Que la nuit à Glasgow fut bonne. Depuis quelques nuits, l'un des matelas gonflables est crevé, nous devons donc dormir sur un seul des deux. Avoir de la place dans un lit aussi confortable, ça change ! Nous déjeunons à l'hôtel avec un full English breakfast, préparons nos sacoches et allons récupérer les vélos sauf que... personne à la réception et hier soir les vélos ont été rangés dans une de leurs caves... Après 10 minutes c'est la dame de ménage qui est aussi cuisinière et concierge qui nous permet de les retrouver. En route pour la gare ! Une grosse journée de trajets en train nous attend afin d'atteindre la côte anglaise. Le premier est la navette qui circule entre Glasgow et Edimbourg. Les paysages sont plus plats et plus campagnards que dans les Highlands, nous reconnaissons d'ailleurs le château de Linlithgow visité au début du voyage ainsi que l'Union Canal pour lequel la ligne de chemin de fer suit le tracé. Le ciel est de plus en plus bleu et les températures un rien plus élevée !
Nous arrivons à Edimbourg dans les alentours de 11h, une gare et une ville connues mais avec une ambiance un peu plus... festive. Nous y sommes désormais pendant le festival d'août. De nombreuses personnes circulent dans les allées de la vieille ville. Nous déposons les vélos et partons dans le centre-ville au milieu de la foule pour y faire des emplettes. A la fin de notre voyage, nous avons désormais la place pour ramener des souvenirs. Quelques magasins faits, nous trouvons notre objectif : le café à pannecakes, pour notre 3 ème fois dans cet établissement, nous ne sommes toujours pas déçus. Le pancake au Nutella est vraiment une bombe calorique. Délicieux ! Nous repartons vers la gare histoire d'être à l'heure pour notre prochain train. 13h05 nous sommes assis après avoir un peu galéré à mettre les vélos dans le compartiment prévu. Peu de place laissée pour les guidons. Nous occuperons les trois places avec nos deux vélos. Aucun cycliste ne nous rejoindra en cours de parcours. Nous arrivons vers 15h15 à Darlington, nous avons le temps de visiter le centre ville avant notre prochain train qui est à 17h22. Jolie petite ville sous un grand Soleil, petite balade qui se fini au pub de la place devant lequel se passe un show de freeride sur le skatepark monté à l'occasion de ce qui semble être un festival ; incroyable ce qu'ils arrivent à faire sur un vélo, roller, skate ou en trottinette ! Nous n'essayerons pas avec les nôtres qui sont bien trop lourds et moins maniables ! Certains riders glissent d'ailleurs lors de leur représentation entre un backflip ou un grab bien placé. Avant la fin du show, nous repartons vers la gare pour avoir le train suivant sans trop de soucis. Les paysages sont toujours très plats et sous un beau Soleil. Le trajet commence à nous sembler long, surtout que nous avons encore un train après celui-ci, vivement être à nouveau en selle !
Dernier train qui arrive 10 minutes après notre précédent et même quai, incroyablement facile pour nous ! Nous profitons du Soleil se couchant petit à petit depuis les fenêtres du train. L'occasion de fermer les yeux une petite vingtaine de minutes et nous arrivons à la gare de Whitby vers 19h30 : l'heure pour souper. Whitby est une ville côtière très jolie et réputée pour ses fish and chips. Nous flânons sur nos vélos sur le port et dans les rues avant de trouver un restaurant où nous mangerons du poisson et terminerons par une glace et un brownie. Nous reprenons nos vélos pour avancer un peu sur le chemin de demain, c'est dans une côte que nous voyons un camping, étant 21h30, nous n'irons pas plus loin ! Nous nous installons, nous lavons et nous glissons dans nos sacs.
Nous nous réveillons aux cris des mouettes, la tente est toujours humide, elle séchera la nuit prochaine (espérons). Pas de petit déjeuner car nous pensons le prendre à l'abbaye de Whitby qui se trouve à deux minutes de là. La vue sur le port est sympa, l'abbaye en à l'air aussi mais elle n'ouvre qu'à 10h, nous n'avons pas le temps d'attendre jusque là. Nous déjeunons de manière anglaise et continentale avec deux chocolats chauds à l'auberge de jeunesse qui prend place dans les bâtiments à côté de l'abbaye et reprenons nos vélos. Nous suivons un chemin qui borde les falaises nous donnant de belles vues avant de parcourir le cinder track, l'ancienne voie de chemin de fer qui reliait Whitby à Scarborough qui fait désormais partie du tracé de l'eurovélo 12. Au milieu, nous faisons le tour de la baie de Robin's Hood où le célèbre héros aurait, selon la légende, libéré la ville des pirates et rendu le butin aux citoyens comme à son habitude.
