de canard, escargots, etc. dans un décor de bistrot parisien. Je me laisse tenter par un bon poulet avec sa sauce aux champignons et ses patates sautées. Il y a pas à dire, la cuisine française est vraiment bonne, même si elle ne me manquait pas. En dessert bien entendu, un fondant au chocolat ! La serveuse reconnait mon accent et me demande si je suis française. Et oui, je l'ai parfaitement bien dit "Fondant au chocolat". Rien qu'à le prononcer j'en ai l'eau à la bouche. Délicieux ! Je discute un peu avec les serveuses, qui sont très sympathiques et accessibles. C'est en fait un français qui a ouvert ce restaurant !! je comprends mieux. Je leur demande si elles aiment la cuisine française et elles me présentent leur plat préféré de la carte. Les classiques de la cuisine française. J'ai passé un très bon moment.

En voulant rentrer je m'égare encore du côté du marché Ben Tanh. Je découvre une rue dans laquelle se vend des vêtements, chaussures et sacs de marques à des prix défiant toute concurrence ... Je viendrai sûrement y faire un tour à la fin de mon voyage !

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janv
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Publié le 28 janvier 2020

J'arrive à me réveiller après une bonne insomnie. C'est mon dernier jour à Ho Chi Minh, il faut que je profite ! Je discute un peu avec le Jamaïcain. Il est revenu des vacances du têt qu'il a passé avec la famille de sa compagne vietnamienne. La première chose qu'il me dit est qu'il a dépensé beaucoup d'argent. Je lui demande de m'expliquer. En fait, pendant le têt, on doit distribuer de l'argent à toutes les personnes de la famille : 500.000dg (20€) pour les grand-parents de sa compagne, 200.000dg pour ses oncles et tantes, 50.000dg pour les enfants. On place l'argent dans de petites enveloppes. Les enveloppes rouges accrochés dans les arbres en ville en sont la représentation. Il conclut en disant que la famille de sa compagne compte 84 membres. Je comprends mieux !

Je lui demande ensuite s'il a appris le vietnamien. Il a fait 4 mois d'études de une université vietnamienne pour apprendre cette langue, à raison de 2h par jour 5 jours par semaine. Il peut comprendre, et dire certaines phrases mais le vietnamien est très compliqué avec ses multiples accents. Un mot a différentes significations suivant l'accent qu'on lui appose. Mon espoir de parler vietnamien et de comprendre quelques phrases s'efface directement !

Je quitte l'auberge sur ces belles paroles. Il reste encore quelques lieux que je n'ai pas encore visité. C'est le cercle des travailleurs. Symbolisé comme un parc sur la carte, pour moi ce n'est rien d'autre qu'un parc. Ce fut un lieu symbolique a l'époque de la colonisation. C'était un cercle sportif où les français et la bourgeoisie de Saigon aimaient passer du temps. Aujourd'hui, même si quelques installations (terrain de foot) demeurent, l'aspect sportif s'est effacé.

En passant par ce centre, je rejoins le musée des vestiges de la guerre. Une amie avec qui j'ai discuté la veille m'a dit qu'il fallait absolument que j'y aille. C'est le musée le plus visité de Ho Chi Minh-ville. A l'extérieur sont exposés des engins de l'armée américaine et vietnamienne. Ça annonce la couleur. L'intérieur est aéré. C'est essentiel pour reprendre son souffle après toutes les photos atroces de journalistes qui sont présentées. Très tourné vers les crimes américains, ce musée montre toutes les abominations commises et leurs conséquences. Chaque salle à sa spécialité. On pourrait lui faire une critique qui est celle de dénoncer les crimes américains sans regarder leurs propres crimes. Mais bon, en même temps, à l'origine ce musée s'appelait "musée des crimes de guerre américains". En sortant de là, je me sens mal. Ça se ressent sur le visage de tour le monde. Les personnes dans le jardin sont quelque peu muet, assis le regard dans le vide. Ils ne se parlent pratiquement pas. Quelle douce ambiance ... Le jardin permet de retrouver ses esprits et de retrouver l'ambiance urbaine progressivement.

Après avoir retrouver mes esprits dans le petit jardin, je me dirige au musée de la femme sud-vietnamienne. Je met un petit bout de temps à le trouver mais j'y arrive enfin. Il faut dire que l'entrée n'est pas très explicite. Les expositions sont intéressantes bien que tout ne soit pas traduit en anglais. On apprend des éléments de la culture purement féminine, comme le ao dai, l'habit traditionnel des femmes. Une partie est consacrée aux travaux artisanaux : nattes, tissage, confection de tissus. Malheureusement le deuxième étage retardant l'engagement des femmes pendant les guerres est fermé. Le troisième étage est consacré notamment aux mères héroïques vietnamiennes ayant servi la patrie d'une manière ou d'une autre. En résumé ce musée est intéressant et il gagnerait à être connu. Néanmoins c'est avec peu d'étonnement que j'ai découvert qu'il était gratuit, qu'il n'y avait qu'un seul visiteur : moi. Quand on connaît le statut de la femme au Vietnam, il est normal qu'un musée qui lui est dédié et vante ses mérites soit si peu promu et donc développé.

Je sors de ce musée plus déterminée que jamais à en découdre avec Vietnam Airlines. Le bureau est sensé rouvrir aujourd'hui. Lorsque j'arrive sur place, je demande mon chemin et on me dit que le bureau rouvre demain. Je suis soudain prise d'un énervement intense.

