Ile de Groix en Hiver

Après avoir été charmés il y a quelques années par Belle Ile en mer, partons à la découverte de Groix et espérons devenir des vrais Greeks !
Février 2023
6 jours
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Voilà, c'est le départ ! c'est l'annonce d'une belle semaine en famille en mode routard et à uniquement 7 jambes (oui nouveau défi s'annonce à nous, découvrir Groix en hiver avec une entorse et des béquilles !)

Verdict dans quelques jours !

Déjà le plan de Groix affiché dans le bateau nous annonce de belles balades.

Embarcadère = Lorient (parking payant ou gratuits mais plus lointains)

Durée de traversée = 45 minutes

Après une belle traversée, nous voici arrivés sur notre cocon pour quelques jours. Attention, le site de l'ile de groix est désormais à jour mais ce n'était pas le cas l'ordre de notre séjour = Pas de bus le dimanche hors saison. Prévoyez donc quelques minutes de marche avec vos valises pour rejoindre vos hébergements (vous ne serez pas seuls mais progressivement au fur et à mesure que les kilomètres se font, les virages se passent, on se retrouvent rapidement seuls au milieu de la pampa avec des valises!) l'aventure était à nous pour 3 km mais on se retrouve dans un hameau au charme indéniable Quehello !


Notre hébergement se réchauffe avec une petit flambée, les cartes sont de sorties.... Le programme de la semaine est rapidement établi et nous partons rapidement le tester au travers de nos premières balades près des falaises.

Le paysage était vraiment magnifique ! En route donc pour le Port de saint Nicolas, un magnifique endroit, auquel on a accès par une grande descente à effectuer à pied, où l'on découvre le fameux rocher de la vache ! Peu de bateaux en mouillage mais cela en fait certainement l'un des ports les plus charmants de l'ile avec son eau bleu transparente.


En route pour le "trou de l'enfer" avec pour but d'y regarder le coucher de soleil.

Nous l'avons finalement trouve

et nous avons vu notre coucher de soleil entre les "deux côtés du trou".


Nous voici d'ores et déjà dans l'ambiance de Groix et on aime ça !

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Après une longue nuit au calme et un bon petit déjeuner, on peut commencer notre journée. Au programme visite du bourg et de port Tudy. Le bourg de Groix a vraiment de l'allure : des commerces, des maisons colorés, le célèbre thon en guise de girouette sur son église ( C’est l’emblème de l’île. Car Groix était, au début du 20e siècle, le premier port thonier de France.) !

Sur le chemin nous nous sommes arrêtés au cimetière pour voir le monument en mémoire aux pêcheurs morts en mer en forme de phare ! très émouvant de lire les hommages.

Ensuite, nous avons repris notre marche pour le port, que nous avions peu profité avec nos bagages la veille. Il reste à cette époque très calme et paisible hormis les allers-venues salutaires des bacs.

Le temps passe vite à Groix et c'est l'estomac dans les talons que nous remontons en haut du village pour partager un repas dans le restaurant où se mêlent les habitants, où s’interpellent les groisillons, où l'on se raconte notre traversée et combien de temps nous allons rester. Un magnifique souvenir authentique !!!

Une fois rassasiés de sourire, de visages tannés par le vent, de ragot, ... les courses chargées, nous reprenons notre périple, de falaises en falaises, de criques en criques et de petites plages en petites plages... Qu'il fait bon vivre à Groix nous répétons nous.

Finalement nous sommes arrivés au port de Lay. Charmant petit port-village situé à l’ouest de Port-Tudy, où la vie maritime fut intense du temps de la conserverie de thons et de sardines. La première jetée sera construite en 1832, Port Lay verra s’installer la première école de pêche de France. On fut charmé par ce calme loin de l'agitation de Port-Tudy (et nous étions en février, je le répète). Même les minuscules bateaux donnent l'image d'un village de poupée avec ses très belles maisons où les prennent le soleil et discutent avec les touristes.

Pour terminer notre périple nous décidons d'aller jusqu'au barrage du Port Melin. Là aussi le chemin était parfois difficile d'accès mais nous y sommes parvenus sans une égratignure !

L'eau à Groix ? L'eau en période estivale ?

