Carnet de voyage

Périple indien

11 étapes
39 commentaires
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Mon voyage au Rajasthan et dans la vallée du Gange
Novembre 2018
3 semaines
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Me voilà à New Delhi. Nous arrivons sous un ciel jaunâtre et brumeux. J’apprends plus tard dans la journée que c’était dû à tous les pétards et feux d’artifice qui avaient été lancés pour la fameuse fête de Diwali.

C’est l’une des plus grandes fêtes indiennes, elle correspond à la fête des lumières. La ville est entièrement décorée de guirlandes lumineuses et à cette occasion, on s’offre des cadeaux. La fête dure 5 jours en tout et il faut presque une semaine pour que l’on voit à nouveau la couleur du ciel de la ville. Je ne connais pas bien pour l’instant la signification de cette fête qui célèbre des Dieux aux noms encore étrangers.


Avec Pauline nous sommes épuisées et avons du mal à sortir de notre chambre d’hôtel pour affronter la ville. Nous devons finir de peaufiner notre voyage et notamment nous occuper de la réservation de nos billets de trains. Contrairement à l’Amérique du Sud où la planification des trajets était simple, tout est TRÈS compliqué en Inde.

Nous décidons de prendre l’air pour aller manger. Je comprends effectivement tout ce qu’on a pu me raconter sur l’Inde. C’est un choc pour les sens ! Nous avançons dans la rue en admirant les étals des vendeurs, les couleurs des robes des femmes et sommes rattrapées par la crasse environnante. Les odeurs d’encens, de nourriture et de saletés nous entourent à tour de rôle. Nous sommes bousculées par les voitures et les rickshaws (équivalents des tuks tuks) qui klaxonnent pour se frayer un chemin dans la foule. Pour deux personnes exténuées par le voyage, c’est beaucoup d’informations d’un coup.


Nous rencontrons une personne qui travaille à l’hôtel où nous sommes qui nous propose de nous emmener dans une agence pour que nous réservions nos billets de train. Nous sommes reçues comme des reines, on nous offre le repas et le fameux chai latte (thé au lait épicé). Évidemment ce n’est pas sans arrières pensées, car ils nous proposent ensuite différents tours pour visiter le Rajasthan qui ne correspondent pas du tout à nos envies de voyage. Après une très très trèèès longue discussion, nous refusons leurs offres et nous réussissons à partir pour rentrer à l’hôtel. Nous sommes positives et la discussion que nous avons avec eu avec cette agence nous permet de revoir notre itinéraire et de pouvoir planifier encore plus de choses à voir.

C’est dommage, les indiens sont tellement avenants, mais nous sommes obligées de nous méfier de tout le monde au risque de nous faire arnaquer...


Finalement, nous avons organisé une partie de notre voyage avec une personne à l’hôtel pour une somme correcte. Nous avons décidé de prendre un chauffeur privé pour visiter le Rajasthan ce qui nous permettra d’être plus flexibles, de voir plus de choses et de manière plus confortable.

Nous pouvons enfin souffler ! Nous profitons du roof top pour admirer les feux d’artifice tout en dégustant des samoussas beaucoup trop épicés pour notre palais !

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Après 1h30 de vol nous arrivons à Jaisalmer, la ville du désert. Elle est connue pour sa magnifique forteresse, dont les remparts datent du XVe siècle. Il fait 34 degrés, ça change de Paris...

1ère visite, le fort ! Nous sommes perdues au milieu des nombreux touristes indiens qui sont là pour les vacances. Notre présence attire. Les gens nous arrêtent et demandent s’ils peuvent prendre des photos avec nous et font presque la queue ! Nous devenons l’espace d’un instant des stars de cinéma. Notre couleur de peau subjugue presque plus que le joli jaune des murs de la forteresse et son incroyable architecture.

Forteresse  

Nous nous perdons dans les ruelles. Depuis le haut des murs, nous pouvons admirer la vue imprenable sur tout Jaisalmer et le désert du Thar au loin.