Seul un bon plat pourrait me calmer. Qu'à cela ne tienne. Un bon restaurant cité dans mon guide rouvre aujourd'hui, le secret garden. Caché dans une impasse au 4e étage d'une vieille bâtisse, ce restaurant est une grande terrasse aérée. La décoration est très végétale et colorée. J'ai eu du mal à le trouver. Heureusement, j'ai été guidé par des français qui en descendaient. Petite musique de fond. On s'y sent bien très rapidement. La vue n'est pas grandiose mais c'est tout de même joli. Je commande un thé au lotus et des pâtés impériaux. Vous savez quoi ? C'est juste délicieux et bien servis dans un service à vaisselle authentique. C'est génial. Tout le monde se régale autour de moi et repart avec le sourire d'avoir un ventre plein de bonnes choses.

Je ressors de là très apaisée et heureuse. Il en faut peu ! Ma prochaine destination est une petite boutique équitable vendant des souvenirs de confections vietnamiennes et cambodgiennes. Encore une fois, c'est fermé ... Je me console avec une boutique située juste à côté. C'est la marque Ginkgo. Je ne connaissais pas mais apparemment ce serait une marque qui fait attention a son impact environnemental et au choix de ses matières premières. J'achète un T-shirt qui dépeins la vie saigonaise de manière humoristique (Papa si tu lis ceci, je pense qu'il pourra te plaire. Je te donnerai l'adresse).

En passant par le marché Ben Tanh, qui se peuple de plus en plus, je me dirige vers le quartier routard. A la tombée du jour il commence doucement à s'animer et à se parer de lumières. L'ambiance se prête à faire quelques photos. Je marche jusqu'à l'église de Saigon. Rien de très impressionnant après avoir vu l'église Tan Dinh tout de rose vêtu. Au moins je l'aurais vu !

Allé, demi-tour, je rentre à l'auberge en passant par le centre commercial sous-terrain qui a enfin rouvert. Quelle atmosphère là-dessous ! Je suis assaillie par les odeurs de plastiques qui se dégagent des vêtements et des produits en tout genre. Les odeurs se mêlent aux odeurs de cuisine de l'espace restauration. C'est assez marrant de s'y promener. Je fais encore une autre découverte : un espace de jeux. C'est vraiment un mini archétype de ce qu'on peut voir dans les animés ou les films asiatiques avec toutes les générations mélangées qui jouent à divers jeux de danse, sur console, d'argent, etc. C'est une bonne surprise. Tout le monde a l'air de s'amuser et de passer du bon temps.

Cette fois-ci je reviens vraiment à l'auberge pour appeler une amie. Nous partageons nos expériences de voyage, elle en Australie, moi au Vietnam.

29
janv
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Publié le 5 février 2020

Changement de décor aujourd'hui ! Mes valises sont prêtes pour être transporté dans le sud du pays. Maxime, son père et le chauffeur viennent me chercher de bonne heure à l'auberge. Nous partageons la voiture avec deux voyageurs danois. Les discussions vont bon train pendant le trajet.

Ils ont décidé de s'arrêter dans une ville du nom de My Tho pour aller visiter une pagode khmer. A peine arrêtés, nous sommes déjà tous émerveillés. Elle est superbe et très grande. D'imposantes statues ressortent du paysage. Ce sont des statues de Bouddha. La première, représentant un Bouddha bien en chair, est celle du "Happy Buddha". Il est représenté comme ceci parce qu'il mange les mauvaises ondes. On dit aussi que même si le bouddhisme exige d'être végétarien, lorsqu'il reçoit des offrandes de viande et de boissons alcoolisées, il les partage et en profite aussi. A l'intérieur de la pagode, il y a une statue de l'incarnation de bouddha en femme. On dit que sur toutes les fois où Bouddha est revenu sur terre, il s'est incarné sept fois en femme. C'était donc un esprit masculin dans un corps de femme.

Cette pagode est très impressionnante par sa grandeur et par toutes les ornements qui recouvrent les constructions. Tout est coloré et peint. De nombreux bouddhistes viennent honorer les divinités. Il y a aussi beaucoup de voyageurs qui s'arrêtent pour admirer et passer un moment.

En repartant nous avons traversé la ville de My Tho, qui n'a rien de particulier, selon moi. Les discussions ont continué au fil de la route. C'était assez étrange car il y a des cafés et des maisons tout le long de la route. Les commerces s'installent ici parce que les voyageurs s'arrêtent, bien sur. Le spectacle défilant des cafés avec des hamacs ne s'arrêtent jamais. Et pourtant nous sommes en pleine campagne, au milieu de nulle part. Juste derrière ces commerces se trouvent des champs et des rizières. Dans certains champs il y a des tombes. maxime nous explique que les ancêtres sont enterrés directement dans les champs ou les rizières. Ce sont de belles pierres tombales, joliment décorées. Je n'ai pas pris de photos car on sait tous ce que rendent les photos prises dans une voiture roulant à 100km/h. Ca ne vaut pas le coup. Les seules photos que j'ai prise sont celles lorsque nous avons passé le pont au dessus du delta du Mékong, à l'approche de Can Tho. Ce pont a été construit en 2010. Il mesure 1,6km. A l'époque c'était le plus grand pont du Vietnam. A cause d'un défaut de construction, une partie du pont s'est écroulé eu après son inauguration, tuant une soixantaine de personnes. Avant sa construction, les Vietnamiens traversaient la rivière à bord de bateaux navettes.

