Carnet de voyage

Reg'Arts sur le monde

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Dernière étape postée il y a 2738 jours
Voyage de deux amis ingénieurs en partance pour un tour du monde d'une durée de 280 jours. Découvertes culturelles, solidarité internationale, rencontres Gadzariques, à vous de suivre leurs regards !
Octobre 2016
40 semaines
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Publié le 20 octobre 2016

05/10/16

Arrivée à Nairobi, Première étape du tour du monde. Après le trafic complexe de la capitale Kényane, nous arrivons enfin à la Tic house! Base retranchée de toutes nos opérations est-africaine, nous pouvons d’ailleurs toujours y trouver les bons conseils de nos hôtes: les Spindler ou de leurs nombreux amis qui y passent. Histoire de ne pas perdre notre après midi, nous partons à la recherche d'une espèce en voie de disparition, l'éguareuil! Enfin il est temps de s’acclimater au climat local avec la plus que classique "cold Tusker". Nous commençons tout juste à nous faire la main, autant au niveau des négociations que de la conduite, avec notre moyen de transport favori, le bodaboda (taxi à moto) !

Première journée à Nairobi 

06/10/16

Visite de la ferme de roses, entreprise familiale des Spindler. Description à venir.

07/10/16

Après une révision de notre programme, nous partons directement pour les Monts de la Lune au sud est ougandais. Allègement des sacs et départ dans la matinée pour Kampala ! Nous sommes alors content de passer notre première frontière une dizaine d'heures plus tard !!

Voyage Nairobi - Kampala
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Publié le 20 octobre 2016

08/10/16

Arrivée tardive dans une chambre de l'Emerauld Hostel judicieusement située en face d'une église atypique : lecture de la bible par un baryton de l'apocalypse ; fin du verset à quatre heure du matin. Petit déjeuner très complet dans l’espoir de rentabiliser le prix, puis départ pour Kasese !

Bus Kampala - Kasese 

09/10/16

Après une nuit d'hôtel bien mieux réussie que la précédente, tant d'un point de vu de négociations tarifaire que du confort; nous entamons le vif du sujet: l'organisation de notre ascension. Pour ce faire, nous rappelons un bodaboda plein de qualité que nous avions rencontré la veille: Robert! (Il ne sait pas ce qui l'attend) Après une pénible, âpre, longue et douloureuse application au e-visa indien, nous partons dans les villages à flan de montagnes chercher l'office qui nous ouvrira l'accès au parc du Rwenzori ! Notre première tentative buta sur anglais buté à Kimbale. Loin de perdre notre motivation, nous partons servir nos longs discours dont l'objectif est de diviser par deux les prix pratiqués à l'office de Nyakalendigio. Après un décisif pile ou face, le marché est conclu pour une randonnée de 5 jours accompagnée d'un guide, d'un chef cuistot, et de quatre porteurs pour Bujuku. Veille du départ, après un engagement de fonds amer, nous sommes réduits aux "Eagles & Bananas" (confère bananes du trajet du 08).

Journée d'organisations

10/10/16

Nous nous réveillons de bonne heure afin d'acheter à Kasese les dernières provisions nécessaires au voyage : rubber boots, snacks, et aussi lourdes qu'appréciables bières bouteilles locales. Nous pouvons enfin commencer l’ascension le cœur léger et l'esprit libre! La première journée, considérée comme une mise en jambe, consiste en une marche de 8,6km avec 1000m de dénivelés. Peu après avoir franchi une porte digne de l'entrée de Jurassic Park pour pénétrer dans le parc national du Rwenzori, nous rencontrons dans la luxuriante jungle les versions miniatures des spécimens de la fiction. Ayant pulvérisé les 5h prévisionnelles d'ascension permettant de rejoindre Nyabitaba Hut, nous partons confiant pour une marche de 20m de dénivelés en direction du Lac Mahoma. Téméraire, Maxime ne prit même pas le temps de poser son sac. Quatre cent mètres de dénivelés plus tard, les fronts humectés de sueur, il paraît que le lac n'est plus qu'à 5m de dénivelés. Heureusement la vue en valait la chandelle. Nous profitons de la halte pour récupérer et créer une flute en bambou. Un thé fumant nous attendant, nous pressons le pas du retour au camp.

Welcome to the jungle 

11/10/16

Témérité ? Bravoure ? Exploit ? Ou pure inconscience ? En tout cas ce que nous avons accompli ce jour là nous aurait fait gagner notre pari avec le gérant de l'office : selon lui, nous n'arriverions pas à atteindre le lac Bujuku en deux jours ... Pour expliquer cette victoire imaginaire voici le déroulement de la "journée des victoires" mais pour modérer l'exploit sachez que les porteurs l'ont fait avec un peu moins de 25kg. Départ 8h de Nyabitaba Hut (2656m) pour John Matte Hut (3428m). "Facile, seulement 772m de dénivelés !" sans compter la descente au pont surplombant la jonction des rivières Mubuku et Bujuku trois cent mètres plus bas. La suite se passe bien, nous arrivons à 14h30 à John Matte. Nous avons une demi heure pour choisir si nous partons pour Bujuku Camp. Une demi heure plus tard le fumet d'un thé bien chaud accompagné d'une galette au miel nous extirpe des bras de Morphée. La décision est prise, nous nous dirigerons vers le mauvais temps ! Requinqués, nous avançons d'un pas décidé sur les très appréciables installations du parc national permettant de franchir aisément (quoique mieux vaut ne pas louper une planche) les marais. Devant nous, sous un épais voile nuageux, patientent les fameux monts de la Lune. Sans donner garde, Alfred, notre guide, nous annonce que nous venons d'atteindre un de nos objectifs, nous avons en vu un micro ruisseau/cascade reconnu par les géologues comme étant LA source du Nil. Nous fêtons cette victoire en musique ! Notre victoire est de courte durée car la route est encore longue. Nous sommes accueillis par une multitude de confettis translucides et glacés au lac Bujuku. N'arrangeant pas vraiment notre affaire, le lac Bujuku est bordé de marais, mais ici pas d'installations (sur la photo, la passerelle nous y mène directement !)... Quelle fût la bouffé d'énergie que nous reçûmes, lorsque nous vîmes, après trente minutes de pataugement dans une boue épaisse, se dessiner les toitures de Bujuku Camp (3962m) ! Thé, réchauffement auprès du feu, diner, cette nuit là nous dormons aux pieds des plus hauts monts de l'Ouganda !

La journée des braves

12/10/16

Grâce à l'exploit de la veille, nous avons le temps d'explorer plus en avant les pourtours de Bujuku. Nous décidons, de nous diriger sur la route des cols menant au Congo, joliment encadrés par le mont Stanley et le mont Margarita d'un coté et par le mont Baker de l'autre. Après une heure de fort dénivelés positifs, une belle vue sur la vallée et le lac commence juste à se dessiner mais elle reste incomplète et n'est pas suffisamment satisfaisante. Un petit mont non loin semble la surplomber parfaitement, fini la route, retour au marécage mais nous aurons cette vue sur la vallée! En pleine ascension, notre guide nous explique que ce mont n'a jamais été gravi! Premiers explorateurs des lieux, drapeau Français brandit aux vents puissants, sous une vue à couper le souffle, nous lui choisissons son nom: ce sera en l'honneur de celui qui a impulsé sa découverte, le mont Tac! Plus proche de la frontière Congolaise, nous avons une vue imprenable sur le majestueux mont Tic qui s'élève au cœur de la vallée. Accueilli à son sommet par de la végétation endémique de la régions nous jubilons. Pas de jaloux, nous devrons escalader un dernier mont, à moins de 100m de la frontière Congolaise, le mont Alfred, notre guide. Nous sommes fiers de nos expéditions, nous aurons marqué les monts de la Lune de notre empreinte, mont Tac (0.388835;29.884208), mont Tic (0.395228;29.881511), mont Alfred (0.396639;29.879855). La tête pleine de ces beaux moments de gloire et de postérité, nous décidons poussé par le froid qui règne à Bujuku de redescendre sur John Matte. Après un bon repas, pour préparer notre nuit bien méritée, nous réchauffons l'atmosphère nocturne avec un feu de joie.

Journée des grandes découvertes 

13/10/16

Dormir à John Matte Camp et avoir prit de l'avance sur le planning initial nous a permit de consacrer du temps à la recherche du caméléon à trois cornes ; une espèce endémique au Rwenzori. Ne portant pas ses fruits, nous abandonnons la recherche et arrivons assez tôt à Nyabitaba Hut. Nous en profitons pour immortaliser l'instant avec notre équipe, notre chef cuistot et tentons de réaliser un Tic & Tac humain.

Jour 4  dans le Rwenzori

14/10/16

Réveil matinal pour apprécier la vue sur le plateau de Kasese aux lueurs du soleil levant. Persévérants, sur le chemin du retour, nous poursuivons les recherches du fameux caméléon. Après avoir eu le plaisir d'observer les singes noir-gris et les bleu, des bushbucks et les caméléons "classiques", c'est lors d'une ultime recherche dans d'épaisses fougères tropicales que Tic mis à jour le spécimen tant convoité ! Nous sommes chanceux, il n'est pas donné à tous les visiteurs de voir un caméléon à trois cornes. Comble de la chance, les porteurs avertis de notre quête, en découvrirent un à deux pas de la porte d'entrée du parc. C'est la fête dans le club de Denver. Il est 10h lorsque nous remercions chaleureusement notre équipe autour d'un verre d'engozo au Wet Bar ; magnifique petit jardin d’Éden à flan de montagne, il est même possible de pêcher dans le bassin son poisson en vue d'une bonne grillade. De retour à Kasese, nous appelons Robert, notre fameux bodaboda, et allons boire un verre avec lui. Nous nous organisons un bon petit programme : en attendant une heure moins chaude, nous irons au bar tenu par sa sœur où nous nous restaurerons, ensuite nous nous décontracterons aux sublimes sources chaudes avant de poser nos affaires chez Robert chez qui nous dormirons après une soirée africaine composé de danses et de billards.

Robert's day 

15/10/16

Le lendemain de nos festivités ougandaises, nous remercions chaleureusement la famille de Robert de leur accueil. Sept heures de bus plus tard, arrivés à Kampala, nous nous dirigeons vers Port Bell. Des rives du Lac Victoria nous espérons embarquer sur un navire en partance pour le Kenya. Face à plusieurs jours d'attente annoncés, nous retournons vers nos 13h de bus.

De bons moments  
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Publié le 28 octobre 2016

Du 16 au 19/10/16

Retour à la TIC House ! Nous profitons de ces quelques jours de sédentarité pour nous reposer ainsi que nous mettre à la page, nous organiser sur les projets nécessitant internet. De plus, pour remercier nos hôtes, nous cuisinons un délicieux dîner. Les derniers au revoir sont faits sur le pavillon de la TIC House. Nous retiendrons de cette maison la sympathie de Roseline et Marion, les grandes soirées de discussions avec Frank, le merveilleux accueil d'Isabelle et Aldric, les bons repas d'Aireen ainsi que les autres convives de la TIC House.

Fat Burgers !!  (250g de viande)
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Publié le 28 octobre 2016

20/10/16

A peine sorti de l'aéroport, nous prenons le métro pour rejoindre le centre ville en quête de Wifi afin de s'accorder avec Swaroop (dit Tetroh 107An209) que nous devons retrouver dans l'après-midi. En sortie de métro, nous sommes dirigés vers une office du tourisme d' "etat". La contrepartie du free Wifi est un speech huilé d'une trentaine de minutes destiné au touriste lambda. Satisfait d'avoir fixé le point de rendez-vous, et de s'être extirpé du traquenard, nous plongeons à nouveau dans la gueule du loup, nous faisant accompagner vers une office du tourisme "plus d'état". Pris par le temps, nous partons face à un interlocuteur déçu. Quelques Tuk-Tuks plus tard, nous dénichons un hôtel. Il est 18h lorsque nous rencontrons Swaroop et prenons un Ola (équivalent indien d'Uber) en direction de Hauz Khas. Nous mettons à profit notre dîner entre Gadz' pour questionner Swaroop, ingénieur qualité chez La fonderie du Poitou, sur les différents aspects de son métier. Le fait est que les mœurs n'étant pas les mêmes en Inde on consacre plus de temps à cultiver le relationnel avec les équipes et de faire preuve de diplomatie et moins aux aspects techniques. Nous rédigerons un article concernant cette rencontre ultérieurement. Swaroop ayant son avion dans la nuit, nous finissons cette bonne soirée avec un verre heureux de s'être rencontrés.

Dîner avec Swaroop  

21 et 22/10/16

Durant ces deux jours, bien que nous soyons encore une fois tombés sur la case : retourner à l'office du tourisme, ainsi que sur d'autres réjouissances du genre, nous visitons tout de même à notre guise la capitale Indienne, notamment l'impressionnant temple du lotus. Nous faisons également la connaissance de Said et Ahraan avec qui nous passons de bonnes soirées et qui nous font découvrir les bons plans indiens.

Soirées avec Arhaan et Said  

23 au 24/10/16

Après une journée de préparation de la suite du voyage, nous cherchons à nous restaurer dans le secteur de notre hôtel. Nous sillonnons donc les rues du quartier pleines d’échoppes plus typiques les unes que les autres, allant du coiffeur au chaudronniers. À la volée d'une ruelle, nous débusquons l'emplacement convoité. C'est autour d'un gargantuesque repas que nous faisons la rencontre du propriétaire dès lieux, notre ami Ashok. Après un bon moment, nous nous dîmes à demain sous le regard protecteur de la Brute. Grâce aux précieux conseils d'Ashok, nous nous rendons dans le nord de Delhi au quartier tibétain afin réserver notre bus pour Katmandou. C'est dans les allées de ce quartier que nous expérimentons les services d'un nettoyeur d'oreilles. Départ prévu le lendemain matin pour le Népal !

Le coin d'Ashok  
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Publié le 23 novembre 2016

25/10/16

Trente six heures éprouvantes de bus, la musique, retentissante, rythme nos phases de somnolence et d'éveil. La monotonie des paysages poussiéreux indiens entrecoupés de villages qui ne donnent pas envies de descendre du bus, n'aide pas Tac (dans son duel avec ces problèmes digestif) à avoir le moral. Mais c'est aussi l'occasion de rencontrer les autres passagers et d'en apprendre plus sur le pays que nous sommes en voie de découvrir. Nous évoquons notamment les impactes du tremblement de terre d'avril 2015 et nous renseignons sur les zones les plus touchées. A la nuit tombée, nous franchissons la frontière à pied matérialisée par l'étroite route du barrage de la rivière Mahakali, où se croisent calèches et bus ; lorsque l'espace vient à manquer pour esquiver les scooters ou les véhicules les plus imposants, il ne reste plus qu'à se réfugier sur les rebords surplombant la tumultueuse rivière. En l'absence de monnaie et de distributeurs dans la zone frontalière nous n'avons pu obtenir nos visas que grâce au chauffeur du bus.

Passage de frontière 

26/10/16

Vers midi notre bus marque une pause à Mugling permettant aux passagers de se restaurer et de se débarbouiller. Cette ville étant le point le plus proche de nos futures destinations, et n'aillant aucune envie de reprendre le trajet, nous récupérons nos sacs et cherchons l'hôtel le plus proche. Après 48H de diète et affaibli par ses maux, Tac prend un repos réparateur lorsque Tic prend de la hauteur.

Mugling

27/10/16

Dans la poursuite de la découverte des environs, Tic veut se rendre au temple Manakamana, sur la crête nous faisant face à l'Est. Courageux, rassemblant toutes ses forces, Tac décide de se joindre à l'initiative. Notre journée commence par un choix cornélien : faut-il succomber au charme des télécabines et se faire dépouiller, ou bien se lancer dans l'ascension à pied ? Décidés à garder nos roupies bien au chaud au fond des poches, nous entamons la montée. La tâche est ardue, mais les paysages sont magnifiques mais n'étant pas partis aux aurores, nous commençons à nous préoccuper des heures restantes avant le couché du soleil. Afin d’abréger nos peines et d'arriver plus vite à destination nous écourtons les 45 dernières minutes de marche en s'installant à l’arrière d'un 4x4. Arrivés au lieu dit, nous nous désaltérons devant une vue bien méritée avec le meilleur hot lemon que Tac ai bu (ce n'est pas faute d'en avoir pris d'autres par la suite) et un black tea exhausté à coup de cuillères à soupe de sucre pour Tic. Le temple est en reconstruction, mais qu'importe c'est ici que les souhaits sont exaucés. La montre jouant contre nous, et n'étant pas motivés par une descente au flash, c'est à contre cœur que nous prenons la direction des télécabines ; ruinant ainsi nos efforts de l'après midi. Nous nous accommodons rapidement de notre choix en compagnie d'une pieuse famille curieuse et sympathique.

Montée à Manakamana 

28/10/16

En cette petite journée de transition, nous avons rejoins notre point de départ, ancienne capitale du royaume népalais, Gorkha. Sortis du bus typique, nous cherchons un hôtel qui nous offriras une belle vue sur la large vallée nous faisant face. Installés, nous nous dirigeons dans un café en fond d'immeuble, nous permettant de continuer de contempler le paysage de rizières. Profitant du cadre, une chicha au bec, nous battons les cartes avec plaisir. Totalement pris dans notre Crapette, nous manquons notre rendez-vous sur les hauteurs avec le coucher du soleil. Nous nous contentons d'une belle vue sur la ville. Le soir, nous décidons que nous nous rendrons à Pokhartar, village proche de l'épicentre.

