Les scandinaves que nous avons rencontré nous avaient prévenu, mais le mieux c'est encore d'y aller ...Aux Lofoten plus qu’ailleurs, sélectionner des photos est un calvaire (et faire un résumé aussi ...) On s’arrête et on prend une photo devant nous (parce-que c’est beau), on se retourne et on en prend une seconde (parce-que c’est beau aussi), puis une troisième ici (parce-que là aussi c’est encore beau) et ainsi de suite jusqu’à n’en plus finir. Puis finalement on s’arrête, on pose l’appareil et on respire, on contemple du regard, on touche la flore ou l'eau qui nous entoure, et on écoute les bruits de la nature environnante. On laisse ainsi nos sens construire nos souvenirs et les enregistrer dans notre mémoire. Les souvenirs que la photographie ne peut pas illustrer, qu’un récit ne peut pas retranscrire, que la parole ne peut pas exprimer, et que les gestes ne peuvent pas décrire. Et puis … on reprend l’appareil-photos, par peur d’oublier peut-être, par envie de témoigner et de prouver aussi. De témoigner de ce qu’on a vu, et de prouver que c’était grandiose. Car quand on va aux Lofoten on trouve ça particulièrement injuste que ce ne soit pas une destination touristique majeure. On a envie de faire connaître à tous ceux qui l’ignorent encore, ce que sont les Lofoten. Enfin tout en y réfléchissant, on se dit que c’est sûrement mieux ainsi, car nous avons apprécié de pouvoir se retrouver régulièrement seuls sur ces îles, et parce-que nous savons également à quel point le tourisme de masse peut ravager un environnement aussi exceptionnel. Alors pas de prosélytisme, on vous laissera vous faire votre propre avis sur la question, le nôtre est déjà fait … Les Lofoten, c’est MAGIQUE !
Vendredi après-midi: sur la route des îles
Après deux jours passés sur l'île de Moskenesøy et ses 1 170 habitants, nous repartons déjà, mais pas de panique, nous restons aux Lofoten, direction l'île de Vestvågøy plus au nord (parce-qu'on trouvait la latitude pas encore assez élevée) et ses 10 900 habitants (la plus peuplée des îles). Après notre mésaventure de Bergen et ses fjords et de notre location de voiture très onéreuse, nous avons choisi de ne pas renouveler l'expérience. De toute façon sur l'île de Moskenesøy hormis des supérettes, il n'y a rien ... Bonne nouvelle les Lofoten sont équipées d'un réseau de bus faisant le tour de tous les petits village.
A 16 heures, après avoir rangé notre rorbu nous attendons notre bus à l'arrêt de notre village. Direction un petit village à côté de Leknes (2 700 habitants et deuxième ville des Lofoten). 60 kilomètres de routes sinueuses où nous traversons toute l'île de Moskenesøy et celle de Flakstadøy (1 450 habitants pour celle-ci). Enchaînant les villages de pêcheurs et leurs robuer, les parcs à élevage de poissons (certainement du saumon, la Norvège étant le premier producteur mondial loin devant ... le Chili), ainsi que les séchoirs de morues mais également des superbes plages dont celle de Flakstad (sur l'île Flakstadøy étymologiquement l'île de Flakstad comme Moskenesøy est l'île de Moskenes, ça ne s'invente pas). Enfin au risque d'être répétitif nous avons traversé durant ce trajet de nombreux lacs, étangs, et fjords avec tantôt le Vestfjorden (sorte de mer intérieure) sur notre droite, et tantôt la mer de Norvège sur notre gauche. Afin de mieux illustrer mes propos j'ai ajouté une carte des îles Lofoten, où vous constateraient que ces îles sont bien des îles en gruyères où l'eau est absolument partout, il ne reste plus qu'à remplacer les endroits où il y a de la terre par des montagnes et vous y êtes.
Après 60 kilomètres, et 1h30 de trajet, nous y sommes, nous passerons un bon quart-d'heure à chercher notre rorbuer parmi les autres dans ce petit village de pêcheurs et nous pouvons nous installer.
Vendredi soir : Xavier's birthday
Ce soir c'est jour de fête. C'est l'anniversaire de Xavier. Ca tombe bien, nous venons de quitter l'île presque désertique de Moskenesøy. Bon enfin nous sommes dans un tout petit village mais nous sommes "qu'à" 6,5 kilomètres du centre de la seconde ville des Lofoten, Leknes ! Ca devrait être possible de faire un peu la fête là-bas (du moins le croit-on à l'approche de la soirée). Direction donc Leknes avec pour moyen de transport nos simples semelles ... On nous avez pourtant prévenu, hors période touristique tout est fermé ou presque sur les Lofoten. Ainsi même dans la deuxième ville, le restaurant de poisson réputé de Leknes affichait porte-close. On fait vite le tour du bourg, 2 supérettes, 1 grand supermarché, 3 ou 4 pizzerias (dont une fermée), 1 restaurant thaïlandais, 2 bars (dont un fermé). A croire que les habitants du coin, on tellement l'habitude de manger du poisson chez eux, que lorsqu'ils vont au restaurant ils préfèrent la cuisine italienne. Nous songeons alors à nous ravitailler au supermarché faute de mieux, mais afin de ne pas avoir fait toute cette route pour rien et parce-que mine de rien il est 20 heure et on commence à avoir faim, on se rend dans un café. A première vu ce café ne fait pas à manger hormis gâteau et viennoiserie. Alors on commande des cafés, et des gâteaux. Et après s'être gentillement moqué de la lenteur de la serveuse certainement inventrice du concept de slow-food, et avoir découvert que les urinoirs servaient de géraniums, nous nous apprêtons à retourner à notre rorbu ... Soudain (suspens .....) la table à côte de nous se fait servir une sorte d'assiette de poisson dans une soupe (c'est ma définition). Après hésitations nous réinventons le concept du repas à la française, fini le traditionnel entrée-plat-dessert, ça sera pour nous un café-dessert-plat (pas mauvais ceci dit). On repassera pour arroser l'anniversaire du cousin, puisqu'il n'y avait ni bière, ni vin dans ce café.
