Carnet de voyage

Ske'Mada, 7 baroudeurs au pays du Baobab

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Nous sommes 7 étudiants qui réalisons le stage de nos rêves à Madagascar dans l'ONG Bel Avenir à Mangily, à côté de Tuléar au sud-ouest de cette belle île rouge, nous sommes la Team Ske'Mada !
Du 6 mai au 13 juillet 2018
69 jours
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Nous sommes partis le 06 mai, 4 à 12h et les 3 autres à 21h (surclassé chez Air France héhé merci le karma), nous nous sommes retrouvés à Nairobi où l'air était très humide avant de reprendre l'avion jusqu'à Antananarivo. L'aéroport malgache s'avère beaucoup plus petit que celui du Kenya, une fois hors de l'aéroport nous attendons le taxi de l'hôtel mais celui-ci nous ayant oublié nous avons le temps de nous faire accoster, guider par des policiers avant que le conducteur de l'hôtel arrive enfin. Nous traversons des rues étroites jusqu'à arriver dans un charmant hôtel, soulagés d'être enfin arrivés ! Le soir quelques uns commandent à manger, Nicolas goûte la bière locale très réputée, les garçons mangent leurs premiers morceaux de zébus, nous profitons de pouvoir prendre une vraie douche et mettons le réveil à 4h30 pour le lendemain, pendant la nuit nous entendons les chiens errants aboyer.

Julie et Camille R avant d'embarquer / Nous 7 au Kenya / Premières photos de Madagascar /  Nous 7 à l'hôtel / La bière locale THB
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Après un réveil très matinal, nous allons avec le taxi de l'hôtel jusqu'à la gare de taxi brousse de Tana, malgré l'heure et les faibles premières lueurs du jour, nous voyons beaucoup de monde sur la route, notamment des enfants qui montent dans des mini bus pour aller à l'école, parfois alors même que ceux-ci ont déjà commencé à rouler. Nous traversons un endroit qui semble faire office de marché, le taxi passe par entre les autres véhicules malgré l'étroitesse de certains passages.

Lorsque nous arrivons à la gare routière, nous nous faisons immédiatement entourer de plusieurs malgaches qui nous prennent nos valises pour qu'on voyage avec leur taxi brousse, nous nous sentons un peu étouffés, l'équipe se coupe en 2 car 3 d'entre nous ont été amenés par des malgaches qui leur assuraient être la compagnie avec laquelle nous devions partir, bien sur ça n'était pas la bonne. Nous les rejoignons finalement. Une fois dans le taxi, nous voyons beaucoup de petits vendeurs d'objets ou de nourriture qui passent et tentent de nous faire acheter ce qu'ils vendent, un malgache de la compagnie tente aussi de nous avoir en nous demandant de payer pour nos bagages mais le chauffeur le remballe rapidement. La gare est pleine de monde, de taxi et de petites gargottes. Nous partons finalement vers 7h15, nos bagages sur le toît. Les contrôles de polices, gendarmes ou militaires sont très fréquents, étant donné qu'aucun taxi brousse n'est en règle nous apprendrons plus tard que le chauffeur donne à chaque arrêt entre 1000 et 2000 ariary pour pouvoir passer tout en lui tendant le livret de son permis. J'ai demandé plus tard à un malgache pourquoi les contrôles étaient si fréquents et il m'a dit que c'était "pour contrôler le permis". Dans le taxi brousse nous sentons tous les trous et les bosses de la route qui est majoritairement goudronnée et en bon état dans la première partie du trajet.

La route se déroule bien jusqu'à 8h30 où nous nous arrêtons pour un problème au niveau du moteur, ce qui n'est apparement pas rare ici. Nous attendons ainsi 4h avant de reprendre la route à 12h30, on s'arrête ensuite 10min chrono pour manger puis nous reprenons la route. Nous observons le paysage très agricole, le linge étendu dans l'herbe, le klaxon du taxi brousse qui sert comme moyen de communication au chauffeur, nous passons dans des rues hyper étroites, on ne peut pas enlever aux malgaches qu'ils sont très forts pour se débrouiller pour passer partout malgré la charge que le véhicule doit supporter !

La nuit se couchant à 18h, 2 hommes armés montent peu après le coucher du soleil dans le taxi brousse, nous arrivons à un autre barrage de policiers qui ne veut pas nous laisser partir sans que l'on soit une quinzaine de voitures à la file, nous repartons donc plus d'1h après en étant entre 15 et 20 véhicules d'affilées entourés de 2 véhicules de militaires. Ils décident de s'arrêter pour manger vers 20h30-21h donc nous repartons seul dans le noir. Les malgaches et le chauffeur n'étant pas très rassurés, nous attendons des voitures à suivre puis nous repartons, au fil de la route nous nous retrouvons tout seul, le chauffeur ne ralentit plus pour rouler sur les gros trous de la route, nous finissons par enfin arriver, en vie, à 22h à la ferme école de l'ONG à Fianarantsoa !

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Nous nous levons plus tard ce matin, nous (les filles) faisons le tour des lieux pour retrouver les garçons et en nous perdant légèrement nous nous retrouvons à toquer -sans le savoir- à notre propre chalet en croyant que les garçons dorment à l'intérieur... Nous finissons par croiser Greg, nous faisons connaissance de la gérante de la ferme école qui nous donne rdv pour visiter la ferme école l'après-midi.

Nous allons manger dans un petit restaurant sympathique, nous y allons à pied et le trajet jusqu'au restau nous dévoile des rues atrocement sales et la pauvreté profonde du pays. Le fait que ce soit une grande ville ne semble pas jouer en la faveur des lieux, au contraire. Nous croisons des gros tas de déchets qui débordent sur la route, des poules et des chiens errants, des enfants, des bébés par terre. Toutefois nous sommes ravis de voir que les malgaches font des crêpes !!

La visite de la ferme école se déroule bien, nous regardons avec émerveillement toutes les plantes de leur jardin botanique, leurs poules, leurs cochons, leurs deux zébus, leurs vaches laitières, leurs parcelles de potagers attribuées à chaque élève, nous visitons une salle de classe pleine de livres, nous voyons des élèves trier le riz et des enfants jouer entre les rizières.

Nous avons ensuite joué aux cartes puis des filles malgaches ont commencé un basket donc Greg, Thomas, Emilie et Greg ont joué avec elles et l'équipe de Greg a gagné (il tenait à ce que vous le sachiez #solidaritépourGreg).

Le soir nous allons en taxi jusqu'à un autre restaurant plus grand, le jus de fruit exotique est délicieux, Camille C découvre une spécialité: le Mine Sao et les croquettes de pommes de terre s'avère excellente également ! Nous rentrons en taxi jusqu'à la ferme école, l'odeur d'essence est très forte et l'état du taxi nous laisse nous demander si on va pouvoir finir le trajet avec mais au moins avec les fenêtres ouvertes la ventilation est super !

Au restaurant / Notre douche à côté des toilettes sèches 
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Publié le 14 mai 2018

Nous nous réveillons le lendemain matin à 5h30 pour attendre le taxi brousse que l’ONG nous avait commandé la veille. Nous partons finalement 45 minutes plus tard que prévu, « mora mora » oblige : Ici, le temps ne presse pas comme le montre cette fameuse expression qui signifie « doucement doucement ». Après un petit détour à la gare routière où nous nous faisons accoster une fois de plus de tous les côtés pour acheter tous types d’objets et d’encas, nous reprenons la route. Le paysage change radicalement : petit à petit, il devient de plus en plus aride.

4 d'entre nous / le paysage aride / une super belle maison au milieu de nulle part 

On aperçoit quelques belles maisons sur-protégées de tous les côtés par des fils barbelés ou des morceaux de verre en haut des murs au milieu des petites maisonnettes en ruine faites de bois et de paille. Cette fois ci, notre taxi brousse s’arrête plus souvent pour emmener des gens ou de grands paniers de fruits et de légumes en cours de route.

