26/01 : Aujourd'hui, je quitte la route touristique pour m'enfoncer vers le nord, à Nebaj. Je prends un 1er bus jusqu'à Los Encuentros, un second pour Santa Cruz del Quiche. Tout est facile, on vient spontanément me demander où je souhaite aller. Je passe la ville Chichicastenango où il y a le plus gros marché du pays : artisanat, alimentation,... sûrement très beau mais assez touristique. Arrivée à Santa Cruz, le prochain chicken bus pour Nebaj part dans 2 heures. Je laisse mon sac à dos à l'intérieur (j'ai confiance) et pars me balader. Aucun regret d'avoir loupé le marché de Chichi, il y en a un très grand ici aussi. C'est le jour du seigneur, l'église est pleine et les rues grouillent.
Je m'arrête au stand d'une mamie qui propose des oranges pelées et coupées en 2 pour 2 Quetzals (0.20 cents). Elle rajoute également de la poudre que je goûte avant (cacahuètes) et du sel. Différent, pas mauvais mais impossible à manger correctement en marchant. Une fois dans le bus, en attendant le départ, les vendeurs s'enchaînent dans l'allée : fruits, glaces, tortillas, "médicaments"... On part un peu avant midi. Nous sommes nombreux, je me fais broyer les côtes dans les virages par mémé qui dort profondément et m'écrase de tout son poids. Elle veut gratter un de mes biscuits et me dit : "Cuanto", moi : "5 Quetzals !". Bien sûr, je lui donne de bon cœur, surtout qu'elle ne semble pas bien riche avec son sac rempli de cannettes vides.
Arrivée à Nebaj après 14h. Grâce aux conseils d'un site (claudeniseenvoyage.fr), je me rends à l'hôtel Ixil (Gran hotel Ixil, prononcez ichil). J'ai du mal à le trouver étant non répertorié sur Maps Me. Je demande à droite à gauche mais je ne comprends pas l'espagnol... Après pas mal de temps à déambuler dans la petite ville et l'aide des uns et des autres, trouvé ! C'est simple, on repassera pour la propreté mais il y a tout le nécessaire pour 7 euros. Le gérant m'amène un guide des randonnées à faire, en espagnol, que j'étudie pendant une bonne partie de l'après midi (merci les applications qui permettent de prendre en photo et traduire). Je pars me balader en fin de journée et me dirige vers une salle plutôt animée. On m'invite à rentrer et m'installe sur une chaise. Je crois que j'assiste à une espèce de messe-concert-karaoké-spectacle. Un groupe avec guitare électrique, batterie,... chante des chansons sur dieu que le public peut suivre sur des écrans. Il y a également des danseuses de part et d'autre de la scène. Tout le monde chante et y met du cœur, il y a de tous les âges : "ô christ, ôôôô christ". Une fois les chansons terminées, un homme prend la parole, il est temps pour moi de m'éclipser.
27/01 : Une bonne nuit, le lit est confortable et les couvertures suffisantes. Je suis à près de 2000m ici. Je m'achète de quoi grignoter et prends un van vers 8h jusqu'à la Laguna Tzalbal, à environ 30min de route. Je commence ensuite la randonnée à 2100m, Maps Me ne me servira pas, rien n'est répertorié. Je suis les instructions du guide, ce n'est pas toujours évident mais je demande aux rares fermiers que je croise. Le chemin au milieu des cultures est magnifique.
Je vais me rendre au village de Xeo, les quelques maisons à droite sur la photo :
Il se situe à 1950m, les familles y vivent principalement de l'agriculture (maïs et élevage). La descente est looooongue jusqu'aux rivières Txel et Calama. Bien sûr, il faut ensuite remonter.
J'arrive enfin au village. Les habitants sont assez discrets, plusieurs souriants mais mon arrivée ne passe pas inaperçue. Un groupe d'enfants me suit, je fais semblant de les prendre en photo, ils se précipitent derrière des arbres.
Je redescends vers la rivière, cette fois par la piste. Il est marqué dans le guide que l'on peut manger à la finca (ferme) Tzi' Txel. Je m'avance sur un chemin et tombe sur une petite habitation bleue en bois. Les habitants possèdent ici leur propre dialecte et ne parlent pas tous Espagnol. 3 femmes sont installées dehors, c'est assez compliqué de communiquer mais elles comprennent le mot "comer" et me propose pour 15 Quetzals (1.80 euros). Elles m'installent dans une cuisine assez différente des nôtres et s'activent pour me préparer à manger.
