La traversée de toute la Nouvelle Zelande, de Wanaka jusqu’à Cap Reinga !
Du 27 mai au 9 juin 2018
2 semaines
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Après 5 semaines de travail à Tekapo, je reprends enfin la route pour me rendre une dernière fois à Wanaka et Queenstown pour profiter des villes et des paysages enneigées des Alpes neo-zélandaise.

Aujourd'hui je vais enfin faire un article sur les maori. Pour commencer il faut bien prendre en compte la partie que j’avais rédigé sur l'histoire de la Nouvelle Zelande et la colonisation du pays. Dans ce dernier j’avais notamment évoqué le « Traité de Waitangi » (en 1840) qui donne un cadre juridique à la reconnaissance du peuple et de la culture maori avec une répartition « équitable » des terres , ainsi que (et surtout) l'acte de fondation de la Nouvelle Zélande.

Néanmoins pendant des années, ce traité n'a pas vraiment été respecté par les colons qui ont clairement outrepassé leurs droits en termes d'occupation des terres et d'exploitation des ressources naturelles. Ce n'est qu'à partir de 1975 qu'un « tribunal de Waitangi » est mis en place pour s'assurer de respecter un texte très libre d'interprétation et dont les traductions entre les langues anglaise et maori auraient apparemment des sens différents

Voilà pour situer le contexte. Je vais maintenant parler de mon expérience / de mes rencontres avec les maori et l'analyse que j'en fais.

Tout comme les kiwi descendants d'européens, les maori ont un fort attachement à leur(s) île(s). A cela il faut ajouter l'attachement émotionnellement très fort qu'ils ont pour leur culture, leurs traditions, leur langue et leur communauté. Je vous arrête tout de suite en cassant ce stéréotype : les maori d'aujourd'hui ne sont plus le peuple qui vit uniquement de chasse et de pêche et qui s'habillent comme Pocahontas (à l’exception des fetes traditionnelles ou autre événements pour touristes). Les maori d'aujourd'hui vivent avec un smartphone, une voiture, un travail, etc. Ils font leurs courses au supermarché et payent leurs impôts à l'Etat neo-zelandais. Cela n’empêche en rien le lien très fort avec leur héritage culturel. Et je dirai même que ce mélange entre tradition ancestrale et modernité c'est ce qui va les caractériser. (Encore une fois selon moi. C'est une analyse subjective).

Mais est ce qu'ils sont intégrés et est ce qu'ils veulent s'intégrer dans la société kiwi ? C'est là toute la question et la situation est trop complexe pour seulement répondre par oui ou non.

Je m'explique : Contrairement aux amérindiens des USA ou du Canada qui ont vécu un véritable génocide ethnique et culturel, la situation des maori a été différentes. (voir article sur l'histoire du pays).

De très nombreux lieux / villes / montagnes portent encore actuellement leurs noms maori (Wanaka, Taupo, Tekapo, Te Anau, etc.) Ceux qui ne le sont pas sont britanniques (Queenstown, Dunedin, Hastings, etc.).

J'ai été agréablement surpris de voir la volonté de l'Etat de favoriser l’intégration de la culture maori dans les écoles (sous la formes de cours), mais aussi dans des les musées nationaux (expositions) ainsi que dans des lieux tels que les planétarium dans lesquels sont proposées des spectacles immersifs pour raconter leur vision du monde et de la création de l'Univers selon la culture maori.


La langue maori est considérée comme une langue officielle en principe "au même titre" que l'anglais. Les explications qui accompagnent les expositions dans les musées sont d'ailleurs, à chaque fois, traduitent en maori. Ces dernières années ont même vu la mise en place d'une chaîne de télévision Maori qui diffusent des programmes uniquement en maori et qui apparemment a beaucoup de succès.

Donc à première vu, les maori sont intégrés grâce à une véritable volonté politique. Néanmoins la situation n'est pas si rose.

La plupart des maori exercent des activités professionnelles bien souvent non qualifiés (très peu de postes de cadre). Ils n'ont pas cette même culture occidentale de l' « ascension sociale » via le monde professionnel. Encore très peu d'entre eux vont à l'Université ou font de longues études. De manières générales ils sont moins instruits et moins intellectualisés que les « kiwi européen ». J'ai également l'impression que beaucoup rejettent cet idéal occidentale et ont parfois l'impression d'avoir une perte de leur culture, encore plus à l'heure de la mondialisation. Beaucoup boivent plus que de raison et ont des problèmes avec la justice. Bien qu'il existe des dispositifs visant à réduire les inégalités, beaucoup de kiwi « occidentaux » me semblent assez discriminant vis à vis des maori (pour ne pas dire racistes pour certains). Ils ne le diront pas directement mais le feront comprendre.

Pour résumer, j'ai l'impression que les maori sont intégrés institutionnellement mais pas toujours sociétalement...

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Après avoir fais le tour des caves du Malborough pour y faire des dégustations de vins, nous continuons le voyage en quittant définitivement l’île du Sud. Une fois de retour dans la capitale, j'ai retrouvé d'autres amis avec qui nous avons profité de la nuit animée de Wellington pour faire la fête !

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Direction la ville de New Plymouth pour contempler le mont Taranaki, une montagne solitaire entre la mer et les plaines de Nouvelle Zélande. Un paysage magnifique !

Il s'agit en réalité d'un volcan. La dernière éruption date d'il y a 35O ans et selon les volcanologues, le Taranaki aurait déjà dut ré-entrer en éruption à l'heure qu'il est !

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Le voyage continue avec un retour vers le Nord dans la ville de Tauranga.