En continuant vers Scarborough nous longeons, quittons et revenons sur la côte anglaise à travers fermes et champs. La saison de l'épandage nous permet de stimuler nos muscles pour ne pas faire face à un vent qui nous accompagnerait trop longtemps dans les narines. Arrivés à Scarborough, nous décidons de dîner de nos tartines avec vue sur la mer et la plage. Nous passons par son château que nous regarderons de l'extérieur seulement puis redescendons sur la plage située de l'autre côté avant de poursuivre notre route. Nous nous arrêtons dans un bar non loin de la fin de la ville, où nous rencontrons 3 autres cyclistes français, nous échangeons sur les voyages et matériel tout en rechargeant nos gsm. Une bière et jus d'orange plus tard, nous remontons en selle. Le barman nous a expliqué la route : une grosse montée puis ça descend. Il ne s'est pas trompé, après une descente avec le vent de face, nous affrontons une montée à 16%, plus facile qu'imaginé avec les muscles puissants que nous avons maintenant après presque 4 semaines de voyage. Nous continuons le trajet avec quelques plus petites montées puis descentes et une petite pause biscuit avant d'arriver à Bridlington. En visitant la ville sur nos vélos, nous trouvons un bar qui fait des smoothies, parfait nous en avions justement envie, nous accrochons nos vélos et rentrons. Le barman nous en conseille un, il fut tellement délicieux que nous en reprenons un pour deux.
A la sortie, nous reprenons nos vélos avec une effroyable surprise... Malheureusement les deux gourdes du vélo de Pierre ont disparus ! Ce sera sur la fin de notre voyage que nous serons malgré le cadenas, victime de ce vol. Une personne qui devait avoir soif sans doute. Pas de chance, l'une des deux était vides. Nous vérifions le reste, tout y est, nous repartons avec un pincement au cœur. On regrette l'Écosse et ses honnêtes gens. Nous enchaînons les kilomètres jusqu'au camping à la sortie de la ville Malheureusement pour nous pas d'espace pour les tentes. Nous revenons sur nos pas pour un plus grand camping mais il est trop tard (19h30), nous ne pouvons pas y aller selon le garde de sécurité, même pas pour régler la nuit le lendemain matin. Nous cherchons rapidement sur nos gsm où dormir et reprenons nos vélos pour 10 km supplémentaires avec gilets fluo. Nous admirons le Soleil qui se couche. Après 92,18 km nous trouvons enfin un camping qui nous accepte et avec le sourire et gentillesse un peu avant la ville de Skipsea. Nous avons super bien avancé sur notre route, il nous reste 40 km avant d'atteindre le port de Hull. Une fois la tente installée, nous dînons avec des soupes et pâtes lyophilisées sous la lumière de nos frontales. Nous fermons rapidement les yeux, la journée fut fatiguante !
Nous sommes réveillés par la chaleur et la lumière dans la tente vers 8h. Il fait décidément de plus en plus chaud au fur et à mesure que nous faisons route vers le sud. La nuit fut moyenne sur un seul matelas et nous prenons une petite douche et rangeons nos affaires. Après 2 croissants avalés, nous démarrons, passant par Skipsea en direction d'Hornsea : la dernière ville côtière avant Hull. 15 km plus tard, nous y arrivons et posons les vélos. Une petite balade sur la digue, main dans la main nous amène à un petit café où nous prenons thé et jus de pomme à emporter pour se rafraîchir sur la digue. Il ne nous reste plus que 25 km avant d'arriver à Hull. Le programme semble moins chargé qu'hier pour notre dernière étape sur le sol anglais. Avec un brin de nostalgie, nous entamons ce tronçon en quittant la côte pour retourner dans les terres. Nous suivons à nouveau un sentier qui était auparavant une ancienne ligne de chemin de fer, décidément le train donne un fameux réseau cyclable.