La Crapette 

29/10/16

Décidés à nous rendre au plus vite sur le futur lieu de notre projet, nous sommes présents de bonne heure à la station de bus. En chemin, nous assistons à la préparation d'un futur plat de fête de notre hôte. Les routes principales n'étant pas encore toutes reconstruites, la liaison avec Barpak est coupée, le terminus devenant Baluwa. La personne du guichet nous explique que nous devrons descendre à Dorenhee, avant dernier arrêt, puis que nous devrons marcher une quinzaine de minutes pour atteindre Pokhartar. Le départ étant à 14h, nous en profitons pour visiter le château perché sur la crête, qui nous narguait la veille. C'est à l'heure, que nous embarquons pour un trajet d'une durée annoncée de 2h. Les paysages défilent, les arrêts défilent, l'assise se partage, les pauses se rallongent, la route se détériore, les 2h de trajet sont depuis longtemps illusoires. C'est dans l'obscurité d'une nuit sans lune, tout secoués, frustrés d'avoir passées plus du double du temps annoncé dans ce bus, que notre voyage se termine pas exactement dans Dorenhee. Nous prenons le temps de discuter de la suite des évènements, à savoir "allons nous rejoindre Pokhartar ce soir ?" ou plutôt, "devront nous planter la tente à Dorenhee et savourer un bon repas ?". Regardant les feux du bus disparaitre et la chenille de lumières s'avancer vers le village, un Topi apparaît, puis l'homme qui le porte. Nous engageons la conversation avec Radha Ran Koirala se trouvant être un membre de la Croix Rouge. De fil en aiguille, nous nous retrouvons être conviés chez lui. Nous mangeons dans une échoppe et dormons dans l'église de Dorenhee.

Un long trajet

30/11/16

Nous plions baguages rapidement afin d'atteindre la demeure de notre hôte, départ 6h. Nous croisons lors de de notre ascension, un échantillon de la constellation de 12 villages constituant Saurpani. Nous re-prenons notre souffle dans l'un d'eux en commandant des thés noirs au lait de bufflonne, boisson excellente dont nous nous délecterons quotidiennement dans la suite du séjour. Les pentes sont rudes et les 32 kilos que nous nous partageons sur le dos ne facilitent pas la tâche. Quelques 2 heures après notre départ, nous atteignons la crête principale ; nous avons alors une vue oblique sur une nouvelle vallée et Gyagi, le village de Radha Ran. Nous avons à peine le temps de poser nos sacs, que nous sommes déjà en tailleur à l'intérieur de la maison, à dévorer le dal bhat de la grand-mère nous rassasiant après l'effort. Ensuite nous nous installons tranquillement dans notre chambre. En fin d'après-midi, Radha Ran nous fait visiter Saurpani en empruntant la route de la crête principale. Nous nous arrêtons souvent pour converser car RRK est connu de tous. C'est un éminent membre du district au CV aussi atypique que complet: -responsable de la croix rouge de 5 districts, professeur d'anglais, maitre de yoga et de reiki (avis au amateurs). Plusieurs fois nous sommes accueillis chez ses amis avec de la nourriture ou de l'alcool local accompagné de ses cornichons hautement piquants, instant délicat... Le soir venu, nous sommes conviés à nous joindre aux successives danses traditionnelles marquant le début des festivités de Dipawali.

Arrivée à Gyagi 

31/10/16

Ce jour là, ce sont les vaches qui sont à l'honneur. Sortis du lit, nous aidons la famille Koirala à réaliser les guirlandes de fleurs. Une fois suspendues au dessus des étables, elles sont considérées comme vecteur de protection et de productivité. Auda, mère de Radha Ran et doyenne de la famille, préside la cérémonie. Elle murmure des prières accroupie à coté de pots en remplissant le plus gros du contenus des petits. Du riz pigmenté vol en tout sens, la famille tourne autour du buffle jusqu'à lui passer entre les jambes ; la cérémonie s'achève par des bénédictions, la traditionnelle Tiska, données par les anciens. En ces jours de fêtes, le relâchement est général et les activités faisant sortir du cadre quotidien sont légions: nous passons de bons moments en jouant à des jeux de cartes et d'argents népalais.

Cérémonie de la vache

01/11/2016

Cette journée de fête est l'occasion de resserrer les liens familiaux en mettant à l'honneur les frères. En l’occurrence, les sœurs de notre hôte ont parcouru quatre heures de marches pour donner la Tika à leur frère. Devenus membres à part entière de la famille, nous sommes désignés comme frères suppléants d'Auda, la grand-mère, triste de ne pas pouvoir rejoindre le sien. Les sœurs offrent des cadeaux composés de colliers de fleurs, de petites bricoles et de plateaux garnis de nourriture ; en retour les frères donnent des robes et de l'argent. C'est aussi l'occasion de recevoir la bénédiction des soeurs sous forme d'une Tika particulière : deux bandes horizontale aux couleurs de l'arc-en-ciel. Nous voulons ajouter notre touche à cette journée spéciale en faisant découvrir à la communauté rassemblée chez Radha Ran une spécialité française !! Les crêpes !

Les frères à l'honneur 

02/11/16 - 17/11/16 Projet solidaire

Ayant constaté que les constructions temporaires réalisées par les villageois de Saurpani manquent grandement de commodités, nous décidons de trouver notre projet dans le district. Ayant tous deux à cœur le thème de l'éducation, nous sommes allez voir du coté des infrastructures scolaires. Bien que le besoin existe, les projets de reconstructions sont menés par l'état népalais et les démarches à suivre pour y inclure notre projet seraient trop coûteuses en temps. Nous nous tournons alors vers notre hôte qui absorbé par la direction de nombreuses activités d'aide à la communauté telles que la distribution de panneaux solaire ainsi que la restructuration du réseau d'eau potable, n'a pas le temps de reconstruire sa maison. Rada Rhan exulte à cette idée qu'il espérait en son fort intérieur sans oser nous l'imposer. Nous convenons donc ensemble que nous serions en charge de rebâtir sa salle d'eau composée de toilette et d'une douche. Les jours suivants, notre mission étant fixée, nous prenons un peu d'indépendance en installant notre campement, nous relevons la typographie des lieux et après réflexion au design nous réalisons les plans et la nomenclature du futur bâtiment. De plus, les souvenirs de la gastronomie française aiguisés par notre régime alimentaire largement composé de riz poussent Tac à réaliser un four d'où sortira un jour sur deux une bonne miche campagnarde!

appropriation des lieux

L'avant projet de construction étant terminé, nous ne manquons plus que de matériaux pour lancer la construction. Nous les trouverons à Gorkha où nous nous rendons après nous être lever avant les premiers rayons du soleil afin de prendre la première navette de Dorenhee. Nous y retrouvons Radha Ran, en mission pour la Croix Rouge, avec qui nous allons rejoindre le lieu où nous regarderons, jaugerons, négocierons, reviendrons en arrière, puis achèterons le nécessaire. Nous convenons qu'un tracteur viendra chercher le chargement le lendemain à 8h. Pressé, Radha Ran part faire une distribution de panneaux solaires.

Nous partons à 10h de Gorkha, sur les chapeaux de roues ... du tracteur. Nous pensions avoir à faire à une promenade de santé, il ne fallut que quelques mètres pour comprendre que ce serait plus proche du parcours de combattant. Cinq heures plus tard, le chargement, nous y compris, a atteint ses limites ; heureusement nous arrivons enfin. C'est grâce à l'euphorie et l'aide des locaux que ne retrouvons l'énergie de déplacer les briques déversées par la benne du tracteur.

Achat des matériaux 

Les travaux peuvent enfin commencés ! Nous avons conçu le bâtiment autour des dalles en béton existantes afin d'économiser du ciment. Afin d'augmenter le confort d'utilisation de ces salles d'eau, nous avons agrandis les surfaces, ce qui nous a contraint à optimiser l'orientation au regard de la typographie des lieux.


Jour 1 : Destruction de l'existant, nettoyage des lieux, pose de repères sur le chantier, réalisation de tranchées en bordure de dalles.

Préparation du terrain

Jour 2 : La journée commence face à un dilemme : la dalle de bonne qualité des toilettes est beaucoup plus haute que celle de la douche ; ne voulant pas utiliser une quantité de ciment trop importante pour les fondations, il est inenvisageable d'élever la douche au même niveau. Il nous reste deux options : casser entièrement le bloc de béton et ainsi avoir une hauteur commune, ou casser partiellement le bloc afin qu'il corresponde à la nouvelle orientation et avoir deux niveaux. La deuxième option fut la bonne, économique en temps et en ciment, nous cassons un angle de la dalle. L'après-midi est consacrée à la pose du coffrage de la fondation des toilettes. Une fois les espaces vides entre le béton et les planches comblés de pierres, nous coulons le mortier à la lumière des lampes torches.

Dalle toilettes 

Jour 3 : Nous laissons la partie toilette tranquillement durcir en réhydratant de temps en temps le béton fraîchement coulé. Notre idée concernant la partie douche, compte tenue sa grande surface au sol, est de réaliser un robuste mur d'enceinte qu'on remplira par la suite de cailloux recouverts de mortier. Ne voulant pas interférer avec le coffrage en cours de durcissement, nous œuvrons à l'opposé. Notre dernière action de la journée, consiste au décoffrage de la grande dalle et appliquer les finitions.

Dalle douche 1 

Jour 4 : N'ayant pas de temps à perdre,sachant que nous devrons rendre dans peu de jours les planches au voisin, nous commençons de bonne heure la pose intégrale du coffrage du muret de douche. Nous coulons les préparatifs achevés. L'enceinte terminée, nous nous occupons de ce qui est à l'intérieur. Nous préparons l'évacuation de la douche avec un tube en PVC tronqué à la dimension voulue. Afin d'obtenir un bon écoulement des eaux, nous créons une pente convergeant vers l'évacuation en augmentant, proportionnellement à la distance de ce point, la hauteur des cailloux. Pour renforcer le fond de la dalle, qui se trouve être proche du bord de la plateforme, nous réalisons un treillis en fer à béton.

Dalle douche 2

Jour 5 : Après une retentissante marseillaise accompagnée du levé de drapeau matinal, nous plaçons notre dernier coffrage autour du muret d'enceinte afin de pouvoir couler la surface de la dalle en une seule fois et ainsi lui assurer une bonne horizontalité des bordures. Recouvrir le treillis, assurer une pente d'écoulement des eaux et un bon état de surface n'a pas été de tout repos, a été gourmand en mortier/béton, mais le résultat en vaut la peine.

Dalle douche 3 

Nous profitons d'avoir terminé la journée avant la tombée de la nuit pour allez faire un brin de toilette. Pour changer de la fontaine au dessus du village, nous nous orientons vers le fond de vallée afin d'y trouver le ruisseau. Alors Radha Ran qui avait décidé de nous y mené, comme si nous savions pas descendre une montagne, nous guida à l'endroit où l'eau jaillie de la terre afin de s'offrir à la vue des hommes. Ce soir là, dominée par un petit temple, nous nous douchons aux sources du ruisseau.

Douche aux sources

Jour 6 : Cette journée nous divisons les tâches, Tic s'occupera du commencement du muret en brique tandis que Tac se chargera de la mise en place de la cuvette. Du côté de Tic : après avoir nettoyer les contours de porte sculptés datant des grands-parents de Radha Ran, il a fallut percer deux trous pour faire passer la traverse du bas dans les fers à bétons verticaux présents pour renforcer la structure. Un travail de chambrage a aussi été nécessaire en prévision de donner accès au tuyau d'évacuation de l'évier frontal à son évacuation placée en bordure de dalle. De son côté, Tac a nettoyé la cuvette afin qu'une fois mise en position elle puisse trôner au milieu de la pièce en reluisant de mille feux puis s'est chargé de gérer son évacuation, ses fixations dans une nouvelle dalle qui constituera plus tard son piédestal.

Porte et trône 

Jour 7 : Le voisin nous ayant entrainé la veille dans une mauvaise spirale, composée d'un délicieux bufalo et d'une vicieuse bouteille d'alcool locale. Le matin est difficile et bien que nous nous mettons au chantier une heure après notre habitude, la productivité n'est pas au maximum. Nous parvenons quand même à réaliser toutes les finitions des fondations ainsi qu'à poser le première étage de briques suite à un choix de disposition murement réfléchi. L'après midi Tac va dans la jungle pour ramener le bois nécessaire au fonctionnement de l'insatiable four à pain accompagné de RRK. La tâche bien qu’éreintante fournira le bois nécessaire à toute la fin du séjour. La journée se termine avec les essaies de la nouvelle machine manuelle à extraire les grains de riz des tiges.

Un dimanche qui n'est pas de tout repos

Jour 8 : Afin de commencer la semaine dans une bonne dynamique, nous commençons tôt et finissons tard mais le nombre d'étages de briques posées augmente à vue d’œil. Étant un soir de pleine lune, les festivités vont bon train et contre toutes recommandations, nous décidons d'y prendre part. Les monts voisins se découpent à l'horizon dans toute leur splendeur.

ça avance!

Jour 9 : Bien que la tâche soit répétitive nous mettons toute notre énergie à l'élévation des murs. Le soir nous festoyons éclairé à la bougie autour d'un bon repas au feu de bois, après les remerciements au cuistot Tac, nous nous délectons.

briques, briques, briques 

Jour 10 : Le planning prévisionnel ne nous autorisant pas de nous attarder plus longtemps, nous tenons à rendre aux Koirala un chantier propre et terminons le pourtour de briques. De plus, afin que la construction puisse être achevée en notre absence, nous prenons le temps d'expliquer en détail la démarche à suivre pour finaliser les salles d'eau. Un certain sentiment de satisfaction nous envahi quant au travail accompli.

Fin d'un beau projet 

17/11/16

Ayant mené le projet aussi loin que possible, le jour du départ est arrivé. Nous n'avons pas eu durant notre séjour l'occasion de profiter des nombreux attraits des environs qui nous avaient pourtant été vantés par les habitants de Saurpani. Parmi eux l'un à particulièrement retenu notre attention: l'endroit dont seuls les braves ressortent: Sita gopa, la cave où la déesse du même nom s'était réfugiée pour se cacher. RRK en guide nous entreprenons de tester notre courage. L'entrée avec son petit temple annonce la couleur. Nous nous retrouvons vite dans une atmosphère lourde et suffocante. Au bout de la première salle apparait, la première porte. Le passage se rétrécissant de plus en plus nous devons laisser nos sacs pour continuer, la suite de la passe se fait en rampant dans la boue. C'est bon, nous avons franchi cette haute performance réservée aux hommes ayant bon cœur. Malgré les félicitations de Radha Ran, nous ne sommes pas en confiance quand nous arrivons devant l'étroite fissure, juge de la bravoure des visiteurs. Vient alors sur plus de 100m des passages nécessitant contorsions alternativement verticales et horizontales, nous nous enfonçons dans les entrailles de la montagne. Enfin arrivés dans la dernière chambre, nous sommes tous trois très satisfait de notre exploit. Nous l'immortalisons en prenant une photo ensemble et bien sûr en gravant la roche afin que tous ceux qui en auraient les moyens, sachent que Tic et Tac sont passés ici. A l'extérieur, RRK nous explique que cette réussite est de très bon augure pour lui comme pour nous. L'heure du bus précédé de ses deux heures de marche presse notre levé de camps et nos adieux. Nous sommes, ainsi que la famille, très émus, les yeux sont brillants lors de ces derniers échanges où nous recevons bénédictions, collier de fleur et écharpe. Nous partons cependant heureux de cette magnifique expérience, notre imagination nous pousse déjà en Asie du sud-est de nouveau sur les routes chevauchant des motos vrombissantes. En attendant direction Katmandou dans les invivables bus népalais.

Un départ sous de bonnes Augures 

18/11/16 au 20/11/16

Après deux allez-retours à l'aéroport et de longues heures passées dans le bâtiment central des compagnies aériennes, nous partirons le 20 novembre pour Ho Chi Minh City avec la compagnie Air Asia X. Nous qui pensions embarquer dans le premier avion direction l'Asie du Sud Est, nous nous retrouvons avec deux jours pour visiter Katmandou et Patan (sa proche banlieue ouest). Le 18 nous parcourons les quartiers au Nord de l'aéroport avec notamment le somptueux Bouddha Stupaa, centre de gravité du quartier qui l'entoure. Quant au 19 novembre, c'est en taxi que nous rejoignons Patan. Alors les incontournables du quartier s'offrent à nous. Entre les temples, les ornements des portes et fenêtres, nombreuses fontaines publiques, les artisans et petits ou grands marchés de rue, nous ne savons plus où donner de la tête. Nos oreilles sont bercées par le chaleureux brouhaha d'une ville active, dont la reconstruction se fait dans le plus grand respect des traditions. Nous quittons le Népal le cœur mitigé, à la fois nous sommes impatient de poursuivre notre voyage mais la lourdeur de quitter un pays qui nous a apporté énormément humainement, techniquement et touristiquement nous empêche d'en éprouver de la joie. Au travers du hublot, l'imposante silhouette de l'Everest s'attache le plus longtemps possible à notre vision tel l'au revoir d'un parent en bout de quai gare. "Au revoir Népal ! Nous reviendrons te voir !"

C'est compliqué de quitter ce beau pays ! 
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21/11/16

Une nuit d'escale à Kuala Lumpur plus tard, nous voilà atterris à Ho Chi Minh City (HCMC). Il est triste de l'avouer, mais nous en avons profité pour assouvir notre vorace désir de viande rouge dans la multitude de fast food de la zone de transit. Enfin, une fois arrivés, nous sommes directement débarqués par la navette de l'aéroport dans le Quàn 1 (premier arrondissement). Quel choc, la transition est brutale ! La poussière est remplacée par du béton et de l'asphalte,les immeubles se font concurrences en terme de taille, nous sommes bien dans une grande capitale (économique) mondialisée. Au 72 de l'artère des grands magasins, nous tombons à pic sur un magasin à la côte : Tic Tac ; magasin de montres de luxes. Nous parcourons donc toute la journée HCMC. C'est dans notre quête d'un charmant hôtel tranquille excentré par rapport aux lieux touristiques que nous posons nos sacs en plein milieu du quartier des rustres backpackers... Nous nous laissons aller aux joies de quartier : dîner dans un petit restaurant sur de petites tables de dinette, grillades dans la rues, marchands de fruits exotiques et bars dansants.

Arrivée au Vietnam 

22/11/16

Ce soir là nous sommes invités à un dîner "à la cool" chez un Archi des Arts & Métiers. Un Archi, mais pas n'importe lequel, chez Sylvain Lorillou président du groupe territorial du Vietnam. Cette fonction consiste en l'organisation des différentes actions animant la vie Gadzarique à l'étranger. Nous passons une superbe soirée autour d'un délicieux repas local cuisiné par la femme de Sylvain en compagnie de Pyk'ss (Archi de Cluny), son fils et sa compagne ainsi que Papagayo (Archi de Bordeaux, que nous recroiserons peut être à Shanghai).

