"Quelles apprentissages ?"
Éduquer son enfant en voyage peut engendrer un questionnement et inquiéter les parents aimants que nous sommes : "aura t'il développé les mêmes compétences et connaissances que les autres enfants scolarisés ?" "Devons nous et comment suivre les programmes scolaires ?"...
Aujourd'hui, il existe plusieurs solutions comme les classiques cours à distance du CNED ou cours Legendre avec des outils formalisés collés au programme scolaire, avec des rendus en ligne et une quantité de travail abondante pour l'enfant et très chronophage.
De notre côté, même si Tom n'était pas scolarisé cette année (car de ses 2 à 3 ans), on se sent plus en phase avec d'autres méthodes d'apprentissage comme le roadschooling. Cela n'a plus rien a voir avec le modèle scolaire classique mais au contraire se rapproche plus du système scolaire des pays scandinaves. L'acquisition des savoirs et développement des compétences se fait selon la curiosité de l'enfant, ses envies, ses intérêts. Le parent ne dirige plus l'enseignement mais accompagne et nourrit les envies de son enfant. En voyage, toutes les destinations et situations de vie sont sources d'apprentissage et de connaissances (en histoire, géographie , biologie, géologie, mathématiques, lecture, musique, dessin, sport.... bref dans toutes les matières que nous connaissons). C'est une liberté totale de l'enfant et des parents et surtout on respecte ainsi le rythme de chaque enfant. En plus des expériences qu'il a vécu à l'extérieur, nous avions avec nous dans le van tous types de jeux d'éveil (son piano, guitare, boîte à histoires...), jeux de création (dessin, pâte à modeler, peinture, gomettes, aimants...), jeux de société (collaboration, d'observation, agilité, patience...), jeux éducatifs (couleurs, chiffres, lettres, formes...), jeux d'imagination (dînette, bricolage, playmobil, personnages, histoires, caserne de pompiers, caisse enregistreuse...), jeux de construction (Lego, playmobil, visseuse, train), livres, draisienne, ballon, appareil photos ... que Tom allait chercher au gré de ses envies.
"Une notion de temps différente"
Voyager avec un enfant demande de l'organisation à plein temps, de la flexibilité, de l'ajustement en fonction des envies de chacun et de l'écoute. Tout prend beaucoup plus de temps avec un enfant mais il est important de prendre ce temps et d'être patient. Un enfant surtout en bas âge n'a pas cette notion de temps que peut avoir un adulte et surtout tout est synonyme de jeu pour lui. En effet, au début de la vie, les zones cérébrales qui permettent la réflexion et les liens émotions-réflexion sont en pleine construction, l’enfant ne peut donc être que dans l’instant présent, il est incapable d’anticiper, de s’imaginer le temps… Il est centré sur l’action qui se déroule et non pas sur le temps qui s’écoule. Jusqu'à 8 mois, le temps est subi par l'enfant car il est dans l'attente (l'attente qu'on lui donne à manger, qu'on le change). Entre 2 et 3 ans, le temps est perçu , l'enfant commence à faire la différence entre hier et demain. Vers 3 ans il est en capacité de comprendre les notions de avant et après. Vers 4 ans l’enfant sait à quoi correspondent les notions de “matin, midi et soir”, “hier, aujourd’hui et demain”et se situe en comptant le nombre de "dodos". Vers 6 ans, le temps est connu, l'enfant connaît l’enchaînement des différents jours de la semaine; et vers 7 ans il commence à apprendre l’heure... Vous l'aurez compris, lui dire "attend" ou "dans 10min" ne signifie rien pour lui et il va falloir adopter d'autres stratégies; chez nous notre signal est le bruit du canard (sonnerie de téléphone)
"Pot de colle ou sociabilisé?"
Une telle proximité entre nous 4 peut faire peur mais en réalité Tom joue beaucoup à l'extérieur, et aussi avec d'autres enfants, la barrière de la langue n'a jamais été un problème, ils se comprennent.
"Pas de relais"
Par contre, en Road Trip il n'y a pas de relais, pas de sas de décompression, pas de moment off de la casquette parent, de rares moments juste pour le couple, ce 100% enfant est parfois fatigant.
"Gestion des désaccords avec son enfant"
Le développement de la partie du cerveau responsable de la gestion des impulsions, du raisonnement et de la résolution de problèmes se fait jusqu'à l'âge adulte donc un enfant est alors dépassé par l’intensité de ses émotions ou de ses besoins et n’arrive pas à mettre des mots dessus.
Comment avons nous gérer ça en van ? Parfois c'était difficile, puis on a instaurer des petites astuces, que voici:
- utiliser le livre des émotions pour débriefer
- tableau de motivation pour avoir de la régularité dans l'accomplissement de certaines tâches, valoriser l'enfant dans ses acquisitions
- trouver des alternatives, des distractions , attirer son attention sur autre chose
- donner des consignes plutôt que des interdictions, en gros pas de négation, dire ce qu'il peut faire et non ce qu'il ne peut pas faire. (Évitez de dire : "ne cours pas!" Mais plutôt "loulou marche lentement")
- rester ferme et constant mais ne pas dire tout le temps "non" non plus...
- parler beaucoup avec son enfant pour qu'il arrive à s'exprimer sur ce qu'il ressent
- mettre des règles mais pas trop non plus...être souple... Il y a les règles qui sécurisent et rassurent notre enfant mais la majorité des règles répondent davantage au besoin de l’adulte que de l’enfant. Elles servent souvent à contrôler une anxiété, une peur importante dû à nos propres inquiétudes et cela peut avoir un impact négatif sur l'épanouissement et l'autonomie de notre enfant. Les règles existent pour atteindre un objectif et non pas simplement pour être respectées. Réévaluer le danger le risque et laisser l'enfant découvrir le plus possible par lui même.
- garder son calme (et parfois c'est très très dur...)
- parfois on implique l'enfant dans trop de choix en pensant que c'est bénéfique. Un peu oui mais tout le temps non... En réalité trop de choix crée du stress chez l'enfant. Pour leur bonheur, pensons que ça les soulage de ne pas avoir à décider de tout.
- toute notre attention
Mais en réalité, faites vous confiance car chaque parent sait ce qu'il y a de mieux pour ses enfants.