Trouver de l’eau à Groix, c’est creuser dans la roche. Contrairement à la situation sur lecontinent, il n’existe pas de rivière avec un débit suffisant, à l’instar du Scorff ou du Blavet,pour alimenter en eau potable les 2700 abonnés de la commune (Car Groix est une Commune). Menée en 1992, une campagne de prospection a permis à l’époque de retenirtrois sites de forage sur les vingt testés par un hydrogéologue. Équipés de puissantes pompes, ces forages tournent 18 heures par jour en moyenne et alimentent le circuit de production et de distribution d’eau potable. 120 000 € de travaux ont été réalisés en 2015 afin de protéger ces forages de pollutions venues du sol, comme par exemple les nitrates ou les produits phytosanitaires. Trois périmètres de protection - immédiat, rapproché et éloigné – sont également en cours d’étude autour des sites. Dans chacun de ces périmètres, les activités seront plus ou moins drastiquement réglementées afin de réduire les risques de pollutions de la ressource : interdiction de déposer des déchets, d’utiliser des produits phytosanitaires, de construire…Mais si l’eau captée par les forages suffit à alimenter l’île en eau potable une bonne partie de l’année, il n’en va pas de même l’été lorsque la population, et donc la demande, est multipliée par trois ou quatre. Pour faire face à ce pic de consommation, un barrage a été construit en 1967 à Port-Melin. Il retient l’eau de ruissellement et de pluie jusqu’à constituer une réserve de 110000 m3 dans laquelle Lorient Agglomération puise de juin à septembre.À elle seule, cette réserve satisfait 45 % de la consommation d’eau sur l’île. Issue des forages ou de la réserve, l’eau est ensuite traitée dans une usine. Afin de répondre aux exigences croissantes et normatives de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine imposées par décret, Lorient Agglomération construira une nouvelle usine en 2017 à Créhal.


De retour au gîte nous avons déposés les courses et nous sommes repartis, peut-être pas encore fatigués pour faire le tour du pâté de maison et la découverte du hameau de Quehello



Petit bilan 11km 920 aujourd'hui sous un soleil groisillon et avec une ambiance certaine !


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Pour commencer une journée de sportifs, rien de mieux qu'un bon petit déjeuner ! Nous voulons aujourd’hui explorer l'est de l’Île. Direction la "pointe du Chat". Pour y arriver, nous traversons quelques hameaux charmants où les mimosas sont déjà en fleurs !

Nous sommes ensuite passés par Locmaria et sa plage. C'était très paisible, trop paisible en cette morte saison.... les bars tavernes sont clos ! Pourtant Locmaria est un village et un port à la fois. C’était autrefois un village de pêcheurs. Nombreux sont les propriétaires de pêche-promenade à mettre leurs casiers ici. Araignées et tourteaux sont fréquents, et le homard n’est pas rare !

Après quelques détours et nouveaux détours, et même renseignés des touristes inquiets de ne pas avoir le temps de récupérer le dernier bac du soir, nous nous posons sur un dolmen juste à coté de la mer pour un pique nique improvisé.

Nous avons continué notre balade le long de la mer, en plein vent et nous voici donc ENFIN arrivés à la pointe du chat. Le Paysage est totalement différent d'hier. Ici ce n'est pas falaises et criques mais plutôt de longues étendues de mer et de roches où la nature se rélève : mouettes, cormorans et huitriers-pie sont de la partie et on passe des heures à les épier.

Nous continuons le chemin côtier du jour pour arriver à la merveille des vacances : la plage de sable rouge. Nos deux adolescentes routardes ont eu certainement les mots justes pour décrire le site : "Je n'avais jamais vu ça de ma vie c'était impressionnant" et ce n'est pas étonnant que les groisillons la préfèrent, on en fait de même.

Cette plage tient son nom du minéral qui la borde : le grenat. Présent dans la roche, il est brassé par les vagues et les forts coups de vent. Par ce phénomène naturel et unique, la plage est régulièrement saupoudrée de sa couleur rouge, ce qui la rend unique.

Désormais, bien fatigués et ventés, nous rallions en 3 km le centre de l'ile pour aller jusqu'au bar pour se ressourcer dans la vie locale ; non sans goûter une galette bretonne fabriquée dans une petite boutique de port-tudy : que de beurre, que de sucre, nous sommes donc bien en Bretagne.