Et que de bons Whiskys ! 

23/11/16

Au cours du dîner de la veille, Pyk'ss nous avait gentiment proposé de nous héberger le temps de notre séjour à HCMC, ayant accepté l'offre, nous emménageons temporairement chez lui. Quelle joie de retrouver en quelque sorte une vie de famille ! Le soir nous passons un délicieux moment au restaurant où Pyk'ss à l'habitude de se rendre.

Un formidable accueil !

24/11/16

Ce jour là marque le début d'une aventure que nous avons rêvé depuis notre départ, ce jour là est le commencement de notre Road Trip en Asie du Sud Est à dos de deux bêtes surpuissantes impatientes d'avaler les kilomètres. C'est à terme de longues négociations, que Tic acquiert en ce jour celle qu'il appellera plus tard "Phoenix", superbe Honda Win 110cc manuelle. La moto n'est pas toute récente, mais son état global est plus que correct et en prime, elle est livrée avec deux casques et des tendeurs. Après un début quelque peu hésitant, la prise en main est assez rapide grâce à un cours express et un peu de pratique sur une route peu fréquentée. Le retour du lieux de rendez vous, à deux sur la moto, est autant dénué de sérénité, qu'il est semé d'embuches.

Apprendre à conduire une moto 

25/11/16

Ayant déjà refusé une offre la veille Tac n'attendra pas un jour de plus pour être l'acquéreur d'une deux roue rutilante. Il part donc de bonne heure à la recherche de sa future Honda Win. Heureusement, il trouve son bonheur: pot d'échappement modifié, donc des sacrés décibels et petit gadget bien pratique un compteur qui indique la vitesse enclenché. Quelque temps plus tard, ça y est, Tic et Tac sont tant bien que mal dans le flots de la circulation d'Ho Chi Minh et profitent d'une liberté de mouvement totale. Nous sommes vendredi, soir de fête, Pyk'ss nous emmène dans un petit club de Jazz, la proximité avec les artistes et le cadre lounge, font que nous y passons de très bons moments. Nous découvrons ensuite un rooftop branché et une boite qui fait des hot-dogs.

Soirée d'expat' à HCMC ! 

26/11/16

La matinée est consacrée à l'équipement de systèmes d'éclairage à LEDs sur nos motos, qui sauront se rendre utiles à l'avenir. Après un bon repas en famille, nous partons faire les boutiques d'HCMC. Ayant parlé de l'opéra avec Pyk'ss, nous nous rendons, sur nos deux bolides nouvellement apprêtés, devant la somptueuse façade de l'opéra central de la ville, et organisons la soirée. Après un rapide passage dans la brasserie de Pasteur Street, nous assistons à la représentation de TEH DAR. Tous quatre, nous passons un très bon moment à suivre la naissance d'un roi au travers d'acrobaties, de chants et de rythmes ethniques d'une troupe traditionnelle vietnamienne.

Beau spectacle à l'opéra 

27/11/16

Déjà une semaine passée à HCMC, une longue route nous attends, c'est donc l'heure du départ. Nous remercions chaleureusement Pyk'ss pour son accueil, puis nous nous mettons en route pour... Pasteur Street !! Nous sommes alors attendus à Secret Garden, restaurant niché sur un toit d'immeuble et dont l'ardeur à y accéder est récompensée par des plats vietnamiens de qualité. Une fois l'interview, concernant l'expatriation, de Sylvain filmée ; nous dégustons notre repas. Ensuite nous suivons Sylvain et sa femme, sur le site de leur futur lieu de résidence. Nous tombons nez à nez face à une imposante bâtisse, conception maison et réalisation locale. Nous quittons ce couple heureux, content de savoir que le chantier sera livré fini sous le sapin de Noël. Cette fois c'est le vrai départ, en route pour Vung Tau, ville balnéaire à 213km d'HCMC. En guise de raccourci, nous traversons le Mékong par ferry puis retrouvons la voie rapide de l'Est. Premier grand voyage et aussi premiers problèmes rencontrés avec les motos. Après s'être dépêtré d'un garagiste peu scrupuleux, nous mangeons en route le meilleur Pho goûté à ce jour, dans un petit restaurant de rue tenu par deux personnes âgées. Un vietnamien nous apprendra ensuite qu'il s'agit du meilleur traiteur de la ville, voir de la région. Le soir nous nous séparons, Tac dormira sous tente à deux pas d'un sommet local, tandis que Tic, ne se sentant pas très bien, ira dans une guesthouse.

Premiers pas en motos. 

28/11/16

Nous nous retrouvons dans un café en front de mer, puis décidons de le parcourir tout du long pour découvrir la ville et ses paysages. L'après-midi n'est pas trop chargée, nous nous installons au Gecko Hostel, charmante guesthouse très bien tenue. En début de soirée, nous retrouvons un Archi de Châlons que nous avions contacté, surnommé Mekong. En parfait connaisseur de Vung Tau, Mekong nous mène à travers les étroites ruelles, dans un délicieux restaurant fréquenté uniquement par les locaux. C'est alors un grand plaisir de pouvoir échanger avec un ancien, non pas expatrié, mais natif du pays. Entre Châlons et son emploi dans une centrale électrique, les discussions sont nourries. Nous demandons à pouvoir visiter son lieu de travail, Mekong nous tiendra au courant les jours suivants.

Trois chalonnais à Vung Tau ! 

29/11/16 - 30/11/16

Ne dormant que très peu les nuits, Tic est HS ces jours-ci. Tac en profite pour vaquer à ses occupations. Du coup, ayant sympathisé avec d'autres voyageurs allemends et anglais, décide de se joindre au groupe qui partira à la recherche de cascades. Après une journée bien chargée auprès des chutes d'eaux, Tac organise un bon repas, sur une grillade de poisson et de riz assaisoné citron pour la troupe de joyeux lurons !

Alentours de Vung Tau

01/12/16

Finalement, ne pouvant pas visiter la centrale électrique, plus rien ne nous retient à Vung Tau. Bien que les médicaments et friandises achetés la veille font effets, Tic ne se sent pas encore prêt à reprendre la route. L'accueillante gérante de la guesthouse ayant adoré le concept du barbecue de Tac de la veille ; apprenant que nous restons, force la main à Tac pour qu'il fédère l'organisation d'un barbecue géant avec les clients désireux d'y participer. Cela se traduit par la gestion du budget afin que nous puissions tous découvrir de nombreux mets dans les quantités appropriées ainsi que l’organisation de la préparation du repas. Après quelques changement de disposition des tables, le parking de l'hôtel prend des aires de banquet. Ce soir là nous festoyons et ripaillons avec des gens des quatre coins du monde.

Le banquet


02/12/16

Nous parvenons péniblement à lever le camp à l'heure du check out, heure gentillement retardée par la propriétaire. Malgré le fait que nous soyons déjà en retard sur notre planning, en effet nous devrions déjà être à la frontière avec le Cambodge depuis quelques jours. Une fois repus, les motos vidangées, nous sommes enfin en route pour le Cambodge. En route nous nous arrêtons à l'aéroport d'Ho Chi Minh City afin d'obtenir des dollars et ne pas renouveler les galères du passage de frontière népalaise. Tard dans la nuit, à la lumière des Leds, nous plantons la tente dans un terrain vague, coincé entre deux terrains privés, proche des Cu Chi tunnels. (pas de photos pour cause de perte des données).


03/12/16

Nous nous réveillons au bruit des cloches des vaches ayant investies le champ. Au bout de l’étroit terrain, se trouve une immense plantation d'hévéas. Nous levons le camp assez rapidement puis poursuivons notre route. Nous passons devant les Cu Chi tunnels, sans nous arrêter car nous avons en tête notre prochain objectif, le lac Ho Dau Tieng. Arrivés sur place, les paysages nous faisant face valent entièrement le détour. Après avoir contemplé les berges, nous nous enfonçons un peu plus dans la jungle et trouvons un magnifique petit temple bouddhiste isolé. Les heures tournent, et ayant encore l'espoir d'atteindre Phnom Phen dans la nuit, nous devons quitter ce bel endroit. C'est au moment où chaque minute est précieuse, que la moto de Tac décide de nous faire des siennes et cesse de fonctionner à 10km de la frontière, loin de tout garage. Donc, deux bonnes heures plus tard, Tac revient de la ville la plus proche avec une bougie et l'outil permettant de la monter/démonter. La réparation à l'air efficace, mais 2km avant la frontière le scénario se répète. Cette fois ci, un garage se trouve pas bien loin. Ces généreuses personnes nous invitent à se joindre à leur table, pendant que le garagiste s'occupe de la moto en panne. Cet arrêt garage fut des plus délicieux. C'est avec la juste avance de 30 minutes avant fermeture (21h30), que nous arrivons à Cua Cau Mok Bai. Les motos éloignées des regards du personnel frontalier lors des démarches administratives, nous passons sans problèmes le poste de frontière avec nos montures. Entrés au Cambodge nous jubilons face aux dizaines de lumineux casinos. Nous décidons d'aller perdre nos derniers dollars en poche dans l'un deux. Vingt deux heures passées, nous reprenons la route pour quelques petits kilomètres, c'est la panne d'essence. Plus un rond en poche, les distributeurs n'acceptant pas les Visas, les stations services fermées, tout espoir d'atteindre Phnom Phen ce soir est anéanti ! Nous dormons à nouveau dans un champ, au bord de la route principale et nous endormons sous les furieux aboiements des chiens aux alentours.

Dernier jour au Vietnam 
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Publié le 21 février 2017

04/12/16

Le chien persistant s'étant fait sévèrement muter, nous avons pu passer une bonne nuit. Au réveil, après une fouille minutieuse de nos poches, nous rassemblons les dernières pièces salvatrices sous les regards intrigués d'une famille cambodgienne vivant à coté. Avec le maigre butin en main, Tic part en quête de quelques litres d'essence. Pendant ce temps, Tac plie les bagages au rythme des musiques diffusées par nos voisins. Ces derniers, étant intrigués Tac échange des signes avec la famille, puis au moment de se mettre à table, d'un ample mouvement de bras, la mère de famille, invite Tac (et par la suite Tic) à se joindre à eux. Après ces quelques galères, il est difficile d'expliquer à quel point cela nous a fait plaisir et touché d'avoir partagé un repas et ce moment de générosité non intéressée. Surement parce que c'était un dimanche, le repas de famille était assez rapidement devenu un lieu de rassemblement entre amis. Quant à notre départ, il fut des plus contraint, nous avions de la route à faire et les shooters d'alcool de riz s'enchainant, il ne devenait plus raisonnable de continuer sinon nous aurions dû rester une nuit de plus sur place. A contrecœur nous partons vers la prochaine grande ville, où nous ferons le plein qui nous permettra d'atteindre Phnom Phen avant le couché du soleil. A la recherche d'une bonne pizzeria, nous visitons la ville à moto. En attendant 1h30 que nos microscopiques pizzas cuisent, nous jouons au billard.

Arrivée sur Phnom Phen 

05/12/16

Cette journée est consacrée au repos et au deux trois bricoles à faire sur l'ordinateur. Nous nous installons sur la terrasse de l'hôtel au sommet de l'immeuble.

Chill easy

06/12/16

Le matin nous tenons à visiter Tuol Sleng, aussi connue sous le nom de prison 21. Cet ancien lycée reconverti en lieu d'internements et d’interrogatoires aux opposants du parti des Khmers Rouges, où la torture était de rigueur, est un bon moyen d'appréhendé une sombre et récente période de l'Histoire cambodgienne. Après un rapide tour au marché central, nous avons pris la route vers notre prochaine étape, la Jean-Cyril School (JCS) située à Kammpong Chein (au Nord de Skun). En chemin, notre déjeuner est préparé de manière aérienne par un chef faisant son show. Nous arrivons de nuit et sommes accueillis par Kiki, Eiline, sa femme, ainsi que toute sa famille.

Tuol Sleng, la prison de l'horreur

07/12/16

Un traditionnel café matinal au bistrot local, puis Kiki nous fait visiter les locaux de la JCS. La mission de cette école associative, dont Kiki est le directeur, est de dispenser à des élèves issues de familles pauvres des cours de l'après-midi d'anglais. L'école publique n'étant au Cambodge qu'uniquement le matin, généralement les cours supplémentaires sont réservés aux personnes pouvant se payer des leçons à 20€/heure. C'est majoritairement grâce à des fonds privés, ainsi qu'avec le soutient in situ de volontaires, que l'école apprend quotidiennement l'anglais à plus ou moins 200 élèves répartis en quatre classes de niveaux. Mais le dévouement de Kiki à son voisinage ne s'arrête pas là ! Soucieux des problématiques sanitaires de son village, Kiki a pour objectif d'éduquer son entourage à éviter de boire de l'eau saumâtre en leur fournissant une eau traitée. Pour y parvenir, il a construit une petite ligne de production d'eau pure filtrée par osmose inverse et rayons UV. Une grande partie de la production est destinée à la vente en magasins, et l'autre partie est distribuée gratuitement au voisinage grâce aux bénéfices engrangés par la vente. Voyant sa petite industrie fleurir, les locaux actuels commencent à être étroit, c'est alors, que fièrement, il nous fait visiter un champ qu'il a acquis récemment et où il espère délocaliser son usine de production d'eau potable. Nous découvrons à l'occasion du déjeuner à quel point nous sommes chanceux d'être avec cette famille : la femme de Kiki, , cuisine divinement bien. C'est un régal. Nous passons l'après midi chez le garagiste ami de Kiki. En effet, y aller était de toute nécessités : le moteur de Phoenix était à deux doigts de tomber au sol n'étant retenu désormais qu'uniquement par un boulon, et la Gazouilleuse de Tac avait besoin d'une retouche au circuit électrique. Le soir, autour d'un bon repas nous passons un moment convivial avec des amis de Kiki dont le garagiste.

Premier jour à la JCS

08/12/16

Etant une grande période de vacances pour la JCS et notre durée de séjour étant trop courte, notre mission ici ne consiste pas en l'aide aux élèves, ni à donner des cours, mais notre venue est plutôt propice à l'étude de la ligne de production d'eau et à réfléchir aux nouveaux bâtiments. Victime de son succès, les quo-initiateurs français de cette association, Monsieur et Madame Lancrenon, on décidés d'agrandir l'école pour ajouter deux niveaux d'études et ainsi alléger les salles de classes existantes. Nous avions donc pour seconde mission, de dessiner un plan des nouveaux locaux en respectant un cahier des charges précis. Entre nos missions, réaliser le montage de la vidéo de l'interview de Sylvain Lorillou et repeindre nos motos, nous avons du pain sur la planche. Le soir la fête recommence avec des visages familiers et nouveaux, nous inspirons au voisinage une certaine curiosité.

Lien du site de la Jean-Cyril School : http://jean-cyril-harmony.com/

Découverte du Chol Moï

09/12/16

Après le déjeuner, Kiki nous raconte humblement son histoire et ses ambitions. Après être sorti d'une formation pour devenir professeur, sa première expérience au service de l'état fut navrante tellement le salaire était bas. Il dût alors trouver un autre emploie dans une usine. Cependant, son envie d'instruire une nouvelle génération était si prononcée, qu'en parallèle de son emploie, il consacrait son temps libre à donner des leçons à un groupe de ses anciens élèves dans la rue. Le nombre d'élèves grandissant, il a construit à la sueur de son front son école pour pouvoir les accueillir et continuer à les instruire gratuitement. A présent que l'école est construite, que sa ligne de production d'eau tourne bien, son dynamisme, son envie d'aller toujours plus loin, le mène à vouloir construire une ligne de production de mangue séchées. Nous sommes admiratifs face à l'énergie au différentes valeurs que garde cette homme pour mener à bien ses projets ! Il restera pour nous une source d'inspiration. Nous sommes alors rejoins par deux trois voisins qui tenaient à nous faire goûter un alcool local issue fraîchement des feuilles de palmiers : palm water. Alcool homologue au Bandji, qui rappel à Tac de bons souvenirs Ivoiriens. Nous passons un excellent moment de partage, les voisins vont et viennent à la table.

Apéro à la cambodgienne

10/12/16

La préparations des motos étant terminée, et ayant pris le traditionnel café matinal, nous décidons de faire une excursion dans les alentours de Kammpong Chei. Nous tournons le dos à l'animation de la route principale en direction d'un lac situé à quelques kilomètres. Les réservoirs rallongés de petites bouteilles achetés au bord du chemin, nous continuons notre vagabondage dans la ruralité cambodgienne. Au détour d'un chemin nous nous stoppons dans un temple bouddhiste encore en construction. Une petite communauté de jeunes moines ainsi que des ouvriers s'activent sur l'imposant chantier. Ayant également été sur les ruines de l'ancien temple, nous remontons sur nos motos et poursuivons la ballade. Désireux d'être à l'heure pour le repas du soir, et d'effectuer une boucle, nous nous élançons dans un long raccourci à l'allure de plus en plus incertaine. Une heure et demi plus tard, à mi chemin de la grande route, à l'heure où les ombres s'allongent, nous sommes au milieu de champs de bananiers et avons perdu la trace de tout chemin aux alentours. Le soleil jouant contre nous, et ne sachant pas ce qui nous attend si nous continuons sur cette voie, nous décidons à contre cœur de rebrousser chemin sur ce damné labyrinthe de pistes défoncées par leur sorte de tracteur et où chaque nid de poule est propice à la formation d'énormes flaques de boue. Dans l'histoire Tac perd ses tongs. Notre seul réconfort dans cette cette course folle contre la tombée de la nuit et l'arrivée des moustiques, est la certitude de ne pas mourir de faim car nous sommes entourés de bananes. Nous échappons de justesse à la nuit et savourons ce que nous pensions être notre dernière soirée avec la famille, rassurée de notre retour.

Se perdre dans les bananiers 

11/12/16

Nous pensions partir ce jour-ci mais les circonstances ont repoussé au lendemain le départ. Le garagiste ayant tenue sa promesse, avant le départ, il fait une dernière vérification de nos motos. C'est aussi pour lui l'occasion de nous offrir des bières que nous ne pouvons pas refuser.