Nous sommes arrivés à Can Tho après deux heures de route depuis My Tho. La voiture a serpenté le long des arroyos pour nous déposer devant le Nguyen Shack. Le coin est pas trop mal, pour ne pas dire qu'il est totalement relaxant. Je pense que je ne vais pas avoir de mal à travailler ici pendant 2 mois et demi.

Je n'ai pas pris beaucoup de photos pendant l'après midi, je garde un peu de suspense pour mes parents qui me rejoignent en mars dans ce petit paradis.

Dans l'après-midi, j'ai pu joindre un des tours organisés par Nguyen Shack. Le tour pour le coucher de soleil. Le spectacle semblait incroyable pour les voyageurs de l'auberge. Personnellement, j'étais éberluée par le nombre de déchets bloqués dans les plantes ou en train de dérivés au fil du courant. De plus, l'hélice du moteur s'est coincé deux fois dans des sacs plastiques ... Le projet de collecte des déchets prenaient tout son sens dans ma tête. Vers la fin du tour, j'ai tout de même réussi à me détacher de la pollution pour profiter du paysage.

30
janv
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Publié le 5 février 2020

Cette journée fut productive pour le projet et mon travail universitaire. J'avais besoin de reprendre de l'énergie. Ça tombe bien un tour gastronomique pour découvrir les spécialités locales était organisé dans la soirée !

Le tour commence par une longue, longue, longue promenade en bateau sur la rivière. Il permet de profiter du coucher de soleil. On arrive ensuite dans le port de Can Tho après être passé en dessous du fameux pont, sur lequel je suis passée la veille.

Nous arrivons en pleine ville, à côté du marché de Can Tho. Le premier restaurant où nous nous arrêtons propose des spécialités très spéciales : serpents et crocodiles. Les plats arrivent rapidement et ont l'air tous délicieusement préparés. Le serpent est un gros serpent dont tous les os ont été retirés. Il est cuisiné avec un sauce épicée, des oignons et des champignons de rizière. Le crocodile arrive ensuite, servi avec des frites. Tout le monde se lance ! Je goûte d'abord le serpent, dans mon petit bol de riz. C'est excellent ! La chair est tendre et le goût est léger. C'est peut être un peu trop relevé avec la sauce, mais c'est très bon. Les champignons de rizière sont aussi excellents et même ceux qui n'apprécient pas forcément les champignons autour de la table, les apprécient. La viande de crocodile est plus particulière. Sa texture est plus caoutchouteuse. Le goût est également bon, mais la préparation le masque en partie. C'est dommage. Tout le monde s'est régalé, à en lécher les assiettes ! Et pour finir, un petit peu d'alcool de serpent ? C'est de l'alcool de riz avec un serpent qui fermentent dedans. La légende raconte que les serpents sont dedans depuis vingt ans. Nous trinquons à la vietnamienne et le verre descend direct dans le gosier. Je m'attendais à pire. C'est bon. Certes un peu fort mais le goût y est. Ce premier restaurant a été une réelle découverte pour moi. Je suis pressée de goûter du serpent et du crocodile préparés de différentes manières.

Après cela, nos estomacs sont un peu rassasiés mais ils en demandent encore. Pour digérer un petit peu et avoir plus de place pour la suite nous marchons dans les rues de Can Tho, pour visiter un peu. Cela permet à tout le monde de discuter entre eux. C'est un bon groupe, avec un bon dynamisme et de bons échanges. Je parle un peu avec tout le monde.

Nous arrivons à une grande pagode, élevé sur plusieurs étages. Chaque étage semble réservé pour une divinité. Devant les statues, de nombreuses offrandes sont offertes : bouteille d'eau, fruits, légumes. De l'encens brûlent en permanence. Au quatrième étage, il est possible de profiter d'une belle vue sur Can Tho de nuit.

Nous continuons notre tour en traversant la grande route qui vous voyez sur les dernières photos. C'est dans ces moments là qu'on voit qui a déjà pratiquer les passages piétons vietnamiens, qui ne servent pas à grand chose. En effet la seule manière de traverser est de se faufiler entre les motos et les voitures.

Le deuxième restaurant est malheureusement fermé à cause des vacances du têt. Heureusement, des Vietnamiens nous conseillent de nous arrêter un peu plus loin, dans un endroit qui propose la même restauration. Nous allons cuisiner nous mêmes ! Enfin, nous allons faire nos propres rouleaux : nuong. Nous avons tout à porter de main : boeuf, porc, poulet, avec de la salade, de la menthe, des légumes, des fruits et de la sauce à l'arachide. La manière de la rouler est très particulière et compliqué parce qu'on est tenté de mettre beaucoup de choses à l'intérieur du rouleau. C'est juste délicieux. Toutes les saveurs explosent en bouche ! Je ne peux plus m'arrêter. Ce restaurant et cette expérience sont également un succès ! Tout le monde est enchanté.

Bien repus, nous nous dirigeons maintenant vers le marché nocturne de Can Tho. Encore et encore de la nourriture ! Ça grouille de partout. Des motos, des vélos, des personnes à pied. Tous sont le long des petits vendeurs de rue. Les lumières brillent pour éclairer les étales. C'est a celui qui aura la plus brillante des ampoules.

Nous goûtons les galettes de bananes, que j'avais acheté dans la rue à Ho Chi Minh-ville. Une vraie spécialité locale. Je ne savais pas ! Plus loin, nous profitons d'un jus de canne à sucre fraîchement pressé. Malheureusement il y a beaucoup de glaçons ! Et tant de plastique : gobelet, capuchon et paille ...

