La vallée du Douro

Beauté, émerveillement, générosité. Voilà comment tomber amoureux d'un Pays ...
Mai 2010
5 jours
1

Après un vol d'un peu moins de deux heures, nous voici rendus sur la péninsule ibérique. Après une rapide prise de possession de la voiture de location, en route vers le centre-ville de Porto qui sera notre point de chute tout le long de ce voyage.

Au bout de trois heures de route (eh oui, l'aéroport est situé à proximité du centre ville de Porto), mais comment vous tenir que pour un premier voyage, l'organisation n'était pas au top !!!! nous avons mis plus de 3 heures à trouver notre hôtel dans le dédale des ruelles et des rues en sens unique de Porto (à surtout ne pas refaire)... Il y avait de l'ambiance dans la voiture.

Donc au bout de trois heures, nous découvrons enfin notre hôtel, en plein cœur de Porto et tout neuf, il est ouvert depuis une semaine (je n'ai rien dit, mais j'en étais arrivée à me dire qu'il n'existait pas encore !!!)

Après une remise en cause, et s'être détendu autour d'un premier verre de porto, nous partons à la découverte de la ville.

Très vite, nous sommes surpris des nombreuses affiches à chaque coin de rue avec le Pape, mais ne cherchons pas plus loin et en restons là (comme tout bon touriste qui se respecte et d'autant plus pour notre premier voyage à deux... on est sur notre nuage à deux) ! Notre curiosité n'est donc pas piquée... pour l'instant !

Nous cherchons rapidement, un petit restaurant qui nous contentera toute la semaine (à savoir, à chaque fois que nous retournons au Portugal, nous nous trouvons "notre cantine". Un restaurant typique qui ne paye pas de mine, avec des salles les unes après les autres, mais où le cuisinier devient vite un ami les derniers soirs à s'asseoir avec nous pour partager le dernier verre de vinho verde!!!)

2

Après une nuit assouvie de Vinho Verde, on prend rapidement la route vers le nord de Porto, vers le Minho pour découvrir les villes et villages et l'agriculture. Très rapidement, les vignes en hauteur nous saluent de partout.

Guimaraes ... le tourisme et les vieilles pierres

Guimaraes est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2001. Une ville qui se découvre exclusivement à pied (ou à genou le long du chemin de croix qui la traverse). Un mélange de ruelles, de petites placettes, jusqu'à son château qui la domine car pour la petite histoire et la minute culturelle "Afonso Henriquès le futur roi du Portugal y naquit"... on nomme donc Guimaraes "le berceau du Portugal.

l'église de Guimaraes où on peut se stationner à proximité et le chemin de croix qui annonce l'entrée dans la ville médiévale.  

Vous tomberez rapidement, tout comme nous, sous le charme de la ville médiévale aux maisons anciennes et ornées de ferronneries (un petit air du Pays basque par moment, chut il ne faut pas le dire...)

De partout, les églises portugaises sont riches mais aussi très émouvantes avec les personnes de toutes générations et à toute heure qui s'y retrouvent dans le silence pour quelques minutes de quiétude.

La visite de la ville se termine par le Castelo, ou plutôt son donjon construit au Xème siècle, complété de 7 massives tours crénelés. Une prouesse de technicité pour l'époque.

Braga, capitale du Minho

Un copain d'origine portugaise m'avait parlé le cœur à l’âme et la larme à l'oeil de cette ville. On ressentait immédiatement l’âme portugaise dans ses mots... Il fallait donc qu'on y aille, pour ressentir les pas de ses aïeuls. Nous voici donc à 50 Km de porto, et 20 km de Guimaraes, entourés de collines. Cette ville cache un dynamisme incroyable au milieu d'une authenticité : des jeunes, des étudiants partout, au terrasse de café, dans les rues.

Une grande fontaine, des cafés plein de vie, de nombreuses boutiques pittoresques : vieux coiffeurs, barbiers, et pleins de "bondieuseries",... bienvenue à Braga qui allie authenticité et jeunesse !!

Braga, dispose d'une très belle Cathédrale, une Sé...que l'on découvre par enchantement en traversant de lourd rideau, comme s'il fallait dévoilé un secret. A découvrir parmi plus de 25 autres églises (Braga présente encore aujourd'hui le plus fort taux de pratique catholique de toute l'Europe occidentale).

Déambuler dans la ville, et profiter de l'ambiance. A faire et à refaire avant ou après avoir la découverte : boire un verre dans l'un des plus anciens cafés de la ville niché sous les arcades de la place principale et déguster la façon Bragaise d’accommoder la bacalhau (de l'huile d'olive, des oignons et de l'ail cru).