Souvenirs avec Eiline et Kiki

12/12/16

C'est en début de semaine que le marché bat son plein, c'est pour cette raison que nous accompagnons ce matin là, Eiline faire les provisions pour les jours suivants. Une agréable atmosphère se dégage de ce modeste marché. Une grande variété de produits, allant de l'alimentaire au vestimentaire, se succèdent sous les basses toitures des échoppes en bois tamisant judicieusement la lumière du soleil. N'étant plus vraiment une découverte pour nous, nous ne sommes pas surpris d'y voir les carcasses de divers animaux exposés à l'air libre, et dont des petits ventilateurs agrémentés de rubans plastic sont le seul rempart à l'assaut des mouches. Nous ne perdons pas en tête notre objectif qu'est d'obtenir du fameux poivre cambodgien. Nous concrétisons l'achat après avoir testé la fameuse puissance et longueur en bouche de cet épice. Un dernier repas en famille où nous tentons du mieux que possible d'apprendre la recette de cuisine, puis c'est le départ ! Notre séjour à la JCS, fut très enrichissant humainement et culinairement parlant, et nous en remercions allègrement la famille. Il nous faut partir même si la pluie et les événements sont contre nous. Nous mangeons ce soir là, sur (oui, sur) la grande table ronde d'un restaurant en bordure d'autoroute. Le père de famille nous y aillant invité à partager sa pêche et son alcool. Nous reprenons la route après avoir été agréablement surpris par cet inhabituel repas. Notre objectif de campement est alors de camper sur le sommet local de la région, culminant à 300 petits mètres. N'étant pas très en confiance avec la meute de chiens, gardiens des jeunes moines bouddhiste, au sommet nous rebroussons chemin afin de trouver une plate-forme plus accueillante que le lugubre temple.

Dommage qu'on aie plus les photos de nous sur la table

13/12/16

De bon matin, une pluie battante accélère notre départ. Nous sommes très vite interpellés par une personne cherchant à nous faire payer un ticket. Le temple du sommet de la colline étant l'un des plus sacré de la région, nous avons vu de nuit l'un des plus beaux sites touristiques. Nous faisons route vers Seim Reip où se trouve les temples d'Angkor. Cependant avant cela nous tenons à passer par l'un des nombreux villages flottants bordant le plus grand lac du pays. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons, attirés par la beauté des cheminées en brique, symbole dune nostalgie fictive de l'époque industrielle à son apogée, dans l'usine à qui elles appartiennent. Encore en activité, nous assistons à la production de briques très répandues pour la construction des habitations. Nous arrivons à 16h30 devant l'entrée des temples, soit une heure avant la fermeture. Sottise qu'était de croire qu'Angkor Wat se visite en seulement une petite heure, car même une pleine journée n'est pas suffisante (recommandée 3 jours). Nous sommes redirigés vers la sortie. En cherchant un hôtel pas cher, nous tombons sur Farm Inn Town, disons hôtel particulier qui a la faculté de démotiver les personnes dans leurs projets afin de les faire rester le plus longtemps possible. Nous sommes accueillis par le propriétaire qui nous laisse avec plaisir le droit de planter la tente dans la cour à défaut d'avoir de la place.

Détours 

14/12/16

Nous y voilà, Angkor Wat ! La Gazouilleuse, faisant en cette matinée des siennes, après un café nous la laissons sur le parking et partons sur le fier Phoenix. Nous prenons un pass une journée seulement, notre planning étant déjà assez bien chamboulé à cet instant. Puis, possédant notre propre moyen de locomotion, à contrario de la masse de touristes en Tour operator ou en Tuks Tuk où la romance de la ballade s'arrête nette au premier embouteillage (de Tuks Tuk), nous choisissons d'entrer par l'Est du parc au lieu de prendre l'entrée principale. Nous avons alors de petits temples pour nous seuls, c'est une grande satisfaction. Puis nous alternons entre les temples connus et ceux qui le sont moins. A contre-flux de la masse touristique, nous visitons le site archéologique dans les meilleures conditions. Nous prenons par moment un peu de distance avec les circuits pédestres des temples, afin de nous perdre dans les ruines et nous prendre pour des Indianas Jones. Nous nous amusons bien, à tel point que nous oublions de nourrir notre Phoenix, qui dans sa grande mansuétude daigna tomber en panne pas trop loin d'une station service. Nous achevons cette belle journée par l'incontournable visite du temple Angkor Wat. Farm Inn Town oblige, notre prévision de départ est annulée, du coup soirée dans Seim Reip.

On ne pouvais pas ne pas le faire

15/12/16

Réveil tardif, et il faut se forcer pour entamer notre peu de motivation à partir à croître. la pluie naissante ne nous aidant pas. Nous assistons cette journée à l'improbable évènement qui résume parfaitement cet hôtel : "C'est l'histoire d'un petit poisson, qui profitant des passages pluvieux, parti à la découverte du monde terrestre. Malheureusement pour lui, sa folle aventure le mena dans la cour du terrible Farm Inn Town. C'est à la grande stupéfaction de tous les membres de l'hôtel présent, qu'aux abords d'une flaque d'eau, il leur apparut, loin de toute étendue d'eau pouvant être son lieu de provenance. Déterminé à prouver qu'il était prêt à conquérir ce monde inhospitalier pour lui, il poursuivi sa route, tantôt sur les graviers, tantôt reprenant son "souffle" dans les maigres mares formées par la pluie battante. C'est alors qu'une main mit fin à tous ses projets, l'enfermant dans une petite bouteille d'eau qui deviendra son ultime rempart à la liberté." En réalité on s'y plaît beaucoup, car les personnes qui y résident depuis 3 ou 4 mois (voire plus), sont charmantes et font en sorte que l'on se sente comme une grande famille. Ces impressions se traduisent au moment de notre départ. Alors que l'orage bat son plein, contraint de partir de nuit, toutes les personnes à qui nous avions parlé viennent nous saluer pour la plupart et surtout nous dissuader de partir, même le propriétaire s'y est mis en nous offrant de rester chez lui. Voyant que la résolution était ferme, ils se mirent alors à nous donner des conseils de motards pour rouler sous la pluie et croisèrent les doigts pour qu'on fasse bon voyage. Deux heures plus tard, les jambes toutes boueuses, une cape de pluie en moins, nous sortons des intempéries et poursuivons notre route vers Samraong où nous comptons inspecter l’œuvre d'un mois de camp scout effectuée par le petit frère de Tac et trois de ses amis.

Samraong n'est plus qu'à 20km, mais nous choisissons de dormir sur le bas côté de l'autoroute

16/12/16

Nous retournons sur les traces du frère de Tac, nous commençons par chercher le nouvel établissement de l'association "Les enfants du Mékong". Nous rencontrons l'actuel gérant de l'établissement (volontaire choisi pour effectuer cette mission pendant deux ans) ainsi que son épouse. Ils nous indiquèrent où se trouve l'abri, servant aux paysans à se reposer sans être exposé au soleil, aux inondations, et servant aussi de dépôt d'outils, de récoltes, etc... construit par l'équipe de scouts du frère de Tac. Nous allons ensuite à la rencontre du tuteur de ce projet, gérant d'une association menant de beaux projets améliorants l'accès à l'eau, ainsi que les techniques employés par les agriculteurs. Nous décidons, sous conseils avisés, d'ajouter à notre carnet de visites, le temple Vihear (classé au patrimoine mondial de l'UNESCO) avant de quitter le pays. Il faut avouer que si par malchance il n'avait pas été sur notre route, nous n'y serions pas allés. En route, Tac perd malencontreusement l'usage d'un de ses freins, incident que nous réparons au plus vite lors d'une halte à Anlong Veng, ville historique, ultime bastion de la résistance Khmer Rouge et lieu de décès de Pol Pot. Après un arrêt dans un bar local, nous dormons sur une mini plage de sable en bordure d'une réserve d'eau.

Sur les traces du frère de Tac

17/12/16

"Fffiiiiiouuu fffiou ffiou" fit le bruit de la crosse de la kalachnikov sur la moustiquaire de notre tente. Après avoir bien compris qu'un canon de fusil était braqué sur nous, nous discernons les personnages à l'arrière plan, un homme en pyjama accroupi, dont on devine, derrière le voile issue de la cigarette à laquelle les cendres restent attachées, le regard inquisiteur, et un autre, tenant la kalach', en uniforme militaire. Sous cette pression (on pourrait aussi bien dire "grâce à leurs ..."), nous battons le record de rapidité de levée de camp. Nous comprendrons plus tard, qu'en réalité cette petite plage se trouvait être en plein dans le camp des officiers de la base militaire du secteur. Du coup c'est de bonne heure que nous arrivons au temple. Lors de la montée au temple, le long des marches, nous sommes surpris de voire un grand nombre de bunkers où résident des militaires armées avec leurs satanés cabots. C'est en voyant la véritable forteresse au sommet que nous comprenons la situation, ce temple revendiqué par la Thaïlande comme étant sien, a été, il y a peu, le théâtre de sanglants conflits. Nous nous trouvons sur un front de guerre, du côté cambodgien, où l'on discerne très bien en face, les aménagements ennemis thaïlandais. Ceci explique aussi la présence du camp militaire où nous avons dormi. Nous apprécions ensuite la visite, dans la plus grande sérénité qu'inspire cette fragile paix ambiante. Nous nous attardons pas trop non plus, car nous voulons passer la frontière avant la fin de journée. Donc nous reprenons la route. Notre objectif est de rejoindre un poste de frontière au Sud du Laos où nous serons certains de pouvoir obtenir un visa. Celui à l'Est du Mekong nous semble tout vu. Guidés par l'application Maps Me, nous empruntons alors le chemin le plus court se traduisant par des routes en terre. Notre problème fut de ne pas pouvoir faire le plein au dernier village, pompes à sec oblige, avant... avant la route de la trompe d'éléphant assoiffée. Les interminables lignes droites, laissant paraître au loin les délicates courbures naissantes dans un nuage de poussière, pareilles à une trompe, ont siphonnées nos réservoirs. Encore loin de notre destination, fichés sur une route en plein milieu d'une jungle dense, avec encore quelques kilomètres tout au plus à parcourir en réservoir, il ne nous manquait qu'une machette pour que nous partions à la découverte de temples oubliés et en découvrir afin d'améliorer notre situation. N'ayant pas vraiment d'autres solutions, nous poursuivons jusqu'à ce que pannes s'en suivent. Deux kilomètres avant la panne fatidique, par chance nous tombons sur sur un temple bouddhiste. Nous pénétrons l'enceinte du sanctuaire pour y chercher de l'aide, enfin, un apport d'essence. Feignant de ne pas comprendre notre requête et en répondant à côté, le moine forestier de ce temple en construction, nous invita à passer la nuit dans son lieu de culte. Nous dormirons avec les moines en formation. Nous mangeons en même temps que les jeunes, Phnom, le moine forestier, ne nous accompagnant pas puisqu'il se nourrit une fois par jour uniquement de graines. Puis il nous montre les travaux de charpenterie actuellement en cours et nous invite à nous asseoir auprès de lui dans la pagode principale. C'est l'occasion d'en apprendre plus sur la religion bouddhiste. De son côté, Phnom, vante les attributs de son temple, notamment la présence sur les hauteurs de la collines en arrière d'un Bouddha Tree, unique au Cambodge. De plus il nous propose de partir en expédition dans les collines avoisinant le temple, étant un spécialiste, il aurait souhaité nous montrer les tigres et divers mammifères et reptiles et oiseaux si nous n'avions pas décliné son offre, faute de temps. Nous le laissons retourner à ses prières et rejoignons les apprentis autour d'un feu de bois.

Encore une grosse journée

18/12/16

Nous nous réveillons avant le soleil, mais pas avant le coq qui n'a pas dormi de la nuit et l'a ostensiblement prouvé, dans le but de voir cet astre se lever au sommet de la colline. Ensuite, un apprentis puis deux, nous ayant rejoins, nous allons voir le Bouddha Tree. Après un bon petit déjeuner, nous remercions nos hôtes qui auraient souhaité que nous restions plus longtemps. Nous trouvons l'essence tant convoitée 2km plus loin dans une station service qui ouvre bien après l'heure à laquelle nous sommes arrivés chez les moines, ils s'étaient bien gardés de nous le dire. C'était millimétré, car c'est en semi-panne, lorsque l'injection d'essence se fait irrégulièrement voire plus du tout, que nous y arrivons. Géographiquement nous ne sommes plus très loin, techniquement tous les voyants sont au vert pour que nous puissions passer la frontière dans la matinée ou début d'après-midi. Donc nous arrivons dans un petit village situé sur la rive ouest du Mékong le plus au nord du Cambodge. Nous tentons tant que possible de négocier les prix de la navette pour nous mener ainsi que les motos à la rive est. Le budget supérieur à nos prédictions, nous sommes obligés d'entamer les sous réservés au payement des visas. Bien que le chargement et surtout le déchargement (Phoenix a faillie finir ses jours dans le Mékong) furent laborieux, la traversée fut fort sympathique notamment grâce au bilinguisme de notre chauffeur. Quoique onéreuse, cette virée nous a fait gagner un temps précieux et un long détour de 100km pour aller chercher le premier pont et revenir au poste de frontière. Aux portes du poste de frontière, nous cherchons, à ce moment toujours confiant, un distributeur qui nous permettrait d'avoir la somme nécessaire à l'obtention des visas. Nos espoirs sont réduits comme peau de chagrin à mesure que nos tentatives d'obtention de dollars par quelques astuces échouent. Il faut alors que l'un de nous deux ailles retirer dans la ville proche du pont... gain de temps de la traversée en bateau = 0; économies réalisées = négatives. Donc une bonne heure plus tard, ce qui nous mène bien vers les quinze heures, nous pouvons entamer la fastidieuse obtention de visa. Alors cette frontière est la parfaite vitrine de ce qu'est l'abus de pouvoir des autorités à des fins de corruption et d'enrichissement personnel. Du jamais vu, on nous demande 2$ pour avoir le tampon de sortie de territoire. Nous refusons. Les deux hippies après nous payent et passent, la personne qui encaisse ne prends même pas la peine de dissimuler son geste et fourre ses 4$ dans une mallette pleine à craquer de billets. C'est exaspérant, nous retournons le voir et lui disons que nous avons juste la monnaie pour payer les visas et que nous sommes prêts à la rigueur à payer en carte de crédit. Il nous dis de passer, donc nous passons sans nos tampons. A la frontière laotienne on commence notre démarche, bien évidemment ils nous disent que nous n'avons pas le tampon de sortie de territoire cambodgien et donc qu'il nous sera impossible d'aller plus loin sans. Ainsi nous retournons à l'autre poste et commençons notre duel de regard. Plus tard, seul avec lui dans la pièce, notre patience aura portée ses fruits et nous recevrons nos tampons. A notre habitude, nous garons nos motos derrière le poste de frontière, loin du champ de vision des autorités. Il y a trois, étapes payantes pour obtenir le visa laotien et autant de guichets : le donner, payer les frais légaux, le recevoir. Alors premier guichet, pour que notre requête de visa arrive aux oreilles du second guichet, il faut récompenser d'un dollar la personne devant nous et à titre officiel, le dimanche étant un jour chômé, 1$ de frais s'applique ce jour ci. Bon celui là, nous le payons, de toute façon il y a trop de monde et ils l'ont tous payés, autant passer à la suite et en terminer. Nos passeports arrivent donc bien au second guichet où nous payerons les frais de 30$ escomptés. S'en suit une longue attente, puis nous sommes appelés au troisième guichet où à nouveau 2$ sont requis pour récupérer notre propriété. Nous refusons et réitérons notre duel de regard combiné à la patience. A nouveau, une fois que nous furent seul, un haut gradé, nous donna avec mépris (partagé) nos passeports. S'en était même amusant, alors que les passeports étaient en notre possession des corrompus arrivèrent et tentèrent de nous demander à nouveau de l'argent feignant quelques prétextes. Mais ce n'était pas fini, notre ultime obstacle s'approcha lentement de nous, presque sournoisement. L'officiel qui vérifie les véhicules. Les deux hippies avaient tenté d'échapper à ce payement inutile, sans grand succès. Aussi il faut dire que c'étaient des amateurs, quelle idée de garer ses scooters devant les officiels ? Donc ce corrompu personnage s'avance vers nous en nous tendant un document à remplir, cependant nous lui rétorquons éhontément, que nous ne possédons pas de véhicules, puis nous prîmes nos petits sac (personne ne voyage juste avec un petit sac...) et partîmes en direction du Laos à pied. Une centaine de mètres plus loin, assurés que nous n'étions plus dans son champ de vision, nous retournons à toute pompes vers nos bécanes qui ayant compris la situation dans laquelle nous nous trouvions, démarrèrent au quart de tour. C'est ainsi, dans une grosse accélération, sans nous retourner, que nous évitâmes de payer 5$ par moto et passâmes pour la première fois de jour une frontière lors de cette aventure, la face au vent et le sourire aux lèvres.

Cambodge nous te quittons...
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Publié le 1er mars 2017

18/12/16 au 21/12/16

L'euphorie du passage en force de cette vénale frontière revêt les symptômes du port d’œillères, à ce moment nous ne prêtons plus attention aux différents signaux nous indiquant que nous nous rendons droit dans un attrape touristes, Don Det la traquenardeuse. Petit ruban de terre comptant parmi les quatre milles îles aux alentours, Don Det est le point de passage obligé de tous les backpackers et autres touristes en tout genre. À l'heure où trouver des lucioles se fait d'un simple regard, les multiples bars et guest houses d'allure paisible en journée se transforment en lieux propices aux festivités des plus déjantées. Les rangées de divans cerclant les grandes terrasses en bord de Mékong sont le théâtre de bien belles soirées où à force de se mélanger les groupes forment une masse battant dans un épais brouillard de fumé au rythme des spiritueux. Maintenant que les motos sont prisonnière de cette île, nous nous laissons happer par le tourbillon qui aspire sans concession tout les voyageurs prompts à se relâcher après avoir vécu des expériences nouvelles dans des contrées lointaines. Nous fêterons dignement l'anniversaire de Tac, Tic se fera voler son portable, nous aurons découvert des merveilles culinaires occidentales, nous rencontrons pleins de français, nous passerons notre temps à flâner dans les divans sans prendre la peine d'aller visiter les alentours, etcétéra. Autant dire que nous sommes loin de la découverte culturelle propre au pays. Heureusement, le 21, nous arrivons à nous arrachés du piège, notre motivation étant gonflée à la vue de ceux qui y restent bloqués faute de but précis. De plus notre dernier instant sur l'île est des plus désagréable, nous buttons face au refus catégorique du batelier, sachant qu'il détient le monopole, de vouloir baisser son prix exorbitant pour acheminer nos motos à terre, on aurait dû s'y attendre. Heureuses de nous retrouvées, Gazouilleuse et Phoenix nous mènent, à fier allure, loin des extravagances de ce petit point d'occident.

