Par SoLo
15 ans après avoir découvert le Kénya, c'est avec nos 3 enfants que nous rêvions de découvrir la Tanzanie et Zanzibar. La faune et la flore. Les traditions et la culture. Décollage immédiat. 🌞
Août 2023
20 jours
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Ce 23 août, alors que Sophie, Christine, sa maman, et les enfants partent en train rejoindre Zaventem, je file avec la voiture remplie de bagages et papa.


Dés l'aéroport, toutes nos appréhensions concernant la compagnie Rwandair s'envolent. Compagnie sérieuse, avions impeccables et repas savoureux.


Lors de l'enregistrement, on renoue avec une première tradition africaine : compléter notre chargement en embarquant une valise d'une autre passagère...


En vol, tout se passe bien. Les enfants se prennent pour des rois : chacun son écran et plateau-repas... Tout l'inverse de la maison! 😁


Vers 6h, nous descendons de l'avion à Kigali pour un stop de 5h. En suite, décollage dans un plus petit coucou et atterrissage à Dar Es Salaam vers 15h, heure locale.


Le rythme s'accélère. Débarquement, contrôle des visas, début du cinéma. Pas de sourires, des instructions peu claires, de l'agacement. L'ambiance ! On récupère les bagages, 7 valises dont 4 avec des machines à coudre. Passage à la douane. Les enfants et Christine: OK. So et moi, on doit ouvrir... Et renouer avec cette autre "tradition"... La taxe non officielle... Nous soupçonnant de monter un business de couture, le douanier nous emmène voir son chef. Celui-ci nous demande la valeur des machines afin d'évaluer sa taxe... Évidemment, leur valeur est surtout sentimentale. Il nous "propose" donc une taxe de 50$! On ne se démonte pas, Kinshasa était une très bonne école. On feint de partir en abandonnant nos engins... Désarçonné, il nous retient et nous invite à dégager l'espace de nos encombrants bagages. 🤗


Dans l'instant, une personne nous attend. Nous pensons que c'est celle qui doit récupérer les valises avec le matériel de couture. Nous chargeons donc son coffre. Le chauffeur semble perdu lorsqu'il comprend qu'on n'embarque pas avec lui... En effet, une seconde personne nous attendait aussi 😂. Celle-là pour les valises alors que la première devait nous emmener à l'agence de location de voiture. Évidemment, l'agence ne nous en avait pas informés. Résultat: on en a oublié d'acheter une carte sim et des shillings tanzaniens... Erreur dont nous mesurerons les conséquences plus tard.


Quand tout est rentré dans l'ordre, on nous conduit donc à l'agence de location de voiture à Dar. On découvre un véhicule aux standards locaux... Je ne crains donc pas de faire la première griffe...


Enfin, après déjà 24h de voyage, on se lance dans la circulation en conduite à droite... Pour quitter la ville par le nord. On prend la route de Bagamoyo dans l'espoir de retrouver notre location avant la tombée de la nuit vers 18h30...


Malheureusement, la Roxy Beach House est introuvable. L'adresse fournie n'est pas la bonne et le propriétaire ne répond pas au téléphone. On garde espoir. On sillonne le quartier de piste en piste. On questionne les gardiens, les hôtels et bars du coin... On rebondit de détour en détour... La nuit nous fait perdre nos repères... Vers 21h... Las, nous trouvons un logement en bord d'océan. Au même prix que le Roxy. Décati et un peu kitsch, on y passera une bonne première nuit réparatrice.


Pour le Roxy Beach, on se fera entendre! 😁

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Proche de l'équateur, le soleil se lève tôt. Vers 6 heures, Jeanne et Christine sont réveillées par de drôles d'oiseaux... Surprise et réjouie, Jeanne frappe à notre porte. Les cris entendus n'étaient pas des chants d'oiseaux mais ceux des singes qui occupent le lieu la nuit. Mignons et espiègles, ils sont, avec les geckos de nos chambres, les premiers contacts avec la faune locale.


Tombés de nos lits, nous découvrons enfin notre environnement... Plage, cocotiers, piscine et coquillages ! On prend le temps... Petit déjeuner (6 saucisses de Francfort, 6 œufs durs et du pain) sur notre terrasse face à la mer. On commence à être bien. Il plane ici une atmosphère un peu étrange, d'une autre époque... À l'arrière de notre appartement, il y a même une fausse réserve naturelle avec des fac-similés d'animaux: rhino, zèbres, hypo, girafes... Et deux veritables zèbres !


Sur la plage, les enfants, Christine et Sophie recherchent les plus beaux coquillages. Mais en plus des crabes, des bernard-l'ermites et des coraux, c'est aussi beaucoup de déchets plastiques qui jonchent la plage.😔 Petite leçon d'écologie et de courants marins.


Après cette matinée, nous reprenons notre engin en direction de Lushoto, vers le nord, dans les montagnes. En chemin, la route peu encombrée s'élève tout doucement. Certains paysages de collines nous rappellent le Bas Congo. Les villages traversés sont de plus en plus rouges de cette terre d'Afrique. En chemin, nous serons arrêtés à 5 reprises par des policiers en uniforme et encasquettés tout de blanc. On a donc l'occasion de tester différentes formules pour échapper aux bakchiches. La meilleure étant, apparemment, de ne pas comprendre et de ne pas parler anglais.😁 Là-dessus, on gère bien.


Par contre, nous voulions acheter différents produits sur les petits marchés. Malheureusement, nous découvrons que les dollars ne sont pas acceptés et que personne ne veut les échanger. On galère un peu... C'est à l'aéroport que l'on devait faire le change... Mais c'est finalement dans une station service que nous avons pu retirer un peu de Shillings. Ouf!


Sur la route, nous nous arrêtons à Bagamoyo. Dernière petite ville côtière pour nous avec quelques vestiges. L'ambiance y est agréable et les gens accueillants. Charmant.


Sur la plage, à marrée basse, on découvre l'activité des pêcheurs. Certains travaillent à leur bateau en bois alors que d'autres déchargent des mannes en plastique remplies de poissons. Des enfants nous abordent. Ils nous montrent une étoile de mer et... Des nageoires de poissons volants dont ils sucent l'intérieur. Étonnamment, aucun de nous ne veut s'y risquer...


Remontant la plage, nous découvrons la halle aux poissons où l'on nous présente tout ce qui a été ramené dans les filets: poissons de toutes les formes et toutes les couleurs, sèches, poulpes, crevettes...


Après cette très agréable visite, nous reprenons la route, 2 heures, jusqu'à Korogwe où nous passerons la nuit dans un beau complexe avec la sensation d'avoir enfin lancé notre voyage.