Après 20km, nous arrivons dans le centre ville de Hull, nous visitons rapidement avant de trouver un restaurant au soleil le long des quais de la princesse. Quais situés dans le centre-ville sur lesquels une galerie commerçante borde l'un des côtés, un pont en-dessous duquel canard, poissons et mouettes nagent dans l'eau azur attendants le petit morceau de pain que les passants jettent avec amusement. C'est sur la rive gauche que nous nous asseyons en terrasse avec vue sur ces quais pour ravitailler. Au menu : bières, nachos, quiche et pomme de terre en chemise. Nous reprenons les vélos en direction du port, avec un peu de stress car lors de notre réservation nous n'avons pas pu enregistrer les vélos, le choix avec P&O Ferries était soit piéton, soit motard. L'embarquement commençant à 16h, autant arriver tôt et être sûr de repartir avec nos montures ! 15h30 nous sommes arrivés à destination, plus de 4h en avance sur le départ du ferry censé être à 20h30. Ce dernier nous paraît encore plus gros que celui de l'aller ! Nous passons l'entrée sans problème, le fait que les vélos ne soient pas enregistrés semble normal pour eux. La seule différence avec un piéton tient plutôt de l'ordre d'embarquement. Nous avons dû suivre les véhicules roulants plutôt que les escaliers piétons. Une dernière montée en spirale nous amène juste devant l'embarcadère. 16h, début de l'embarquement et les vélos sont prioritaires, nous rentrons les premiers dans ce gros paquebot. Nous accrochons nos vélos et prenons nos sacoches jusqu'à notre cabine. Ça y est, nous sommes dans le bateau pour le trajet retour de ce, déjà nous le savons, merveilleux voyage. Avec nos vélos en soute, nous déstressons, prenons une douche et retirons nos dernières tiques avant de visiter les étages du bateau. Encore plus grand, avec 2 restaurants, 2 magasins, une grande scène, de nombreux bars, casino, cinéma,... Nous trouvons cela fou, est ce vraiment nécessaire pour une traversée ? Les compagnies de ferry n'hésitent pas à proposer toutes sortes d'activités pour se distinguer du transport par avion. Divertissement, détente et bien-être sont au centre du trajet. Tant de choses qui ne sont pas vraiment dans notre optique de voyage. Nous faisons l'impasse, prenons un verre en regardant par la fenêtre buvons les derniers passagers embarquer : 19h la dernière voiture est dedans et 20h le ferry démarre avec donc 30 minutes d'avance. Nous allons manger, buffet à volonté, ça fait du bien à nos ventres. Devinez qui a (encore) trop mangé et se retrouve tôt au lit ? Une nuit déjà entamée, on espère ne pas trop tanguer et être reposé pour la dernière journée de vélo et de train qui nous attend le lendemain. Nous disons au revoir aux côtes anglaises en espérant les revoir bientôt.
Nous sommes réveillés par une annonce micro de l'équipage qui nous invite à déjeuner dès 7h CET... Donc 6h sur nos montres. Aïe... Nous mettons le temps qu'il faut à sortir du lit après pareil réveil et allons déjeuner léger mais bien (le ventre est encore bien rempli de la veille). Nous apercevons déjà le début du port de Rotterdam lorsque nous quittons le restaurant. Nous faisons nos sacoches pour, sans doute, la dernière fois et rejoignons nos vélos qui n'ont pas bougé, ouf ! Nous sommes à nouveau les premiers à sortir du ferry et après la frayeur d'une sacoche qui tombe au milieu du pont de débarquement et des voitures qui arrivent, ce sont 38 km qui nous attendent pour rejoindre le centre ville de Rotterdam et la gare. Nous pédalons à travers le port, ses conteneurs et trains, tout une organisation le transport de marchandises ! Le long du chemin ce sont d'immense ponts roulants, des grues et des bateaux de décharge qui sont présents partout. Éléments centraux de l'activité économique du plus grand port d'Europe déplaçant chaque minute des centaines de conteneurs depuis les paquebots de transport aux quais de triages puis aux longs trains de marchandises qui déploient toute la puissance des deux locomotives pour mettre en mouvement les 48 wagons que constituent l'un des départs de fret dont nous sommes témoins. Usines, transports tournent à plein régime et contrastent avec les nouvelles de sécheresses et inondations dont est responsable cette activité humaine. Une économie qui tourne bien plus vite que les éoliennes qui tentent d'amortir cette course frénétique au rythme du vent et de l'énergie qu'elles produisent. Ce sont 38 km qui nous font réfléchir.