21/12/16

Arrivés le soir à Paksé, il nous faut mettre de l'ordre dans le fouillis causé par Don Det. N'ayant plus de moyens de communication fiable (notre PC étant semi-HS depuis le début de l'aventure), ne pouvant plus compter sur le résistant Trekker M1 (recommandable pour les voyageurs) volé, il nous faut réparer le téléphone portable de Tac. La chance étant de notre côté, nous trouvons assez rapidement un kiosque marchand de portable tenu par une femme et dont le mari, installé derrière elle, possède tout le matériel nécessaire pour exécuter des opérations chirurgicales électroniques. C'est ainsi, que les circuits à nu, le S30 de Tac se voit ré-insuffler par force une forte dose de charge. L'opération est un succès ! Youhou, grande victoire ! On peut passer à l'étape suivante, à savoir, trouver un garagiste qui pourrait consolider le rack branlant à l'arrière de la Gazouilleuse en soudant des renforts. On ne tarda pas à trouver la solution. Attirés par les successions de grésillements stridents caractéristiques au soudage, puis guidés par teintes bleus métallisés que prirent les tôles d'une grande halle, nous trouvâmes notre bonheur. Le technicien en service, manifestement entrain de produire des grilles d'évacuations d'eau pour les voiries à partir de longues tiges de fer à béton, tenait proche de lui le poste de soudage à électrodes enrobées tant convoité. Il compris notre requête et s'exécuta sous le regard consterné de Tac. Il réussit à faire deux jolis pâtés, grâce à notre formation, nous aurions su faire dix fois mieux. Nous le remercions tout de même puis partons en quête de nourriture avec en tête les prémices d'une douloureuse résolution : se séparer de nos montures. Paksé étant un hub à touristes, située sur l'unique autoroute du pays et proche du plateau des Bolovens dont les motards sont friands, elle constitue un environnement propice à la vente de deux Hondas Win. Disons que si quelqu'un nous avait approché pendant notre dîner avec la volonté d'acheter nos motos, nous aurions entamé les discussions. Pas d'acheteur potentiel, nous reprenons la route direction le réputé plateau. C'est au tour de Phoenix de faire des siennes, plusieurs à-coups signalèrent sont agonie. Tic craignit à cette instant que ce ne soit un pignon de la boîte de vitesse qui ait explosé l'ensemble, heureusement il ne s'agissait "que" de la roue dentée arrière qui avait lâchée, entrainant ainsi le déraillement de la chaîne. Nous sommes contraint à camper sur le lieu où gît tristement Phoenix, les garagistes étant fermés à cette heure-ci. Ce sera campement sur la dalle de béton entre les colonnes d'une maison encore en construction, les poutres à vif dessinant des cadres découpant le ciel étoilé en de multiple tableaux.

22/12/16

Après deux bonnes heures de déboulonnage, découpage, soudage, re-vissage, la roue dentée est remise en place, avec en guise de serrage de l'accouplement à la roue arrière, trois boulons sur les quatre initiaux. Ce gros contre-temps a mit un point d'orgue à notre impatience de visiter le village de Houayhe réputé pour ses artisans forgerons. Aux anges, nous assistons à la fabrication des traditionnelles machettes de la région. Nous sommes conquis par deux aspects de cette arme blanche, l'un concerne l'originalité de la forme de la lame qui au lieu de converger vers une fine pointe s'évase, comme une truelle à l'envers en somme. L'autre aspect intéressant est sa composition, elle sont faite d'un aciers ayant les meilleurs propriétés mécaniques pour une lame, l'acier des ressorts de camions (ressorts à lames(coïncidence ?)), un acier à la fois souple (endurant aux efforts alternés) et résistant (résilient). Séduits par leurs œuvres, nous décidons d'en acheter une. Tac demande alors à l'essayer, car nous, si nous voulons une machette, c'est bien pour l'utiliser ! Étant manifestement destinées à finir accrocher aux murs des touristes, les lames ne sont pas totalement terminées ; car ayant compris l'utilisation que nous en aurons, le forgeron prit la lame de la machette que nous avions choisi puis la plongeât à nouveau dans les braises incandescentes de son fourneau. Nous comprîmes alors qu'une trempe allait s'en suivre afin de créer une fine couche en surface riche en carbone durcissant ainsi la lame. Il trempa la lame puis remit en place son manche. Après un petit aiguisage, le sourire au lèvre, sûrement dû au fait que nous étions des clients compréhensifs à son travail, il commença à attaquer sévèrement les bambous supportant la toiture de son atelier pour nous prouver la redoutable efficacité de son produit. C'est à croire que c'est dans la quasi démolition de sa forge que naquit notre précieuse machette. Tic, lui acheta aussi un étrange couteau servant à tailler les manches de machettes. "Venez fougères, arbustes piquants, forêts de bambous, lianes en tout genre ! nous sommes prêts à en découdre !" Ainsi, bien armés, nous empruntons la voie du nord des Bolovens. Nous longeons alors les plantations de café et nous arrêtons à de jolies cascades qui font la renommée du site. Nous ne nous attardons pas trop non plus car nous avons pas mal de route à faire, l'objectif étant d'atteindre Phin au soir. Pour le moment tout roule bien, on a de l'essence, la route est goudronnée, le temps est avec nous et les paysages qui défilent sont magnifiques. En chemin, nous nous arrêtons dans un petit village de tisserands pour confirmer notre itinéraire. Une dizaine de kilomètres plus loin, la route goudronnée s'arrête nette, nous venons de sortir manifestement de la zone d'influence du tourisme des Bolovens. C'est à ce moment là que nous demandons à nouveau confirmation de notre itinéraire. Quelle fut notre surprise lorsqu'un agent de police nous montra un petit chemin en terre dont la courbure de la surface ferrait pâlir de jalousie les meilleurs montagnes russes, alors que nous nous attendions à une voie rapide (du moins c'est ce qui était indiqué sur Maps Me et Google Maps). Il insista aussi sur le fait qu'il faille faire le plein. Coup du sort, toutes les pompes du village sont à sec, nous nous contenterons du demi plein que nous avons. A peine avons nous eu le temps de faire une vingtaine de mètres, que les fortes secousses vinrent à bout des médiocres soudures du rack de la Gazouilleuse, entrainant dans sa chute le sac de Tac. Il nous faut faire demi tour et partons à la recherche d'un garage. Nous tombons sur un garage tenu par des jeunes. Fort sympathiques avec nous, ils firent du bon travail le tout gratuitement car l'un étant vietnamien et ayant reconnu nos plaques vietnamiennes, il se sentait concerné par la qualité des véhicules. Nous pûmes repartir, cependant la perpétuelle course de la petite aiguille allant de bon train, il ne nous restait plus que deux petites heures avant la couchée du jour. Donc après trois cent mètres de trot inconfortable, nous arrivons sur ladite voie et sommes agréablement surpris ; certes c'est de la terre, mais les quatre voies qui pourraient s'y loger seraient accueillies par une surface étonnamment plane. C'est le rêve, nous pouvons monter en régime et apprécier à grande vitesse le défilement des petits villages en bordure de route. Ce doit être le rétrécissement de la voie, qui comprimant notre petit nuage, a dû le détruire. Nous sommes vivement interpellés par des villageois habitants les maisons typiques laotienne sur pilotis derrière eux. Ils tenaient à nous mettre en garde de la rupture de la voie en amont. En effet, une trentaine de mètres plus loin, gisaient les restent de l'ancien pont. Il nous faut emprunter la déviation, qui aux nids de poules et aux profonds sillons, est, nous pouvons dire, la voie principale depuis bien longtemps. Au revoir bel état de surface ! Au début ça allait encore, notre route entrecoupait de nombreux petits villages dont une clameur naissait dans chacun d'eux à l'apparition de nos motos, ou de deux étrangers ou bien de la combinaison des deux. Mais vint un long moment où nous ne voyons plus de villages, plus d'âmes qui vive, plus trop de chemin, plus rien, il faisait nuit. Notre lente progression ne nous permettait pas réellement de dire combien de kilomètres nous avons parcourus et le portable de Tac nous ayant à nouveau lâché, nous ne savions plus du tout où nous en étions, sept, quatorze, vingt huit, quarante kilomètres nous séparaient peut être de Phin! Nous n'en savions rien. Une seule certitude, il fallait aller au Nord, donc à la boussole,nous suivîmes le tortueux chemin à la lumière de nos puissants projecteurs. Afin d'enfoncer le clou, les obstacles s'enchainent: terrains sablonneux, passages de ruisseaux en fond d'entonnoir, troncs d'arbres jonchés sur la route, semant à chaque fois un peu plus le doute quant à la certitude d'être sur la bonne route. Vint alors le lieu qui ébranla toute confiance en nous, une petite clairière aménagée en poste de frontière à l’orée d'un sous bois. La multitude d'écriteaux à fond rouge réussirent à rendre ce lieux, déjà lugubre, morbide. Nous posâmes nos motos proche de la cabane du camp et poursuivons à pied le chemin afin de voir où cela puisse nous mener. Une grande descente rocailleuse puis un profond ruisseau, "c'en est trop pour cette nuit, et puisqu'il y a un camp, autant en profiter !" Nous prîmes possession des lieux, qui au regard des champignons dans les fonds d'assiettes, avait dû être habité une dizaine de jours de çà. Un planning de rotation étant placardé sur la poutre principale, nous ne sommes pas sûr de voir débarquer des gens ou non. Après avoir grignoter les deux trois morceaux de bananes séchées en notre possession, nous nous installons à côté des matelas, mais remontons tout de même l'échelle de la cabane sur pilotis. Nous tentons de dormir, mais le sommeil est dur à trouver tant l'ambiance est sinistre. C'est alors que retentissent des détonations, les images des panneaux rouges clignotent dans nos têtes, et si nous étions à nouveau dans un camp de militaire ? Ou alors un camp de braconniers ? Et si nous devrions pas être là et que ces écriteaux sont là pour nous le signaler ? Toutes ces questions nous tourmentent alors que les détonations se rapprochent. Au loin, nous voyons le cône d'éclairage d'une lampe torche s'approcher. Nous décidons d'allumer des bougies et de les mettre sur la balustrade afin de signaler notre présence, ainsi point de surprise pouvant entrainer de brusques actions. Les détonations étant reparties en direction de la jungle avoisinante, nous pûmes dormir. C'est la première fois que nous nous endormons vraiment pas serein pour un sou et ne sachant pas de quoi sera fait le lendemain.

Long day 

23/12/16

Satisfaits d'avoir passé la nuit sans nouveaux encombres, nous nous levons de bonne heure prêts à tout pour en découdre avec ce village convoité Phin. La boussole et le repérage des alentours nous encourage à continuer sur la même route que la veille. Nous commençons donc la journée avec un franchissement plus que hardu. Les indications des quelques locaux croisés, confirmant notre direction, nous remontent autant le moral que la conscience d'une panne d'essence imminente le plombe. C'est dans un des villages les plus reculés du Laos, où nous dépenserons tout notre argent jusqu'à la dernière pièce afin de disposer de réservoirs les plus plein possible que la tension, liée à l'imminente panne en pleine jungle, se dissipe. Notre autonomie est grande mais ces chemins de terre et de sable semblent infini et ne mener nul part. Phin existe-t'elle vraiment? Les gens rencontrés se débarassent-ils de nous par un oui,oui vas y c'est par là mon gamin? Seul le grand dépaysement apaise hésitations et tourments, nous poussant à continuer. Plus tard, on nous prévient, grâce à un mime parfaitement exécuté de la pagaye, que pour rejoindre la ville mirage, il nous faudra traverser une rivière plus large que les autres. 5-6 km plus tard, nous sommes devant un fleuve au débit torrentiel agité de remous, il y a de quoi admirer les manœuvres des passeurs. N'ayant plus de sous laotien, nous ne pouvons qu'observer le marché de brousse qui se tient de notre côté de l'embarcadère. Nous comprenons donc la raison des détonations nocturnes au moment où deux chasseurs viennent négocier la revente à la pièce de leurs écureuils volant. Les trois maraichères ont maintenant un étale bien garnis. L'un des chasseur sachant parler anglais et connaissant la valeur du dollars, nous rend possible l'utilisation de d'un de nos billets de 10$ de secours pour passer sur le quai d'en face. Après avoir récupéré notre monnaie, nous nous élançons derrière lui direction Phin! Malheureusement, la qualité de la route a encore une fois raison du rack de Tac qui passera sur ses genoux. Le nom de "Fable du sablier" viendra du fait que cette route commence et termine par de larges voies de circulation se rétrécissant en son centre à l'image d'un sablier, et fable étant un hommage à celle du lièvre et de la tortue de Jean de la Fontaine, dont nous avons vécus l'expérience côté lièvre face aux lents tracteurs laotien. Quelques heures plus tard, les deux roues ayant enfin retrouvées le goudron, ayant trouvés un ATM, nous nous retrouvons enfin à la tant convoitée Phin, devant un repas, des pâtes froides au poissons et piments à l'intérêt culinaire plus que limité. Les motos remises en état, nous continuons à nous rapprocher le plus possible de la capitale. Seule la dégradation spectaculaire de nos deux roues nous pousse à dormir à la belle étoile sur un terre plat fraichement excavé ; l'une, perdant de son énergie vitale, le réservoir percé, l'autre, étant réduite à se contenter des deux premières vitesses, la pédale de vitesse étant déréglée.

Dénouement de la "Fable du sablier"

24/12/16

A nouveau, notre première occupation de la journée se concrétisera par le désassemblage de nos motos, pour la Gazouilleuse, l'opération est lourde. A moteur ouvert, le remplacement d'une roue dentée à mouvement synchrone permettra le retour au bon fonctionnement de la mécanique. Pour Phoenix, le démontage du réservoir, opération plus impressionnante que compliquée, permettra au garagiste d'appliquer un mastique afin de colmater la brèche. C'est donc à midi, que la magie de Noël opère, nos motos ressuscitent pour la n-ième fois. Leurs ailes alors gonflées de notre ferveur à atteindre la capitale, nous traversons aux prix de quelques frayeurs, rencontres religieuses, paysages époustouflants, la moitié du pays. Nous sommes accueillis par un déferlement de couleurs pastelles où point de fuite et point de convergence du dégradé orangé ne font plus qu'un. Loin de nos familles, loin de l'atmosphère essentielle à l'esprit de Noël, nous célèbrerons la naissance du divine enfant dans un lieu où nous rigolerons du spectacle que nous offriront les piètres déguisements de Père Noël portés par les serveuses laotiennes.

Dernier ride avec Gazouilleuse et Phoenix

25/12/16 à 27/12/16

Ces jours-ci seront consacrés à :

  • la vente de nos motos après une remise en état complète côté Phoenix, et côté Gazouilleuse, de nouvelles soudures pour le rac accompagnées d'un re-cablage électrique. Ces quelques réparations les porterons alors comme les meilleurs produits sur le marché de Vientiane nous permettant de leurs trouver rapidement preneur.
  • la réalisation de notre seconde interview et la surprenante rencontre d'Oeudipe, ancien chalonnais de l'année au dessus de nous, avec qui nous avons partagés de bon moment derrière le pian's du Foy's.
  • marcher dans la ville à la recherche de bons restaurants.

28/12/16

Départ de la capitale laotienne pour la capitale thaïlandaise. Nous prendrons le nouveau modèle de train de nuit, construction chinoise, afin d'arriver à Bangkok dans la matinée suivante. Le passage de frontière côté laotien, sera, tradition aux mœurs persistant, accompagnée de son lot de pots de vins.

Fin Laos
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29/12/16

Malheureusement pour nous, cette ligne porte bien son nom et le côté express de notre arrivée se fait au dépend de la lenteur à ouvrir nos lourdes paupières. Après un bon café en terrasse et avoir reçus quelques conseils avisés d'un homme d'affaire sur où se loger, il est temps pour nous de quitter le grand hall de la gare de Bangkok et de partir à la découverte de cette ville qui fait tant parler d'elle. C'est peut être la grisaille du ciel, ou bien les grosses touches noires au sommet des immeubles crées par les portraits de leur défunt roi bien-aimé auquel s'ajoute les couleurs sombre des habits de la population en deuil, mais nous ressentons alors une ambiance maussade se dégager de la ville. Nous laissons nos pas nous guider en direction du fleuve. Nous traversons manifestement des rues aux trottoirs animés par des marchés en pleine air vendant sans différenciation un bric à brac dont la quantité et la tarification au rabais semble être les qualités majeures ; les étales croulent sous la masse. C'est donc avec précaution que nous avançons, nos sac à dos effleurant les articles en plastique aux couleurs fluorescentes. Aux intersections nous contemplons avec nostalgie de belles et anciennes motos aux allures des plus similaires, quoique gonflées de plusieurs centaines de centimètres cubes, à celles que nous avons laissé derrière nous. Nous ne prenons pas le temps de nous appesantir et pendant le petit déjeuner nous décidons de nous rendre dans le quartier entourant Khaosan road dont les hôtels sont réputés pour pratiquer des prix plus qu'abordables. Nous nous rendons sur les rives du fleuve Chao Phraya qui traverse la ville et est remarquablement desservi en bateau-bus. Comme escompté, s'offre à nous une vue imprenable sur la ville. La ballade est rythmée par des arrêts chronométrés où l'on peut ressentir toute l'expérience des bateliers. Nous descendons au marché aux fleurs et quelques kilomètres plus loin, arrivés à destination nous nous séparons pour trouver en moins de 30min l'hôtel qui nous correspondra le mieux parmi tous ceux dont regorge le quartier. Après la recherche, nous déposons enfin nos sacs dans notre miteuse chambre où les grillages aux fenêtres, le papier peint décrépit, la rudesse des lits en fer, sur lesquels sont flanqués de fins matelas, dissimulée sous une mousseline aux imprimés d'une autre époque, ou encore le ventilateur à l'article de donner son dernier souffle tant il peine à nous fournir une brise légère nous font penser à une chambre d'hôpital. Cependant, nous nous sentons bien dans ce lieu atypique, d'ailleurs nous nous rendrons compte dans la soirée qu'une nuitée est moins onéreuse qu'un bon cocktail au rhum 12 ans d'âge dégusté dans un bar aux revendications cubaine: le social. Les rencontres que nous y faisons nous conseillent de nous rendre à l'Insanity, une grande boite de nuit qui porte bien son nom et où nous finirons la nuit. Sur le retour, les traquenards s'enchainent mais ne se ressemblent pas, le trajet semble interminable. Résultat, nous réussissons tout deux à rejoindre notre chambre, pas forcément en même temps, pas forcément les poches pleines... cette bonne soirée a eue raison de la carte de crédit de Tic.