Barcelos ... et le célèbre Coq multicolore.

Qui n'a pas vu chez une grand mère ou une vieille tante un Coq coloré, ramené d'un voyage ou en souvenir d'un ami... Partons sur les pas ergotés de ce fameux coq, symbole du Portugal. Nous voici donc à Barcelos, une ville très en couleur, car le coq "touristique" est produit ici.

Avant de continuer plus loin car des coqs vous allez en voir de toutes les couleurs, il faut quand même vous raconter la légende...

Un jour apparut dans la ville un homme sur qui se portèrent immédiatement tous les soupçons. L'homme fut condamné à être pendu ! Au moment où on le conduisait à la potence, il demanda à être entendu par le juge qui l'avait condamné. On l'emmena à la résidence du magistrat, qui était en plein banquet. L'accusé affirma de nouveau son innocence et il montra un coq rôti qui était sur la table et s'exclama : il est aussi sûr que je suis innocent, qu'il est sûr que ce coq chantera au moment où on me pendra. Au moment où le pèlerin allait être pendu, le coq rôti se dressa sur la table et chanta. Le juge et ses invités restèrent ébahis. Personne ne douta plus de l'innocence du condamné. Le juge couru à la potence et quelle ne fut pas sa stupéfaction quand il vit le pauvre homme la corde au cou, mais le nœud refusant de se serrer ! On le délivra immédiatement et il put continuer paisiblement sa route.

quelques exemples ici de là dans la ville.  

De la terrasse de la ville et de l'ancien palais des Comtes, une très belle vue sur les environs, la rivière en contrebas et le fameux pont médiéval à 6 arches.

Pourquoi fameux pont ? Gustave Eiffel avait installé son PC à Barcelos. Lors des travaux des fondations des piles du pont, un paysan lui fit observer ses doutes sur la capacité du pont à résister aux crues du fleuve. Eiffel lui répliqua "qu'il se fait fort de mettre ce ruisseau dans ses bottes". L'hiver arriva et ses premières crues également qui emportèrent l'ouvrage. Dès lors, dès que le paysan rencontrait Eiffel, il lui demandait si ces bottes étaient déjà sèches"...

Vous l'aurez compris, le Minho et Barcelos sont chargés d'histoire. Dès cette première journée nous sommes baignés dans une quiétude et une soif de vivre portugaise.

Povoa de Varzim, la balnéaire

Progressivement, nous rentrons vers Porto et nous nous retrouvons le long de la cote atlantique, à 30 Km au Nord de Porto (en quelques minutes par l'autoroute...). Malgré le charme que l'on peut souligner dans les guides, Povoa nous aura toutefois quelques peu déçus. Après avoir vu autant d'authenticité dans une journée, nous nous retrouvons malheureusement sur une cote de plus en plus bétonnée.

ASTUCE : Povoa de Varzim est un bon compromis dans la construction de votre road trip... après avoir réalisé une boucle dans le Minho et éviter le retour dans le centre de Porto... une erreur de notre organisation (imaginez la galère tous les soirs en ce qui nous concerne. Après les 3 heures d'hier, on stresse un peu mais on espère retrouver rapidement notre chemin, le petit poucet est en nous ... ou pas !!!)

3

La voici, la tant attendue ,l'imaginée, la rêvée, la Vallée du Douro... Après une nuit de sommeil, un réveil aux aurores pour atteindre notre point de destination la plus lointaine et remonter tout le long de la journée le Douro.

Une première pause à Amarante

A 57 km à l'est de Porto, voici une ville qui avance au rythme du Rio Tamega qui coule à ses pieds mais avec une vue à couper le souffle sur les monts environs. A vos baskets car ça grimpe !

Aujourd'hui c'est jour de marché.

Bref, harmonie, paix, ... Amarante nous a vraiment charmé et on y serait même resté plusieurs jours dans ce petit écrin loin des inquiétudes, nous semblait-il ... Allez-y. C'est ici, que notre coup de coeur pour le Portugal est né, un coup de cœur, un amour, notre bouée de détresse désormais. C'est ici que le Portugal se dévoile. Alimentation, vêtements, bricolage, vendeurs ambulants sur la place du marché ou dans les rues où tout se vend. On se salue, on s'interpelle, on discute bien haut... on grignote, on flâne sur le pont... Bref on est bien et les gens sont beaux.

Vila Réal

Nous voici à l'extrème Nord-est du Portugal. Nous sommes pour l'instant éloigné du Douro, et la région est âpre et sauvage. La région a longtemps été le réservoir de l'émigration portugaise car la région est faite de contrée de hauts plateaux et de montagnes où le climat est rude. La preuve en est, Vila réal est perchée à 500 mètres d'altitude sur un promontoire à pic sur les gorges du Corgo.