Avant de reprendre le bateau nous faisons un petit tour dans le marché couvert de Can Tho. Plus calme que la marché nocturne à l'extérieur il s'y vend des vêtements, de l'artisanat et des tableaux d'art. Après cela, nous reprenons le bateau. En repartant nous pouvons admirer la vie nocturne à Can Tho le long de la rivière. Mes photos ne sont pas très nettes, mais j'aurais essayé ... Le bateau va si vite !La promenade permet de digérer et de nouer les dernières amitiés avant de revenir au Nguyen Shack et de boire un dernier verre d'alcool de serpent fait maison, plus fort cette fois ! Ce type d'expérience scelle une amitié.

31
janv
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Publié le 11 février 2020

L'équipe travaille depuis le début de la matinée. Entre brainstorming, réflexion, construction d'outils, etc. je ne prends pas vraiment de temps pour profiter du coin. Il faut quand même que je découvre cette belle région du Vietnam !

Maxime me dit les petits chemins intéressants à emprunter pour me promener. Je prends le vélo et pars à l'aventure. Quand je parle d'aventure s'en fut vraiment une ! Je ne sais pas combien de fois je me suis perdue en chemin, empruntant des routes finalement impraticables en vélo. Les vietnamiens devant chez eux m'ont souvent vu passer dans un sens puis dans un autre, me criant "Hello" au passage. Aussi agréable que soit les bords des nombreux arroyos (petits bras du delta) c'est un vrai labyrinthe de ponts et de chemins bétonnés.

Pressée par le temps je ne me suis pas souvent arrêtée pour essayer d'échanger quelques mots avec les Vietnamiens. Je voulais rentrer avec le coucher du soleil.

J'ai découvert différents types d'habitation, de la plus modeste à la plus luxueuse. Chacune aménagée d'une petite cour ou même d'un jardin. Beaucoup font pousser leur propre légumes ou fruits : papaye, jacquier, banane.

Je suis arrivée jusqu'à mon but : une petite ville où se trouvait un marché couvert. Poisson, viande, légumes, on y trouve de tout. Les règles d'hygiène sont toutes autres que ce que nous avons l'habitude de voir en France. La viande est parcouru par plusieurs mouches et les poissons sont encore à moitié vivant. Lorsqu'on veut en acheter un, le vendeur le tue devant l'acheteur. C'est une preuve que le produit est frais. Heureusement que ce n'est pas pareil avec la viande. Sinon je ne me promènerai pas dans les marchés !

Je me faufile tant bien que mal entre les motos avec mon vélo. Un petit tour de la ville et je repars en me trompant de chemin bien entendu. C'est en se perdant qu'on découvre !

Le retour est moins hasardeux même si je manque encore quelques ponts pour traverser aux bons endroits.

Bien rentrée je peux savourer le repas du soir servi à 18h au plus tard pour l'équipe de Nguyen Shack. Pas de panique, si on le rate, il y a un deuxième service à 21h.

3
fév
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Publié le 11 février 2020

Un groupe de français est arrivé la veille. Ce matin ils partent pour un tour de vélo et ils m'acceptent dans leur équipe. Maxime nous fait la visite en français.

Le premier arrêt se fait dans une fabrique de pots à la main. Ces pots sont les pots traditionnels vietnamiens. Leur forme est reconnaissable à leur aspect évasé. Il en existe de toute taille. Les Vietnamiens y plantent des bonsaïs, des fleurs ou bien s'en servent comme petit étang. Ils sont fait à la main, avec du béton. Le potier, également agriculteur les fabrique à la demande. Il utilise un patron pour les confectionner. La première étape est de faire un dôme de sable autour d'un axe. Ensuite le potier fait couler du ciment sur ce dôme de sable et donne la forme caractéristique de ses pots avec les patrons qu'il fait tourner autour de l'axe. La fabrication est rapide et précise. En faisant couler le béton du haut vers le bas, le pot se forme en quelques tours. Le séchage dure entre 24 et 48h en fonction de l'humidité. Après cela il le soulève et le retourne pour le peindre en rouge, la couleur traditionnelle, porte bonheur. Beaucoup de maisons sont décorées avec ce type de pot.

Nous faisons un deuxième court arrêt pour voir un entrepôt de paniers traditionnels. Ils sont confectionnés par des artisans locaux du delta du Mékong et sont exportés dans de nombreux pays.

Nous reprenons les pédales pour les prochains arrêts. Cette fois ci nous garons les vélos et nous continuons la visite à pied direction l’entrepôt de riz. Il y en a tellement ! C'est à s'y perdre. Les riz sont différents en fonction du lieu de production : montagnes, plaines, etc. Le Vietnam cultive beaucoup de variétés et il est le 3e exportateur mondial, surtout pour les riz jasmin, thaï et basmati. Dans le sud, il y a 3 récoltes à l'année, 2 dans le centre et 1 dans le nord. Cela dépend du climat qui est variable du nord au sud du Vietnam. Les vietnamiens préfèrent le riz blanc au riz complet. En effet le seul avantage du riz complet est qu'il est riche en fibres. Or les les repas vietnamiens sont déjà bien fournis en fibres, donc ils n'ont pas besoin d'en manger plus.

L’entrepôt n'est pas si grand mais les sacs de riz sont entassés du sol au plafond. C'est impressionnant. Il y a aussi une grosse machine qui servait autrefois à traiter le riz : le nettoyer, enlever la peau qui l'entoure et le trier. Elle ne fonctionne plus depuis quelques années mais elle reste en bon état, même s'il faudrait un bon coup de nettoyage avant de la relancer.