L'accueil de Bangkok

30/12/16

Fort des mésaventures de la veille, nous nous réveillions tardivement et passons le reste de la journée à nous imprégner de l'ambiance de notre quartier. Nous mangeons donc des plats locaux de riz, dans une des nombreuses roulottes de rue, pour deux sous avant d'engloutir notre dessert composé d'énormes glaces. Enfin nous sirotons tranquillement quelques bières au son des guitares sans omettre de manger une petite confiserie pour touriste: un scorpion.

31/12/16

Le jour de la fin de l'an arrive et au levé, nous nous laissons embarquer par le premier TucTuc venu. Désireux de nous emmener dans les temples et surtout dans une ou deux boutiques à touristes, malheureusement pour lui, nous comprenons bien assez vite ses intentions, notamment grâce à notre expérience de New Delhi, nous apprécions donc la statue étincelante de 30m de Bouddha, puis mettons fin à la course. Revenus au point de départ, nous lui réglons la faible somme convenu sans discussions. Pour bien commencer l'aube de 2017, nous profitons de l'occasion pour prendre de la hauteur sur la contrastée Bangkok. En chemin pour le rooftop, Tac fait l'acquisition d'une nouvelle chemise nous permettant d'arriver dans le grand hôtel en tenues presque appropriées. L'agréable sensation de nos grosses chaussures de marches s’enfonçant dans les épais tapis du hall d'entrée, luxueusement décoré, ne nous donne cependant pas l'impression d'appartenir au cadre. Ce qui ne nous empêchera certainement pas de nous sentir très à notre aise une fois sur la terrasse, perchés au 52ième étage, un cocktail en main, la ville s'offrant à notre regard. Alors que nous posons le sujet du planning de la soirée sur la table, le bon vent, en plus d'inspirer notre débat se permet d'influencer nos rencontres. C'est dans une nonchalance distinguée, qu'une douce voix française provenant d'une jolie femme accoudée à la rambarde nous interrompt. Une chevelure dorée, dont la préciosité du matériau quelle évoque est aussi chère à nos yeux que rare depuis le début de notre périple, nous empêche de prime abord de voir une bonne bouille sublimée par un regard azur pétillant. Venue de la réunion pour les vacances, nous venons de rencontrer Fanny. Les feux d'artifices étant annulés pour respecter le deuil, ayant suffisamment admiré la vue et les prix ne nous retenant pas, nous quittons tous trois les lieux. Certains diront que dans un élan spirituel nous aurions pu nous diriger vers un concert de moines bouddhistes, mais heureusement notre système nerveux entérique prend les rennes et nous conduit jusqu'à un petit "french bistrot". Cette sage décision nous permet de renouer avec des saveurs dont le souvenir s'estompait de plus en plus depuis le début du voyage: Saint-Marcellin, escargots, viandes saignantes ou en sauce ainsi que le vin sont de la partie. Un plaisir n'arrivant jamais seul, nous faisons également plus amples connaissances avec Fanny. La nouvelle année est célébrée avant le dessert, les discussions, entrecoupées de rires, sont couronnées par le patron qui de bonne humeur paye sa poire. Malheureusement, notre nouvelle amie ayant un vol matinal, l'heure de la séparation arrive et nous nous retrouvons de nouveau livrés à nous même dans Bangkok. Soirée du nouvel an oblige, nous ne faisons pas les choses à moitié et passons par deux des rues les plus festives de la capitale: RCA et pour se rapprocher de chez nous Khaosan. Le soleil, allègrement levé pour un nouveau cycle plein de promesses, nous pouvons nous coucher sereinement.

De bons augures 

01/01/17

A notre habitude, après une bonne soirée le réveil est tardif. Cependant aujourd'hui il n'est pas question de trainer : nous sommes invités à prendre l'apéro chez un Archi avant d'aller dîner en bordure de rivière. Le temps commence alors à être compté pour plusieurs raisons : déjà un bon brin de toilette s'impose, ensuite ne voulant pas passer pour des crèves-la-faim, nous voulons manger avant le dîner et ne connaissant pas les équivalents temps/distance à Bangkok, nous voulons partir avec une confortable marge de manœuvre sur l'heure de rendez-vous. Excepté le "confortable" de notre marge, qui se fait grignoter à petit feu par la cuisson des pizzas, tout se passe bien et nous sommes fin prêt à embarquer sur les navettes pour filer à toute allure à l'autre bout de la ville. Du moins, c'était le plan idéal, mais nous embarquerons sur un omnibus fluvial qui s'arrêtant à chaque stop nous ferra perdre un temps précieux, et ce n'est malheureusement pas avec la belle ballade que nous offre ensuite notre chauffeur de taxi que nous le récupérerons. Donc, c'est avec un léger retard que nous toquons à la porte de notre hôte, Jacques, qui nous convia chaleureusement à rejoindre l'apéro sur la belle terrasse même si ce fut pour une courte durée. Déjà l'ambiance est à la fête, en période de fin d'année, la famille est au complet et le fils présent, lui aussi Gadz' de Châlons nous font très rapidement bon accueil en s'intéressant au début de notre voyage. Le tour de table est alors composé de Jacques, son épouse, leur fille ainée, leur fils, Stephane et sa compagne, Christina ainsi qu'un de ses amis d'enfance, Julien. Cette joyeuse équipe sera acheminée au restaurant dans un mini-van magistralement conduit par Jacques. Plusieurs couples, amis de la famille, se joignent au repas élevant à une douzaine le nombre de personnes attablées. Alors un somptueux défilé de plats thaïlandais digne d'un banquet royal peut commencer : noix de St Jacques dans une sauce thaï, poissons entiers, vapeur ou grillés, les deux sont sur la table, poulpes parfaitement assaisonnés, riz gluant, riz vert, riz en sauce, assortiments de desserts, ectetera... l’aperçu de la gastronomie thaïlandaise est complet. C'est tellement succulent que, malgré nos précautions, nous mangeons pour quatre à la grande joie de notre hôte. Il n'y a pas que nos estomacs qui sont nourris ce soir là, les discussions aussi vont bon train. Nous sommes très intéressés par l'expérience de vie de Jacques qui occupe un poste de premier plan chez Colas (grand groupe de BTP français) et a choisi de s'établir à Bangkok après avoir vécu dans de nombreux pays. Nous retiendrons de bonnes histoires sur ses débuts en Afrique de l'Est, son éloquence, sa grande maîtrise technique alors que depuis bien longtemps le management est son corps de métier. A la suite de ces doux instants, pour faciliter notre digestion, Stephane, Christina et Julien nous emmènent en ville descendre quelques "kamikazes". Nous allons ensuite passer une excellente soirée avec ces fins connaisseurs de Bangkok au risque d'être en difficulté le lendemain pour notre vol.

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Publié le 13 mai 2017

02/01/17

Nous arrivons à Hong-Kong à 10h. La courte nuit que nous avons passé oriente nos recherches internet à trouver un bon hôtel où nous pourrons nous reposer. L'appréciable ligne ferrée express, nous mène au cœur de la ville en nous laissant apercevoir les chantiers titanesques entrepris aux alentours afin de mettre aux portes d'Hong Kong les fastes trépidations de la ville casino de Macao.

03/01/17

Reposés, nous sommes prêts à en découdre avec les formalités d'obtention du visa chinois. À peine le formulaire rempli, un étranger manifestement pressé, nous donne son coupon d'attente. Nous économisons alors une bonne heure et demi à passer dans cette salle sur-climatisée. Un peu trop confiant, nous sommes ré-ajournés face à la liste de documents manquants à fournir avec le formulaire :

-réservation de la première nuit à l'hôtel en Chine ("booking" hôtel sans frais d'annulation de réservation),

-planning journalier détaillant les adresses de passage,

-assurance Chine ou monde rapatriement, le tout en anglais ("Chapka assurance" bon rapport qualité/prix, mettre le site en langue anglaise),

-photocopies du passeport,

-billets d'entré et de sortie en Chine.

Nous passons donc le reste de la journée à finaliser nos dossiers après avoir sillonné les alentours du "China Ressources Building".

Une ville très verticale 

04/01/17

Bien décidés à déposer notre demande rapidement, le délai d'obtention étant de 4 ouvrés (jour de dépose du dossier inclut), nous nous rendons de bonne heure aux ressources chinoises. Après quelques ajustements, nos passeports sont entre les mains des autorités chinoises ; nous avons donc 5 jours devant nous à Hong-Kong. Nous nous baladons dans les environs en direction des hauteurs avant de rejoindre Sham Shui Po, quartier authentique recommandé la veille à Tac par un local. Nous arrivons dans une rue dédiée au commerce. Ici, face à nous, l'électronique la moins chère au monde. Le soir, nous rencontrons Corto sur les quais. Tous trois, anciens chalonnais et Chefs Foy's, nous passons une très bonne soirée improvisée où la bière coule à flot.

L'immobilier le plus cher au monde reste contrasté 

05/01/17

Nous avons appris la veille que Chunk King Mansion, immeuble où nous résidons depuis notre arrivée, est un lieu emblématique de la mafia indienne, à tel point qu'il est le thème principal d'un film (Chunk King Express); nous le quittons donc pour partir à la découverte des environs reculés d'Hong-Kong, espaces préservés, permettant au locaux de se ressourcer en nature. Après 45 min de bus, alors que nous sommes entourés de petits monts dominant la mer, deux choix s'offrent à nous: marcher 1h30 de nuit pour rejoindre la plage ou rester dans le bus en espérant trouver refuge au terminus. Tac choisi la première option et Tic la deuxième.

TAC option : Après avoir passé quelques jours dans le labyrinthe des étroites rues hongkongaises cernées par les imposants bâtiments de bétons et d’acier j’ai une envie impérieuse de nature afin de profiter de liberté et de calme. Je descends donc du bus la conscience contentée par le programme à suivre. Je me retrouve au bord de la route, l’obscurité m’accueille et je me laisse immerger profitant d’un instant n’ayant non pas une fin dictée par l’heure mais par la transition personnelle qui me connecte à mon nouvel environnement, la marche commencera sans aucune contrainte autre que mon envie ne l’entreprendre. Pendant ce temps, mes yeux s’habituent lentement à discerner les ombres, la lune rayonne suffisamment, je n’utiliserais pas de lampe de poche. Je pars d’un pas décidé, le chemin s’avère bétonné, dommage, mais cela me permet de maintenir un bon rythme et de me concentrer sur la végétation dense qui m’entoure. Dans ce cadre, mes pensées vont aussi bon train que mon allure. De tant à autre, mon chemin longe la mer laissant apparaitre des lointaines lumières. Arrivé sur la plage je profite d’un des rares instants de solitude de se voyage. Je laisse donc mon esprit vagabonder, le regard perdu dans les étoiles, mes idées se succèdent au rythme du va et vient perpétuel des vagues. Ragaillardi, je me lance dans les préparatifs d’un futur moment de détente totale. La tente montée, je prépare un cercle de pierres puis lumière et machette en main je m’enfonce dans la forêt afin de constituer proche de la tente un imposant tas de bois. Ces taches accomplies, je peux revenir à mes réflexions dans une ambiance des plus relaxante.


La tranquillité

TIC option : très heureux d'être dans mon bus, je ne le sais pas encore mais la soirée ne fait que commencer. Le terminus de la ligne 94 atteint, comme il fallait s'y attendre, je ne trouve aucun établissement hôtelier qui aurait été le lieu parfait pour les tâches informatiques que J'avais, si ce n'est devions, à accomplir (blog, interview, mails). Malheureusement, je ne me déciderai jamais à aborder l'équipe de marins sauveteurs sortant du Yatch club ; embarquant sur leur navire, ce sera le dernier bateau que je verrais quitter le ponton ce soir là. Mélancoliquement, mon regard est absorbé par le phare arrière du navire s'éloignant jusqu'à se confondre parmi les lumières des îles me faisant face. À présent, ma curiosité attisée par cette prise de conscience (villes en face), je mets plus d'attention dans le regard afin d'analyser ces éclats. Il me semble bien y voir les lumières d'un haut immeuble et je me mets alors à imaginer une vie de faste et de luxure sur cette Île de pêcheurs nommée Tap Mun. Ayant senti l'envie de traverser cette étendue grandir en moi, une hongkongaise, qui jusqu'alors cuisinait sur son banc, m'aborda en m'offrant la possibilité d'atteindre ce mirage pour la modique somme de 100$HK. Cette offre s'abat alors comme un choix cornélien, 20h approchent, le bus 94 devrait bientôt être de retour pouvant me reconduire dans la dernière grande ville traversée et où je pourrais trouver un hôtel peu cher, ou alors, accepter l'offre et dépenser pour le seul trajet mon budget de la soirée me livrant alors à l'inconnu alors que je n'ai pas la tente et qu'il y a des giboulées. Trouvant que cette dernière option sonne mieux, les portes se fermant devant moi, je renonce à monter dans le bus et retourne voir la femme. Elle m'annonce sans procession, soulignant presque l'évidence de la chose, que puisque "les 20h sont passées, le tarif est doublé !". Sans l'ombre d'une hésitation, je renonce aussi à rejoindre cette idylle. Ayant une heure à perdre, je me penche sur les paramètres de ma mini caméra et m'amuse à tester les différents temps d'exposition, expérience soldée par un échec à restituer les teintes métallisées prisent par le lagon au clair de lune. Cela me permettra aussi d'assister à l'impudente pêche successive de deux poissons par un gars piquant la place des autres, notamment d'un couple de retraités. Arrivé à Saï Kung, après avoir procédé au minutieux tour de la ville, je comprends assez vite que cette ville est destinée à l'évasion temporaire des riches locaux et que ceux-ci préfèrent y déguster de somptueux fruits de mer et poissons face à une baies comptant une dizaine de petites îles, plutôt que d'y dormir. Avec fatalité je cède à la tentation d'un bon dessert en guise de repas et trouve un bar avec Wi-Fi où je pourrais sortir le PC. Peu avant la fermeture, la gérante s’enquiert de ma situation ce souciant de ma nuitée et m'informe qu'une des clientes, arrivée il y a peu, a la possibilité de m'héberger. J'accepte avec joie !

Heureusement ce n'est pas ce genre de poissons que le gars a pêché

06/01/17

Tac option : Après un peu de lecture et un bol de noodle, arrive l’heure de se donner les moyens de vivre en autonomie, je pars donc à la recherche d’une rivière propice à la pose de pièges à poissons. Torse nu, la machette à la ceinture, la scie dans le sac, la ballade sur le front de mer est magnifique. Je trouve bien quelques endroits adaptés mais la présence de poissons étant plus que douteuse, j’abandonne le plan initial pour remonter ce beau court d’eau. Je découvre alors de profondes piscines naturelles dont la fraicheur est plus que tentante sous un soleil de plomb. J’y fais connaissance avec quelques étudiants d´Hong Kong habitués des lieux et passe un moment rafraichissant principalement occupé par les sauts des rochers avoisinants. Le lieu me semble si agréable que je proposerais à Tic d’y retourner le lendemain. En rentrant, afin de ne pas revenir les mains vides, je découpe 8 longs bambous que je transporte grâce à de la liane qui permettront de construire un patio devant la tente.

Des environs sympathiques 

Tic option : Devant aller à sa séance de yoga, mon hôtesse m'active un peu car elle tient à me faire goûter un aperçu de la nourriture chinoise. Elle m'invite, sans que je puisse rien y faire, dans un des ces grands restaurants en front de mer. On se régale ! Puis vient le moment de se quitter, il me faut aller sur cette plage même si je suis convié à rester plus longtemps chez elle. Ayant toujours en tête de m'approcher le plus possible de la plage par voie maritime, je retourne au terminus. Cette fois c'est super, un groupe de quatre personnes (2 de Hong-Kong et deux de leurs amis coréens) me proposent de partager les frais de transport. Nous sommes en route pour le quai Cha Tau. Entourés de petites montagnes dont la plus grande culmine à plus de 300m, la croisière est sublime. Je pars en tête vers Ham Tim, le groupe n'étant pas encore certains d'où ils veulent aller. Finalement, puisque je suis bien chargé, ils me rattraperont et marcheront avec moi (me forçant un peu à accélérer le pas...). D'ailleurs, petite particularité de la ruralité hongkongaise, les chemins sont entièrement bétonnés. Arrivés, nous siroterons des sodas en apprenant plus sur les différentes cultures notamment cinématographique (à noter : "In the mood for love" de Wong Kar-wai, "Propaganda" de Slavko Martinov : documentaire sur la propagande états-unienne vu d'un regard nord coréen (très intéressant)). Puis nous profiterons du soleil tranquillement allongés sur la plage. Eux devant partir, j'attendrais tranquillement le retour du scout les doigts de pied en éventail.

Bateau - micro rando - plage 

Retrouvailles. Après le dîner, les braises du feu de camp nous inspirent.