Les barbelés et des morceaux de verre en haut de murs / tous les échafaudages sont en bois ici / une rue d'une ville 

Dans les villages où nous nous arrêtons, tout le monde s’approche du taxi même quand nous ne sortons pas pour venir observer les « vazaha » (étrangers en malgache) et pour tenter de nous vendre des gâteaux ou des fruits. Les enfants chantent parfois « vazaha donne nous de l’argent » ou « vazaha donne nous bonbons ». En cours de route, des enfants courent derrière le taxi brousse et le chauffeur leur envoie des bouteilles en plastique, ce qui semble les rendre très contents. Nous comprendrons plus tard en discutant avec d’autres bénévoles de l’ONG que ces bouteilles sont réutilisées comme récipients, jeux ou pour fabriquer des objets…

Dans une rue / Des zébus qui rentrent dans le fleuve / un arrêt de policier comme on en croise tant 

Aujourd’hui comme avant-hier nous écoutons pendant tout le trajet des musiques malgaches très mélodiques et rythmées que l’on commence à connaitre presque par cœur. Nous arrivons finalement à Tuléar peu de temps après la tombée de la nuit, bien qu’il soit très déconseillé de circuler la nuit à Madagascar sur la RN7 à cause des guet-apens et de l’insécurité sur les routes. Notre arrivée à la gare routière est très oppressante : tous les pousse pousse et chauffeurs de taxi se précipitent sur nous et nous arrachent les bagages des mains et nous nous perdons vite de vue les uns les autres… Heureusement, le responsable des bénévoles de l’ONG, Augustin, nous guide et nous nous retrouvons 2 par 2 dans des pousse-pousse pour rejoindre l’hôtel. Thomas et Camille C se perdent en cours de route (faute de GPS sur le pousse pousse…) mais arrivent finalement à bon port !

Lorsque nous descendons des pousse pousse en arrivant à l'hôtel 

Belle surprise à l’arrivée : Nous avons des moustiquaires dans les chambres, des lits confortables, une douche et des WC français et nous profitons du wifi pour donner des nouvelles à nos proches. Nous retrouvons d’autres bénévoles de l’ONG au restaurant pour le dîner où nous passons un excellent moment très convivial tous ensemble.

Le nom du restau (on se croirait à JLP 😉) / Nous avec  d'autres volontaires 
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Après cette excellente soirée, nous retournons à l’hôtel en pousse-pousse. Sans nos nombreux kilos de bagages, les pousse-pousse avancent plus vite. Nos chauffeurs font la course en essayant d’éviter les trous sur la chaussée. Une fois arrivés à l’hôtel nous ne tardons pas à nous coucher, les péripéties de la journée nous ont épuisées.

Le lendemain matin, les filles se lèvent à 6h pour avoir le temps de prendre un petit déjeuner à l’hôtel avant le départ fixé à 7h : boisson chaude, pain beurre et confiture au menu, nous nous croyons de retour en France !

Comme prévu, Augustin vient nous chercher à 7h (il était à l’heure ! Nous un peu moins). Nous prenons de nouveau des pousse-pousses avec tous nos bagages direction la gare routière. Le taxi brousse réservé par Augustin nous attend, il ne manque plus que nous pour le départ ! Nous sommes agréablement surpris de voir des sièges à peu près confortables confortables (comprenez plus de 5cm de mousse). Le trajet dure environ 1h30, nous contemplons le paysage et attendons impatiemment de voir la mer (enfin !). Quand nous l’apercevons, nous sommes émerveillés, elle est d’un bleu intense, le sable est bien blanc. A certains endroits, la mer et la terre se confondent, certains arbres peinent à choisir leur camp.

A notre arrivée à Mangily, le chauffeur nous dépose sur la route menant à l’hôtel solidaire de l’ONG. Nous sommes accueillis par Ruben et Catherine, les coordinateurs des projets de la ferme école et de l’hôtel solidaire. Ils nous font visiter l’hôtel, nous nous croyons au paradis à la vue de la magnifique piscine et du salon les pieds dans le sable. Nous allons ensuite à l’annexe, là où nous dormirons durant ces deux mois. Nous y découvrons deux chambres de 4 avec des lits superposés, une table, deux chaises, des casiers et des moustiquaires. Un peu rustique mais on s’y fait vite ! Nous allons ensuite voir nos sanitaires, Nicolas se réjouit de voir des toilettes françaises, nous (les filles) déchantons en voyant l’état de ces derniers. Nous rigolons bien en découvrant nos « douches » qui sont en fait deux trous d’évacuation d’eau… Nous déballons nos affaires, faisons une petite toilette et partons rejoindre Catherine et Ruben au salon. Ils nous passent une vidéo présentant les coutumes malgaches et le comportement à adopter pour se fondre un minimum dans la masse (même si pour un vazaha c’est compliqué). Nous y apprenons l’importance de saluer les anciens, de ne pas donner de « cadeaux » aux enfants (car ça les incite à ne plus aller à l’école), etc. Ils nous donnent ensuite quelques informations utiles et des recommandations : il faut éviter d’être dehors après 21h, l’eau coûte ici 2500 AR, l’eau de l’hôtel est filtrée ce qui nous permet de la boire après plusieurs jours d’acclimatation, et nous avons le droit de profiter de la piscine (ce qui nous réjouit beaucoup beaucoup vu la chaleur !)


Visite des projets de l’ONG

Après toutes les présentations de Ruben et Catherine, nous décidons de manger à l’hôtel car nous ne connaissons pas encore les « bons coins ». Le repas était vraiment délicieux et le serveur adorable ! Nous allons ensuite faire un plouf dans la piscine pour nous rafraîchir avant d’aller faire la visite de la ferme école de Mangily et de découvrir tous les projets.

Ruben vient nous chercher à 15h, nous marchons 10min dans le sable puis nous arrivons aux portes du centre de formation d’agriculture et d’élevage (prénommé « agro » ou CFAE). Tous les étudiants et les formateurs sont déjà au travail, il nous fait monter sur une grosse cuve d’eau pour tenter d’apercevoir les bordures des 24 hectares de terrain de l’ONG. Il nous explique ensuite que les élèves sont formés pendant 11 mois à différents modules (maraîchage, élevage, produits transformés et hôtellerie), ils ont également la possibilité de faire des stages de découverte pour chacun de ces modules et de choisir de se spécialiser.

La visite commence par la zone de maraîchage. Des élèves sont en train de piller des feuilles du neem (prononcez « nim »). Cet arbre, très connu à Madagascar et en Afrique en général, est un antipaludéen et insecticide naturel qui permet d’avoir une production bio et une assez bonne rentabilité. Ruben essaie de faire parler les élèves en français, mais ils sont assez timides devant nous. Il nous explique ensuite qu’une des volontés de l’ONG est de renforcer l’apprentissage du français car même s’il est enseigné à l’école, la qualité de la formation reste douteuse et le nombre de jeunes parlant français décline or cela les coupe de nous et du tourisme en général.

Deuxième étape de la visite, nous allons voir la ferme pédagogique de l’école. Nous y découvrons des ânes (les derniers de Madagascar), des poules, des canards, des oies, des pintades, des faisans, des pigeons, des pigeons, des lapins, des cochons d’Inde, des cochons, et des chèvres ! Tous ces animaux n’ont qu’un intérêt pédagogique, les élèves apprennent comment faire de l’élevage, prendre soin des animaux et de leur enclos et évaluer les dépenses et les recettes due à leur élevage. Nous partons ensuite visiter les différents champs de moringa et les zones de plantations des espèces endémiques de Madagascar. La production de moringa de l’ONG permet de complémenter plus de 30000 bénéficiaires en nutriments essentiels pour lutter contre la malnutrition et la dénutrition. Le développement des espèces endémiques de l’île permet de conserver la biodiversité de l’île et de l’enseigner aux étudiants et aux touristes. Ruben nous montre ensuite la cuisine dans laquelle les élèves apprennent des recettes pour faire du pain, de la brioche, des sambos (samoussas), des pizzas… dans le but de leur donner les clés pour construire leur propre petit commerce plus tard.

Pendant le reste de la visite, nous découvrons les immenses champs de moringa, nous voyons l’intérieur d’un fruit de baobab, des figues de barbarie (les fruits d’un cactus)... Une fois la visite terminée, Ruben nous fait visiter une partie du village et des coins où manger, nous finissons sur la plage à contempler un magnifique coucher de soleil.

Le soir alors que nous jouons aux cartes au salon de l’hôtel, un gros scarabée s’invite parmi nous et en effraie plus d’un, nous découvrons des joies de la nature malgache d’autant plus que la nuit noire débute à 18h ici, nous n’avons pas encore vu la lune et les éclairages publics sont très rares voir absents dans une petit village comme Mangily. Tout cela nous permet de pouvoir admirer un splendide ciel étoilé tous les soirs !