Un peu avant le centre-ville, nous prenons le Maastunnel, un tunnel sous-terrain creusé sous la Meuse qui nous permet de rejoindre l'autre rive. Une véritable autoroute pour vélo juste en-dessous de l'eau. Des souvenirs de voyage en famille nous reviennent, nous passons d'ailleurs devant l'hôtel Milano qui nous avait hébergé. 11h30 nous sommes à la gare, on avance plus vite avec des pistes cyclables et le relief plat des Pays-Bas. Nous nous renseignons sur les tickets et réservations de vélo, prochain train avec de la place à 14h11 direct pour Bruxelles-midi : parfait, on a le temps d'aller manger avant ! Nous trouvons un restaurant sympa avec vue sur les vélos. Cocktail et jus d'orange, puis burger et poke bowl de légumes. Nous visitons sur nos vélos une partie de la ville avant de rejoindre la gare, petit arrêt smoothies (pas aussi bon qu'à Bridlington) avant de revenir à la gare.
Le train arrive, il est déjà bien rempli, nous trouvons de la place pour nos vélos et restons assis à côté. Déjà 6 vélos dans le trains alors qu'il n'y a de la place que pour 4. Prochain arrêt : Bruxelles, normalement car suite à un problème technique, nous devons descendre à Breda et attendre le train suivant, 2 trains en un ça va en faire du monde ! Nous attendons sur le quai en regardant si on ne peut pas passer par ailleurs mais comme les billets sont pris, pas de changement possible. Le train arrive, un seul compartiment pour les vélos et au bout du train. Une dame assise sur les sièges rétractables permettant de stocker les vélos refuse de céder la place car elle a deux enfants et qu'il n'y a pas de place pour eux dans le compartiment. Énervement, ego et frustration montent, ce sera l'accompagnatrice de train qui tranchera en faisant sortir madame rouge de honte de se faire tirer l'oreille de la sorte. 5 minutes de retard et 11 vélos entassés plus tard dans un compartiment de 4, le train démarre. Nous organisons chaque arrêt pour lesquels l'un ou l'autre vélo doit descendre, loi de Murphy ou hasard farceur, c'est bien souvent celui tout au fond qui doit débarquer. Nous préparons ainsi les descentes à Anvers et à Mechelen. Une belle solidarité cycliste se met en place et durant le trajet tous debout avec nos vélos, nous échangeons sur nos expériences et voyages. Arrivée enfin à Bruxelles-Nord, le temps de correspondance est trop court que pour avoir le train pour Liège, nous avons 1h à attendre. Nous cherchons un bar mais le peu qui existait ne nous convenait pas. Soit parce que leur nature première n'était pas celle du débit de boisson traditionnel, soit parce que l'agitation des rues ne permettait pas de garder les vélos à vue, soit parce que la terrasse était complète. Nous revenons donc à la gare et attendons sur le quai en lisant les nouvelles du métro. 18h07, notre train arrive, après un changement de voie sinon ça n'est pas drôle, pas de wagon vélo, nous passerons le trajet avec les vélos sur nous (fini le luxe d'être debout ou assis à côté), il y a encore du travail à faire pour combiner facilement train/vélo aux Pays-Bas et en Belgique ! L'un des vélos fera le voyage sur une seule roue, l'autre en équilibre sur la fenêtre. 19h, arrivée à Liège, pas mécontent d'en avoir fini avec les trains ! La maman de Sergine nous attend devant la gare pour faire une partie du chemin avec nous. Une petite pause pour souper et boire une bière belge rue Stappers chez papa et maman avant de finir les derniers kilomètres et non les moindre car il nous reste que de la côte pour atteindre Romsée. Marcelline nous accompagne pour une partie du trajet jusqu'à Bois-de-breux où nous prenons le Ravel trop bien connu et remonter chez nous. Ces derniers kilomètres familiers nous donnent le ton de la fin des vacances et de cette fabuleuse histoire. Le voyage à vélo, on y a désormais pris goût, nul doute que nous repartirons. Mais pour l'heure, nous rentrons chez nous et retrouvons notre petite Trappiste plus câline que jamais !
Statistiques du voyage :
1331,11 kilomètres parcourus 💪🦵
2 chutes pour chacun.
Pas de crevaison (de supers vélos et pneus).
Plusieurs piqûres et morcures de midges, moustiques et tiques. De belles traces de bronzages malgré le niveau d'ensoleillement peu élevé.
-1,1 kg pour Sergine -2,5 kg pour Pierre.
Plus de 5000 photos, un nombre incalculable de magnifiques paysages, une formidable expérience et un voyage de noce merveilleux. Sans doute, à la prochaine l'Écosse !