"Shutter" notre ami du soir

07/01/17

Ce jour-ci nous pratiquons du canyoning inversé. Le concept est simple il faut remonter une rivière, où vous pourrez profiter de moments d'escalade, de sauts entre les rochers, de passages étroits sur des berges pentues, en commençant bien sûr par le meilleur : baignade et chute libre de 8 mètres, et finissant par le plus dur: l'ascension du barrage ; le tout chargé comme des mules sinon ce n'est pas drôle. Après ces réjouissances, transpirants et à court d'eau, nous réussissons à arriver avec la confortable avance de 10 minutes sur le départ du dernier bus. Nous pouvons donc rejoindre notre prochaine étapes: Tap Mun dite Grass Island, petite île de pêcheur. Après un tour de la partie habitée où nous visiterons un temple dédié aux dieux protecteurs des marins, nous mangeons de délicieuses noodles sur les berges et négocions avec l'habitant pour dormir sur son radeau à la belle étoile.

Notre matelas du soir !  

08/01/17

Après une nuit agitée, nous rejoignons le continent. Petit passage par Tsim Cha Tsui oú nous ferrons des emplettes électroniques. L'offre étant tellement vaste et la concurrence rude, nous y passerons pas mal de temps ce qui nous ferra courrir pour assister á la fameuse "Symphonie of Lights".

 Un dimanche

09/01/17

Recupération des passeports, envoie d'un coli, puis direction Shenzhen. Enfin nous allons pouvoir aller en Chine !

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        ~~~~~~   Pré-requis informatiques avant de rentrer en Chine  ~~~~~~

Internet : Google étant bloqué, il faudra télécharger un moteur de recherche autre que Chrome, notamment très important pour les Smartphones (SP) Androïd (suggérés : Opéra, Bing, Tor).

Connexion Gmail : que ce soit sur ordinateur ou Smartphone, il faudra télécharger un VPN (de préférence en comprenant à quoi ça sert) pour accéder aux services Google (suggérés : [Ordinateur] ExpressVPN ; [SP] PrivateVPN). Du fait du fonctionnement de celui-ci, la protection dudit compte Google a de forte chance d’être activée : s’assurer avant d’entrer en Chine d’être en mesure de récupérer, d'authentifier son compte (numéro de téléphone lié au compte accessible (téléphone double SIM utile dans ce cas), adresse mail de secours accessible (ex : hotmail)).

Se mouvoir : Maps n’étant plus disponible, prévoir une application SP hors-ligne permettant de télécharger les cartes détaillées d’un pays (suggérées : Maps Me, Boobuz, Maps Download).

Se loger : les applications traditionnelles fonctionnent, cependant la localisation des hôtels fonctionnant la plupart du temps avec Maps, il faudra jongler entre l'app. hors-ligne et l'app. de recherche d'hôtels (suggérées : hôtelook, booking).

Tenter de lire et de s’exprimer : l’application SP « Pleco » ferra très bien l’affaire. Un symbole que vous ne comprenez pas !? Tentez de le dessiner et vous aurez, peut être, la signification de ce mot en anglais. Fonctionne comme un dictionnaire Anglais-Chinois/Chinois-Anglais.

Communiquer : Google Translate : attention aux consommations de données roamming, mais peut traduire instantanément une phrase dictée dans la langue désirée.

Se sociabiliser : Weechat, on fait tout avec cette application.

Voyager : regarder le site internet Ctrip, mais pour les trains, aller au guichet reste la meilleure solution.

                                              ~~~~~~  Fin aparté  ~~~~~~

09/01/17

Bien évidemment, partis la fleur au fusil, nous n’avions aucun de ces pré-requis en tête. La première heure passée á Shenzhen fut alors bien compliquée. Déçus par notre commande hasardeuse effectuée dans un petit restaurant de quartier, six micros brochettes alors que tous les autres clients ont des monticules de riz garnis de viande et de fruits de mer ; nous craquons, et retournons au stand China Mobile du poste frontalier afin d’y acheter notre SIM nous permettant d’avoir internet. A la recherche d’un autre restaurant, nous nous dirigerons arbitrairement vers la station de métro « Window of the world », où nous serons accueillis par une pyramide du Louvres et une réplique de la Tour Eiffel, tous deux appartenant á un parc d'attraction. L’émotion de revoir un peu de France sera ternie par notre repas, disons peu émouvant. Puis notre suite digne d’un grand hôtel nous attendant au Green Oasis, nous sortons donc à « ¡ Lingzhi ! », ayant bien pris en main le fonctionnement du métro chinois.

"Window of the world" 

10/01/17

Nous nous réveillons de bonne heure car ce jour-ci nous avons rendez-vous avec un Archi. Malgré le fait que Drav’n (96Cl197) nous ait envoyé l’adresse d’où se retrouver en chinois, notre boda-boda dont le scooter électrique est dépassé par la charge, ne parviendra pas à nous mener à bon port. Comment voulez-vous que nous puissions arriver à l’heure au lieu de rdv, même si un chinois n’y arrive pas ? C’est confus que nous appellerons Drav’n à la rescousse, qui viendra alors nous chercher à 3km d’où on aurait dû se retrouver. Accompagné de son bras droit, l’ami Jorrick, nous irons déjeuner dans un bon restaurant chinois. Autour de spécialité, nous apprendrons à nous connaître et cherchons à en apprendre plus sur la fonction de chef de la MRO pour Airbus Hélicoptères en Chine. Pas le temps de faire une sieste, nous nous dirigeons vers l’héliport de Shenzhen, leur lieu de travail. Après un bref passage dans les locaux administratifs d’Airbus, Drav’n nous guide vers les hangars où s’effectuent les maintenances majeures (désassemblage manuel complet des parties mécaniques et de l’électronique embarqué) et les mineures (maintenance préventive programmée). La particularité de ce site est qu’il appartient à une joint-venture entre CGAMEC et Airbus, CGAMEC étant une entreprise créer par une société offshore (COHC) possédant un parc d’hélicoptères conséquent. Cette association est profitable aux deux parties, CGAMEC ayant accès au savoir-faire et Airbus au marché chinois. La visite fut passionnante : elle débuta sobrement par un hélico. immobilisé pour une maintenance majeure, puis nous sommes allés dans les locaux les plus récents où sont, grâce aux travaux de Drav’n, effectués de plus en plus d’opérations de maintenance de niveau élevé (montée en compétence des équipes, acquisition onéreuse de nouveaux outillages, etcetera). Nous sommes vraiment reconnaissants envers cet Archi piston de nous avoir accordé de son temps et immergés dans le monde de la maintenance aéronautique combinée aux enjeux chinois. Ayant une réunion, nous ne le dérangerons pas plus longtemps, hormis le rdv que nous avons pris pour le lendemain. En quittant les locaux, Jorrick nous invite à se retrouver le soir même à « Baishizhou ». Retour à l’hôtel compliqué, sieste stratégique méritée, puis départ pour le quartier convenu. L’ami Jorrick nous fera alors découvrir les étroites ruelles d’un ancien quartier où les échoppes traditionnelles côtoient les salles de jeux d’argent et de Mah Jong. Nous passerons la soirée dans un petit bar perdu sur une place de ce labyrinthe, à boire des bières belges, douce saveur de nostalgie, à perdre sur des jeux de dés locaux, à en oublier les heures défilées.

Le labyrinthe  de ruelles

11/01/17

Nous aurons le privilège d’interviewer Drav’n dans l’habitacle d’un puissant H215 à l’arrêt. Seule l’arrivée des techniciens pour préparer l’appareil au décollage réussie à marquer la fin de cette riche interview (peut être sera t-elle un jour diffusée sur AM TV ). Nous fîmes une ultime photo de groupe avant de nous dire au revoir. Pour le retour, nous nous confrontâmes sans grand succès au casse tête qu’infligent les lignes de bus. Le soir, sur un désaccord concernant le lieu de sortie, nous nous séparâmes.

L'interview 

12/01/17

Aujourd’hui, l’objectif de la journée est de nous rendre à Guangzhou (Canton). Après avoir hésité à faire du stop, vu l’heure tardive à laquelle nous nous y prenons, il devient plus raisonnable de prendre le train. Nous avons de la chance, il n’y a pas trop de monde aux guichets. Surprenamment , nous n’avons aucun problème à réserver les billets du train haute vitesse, navette fréquente entre les deux villes. Nous embarquons alors dans le CHR, dont les rames rutilantes sont à l’image d’un intérieur agréablement aseptisé. Il est intéressant de noter que les concepteurs chinois ont pensé au bien être des passagers en imaginant des banquettes rotatives, ainsi plus de soucis, tout le monde est orienté dans le sens de la marche. Nous sommes accueillis par les majestueuses voûtes bétonnés de Guangzhou South. Nous prenons le métro et à nouveau nous laisserons le pseudo-hasard décider de l’arrêt. Nous sortons au premier croisement de lignes de métro que nous rencontrerons : « Changgang ». Après s’être enfoncés dans les étroites ruelles d’un quartier aux maisons basses, après avoir longé un canal, après avoir découvert le concept de bar-cinéma, après s’être fait servir le dessert avant le plat principal, nous nous refusons pas une bonne bouteille de Bordeaux. Ce moment a commencé à devenir gênant au moment où le chat est montée en furie la pâte prise dans un piège à loup, miaulant tout se qu’il pouvait … Ce n’est pas faute d’avoir essayé de la libérer, mais la pauvre bête apeurée n’a cessé de s’isoler dans des recoins inatteignables. Nous passerons l’autre moitié de la nuit à chercher le meilleur hôtel rapport qualité/prix.

Gauffre avant le burger, quelle idée ?! 

13/01/17

Aujourd'hui aussi nous avons qu'un seul objectif qu'est de récupérer la carte bancaire de Tic au Consulat général de Guangzhou. Malheureusement, il sera trop tard pour cette fois, les locaux sont déjà fermés à notre arrivée. Ce n'est que partie remise. Du coup, visite sous la pluie de Canton.

La ballade 

14/01/17

Au petit matin, nous savions qu’une journée intense nous attendait ! Le président du groupe territorial de Canton, que nous avions contacté, aussi connu sous la fameuse bucque de « Ken, le survivant », nous invite à nous retrouver à un bon restaurant du Onelink Plaza. Ken, cantonnais d’origine, est alors ravi de nous faire goûter les spécialités de sa ville natale. Directeur d'usine d'un grand cuisiniste français, il joue un rôle majeur dans le bon déroulement des projets en veillant à négocier, auprès des décideurs français et chinois, les clauses satisfaisant les deux partis les plus pérennes pour le projet. C'est comme "faire en sorte de mettre papa et maman d'accord sur la bonne éducation du bébé". La compréhension de sa mission fut une grande prise de conscience pour nous tant du point de vue culturel que du marché chinois lié au secteur. Nous aurions pu rester des heures à discuter, mais le grondement d'une usine à plein régime l'appelant, nous devons quitter ce souriant et dynamique personnage. Deux trois stations de métro plus tard, nous nous retrouvons à l'étage de l'international building réservé au service consulaire français. La fameuse carte en poche, nous faisons un petit tour de l'étage, et sommes notamment attirés par le département "Technologie et Innovation". Curieux de savoir en quoi peut bien consister la mission de ce département, nous franchissons le pas de la porte. Une charmante jeune dame nous accueille et nous demande de patienter le temps qu'une personne plus apte à répondre à nos questions nous reçoive. Un jeune physicien en contrat VIA sera notre interlocuteur. Second du département, il nous fait asseoir dans une salle de réunion, donnant un air très formel à cette entrevue. Il commence par se présenter puis nous explique les travaux de ce département qui consistent majoritairement en la promotion de la recherche française, l'accompagnement et aide à l'installation de chercheurs français en Chine, cartographie des centres de recherches chinois et le développement de partenariats universitaires et avec de grandes écoles. Ensuite nous lui relatons notre périple sans omettre la partie liée à la rencontre des anciens de notre école. Nous nous faisons alors ambassadeurs des Arts & Métiers en mettant en avant l'excellence de la formation prodiguée par un corps enseignant (majoritairement) chercheur ayant à disposition des infrastructures et outils de recherches de pointe dans les domaines des matériaux, des nouveaux procédés de fabrication, de la technologie, de la créativité, etcetera... Avant de partir, la jeune dame qui nous avait accueilli, travaillant dans le département juxtaposé, celui de la culture, nous donne une ribambelle de brochures sur les activités de Guangzhou. Ayant passé plus de temps que prévu au consulat général, c'est en retard que nous poursuivons le programme : retourner à l'hôtel récupérer les affaires, partir à la rencontre d'un second Archi bucqué Winny. Travaillant dans le développement de produit pour le groupe Auchan, avec deux de ses collègues, nous échangerons beaucoup sur leur relations avec les travailleurs chinois. Autour de verres, dans la rue branchée de Guangzhou, la soirée passe à une vitesse folle. Nous retrouverons notre interlocuteur du consulat, accompagné de son homologue du "consulat" (pour ne pas froisser la Chine) d'Hong-Kong. Les échanges sont nourris. Logés dans un superbe hôtel, nous sortirons en boîte de nuit ce soir là.

Canton de nuit pixelisé

15/01/17

Réveillés par la tonalité du téléphone de chambre, fatalement, nous savions qu'une voix insistante nous sortirait du lit. Baguette au fromage en guise de petit déjeuner, puis nous laissons cette parenthèse de luxe derrière nous. Direction le Décathlon afin d'y acheter du matériel de pêche pour Tac (qui depuis la Côte d'Ivoire, ne cesse d'y penser). On y trouvera notre bonheur à prix bon marché (Tic s'étant fait embarquer dans l'histoire). N'ayant pas vraiment de plan pour le reste de la journée, nous suivrons les recommandations de Winny et après avoir vu de plus près la Canton Tower, nous prendrons une navette fluviale sur la Zhujiang River pour rejoindre un petit marché de produit de mer local. De délicieux Sashimis de saumon à nos côtés, sur une passerelle proche du port, au dessus d'un canal pollué où des pêcheurs aguerris attrapent des tortues de vase à l'aide de leur engin de torture : combinaison d'hameçons rappelant la forme du lustre, nous nous préparons à tester nos cannes. Tac ayant opté pour la sophistication qu'est la pêche au leurre mis en mouvement par la traction du moulinet, mettra plus de temps à se préparer que Tic, qui, lui étant déjà prêt, un petit poisson vivant au bout de la ligne en guise d’appât (trouvé sur le marché), trouvera le moyen de redonner la liberté à cette bestiole empalé dès le premier lancer, faute d'avoir bien accroché la ligne. Tac s'y mit à son tour, mais une vingtaine de lancés plus tard, sera tout autant bredouille. Conclusion, il n'y avait pas de poisson digne de ce nom dans ce canal. Les premières étoiles apparaissant dans le ciel, Winny n'ayant pas été disponible pour être interviewé, nous décrétons que nous avons assez bien visité Canton et qu'il est temps de passer à une autre ville. Direction la gare la plus proche de nous, celle du Nord. Nous pensions alors nous diriger vers la capitale du Hubei nommée Wuhan. L'achat des billets se firent dans la plus grande galère, le nombre de guichets de cette gare étant élevé, chaque guichet étant réservé à une zone géographique que nous ne pouvions déchiffrer, la meilleure solution fut de répéter ''Wu-Han'' à tue-tête afin qu'on nous indique le guichet sursaturé. Il nous faudra attendre jusqu'à 2h du matin le départ du train, départ pour plus de 12h de voyage sans place assise. Donc nous attendons dans un Mac Do surpeuplé, où les familles n'achètent qu'un café afin de justifier leur monopolisation de la place. Voulant nous assurer que notre train partira bien de cette gare, nous demandons à nos voisines de le confirmer en leur montrant nos billets. La question prend des proportions phénoménales, la moitié du Mac Do se penche sur la question pour nous dire à la fin qu'en effet c'est bien cette gare. Au cours de ce débat, nous avons pu discuter avec notre voisine qui petit à petit a réussi à nous convaincre de venir dans sa ville natale qu'elle souhaite nous faire visiter. C'est alors décidé, nous irons changer nos billets pour partir à Changsha, plus au sud, à seulement 8h de train. Faute de place, nous prendrons le train suivant le sien. Il est deux heures du matin, nous sommes prêts à faire face à la suite qui s'annonce rude (Winny nous y ayant préparé), les petits strapontins, négociés une misère, en main, nous pénétrons dans l'antichambre de la gare, toujours sur le parvis de celle-ci, où les passagers d'un même train doivent se regrouper avant de rentrer dans la gare. Deux heures moins de quart, enfin il y a du mouvement. Les gens commencent à pousser. Une colonne de soldats armés de longues matraques débarque par l'arrière et ouvre un passage, comme Moïse l'aurait fait avec la mer Rouge, et s'enfonce. Se répartissant en ligne infranchissable, ils feront avancer bloc par bloc la foule impatiente. Nous nous attendions à quelque chose dans le genre, mais pas à ce qui allait suivre : toute cette mascarade... juste pour arriver à une nouvelle salle d'attente. N'ayant pas de place assisse, nous savons l'importance d'être les premiers à entrer dans le train afin d'obtenir le meilleur endroit pour se poser : "le passage inter-wagons". Dans l'optique d'obtenir cette place de choix, nous patienterons proches des portes de l'accès au train. Opportunités obligent, des agents de la compagnie ferroviaire vendent des laissez-passer permettant d'accéder avant les autres au train. Trois heures sonnent, les grilles s'ouvrent, c'est la lutte ! Des mères essayent de protéger leur enfants, des valises ou paquets écrasent les visages, les vieux, les jeunes, hommes comme femmes se ruent dans le passage étroit, les soldats tentent de faire régner l'ordre avec le même succès que la pêche de l'après-midi, c'est une vraie lutte acharnée où son prochain est l'ennemi qui s'emparera de la bouchée de confort disponible. Nous là dedans, nous y trouvons notre compte, ayant été dans les premiers, ayant joué des épaules et surtout d'adresse, nous avons obtenu la place tant convoitée : nous sommes confortablement installés, dans un petit carré de l'inter-wagon, derrière une porte rabattue, empêchant d'autres personnes de réduire notre espace si bien conquit.

Important : A partir de cette étape, nous manquerons cruellement de photos (de toute façon il paraîtrait que ce ne soit pas le plus intéressant), notre matériel électronique ayant disparu, le peu que nous aurons provient du téléphone donc qualité réduite ...