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Dont 9 à pied car surprise on a loué une voiture. Nous voulions aller voir le coucher de soleil groisillon mais ce dernier étant loin de notre gite, nous ne voulions pas prendre les chemins cotiers a la lampe torche alors en route dans une Fiat 500 Bleue "façon Leonardo Dicaprio", et lorsqu'on la démarre, la musique du Grand Bleu s'enclenche ! ils ont de l'humour les groisillons !

Donc à bord de notre magnifique voiture nous sommes allés à locmaria pour pique niquer au bord de la mer et faire quelques pas le long les belles maisons qui nous font rêver et les bécasseaux sanderling qui jouaient dans l'eau (ils nous font eux aussi rêver de leur gaieté naturelle)


Nous reprenons notre voiture pour aller à la pointe du chat où nous croisons Lorraine Fouchet, célèbre écrivain de Groix avec son chien tout aussi attachant. Un peu de retenu et nous la laissons profiter de son île sans la déranger.

A l'ouest de l'ile, deux plages paradisiaques aux eaux turquoises et translucides : Les sables rouges que nous avions adoré hier. et celles des "Grands Sables". Il nous resté à être dépaysés par cette dernière et elle n'a pas manqué à sa tradition. Seule plage convexe d’Europe, elle nous a séduit par la beauté de son sable blanc et fin, sa singularité et son air d'ailleurs … Sans cesse en mouvement, cette plage vagabonde invite à la rêverie. Lorraine Fouchet justement la décrit très bien dans son romain "Face à la mer immense".

Comme nous voulions voir le coucher du soleil et qu'il se couche à 18h30, rendez-vous à l'ouest de l'ile cette fois-ci. En une journée - voire quelques minutes, nous avons traversé, grâce à Groix les continents, nous n'étions plus en polynésie mais arrivés en Ecosse !

Quand nous sommes arrivé au phare de Pen Men pour voir le coucher du Soleil une brume épaisse est tombée d'une seul coup ! Nous marchons, espérons que la brume se dissipe. Nous nous retournons rapidement et nous peinions à retrouver notre voiture et son bleu criard ! une vrai ambiance ténébreuse s'est emparé de nous. Nous nous attendions presque à voir émerger fantomes et autres légendes.

Profitons de la voiture pour se faire une soirée dans le village : repas à l'auberge des pêcheurs, très bon restaurant au port Tudy où nous avions louché plusieurs fois lors de nos balades. Finissons notre journée le ventre bien rempli.

Auberge des pécheurs

Un joli décor, une carte faits de produits locaux, un accueil irréprochable et un superbe service ! Merci

Voici une superbe adresse à Groix ! restez ouvert toute l'année s'il vous plaît.

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Toute bonne journée pluvieuse, commence par un bon petit déjeuner ! (oui tout est prétexte au bon petit déjeuner en vacances).

Nous avions repéré au large de Port tudy, lors de notre randonnée, des bancs de moules. Il nous en fallait pas plus pour rechercher rapidement les horaires de la poissonnerie de l'ile et se décider ce matin avec notre voiture qui roule à la vitesse d'un dauphin (oui nous sommes toujours avec le Grand Bleu) de commander les célébres moules de Groix. (attention, malgré les dires des guides touristiques, le marché est fermé à cette saison). Une fois notre ration au frais, nous partons pour une nouvelle portion d'ile qui nous est encore méconnue : la promenade de la Pierre blanche.

La pierre Blanche, un repère marin qui ne date pas d'hier !

Sur la côte sauvage, entre Pen Men et Saint Nicolas, se dresse une grande balise.

Elle prend le nom de « Pierre Blanche » sur des cartes touristiques, et plus souvent dans l’île, on parle tout simplement de l’amer de Saint Nicolas.

Quant à son origine, elle est généralement inconnue. Tout au plus attribue-t-on sa construction à « la Marine ». Cette histoire commence en 1909 dans les bureaux de l’Amirauté à Lorient.