Après le riz, nous nous arrêtons chez un médecin traditionnel. Il soigne avec les plantes qu'il trouve dans la région du Delta du Mékong. Les Vietnamiens viennent ici tout au long de l'année pour rééquilibrer leur corps, pas seulement lorsqu'ils sont malades. Le but est de rester en bonne santé en visitant le médecin et de prévenir des futurs maladies. Les remèdes sont concoctés à base de diverses plantes. Le tout doit être porter à ébullition dans une marmite dans 3L d'eau. On ne boit le remède que lorsqu'il ne reste plus que l'équivalent d'une tasse de liquide. Maxime en a déjà fait l'expérience. Apparemment c'est pas excellent mais les effets se font ressentir très rapidement. Malheureusement le médecin est en vacances en ce moment, pour le Têt. Je reviendrai le voir pour qu'il m'examine !

Cette médecine est en déclin comparée à la biomédecine.

A côté du cabinet du médecin se trouve un temple. Ce temple est le premier construit pour honorer le premier ancêtre du village. Dans ce temple, les villageois viennent pour prendre des décisions et remercier les ancêtres pour avoir guider le village. C'est le temple le plus important de Can Tho. Chaque famille prend également soin de son temple familial pour honorer ses ancêtres, dans leur maison.

La salle de réunion est décorée avec une peinture représentant le delta du Mékong il y a quelques décennies. De grandes rivières sinueuses, peuplées d'animaux dangereux : crocodiles, serpents, etc. La jungle était majoritairement présente a cette époque, regorgeant d'animaux également : singe, éléphant, félins, etc. Vous pouvez essayer de les trouver sur la photo.

Après le guérisseur traditionnel, nous visitons une Vietnamienne qui pratique l’acupuncture. Un homme est installé. Il vient d'être traité. Ils nous laissent entrer et elle nous présente ses différents outils de torture. Je rigole. Il y a des épines plus ou moins longues pour aller toucher des nerfs plus ou moins profonds. Elle pratique aussi les ventouses chaudes pour le dos. Je note l'adresse pour mon traitement médical vietnamien ! Ça fait partie de la culture, donc j'ai envie d'essayer.

Nous reprenons les vélos pour continuer la visite. Une belle pagode se dessine à l'horizon et nous nous y arrêtons. La propriétaire de Nguyen Shack, Theu, aide financièrement cette pagode qui accueille six orphelins. C'est une pagode de nonnes bouddhistes. Comme elles le font d'habitude, elles nous ont invité à manger un super repas : hot pot. Les légumes, herbes et nouilles doivent être plongés dans le bouillon au milieu de la table. Après quelques minutes de cuisson, chacun se sert et apprécie. C'était délicieux ! Nous avons passé un excellent moment avec les nonnes et les enfants. Lorsqu'on ne parle pas la même langue, il est facile de trouver d'autres moyens de communiquer. Juste un sourire peut suffire.

Le tour s'est terminé avec la visite d'une école primaire. Malheureusement, les élèves n'ont toujours pas repris l'école à cause du coronavirus. Les pouvoirs publics ont décidé de laisser les écoles fermées après le têt pour limiter une possible contagion massive. Maxime nous a appris que l'école primaire coûte 3$ par mois, sans compter les fournitures et les manuels scolaires. Le collège coûte 4$, le lycée 6$ et l'Université publique 10$. Les familles se donnent les moyens de payer pour l'éducation de leurs enfants car les études comptent beaucoup au Vietnam.

L'emploi du temps à l'école primaire se compose ainsi : 3h de cours le matin, 3h de pause, 3h de cours l'après midi. Tous les lundi matin les élèves chantent le chant nationaliste. Et tous les matin ils font des exercices physiques au son du tambour.

Revenus vers 12h, nous avons pris un bon déjeuner pour préparer l'activité de l'après-midi : la première collecte de déchets ! Nous avons confectionner des pics pour récupérer les déchets sans se baisser, fabrication artisanale et locale ! Pour cette première, nous sommes partis à pied avec trois personnes qui résidaient à l'auberge : une néerlandaise, une française et une belge. C'est une belle équipe qui a ramassé trois sacs plein de déchets en à peine 200 mètres. Je ne m'attendais pas à trouver autant de déchets, surtout en plastique.

Tout ce travail est assez épuisant ! Nous avons bien dormis le soir, après avoir dégusté un bon repas.

4
fév
4
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Publié le 12 février 2020

C'est par un réveil aux aurores, dans le plus grand des silences pour ne pas réveiller mes camarades de dortoir, que je commence cette journée. Maxime, une amie néerlandaise se prépare à quitter l'auberge en même temps. Son aventure continue en direction du Cambodge. L'heure des au revoir est passé. Le taxi est parti. Ce n'est jamais une partie de plaisir quand on s'attache à une personne. Ça fait partie de la réalité de la vie en auberge. Heureusement le reste de la journée va me changer les idées.

Le restaurant commence à se remplir d'hôtes à moitié réveillés. Nous sommes réunis aujourd'hui, de si bonne heure pour partir à la découverte de la vie sur le Delta du Mékong ! Tout le monde embarque à 5h dans le bateau, le moteur démarre et nous voilà filant dans la nuit entre les arroyos. Les Vietnamiens se réveillent petit à petit au son des haut-parleurs qui clament les actualités du jour. Ce dispositif est mis en place par le gouvernement, un peu partout au Vietnam, dans les villes et les campagnes.