Bagamoyo : à la pêche !
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Devant un écran retransmettant la messe dominicale, nous avalons notre petit déj' avant de prendre la route. Toujours sans carte sim, c'est à l'ancienne, avec une carte que nous filons jusqu'à Lushoto.


Deux checkpoints plus tard, nous quittons la nationale pour emprunter une route qui se tortille entre les rochers, les falaises et les cultures. La température baisse au fur et à mesure que la vue se dégage. C'est juste incroyable ! Luxuriant, coloré et vertigineux !

Endimanchés, les passants saluent d'un air amusé et sympathique les touristes que nous sommes. Et nous, nous affichons un sourire béat...


Après une bonne heure de grimpette, nous arrivons dans une petite réserve naturelle au départ de laquelle nous rejoignons un point de vue, "Irente point view", à pied. Pour les enfants, c'est la première fois qu'ils traversent un village de cette sorte. À l'aise, ils s'aventurent sur les sentiers filant entre les petites maisons de briques rouges.


Très rapidement, So et moi sommes frappés par une chose : le mot que nous entendons le plus n'est pas "Money, money!" mais bien "Welcome !" Ça change et c'est tant mieux.


Après deux km, un hôtel cossu surplombant la falaise impose un droit de passage pour accéder au panorama. Par pur esprit de contradiction, nous rebroussons chemin. Quelques pas plus loin, un vieil homme fier nous ouvre les portes de son espace de camping (2 tentes igloos max!) qu'il a lui-même aménagé. Petites tables, bancs... Et une vue indescriptible sur la vallée ! Pour couronner le tout, nous dégustons un fromage local assez banal mais accompagné d'un ananas juteux et une confiture de fruits de la passion juste divine !


De retour à la voiture, Christine découvre une surprise : dans les branchages, un caméléon se laisse admirer. Les enfants (et Sophie aussi) sont fascinés et amusés. D'après Félix, la sensation de l'animal sur son bras est "trop satisfaisante !"


Vers 17h, c'est le marché de Lushoto que nous découvrons. Là aussi les mots de bienvenue fusent. Les couleurs des fruits et des vêtements explosent.


À l'hôtel, le "Simba day" rassemble les férus de foot devant la TV du bar. Avec les garçons nous nous joignons à la vingtaine d'amateurs. Il s'agit d'un match de foot amical entre les Simbas de Tanzanie et une équipe étrangère. Mais après la présentation des joueurs, les stars du foot sont éclipsées par l'arrivée sous escorte de la présidente.. L'entrée de la présidente... Les salutations de la présidente... Le discours de la... Bref, 45 minutes plus tard, nous quittons le bar sans avoir vu la couleur du ballon pour rejoindre le petit resto où nous aurons droit à notre premier poulet bicyclette... Clin d'oeil aux championnats du monde de cyclisme perdus ce jour à quelques 8000km de nous.

Tout est dans tout...




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Ce 7 août est une journée de transfert. On en attend rien d'autre que le spectacle des paysages défilant. N'ayant rien de prévu, on quitte la petite ville reculée de Lushoto sans se presser après avoir, enfin, pu retirer des shillings à la banque. À présent, nous sommes parés !


Les jours précédents, nous pensions la route dégagée car c'était le week-end. Visiblement, ce lundi, on a de la chance aussi : la voie est libre. Même les policiers ne nous arrêtent plus ! On tient un bon 60 km/h de moyenne.


Après deux heures, suivant les conseils de "Lion futé", on fait une pause dans un de ces nombreux villages coupés en deux par la nationale. Sophie y achète quelques victuailles et nous y prenons un coca tiède. À ce moment, il est difficile de dire qui sont les plus surpris : les visiteurs ou les visités ?


Rapidement, Sophie cède à l'envie d'aller visiter l'école du coin. Parvenant facilement à s'y faire emmener par deux petits bouts en uniforme (avec pull aux couleurs du drapeau!), nous découvrons les locaux. Nous entrons et Jeanne, reconnaissant les affiches avec l'alphabet, se met à "faire la classe". On se demande d'où ça lui vient ? En suite, nous jouons avec les enfants dehors quand une réflexion de Basile nous fait atterrir : "Vous aimeriez que des inconnus débarquent dans votre classe?" Ok. On file et la maîtresse nous salue longuement. Visiblement, elle a plutôt apprécié.


En début d'après-midi, nous arrivons au Moutain bikes hôtel de Moshi à quelques kilomètres du Kilimanjaro que nous ne distinguons guère. Un lieu surprenant, "fait main", constitué de plusieurs cabanes en bois. Installés, nous partons à pied découvrir le centre de cette bourgade sans grand intérêt. On y prend un verre et les enfants découvrent le défilé des marchands en tous genres avec un intérêt particulier pour le vendeur de cacahuètes : 300 shillings pour une option (+- 0,12€).


Pour le retour, l'appel du tuktuk est trop fort! Un geste de la main et deux bolides s'arrêtent. Négotiations salariales en bord de route. Ce sera 1000 shillings pour tête. Soit +- 1,20€ par véhicule.


De retour à l'auberge, Sophie et Christine préparent une tortilla avec les patates et les tomates achetées plus tôt. Les enfants tapent la carte avec un copain de voyage. Après le repas, la journée s'achève calmement dans le coin veillée autour d'un feu, une bière "Kilimanjaro" à la main. Seule solution pour observer le mont puisque le vrai se cache derrière une épaisse couche nuageuse.

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Le chant des mosquées nous réveille. La température est fraiche. Les enfants, en forme, jouent dans un lit. Pour le petit déjeuner : spicy tea (thé au gingembre), café local, assiette de fruits, omelettes aux légumes et tartines de confiture. On ne devra plus manger avant longtemps !😀


Vers 9h, nous démarrons l'engin avec deux passagers supplémentaires : Assan (...CF, si t'as la ref', c'est que tu as plus de 40 ans), un touriste solo égyptien et un guide local. Direction les contreforts, tout de même encore éloignés, du Kili pour une journée découverte.


La route se fait piste, les cailloux deviennent boue... On gare la voiture dans l'enceinte d'un bâtiment de l'état au milieu des bananeraies et des petites maisons "de brousse." L'équipe se met en chemin et l'ambiance est la même que précédemment : "Jambo !", "Welcome !" Basile, Félix et Jeanne sont à l'aise et vont vers les autres enfants pour quelques checks.


On avance, on monte, on descend, passant d'une colline à une autre. Le chemin se rétrecit en sentier. En haut d'une côte, six bambins nous attendent. Le piège. Ils portent un couple de caméléons. Les nôtres sont conquis... Difficile de redémarrer mais on parvient à les arracher.