Jaisalmer 

Pour le déjeuner, nous choisissons un petit restaurant qui surplombe la place principale. Nous nous régalons ! Pour une fois, ce n’est pas trop épicé. Nous dégustons un plat végétarien en sauce à base de champignons et de fromage, accompagné de naans. Pour la première fois je goûte le lassi, une boisson à base lait et d’épices (ici de safran, de cardamome et d’amandes), excellent ! Ce restaurant est tenu par une vraie grand-mère indienne qui nous met la nourriture dans la bouche pour que nous finissions nos assiettes, car elle n’aime pas le gaspillage.

Cette place que nous admirons a été le lieu d’atrocités, les johars. Lorsque la ville était attaquée, les hommes construisaient un énorme bûcher sur cette place, pour que les femmes puissent se jeter dedans afin que leur honneur ne soit pas sali par l’envahisseur. C’est arrivé deux fois et demie. La dernière fois, les hommes ont été surpris trop tard par les attaquants et n’ont pas eu le temps de construire un bûcher. Ils ont donc égorgé leurs femmes avant d’aller combattre l’ennemi. Sympa !

La place principale  

Nous continuons notre balade en dehors de la ville pour visiter le lac Gadisar. Il a été creusé par un maharadjah afin d’apporter de l’eau à la ville. Avant d’accéder au lac nous passons sous une arche. Elle a été commandée au XXe siècle par Tilon, une prostituée connue pour son extrême beauté. Elle représenterait ses jambes écartées (il faut avoir de l’imagination). À l’époque, les femmes de la ville refusaient de passer en dessous et devaient contourner le portail pour accéder au lac. Le maharadjah voulu détruire cette arche, mais Tilon avait été maligne, elle avait fait construire au dessus un petit sanctuaire dédié à un avatar de Vishnou. Il n’osa donc jamais le détruire et lui et sa cour continuèrent à contourner ce porche.

Pour finir la journée, nous avons pu admirer le coucher de soleil sur le lac.

Le lac Gadisar 
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Le matin nous sommes allées visiter des temples jaïns. Le jaïnisme est une religion qui compte 4 millions de pratiquants en Inde (comparés à 900 millions d’hindous, ce n’est rien !). Elle est basée sur la non violence, ne tolère aucune arme et ils ne consomment aucun animal. Les jaïns sont très respectés en Inde et n’ont jamais été persécutés. Ils sont cependant quelque peu extrêmes dans leur démarche de non-violence animale, car ils vont jusqu’à balayer devant eux lorsqu’ils marchent dans la rue pour éviter d’écraser une fourmi, ils ne mangent pas la nuit pour ne pas manger un insecte malencontreusement et mettent un voile devant leur bouche pour éviter d’en avaler un en respirant.

Temples jaïns  

En début d’après-midi, nous retournons à notre hôtel pour partir passer une nuit dans le désert. Une jeep nous emmène dans un petit village où nous rencontrons Lilu, notre chamelier. Nous partons ensuite à dos de dromadaires dans le désert du Thar. Les paysages sont impressionnants ! Une légère brise nous permet de profiter de l’expérience sans être accablées par la chaleur. Nous sommes seules avec nos 3 accompagnateurs, c’est un vrai privilège. Nous voyons de temps en temps courir des gazelles apeurées par le bruit de notre arrivée. C’est la première fois en Inde que nous pouvons apprécier le silence.

Désert du Thar 

Lilu installe notre campement sur une dune et commence à préparer le dîner, pendant que nous profitons du coucher du soleil en dégustant un massala chai (un thé au lait légèrement épicé, à l’aide de cardamome et de gingembre).

Il nous apprend ensuite un faire des chapatis (du pain qui ressemble au naan).

Nous passons ensuite une bonne partie de la soirée à discuter et chanter des chansons autour du feu. Nous allons ensuite nous coucher dans nos petits lits d’appoint en admirant les étoiles.

Dîner  

Le lendemain matin, nous sommes réveillées par les premières lueurs du jour. Lilu nous apporte le petit déjeuner au lit, que nous dégustons tranquillement en regardant le soleil se lever. De vraies princesses ! Nous reprenons ensuite la route vers le village, à dromadaires, où la jeep nous attend pour nous ramener à Jaisalmer.

