Petits chats, chats d'amour et de tendresse, demandeurs de câlins, quémandeurs de caresses
Chats pépères et chats ronchons : je vous aime
Je vous aime au matin quand vous prenez ma main et me guidez hors de mes rêves
Je vous aime le soir quand vous ronflez doucement, calmes comme des anges et purs comme la neige
Je voudrais vous serrer longtemps contre mon cœur, et plonger mon regard dans le vôtre
Pour y voir quel éclat fait reluire l'espoir dans vos pelages félins.
Depuis trois ans déjà un chat vit avec moi : je l'abrite en mon cœur
Il boit du petit lait bien rouge dans mon ventre et ronfle sur mon sein
Et quand la nuit se fait sur mon esprit éteint
Il sourit tendrement comme un enfant de chœur.
C'est mon chat familier, le gardien de mes peurs
Oui, c'est lui la gargouille qui vomit mes pleurs.
Petit chat, je t'ai fui, aimé, haï ; je t'ai craint
Comme on craint un orage, comme on craint le matin.
Ton pelage est très noir et blanches tes dents pointues
Je te tiens contre moi, je te donne la main
Allons, mange, mon petit, je t'aime, tu le sais bien.
Il est temps que tu partes et que ton rire
Fasse trembler les murs, petit chat noir, mon petit chat d'amour.
Tu ronges mes soupirs et plonges dans mon ventre
Des griffes fines et douces, et ta langue enivrante
Siffle contre mon cœur brûlant comme le jour
Il est temps que tu partes et me laisse grandir.
Petits chats, chats d'amour et de tendresse,
Chats de suie et de coton : je vous aime.
Et toi, mon chat tout noir, mon chat de suie et de tristesse
Mon petit chat rieur, mon petit chat ronchon
Puissent les pluies d'été laver ton museau noir
Et le vent te porter comme mon étendard.
(le titre, "désastrocaster", fait référence à la guitare "stratocaster" (guitare électrique au son brillant) et au désastre obscur (Mallarmé, le tombeau d'Edgar Poe). Le nom m'est venu car Sartre (présent dans le nom de la guitare d'ailleurs) surnommait De Beauvoir "le castor", "Beauvoir" faisant penser à "Beaver" . Voilà où m'ont menée quelques minutes de rêve autour du mot Castor).
(Dire ici ce qui se dit ailleurs, mais le regrouper en une constellation qui soit comme un patchwork de toutes mes possibles. Chaque ami.e, chaque personne que j'aime, en lisant ces mots, me découvrira, moi, et toutes les facettes qui ne se montrent pas toujours, pas à toustes. Un miroir où j'affleure avec la douceur d'une rose et la quiétude d'un songe).
(J'ai donné mon premier cours jeudi dernier, le 31. C'était une expérience formidable, qui m'a donné envie de vivre dans toutes les directions ; de me laisser tenter par mes possibles, de me laisser aller à la douceur du travail régulier et des pauses méritées. La vie a pris un nouveau visage, elle danse en cercle, comme une valse dont la monotonie me berce et me fait vibrer. Je prends goût à la simplicité créatrice).