La végétation est de plus en plus luxuriante et les collines abruptes. Après quelques passages boueux, un son sourd et puissant se fait entendre. Les enfants accélèrent le pas et s'arrêtent net ! Une chute d'eau de 150 mètres leur fait face.


L'endroit est incroyable. Le chemin se termine en cul-de-sac avec un mur végétal et minéral vertigineux. Le bruit de la cascade est assourdissant. La température aussi chute. On restera là une petite heure. L'occasion de goûter nos premiers maracujas (fruits de la passion) achetés en chemin. Délicieux !


Pour le retour, on emprunte le même parcours mais nous nous arrêtons dans une petite maison. C'est la partie "culturelle" de cette visite. 5 hommes nous présentent la fabrication du café : du champ à la tasse. Sur l'arbuste, les grains passent du vert au jaune puis au rouge, prêts pour la cueillette. Ils sont séchés au soleil puis plongés dans l'eau. Seuls ceux qui coulent sont gardés. Nouveau séchage, plus long. En suite, on les passe au mortier pour séparer la petite peau du grain. Vient la torréfaction qui se fait dans une sorte de marmite aux formes préhistoriques. Enfin, les grains colorés et odorants sont moulus dans le mortier. Evidemment, toutes ces étapes se font en chantant, au rythme du pilon.


Chacun à notre tour nous avons pu nous prêter au jeu du pilon et du chant, histoire de mériter notre dégustation de l'arabica du Kilimanjaro avec un peu de sucre de canne. Alors, comment est-il ? C'est difficile à dire... Comme nous sommes influencés par le viticulteur lorsque l'on goûte son vin dans un joli chai, le décor, l'accueil et les chants nous ont sans doute influencés... Il faudra donc le déguster à nouveau dans un cadre moins enchanteur, celui de notre cuisine... 😉

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Kikuletwa Springs

TarzanS et Jeanne

Entre Moshi et Arusha, si l'on quitte la nationale vers la gauche et que l'on suit une piste caillouteuse dans un décor poussiéreux pendant une quarantaine de minutes, on se retrouve dans une petite oasis incroyable : Kikuletwa springs. Il s'agit d'une source d'eau chaude qui jaillit des profondeurs et se mêle à l'eau de fonte des fameuses neiges du Kilimanjaro (c'est bon? Vous avez la chanson en tête?) Et là, en ce qui s'apparante à un désert, s'offre un lieu magique dédié à la baignade.

L'entrée est de 10.000 shillings (soit environs 2,5€) par adulte et la moitié par enfant. Des chambres à air sont à disposition en guise de bouées et une corde est accrochée à une branche. Formidable ! L'eau ultra limpide, douce et tiède est parfaite ! On s'en donne tous à coeur joie !

Après deux heures, nous repartons vers Arusha où nous rendons l'auto. De retour de l'agence de location en tuktuk, Félix a une révélation : plus tard, il sera "tuktukeur". Une sorte d'influenceur en tricycle sans doute...

Dans notre maison, nous mangeons de "délicieux" spaghettis de semoule dans le noir. Première expérience des coupures de courant. Pas de wi-fi, pas de recharge des appareils. 😦

Demain, Valentine nous attend pour nous faire découvrir son projet Mawimbi et le marché masaaï hebdomadaire.


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Ce 10 août est le jour des retrouvailles avec Valentine et Romy que nous avions reçues chez nous quelques mois plutôt. Arrivés au rdv en tuktuk (c'est trop bien!!!), Valentine nous embarque vers les bureaux de Mawimbi, son ONG. Cette fois, nous expérimentons les transports en commun locaux : les dala-dalas. Il s'agit d'anciennes camionettes équipées de banquettes dans lesquelles on se serre à 12 ou 15 personnes. Un percepteur se tient à la porte pour annoncer les destinations alors que le chauffeur est à son poste. Proximité et chaleur assurées! Petit détail qui amuse Basile, chaque Dala-Dala est décoré d'un thème. Parfois religieux (protestant, musulman ou catholique) parfois pop (rap, cinéma...).


Lorsque nous arrivons dans les locaux de Mawimbi, un comité d'accueil est en place. Chacune des personnes présentes explique une part de l'histoire et du travail de ce collectif féminin oeuvrant pour le bien-être et la scolarisation des jeunes filles. Vient l'heure d'ouvrir nos valises, avec les machines et les tissus, arrivées bien avant nous. Victimes de votre générosité, nous n'avons pas su emmener tous les dons reçus. Seules 4 machines à coudre sont là. Le reste parviendra à Mawimbi lors du prochain voyage de Valentine. Rien ne sera perdu.


Offrir, dans ce contexte, est toujours un moment particulier. Mais, visiblement, ce lot est une réelle bénédiction. En effet, l'association chercheche à développer, parallèlement à son programme de sensibilisation, une petite chaine de production de serviettes hygiéniques pour les distribuer. Ces machines et ces essuies sont donc une véritable aubaine. D'ailleurs, dès la semaine prochaine, tout ça sera déjà mis en branle !


En remerciement, nous recevons de jolis sacs en pagne et... deux très belles chansons. Quelques photos et accolades plus tard, il est temps de poursuivre notre journée.


Marche, dala-dala et marche... La température n'excède pas les 21°. Le chemin est très poussiéreux. Au loin, une foule colorée de rouge vif et de bleu électrique se dessine.


Nous sommes jeudi. C'est le jour du marché masaaï. Ces bergers, des hommes et de jeunes garçons, parcourent des kilomètres parfois pendant trois jours, pour venir vendre ou acheter chèvres et vaches. Nous sommes les seuls blancs. Certains regards semblent amusés. D'autres étonnés. Mais on se sent bien. Ici aussi.


Un groupe danse. On reste quelques instants dans cette atmosphère unique semblant d'un autre aĝe. Puis nous partons. 16h. Il est temps de penser au repas de midi...


Valentine nous propose d'aller au nouveau restaurant du coin: "The masaaï white house". Yeah! Un lieu ouvert il y a quelques mois par le grand-père de Samvuea, le compagnon de Valentine. On y déguste de la viande de boeuf grillée, découpée et servie avec des frites. Honnêtement : notre meilleur repas depuis notre arrivée! On y rencontrera aussi notre guide pour les 9 jours de safari.


De retour dans notre maison, on sent comme la fin d'un premier voyage avec, déjà, l'exitation d'une nouevelle aventure!

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Parc Tarangire : "La rivière aux phacochères"

À 10h ce jeudi matin, le check out achevé, nous embarquons dans la Land Cruiser avec Dullah, notre guide, et Sylvan, notre chauffeur. Un nouveau voyage commence. Il durera 8 jours et nous emmènera dans trois parcs nationaux, au bord d'un lac et dans un village Massaï.