Sur la route du retour, nous découvrons un ciel finalement plutôt dégagé alors que les nuages avaient pris l'ascendant sur le ciel bleu durant l'après-midi, nous espérions alors que le ciel si clément avec nous depuis le début de notre périple, nous offre le spectacle nocturne des Aurores Boréales. Les Lofoten sont l'un des meilleurs spot de Scandinavie pour les observer, et nous sommes en effet au début de la période propice à l'observation (lorsque le soleil de minuit, fait place à la grande nuit noire de Scandinavie), même si la meilleure période se situe entre février et avril, afin de redonner du baume au coeur des Scandinaves en manque de lumière durant les mois d'hiver. Rien ... nous ne verrons pas sur notre chemin de retour le son et lumière de la nature, ce rideau de lumière vert éclairer la nuit scandinave. Nous nous consolons pour occuper notre chemin du retour en admirant ce beau croissant de lune, d'un jaune vif, et incroyablement bas dans le ciel à ces latitudes.
Samedi: randonnée sommet et plage
Le ciel ne nous a pas gâté la veille au soir donc. Il souhaite s'acharner sur nous en cette dernière journée. En effet depuis 7 heures du matin, la pluie tombe en averse sur l'île, et rien à l'horizon ne semble donner signe d'une éclaircie future. Nous devons donc annuler la randonnée prévue. Nous attendons patiemment que la pluie cesse. Et vers midi, elle s'arrête enfin de tomber. Après un déjeuner rapide, nous partons vers notre itinéraire bis que Florent avait préparé.
Certes la randonnée est moins difficile et moins impressionnante que celle réalisée deux jours plus tôt, avec 4 kilomètres, 430 mètres de dénivelé positif et le sommet de Holandsmelen à "seulement" 434 mètres. Mais pour atteindre le début de la randonnée, il nous faudra déjà marcher pendant 1 heure 20 ... L'île de Vestvågøy est certainement moins impressionnante que celle de Moskenesøy, les montagnes sont moins hautes, moins nombreuses et moins rocheuses, faisant apparaître une flore plus dense mais aussi des plaines, et des collines propice à l'élevage d'animaux terrestre. Mais nous allons découvrir pendant cette randonnée que cette île possède également beaucoup de charmes.
Après 1 heure 20 de marche donc nous atteignons le début du sentier, un début de sentier raide, et rendu technique puisque glissant suite aux averses de la matinée. Le principale inconvénient de ce début de randonnée c'est que la végétation est dense, et donc la visibilité sur les paysages est nulle. Finalement nous approchons du sommet et nous découvrons lacs, étangs, fjord, au milieu des plaines, puis de l'autre côté une superbe plage celle d'Haukland. Les yeux sont encore émerveiller par les paysages sublimes des Lofoten. Nous sommes donc au sommet de Holandsmelen, et puisque ça aurait été répétitif de le signaler à chaque étape (puisque ce record fut sans cesse battu/ avant ce voyage: Amsterdam pour Florent et moi/Oslo pour Xavier), il s'agit à ce jour de la latitude la plus au Nord que nous ayons fait dans notre vie.
Puis nous redescendons de l'autre côté de la montagne, direction la plage. Ainsi nous profitons de cette superbe plage de la mer de Norvège et ses faux-airs de pacifique avec son eau turquoise, encerclés par les falaises.Il est ensuite temps de retourner dans notre rorbu, avec plus de 20 kilomètres à notre actif.
Dimanche: le voyage retour
Dimanche matin c'est le "long" (ça reste de l'avion quand même) voyage du retour. Il débute à 9h30 par l'arrivée de notre taxi, direction le petit aéroport de Leknes. Ce petit aéroport, ne comporte qu'une seule ligne vers le continent et Bodø, pour une traversée d'une durée de 25 minutes (pour un prix cependant prohibitif). Petit aéroport + petit trajet = petit avion. Sympathique étant donné que j'ai peur en avion, je serai servis par les turbulences du trajet, d'autant plus que je fus assis en plein milieu du couloir au dernier rang (original).
Je remarque pendant ce vol que je n'ai pas pris le même avion entre Bodø et Oslo que mes compagnons de voyage, ainsi à peine arrivé, sur Bodø que je suis déjà repartis direction Oslo (35 minutes exactement entre l'arrivée et le décollage) alors que mes compagnons ont dû attendre plus de 2 heures dans le charmant aéroport de Bodø.
Puis enfin le dernier vol entre Oslo et Paris, à 17h30 avec du retard, nous sommes arrivés à 19h50 à Paris, pour ce qui signifie la fin de notre voyage de deux semaines en Scandinavie.
Nous reprenons ainsi la route de Paris et de Nantes pour des étapes du quotidien un peu plus long, voilà pourquoi je ne prendrai pas le temps de les résumer ici. La dernière photo est tout un symbole, pendant que nous arrivons sur le tarmac de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, d'autres avions le quitte vers des destinations inconnues, annonciateurs de futurs voyages et de futures histoires ...