Cette année là, la Marine met en chantier une série de six nouveaux modèles de cuirassés, la classe « Danton ». D’après les conditions des marchés imposés pour ces nouveaux mastodontes, les essais de vitesse devaient s’effectuer sur une base d’une profondeur d’au moins 50 mètres.

Mais comme aucune des bases de vitesse en service à cette époque sur les côtes Ouest et Nord de France ne présentaient une pareille profondeur, il fallut trouver à proximité des ports de construction et d’armement un emplacement pour une nouvelle base.

Le choix se porta sur l’espace compris entre les îles de Groix et des Glénans. Au cours de plusieurs sorties de reconnaissance on constata qu’il existait des fonds de 50 mètres et plus sur une ligne joignant le fort Cigogne à l’ancien signal géodésique de la pointe de l’Enfer. Mais ce signal ayant disparu on proposa de le remplacer par une grande maison située sur le point culminant de Groix au village de Kerigant. A partir de cette maison, on fit poser sur la falaise de Saint- Nicolas un signal définissant un alignement qui devait coïncider avec celui du saillant sud du fort Cigogne par la butte de l’île Guiautec. En juillet 1910 la direction longitudinale de la base fut confirmée et on décida d’élever sur le fort Cigogne et Guiautec d’un côté, sur la falaise de St. Nicolas et à Kerigant de l’autre, des balises définissant rigoureusement la route à suivre dans les deux sens.La construction de signaux provisoires de dimension suffisante pour permettre l’utilisation immédiate de la base sans attendre l’érection des signaux définitifs fut décidée aussitôt. Des alignements de recoupement furent installés à partir de Doelan et Kerfany délimitant ainsi une zone de Vitesse de 8052 mètres soit 4 milles 346.


Nous avions tout visité à pied, pendant la semaine mais on a parfait nos visites de long en large sous la brume bretonne : le village, la plage de locmaria ...

... pour terminer aux falaises de Penmen, toujours sous la brume... Je n'ai pas eu peur des fantomes ni des légendes, mais une crise de vertiges monumentales m'a tétanisée sur un rocher. Ah Groix, il y a des émotions.



Après, avoir rendu la voiture, retour au gite sous la bruine. seules les Moules de groix nous motivent pour cette dernière soirée.

Les moules de Groix, un produit d’exception

Les moules de Groix, de chair orangée et iodées à souhait, font le bonheur des gourmets. Les restaurants de l’île ont vite mis ce produit de qualité à la carte. On les trouve également au marché et à la poissonnerie.

300 à 600 kg sont extraites chaque jour des filières situées au large de Port-Lay. L’objectif est de pouvoir en commercialiser 120 tonnes par an. Entre 50 à 70% de la production est expédiée sur le continent. Si quelques restaurateurs d’outre rade ont adopté les moules de Groix, l’essentiel est acheminé sur Paris et alimente des restaurants de renom. Grace à sa grosseur (entre 5 et 7 cms), la moule est devenue un produit d’exception. Elle se cuisine de mille façons : à la marinière, en bouillabaisse ou cotriade, farcie. Elle est aussi parfaite en accras ou en saucisses de moules (délicieux !) ou tout simplement à la plancha ou au barbecue. A déguster sans modération

La moule de Groix est commercialisable toute l’année. Seule la présence du dinophysis en juin/juillet oblige à interrompre la commercialisation.


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Voila encore une année; Voila encore une étape ; Voila encore une punaise sur le globe ; Voila encore des souvenirs

La Bretagne n'aura pas trahi à sa réputation que ce soit pour sa météo, la beauté des paysages et les moments que l'on y crée.

On en aura marché des kilomètres (petite moyenne de 13 km par jour) et surtout profiter de ces moments pour philosopher, pour rigoler, pour blaguer, pour échanger et encore se raconter des souvenirs. On aura appris des choses.

Alors oui on va quitter notre île, source de rigolade et parenthèse complète pendant ces 5 jours. On a parfois envié les greks (surnom des groisillons), on s'est interrogé sur leur vie certainement différente de la notre, et parfois on a dit que cette parenthèse ne devait rester parenthèse et oui nous devons rentrer.

Mais "qui voit groix, voit sa joie...." alors que de joie pendant ces 5 jours mais je vous assure nous la ramenons avec nous dans le bac !