Road Trip en Bretagne ...

Samedi matin, les rafales et la pluie sont au rdv. On part quand même en ballade sur le chemin côtier de Kerroc’h à la pointe du Talud.

Nous partons pour Névez en passant par Guidel et son fort bloqué (ou fort de Keragan). Il est fort, il est fier, le beau fortin entouré par la mer. Un peu d’histoire : le 1er octobre 1746, quarante navires anglais débarquent 4500 hommes sur la plage du Loc’h. Ils prennent les bourgs de Guidel et Ploemeur avant d’attaquer Lorient. Ils seront repoussés quelques jours plus tard. Pour parer à un nouveau débarquement, une batterie est construite en 1748 sur l’îlot de Keragan. Un siècle plus tard, un fortin est bâti avec des remparts, c’est le Fort Bloqué que l’on connaît maintenant. Il n’y avait pas d’habitations auparavant, juste de la lande. Un hôtel-restaurant a commencé à faire venir les lorientais grâce à son fameux homard au curry. Peu à peu les habitants se sont installés à partir des années 60. (E. Simon)

Puis nous traversons Quimperlé et Pont Aven . Cette petite ville, blottie dans l’estuaire verdoyant de l’Aven, doit sa notoriété à l’école de peintres qui eut Gauguin pour maître. En flânant le long de la ria, en franchissant les passerelles, il est aisé d’imaginer les artistes fascinés par la poésie des paysages et la luminosité du petit port.

Nous faisons une halte à Port Manec’h, lieu de villégiature depuis la Belle Époque . Sur la plage, des cabines de baigneurs blanches datant du début du xxe siècle en témoignent.

Nous passons par la anse de Rospico, une plage sauvage de sable blanc à l’eau cristalline encadrée par des falaises rocheuses, les bassins peu profonds qui se découvrent à marée basse font le bonheur des enfants, et la portion du GR34 qui la surplombe est l’un des plus beaux spots de randonnée.

Puis nous passons par le village de chaumières de Kerascoët. Une quinzaine de chaumières serrées les unes contre les autres, comme sorties d’un conte de fée de notre enfance. Toits de chaume arrondis, portes et fenêtres colorées, détails charmants, vieux outils et puits intacts. Bref, une plongée dans la Bretagne immuable.

Nous allons nous installer sur la plage de Tahiti à Névez pour la nuit. Une petite raclette est de mise pour se réchauffer.

Au réveil, on prend le temps, il fait beau, il y a peu de vent... Fin de matinée on décolle pour Quimper.

On flâne dans les ruelles du vieux Quimper ! Maisons à colombages et encorbellements se penchent vers les venelles aux noms évocateurs, indiquées par les flèches de la cathédrale Saint-Corentin.

Rue des boucheries, place au beurre, rue du salé, rue treuz etc ... Un type de métier pour chaque rue de ce vieux quartier de Quimper. Rues et ruelles pavées et maisons typiquement bretonnes à colombages et à pans de bois font de ce quartier le plus beau et le plus riche en patrimoine breton de la ville.

Belle cathédrale gothique datant du XIII, Saint-Corentin est le noyau de l'ancienne ville close de Quimper, capitale de la Cornouaille. Cette cathédrale majestueuse, classée au monuments historiques est l'une des plus anciennes cathédrales de Bretagne. Sa structure imposante est surplombée par la statut du Roi Gradlon qui veille sur le centre ville de Kemper. La cathédrale Saint-Corentin est la plus haute de Bretagne avec ses flèches hautes de 80 mètres, offrant un magnifique point de vue sur toute la ville ! Malheureusement, nous n’avons pas pu la visiter...

On joue à saute-mouton sur les passerelles de l’Odet. En longeant l’Odet, on atteint le quartier de Locmaria, berceau des faïenceries. La faïencerie de Quimper arbore des touches naïves et vives. Les bols ont rendu célèbre le couple de Bretons en costume.

Après le déjeuner on décolle pour Locronan, cité de caractère, l’un des plus beaux villages de France. Les Celtes ont choisi ce site pour créer un nemeton, parcours sacré jalonné de stations symbolisant les 12 mois de l’année. Au 6e siècle saint Ronan christianise les lieux et donne naissance à la ville. Celle qui s’appelle dorénavant Locronan gagne en richesse et en beauté à partir du 14e siècle, grâce au tissage de toiles à voile qui eut les plus grands commanditaires dont la Compagnie des Indes. . Le commerce établi avec toutes les grandes flottes construit des fortunes et d’harmonieuses maisons de granit. Des murs restés fidèles à leurs origines. Spécialisée dans la production et le travail du chanvre, elle détient au XVIIe siècle une majeure partie du "marché" de la Marine Royale de Colbert. La fin du 18e siècle verra le début de la décadence de l'industrie toilière et le dernier métier à tisser cessera de battre à la veille de la guerre de 1914.