Malgré la rudesse de la ville, vous serez séduit par la richesse des ornements de la Sé.

Solar de Matéus

Progressivement, nous reprenons la route pour se rapprocher de la vallée du Douro... les photos vont vite parler d'elles-mêmes mais patience.. Pour un avant gout, voici le Solar de Mateus, les amateurs de vins portugais le connaissent car il orne l'étiquette d'un célèbre vin de Matéus. Dans une campagne de colline, se dresse cette demeure, on se croirait au Mexique.

La voici et tant attendu, la Vallée du Douro

La région du Douro s'étend sur 250 000 ha dont près de 40 000 plantés de vignobles. De tout temps, la vigne a poussé dans cette vallée privilégiée qui confère au Porto des qualités exceptionnelles et uniques. L'implantation de vignes en terrasse fait la splendeur du paysage, un vrai travail d'orfèvre dû au travail des habitants.

Le précieux raisin est porté par camions vers des quintas (mi-fermes mi-chateaux) pour y être pressé. Après la fermentation et l'addition d'aguardente (eau de vie), il est transféré à Vila Nova De Gaia par camion (non plus des barques) pour y vieillir tranquillement. Alors en route, du raisin, à la cave jusqu'aux bouteilles. Suivez-nous

Sabrosa et la maison natale de Magellan 

Progressivement, plus on se rapproche du Douro, plus la culture en espalier se découvre.

En passant par Pinhao, où le spectacle est intense.

Jusqu'à l'arrivée à Vila Nova de Gaia

Après un tel spectacle... nous vous laissons, nous nous plongeons dans nos verres de porto qui nous aura accompagné toute la journée.

ASTUCE : Creuser vivement l'idée de passer une nuit dans une des quintas qui se sont diversifiées dans l'agrotourisme. C'est l'expérience qui a manqué dans notre journée.

4

Deuxième ville du Portugal, partons enfin à sa découverte... Dès le petit déjeuner, nous comprenons vite l'excitation qui règne dans la ville depuis notre arrivée. Le Pape est là pour quelques jours. Nos hôteliers nous conseillent de rendre notre voiture de location car le centre ville risque d'être barré et bloqué. (Très bonne idée de leur part, car oui pas besoin de voiture dans le centre de Porto. Sa circulation dense, le manque d'indications, l'impossibilité de se stationner dans le centre-ville mettent les nerfs à rude épreuve (expérience à l'appui) !!!

En rendant notre voiture à l'aéroport, nous récupérons rapidement un métro qui nous amène directement sur le site touristique de Porto : l'emblématique pont D. Luis. Traverser le Pont à pied est un cadeau hors pair et à métro, vous ne parlerez plus des métros aériens de la même façon.

ASTUCE : Le métro de Porto est l'un des métros urbains les plus récents d'Europe. Il est très simple d'utilisation car il ne compte que 6 lignes. Pour accéder au métro de Porto, vous devez d’abord acheter un pass magnétique (le Andante) d’une valeur de 0,60€ auprès d’un guichetier ou d’une borne automatique du métro ou des grandes stations de train et ensuite le recharger pour 1 à 30 voyages en fonction des Zones où vous circulez. Autre solution (la notre), Porto Card qui vous permettra de faire des économies. En effet, ce pass vous permet d’avoir accès gratuitement aux transports publics de Porto, dont le métro, et de bénéficier aussi de l’accès gratuit à des musées et des réductions dans d'autres sites touristiques.

Le pont relie Porto à Vila Nova de Gaïa. Construit entre 1881 et 1886 par l'ingénieur Syrig disciple de Eiffel, c'est un pont à arc à treillis et poutre métallique, avec une travée suspendue. Le pont présente ainsi 2 étages : l'étage supérieur mesure 395 m (destinée au piétons et métro) alors que l'étage inférieur n'a que 174 m de long (réservée à la circulation automobile et quelques piétons).

De la haut (et si vous n'avez pas le vertige), vous avez devant vous l'une des vues les plus belles qui soient données sur l'un des plus beaux estuaires du monde (eh oui, on joue pas dans la métaphore avec les compliments)..

De la travée supérieure, on a une vue à 360 degrés sur la ville qui nous permet rapidement de nous diriger vers les sites à découvrir. On rattrape rapidement le centre de Porto et notamment le quartier de la Cathédrale qui ressemble à une forteresse massive, granitique et très disparate : une rosace romane, un portail baroque, loggia et escaliers à balustres.