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Publié le 23 mai 2018

Samedi matin nous nous sommes levés et nous (les filles) avons fait notre lessive à la main à l’ancienne ! Ensuite nous sommes allés manger Chez Freddy, un restaurant vazaha très bon qui nous a offert un shot de rhum arrangé à chacun à la fin d’autant plus qu’il y avait 60 choix différents (baobab, goyave, litchi, jujube, basilic, poivre, pok pok, cactus…). Ensuite nous sommes allés nous prélasser sur la plage où beaucoup de petits vendeurs malgaches viennent nous voir pour nous vendre leurs bracelets, colliers, mini tambours, petites boîtes, foulards... ainsi que des jeunes filles « c’est bien les tresses, c’est bien les massages » qui viennent en petits groupes régulièrement. Nous sentons que nous sommes repérés. C’est aussi notre première baignade dans l’océan indien !! L’eau est hyper chaude et le cadre idyllique !

Au restaurant Chez Freddy 

Nous rentrons à l’hôtel pour faire un petit plouf dans la piscine puis nous allons manger dans une petite gargote le soir qui nous fait attendre longtemps avant de nous servir. Ici « mora mora » est la règle prédominante, les malgaches préparent les plats de A à Z à partir du moment où nous arrivons (et ils semblent prendre leur temps) même quand on a commandé à l’avance pour une heure précise, cela permet en revanche de manger de bons plats, ici la question du surgelé au restaurant ne nous traverse même pas l’esprit !

L'océan indien et notre plage / dans la gargotte
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Publié le 23 mai 2018

Le lendemain matin, nous nous levons un peu plus tôt pour faire une sortie en pirogue, nous nous offrons le luxe de prendre un petit déjeuner à l’hôtel et nous découvrons les délicieux miel de baobab, confiture de goyave (à prononcer « goayave » comme « voyage ») et jus d’ananas frais.

Les pirogues nous amènent d’abord jusqu’à un lagon avec de beaux coraux et poissons colorés. Malgré les recommandations de nos piroguiers pour faire attention aux coraux et ne pas les toucher surtout lorsqu’il y a peu d’eau, Camille C se plante des épines d’oursin dans le pied, elle se retrouve avec plusieurs points bleus au niveau de l’orteil.

Nous allons au village de pêcheur, les piroguiers installent une voile de pirogue sur le sol pour s’en servir de nappe sur laquelle manger. A notre arrivée, une ribambelle d’enfants dispose leurs coquillages sur le sol autour de nous pour nous les vendre.

Nous allons visiter le village de pêcheur pendant que le repas se prépare. Toutes les maisonnettes sont en bois, des femmes, en attendant leurs maris partis pêcher, jouent au loto sur le sable et elles l’utilisent pour masquer les cases. Nous apprenons aussi que les pirogues sont faites à partir de 5 bois différents et qu’ils mettent du goudron pour étanchéifier le bois. Celui-ci est volé par des malgaches à des entreprises étrangères de BTP (entreprise chinoise par exemple) et revendu au black aux piroguiers. Les pirogues durent entre 7 et 8 ans.

Pendant notre visite, les villageois nous dévisagent et nous entendons des « vazaha » fuser à droite à gauche. Nous retournons sur la plage où nous mangeons les bons poissons tout justes pêcher et les piroguiers cuisinent également deux omelettes et des légumes très bien préparés aux deux superbes végétariennes de la team (la vérité c’est que tout le monde était jaloux de leur repas).

Au moment où nous nous apprêtons à partir nous nous faisons entouré par de nombreux enfants (qui étaient autour de nous pendant que nous mangions) qui veulent « cadeaux les savonnettes » « cadeaux le bracelet » « cadeaux vazaha » « cadeaux l’argent » ou qui voulaient nous vendre leurs coquillages, ce n’est pas évident de devoir affronter ce genre de situation, ce fut un peu traumatisant pour certains.

Nous rentrons en pirogue, le vent se lève, nous montons la voile mais au bout d’un moment la pirogue de Greg, Camille R et Thomas semble avoir un souci en haut du mat (sinon ce ne serait pas Madagascar) alors les piroguiers finissent à la rame.

Entre la plage et l’annexe, les Camille croisent une vazaha d’une soixantaine d’année qui nous dit qu’elle n’avait jamais vu de pays aussi pauvre sachant qu’elle avait voyagé dans d’autres pays pauvres comme la Birmanie.

Le soir alors que la nuit est déjà tombée, nous avons le plaisir d’apercevoir des lémur bambous doré (de la famille des lémuriens) dans les arbres juste à côté de nos chambres ! Ils ont les yeux jaunes lorsqu’on les éclaire avec nos lampes frontales.

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Publié le 28 mai 2018

Ce lundi nous attaquons notre première vraie semaine de stage ! Nous débutons la semaine avec 2 jours au CFAE (centre de formation d’agroforesterie et d’éco-tourisme), nous faisons le point avec Ruben et Alexia, ils nous expliquent le travail que nous allons effectuer sur la moringa. Nous allons d’abord délimiter les zones et sous-zones de production, les mesurer pour réaliser un plan exact de toute la production de moringa. Nous fabriquerons des pancartes pour chaque sous-zone. Nous allons effectuer un inventaire des plants spécifiant s’ils sont « productifs », « non-productifs », « en croissance » … pour évaluer la productivité et la densité des champs. Tout cela a pour unique but d’augmenter la productivité des champs pour élargir le nombre de bénéficiaire (c’est-à-dire les enfants/adolescents des écoles, des séjours éducatifs, des centres de formations, des cantines…etc de Bel Avenir). Nous allons aussi réaliser plusieurs études économiques et commerciales pour l’Hôtel solidaire et le CFAE ainsi que de nombreuses activités selon nos envies et les besoins de l’ONG pour découvrir le maximum de choses !

Mardi nous avons pu acheter des petites brioches faites par certains élèves du CFAE (dit « l’agro »). Chaque matin ils cuisinent diverses pâtisseries (comme des petits pains, des brioches, des chocolatines...) qu’ils revendent ensuite aux salariés, professeurs, volontaires et autres élèves de l’agro. Il parait qu’ils feront bientôt des pizzas, nous avons hâte !

Mercredi c’est LA sortie de la semaine, trop contents nous nous rendons à Tuléar en taxi brousse.

Un point sur les taxi brousse : le but de tout chauffeur de taxi brousse qui se respecte est de faire entrer le maximum de personnes dans son véhicule avec beaucoup de bagages/cages à animaux avec des animaux/sacs et paniers de nourriture sur le toit sans que le taxi ne s’arrête de rouler, inutile de préciser que les ceintures sont inexistantes et que nous avons déjà eu le plaisir de voir des voyants rouge allumés (comme le voyant rouge de la plaquette de frein entre Fiana et Tuléar) tout au long du voyage sans que cela ne pose de problème à personne. Ainsi, ce mercredi c’est sans surprise que nous voyageons avec des fenêtres manquantes dans le véhicule en étant une petite trentaine en tout (ils sont forts ces malgaches). A un contrôle, le policier demande tous les passeports des vazaha (il faut bien faire semblant de faire son travail).

Une fois arrivés à l’ONG nous découvrons les bureaux du siège de l’ONG, pendant notre visite, nous voyons des malgaches manifester dans la rue, on nous apprendra plus tard qu’ils manifestaient contre le pouvoir politique actuel (les prochaines élections auront lieu en décembre 2018)

La manifestation / les 4 filles dans les bureaux du siège de l'ONG 

Au rez-de-chaussée des bureaux de l’ONG il y a un foyer social qui loge des jeunes filles en pension, elles vont toutes à l’école l’après-midi sauf la plus petite qui a 8 ans.

La visite continue au centre d’art et de musique (le CAM anciennement cinéma les tropiques) où Augustin nous détaille toutes les actions de l’ONG et toutes les personnes qui en bénéficient (il y en a plusieurs milliers !). Nous allons ensuite dans une cantine sociale de l’ONG, les enfants sont toujours curieux et contents de nous voir, ils nous saluent presque religieusement lorsque nous nous présentons, les filles se font des tresses et/ou se cherchent les poux dehors, les cuisinières s’apprêtent à servir le godrogodro (à prononcer goudjogoudjo) un gâteau très consistant à base de farine de riz, de banane et de moringa !