Elles sont parfois souriantes mais toujours ce côté discret. J'ai le droit à des tortillas, un œuf au plat, une mixture épaisse avec petits pois, haricots,... et une boisson typique d'ici, au maïs, qui se boit chaude. C'est plutôt bon. Des poules, poussins, dindons, chatons, s'invitent également. Dans le guide, il est marqué qu'à cette finca ils produisent du miel, lait, fromage : j'ai vraiment un doute d'être tombé au bon endroit... J'attends ensuite un van sur la piste pour retourner à Nebaj.
Dedans, je suis entourée de femmes dans leur tenue traditionnelle, une avec une touche hipster : bob et tennis montantes banches et roses, et d'hommes avec machette et chapeau. Je n'ai aucun charme toute de gris et noir vêtue. Il faudra un peu plus d'une heure pour retourner en ville. Arrivée vers 16h, directos à la douche, il y a énormément de poussière sur les routes. Je repars vers 18h, les rues grouillent entre tuk tuk, voitures, camions, 2 roues, nombreux jeunes (sortie des cours), habitants, chiens, klaxons, poussière, déchets... C'est dans cette ambiance que je goûte la street-food : nachos et tacos. En rentrant, de nombreux chiens errants fouillent dans les restes du marché, triste à voir.
🍴Jusque là, je n'ai pas tellement parlé nourriture : ce n'est pas très varié et se résume à du pollo (poulet). Frit, au barbecue, il peut-être accompagné de frites, haricots rouges sous forme de purée ou non, guacamole, riz, divers légumes et toujours des tortillas au maïs. On trouve aussi ce que l'on peut faire avec ces tortillas : quesadilla, tacos,... Mais pour ce voyage, j'essaye d'éviter la street-food car la production de déchets est à chaque fois énorme.
Je décide de rester une journée de plus pour faire une autre randonnée. Je n'ai croisé aucun touriste : l'impression d'avoir le Guatemala que pour moi.
📌Point futur voyageur : randonnée jusqu'à Xeo : photos du guide et de la carte pour rejoindre la fianca. La marche prend environ 4h en prenant son temps avec petites pauses. Le van pour Nebaj était vers 14h15.
28/01 : Je prends un pancake à la banane dans la rue avant de rejoindre la piste d'une nouvelle randonnée vers 8h. Celle-ci part de Nebaj et est sur Maps Me. Il faut pas mal monter (5km) mais la température est agréable.
Je redescends ensuite au minuscule village de Cocop, isolé en fond de vallée, verdoyant et sans véhicule. Les enfants sont encore une fois adorables, souriants. Je le traverse pour rejoindre le sentier qui va à Rio Azul.
Ici, le chemin n'est plus une piste et devient assez étroit. Le piétinement des chevaux, la voiture locale, le rend très boueux sur certains passages. En saison des pluies, j'y aurais certainement laissé une chaussure. Je longe par moment une rivière.
Me voilà à Rio Azul après environ 3h30 de marche depuis Nebaj. Sur les sentiers, je n'ai croisé personne mis à part 2-3 fermiers. Ce village est moins isolé, il y a une route.
J'attends ensuite un van pour rejoindre le village de Chajul. Je me balade dans le petit centre et son marché, je n'ai croisé que 3 touristes.
Retour vers 14h, repos pour moi et mes chaussures. Les fleurs viennent de la petite fille de la propriétaire qui a chaque fois qu'elle me croise, m'en offre une.
📌Point futur voyageur : randonnée jusqu'à Cocop et Rio Azul : les 2 sentiers prennent environ 3h30-4h en prenant son temps (je n'ai pas trop fait attention), ils sont sur Maps Me. La partie de Cocop à Rio Azul peut-être galère en saison des pluies, ressemblant parfois à un fossé avec beaucoup de boue.
En fin d'après-midi, il se met à pleuvoir et l'orage frappe, coupure électrique, soirée aux chandelles. Les groupes électrogènes ronronnent dans la ville. Demain, je rejoins ma communauté des touristes. Nebaj a vraiment été une coupure, l'impression d'y être restée une éternité. J'ai adoré me retrouver seule, à la découverte de petits villages par l'intermédiaire de sentiers calmes et isolés, loin de toute circulation. Les gens étaient discrets mais bienveillants, près à aider. Les lieux sont encore authentiques, certains semblent coupés du monde même si Coca Cola est toujours présent. Néanmoins, on est parfois confronté à de la grande pauvreté.
🍴: À côté de la grande place de l'église, il y a un petit centre commercial. A l'étage, on trouve un restaurant qui fait des calzones qui dégoulinent de fromage et des lasagnes tout aussi garnies. Parfait quand on en a marre de la nourriture d'ici. Comptez quand même 40 Quetzals mais ça fait un bien fou.
🏨Gran hotel Ixil : famille accueillante, chambre confortable, eau chaude, très bonne localisation, calme la nuit, prêt du guide avec les randonnées. Le tout pour 7 euros (personne seule).