Installés dans cette spacieuse jeep, nous quittons Arusha, une ville typiquement africaine, pour rouler deux heures vers l'ouest. On bifurque à gauche et la route nous quitte. Le paysage est sec et poussiéreux. Les villages de huttes rondes sont gris. Les enfants en haillons. Encore quelques minutes et l'entrée du parc, majestueuse, s'impose en bout de piste.


Avant de se lancer à la chasse aux animaux, nous prenons le temps de pique-niquer à l'ombre des acacias et d'un baobab ancestral. Des singes espiègles attendent une distraction pour tenter de chiper de la nourriture. Félix les observe aussi et s'étonne, à raison, de la couleur bleue de leurs testicules. ☺️ Bonne remarque ! Doula lui explique alors que les femelles prendraient pour amants les mâles aux attributs les plus vivement colorés. La leçon d'histoire naturelle commence bien !


On remonte à bord. Le toit du 4x4 est soulevé. Les enfants, pieds nus, sont debout sur leur siège. Des zèbres, des gnous et des gazelles broutent paisiblement. Premier émerveillement...


Quelques centaines de mètres plus loin, une famille d'éléphants s'avance d'un pas lent et cadencé... Caché derrière un plus grand spécimen, un éléphanteau tète sa mère... Deuxième éblouissement !


L'après-midi va être grandiose.


Les paysages infinis composés de savanes, de rivières asséchées, d'acacias et de baobabs nous paraissent tellement irréels que l'on se croit plongés dans une autre réalité... Des images de cinéma font inévitablement surface. Selon notre âge, nous sommes dans "Le roi lion" ou "Out of Africa."


Le nombre d'espèces et d'animaux à poils ou à plumes que nous croisons est dingue ! Babouins, impalas, buffles, gazelles, petites et grandes, aigles, vautours, léopards, girafes, autruches (en plein accouplement), éléphants, zèbres, phacochères, chacals, pintades, mangoustes... La liste est longue. On compte sur Christine et Jeanne pour réaliser le relevé exhaustif. 😉


Nous donnons un point spécial à Félix pour sa blague bien à propos : " Pourquoi le phacochère court-il avec la queue en l'air ? Parce qu'il cherche le Wi-Fi..." On a perdu notre guide pendant 5 minutes.


Vers 18h30 nous arrivons au campement. Situé au bout milieu de nulle part dans le parc, il ne comporte aucune clôture. Les animaux sont ici chez eux. Jeanne commence à s'inquiéter d'autant que le guide nous recommande de ne pas sortir seul de nos tentes...


À table, l'heure est au premier bilan. Chacun évoque son meilleur souvenir autour d'un bol de soupe avec des petits pains cuits sur place et des morceaux de tilapias panés aux épices accompagnés de patates et de légumes cuits parfumés au lait de coco.


Sous la voie lactée, nous rejoignons nos lits sous les aboiements des hyènes... Et les chants de veillée d'un groupe d'Espagnols. Drôles d'oiseaux... de nuit. ☺️


Répartis par deux dans trois tentes igloos, nous dormons sur de simples matelas de mousse. La nuit est calme. Ni trop chaude ni trop froide... Des ronronnements graves résonnent. Les lions règnent.


Vers 6h, nous déjeunons copieusement et partons à l'assaut des pistes. La lumière est belle. La savane encore davantage ! Deux rencontres vont nous impressionner.


Un éléphant adulte mâle broute à quelques mètres de la piste. Le chauffeur coupe le moteur. Nos six têtes sortent du toit. Le pachyderme relève la tête. Notre reflet dans son œil noir nous questionne : qui observe qui ?


Calmement, il s'avance vers nous... La force qu'il dégage impose le silence... De sa trompe, il ramasse de la terre qu'il balance sur son visage... Fardé d'ocre, il avance encore. On pourrait le toucher. Nous sommes pétrifiés et fascinés.

Nouveau lancé de terre !

Le face à face dure moins d'une minute mais le souvenir qu'il nous laisse sera durable !


Dans la foulée, nous retournons au lieu où nous avions aperçu un léopard la veille. Enfin, sa queue et une patte.


En chemin, nous apercevons un daman qui prend le soleil sur un rocher. Une cinquantaine de mètres plus bas, un autre scénario s'écrit. Toujours dans un arbre, nous distinguons un léopard. On s'estime déjà heureux puisque nous le voyons en entier. Il bouge la tête... Se redresse... En équilibriste, il descend de l'arbre à une vingtaine de mètres de nous. À l'affût, il avance dans les hautes herbes...dans notre direction ! Notre guide semble être revenu un enfant tant la scène est unique !


Le félin frôle notre auto dans un silence inouï. On comprend alors qu'il a le daman en point de mire. À pas de loup, il poursuit son approche. Mais le drame tourne court.


Un autre daman donne l'alerte et le premier file se cacher. Bredouille, le léopard remonte dans un arbre. Le rongeur a gagné un peu de sursis...


La matinée s'achève dans le parc entourés de cette faune incroyable.


Dans la foulée, nous roulons plus de deux heures vers le village natal de notre guide pour y passer la nuit. À cet instant du moins, c'est ce que nous pensons. En réalité, c'est dans la machine à remonter le temps que nous avons embarqué...

Safari dans le Tarangire
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Remontant la piste comme on remonte le temps, notre Delorean 4x4 nous dépose dans une autre époque. Lointaine.


Au milieu d'un désert de poussière grise, à mi-chemin entre la dernière route et le lac Natron (+- 50km d'une piste caillouteuse), le village massaï qui a vu naître Dullah et son frère, Samvua, le mari de Valentine, nous accueille.


Ces villages circulaires appelés "bomas" sont ceints d'une haute clôture d'acacias. Nous pénétrons dans celui-ci et découvrons sept huttes rondes aux toits de "chaume" et aux murs de terre et de bouse. Au centre, deux petits enclos d'acacias protègent la richesse du boma : une trentaine de chèvres, des vaches et dix ânes. À l'arrière, une case rectangulaire un peu plus grande et au toit de tôle accueillera nos trois tentes. Le domaine du chef.


À l'heure où nous arrivons en milieu d'après-midi, seules les filles et les femmes travaillent au village. Les hommes et les garçons, tous bergers, reviendront plus tard avec les bêtes.


Radical. Tout est radical. La découverte que nous vivons ; les conditions de vie de ces personnes ; le décor de poussière ; la barrière de la langue... On n'est pas dans la nuance.


Pour nous six, chacune et chacun va réagir selon sa personnalité et ses émotions. Immédiatement et naturellement, Sophie s'adresse aux enfants. Dessinant sur le sol, chantant, prenant les mains, elle parvient à les amuser et à entrer dans une forme de communication avec elles et eux.


