Raz le bol du surmenage et du bruit, nous prenons la route pour un week-end en Sologne à quelques pas d'Orléans, pour parcourir la forêt, la Loire et marcher sur les premiers pas de Jeanne d'Arc.
1. Nos premiers moments, nous emmènent au belvédère des caillettes. En chemin, on traverse la foret d'Orléans qui s'étend sur 50 000 ha qui en font donc la plus grande forêt de l'Etat et l'une des plus importantes de France.
Vous voici donc au point culminant de la foret d'Orléans à 171 m.
Du haut de ses 24 mètres de haut, il offre une vue incroyable sur toute la région, jusqu'à la Cathédrale d'Orléans à 40 km de là. (n'oubliez pas vos jumelles.). Bien qu'il mérite un peu une rénovation, le belvédère permet de prendre conscience de toute la grandeur de la foret formée de feuillus, de résineux et même de pins maritimes plantés par Napoléon.
Ce site est le lieu idéal d'un premier pique nique.
2. Après ce moment de quiétude, en route vers la ville et notamment Saint Martin d'Abbat, le village aux boites aux lettres. Il est semble-t-il célèbre dans la France entière pour être la "cité de la boite aux lettres", décorées par les habitants eux-mêmes. Malgré quelques belles trouvailles, le slogan alléchant n'a pour nous pas été à la hauteur...
3. Après ce moment un peu potache en route, vers de l'histoire et cultivons-nous. A 5 km de là, à Germigny des Prés, se dresse un véritable oratoire préroman. Un vrai petit trésor en Val de Loire et en plus on se croirait plutôt en Provence !
L’explication est simple. Son commanditaire était d’origine espagnole, ou plutôt wisigothique. Théoduphe, éminent conseiller de Charlemagne, abbé de Saint Benoit sur Loire, évêque d’Orléans, fit construire ici sa villa et son oratoire privé. La villa n’a pas survécu, mais l’oratoire oui, transformé en église. C’est ce qui l’a sauvé ! D’un plan centré en croix grecque, on est passé à un plan en croix latine en détruisant une abside et en ajoutant une nef.
L'abside orientale est composée de 130 000 tesselles. Une petite merveille unique en France !
4. A 5 km plus loin, on arrive à Saint-Benoit sur Loire, siège de la Célèbre abbaye Fleury, l'un des édifices romans les plus remarquables de France (attention, une quarantaine de moines sont encore sur place.
L'abbaye fut fondée en 630. A l'intérieur, nef du XIIe siècle, romane dans la partie basse et gothique au dessus. Dans le chœur, un superbe pavement d'origine romaine, certainement très solide au vue du nombre de pas qui les a foulé.
Dans le crypte, sous le chœur, les reliques de Saint Benoit ont été ramenées alors qu'elles avaient été abandonnées sur le Mont Cassin (en Italie).
Plus loin l'office de tourisme a aménagé un belvédère pour voir le site tout en hauteur (attention en période Covid, les horaires sont fluctuants, nous n'avons pas pu y accéder).
En face de la basilique, s'amorce une balade à ne pas manquer le long du fleuve et de vieilles maisons très joliment restaurées qui appartenaient aux mariniers. Le port de Saint Benoit était très prospère au Moyen Age en acheminant les récoltes produites par les propriétés de l'abbaye.
Progressivement, nous rejoignons la Sologne idéale pour y passer la nuit : les forets denses, les landes, les villages de brique, les églises au caquetoire.
Revenons à cette nuit qui nous attend, une nuit digne de la Sologne, une nuit au coeur de la sologne... Vous ne voyez toujours pas ? eh oui, on s'offre une nuit perché dans une cabane, au cœur d'une foret dense.
Après une nuit bercée par les rossignols, puis tous les autres petits qui ont repris la sérénade, une balade s'impose dans la Sologne typique.
la rando ça ouvre l'appétit.
5. Il nous faut reprendre vie avec la civilisation. mais cela tout en douceur, repartons vers les villages de Sologne. Vous aurez l'embarras du choix : Chaumont sur Tharonne, Neung sur Beuvron, Yvoy le Marron, Saint viatre, ... de découvertes en découvertes, de détours en détours le long de charmantes routes, de briquettes en briquettes, et de caquetoires en caquetoires, la matinée se passe librement.
6. Détour par la Ferté Saint Aubin, désignée bien souvent comme les portes de la Sologne. La ville ne paye pas de mine, elle ne dispose pas du charme des villages solognots. Nous nous dirigeons vers son château, aujourd'hui privé, qui est passé de main en main depuis le XVIIème siècle. Chaque entrée finance 4 ardoises du toit !!!
Attention, au printemps, le chateau ne semble se visiter uniquement lors des murder party... l'entrée est bien chère alors pour ne visiter que le parc avec sa chapelle, l'orangerie et les écuries, bien que leur architecture soient très belles.
A la ferté se tient un mémorial en mémoire des résistants solognots très nombreux. Le 6 Juin 1944, les troupes anglo-américaines débarquent en Normandie. Le 10 juin, à Oradour-sur-Glane, 642 habitants sont brûlés vifs ou fusillés. Ce même jour, à 250 km du village limousin, en Sologne, dans les fermes du By, de Cerfbois et de Grandbois, une autre tragédie se déroule, visant des lycéens et quelques étudiants. En route pour renforcer les maquis de Corrèze, 41 jeunes résistants parisiens, membres du réseau Thermopyles, sont fusillés par la Gestapo ; quinze autres mourront en déportation, ainsi que deux propriétaires qui les avaient hébergés ; en tout, 58 victimes.
7. Progressivement, nous terminons la boucle vers Orléans. En route vers Cléry Saint André à 15 km au Sud Ouest d'Orléans. Le village est connu pour son impressionnante basilique du XVème siècle dans laquelle Louis XI qui en avaient commandé les travaux est enterré. C'est d'ailleurs le seul roi de France a n'avoir pas été inhumé à Saint Denis.
La basilique frappe par son harmonie et la sobriété de ses formes, surtout son autel actuel qui abrite la statue de Notre Dame de Cléry (XIXème siècle). L'histoire raconte qu'un miracle aurait eu lieu le lundi de la Pentecôte 1670 : la statue de la Vierge Marie a pleuré (un chanoine détient plus de 41 témoignages attestés par des cachets).
8. Nous terminons notre périple solognot, par la découverte de Beaugency, unissant les 4 terroirs de l'Orléanais. Une ville bien que bruyante mais attachante par son patrimoine, son histoire (son pont du XIIème siècle aurait été construit en une nuit par la diable) et bien évidemment la présence de Jeanne d'Arc.