Les principaux volets d'action de l'ONG / A la cantine sociale 

L’après-midi nous sommes allés dans le supermarché à Tuléar, on se croyait de retour en France ça nous a presque fait peur ! Mais ça faisait plaisir de pouvoir acheter des gâteaux, du chocolat… des produits qu’on ne peut pas trouver dans des gargotes même si le prix est assez élevé.

Le soir nous retournons à Mangily en tuktuk!

Durant la fin de la semaine, nous continuons notre travail sur la moringa et les panneaux. Ruben nous fait visiter la bibliothèque de l’ONG qui est ouverte à tout le village et où les séjours éducatifs font quelques activités. Nous goutons en chemin de la canne à sucre. Nous allons ensuite voir « Mangily plage » le lieu où les classes bleues logent (il y a 2 séjours éducatifs par semaine organisés par l’ONG : une classe bleue et une classe verte qui logent respectivement à Mangily plage et à Mangily forêt qui est juste à côté de l’hôtel solidaire). Greg et Camille R passent du temps avec les enfants de la classe verte. Ils sont super contents et curieux de passer du temps avec nous, ça fait très plaisir !

Caco, Greg, Emilie, Julie, Ruben et de la canne à sucre / L'intérieur de la bibliothèque au milieu d'une animation classe verte 
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Publié le 28 mai 2018

A Madagascar aussi nous avons fêté la Pentecôte ! Nous avons donc profité ensemble d’un beau week-end de 3 jours.

Samedi, après cette première semaine de stage fatigante (et quelques débuts de turista), nous avons décidé de nous reposer. Emilie, Julie, Greg et Caco (Camille C) sont partis à Tuléar pour se promener, acheter des produits introuvables à Mangily (crème hydratante, gel douche…) et retirer de l’argent (il n’y a pas de banque ni de distributeur dans notre petit village). CamR (Camille R), Thomas et Nicolas sont restés à l’hôtel et CamR est allée accompagner les enfants de la classe verte (de Mangily forêt) dans leurs activités : ils sont allés au musée de la mer et au musée de la terre (chaque musée est une pièce d’environ 10m2 avec des images et des explications sur le milieu marin pour l’un et sur les planètes et l’environnement pour l’autre), puis aux Salines, un endroit à 30min à pied de l’hôtel où le sel est produit. A la fin les animateurs et les enfants l’ont remercié de sa présence très joyeusement !

En fin d’après-midi, nos amis volontaires du site de Tuléar nous ont rejoint, on aime beaucoup passer du temps avec eux. Augustin, notre responsable volontaire (vraiment génial) gère l’arrivée de tous les bénévoles et organise nos activités en faisant attention à faire plaisir à tout le monde tout en nous montrant toutes les actions de l’ONG. Mathilde est infirmière et Canelle a une formation en art graphique (elle aide donc notamment l’ONG en communication). Elles sont comme nous volontaires polyvalentes et travaillent par exemple au CENUT (centre d’éducation nutritionnelle), animent des ateliers ou activités variées pour les enfants.

Nous passons une super soirée avec eux et réservons une pirogue pour le lendemain matin qui nous amène jusqu’à une magnifique plage où nous dégustons un bon pique-nique (riz, poissons grillés, petits légumes et omelette/pommes de terre). Nous montons d’ailleurs sur une dune qui nous offre une vue absolument splendide : d’un côté la plage de sable fin, l’eau bleue parfois turquoise, les cocotiers, les huttes en bois et de l’autre un petit village plein de charme au milieu de la verdure qui dénote avec le côté désertique du sable.

Mais la pauvreté tranche toujours beaucoup avec ces paysages aux allures paradisiaques… A peine arrivés, une vingtaine d’enfants se ruent sur nous en disant « Bonjour vazaha » « cadeau » « bonbon », « argent » en tendant leurs mains. Les enfants réclament de tout, jusqu’aux élastiques et bracelets aux poignets en disant « cadeau souvenir ». L’un d’eux demande à Caco de lui donner de la crème solaire et il commence à la manger ! Deux secondes plus tard tous les autres en réclament aussi.

Finalement, nous rejoignons une plage proche de Mangily, une des pirogues fuient assez pour que nous ayons quelques fois les pieds dans l’eau, la marée est basse, nous touchons plusieurs fois le fond de l’eau avec la coque de la pirogue. Nous finissons de rentrer à pied puis nous profitons du coucher de soleil à la terrasse d'un bar les pieds dans le sable.

Nous profitons du lundi férié pour rattraper quelques heures de sommeil avant d’aller manger au bord de l’océan. Il y a beaucoup de monde sur la plage et il y règne une ambiance particulièrement festive. Tout le monde se souhaite une joyeuse pentecôte. Nous dégustons des fruits de mer et des poissons grillés « Chez Daniel », nous profitons ensuite de la plage et du soleil, Greg fait un volley avec des malgaches, le week-end se clôture sur un magnifique coucher de soleil et un restaurant entre volontaires au bord de l’eau !

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Publié le 7 juin 2018

La journée de Mardi s’est annoncée particulièrement chargée en émotion pour Camille R, Julie et Emilie qui sont parties en direction de Tuléar (Tulélé pour les intimes) à bord du taxi brousse national. Ce dernier était plein à craquer (pour changer), à tel point que, cette fois-ci, deux personnes étaient carrément accrochées en dehors du véhicule.

Dans le taxi brousse / dans le pousse-pousse 

Arrivées à Tuléar, les filles sont allées préparer des jeux olympiques pour les enfants bénéficiaires d’un CENUT, centre nutritionnel (ou cantine sociale) de l’ONG. Une fois le repas servi, avec les enfants nous étions à fond, nous et d’autres volontaires avions chacun notre équipe, notre cri de guerre et une énergie débordante ! Nous avons enchainé le téléphone arabe, le chamboule tout (avec des pots de yaourts), un jeu où il fallait sentir quelque chose à l’aveugle, un autre où les yeux bandés il fallait atteindre un trophée à l’aide des indications de ses camarades et une course de sac de riz. Les enfants étaient à fond et nous aussi !

Le repas des enfants / Les JO

Comme récompense nous sommes allés à un super beau restaurant/galerie d’art tenu par un italien depuis 8ans « Le Jardin » où nous avons dégusté de délicieuses pizzas bien méritées.

Au restaurant Le Jardin 

Il était déjà 15h40 quand nous sommes sortis de table, avec Géraldine, une belge de 29ans qui travaille dans une banque, nous avons voulu nous rendre aux Salines, l’école de la maternelle à la terminale avec des formations professionnelles de l’ONG. En chemin, à un moment, 3 cochons dodus traversaient la route et le pousse-pousse de CamR et Julie en a percuté un, on lui a ensuite dit que ce n’était pas bien de faire ça mais ça semblait davantage amuser notre conducteur (s’il savait qu’il avait 2 végétariennes avec lui…).

Avant d’arriver aux Salines, nous nous égarons, après 20-25min de pousse-pousse nous arrivons enfin dans un endroit très reculé de la ville, les malgaches nous dévisagent (comme d’habitude), notre responsable volontaire négocie un prix aller-retour mais les conducteurs de taxi-brousse ne sont pas d’accord, le ton monte un peu, les malgaches peuvent s’avérer très têtu et peu honnête lorsqu’il s’agit d’argent. Le problème c’est qu’il aurait fallu que les pousse pousse attendent qu’on fasse la visite de l’école pour nous ramener mais nous ne tombons pas d’accord et on leur paie que l’aller, alors que nous sommes au milieu de nulle part, sans pousse-pousse autour, que la nuit va bientôt tomber, mais tout va bien.

Les salines 

Nous visitons donc l’école, les enfants sortent de cours lorsque nous franchissons le portail, certains nous parlent un peu, nous ne visitons pas de classe car nous arrivons trop tard, elles sont toutes fermés. Il y a une salle de classe par niveau, un terrain de foot, un centre professionnel et un hôtel de maman. Augustin nous explique aussi qu’ils sont en train d’élever les barrières car au niveau des cuisines c’était instauré un marché noir de revente des stocks de nourriture qui baissaient alors fort rapidement. L’ONG avait demandé aux policiers de surveiller cela et ils avaient en effet surpris les cuisinières en train de faire passer de la nourriture de l’autre côté du muret.