La ballade de nuit est fantastique. Le reflet des lumières des maisons sur l'eau, la clarté de la nuit qui s'achève, le calme. Nous arrivons au marché flottant de Cai Rang, principal marché flottant de la région du Delta du Mékong. Il fait encore nuit. Le calme règne autour des bateaux déjà en place au milieu de la rivière. En un tour de bateau, tout le monde s'éveille, les cales s'ouvrent et les affaires commencent. Ce marché est destiné aux locaux. On y vend des légumes, des fruits et des plantes. Chaque bateau est surmonté d'une grande perche en bambou sur laquelle est accrochée le ou les produits qu'il vend. C'est plus simple pour s'y retrouver de loin.

Dans le temps c'était le plus important des marchés de la région. En effet, il y a plusieurs dizaines d'années, les axes routiers n'étaient pas encore tracés. Les trajets se faisaient majoritairement par bateau dans ce dédale de rivières. Cependant, les années passant, les routes se sont bétonnés, permettant aux transports de se développer sur la terre. Aujourd'hui les jeunes utilisent de plus en plus les motos et délaissent les bateaux pour se déplacer. Il est maintenant plus courant d'aller faire ses courses aux marchés couverts ou au supermarché. Les marchés flottants voient donc leur attractivité diminué d'année en année. Les guides pensent que d'ici quelques années le marché de Cai Rang aura disparu. Vous imaginez à quel point je suis contente de pouvoir profiter de ce spectacle.

Une femme nous accoste avec son petit bateau pour nous vendre du café. J'en prend un à la vietnamienne : Ca Phé Sou da (ou quelque chose comme ça). C'est du café, avec du lait, du sucre et beaucoup de glaçons, le tout dans un joli gobelet en plastique. C'est délicieux et le sucre redonne un peu d'énergie. Après cela, nous montons sur un bateau qui vend des ananas. La dégustation nous offre un superbe paysage sur le marché flottant avec une vision d'ensemble. Le lever du soleil révèle des couleurs magnifiques.

Le soleil est maintenant réveillé. La frénésie commence à se faire sentir sur le marché. Il fermera aux alentours de 11h. Nous nous éloignons progressivement de ce marché pour en rejoindre un autre. Ce dernier est nettement plus petit. Composé seulement de 10 à 20 bateaux, on y retrouve un nombre important de touristes. Mais ça n'enlève rien à son charme. Le contraste entre le marché de Cai Rang et celui-ci est saisissant. Il ne paye pas de mine. Si j'étais passée à côté je n'aurais même pas fait attention à ce regroupement de bateaux. Des petits marchés flottants comme celui-ci, il en existait des centaines sur tout le Delta du Mékong. Mais aujourd'hui ils sont voués à disparaître, surement encore plus rapidement que celui de Cai Rang.

Nous profitons donc de cet endroit pour nous imprégner de son ambiance en mangeant une bonne soupe de nouilles. Ce petit déjeuner complet est tellement savoureux. La dame qui le prépare est impressionnante. Des années d'expérience lui permettent de préparer une soupe en un temps record.

Le tour réserve encore des surprises, mais je les raconterai un autre jour : ferme de cacao, fabrique de nouille de riz et marché local. Je garde un peu de suspense ! Et puis de toute façon je vais refaire ce tour plusieurs fois, ça c'est sûr !

Rentrés vers midi, il m'a fallu lutter contre la fatigue pour préparer l'activité de l'après-midi : Collecte de déchets par bateau ! Trop bien ! Phu nous a rejoint dans cette expédition avec une Suisse et Charlotte qui avait déjà participé à la collecte à pied, la veille. Tout s'est bien passé, si ce n'est que c'est nettement plus compliqué de collecter les déchets qui flottent, qui sont parfois remplis d'eau ou qui s'échappe avec le courant. Nous avons constitué des bonnes armes de guerre pour ramasser au mieux les déchets ceci dit ! Sans aller très loin, nous sommes revenus avec 4 sacs pleins, dont un pêché directement dans la rivière.

Après ce ramassage, tout le monde a pris une bonne douche. C'était bien mérité ! Je ne remercierai jamais assez les hôtes de participer aux collectes, donc si vous me lisez, je vous remercie encore chaleureusement de nous soutenir dans cette démarche.

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fév
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Publié le 12 février 2020

Je ne vais pas faire de grand discours aujourd'hui. Cette journée est tournée vers la nourriture avant tout.

En me levant, j'ai vu une photo d'une amie sur instagram qui parlait de la chandeleur. Je me suis alors rendue compte que la chandeleur m'était passée sous le nez ! Je n'allais pas me laisser faire comme cela. Tant bien que mal, j'ai réussi à demander à la cuisinière de me montrer comment elle cuisine une crêpe. Elle est très directive mais très drôle. Comme on ne peut parler aucune langue en commun, on se débrouille avec les gestes. C'était un beau partage ! En plus la crêpe était exquise. J'y ai ajouté des bananes et du miel. Miam !!

Après de longues heures de travail intense (faites semblant de me croire), Hue me demande ce que je vais manger pour le déjeuner. Elle me dit qu'il y a un plat typiquement vietnamien avec du poisson séché, mélangé à du porc et d'autres aliments. Pas mal de vietnamiens n'aiment pas ce plat apparemment. Elle me conseille de manger autre chose, mais je veux essayer !

