Aujourd’hui visite de la ville bleue. Les maisons des brahmanes (prêtres hindous) étaient peintes en bleues. Cela permettait ainsi d’apporter de la fraîcheur à la ville. Jodhpur est l’une des villes les plus ensoleillées d’Inde, elle compte en moyenne seulement 18 jours sans soleil (et cela ne veut pas dire qu’il pleut, simplement que le ciel est couvert).
Nous commençons par la forteresse de Mehrangarh. Elle fût bâtie au XVe siècle et les maharajas y vécurent jusqu’au XXe siècle.
L’architecture est magnifique, nous passons différentes portes et entrons dans différentes cours avant d’arriver dans les bâtiments royaux, aujourd’hui transformés en musées.
Nous admirons les collections d’howdahs (nacelles d’éléphants) et de palanquins. Nous suivons le cours de la visite et découvrons diverses salles richement décorées.
Nous décidons ensuite d’aller visiter un petit temple tout en marbre blanc élevé à la mémoire d’un maharaja, situé dans un jardin agréable. On nous propose une séance d’initiation à la médiation, que nous acceptons. Nayeem nous explique les différents chakras et nous guide dans notre respiration. Il voit quelque chose en moi de très émotif et un bloquage. Il me propose de m’aider. Je ne suis pas particulièrement partante. L’inconnu de la méthode et l’idée de laisser certaines émotions bien enfouies sortir m’effraie. Il n’insiste pas, mais me laisse sa carte et me dit qu’il sera de passage à Paris en mai. Peut-être que je serais prête à faire face à certaines choses à ce moment-là ?
L’après-midi nous nous laissons porter par la foule dans le Sardar Bazar, un grand marché où l’on trouve des épices, des tissus et beaucoup de choses inutiles.
À la guesthouse, nous rencontrons un groupe de femmes d’un certain âge. Elles ne se connaissent pas et ont décidé de passer par un site pour partir en voyage ensemble. L’un d’elle est une sage-femme à la retraite qui a fait beaucoup d’humanitaire ces dernières années. Elle nous raconte ces expériences, c’est passionnant.
Le lendemain matin, nous partons en jeep visiter les villages bishnoïs, situés à quelques kilomètres de la ville. C’est une des premières communautés écologistes.
En 1730, le maharaja envoya des soldats coupés des arbres, car il avait besoin de bois pour ses meubles. Les bishnoïs demandèrent de ne pas couper ces arbres, car c’était contraire à leurs préceptes et qu’ils leur étaient utiles. Le maharaja refusa. Une femme entoura alors un arbre de ses bras, et le village suivit son exemple. Les soldats coupèrent les bras, les jambes, les têtes et les arbres... Au total 363 personnes se sont sacrifiées pour protéger les arbres. Il n’existe pas dans l’histoire d’autres exemples où des humains se sont sacrifiés pour sauver des arbres...
Le tour était cependant quelque peu décevant. J’avais hâte de rencontrer cette communauté. Finalement, c’était plus un étalage de poteries, tapisseries et tissus, qu’une rencontre humaine. Nous avons tout de même pu admirer les différents modes de fabrication des objets.
L’après-midi, nous reprenons la voiture en direction d’Udaipur. Nous visitons rapidement un temple jaïn. La route est belle et verdoyante. Cela fait du bien de voir du vert. Nous arrivons à Udaipur en début de soirée et avons hâte de visiter cette nouvelle ville.