Nous finissons la visite vers 17h30 sans moyen de locomotion pour rentrer à Tulélé, en montant une petite pente de sable le vélo d’Augustin déraille complètement (au cas où nous voulions revenir à 5 sur un vélo, c’est mort). Augustin part ainsi à la recherche de pousse pousse. Au bout d’un moment Julie et Géraldine décide d’aller voir si elle le trouve, laissant CamR et Emilie avec le vélo inutilisable, à côté de l’école alors que la nuit s’apprête à tomber, les malgaches autour nous regardent en passant, des enfants jouent au ballon, nous envisageons la possibilité de nous faire adopter par une famille malgache pour ne pas passer la nuit dehors puis au bout de 15min de solitude Augustin revient avec un premier pousse-pousse qui tente de réparer son vélo, CamR plus détendue parle aux enfants qui commençaient à se rassembler autour de nous. Un deuxième pousse-pousse arrive, nous accrochons le vélo et partons en direction de la ville sous l’obscurité par des chemins faits de terre, de sable, de trous et de bosses (le bonheur). Une fois que nous approchons le centre de Tulélé, le pousse-pousse de CamR et Géraldine se perd (évidemment), il fait nuit, aucune de nous deux ne connaît vraiment Tuléar, le pousse-pousse est plein de sueur, il ne comprend pas ce qu’on lui dit, tout va bien. Finalement, un malgache nous voyant à l’arrêt, vient nous aider et nous indique le bon chemin. Nous arrivons saines et sauves aux bureaux de l’ONG, 10-15 minutes après les 3 autres.

Réparation du vélo / un pétard malgache 

Il est déjà trop tard pour nous faire rentrer à Mangily et nous dormons finalement à la maison des volontaires de Tuléar, les enfants du gardien (qui apparemment sont plus nombreux chaque semaine) s’accrochent aux barreaux de la fenêtre de la cuisine et nous regardent de dehors. Lorsqu’Augustin met la musique, ils se mettent tous à danser.

Photo prise de la maison des volontaires 

Mercredi matin, les 3 filles aident l’ONG à l’inventaire et au stockage de plus de 1800 paquets de céréales, lorsque les garçons arrivent aux bureaux de l’ONG elles repartent en tuktuk à Mangily. Ils commencent leur journée en allant visiter les Salines, sur le chemin ils croisent un bélier en train de manger des gousses d’ail qu’une malgache chasse sans peur avec un bâton. Ils vont ensuite manger au Blue (avec des toilettes de palace) avec les autres volontaires. L’après-midi, ils vont jouer au foot avec les enfants, l’entraineur dit à Greg qu’il joue très bien et fasciné par son talent, il lui propose de rejoindre l’équipe nationale de Madagascar mais Greg refuse humblement. Nicolas et Thomas marquent un but chacun et ils reviennent le soir sans encombre.

Le lendemain, Caco et Julie retournent à Tulélé, elles font deux visites de famille avec la responsable des filles du foyer, Mme Laura. Elle se rend tous les jours chez les familles des filles du foyer pour faire un suivi de l’intégration de celles-ci, pour essayer de régler les éventuels problèmes et pour voir comment l’ONG pourrait apporter son aide si un autre membre de la famille tombe malade ou a un accident. C’est la première fois que Caco et Julie font des visites de famille, elles ne savent pas du tout à quoi s’attendre. Mme Laura leur explique que les deux visites d’aujourd’hui concernent des ruptures de contrats. Les deux jeunes filles ne veulent plus vivre au foyer. Dans un cas, c’est la mère qui ne veut plus que la fille y soit car elle veut que sa fille travaille et ramène de l’argent à la famille. Dans le second cas, la mère est très malade, la fille veut donc rentrer chez elle pour l’aider. Quand les filles arrivent devant la première « maison » elles sont vraiment choquées par tant de pauvreté : la bicoque en ruine se trouve au fond d’un terrain vague, il n’y a pas de toit, seulement un petit abri au-dessus de la tête, pas de meubles, pas de matelas, juste des cartons posés sur le sol. Lorsqu’elles s’approchent de la maison elles voient deux jeunes filles qui dorment par terre serrées dans un drap house. Mme Laura demande à une des sœurs comment se fait-il qu’elles dorment à une heure aussi tardive, elle nous traduit ensuite la réponse : ces deux jeunes filles sont les cousines de la fille qui habite au foyer, elles se prostituent la nuit, c’est pour ça qu’elles dorment le jour, elles ont respectivement 13 et 15 ans. Après 10min d’attente, assises sur des bidons par terres et des bancs de fortune, la mère arrive enfin. Elle est extrêmement maigre, a le visage très fermé et parle sèchement à Mme Laura. Après 15min d’ultime discussion et négociation pour tenter de faire rester sa fille au foyer, la mère signe les papiers de rupture de contrat : sa fille n’aura donc plus le droit de vivre au foyer où elle est logée, nourrie, et scolarisée, elle n’aura plus le droit d’accéder à un centre de nutrition où elle est nourrie gratuitement et ne pourra plus avoir de bourse scolaire… Les filles apprennent plus tard dans la conversation, en posant des questions que la mère, qui paraît avoir 70-75ans en a en fait 35, qu’elle a un enfant de moins de 2 ans a allaiter mais qu’elle n’a quasiment plus de lait car elle est très maigre et que la fille a quitté le foyer à la demande de sa mère pour se prostituer mais étant donné qu’elle ne ramène pas assez d’argent, sa mère l’a « échangé » contre ses deux cousines plus petites et qu’elle est dorénavant à la charge de sa tante. Les filles quittent cette famille tiraillées entre un sentiment de haine, de peine et de désespoir. La deuxième visite de famille dure beaucoup moins longtemps car les parents sont absents. Les filles rencontrent la petite sœur de la fille du foyer qui se trouvait avec son copain, elle nous explique qu’elle ne veut pas que sa sœur quitte le foyer et que sa mère non plus mais que la fille veut rester aider sa mère. Caco et Julie sont émues d’entendre la petite sœur dire ça, d’autant plus qu’elle leur raconte qu’elle ne peut pas avoir accès au foyer car elle a déjà accouché de son premier enfant il y a 2 ans, elle a 16 ans aujourd’hui. Ces visites de familles ont vraiment été très émouvantes, c’est la première fois que les filles entrent vraiment dans le quotidien et dans l’intimité de familles malgaches. Ce qu’elles retiennent de plus positif est que malgré la pauvreté et l’écart qu’il y a entre les malgaches et la vazaha, les familles sont restées très accueillantes et respectueuses.

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Vendredi fut une journée normale de travail sur la moringa et sur l’étude de rentabilité de l’hôtel. En fin de matinée, CamR a sorti son ordinateur devant des élèves et on a commencé à regarder Harry Potter 1, ils étaient tous passionnée par le film, certains l’avaient déjà vu peut-être une fois dans leur vie, ensuite CamR leur a montré des photos de la France de son téléphone et ils étaient tous très curieux de voir comment c’était, ils relevaient combien c’était bien et beau (et propre). Le midi nous avons attendu très longtemps dans une gargote avant d’être servi (mora mora toujours là). Et l’après-midi nous sommes allés à Tuléar en tuktuk. Le soir, pour fêter le Veluma (au revoir en malgache) de Mathilde, une volontaire de Bel Avenir, nous sommes allés au restaurant avec beaucoup de volontaires de l’ONG, c’était très sympa ! Les filles ont grandement apprécié de pouvoir prendre une vraie douche avec de l’eau chaude dans l’hôtel où nous logions !

La récolte de la moringa / Nous dans les champs de moringa / un coucher de soleil / les 4 filles 

Samedi, nous sommes partis de Tuléar le matin vers 9h30 direction Saint-Augustin, nous suivons une route pas du tout goudronnée, sinueuse et pleine de graviers. Saint-Augustin est un petit coin de Paradis perdu, nous découvrons nos bungalows très charmants, seul un rideau sépare les lits de toilettes/douche (mais on ne se plaindrait pour rien au monde en ayant une vraie douche !)

Lors d'une pause sur le chemin vers Saint-Augustin / À Saint-Augustin 

Le midi nous mangeons du très bon poisson sans doute pêcher le jour même après être passé par la plage qui se situe à 50m de nos bungalows, il y a de grosses vagues, c’est amusant, des enfants se baignent tout nu près de nous et viennent nous voir avec curiosité.

L’après-midi nous allons faire farniente au bord de la mer et nous sommes réveillés par des vagues plus grosses que les autres qui viennent s’écraser jusqu’à nous… Nous rentrons pour se préparer à faire un peu de randonnée/escalade pour atteindre un magnifique spot en haut d’une montagne entourée pour la mer. Nous sommes tous super fiers d’arriver au bout après 1h de marche/escalade, la vue est absolument magnifique avec les couleurs du coucher de soleil entre ciel et mer. Une fois en haut nous pique niquons puis nous allumons un feu, nous dansons et admirons les étoiles. Merveilleux moment !