J'ouvre donc le placard et la magie opère. Loin de là en fait, je vois un espèce de pâté. La cuisinière, Anh me voit à cet instant précis et semble m'obliger à prendre ce plat. Je suis ici pour essayer après tout. Hue me conseille une dernière fois de goûter avant d'en prendre une certaine quantité. Eh bien c'est plutôt bon ! On dirait un pâté de poisson. Mélangé avec du riz et de la salade, c'est parfait !

Dans l'après-midi, je demande si la cuisinière peut me faire une séance de ventouses chaudes. Elle profite d'un moment de libre. La sensation est plutôt amusante au début lorsque la peau est aspirée dans la ventouse chaude. Puis, petit a petit cela devient assez désagréable, mais sans faire mal. Je suis restée comme ça pendant 5, 10 minutes. Ensuite elle m'a retiré les ventouses pour me masser rapidement. Le tour est joué ! Cela permet d'éliminer les toxines présentes dans les différentes parties du dos. Les ronds les plus colorés signifient qu'il y avait beaucoup de toxines. La photo présente mon dos 5 jours après. Les marques sont légères. Je n'ai donc pas trop de toxines. C'est bon à savoir !

Photo prise cinq jours après le traitement 
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fév
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Publié le 14 février 2020

Petit programme pour cette journée ordinaire. Je lance la séance de collecte de déchets et plusieurs personnes répondent présents. Toud d'abord deux françaises qui viennent tout juste d'arriver à l'auberge, ainsi qu'un couple de belge. Kim, une vietnamienne qui travaillait avant à Nguyen Shack est venu faire un coucou à l'équipe et m'a finalement suivi dans la collecte. Quand elle était à l'université, ce genre d'activités étaient organisés par les étudiants dans la ville de Can Tho. Elle va donc profiter de l'occasion pour dynamiser le groupe d'étudiant et partager les initiatives.

Nous avons rempli trois sacs en 40 minutes. C'est toujours ça de moins dans la nature. En plus, j'ai pu apprécier le fait que le chemin était particulièrement propre au début, grâce la collecte que nous avions déjà faite quelques jours avant.

Après une bonne douche et un petit moment de détente, je suis partie en direction de la ville avec les deux françaises pour leur faire découvrir Can Tho by night. J'ai mis en avant mes talents de guide pendant cette soirée. Nous nous sommes promenés dans les rues grouillantes, traversant les avenues dangereuses. C'est une ville très animée le soir avec ses nombreux marchés nocturnes. Nous avons testé un beignet vendu dans un street food. Il y a énormément de street food et de vendeurs avec leurs petites marchandises. Il faut juste se laisser tenter sans avoir peur. On a pris un beignet sans viande. C'était bon mais on ne sait pas de quoi il était composé.

Je les ai ensuite guidé jusqu'au restaurant où nous allons pendant le Food tour, pour déguster de délicieux rouleaux de printemps fais maison. Nous avons fini notre soirée sur les bords du Mékong, saluant la statue d'Ho Chi Minh et profitant des illuminations.

10
fév
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fév
Publié le 12 février 2020

C'est reparti pour un tour pour la visite du Marché flottant de Cai Rang. Je ne vais pas vous refaire la visite. Elle était sensiblement similaire à la première. En revanche je n'avais pas terminé de vous expliqué la suite du tour. Et croyez-moi, ça en jette !Après avoir dégusté cette magnifique soupe de nouilles, nous voilà débarquer dans un endroit qui ne paye pas de mine, pas qui jouit d'un trésor caché : une Ferme de cacao. C'est dans un cadre idyllique et calme , tranchant avec la frénésie des marchés flottants que se poursuit la visite.

Cette ferme a été créé par une Vietnamien, dans les années 1960. Profitant d'un voyage en Malaisie, il a ramené des graines de cacao et les a semé. Voilà comment tout a commencé. Aujourd'hui il possède trois champs de cacaoyer, dont un est ouvert aux visites. Il cultive deux types différents : vert et rouge. Le cacao pousse sur un petit arbre qui doit être protégé des rayons du soleil pour donner de bons fruits. C'est pour cela que la ferme de cacao prend des airs de forêts. Nous avons profité d'une promenade dans le champs pour apprendre les différentes étapes de la transformation du cacao en chocolat.

  1. Le fruit du cacaoyer est ramassé à la main, a maturité pour qu'il offre le meilleur de ses saveurs.
  2. La bosse est ensuite fendu pour récolter les grains de cacao. La bosse vide sert de fertilisant ou de garde-humidité au pied des arbres du champs.
  3. Les grains de cacao sont séparés les uns des autres en fermentant dans des bacs entre deux feuilles de bananiers.
  4. Les grains sont ensuite séchés au soleil pendant une vingtaine de jours.
  5. Enfin séchés les grains sont torréfiés dans une machine, chauffée au feu de bois, qu'il convient de tourner pendant 1 heure à la main. Cette étape révèle tous les arômes du cacao. A ce stade, les grains peuvent être dégusté. Leur goût est très amer.
  6. Les grains sont écrasés entre deux meuleuses dans une centrifugeuse. La pâte de cacao obtenue vient ainsi se coller sur les parois de la centrifugeuse. La pâte est encore très amer, mais terriblement onctueuse.
  7. La pâte de cacao est ensuite récupérée pour être compressée. Cette étape permet de séparer la masse de cacao du beurre de cacao.

Et voilà, vous avez tous les ingrédients pour faire du bon chocolat !