Petit déjeuner  

De retour à Jaisalmer, nous rencontrons notre chauffeur. Nous sommes quelque peu déçues par sa maîtrise de l’anglais... Ces deux semaines ne vont pas être simples pour se faire comprendre...

Nous allons ensuite visiter l’ancienne maison d’un riche jaïn datant du XIXe siècle. Il est difficile d’en profiter à cause de la foule de touristes indiens. Le retour à la ville est difficile, je suis légèrement à fleur de peau. Je suis agacée par le bruit des klaxons et les faux guides indiens qui veulent nous entuber. Le silence du désert me manque. Je retrouve vite le sourire lorsqu’une famille indienne en vacances nous demande de prendre une photo avec nous. Toute la famille veut son selfie et ils sont nombreux ! Les indiens ont un sourire communicatif je trouve. Ils nous posent une tonne de questions et veulent nous inviter chez eux, dans leur région. Ils repartent heureux avec leurs photos. C’est difficile de leur dire non, quand on voit la fierté qu’ils ont d’avoir pu poser et discuter avec nous.

Havali (maison d’un jaïn) 

Nous retrouvons ensuite notre chauffeur et nous partons en direction de Jodhpur que nous visiterons le demain.

Encerclés par la vache sur la route de Jodhpur  
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Aujourd’hui visite de la ville bleue. Les maisons des brahmanes (prêtres hindous) étaient peintes en bleues. Cela permettait ainsi d’apporter de la fraîcheur à la ville. Jodhpur est l’une des villes les plus ensoleillées d’Inde, elle compte en moyenne seulement 18 jours sans soleil (et cela ne veut pas dire qu’il pleut, simplement que le ciel est couvert).

Nous commençons par la forteresse de Mehrangarh. Elle fût bâtie au XVe siècle et les maharajas y vécurent jusqu’au XXe siècle.

L’architecture est magnifique, nous passons différentes portes et entrons dans différentes cours avant d’arriver dans les bâtiments royaux, aujourd’hui transformés en musées.

Nous admirons les collections d’howdahs (nacelles d’éléphants) et de palanquins. Nous suivons le cours de la visite et découvrons diverses salles richement décorées.

La forteresse de Mehrangarh

Nous décidons ensuite d’aller visiter un petit temple tout en marbre blanc élevé à la mémoire d’un maharaja, situé dans un jardin agréable. On nous propose une séance d’initiation à la médiation, que nous acceptons. Nayeem nous explique les différents chakras et nous guide dans notre respiration. Il voit quelque chose en moi de très émotif et un bloquage. Il me propose de m’aider. Je ne suis pas particulièrement partante. L’inconnu de la méthode et l’idée de laisser certaines émotions bien enfouies sortir m’effraie. Il n’insiste pas, mais me laisse sa carte et me dit qu’il sera de passage à Paris en mai. Peut-être que je serais prête à faire face à certaines choses à ce moment-là ?

L’après-midi nous nous laissons porter par la foule dans le Sardar Bazar, un grand marché où l’on trouve des épices, des tissus et beaucoup de choses inutiles.

Sardar Bazar

À la guesthouse, nous rencontrons un groupe de femmes d’un certain âge. Elles ne se connaissent pas et ont décidé de passer par un site pour partir en voyage ensemble. L’un d’elle est une sage-femme à la retraite qui a fait beaucoup d’humanitaire ces dernières années. Elle nous raconte ces expériences, c’est passionnant.


Le lendemain matin, nous partons en jeep visiter les villages bishnoïs, situés à quelques kilomètres de la ville. C’est une des premières communautés écologistes.

En 1730, le maharaja envoya des soldats coupés des arbres, car il avait besoin de bois pour ses meubles. Les bishnoïs demandèrent de ne pas couper ces arbres, car c’était contraire à leurs préceptes et qu’ils leur étaient utiles. Le maharaja refusa. Une femme entoura alors un arbre de ses bras, et le village suivit son exemple. Les soldats coupèrent les bras, les jambes, les têtes et les arbres... Au total 363 personnes se sont sacrifiées pour protéger les arbres. Il n’existe pas dans l’histoire d’autres exemples où des humains se sont sacrifiés pour sauver des arbres...