L'anecdote du jour concerne la raison pour laquelle les voitures en Nouvelle Zelande roulent gauche. Tout simplement parce qu'en Angleterre on y roule aussi à gauche. La Nouvelle Zelande étant une colonie britannique, ils ont simplement repris cette convention sociale. Bon d'accord, mais cela n'explique pas pourquoi les anglais roulent à gauche.

Pour comprendre cela il faut remonter longtemps avant la création de l'automobile, direction le : Moyen Age. Partout en Europe il était coutume de circuler du coté gauche de la chaussée. Cela vient du fait que la plupart des chevaliers étaient des droitiers et qu'il était donc plus facile en cas de conflit de dégainer vers son adversaire quand il vient du coté droit. Cette tradition / convention va rester pendant plusieurs siècle jusqu'à Napoléon. Ce dernier veut surprendre tout le monde sur les champs de bataille avec de l'innovation stratégique. Il incite donc ses armées à attaquer du coté gauche pour déstabiliser l'adversaire. Pour mieux habituer les français à avoir l'avantage sur leurs adversaires, il instaure la circulation à gauche de la chaussée. La méthode fonctionne et permet de gagner de nombreuses batailles. Napoleon va instaurer cette convention dans les pays d'Europe conquis. C'est à dire : l'Italie, l'Espagne, les Pays Bas, la Belgique, etc. Sauf... l'Angleterre qui est toujours resté invaincu par les armés de Napoleon. Voilà pourquoi les pays cités ci dessus (qui sont parmi les principales puissances colonisatrices) ont à leur tour imposé cette convention dans leurs colonies en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. Le Royaume Uni quand à lui a fait de même (convention de rouler à gauche) avec les colonies britanniques (Inde / Australie / une partie de l'Afrique du Sud, etc.). De nos jours, un tier des pays dans le monde roulent du coté gauche.

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Le voyage continue avec le Coromandel, cette partie des cotes au Nord de la Nouvelle Zélande. Nous sommes allés vers Cathedral coves et Hot Water Beach (une plage située sur un site volcanique dans lequel il suffit de creuser un trou dans le sable pour avoir un jacousie et de l'eau à 45 degrés ! Malheureusement la météo n'était pas du tout au rendez vous et nous avons du rester dans la voiture à cause de la pluie et des orages.

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Nous continuons toujours plus vers le Nord en entrant dans le Northland avec la ville de Whangarei. Nous sommes restés dans une auberge de jeunesse qui est une ancienne prison convertie. Les chambres d'aujourd'hui sont les anciennes cellules et certains aspects de la prison sont restés identiques.

L’anecdote d'aujourd'hui concerne les droits civiques. La Nouvelle Zélande a été le premier pays au monde à donner le droit de vote aux femmes en 1893 ! (soit plus de 50 ans avant la France).

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Arrivé sur Cap Reinga, le point le plus au Nord de la Nouvelle Zélande. La cote est très belle et à quelques kilomètres de là nous sommes allés sur de gigantesques dunes de sables qui font vraiment penser à un désert ! Nous avons loué des planches de surf et avons surfé sur le sable !

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Nous descendons le Northland vers Paiha. Il s'agit de la "Bay of islands" sur les cotes du Pacifique.

Aujourd'hui je vais également parler de l'alcool en Nouvelle Zélande :

Le pays compte de nombreuses brasseries artisanales et ne sont pas non plus mauvais en création de vins. Les différents vignobles neo-zelandais attirent une clientèle très éclectique. La Nouvelle Zélande profite également de leurs nombreux vergers pour faire du cidre à base de pomme et de poire. Et ils sont très bons !

J'ai l'impression que le pays a néanmoins une relation assez spéciale avec l'alcool, à commencer par son histoire : Alors je vais peut être dire des bêtises sur la date exacte, mais un kiwi m'a dit que jusqu'en 1960, l'alcool était interdit dans les bars après 18h. Ce qui implique que les travailleurs sortaient de leur job vers 16h30 et allaient se prendre une cuite magistrale (ce qu'on appelle içi le « binge drinking » entre 16h30 et 18h (limite légale). Bien entendu, cette situation déclenchait de très nombreux accidents sur la route au moments de quitter le bar pour rentrer chez soi...

Cela a amené le gouvernement à revoir sa position sur les horaires d'ouverture des bars et la vente d'alcool qui, bien qu'elle soit plus ouverte, reste néanmoins assez stricte. En Nouvelle Zélande, bien que l'age légale pour boire soit 18 ans, un jeune même de 20 à 25 n'aura aucune chance d'acheter un pack de bière sans avoir à montrer une pièce d'identité. Rien à voir avec les pays européens dans lesquels si tu n'as pas une tête d'ado, en principe personne ne va t’embêter.

Autre aspect culturellement intéressant : « les spiritueux et le spirituel ». Des réglementations sur l'alcool se mélangent parfois avec la sphère religieuse. Par exemple lors du week end de Pacques, la vente d'alcool (y compris bières, vins, cidre) est totalement proscrite dans les bars ou les magasins pour motif de tradition religieuse. En France, ce type de réglementation, qui porte clairement atteinte aux valeurs de la laicité, aurait amenée les citoyens en masse dans la rue. Mais içi on dirait que ça ne les dérange pas.

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De retour à Auckland pour assister au match de Rugby France Vs All Blacks. Après nous être installés dans l'auberge de jeunesse, nous nous sommes peind le visage aux couleurs de notre équipe et sommes partis vers le stade pour défendre nos compatriotes. Malheureusement malgré une première mi-temps assez encourageante, les All Blacks nous ont infligé une défaite assez cuisante avec un résultat final de 52 à 11. Cela ne nous a pas empeché de fêter dignement le match et par la même occasion la fin de notre road trip dans l'ile du Nord.