Nous redescendons ensuite sous le ciel étoilé à la lumière de la pleine lune et de nos lampes torches.

Dimanche matin nous nous autorisons une grasse matinée ! Nous aurions pu aller jusqu’à une piscine naturelle mais la fatigue a eu raison de nous. Quelques-uns d’entre nous se baignent avant d’aller manger. Il faut souligner que nous sommes à Saint Augustin, le jour de la Saint Augustin avec notre responsable volontaire préféré : Augustin !

L’après-midi nous retournons une dernière fois profiter de ce magnifique paysage et des grosses vagues avant de rentrer sur Tuléar puis Mangily.

Au restaurant Chez Freddy 
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Pour le dernier week-end avec notre responsable volontaire nous décidons d’aller sur les dunes de la grande langue de sable près du village d’Ambalaboy. Vendredi, nous arrivons sur Tuléar pour 16h car nous avons besoin de faire des petits achats, notamment des pulls. Nous étions beaucoup trop optimistes concernant la chaleur l’hiver à Mada ! Après avoir fait nos emplettes, nous allons nous poser à l’hôtel et nous ressortons vers 21h pour aller manger. Malheureusement, il était déjà beaucoup trop tard, le restaurant où nous avions prévu de manger était fermé…. Nous nous dirigeons alors vers un autre, fermé également… Augustin nous emmène finalement chez Maman Gâteau, un restaurant traiteur très familial, QG des volontaires de l’ONG basés sur Tuléar. Zahzah, Le patron nous présente toute la famille, Julie passe quasiment 30min en cuisine avec sa femme Nath. Elle lui montre comment ils sont organisés et comment ils préparent et décorent tous les gâteaux de mariage. Nous y mangeons de super burgers et pizzas ! Après le repas nous (les filles), Nico et Augustin filons au karaoké, nous y retrouvons des volontaires de l’ONG et nous faisons la connaissance de Paula, notre futur respo volontaire après le départ d’augustin. Nous chantons sans cesse tous ensemble jusqu’à ce que le gérant veuille fermer boutique et qu’une panne de courant nous mette définitivement dehors. Certains d’entre nous décident de se coucher, et les autres, pas encore assez fatigués, décident de finir la soirée au Tam-Tam, une boîte très connue de Tuléar.

Le lendemain, nous partons à midi pour aller chez Nicole. C’est une jolie maison avec un point de vue magnifique sur la baie qui se situe près du village d’Ifaty et qui appartient à une volontaire de longue durée de l’ONG. L’endroit est vraiment magnifique, le gardien est très gentil, les centaines d’araignées très accueillantes (s’il n’y avait que des points positifs ce serait trop beau 😉 ). Nous décidons de faire un pique-nique sur la terrasse tous ensemble et de passer une après-midi tranquille pour se reposer de la semaine et profiter du cadre. Dans l’après-midi, Julie et Augustin décident d’aller au village à pied pour aller acheter de l’eau et des bières pour le soir. Le village se trouve à 30min de marche dans le sable de la maison. Une fois arrivés au village, ils cherchent une gargote où acheter les boissons, des enfants les guident et ils finissent enfin par trouver ! Après avoir acheté et chargé la cargaison, ils se remettent en route. Julie porte le pack d’eau, Augustin a rempli son sac avec les bouteilles de bières et quelques bouteilles d’eau en plus. Minute de marche plus tard, la lanière du sac d’Augustin casse, le sac tombe par terre. Gros silence…. Ils se disent que ce n’est pas si grave que ça, le bruit n’a pas été très fort, seulement 2 bières ont dû se casser…. ET BIEN NON ! En ouvrant le sac, gros jacuzzi de mousse de bières, le sac déborde, quasiment toutes les bières sont cassées et les bouts de verres ont transpercé une bouteille d’eau qui se vide également (le karma, le karma….). Julie et Augustin hésitent rire, pleurer, crier ou pleurer encore. Finalement, le commerçant leur sort une bassine et apporte de l’eau pour vider le sac et le rincer. Ils rachètent des bières, de l’eau et repartent vers la maison en tenant le sac au ras du sol. Une fois arrivés à la maison, une heure plus tard, ils s’écroulent sur le canapé et racontent leur grosse mésaventure aux autres.

Chez Nicole 

La maison de Nicole est équipée d’une gazinière, nous avons donc acheté des pâtes et des pots de sauce. Quel plaisir de manger des pâtes à la sauce tomate, toutes simples, et de les cuisiner soit même ! En effet, même si c’est sympa de manger dans des restaurants ou dans des gargotes, le fait de se faire à manger, de choisir la cuisson, les épices et la quantité d’huile que l’on met dans un plat nous manque à tous. Nous terminons la soirée à la lueur des bougies avec de la musique, des danses, des jeux de cartes, des discussions à la belle étoile….

Dimanche matin, nous partons vers midi de la maison de Nicole pour aller au village pour trouver à manger avant d’aller aux dunes. Malheureusement nous ne trouvons AUCUN restaurant dans le village, il est 13h, nous n’avons pas mangé depuis la veille au soir. Nous décidons donc de prendre une pirogue pour longer la côte jusqu’à un hôtel vazaha (le Nautilus) qui normalement sert encore à manger. Une fois arrivés, vers 14h15, la gérante nous dit que le service du midi est terminé et que le restaurant ne rouvre qu’à 17h30…. (Karma Encore ?!). Le soleil se couche à 17h30, il nous reste encore 1h de pirogue pour aller aux dunes, nous n’avons pas mangé et nous ne trouvons pas à manger….

Le matin / Les dunes tant convoitées

On commence à se dire que pour les dunes ça va être compliqué… Changement de programme, nous décidons de rejoindre la route, pour prendre un taxi brousse et rejoindre le village d’Ambalaboy pour prendre à manger et rejoindre les dunes jusqu’à la tombée de la nuit. Après 45min à attendre un taxi brousse, sans succès (dimanche oblige), nous décidons de nous poser à l’hôtel Nautilus, pour boire un verre, attendre 17h30 en profitant de la magnifique piscine, manger et rentrer. Malheureusement les choses ne se passent (Encore) pas comme prévu, nous déchantons rapidement en voyant les prix des repas affichés sur la carte…. Nous ne mangerons finalement pas ici, il est 16h30. Nous changeons (de nouveau) de plan, et décidons d’appeler un tuktuk pour venir nous chercher à l’hôtel, nous emmener Chez Nicole pour que l’on récupère nos affaires et nous ramener à Mangily. Il nous dit qu’il arrive dans 30min, il arrivera finalement 1h30 après. Pour patienter, nous buvons un verre, jouons aux cartes, faisons la sieste et Julie décide de faire des petits massages à tout le monde pour détendre l’atmosphère (heureusement qu’elle était là !). Notre tuktuk arrive enfin ! Normalement, il y a 3 places assises, 5 à la rigueur si des petits strapontins sont rajoutés à l’avant. Mais un dimanche soir à 18h, très peu de tuktuk sont disponibles, nous avons dû nous contenter d’un seul pour huit !

La piscine du Nautilus / En attendant désespérément un taxi-brousse un dimanche

Nous partons de l’hôtel direction chez Nicole pour aller chercher nos affaires. Déjà que nous n’avions pas beaucoup de place, nous étions encore plus à l’étroit après avoir rentré (entassé) nos affaires dans l’habitacle. Cette surcharge, en plus de l’état de la route (du chemin de terre) a été fatale pour notre tuktuk… il est 18h30 et nous sommes en panne au milieu de la cambrousse (le karma encore et toujours). Mais notre super chauffeur est très débrouillard, en 5min tout est réparé ! Nous repartons donc sereins (ou pas) vers Mangily. Durant tous les trajet, nous rêvons de nourriture à tel point que nous décidons de ne pas aller poser nos affaires à l’annexe et d’aller directement au restaurant. Nous ne nous sentons rassasiés qu’après avoir (vraiment) mangé pour 16 ! C’est ainsi que se clôture un super week-end où nous avons

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Publié le 27 juin 2018


Notre vie quotidienne s’harmonise entre : travail à l’agro, au centre de formation, à la bibliothèque, au salon avec nos ordinateurs pour travailler sur l’étude de rentabilité et à Tuléar pour passer du temps avec les filles du foyer social et pour faire des réunions comptabilité ou organisation avec les responsables de l’ONG.