Le tour était cependant quelque peu décevant. J’avais hâte de rencontrer cette communauté. Finalement, c’était plus un étalage de poteries, tapisseries et tissus, qu’une rencontre humaine. Nous avons tout de même pu admirer les différents modes de fabrication des objets.

Village bishnoïs 

L’après-midi, nous reprenons la voiture en direction d’Udaipur. Nous visitons rapidement un temple jaïn. La route est belle et verdoyante. Cela fait du bien de voir du vert. Nous arrivons à Udaipur en début de soirée et avons hâte de visiter cette nouvelle ville.

Temple jaïn 
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Udaipur est une jolie ville située au bord d’un lac, dominée par un incroyable palais (le plus grand du Rajasthan). Nous tombons tout de suite sous le charme de cette ville ! Elle est moins bruyante, plus propre et c’est agréable de se promener dans les petites ruelles.

Vue d’un ghât 

Nous commençons la journée par un cours de yoga d’1h. Je teste pour la première fois cette discipline. C’est beaucoup plus physique que je ne pensais ! On enchaîne les positions. Mes bras et mes jambes se retrouvent emmêlés. Le professeur nous pousse à tenter toutes les positions, même les plus impressionnantes (notamment tenir sur la tête). À la fin de la séance, je me sens étirée de partout, j’ai l’impression d’avoir les bras plus longs. Je trouve que c’est une discipline intéressante qui permet de se dépasser et de mieux prendre conscience de son corps et de ses capacités. Ça donne envie d’en refaire !

Postures yoga 

Nous enchaînons ensuite avec la visite du palais. Manque de chance, c’est rempli de touristes... Nous nous sentons vite claustrophobes dans les petits couloirs, poussés par les indiens impatients. Cela rend la visite rapidement insupportable. Les indiens ne savent pas faire la queue, ils nous poussent et nous passent devant. J’adore...

Palais 

Nous allons ensuite visiter un petit temple entièrement décoré de figures divines, de danseurs et de frises variées.

Temple 

Après une pause déjeuner loin de la foule, du bruit et de la chaleur, nous nous perdons dans les ruelles de la ville. C’est très agréable pour se balader.

Boutique de tissus 

Nous terminons la journée par un diner sur un roof top surplombant le lac.

Demain nous partons pour Pushkar, où se trouve en ce moment la plus grande foire aux dromadaires du monde !

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L’Inde est un pays complexe.

Les longs trajets en voiture me permettent de lire mon guide de routard et de tenter de mieux comprendre le fonctionnement de ce pays, ses traditions et les différentes religions pratiquées.


L’une des choses qui nous a le plus impressionné à notre arrivée en Inde, c’est la forte présence d’hommes dans les rues. On ne croise que très peu de femmes. D’ailleurs les touristes indiens avec qui nous parlons sont toujours très surpris que Pauline et moi fassions ce voyage toutes les deux.

Avoir une fille en Inde est considéré comme une charge financière et un mauvais investissement. Les filles ne sont bonnes qu’à être mariées et la dot coûte cher (bien qu’elle soit interdite depuis 1961). Cela engendre énormément d’avortements et d’infanticides. Ici, l’échographie peut avoir des conséquences lourdes.

Les filles qui naissent ne sont pas forcément mieux traitées. Elles peuvent être vendues aux agences d’adoption, être exploitées et mal nourries. Dans les campagnes, on ne s’embête pas à les envoyer à l’école.

Une fois que la fille est mariée, elle est sous l’autorité de son mari et de sa belle-mère. Elle peut subir des violences psychologiques et/ou physiques, parfois allant jusqu’au meurtre. Cela permet ainsi au fils de se remarier et de toucher une autre dot...

La femme n’a pas le droit de paroles, n’a pas le droit au respect, mange après tout le monde (c’est-à-dire les restes).

Ce n’est évidemment pas représentatif de toute l’Inde, mais cela reste consternant...


Dans un registre un peu plus gai, nous quittons Udaipur pour Pushkar. Nous nous arrêtons en chemin pour visiter un joli jardin. Nous sommes heureuses à chaque fois que nous voyons un peu de verdure !