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16/01/17

Ce jour, nous avons rendez-vous avec Peng LM qui tient à nous faire visiter sa ville d'enfance. Comme nous l'avons rencontré, nous la retrouvons proche de la gare. Nous partons directement en métro vers une rue commerçante traditionnelle de Changsha. Elle est alors ravie de nous faire goûter toutes les spécialités locales, entre les brochettes de tofu pourri, les galettes piquantes, les beignets fris, etc... Nous avons eu un bon éventail. Nous passons aussi par les cases magasins de chinoiseries en tout genre. Ensuite nous sommes allés saluer les dieux de la cité, notamment le dieu de la santé à qui nous avons demandé bénédiction pour une année. Quelques stations plus loin, nous foulons des pieds Orange Island, où Mao dans sa jeunesse a réalisé certains de ses exploits. Sur cette île transformée en parc, nous avons alors une vue panoramique sur les hauts buildings des rives. La brise glacée ne nous empêche pas d'en faire le tour et de voir un temple ainsi que le grand buste de "Mao Yé Yé" (surnom affectueux de Mao Zedong signifiant à peu près : grand-père Mao) le représentant triomphant le regard au loin. Peng nous explique aussi, qu'à Changsha se trouve une des plus grande fabrique de feux d'artifice et que si nous restons jusqu'à samedi, nous aurions la chance, comme tous les autres samedis, d'assister à un superbe spectacle pyrotechnique issu de la nécessité de l'entreprise à tester ses produits directement sortis du département de recherche & développement. Après cette longue marche, un thé bien servi nous réchauffe les organes. Après l'avoir grandement remerciée, nous nous séparons non sans lui avoir appris la traditionnelle bise d'au revoir.

 Une guide en or

17/01/17

Nous avons cherché des habits adaptés au froid qui nous attend, dans un marché où chaque commerçant use habillement des prix affichés et de sa voix pour se démarquer de son voisin qui propose les mêmes articles. De chaudes paires de chaussettes dans nos paniers, nous embarquons dans un train pour Zhangjiaje ; que Wenze, une amie de promotion, nous a recommandé de visiter. Grâce à la présence de Fengleng, un jeune étudiant chinois qui parlait anglais, les cinq heures de voyage sont passées, quand bien même nous étions debout, à toute allure. De plus Jhô, un dynamique (encore bien vigoureux après 24h de voyage en train) grand père chinois, s'étant rendu compte que nous allions dans sa ville, s'est joint à la conversation grâce aux traductions de Fengleng. C'est d'une naturelle bonté que Jhô nous a invité à dormir chez lui cette soirée là. Le fils attendant son père et ses hôtes à la sortie de la gare, nous primes tout quatre un taxi en direction de l'appartement du fils. Après un bon repas de pâtes cuisinées par le fils, la femme et les enfants ayant déjà rejoints la maison de famille où sera célébré le nouvel an, nous dormons dans le lit des enfants.

Gare de Changsha, ville natale du père de la révolution communiste chinoise

18/01/17

Après un réveil matinal comme seul savent faire les personnes âgées, sec, dynamique, sans gêne et finalement plein de sens, nous nous réveillons une heure avant notre heure planifiée, soit 7h30. Nous prenons un petit déjeuner dans un petit restaurant de rue en bas des tours puis faisons des courses pour notre randonnée. Une carte de notre destination achetée, nous embarquons rapidement dans un bus en direction des spécifiques montagnes. Nos hôtes nous quittent en chemin étant arrivés à leur maison de campagne où ils fêteront en famille la nouvelle année chinoise. Nous sommes alors confiés aux mains de deux chinoises se rendant au même endroit que nous. Alors commence la découverte de ces magnifiques montagnes classés au patrimoine mondial de l'UNESCO. Nous sommes impressionnés par l'excellente accessibilité des différents points de vue des voies les plus empruntées par les touristes. Quelques échelles, ponts suspendus, passages étroits à flan de falaise plus loin et nous accédons à de somptueux panoramas. Passant ainsi l'après midi, nous les enchaînons. Finalement à quelques dizaines de minutes avant la tombée de la nuit nous tombons sur une ancienne maison abandonnée au carrefour des chemins menant soit vers une ville hors du massif, soit vers le cœur du massif. Nous choisissons d'y lever le camp et d'y faire un feu pour nous réchauffer.

19/01/17

Nous nous levons bien avant les premiers rayons, le froid régnant dans la chambre étant l'une des motivations, l'autre étant notre désir de capturer le lever de soleil au pied des "Five beauties welcoming the Generalissimo". Malheureusement, le climat n'étant pas avec nous il n'y eu aucun lever de quoique ce soit hormis celle d'un crachin brumeux. Nous sommes tout de même réconfortés par les paysages bucoliques qu'offrent le ruisseau en fond de vallée. Nous poursuivons par l'inévitable remontée de ces montagnes à pic, pour à nouveau apprécier les différents panoramas du sud du massif cette fois-ci. Nous sommes très contents de voir qu'en altitude ce fichu crachin devient une agréable mousseline blanche recouvrant les feuilles des jungles vierges florissant aux sommets des pics. Notre parcours nous mène au touristique pont naturel ancestral. Un KFC et bus plus tard, nous sommes dans la partie nord est du massif. Le temps n'étant vraiment pas propice à la contemplation, nous décidons de redescendre tranquillement à pied vers la station où nous prendrons le bus pour rentrer à Zhangjiaje. L'idéal aurait été d'obtenir un billet pour Beijing dès ce soir là, mais bon le seul train y allant étant déjà parti, nous dormirons dans un hôtel où nous refuserons de nous plier à leur politique d'extorsion d'argent consistant en faire payer le chauffage.

Deuxième jours de visite des monts ayant inspirés James Cameron pour Avatar 

20/01/17

Un sac plastique rempli de pop corn par personne acheté, et nous sommes fin prêt à prendre le train pour Pékin. Départ pour plus de 24h de voyage avec cette fois-ci le double avantage de partir de jour pour voir les paysages et d'avoir obtenu des places assises pour les apprécier confortablement.

Fin d'un voyage dans une Chine rurale et bien loin des préoccupations géopolitiques  
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21/01/17

Arrivés à Beijing, nous nous dirigeons illico vers le supposé emplacement du marché des fourrures, notre profond désir de nous équiper correctement pour les prochaines étapes qui s'annoncent sous le zéro Celsius nous y forçant. Déçus de ne rien trouver là bas, nous nous posons dans un joli salon de thé et y dégustons cette boisson pour la première fois de manière traditionnelle. Nous en profitons pour organiser notre séjour. C'est alors que tout naturellement, Frankie (82Ch214), un petit de Châlon's nous accueille chez lui. A peine le temps de se doucher que nous sommes déjà en route pour une boîte de nuit avec un groupe de nouveaux arrivant français. Avec la gratuité de l'entrée et des consommations, la soirée s'annonce bien, mais la cerise sur le gâteau reste la présence ce soir là de notre petit Chef Foys Jeffrey que nous pensions être à Shanghai !

Une journée d'enfer ! 

22/01/17

Lendemain de grosse soirée, improductivité assurée. Nous emergeons à 17h, car la faim seule réussie à nous tirer du lit. Nous allons à la cantine du campus, nous permettant d'ailleurs de le visiter un peu.

23/01/17

Aujourd'hui nous avons rendez-vous avec un Archi. Son entreprise co-fondée avec son épouse développe une application censé révolutionner la cartographie mobile. Ses équipes, sorties tout droit des meilleures universités chinoises, développent depuis 10 ans ce qui portera le nom de Boobuz. Pas encore sortie mondialement, en Chine elle est déjà numéro une des téléchargements. Autour de tasses de thé et de café nous discutons très librement de la technologie numérique en Chine. Ensuite nous allons dans un centre commercial où tout se négocie à plus ou moins deux dixièmes du prix affiché. Après notre repas de la journée, bon, onéreux mais peu copieux, nous faisons nos achats. Frankie craque pour une montre, Tac une ceinture et Tic du thé. En chemin vers l'appart, nous ferons tout de même un détour pour voir la plus grande place au monde qu'est Tian'anmen. Attirés par un agglutinement de personnes, nous nous y joindrons pour assister à la baissée du drapeau chinois. Ce soir Tic prépare ses Burgers. Bien qu'un peu secs, l'ananas caramélisé posé sur une escalope de poulet pannée elle même délicatement posée sur son lit d'oignions confits au jus d'ananas, le tout légèrement pimenté, régalera la maisonnée.

Porte méridienne 

24/01/17

A la sortie du taxi, malgré notre léger retard (bien peu de choses face à l'exode urbain que nous avons vaillamment bravé), un chaleureux sourire, que ne parvient pas à dissimiler l'imposante moustache de notre amphitryon, nous accueille. Aux abords du Ritan Park, Benurt, ayant sympathiquement accepté que Frankie se joigne au repas, nous invite à nous diriger vers le restaurant où nous attend son épouse. Embarqués dans une discussion sur les feux d'artifices, nous manquerons l'entrée, prolongeant notre retard. Normal, comment voulez-vous qu'on s'imagine qu'il y ait une magnifique salle de réception au fond d'une allée limitrophe au parc, derrière d'épais rideaux plissés qui assurent à la clientèle un agréable contraste de température ? Installés sous un grand arbre d'intérieur, à une table ronde, vue sur cour, Benurt ne sachant pas vraiment que nous faire goûter, optera pour la simplicité et commandera un peu de tout. A l'image des plats qui se succèdent, les conversassions s'enchaînent. Quel bonheur d'écouter les récits de voyages et d'expatriations, les diverses anecdotes de ce bienveillant couple, tout simplement de partager une tablée avec de bons vivants comme un repas dominical en France. De plus, en tant que directeur technique de la branche d'investissement d'une grande compagnie chinoise de centrale à charbon, Benurt nous dévoile tout un secteur, un métier, un environnement de travail tout à fait passionnant et surprenant. Nous excuserons Frankie, qui ayant un entrainement de foot, dû s'en aller prématurément. Se quitter sur le pas de la porte étant un peu trop, pas à leur goût, Benurt et sa femme nous guiderons jusqu'à l'entrée du Ritan Park, et nous gratifierons de la vrai location du marché de fourrures de Pékin, visible d'où nous nous trouvons. Cependant qu'ils nous quittent, les lettres d'un poème écrites à l'eau dégèlent ; vouées à disparaître, le message quant à lui restera dans les cœurs des passants, il en va de même pour nous quant à cette douce après-midi. Du reste de la fin de journée, nous ferons le tour de tous les magasins de fourrures ouverts, soit dit en passant très peu, essayerons des visons qui donnent la classe instantanément, un bon m'as-tu-vu, mais qui vident les comptes tout aussi rapidement. Nous irons sur un toit d'un grand magasin semi abandonné, puis de retour à l'appartement Tac s’attellera à la confection de ses Burgers.

Belle journée 

25/01/17

Ayant déjà rencontré cette légende chalonnaise deux jours auparavant de çà, nous avions réservé cette journée à l'interview d'Aubergiste (perdue depuis, dommage il allait vous donner un super lieu où faire du ski en Chine). Il nous donna rendez-vous dans le quartier traditionnel des Hutongs, quartier traditionnel pékinois où l'on trouve des maisons basses sans toilette (raison du grand nombre de locaux publiques) donnant sur un enchevêtrement d'étroites ruelles. Co-fondateur de sa boîte de conseil en aménagement du territoire montagneux, dont la particularité est de rendre les stations de ski attractives à toutes les saisons ; Tac, en bon lyonnais, ayant baigné dans ce sport depuis tout petit et Tic, bien que parisien, étant alaise avec ses deux pieds, c'est à deux passionnés que s'adressait ce professionnel de la discipline. Le soir nous avons rendez-vous dans un Pub pour y retrouver un groupe de jeunes Gadz, bières, burgers (encore) puis boîte de nuit seront au programme.

Hutongs 

26/01/17

Journée sûrement peu passionnante.

27/01/17

Nous sommes invités à prendre l’apéro chez Jeffrey (90Ch214). Etant en cette belle soirée de fête, nombreux à se partager le salon, les coussins sous les fesses ne seront pas de trop pour accueillir tous les convives. Saucissons et vins rouges en entrée, cocktails en plat de résistance et bouteille d’alcool local en dessert sont au menu. C’est donc joyeux que nous nous apprêtons à célébrer le passage à l'année du Coq de Feu rouge proche des trois lacs du centre-ville. Depuis le début de l’après-midi, nous nous préparons à cette soirée au rythme crescendo des détonations de tirs isolés ; mais ce ne sont bien que peu de choses face au pic fortissimo atteint dans la nuit.

Nouvel an chinois 

28/01/17

Ayant jusqu’à présent bien festoyé, nous avons délaissé l’aspect culturel de la ville. Pour arranger ça, contre toute recommandation, nous irons braver les timbales stridentes et chants aigus d’un bon opéra pékinois. Branlant comme la barque du pêcheur réquisitionnée par une jeune princesse pour retrouver son prince charmant de l’autre côté de la rive, le scenario à deux yuans est des plus soporifique. Sur le chemin du retour, la mélodieuse harmonie que forment les mots français sur la devanture d’un bistrot luisent sur nos rétines comme retentirent les chants des sirènes aux oreilles d’Ulysse, nous n’avons, hélas, pas de cordage.

Ce n’était pas Casse-noisette, enfin …  

29/01/17

Alors que nous nous séparâmes tôt dans la matinée, une succulente crêpe croustillante en étant à l’origine, Tac partit en taxi avec les barmen du bistrot, tandis que Tic, dissimulé à la vue des autres par le kiosque entreprit une balade matinale. Tac parvint à se soustraire de la société de ses deux nouveaux fans qui insistaient pour qu’il dorme chez eux. Tic, de son coté, failli visiter la cité interdite mais se résigna après de longues heures d’attente et se contenta de l’observer du sommet du parc Jingshan. Au réveil d’une longue sieste, nous nous préparons à une soirée culinaire. Tac ayant passé l’après-midi à se renseigner sur l’art de la préparation de la spécialité que nous allons goûter, a su nous dégoter un restaurant de la ville réputé pour être un des meilleurs en la matière. Au regard de la fille d’attente présente dans le vestibule, nous ne nous sommes pas trompés, ce soir nous dégusterons un des meilleurs canards laqué de Beijing ! Heureusement que ces exquis pétales de chair et de peau fondant littéralement en bouche tiennent bien l’estomac, car notre retour par une fraiche nuitée fut interminable.

Miam ! 

30/01/17

Nous aurions pu aller voir la grande muraille de Chine ce jour-ci, mais ne l’avons pas fait. L’unique sortie de la journée sera effectuée par Tic, qui ayant perdu au Shifu Mi, se rendit au guichet de gare pour acheter les billets pour Shanghai. Si nous n’avions pas réservé notre vol pour Tokyo à l’avance, au départ de Shanghai, nous nous serions bien passés de cet ultime trajet en Chine.

31/01/17

Départ dans l’après-midi. Cette fois manque de pot, nous avons pas une bonne place et sommes installés dans le passage nous forçant à nous lever régulièrement ; autant dire que la nuit fut courte.

01/02/17

Arrivés de bonne heure, nous mettons à profit notre journée pour rapidement visiter la ville. Nous commencerons par un ancien quartier de manufactures reconverties en atelier d’artistes, puis déambulerons sans grande quête par-ci par-là. Nous rendant compte que notre vol n’est pas pour le soir même, mais pour le lendemain, nous sommes restés quoi que peu de temps, finalement ravis d’avoir l’opportunité passer une soirée à Shanghai. Nous nous dirigeons alors vers l’aéroport afin d’y laisser les bagages en consigne, ce qui, dans le but d’économiser une nuit d’hôtel, nous permettra de faire la fête toute la nuit. 21h30, le métro étant fermé, nous nous orientons vers le bijou technologique qu’est le Maglev (métro à lévitation magnétique dont la vitesse de croisière culmine à 430km/h). Les billets en poche, il ne nous reste plus que le contrôle à passer pour accéder à la rame qui nous guidera vers cette nuit de folie. Tic le passe avec succès ! Youhou ! Quelle joie, quel miracle ! Aller, au tour de Tac. « Tut Tut » font les clignotants rouges ! « Quoi ? N ai-je donc point le droit de me mouvoir, en être libre, ou bon me semble, accompagné de mon fidèle coutelât ? » rétorqua alors le bon scout. Manifestement non. Finalement, le temps d’aller ranger l’objet tranchant dans les bagages, inaccessibles, puis finir par le planquer dans un pot de fleur, la dernière navette avait surement déjà dû atteindre le terminus. Les taxis étant inabordables, nous voilà contraint à poireauter un peu plus de 24h dans le vaste hall du terminal. L’ennuie guettant sérieusement, nous nous remémorons le trajet en métro. Ceci faisant, il nous semble avoir aperçu un complexe festif à deux stations de l’aéroport. Nous ne tardons pas à nous mettre en mouvement, les bars et boites ferment tôt. On aurait pu suivre le tracé du métro, mais ça aurait été trop facile ; il valut mieux prendre un raccourci à longer la voie rapide, à passer sous des échangeurs autoroutiers, à se faufiler dans des passages de gibier sous les aboiements fous des molosses écumants, à se retrouver au beau milieu de champs éclairés par l’éclat d’une lune pleine, à traverser de modestes villages momentanément vidés de leurs habitants pour enfin tomber sur la station de métro en question. N’ayant rien trouvé en route, nous suivrons les voies au retour. Alors nous apercevrons ce que nous pensions être un objectif décent. Nous serons déçus de tomber sur un pauvre «Sasa » fermé, faisant parti d’un centre commercial. Nous pousserons la balade jusque tard dans la nuit voulant tantôt voir la mer, tantôt le bout des pistes. Cette soirée est un peu à l’image de notre séjour en Chine. Où les capitaux du monde entier se trouvent, les infrastructures à la pointe de la technologie répondent présent, vitrine d’une Chine toute puissante, prête à surpasser la suprématie des GAFA américains. Cependant, dès que l’on sort de ces voies cousues d’or, on trouve une Chine rurale tournée vers la culture de la terre et la pêche, modeste, sympathique, accueillante, belle, où des bourgeons de culture traditionnelle refont surface. Nous là-dedans ? Nous n’avons fait que passer !


Sasa ! Tu aurais dû rester une chimère ! 

02/02/17

Longue attente à l’aéroport où les wifis des boutiques et restaurants seront nos meilleurs alliés pour les tâches informatiques que nous avions à faire.