Jeanne, Basile et Christine vont rapidement l'imiter. L'échange par l'action, par le "faire ensemble" semble une bonne approche pour les deux mondes en présence.


Quant à Félix et moi, nous sommes impressionnés et intimidés. Est-ce notre place ? Pour ma part, il me faudra une bonne heure pour parvenir à entrer dans la démarche. Concernant Félix, le ballon de foot acheté en chemin lui aura permis d'entrer en contact sans se forcer.


Livrés à nous-mêmes pendant une heure ou deux (j'ai perdu la notion du temps), nous nous imprégnées de cette atmosphère d'un autre âge. Sans être péjoratifs. On trouve ici des gestes ancestraux, un mode de vie pastoral, un confort élémentaire.


Alors que nos filles participent à l'écossage des haricots et que les garçons jouent, Dullah vient à notre rencontre pour nous faire part du programme... Une chèvre va être égorgée. Pour nous mais pas uniquement. Les Massaïs se nourrissant presque exclusivement de viande, trois à quatre animaux sont tués par semaine. Nous pouvons assister à la scène mais personne n'en a le cœur. Par contre, curieux, nous passons derrière la maison du chef pour observer le travail des bouchers. Sur quelques branchages posés sur le sol, la bête est dépecée, vidée, découpée... Le cœur et d'autres organes sont croqués directement par les Massaïs en présence. L'animal transmet sa force aux hommes. Les femmes n'ont pas accès à cet espace.


Jeanne est très attentive à tout ce qu'il se passe et à l'anatomie. Félix et moi profitons plutôt du spectacle de notre cuisinier préparant du pain à côté du feu. 😁


Mesurés, précis et rapides, les gestes s'enchaînent. Le feu est prêt. Les pièces de viande s'empalent sur des pics de bois que l'on dispose selon une science qui nous échappe autour des flammes.


Appelés à table, nous repassons à l'avant de la maison pour avaler notre repas. Dullah s'excuse. Ce soir, il ne mange pas avec nous. Il renoue avec ses racines en ne mangeant que de la chèvre avec ses frères. Et nous, naïfs, on enfile le copieux repas jusqu'à en être repus... Alors que Dullah, le foie grillé et découpé en guise d'amuses-bouches, reviens pour nous inviter au coin du feu. Le partage va commencer.

On n'en peut plus mais ça ne se refuse pas.


Installés en cercle, un Massaï tranche de petits morceaux de viande qu'il distribue. La soirée va se prolonger ainsi alors que d'autres, derrière nous, préparent une soupe régénérante avec les abats, la tête, du sang et des plantes.


Vigilante, Christine redoute le moment où on nous invitera à boire le mélange de sang et de lait caillé... Mais il n'en sera rien. Chacun s'emblant conscient et respectueux des singularités de l'autre.


L'un après l'autre, nous rejoignons nos tentes plantées entre la case et l'enclos des vaches et des ânes. Basile, installé à côté du Massaï et de Dullah, restera longtemps à échanger avec eux. Captivé, inspiré, touché par l'universalité d'un foyer rassembleur...


Sans autres bruits que ceux des bêtes à quelques pas de nous, nous plongeons aisément dans nos rêves.


Au petit matin, réveillés par le coq, les ânes, les chèvres... nous assistons à la traite d'une vache avant d'accompagner un berger de 8 ans mener ses chèvres à la pâture. On se promène dans la poussière grise. Le soleil commence à chauffer. Ce petit bout d'homme, parti sans eau, sans nourriture et sans avoir déjeuneé, ne rentrera que le soir, une fois son bétail nourri.


Pour nous, cette découverte restera comme l'une des plus fortes. Marqués par cette autre réalité, nous reprenons la piste différents.


C'est certain.

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Ce dimanche 13, poursuivant notre route vers le nord, nous posons nos bagages deux nuits au camping "Masaaï giraffe camp site". On calme le rythme, on se pose et on renoue avec notre monde : sanitaires, gazon et petite piscine. :-)


On se rue sous les douches dont le fin filet efface la couche de poussière accumulée. Dernier souvenir physique du village masaaï.


L'après-midi sera paisible. Repos, repas, piscine et "foot" avec quelques Masaaïs du camp (jusqsu'à ce que la balle se plante dans les épines d'un acacias...). Jeanne, de son côté, se noue d'amitié avec Léa et les chiots. Nouveau sport de notre monde, profiter du wi-fi tant qu'il y en a pour faire nos mise-à-jour et préparer la suite du voyage. Ce soir, nous serons rapidement au lit...


Lundi, nous nous levons avant l'aurore et filons sur les rives du lac Natron à cinq minutes en voiture. Le décor est, une nouvelle fois, spectaculaire. Au sud, dans notre dos mais tout proche, un volcan toujours actif : l'Ol Doinyo Lengaï, à l'ouest, les falaises abruptes de la vallée du grand rift et, devant nous, plein nord, le lac salé... Nous sommes en place juste pour l'aurore. Le soleil passe par dessus les collines alors que des colonnies de flamants roses fouillent la vase... Après ce spectacle, nous rentrons à pied pour déjeuner copieusement.


En fin de matinée, nous repartons visiter les alentours et montons vers la vallée du rift. La jeep nous dépose. Nous marchons quelques centaines de mètres avant d'entrer dans une gorge sinueuse au fond de laquelle coule un petit torrent. On suit le guide local de rocher en rocher. Inévitablement, ça nous rappelle le Toulourenc français. Le décor toujours aride se tranforme. Le vert vif commence à colorer la roche sombre. Exsités, les enfants accélèrent le pas... On finit par arriver là où le canyon se referme presque, où l'eau semble tomber d'un ciel luxuriant... En quelques secondes nous sommes tous à l'eau. On la redoutait glaciale ; elle juste prafaitement tiède et douce ! Affrontant les différents petits rapides, on poursuit notre remonée jusqu'à une cascade puissante qui nous bloque le passage. Nous resterons dans ce paradis une bonne heure.


Le reste de la journée se déroulera comme la veille : farniente...





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Après deux jours dans ce gigantesque parc (aussi grand que la Communauté française dixit Kinou 😀), les enfants ont décerné une médaille à certains animaux. On peut dire qu'au Serengeti, il y en a pour toutes les catégories !


Les plus mignons : les lionceaux (so so so cute)

La plus grande : la girafe

La plus moqueuse : la hyène

Le plus surprenant : le guépard. Il nous a tous laissé sur place ...