Jardin proche d’Udaipur 

Mon arrivée à Pushkar est difficile, je retrouve le bruit, la pollution, la saleté et la misère que l’on avait un peu laissé de côté à Udaipur. De plus notre hôtel est un peu excentré et le quartier ne donne pas envie. Je me dis que j’ai hâte de quitter cette ville.

Nous rencontrons le patron de l’hôtel qui nous propose de nous emmener dans un restaurant au bord du lac. L’ambiance est très baba cool et la vue sur le lac la nuit est magique. L’Inde c’est ça je trouve, on passe sans arrêt par des hauts et des bas, mais les hauts surpassent tous les bas. Nous nous asseyons à la table de deux jeunes indiens, un frère et une sœur, de passage à Pushkar. Daisy nous chante une chanson de sa région (proche du Népal), et son frère nous pose plein de questions sur la langue française. Nous les faisons beaucoup rire. Nous devons nous revoir pour diner avec eux le lendemain.

Arrivée à Pushkar 
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Ce matin, nous nous sommes levées très tôt pour admirer les premières lueurs du jour sur le lac sacré de Pushkar. Les hommes et les femmes y font leurs ablutions. C’est magique de les regarder se baigner, les femmes portent des voiles oranges et chantent des prières.

Nous nous baladons ensuite dans le grand bazar qui entoure le lac. Nous marchons jusqu’au lieu où se tient la foire. Les gens sont venus de partout avec leurs dromadaires et leurs chevaux. On en voit à perte de vue.

Dans un stade se tient les concours. Nous assistons à un concours de décoration de dromadaires. Les chameliers paradent fièrement avec leur dromadaire décoré de la tête aux pieds.

Foire aux dromadaires 

Après une longue pause déjeuner dans un petit jardin, loin du bruit. Nous continuons ensuite notre exploration de la ville.

Le soir, nous retrouvons nos amis de la veille. Nous passons la soirée à jouer au Uno et à parler. Daisy après nous avoir offert un massala chai, nous a gentiment préparé un excellent diner dans la cuisine de leur auberge de jeunesse. Un vrai lien se crée. Elle nous a même fait cadeau de deux jolies blouses brodées main. Ils nous ont ensuite raccompagné à notre hôtel. Nous nous quittons en nous promettant de nous revoir à Delhi, avant notre départ. Ils représentent parfaitement la gentillesse et la générosité indienne. C’est une très belle rencontre que je n’oublierai pas.

Petit temple sur le lac la nuit 
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Avant d’arriver à Jaipur, nous nous arrêtons pour visiter le fort d’Amber, palais niché dans les montagnes où se sont succédés les maharajas de Jaipur. Pour une fois, on peut visiter le fort comme bon nous semble. Nous nous perdons dans les étroits couloirs et explorons les moindres recoins.

Fort d’Amber 

À cause d’un petit virus, je suis restée me reposer toute la journée du lendemain. Je n’ai donc rien vu de Jaipur, la ville rose, à part le trajet en voiture pour aller à l’hôtel...


Nous sommes maintenant à Ranthambore et demain nous devons faire un petit safari dans le parc naturel. On croise fort les doigts pour voir des tigres !

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Nous avons réservé deux petits safaris dans le parc naturel de Ranthambore, un le matin et un l’après-midi.


Malheureusement le matin nous n’avons pas eu de chance... Le chauffeur de la jeep conduit comme un fou dans le parc, nous sommes attaquées par les branchages qui nous fouettent le visage et nous ne voyons quasiment aucun animal. Cerise sur le gâteau un bébé pleure derrière nous... Nous rentrons déçues à l’hôtel, fatiguées et avec des griffures sur le visage.


L’après-midi, le safari se passe beaucoup mieux. Nous passons par toutes sortes de paysages magnifiques dans la réserve et voyons beaucoup plus d’animaux, notamment autour du lac. Mes photos ne rendent rien, mais nous avons vu un ours, des crocodiles paraissants en soleil, des antilopes et des chitals (des petits cerfs à poids), ainsi qu’une multitude de singes et de paons. Le tigre n’aura pas pointé le bout de son nez pour mon anniversaire...