Durant ces quelques jours, nous avons encore remplacé le formateur de cuisine. En effet, Ruben, le responsable des activités de l’ONG à Mangily nous a dit qu’il n’avait pas encore réussi à trouver un remplaçant au formateur de cuisine. Par conséquent nous pouvons continuer à apprendre des recettes aux jeunes le matin. Nous leur avons appris à faire du quatre-quarts, du gâteau au yaourt et au lait. Nous avons également pris l’initiative d’écrire joliment les nouvelles recettes sur des feuilles A4, de prendre des photos et de les accrocher sur un mur dans la cuisine pour que les étudiants s’approprient cet endroit et aient envie de passer du temps dans la cuisine. Nous sommes extrêmement ravies de voir leur enthousiasme et leur envie de directement recopier toutes les recettes dans leur cahier !

Photo avec les étudiants, Andra la responsable, Emilie et Julie dans la cuisine du centre de formation /les gâteaux sortis du four


Nous avons également pu terminer tous les plans des zones de moringa et le calcul des superficies, nous avons terminé l’inventaire de la moringa et nous avons transmis les documents à l’ONG. Ce travail va leur permettre d’analyser la productivité de leur production de moringa et d’évaluer le nombre de pieds non productifs à remplacer. En effet, l’ONG est en constante recherche d’aide financière pour développer ses projets et les partenaires financiers exigent en retour des résultats conséquents. Les sommes débloquées doivent permettre d’augmenter la zone de production et de planter de nouveaux plans dans le but de multiplier la production par deux.


Au milieu de la semaine, nous nous rendons à Tuléar pour le velouma (« au revoir ») d’Augustin, notre très cher responsable volontaire. Nous passons l’après-midi au marché aux coquillages pour acheter des souvenirs, ensuite nous allons nous préparer à l’hôtel avant de nous rendre chez Maman Gâteau pour le repas. Nous sommes gâtés ! Il y en a pour tous les goûts ! Nous dégustons de bons beignets aux légumes (les meilleurs que nous ayons mangés à Mada), des sambos, des beignets au zébu, des brochettes de viande, des salades de crudités et des pizzas ! Beaucoup de volontaires du bureau ne tardent pas après le repas, mais nous restons avec Augustin et une autre volontaire pour faire un karaoké et danser jusqu’à la fermeture du restaurant. Nous avons passé une superbe soirée. L’ouverture des cadeaux d’au revoir offerts par tous les volontaires à Augustin, qui est quand même resté 6 mois à Mada, était très touchante…

CamR et Mimi / Toto et Grèg / Caco, Juju et Mimi / Skemada, Tintin, Canelle et la famille de chez Maman Gâteau / Photo d'adieu <3 


La semaine se termine, nous sommes un peu nostalgiques du départ d’Augustin. Nous rentrons à Mangily et nous décidons de passer un week-end un peu tranquille pour nous reposer. Les garçons passent la journée de Dimanche dans un hôtel luxueux sur la côte avec d’autres volontaires pour profiter de la piscine, ils passent ensuite la nuit à Tuléar chez eux. Nous, les filles, décidons de flâner à la piscine et de regarder des films.


Après ces quelques jours sans péripéties, il fallait bien qu’il nous arrive quelque chose ! Alors que les garçons devaient rentrer lundi soir de Tuléar, leur tuktuk leur fait un faux plan… il doivent donc encore passer la nuit en ville, sans affaires de toilettes ni d’affaires pour se changer. Pour nous tout se passe bien (pour changer), nous passons la matinée à la cuisine pour faire des cours aux étudiants du centre de formation, et l’après-midi nous travaillons sur un logiciel de gestion des stocks pour le restaurant de l’hôtel, pour l’entretien et pour l’agro et nous allons à la bibliothèque. Nous allons ensuite récupérer les panneaux provisoires de délimitations de zone pour pouvoir mettre les nouveaux que nous avons faits quelques semaines auparavant.


Mardi 12 juin, nous allons tous à Tuléar. Le matin, nous planifions notre staff pour le festival de ce week-end. Nous organisons également des activités pour la journée de l’enfant africain qui se déroulera le vendredi matin à l’école des salines et pour le Al Ahady sports du dimanche matin. Nous avons une réunion avec Paula, notre nouvelle responsable volontaire. Cette réunion est assez enrichissante, nous mettons en place notre planning jusqu’à la fin de notre séjour pour éviter que nous subissions des phases de flottement comme c’est arrivés il y a quelques semaines (le personnel de l’agro était assez occupé, nous avions terminés nos tâches, ils n’avaient pas le temps de nous assigner à de nouvelles tâches). L’après-midi nous organisons un atelier puzzle géant du continent africain avec les filles du foyer en prévision de la journée de l’enfant africain. Nous revenons ensuite tous ensemble jeudi soir à Tuléar pour le festival Al Ahady (qui veut dire « dimanche » en malgache) et nous testons le restaurant la Gelateria, nous sommes tous d’accords pour dire que ce sont les meilleures pizzas de Tuléar et que les glaces faites maison sont excellentes !

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Le festival Al Ahady est organisé par l’ONG tous les 3 mois. Il donne l’occasion aux enfants des différents ateliers artistiques et musicaux de Bel Avenir de pouvoir se représenter devant la ville et de faire la fête tous ensemble. Nous sommes très heureux de pouvoir y participer d’autant plus que cette édition est spéciale puisque l’ONG fête ses 15 ans !


Vendredi est la journée de l’enfant africain, nous prenons le 4x4 à 8h du matin pour nous rendre à l’école des salines où nous allons organiser des activités sportives pour les enfants. Cette journée a pour but de divertir les enfants mais également de les sensibiliser à la lutte pour la reconnaissance des droits des enfants en Afrique. Pour cela, nous nous sommes réparti plusieurs pays d’Afrique comme Madagascar, l’Egypte, le Rwanda ou encore l’Afrique du sud, et, à l’aide des professeurs, nous présentons les pays et leurs spécificités culturelles aux enfants. Cette matinée était très intense en émotion ! Nous avions à chaque rotation, toutes les 10-15min près de 130 enfants à charge.


Ecole des Salines 

Nous devions leur lire la fiche de notre pays en français et la faire traduire par un professeur malgache et ensuite nous devions expliquer les règles du jeu en français, les faire traduire, former les équipes, gérer le matériel, établir les ordres de passages etc…. Même si tout cela semblait être chaotique (nous pensions que ça allait être chaotique…) tout s’est très bien passé ! Les élèves, les professeurs et les volontaires étaient très contents ! Nous avons terminé cette matinée par un concert des musiques de chaque pays que nous avions présenté et par des démonstrations de twerk très énergiques par les professeurs (oui…). Vendredi après-midi, nous nous sommes essentiellement reposés, la matinée nous avait épuisé ! certains d’entre nous sont allés faire des activités avec les filles du foyer pour leur apprendre la chorée des volontaires que nous avons créé et que nous allions faire le lendemain et pour faire des jeux.

Samedi matin sonne le début du festival ! le week-end commence par un spectacle au cinéma Tropic ! Nous arrivons en avance (en réalité nous étions à l’heure mais le spectacle a commencé 1h plus tard que prévu, mora mora 😉 ) et nous en profitons pour nettoyer les fauteuils sur lesquels tous les représentants seront assis. En effet, pour les 15 ans de l’ONG, de nombreuses personnes ont été invité, notamment des représentants nationaux ou régionaux de l’éducation, le chef de la police de Tuléar, des partenaires financiers et commerciaux comme Orange, des dirigeants d’autres ONG etc. Avant que tous les représentants arrivent, le spectacle commence avec des démonstrations de danse, d’acrobaties, de tambour avec les Bloco Malagasy, de musique avec la fanfare qui reprend l’hymne national puis Sitrany Solo (dit Solo Eh qui est en quelque sorte l’hymne populaire national du moment). Il y a encore la magnifique chorée des volontaires. Malheureusement pour elle, Julie s’était bloquée le dos, elle n’a pas pu danser, et malheureusement pour tous les autres, elle a tout filmé… (PS signé Julie : Une vidéo sortira bientôt pour que vous puissiez voir leurs exploits ! :D). Après l’arrivée des représentants, le spectacle se poursuit par des discours du fondateur de l’ONG, de sa femme et de certains des invités présents. Le spectacle s’achève par un hymne national joué à l’extérieur du cinéma par la fanfare et par l’inauguration d’une stèle Bel Avenir sur l’avenue Gallieni pour les 15 ans de l’ONG. Samedi après-midi, nous avons mangé, regardé le premier match de la France pour la Coupe du monde (il y a des choses que l’on ne peut pas louper…). Les garçons vont ensuite à une démonstration de rugby et les filles vont faire des activités avec les filles du foyer et vont ensuite faire des emplettes aux Bazar-B.