L’Eglise Saint-Ronan et la chapelle du Pénity, accolées, font façade commune, sans se mélanger les gargouilles. Dans la nef, la chaire et le vitrail principale retracent plusieurs épisodes religieux.

Plusieurs films profitent de ce décors unique et mettent en vedette la beauté intacte de la cité comme « Un long dimanche de fiançailles » de Jean-Pierre Jeunet, «D’Artagnan » ...

La fin de journée se finit en stress, Milky vomissant tous les matins un peu depuis 4 jours s’est mise à hurler de douleurs en fin d’après midi. On va directement chez une clinique vétérinaire pour des examens... nous verrons si le traitement porte ses fruits dans les prochaines 24h... Tardivement nous prenons la route pour la presqu’île de Crozon et serrons le frein à main au cap de la chèvre...hâte de découvrir les lieux au réveil !!!

Après une bonne nuit de sommeil ....

Nous partons pour la plage de galets de Trez Rouz

Kakou part découvrir l’îlot des Capucins seul (les jambes de Lili n’étant pas au rendez vous pour cette randonnée). Petit conseil, si le temps est de la partie, partir de l’îlot du diable en direction de l’îlot des Capucins, très belle portion du GR 34 à faire. C'est Vauban qui, le premier, a imaginé des plans pour fortifier cet îlot, placé dans un endroit extrêmement stratégique, à l'entrée du goulet de Brest, et contrôlant, vers le sud, toute l'anse de Camaret. Mais il n'eut pas le temps de faire le travail lui-même...

Direction la pointe des Espagnols! La Pointe des Espagnols tire son nom d’une célèbre bataille qui se déroula au printemps 1594 ou une armée composée de pas moins de 3 000 français commandés, 2 000 Anglais commandés, 300 arquebusiers à cheval et 400 gentilshommes, vient bloquer et attaquer le fort tenu par 400 Espagnols munis de canons et commandés par Don Thomas Praxede. Ce n'est que le 18 novembre que l'assaut final submerge le fort, tous les Espagnols sauf 13 sont tués. le fort fut rasé, et c’est depuis cette date que la pointe prend le nom de pointe des Espagnols. Il ne reste plus aucune trace de ce fort, mais la pointe, hautement stratégique, fut aménagée par Vauban, ( la batterie basse) par Napoléon III (le Fortin), par la troisième république ( les casemates ) les allemands ( les batteries anti-aériennes)…

Voici le cimetière des navires militaires de Landevennec.

L’abbaye de Landévennec. Initiée par Saint Guénolé au tout début du 6ième siècle, la vie monastique se perpétue depuis avec la présence d'une communauté bénédictine d'une vingtaine de moines.

On passe par Landerneau.... Dans la rade de Brest, entre Léon et Cornouaille, mer et rivière, Landerneau dispose d’un remarquable patrimoine architectural. Son fleuron en est le célèbre pont de Rohan, unique pont encore habité d’Europe. Tout autour de lui, de belles habitations du 16e au 19e siècle jalonnent...

Dans l’après midi, nous partons découvrir les dunes de Keremma, que je renommerai « dunes à lapins ». Une chasse aux trésors dans les dunes est possible via là maisons des dunes à Treflez pour 13€ peu importe le nombre de personnes présentes. Une manière ludique et originale de découvrir ce patrimoine.

La grande plage de Dossen nous offre un merveilleux paysage.

Un petit passage de nuit à Roscoff, malheureusement nous ne trouvons pas de coin sympa ni de camping ouvert dans le coin et devons aller plus loin... Roscoff est une petite cité de caractère face à l’île de Batz, un lieu de départ pour l’Irlande et l’Angleterre.

Pour dormir nous partons du côté de Taule... des avions de chasse font leur ballet jusqu’à 21h.

On profite du lieu et du calme au réveil puis nous décidons, au vue du confinement, de reprendre la route du retour plus tôt que prévu...

Confinement oblige, le château de Trévarez que nous devions visiter est fermé. Nous cherchons désespérément un point de vue mais en vain.... nous prenons la route pour Pontivy. L’imposant château médiéval des Rohan, les maisons à encorbellement de la vieille ville contrastent avec la rigueur des bâtiments napoléoniens. La cité prendra même, le temps d’une décennie, le nom de Napoléonville...

Nous passons via Josselin, petite cité de caractère. L’histoire de la ville est intimement liée à celle de son château qui domine la cité. De style gothique flamboyant, il offre un témoignage fort intéressant de l’architecture féodale et de la Renaissance. Fondé au début du 11e siècle, il est aujourd’hui encore habité par les descendants de ses fondateurs, la famille Rohan.

Notre road trip s’achève ici. Nous ne pouvons visiter l’univers du poète ferrailleur...ce sera pour une autre fois... un très chouette périple à nous 4 en cette période si triste et mouvementée , une bulle d’oxygène pour nous en toute sécurité.