A partir de la cathédrale, une esplanade domine la vieille ville. De là, un passage mène à une ruelle sinueuse qui descend entre les vieilles maisons jusqu'au Douro (un vrai plaisir).

Si on vous dit qu'on atteint le Douro, rapidement on est donc le long de quartier de la Ribeira, un quartier de carte postale, un quartier "ultra touristique" avec des maisons et surtout des restos à auvents partout... peut être un piège mais en choisissant bien la carte, on y déguste de bonnes spécialités sur un lien hors du commun avec une vue sur l'estuaire et Vila Nova de Gaia de l'autre coté.

De là rapidement (et après un bon repas pris au soleil vous l'aurez compris), on marche toujours sur le pont Eiffel mais cette fois ci sur la travée inférieure pour se rendre en quelques enjambées à Vila Nova de Gaia.

Les barcos rabelo, sont désormais ici pour le folklore (mais quel folklore) et la publicité car chaque marque a sa propre barque.

Retour à Porto pour visiter le centre Ville. Du douro autant vous dire que vous êtes en bas de la ville (comme Lisbonne, Porto prends soin (ou pas) de vos mollets...) Pour les plus fainéants, non loin du Pont se trouve un funiculaire (compris dans votre pass métro) qui vous permet de grimper d'un coup de la Ribeira jusqu'à Bathala en 2min.

Quelques monuments au hasard des rues que vous pourrez visiter librement selon votre temps (et la météo) :

Palacio Da Bolsa - Banque du Portugal - Mairie de Porto, Torre dos Clerigos (plus haute du portugal -75 m) 

En ce qui nous concerne, on s'est évadé dans la gare de Porto et notamment la salle des pas perdus pour son chef d’œuvre de l'art de l'Azulejo qui raconte des scènes de la vie populaire ou des périodes de l'histoire portugaise. Pour la petite histoire, c'est tellement beau mais c'était le but. En effet, l'architecte a privilégié la beauté à tel point qu'il en a oublié "l'utilité" (il en a oublié les guichets... problématique pour une gare me direz-vous !!!)

De là, nous avons fini la journée dans l'une des plus belles librairies du monde (vous l'avez certainement vu dans n'importe quelle guide), la Librairie Lello e Irmao. Ici les rayonnages sont en bois sculptés ; livres anciens et modernes grimpent sur plusieurs étages. Le clou du spectacle est l'extravagant escalier au cœur de la librairie. Tout en bois, il tourne en 8 avec une double circonvolution.

Les photos sont interdites désormais et l'entrée est payante sauf si vous achetez un livre !!!! Croyez moi je me demande pourquoi il ne l'avait pas fait plus tôt et je me demande même s'ils arrivaient à vendre un seul bouquin dans une journée

Pour clôturer la journée, quelques photos, des quartiers ici de là.

5

On ne peut pas conclure ce blog et ce voyage sans vous parler de la venue du Pape. Car oui au bout de quelques jours on s'est connecté aux informations et même en Portugais on a compris.... il arrive et quel voyage lui aussi !!

Selon une croyance "être portugais c'est être catholique mais pas forcément pratiquant". Il est vrai que la ferveur religieuse du Portugal n'a rien à envier aux pays européens profondément catholiques. Tous les dimanches, de nombreux fidèles se pressent dans des églises... et nous avons même croisé des processions la semaine sainte à la tombée de la nuit (une vrai beauté, les chants et les bougies appelaient le silence de toute la ville)

Bref, Benoit XVI a donc été accueilli à Porto par toute cette population fervente et là encore quel accueil, car on y a été jeté un oeil pour vous.

Voici donc les préparatifs pour la messe en plein air devant des milliers de fidèle qui devait marquer la fin de sa visite de 4 jours au Portugal (tout comme nous)

6

Quel bilan faire de ce voyage lorsque dès le premier pas on est tombé amoureux de ce pays, de ces habitants, de leur gentillesse, de leur culture aussi et de leur diversité... En un seul mot, on aurait pu dire MERCI ...

Ce coup de cœur a marqué le début de nombreux autres voyages (maintenant un peu mieux organisés, un peu plus diversifiés) mais nous restons fièrement attachés à ce pays.

Alors dans le désordre, nous avons été séduits par la générosité des portugais, par la lumière des azulejos, le sucré des pasteis de natas, les soirées accompagnées de vinho verde, la vie simple (et paisible) symbolisée par les magasins minuscules où y trouve de tout et toute la diversité de ces paysages et de ces ruelles. Courrez-y vous ne serez pas déçu.


BOUGEZ PAS NOUS ON REVIENDRA