Les plus beaux à toute heure : les zèbres

Les plus sautillantes : les gazelles de Thomson

Les plus en famille : les éléphants

Le plus étrange : le serpentaire (appelé aussi secrétaire)

La plus patiente : la lionne (lionne 0 - gazelles 1)

Le mieux coiffé : le buffle

Le plus coloré : le lézard (rose et bleu)

Le plus inquiétant : le vautour

Le plus méfiant : le chacal

Les plus barbus : les gnous

Le plus timide : le daman

Le plus effrayant : le crocodile

La plus belle danse : les autruches amoureuses

Les plus gros dormeurs : les hippopotames

Le roi des machos : le lion

Et le grand absent... le rhinocéros !


Tous les animaux sont des champions. On a aimé tous les observer !


Basile, Félix et Jeanne

Lionne suivie par des scientifiques
Serengeti, 15 & 16 août 2023
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Serengeti : du 15 au17/08



La piste du jour serpente entre la plaine du lac Natron à  notre droite et la vallée du grand rift à notre gauche. Direction plein nord vers le  Kenya.


Pour plus de confort, Sylvano pousse le Land Cruiser au-delà des 80km/h. Les suspensions semblent survoler les bosses et les trous. Nous, dans ce fracas et cette poussière, on s'enfonce dans nos sièges, les yeux rivés sur les paysages chageants. On s'arrête dans une petite bourgade où un électricien raccorde un câble un peu lâche tandis que nous dînons à l'ombre d'une terrasse.


Une bonne heure plus tard, nous entrons dans le Serengeti par la "Klein's gate". L'entrée secondaire tout au nord du parc. C'est reparti pour la chasse aux animaux. Le toit et les enfants sont levés. Les jumelles et les appareils photos en bandouillère. Dullah et Sylvano se donnent du mal pour que l'on voit les animaux. Dans cette partie, nous ne croisons pratiquement personne. Le décor est celui du "Roi lion": des herbes jaunes, des collines, des amoncellements de rochers et, de temps en temps, une petite rivière qui lézarde de vert cette savane.


En fin de journée, nous arrivons au "Lobo camp site". Un petit espace délimité par l'herbe tondue, à l'ombre d'un rochIer et face à une belle vallée dorée où brouttent quelques buffles. Dans un petit bâtiment, les cuisiniers s'affairent au son d'une radio. Un autre petit bâtiment fermé de grillages sert de salle à manger. Ici, nous mangerons comme dans un zoo humain avec les babouins pour visiteurs... Surprenante immersion...


En haute saison, cet espace compte une cinquantaine de tentes igloos kaki. Malheureusement, tout paradisiaque qu'il semble, une fois  la nuit tombée, ce camping est un cauchemar. Nos voisins italiens et chinois ne semblent avoir aucune notion du respect. Que ce soit de la nature ou des autres campeurs... Au petit matin, il faudra quelques crêpes à Christine et moi pour que notre mauvaise humeur se dissipe.


8h, tous en chasse ! Et quelle chasse ! Seuls au milieu de nulle part. Notre chauffeur quitte la piste. Il a un point en ligne de mire. Nous, nous ne voyons rien... Jusqu'à ce que l'on distingue un félin assis sous un arbre. Notre guide sourit aussi. On est en veine ! Le guépard ne bronche pas. On s'approche à quelques mètres. Moteur coupé, souffles retenus, l'observation est incroyable ! Afin de ne pas le déranger davantage, nous repartons. Aux anges !


Le reste de la journée se décrit plus facilement en photos. Dans ses grands espaces, le Serengeti possède une faune riche. La liste de Jeanne et Christine s'allonge : lions, antilopes, serpentards, hippopotames, marabous, chacals (ça doit être la première fois que j'écris "chacal" au pluriel depuis qu'on m'a appris l'exception en primaire :-) ), hyènes... En quittant le parc le lendemain, elles auront compté 59 espèces ! Une seule se fait encore réellement désirer... Devinez ?


Cette fois, c'est au centre de ce territoire que nous logeons. Autant de monde mais d'autres personnes. Sur nos matelas de mousse, la nuit sera fraiche et calme. Avant de quitter définitivement le Serengeti, nous avons le bonheur d'observer plusieurs moments de la vie des lions. Des lionnes et leurs petits qui se reposent ; le partage d'une carcasse de buffle avec le vautour qui attend son reste ; et, le moment le plus dingue, un groupe de lionnes qui, juste devant nous (non, mais vraiment, devant! On aurait pu les toucher!), prend en  chasse un phacochère !!! La scène est hallucinante. Les félins avancent pas à pas, se disposent en triangle et attendent le bon moment. Lorsque la proie est à la distance d'un bond, les lionnes lancent le sprint ! Pumba comprend alors son erreur, dresse la queue à la verticale telle l'antenne d'une auto-temponneuse et se lance dans la course de sa vie ! Ebahis, on attend le dénouement funeste en silence... Excellentes sprinteuses, les lionnes manquent d'endurance. Après quelques mètres, le statut du phacochère passe de "en instance de vie" à "Winner"!  Ravi, Basile a tout immortalisé en vidéo !


En fin de matinée, pour quitter le parc, nous empruntons la porte principale, au sud, après des dizaines de kilomètres de piste au milieu des savanes et des plaines (dignes de notre Hesbaye) interminables. Il fallait s'y attendre puisque, en swahili, "Serengeti" signifie "La plaine infinie."


Jusqu'à ce jour, nous ignorions que notre regard pouvait porter si loin.

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Après notre pique-nique de midi avalé à l'entrée du Serengeti dans un lieu aussi agréable qu'une aire d'autoroute française, nous prenons la piste dans la poussière blanche vers le cratère du Ngorongoro. Ce dernier safari, nous l'attendons depuis longtemps tant on en dit du bien.


En chemin, nous nous arrêtons à l'entrée des gorges d'Olduvai. Un site classé à l'UNESCO car il serait un des berceaux de l'humanité. N'ayant pas le temps d'y pénétrer, nous nous contentons d'un tout petit musée et d'un monument présentant deux crânes d'hominidés découverts ici : Homo habilis et Homo sapiens. Félix semble particulièrement intéressé et aurait voulu visiter le véritable musée situé à 5 km de là. Partie remise ?


Une heure de cette piste cahoteuse plus tard, la jeep entame l'ascencion des montagnes. Les couleurs passent du gris-blanc au vert intense. La vue se dégage sur la plaine et les voitures se font plus nombreuses. En bord de piste, nous croisons des Masaaïs et leurs vaches mais aussi des zèbres et des giraffes. Ici, le bétail cohabite avec les animaux sauvages... On monte encore... On s'arrête à un point de vue incroyable qui nous permet de découvrir l'intégralité du cratère du Ngorongoro. Tel qu'on imagine un cratère : des falaises circulaires, une plaine et des lacs. Mais tellement grand que Paris pourrait s'y loger. Demain, nous y descendrons...