Je vous remercie pour tous vos gentils messages qui m’ont beaucoup touchés. J’ai eu le plaisir d’ouvrir un cadeau laissé par ma petite famille dans mon sac. J’ai été plus que raisonnable le soir, une bière et 22h au lit. Je célèbrerai mes 25 printemps avec vous tous à mon retour !

Mes petits cadeaux ❤

Le lendemain nous quittons le Rajasthan pour la région de l’Uttar Pradesh. Nous allons dans la ville d’Agra, là où se trouve le fameux Taj Mahal !

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Visite du Taj Mahal. Cette merveille du monde est un mausolée datant du XVIIe siècle. Il a été construit par l’empereur moghol Shah Jahan en l’honneur de sa troisième épouse, décédée en donnant naissance à leur 14e enfant. J’ai l’impression d’entrer dans une carte postale. C’est majestueux ! Les incrustations que l’on peut voir sur le Taj Mahal ont été faites à la main. Les artisans creusaient le marbre et incorporaient ensuite des pierres semi-précieuses. Ils s’en faisaient saigner les mains.

Taj Mahal 

Le lendemain matin nous nous levons tôt pour prendre notre petit-déjeuner et admirer le lever du soleil sur le Taj Mahal.

Lever du soleil sur le Taj Mahal 

Nous partons ensuite à quelques kilomètres d’Agra visiter Fathepur Sikri. C’est une citée impériale datant du XVIe siècle construite sous le règne d’Akbar. Il avait 3 femmes, une hindou, une musulmane et une chrétienne (plus tout un harem). L’architecture mélange des éléments de ces trois religions. C’est l’un des plus beaux monuments que j’ai pu voir en Inde.

On trouve dans la cour principale, un trône de pierre posé au centre d’un échiquier géant. L’empereur y jouait au pachhisi, les pions étaient des personnes vivantes, souvent des esclaves et des femmes (nues ou vêtues). Ils se déplaçaient ainsi selon les fantasmes du souverain...

Fathepur Sikri 

Nous retournons à Agra pour déjeuner. Nous sommes allées dans un restaurant associatif qui permet aux femmes victimes d’attaques à l’acide de travailler. Cette pratique existe malheureusement toujours en Inde... Dans un documentaire projeté au restaurant, les femmes expliquent qu’elles ont été agressées majoritairement par leur famille (mère, mari, cousins, belle-mère) pour des raisons absurdes. Comme une femme qui a reçu du vitriole sur le visage lorsqu’elle dormait, parce qu’elle ne donnait naissance qu’à des filles...


L’après-midi nous visitons le fort rouge d’Agra, qui fait pâle figure à côté de celui vu le matin même.

Fort rouge d’Agra 

Nous partons en début de soirée en direction de la gare. Nous quittons Kulwant, notre chauffeur privé, pour prendre un train de nuit. Nous allons à Varasani, dernière étape de notre voyage avant de rentrer à Delhi, puis en France.

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Nous terminons notre voyage à Varanasi. Nous avons enfin pu nous reposer et prendre notre temps pendant 3 jours.

Varanasi 

Varanasi est une ville sacrée. Les hindous viennent de laver de leurs pêchés dans l’eau du Gange.

C’est aussi une ville où les gens viennent pour mourir. Ils se font incinérer au bord du Gange et les cendres sont ensuite déposées dans le fleuve. Cette cérémonie permet de mettre fin au cycle des réincarnations. L’âme est enfin libérée du corps.

C’est extrêmement impressionnant d’entrevoir les corps brûler sur les bûchers. Nous n’avons pas du tout le même rapport au corps que les indiens. Ils le voient comme une entrave.


Tous les jours se tient au bord des ghats une cérémonie du lever du jour et une cérémonie au coucher du soleil. C’est envoûtant de suivre les mouvements des hommes, au son des cloches et des chants des jeunes filles. Nous avons ensuite pris un bateau pour admirer le lever du soleil sur le Gange. C’est l’un des plus beaux que j’ai vu de toute ma vie.

Ghats de Varanasi 

Je reviens demain en France et je suis ravie de tous vous retrouver. Je suis contente d’avoir pu partager mon voyage avec vous via ce carnet. Je vous remercie de m’avoir lu et pour tous vos petits commentaires.

Je vous embrasse. À très vite !