La visite se termine avec la dégustation d'un bon chocolat froid ou chaud, accompagné d'un petit carré de chocolat très fondant. Sur la table sont disposés tous les produits issus de la transformation du cacao : beurre de cacao, masse de cacao, poudre de cacao, grains torréfiés et concassés, etc. Tous ces produits sont en vente à la petite boutique. Je vous avoue que lors de la première visite j'ai acheté un tablette de chocolat au lait. Je l'ai déjà terminé, du coup j'ai profité de cette deuxième visite pour refaire mon stock et achetés une tablette de chocolat 75% cette fois-ci.

A la fin de la visite, j'ai eu la chance de rencontrer et de discuter avec le propriétaire des lieux qui se présente sous le nom de Mister Bean. Il était en train de mélanger du chocolat quand je me suis approchée de lui pour essayer de discuter. Il était très content de me présenter son travail. Nous avons échangé quelques mots en anglais et aussi en Français. Il a appris le français quand il était petit dans les écoles coloniales. Il m'a également montré le livre dans lequel il a puisé tout son savoir pour faire pousser de savoureux grains de cacao : Le cacaoyer d'un certain Jean dont je ne me rappelle plus le nom. Le livre qu'il possède a été traduit du Français au Vietnamien.J'étais très honorée d'avoir pu échanger quelques bribes de mots et un merveilleux moment avec cet homme.

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fév
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Publié le 16 février 2020

Aujourd'hui je quitte le calme de l'auberge pour me perdre dans la frénésie de Can Tho avec Phu, un vietnamien qui travaille à Nguyen Shack. Il m'aide énormément pour mon projet et je sais que je peux compter sur lui. Il a réservé son jour de repos pour me balader d'un point à un autre pour régler certaines choses pour mon projet.

Comme il n'a pas pris son petit déjeuner, il s'arrête dans un café situé à côté d'un lac artificiel dans Can Tho. Il y a beaucoup de Café comme ça dans toute la ville. Généralement les Vietnamiens viennent dans ces endroits pour discuter avec leurs amis avant d'aller travailler.

Après cela nous sommes allés à la bibliothèque municipale pour voir si je pouvais trouver des textes intéressants sur le tourisme durable et la pollution au Vietnam, mais en anglais. Malheureusement le seul qu'on a pu me proposer était une brochure de présentation touristique de la Grande Bretagne. La mission est un échec ... Du coup on va se consoler dans un restaurant pour manger un bon hot pot vietnamien. Un bouillon chauffe au milieu de la table et on y cuisine tout ce qu'il se trouve dans les assiettes : nouilles, boulettes de poisson, boulettes de viande, morceaux de saucisses, préparations au porc, légumes, herbes, salades, chou. C'est un peu aux clients de faire la cuisine en soi. Ce qui rend le repas vraiment agréable et convivial. Le repas est délicieux même si je ne ne suis pas friande de tout. La nourriture vietnamienne réserve parfois quelques surprises.

Phu me redépose à l'auberge après ce bon repas. Il reviendra me chercher en fin d'après-midi pour me faire découvrir son "Can Tho" de nuit. J'ai toute l'après-midi devant moi ! Je décide de partir faire une promenade en vélo juste avant le coucher du soleil. Même si je commence à connaitre les environs, je me suis encore perdue sur les petites routes. Ce chemin m'a mené jusqu'à un parc où de nombreuses familles et groupes de jeunes faisaient voler des cerf-volants. L'endroit était calme et reposant. Au milieu du parc se trouvait un mémorial pour je ne sais quelle guerre ou découverte qui contrastait avec la sérénité du lieu. Je me suis arrêtée quelques minutes, assise par terre, les yeux dans le ciel, pour profiter du calme avant de rentrer.

A peine rentrée, lequipe m'a invité a manger un petit beignet que Kim, une amie vietnamienne avait acheté pour nous. Deja que j'avais pas faim avec le hot pot du midi, mais alors avec ca, j'etais pleine. Phu est arrivé. Le temps de discuter un peu avec tout le monde et nous sommes partis sur son scooter.

Il m'a proposé d'aller manger un barbecue vietnamien et je n'ai pas pu refuser, même avec le ventre deja plein. Le restaurant se trouve dans un endroit très calme dans Can Tho, le long d'un canal. Les restaurants y sont installés tout du long. Nous avons donc choisi le restaurant de barbecue. Au Vietnam les restaurants offrent souvent qu'une sorte de cuisine : hot pot, barbecue, etc. L'ambiance était convivial avec toutes ces tables allignées comme dans un réfectoire. En plus les chaises etaient toutes petites, comme pour des enfants. Pas tres pratique pour manger mais c'est assez marrant d'être au ras du sol. Les serveurs nous ont apporté le barbecue avec tous les ingrédients que Phu avait choisi. Il y en avait beaucoup trop pour mon estomac !!! C'etait une danse de crevettes, porc, boeuf, poulet, légumes ... Delicieux mais mon ventre m'en a voulu de manger autant !

Pour digérer, Phu m'a emmené dans un bar dans lequel il a l'habitude d'aller. Au premier étage, la vue sur le lac artificiel est très relaxante (comme le prouvent ces deux tourtereaux devant la baie vitrée). La musique est excellente et les cocktails y sont très bon également ! On y a passé un excellent moment a discuter tous les deux.

Avant de rentrer, nous sommes allés voir le propriétaire d'une boutique de livre qui a bien voulu nous aider en nous donnant des cartes postales gratuitement. Elles me serviront a donner un petit cadeau souvenir aux personnes qui rejoignent le projet de collecte des déchets. C'était le but de notre soirée a Can Tho.