Notre dernière nuit en tente se passe au camping public du Ngorongoro sur la lèvre du cratère. Dans la prairie verte de l'entrée, nous avions repéré des giraffes. Nous risquons donc une approche à pied... De très courte durée puisque, une fois passé la barrière du camp, nous sommes rapelés à l'ordre par un guide. Ici, pas question de sortir des clous. :-/ On reste donc au camp. Les enfants jouent sur la tablette avec Dullah et nous, nous patientons dans une grande salle. Dehors, la nui tombe et le froid se fait de plus en plus présent. Une fois encore, le cuisinier nous régale si bien que nous serons rapidement au lit, repus et enfouis au fond de nos sacs de couchage pour trouver un peu de chaleur.


Le réveil sonne à 5h30. Dans l'obscurité et le brouillard, nous descendons la piste en direction de l'entrée du parc. Le jour est à présent levé mais le soleil ne perce pas l'épaisse brume. Très pentue, la route pavée nous amène au centre du cratère. Le spectacle est, encore, différent. Des lacs, des nuages, des gnous, des buffles, des zèbres, des lions, des hippopotames,... et, peu vu jusque là, de la verdure et des forêts. Enfin, c'est le nom qu'ils donnent à de petits bosquets touffus.


Evidemment, on espère voir la dernière espèce que nous n'avons pas encore aperçue : le rhino ! Alors, le toit levé, les polaires sur le dos, on quadrille la plaine. On zieute... Finalement, nous devons nous rendre à l'évidence : il faudra revenir ! Les rhinos ont gagné leur cache-cache.


A présent, le temps est venu de retourner à Arusha. Les huit jours passés avec l'équipe de "Tanzanie authentique" ont été riches, émouvants, incroyables. Des paysages, des personnes, des animaux, des expériences uniques qui nous marqueront pour longtemps.


Arrivés à l'aéroport pour un nouveau départ, Valentine a fait le déplacement pour nous saluer. Les aurevoirs avec Dullah et Sylvano sont sincèrement chaleureux. On quitte leur monde et on décolle pour un autre univers au sein de ce même territoire : Zanzibar !

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Aéroport d'Arusha : enregistrement sous une tonnelle, contrôle de sécurité dans un hall d'entrée, salle d'attente ouverte sur l'unique piste qui longe la route principale. L'atmosphère change. A présent, nous sommes six touristes au milieu d'une cohorte d'autres voyageurs attendant le départ vers le paradis promis. Une heure trente plus tard, nous embarquons dans un coucou de 40 places pour un vol vers Zanzibar. En somme, nous survolons l'itinéraire réalisé lors de notre première semaine : Arusha, Moshi et le Kilimanjaro, Lushoto, Dar Es Salaam et... l'océan Indien. L'atterrissage réussi, les garçons tentent de lancer une salve d'applaudissements... Sans succès mais avec gêne. 😀


Rapidement, la porte s'ouvre et les choses s'enchainent : tarmac, chaleur, bagages, taxi direction l'hôtel. Tout roule. 19h, installés dans une Toyota Noah de luxe, les premières images de Stone Town sont nocturnes. Fenêtre ouverte, je prends le pouls de la ville alors qu'à l'arrière, un écran descendu du plafond joue les clips de Stromae... Le chauffeur semble aussi fier de son véhicule que de son choix musical. Par contre, pour connaitre la couleur locale, on attendra la fin de "Papaoutai"...


Les sacs déposés à l'auberge, il est temps de penser à manger. On file donc quelques rues plus loin vers le petit port, au parc Forhodani où s'installe chaque soir un marché gourmand. Les locaux et les touristes s'y mixent joyeusement aux sons des blagues des cuisiniers qui tentent leur chance lors du passage des clients potentiels.


Chapatis, shawarmas, samoussas, pizzas locales, potages aux falafels et ravioles de légumes ... De 1 à 4 $ le plat, on se laisse tenter par les découvertes avant de rejoindre nos chambres.


Un muezzin chantant pratiquement à la fenêtre de notre chambre, nous tombons du lit assez tôt et filons à la découverte, diurne cette fois, de la vieille ville de Stone Town. Constituée de nombreuses ruelles très étroites, c'est un labirynthe dans lequel il fait bon se perdre. Les portes des maisons, sculptées et décorées, sont particulièrement remarquables. Les influences arabes et indiennes se mêlent et créent une ambiance unique. Notre voyage est spatial et temporel. Ainsi nous découvrons un ancien marché aux esclaves sur lequel, littéralement, a été bâttie une cathédrale anglicane. Deux caves dans lesquelles les marchands entassaient plus de 75 esclaves sont ouvertes. On y descend. Il y fait chaud et moite mais c'est glaçant. "Comment des humains peuvent-ils infliger de telles horreurs à d'autres humains ?" s'interroge Félix impressionné.


De celui des esclaves, nous voilà au marché contemporain. Les halles aux poissons et aux viandes font sensation tant par les images, tantôt belles, tantôt crues, que par les odeurs qu'elles nous imposent... On trouve rapidement refuge dans la partie épices, fruits et légumes. Beaucoup plus sage.


Enfin, avant de quitter la ville, je prends une tasse de café à un vendeur de rue. 300 shillings. Service rapide. Juste le temps pour les enfants de remarquer qu'il vend aussi des barres de césame faites maison. Il est déjà 13h, on le dévalise avant de monter dans un taxi pour rejoindre, de l'autre côté de l'île, le village côtier de Paje...



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On quitte Stone Town pour Paje ; les routes pour les plages ; l'aventure pour la farniente.


Avec l'aide du chauffeur de taxi, nous trouvons rapidement un petit hôtel familial à deux minutes de la plage. Les enfants sont hyper contents : pendant trois nuits, on va arrêter de courir.


On pose rapidement nos bagages, on enfile nos maillots et c'est parti pour un triathlon : piscine, plage, océan !


Pour le décor, il est comme on l'imagine : sable blanc, eau limpide, ciel et mer turquoise... Des cocotiers, des palmiers et des bananiers pour végétaliser tout ça. On est dans une carte postale (ou dans un cliché Instagram selon les époques).


Mais c'est vrai : c'est magnifique !


Nous nous rendons compte assez rapidement qu'en laissant le continent, nous sommes passés d'une Afrique relativement "traditionnelle" à un archipel organisé autour du tourisme. Nous sommes loin d'être seuls et la dizaine d'excursions (toutes les mêmes) que tout le monde propose sont calibrées et rodées. C'est efficace mais tout ça manque de naturel, de spontanéité voire d'improvisation.