Dimanche matin, nous avons rendez-vous à 8h devant le centre d'art et de musique de l'ONG. Pour célébrer Al Ahady et l'anniversaire de Bel Avenir, nous organisons une matinée sportive avec l'ensemble des enfants bénéficiaires. Nous animons chacun un petit jeu (la brouette, cola maillard, poisson pêcheur, la tomate, des courses de relais, des parcours...) et les groupes tournent d'activité en activité. Les enfants sont joyeux et même les plus grands se joignent à nous. C'est ensuite aux volontaires de se mettre à l'épreuve. José Luis, fondateur de l'ONG nous lance pleins de défis et tous les enfants nous observent et rigolent beaucoup. Nous faisons des courses entre nous avec un enfant sur le dos, nous faisons des courses en relais, puis la brouette... Et nous enchaînons finalement sur une séance de Zumba avec tous les enfants. Nous nous dépêchons ensuite d'organiser le goûter en plein rush pour nourrir toutes ces petites bouches. Les enfants sont très nombreux, il faut aller vite pour remplir les gobelets d'eau et de sirop, les récupérer, les rincer, distribuer des céréales dans les petites poches que fabriquent les élèves avec leurs t-shirts... Les enfants retournent ensuite dans leurs classes respectives et nous retrouvons les autres bénévoles de l'ONG au Blû, restaurant très joliment décoré et assez chic. Les discussions avec nos amis espagnols s'enchaînent et nous retournons à 14h devant le centre d'art et de musique (CAM). Nous sommes surpris de voir en arrivant des marionnettes géantes, les Géants de Tuléar, faites-en papier mâché et des enfants marcher sur des échasses. Nous nous faufilons dans les rangs et défilons au milieu des jeunes artistes : les acrobates de la Capoeira ouvrent la marche en faisant des roues, la fanfare suit en jouant des musiques entraînantes et très à la mode ici en ce moment, puis troupe des Bloco Malagasy rythme la marche, suivi des grandes marionnettes, des filles du foyer et des élèves du CENUT. La foule se joint à nous petit à petit. Nous revenons tous une bonne demi-heure plus tard devant le CAM et un beau spectacle débute. Beaucoup de personnes nous rejoignent et essayent tant bien que mal de se frayer un chemin pour tenter de voir quelque chose au spectacle. Les jeunes artistes défilent sur scène les uns après les autres, il y en a pour tous les goûts : chants, danses, percussions, comédies des clowns, cirque, salto et acrobaties... La foule est de plus en plus nombreuse, même une vingtaine de pousse-pousse se mêlent à la foule ! Nous repartons de Tuléar en tuktuk, enchantés de ce beau dimanche d'anniversaire de l'ONG. Ce fut une très belle journée et un très beau week-end !

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Publié le 10 juillet 2018
Les enfants des Salines
Les enfants des Salines
Les enfants des Salines
Les enfants des Salines
Spectacle de Clown le dimanche après le défilé
Les pousse-pousses qui regardent le spectacle
les pizzas à la Gelateria
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Publié le 28 juillet 2018

Samedi matin nous nous levons assez tôt pour prendre un taxi brousse jusqu’à Tuléar où nous avons réservé nos places à bord du Anakao express, le seul bateau à moteur sur lequel nous monterons à Madagascar. Des charrettes de zébus font office de zodiac pour nous amener jusqu’au bateau. Nous arrivons environ 1h après, nous voyons la petite île de Nosy ve au large d’Anakao qui s’avère être une très longue et splendide plage bordée par des hôtels et des habitations. Anakao express dépose chaque groupe de passagers juste devant son hôtel. Nous arrivons devant Chez Emile et sommes accueillies par son fils qui nous indique notre charmant bungalow pour 2 nuits, le gardien nous amène des seaux d’eau pour qu’on puisse se laver (l’eau était salée et on ne sait pas exactement d’où venait l’eau mais pas de la mer d’après Emile) et il nous installe un hamac sur notre terrasse pour notre plus grand bonheur !

L’après-midi nous nous reposons sur la plage après une nouvelle semaine chargée, des jeunes filles viennent nous voir pour nous vendre toutes sortes de souvenirs, des massages, des tresses etc… En fin d’après-midi nous longeons la plage pour aller admirer le coucher du soleil à l’hôtel Peter Pan à l’ambiance particulière.

Le lendemain, nous nous levons tôt pour aller sur l’île de Nosy Ve (la petite sœur de Nosy Be, plus au Nord de Madagascar) en pirogue. L’eau est transparente et les différentes nuances de bleu la rendent magnifique. Une fois arrivées, nous faisons le tour de l’île, nous observons de magnifiques coquillages de différentes tailles, sortes et couleurs ainsi que des oiseaux qui n’ont pas peur de nous. Il faut savoir que l’île est protégée et qu’il est interdit d’y prendre ou d’y laisser quoique ce soit.

Pendant la préparation du repas, CamR apprend à jouer à la bataille corse à un de nos piroguiers qui finit par gagner la partie !

Nous revenons dans l’après-midi et profitons encore de la plage et du cadre paradisiaque.

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Publié le 11 août 2018

Lundi matin nous repartons à bord du Anakao Express vers Tuléar, CamR fait le tour des cantines sociales de l’ONG pour peser des enfants. Il s’agit là de voir l’évolution du poids des bénéficiaires qui prennent tous du poids depuis leurs arrivée dans une des cantines sociales de l’ONG. L’après-midi nous restons avec les filles du foyer qui se préparent toutes pour la fête nationale qui a lieu le lendemain, certaines ont acheté de longues mèches de cheveux et se font des tresses avec en les accrochant à leurs cheveux, d’autres jouent aux jeux qu’on leur a sorti de la réserve ou travaillent leurs cours pour l’école.

Nous découvrons également deux nouveaux petits garçons de 7 et 10 ans au foyer, ce sont les petits frères d’une fille du foyer de 14 ans. Ils n’ont pas de mère et leur père s’est séparé de leur belle-mère chez qui ils habitaient jusqu’à maintenant et qui les a jetés dehors après la séparation. Leur père a tenté de les vendre (on se demande où est l’instinct maternel ou paternel parfois) puis ils sont allés d’eux-mêmes jusqu’à l’ONG où habite leur sœur qui ne rentre pas le week-end chez elle car son père l’a violé plusieurs fois lorsqu’elle était plus jeune… Ils adorent nous emprunter nos téléphones pour prendre des centaines de photos, ils sont plein de vie et heureux de passer du temps au foyer, on ne peut sans doute pas imaginer ce qu’ils ont dû vivre avant d’arriver là.

Le lendemain matin nous avons rendez-vous à 10h devant le Centre d’Art et Musique avant le défilé de la fête nationale de l’indépendance de l’île, cela ressemble au alahady festival pour l’ONG dont tous les bénéficiaires s’apprêtent à défiler dans la ville entre les pompiers (nous ignorions qu’il y en avait à Tuléar) et autres militaires. C’est très festif, il y a beaucoup de monde dehors, les deux petits garçons du foyer marchent pieds nus dans les rues, ils n’ont pas de chaussures. Les filles du foyer se sont toutes fait belles, des petits stands de gadgets et nourriture ont envahis les rues.

Le soir nous assistons au feu d’artifice, tout le monde s’est réuni sur la rue principale qui est illuminée d’éclairage de décoration, on se croirait à Noël. Chaque feu tiré provoque des acclamations enthousiastes, les enfants sont impressionnés. Les feux sont tirés au-dessus de la foule et cela ne semble poser de problèmes à personne, il y a des pauses entre les tirages, c’est un feu d’artifice malgache et cela nous fait sourire. À un moment un feu explose à même le sol puis nous avons droit à une longue pause de 5-10minutes, on se demande s’il y a eu un mort ou deux, puis les feux reprennent à une allure irrégulière.