Sur la plage, les enfants, Christine et Sophie recherchent les plus incroyables coquillages, trouvent des étoiles de mer aux couleurs dingues et marchent sur des oursins... L'après-midi, à la faveur de la marée montante, c'est dans les vagues que Basile, Félix et Jeanne s'éclatent alors que, de notre côté, on teste les cocktails locaux les pieds dans le sable. Mention spéciale pour le mojito fruit de la passion. 💖


Le deuxième jour, pour la matinée, nous partons pour l'un des classiques de Zanzibar : la visite d'une ferme aux épices. Un guide et son assistant, c'est ainsi qu'il le présente, nous baladent au milieu d'un jardin botanique et nous font découvrir les plantes et leurs pouvoirs : cannelle, gingembre, aloé vera, poivre, vanille, clous de girofle, cardamome, citronnelle... On renifle, on goûte, on commente. Vient le temps du show : un homme-papillon grimpe en haut d'un cocotier. Il n'en faut pas plus pour chauffer nos petits singes! Chacun s'y essaye. Bon, on attendra que les noix de coco tombent d'elles-mêmes... 😁 La visite s'achève sur un repas local parfumé aux épices de la ferme. Et la visite du petit shop.


Voici, déjà 😉, la dernière journée de notre voyage. Alors on teste l'autre classique : le safari blue!


Il s'agit d'une journée où nous embarquons sur un bateau traditionnel pour nous rendre sur un banc de sable, faire du snorkeling, manger des fruits de mer cuits au bbq ou frits (langoustines, crevettes, thons, calamars et poulpes avec les éternelles frites) sur l'île où se trouve le plus vieux baobab de l'archipel : 500 ans tout de même ! L'aller se fera au moteur et le retour à la voile.


S'agissant d'une des plus importantes attractions touristiques de Zanzibar, je craignais vraiment de ne pas pouvoir en profiter. Mais malgré le nombre de bateaux, une trentaine, ce n'est pas la cohue. À chaque endroit, on peut profiter et ressentir posément.


Lors de nos plongées, on découvre des récifs de coraux et une multitude de poissons. On adore! Remontant à bord, on déguste un plateau de fruits exotiques découpés en stoem. 😉


C'est le pied !


À la voile, le retour est encore plus exceptionnelle. En silence, le dohw glisse sur l'eau. Calme, douceur et chaleur. Comme on dit chez nous : on a bon! 💖


En fin d'après-midi, on retourne à Stone Town manger des shawarmas sur le food market. Demain, nous quitterons l'île par la mer avant de nous envoler pour Bruxelles...


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Dans notre chambre, cette dernière nuit à Zanzibar aura été agitée : Félix ayant dû réaliser quelques sprints jusqu'aux toilettes... On se lève donc un peu patraques alors qu'on espérait être en forme pour affronter ces dernières 24 heures dont le programme est chargé :


- 12h30 : bateau jusqu'à Dar Es Salaam ;

- 14h30 : taxi pour l'aéroport de Dar ;

- 16h45 - 19h : vol vers Kigali ;

- 00h01 - 11h30 : vol jusqu'à Bruxelles ;

- 12h30 : retour avec nos "taxis" : Doudou et Lem ;

- 13h30 : "Home sweet home" !


Heureusement que, hier, Sophie a insisté pour que je file réserver nos places pour le "fast ferry"... Je pensais les guichets proches du port (et donc de notre hôtel) mais il n'en est rien. Ne les trouvant pas, je demande à un passant qu'il m'indique le chemin. Ce dernier confirme nos observations : durant tout ce séjour, on a toujours voulu nous aider. Pas une seule fois, quelqu'un n'a refusé de nous prêter main forte. Mon nouvel ami change donc de route et m'emmène au premier bureau. Le bateau est complet. Il m'accompagne au second et m'aide à prendre les réservations. Victorieux, je rentre à l'hôtel.


Vers 11h30, nous passons le check in du ferry. Attendus et accompagnés par mon copain, nous retrouvons le monde et le "bordel organisé" qu'on avait pas connu sur l'archipel. Mais on finit, sans stress, assis dans la salle d'attente. Lors de l'embarquement, aucun numéro de siège sur les billets, c'est la course... Alors qu'on découvre un grand navire ultra moderne et confortable avec de la place pour tous. On s'installe et, directement après le démarrage, Sophie, Christine, Félix, Jeanne et Basile rejoignent le pont avant. Ce bateau rapide file sur les flots. Monte, descend, rebondit... A l'extérieur, les cheveux volent ! A l'intérieur, les stewards distribuent des sacs en papier... Avec la vitesse, l'ambiance change... Les bébés pleurent et une odeur de vomit prend au nez... Sur le pont, bien accrochés, ils aperçoivent un animal : baleine ou dauphin ? Difficile de savoir quelle bête ajouter à notre compteur... Jeanne, verte, cède au mal de mer...


Après une heure trente de ricochets, on descend. Et c'est à nouveau une cohue difficilement descriptible ! On est bousculés, hélés, pris par la main plus ou moins de force, balotés... On finit même par se perdre en deux groupes : Chrisitine, Félix et Basile sortent tandis que Sophie, Jeanne et moi tentons de récupérer nos bagages. C'est impressionnant mais tout ça n'est que du cinéma pour mettre les touristes que nous sommes sous pression et nous soutirer quelques billets ou nous vendre des courses de taxi hors de prix.


On finit par tous se retrouver à l'extérieur de la gare portuaire pour monter dans une petite voiture avec nos bagages et un prix de course divisé par 4 : soit 10$. Le chauffeur est super et rapide. Les enfants ont juste le temps de se remettre de leurs émotions que nous sommes à l'aéroport.


Ici, la douane passe les sacs aux rayons X dès l'entrée. On s'attend à ce que les douaniers mettent la main sur quelque chose. N'ayant plus de machine à coudre, la seule question est : sur quoi ?


La réponse arrive vite. Deux sacs doivent être ouverts. Les coquillages ramassés sur la plage posent problème. Evidemment... Comédiens à notre tour, Sophie demande à Jeanne de pleurer. Quelques spécimens sont re-glissés dans un des sacs. 😀 On poursuit notre route lors de laquelle nous présentons nos passeports un bon nombre de fois... Une bouteille d'eau sera trouvée dans le sac à dos de Christine. Mais, ici, le respect des anciens l'emporte sur la loi : "Bibi, tu peux garder ton eau." Bibi, grand-mère en swahili, est le nouveau surnom de Kinou ! Pour la fille, c'est Dada; la mama, mama; le papa, Baba et les garçons... Caca ! 😉


Le reste du voyage se déroule sans surprises. L'attente dans le minuscule aéroport de Kigali est longue, 4h. On embarque vers 23h pour un décollage prévu à 00h. Finalement, c'est à 1h30 que nous quittons le sol rwandais. La nuit sera ce qu'elle sera... Mais nous nous réjouissons de retrouver nos pénates, nos familles et nos amis.