Le plus beau et le plus long voyage que j'ai pu réaliser (avec mon neveu Dylan). Un mois complet sur le sol américain. De San Franciso à New-York en passant par l'Oregon.
Du 23 août au 21 septembre 2023
30 jours
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Récit d’un road trip Américain

PROLOGUE

Tout débuta par ça.. Nous étions aux environ de 2016-2017 lorsqu’après avoir entendu à la radio, une version que je ne connaissais pas de la chanson Stand By Me, je me décidais à surfer sur internet à la recherche d’autres versions de cette musique que j’apprécie particulièrement. Puis de fil en aiguille, je me suis retrouvé par le biais des mots clés sur une chaîne Youtube d’un gars qui faisait des road-movies. Des filming locations plus exactement. Je découvrais alors cette discipline qui m’était totalement inconnue et qui consistait à se rendre sur des lieux où s‘étaient déroulés des tournages de films (ou de séries), soit pour y faire des photos, mais plus régulièrement des vidéos. Selon les personnes, cela peut varier en qualité de travail et l’acteur de cette fameuse chaîne Youtube est plutôt un pro en la matière. Il fait des montages photos/vidéos de qualité, et parvient même à se mettre en scène dans le film d’origine. Et c’est en tombant sur l’une de ses vidéos que j’ai eu le flash. Il était sur les lieux de tournage de mon film préféré, mon film fétiche, Stand By Me. (Oui, comme la musique). Et là, je me suis dit, ouah, quelle chance il a. J’aimerais trop pouvoir faire ça et me rendre là-bas. Par la suite, j’ai regardé d’autres filming locations sur ce film et ça s’est alors ancré dans ma tête. J’ai commencé mes recherches et j’ai alors découvert que le film avait été en grande partie tourné dans l’état de l’Oregon aux États-Unis. Je ne connaissais pas cet état. (il faut dire que c’est légèrement grand ce pays). J’ai donc ainsi découvert un état super sympa, sauvage et varié en paysages. Cette idée folle de faire la même chose, de me rendre là-bas, à quelques milliers de kilomètres de chez moi, s’était alors amplifiée. Mais au fond de moi, je me disais que c’était fou, impossible et irréalisable. Mais j’ai continué mes investigations et mes recherches de plus en plus approfondies sur le net et j’ai fini par dénicher un maximum d’informations et par trouver les adresses et emplacements exacts où les scènes de Stand By Me avaient été tournées. Deux en Nord Californie et le reste dans l’Oregon. Le village de Brownsville étant le lieu principal et les autres scènes ayant été filmées dans les 25 kilomètres autour de Eugène. Il servait de décor principal et son nom était transformé en Castle Rock. Pour information, l’histoire de ce film est tirée d’une nouvelle de Stephen King intitulé « The Body ». Pour les amateurs de cet immense écrivain à succès, le nom de Castle Rock parlera sans doute puisqu’il est régulièrement dans ses écrits. Pour ceux et celles qui connaissent un peu mais sans plus, Stephen King n’a pas écrit uniquement des histoires d’horreur ou fantastiques. Beaucoup de ses romans sont devenus des films à succès. Bref, refermons cette parenthèse et revenons à cette idée de voyage.

Je m’accrochais toujours à l’idée que ce serait vraiment exceptionnel de pouvoir faire comme ces autres personnes qui étaient finalement plus nombreuses que je le pensais, à se rendre sur place pour faire ces « filming locations ». L’année suivante, j’avais la totalité des emplacements. J’avais entre temps davantage découvert l’Oregon à travers des photos, des reportages et des documentaires et en oubliant le film, c’est aussi cet état qui me plaisait et me donnait envie de le visiter.

Je débutais donc une quête. Je me suis acheté deux cartes routières. Celle de la Californie (beaucoup trop grande pour le si peu que j’avais à visiter) et bien entendu, celle de l’Oregon beaucoup plus petite mais suffisamment détaillée. Comme pour les voyages précédents (Ecosse, Islande..) j’affichais ces cartes sur le mur ou sur les portes de mon salon et j’y pointais des repères. En même temps, se peaufinait aussi une première idée de roadtrip et d’itinéraire. J’ai pu également découvrir que le film était toujours très présent dans la tête de très nombreux fans (et oui, je n’étais donc pas le seul) et tous les ans depuis 1986, se déroule le festival « Stand By Me » à Brownsville. Il a systématiquement lieu fin Juillet de chaque année. En l’occurrence, pour l’année 2023 cela tombait le 23 juillet.

Les mois sont passés, les cartes sont restées sur mes murs. Tout comme cette idée, restait dans ma tête. J’ai donc décidé de réfléchir à ce projet, ce futur voyage éventuel. J’y ai travaillé, j’ai passé beaucoup de temps sur le net et ça a commencé à prendre forme lentement. On ne prend pas l’avion pour une si lointaine destination juste pour quelques jours, ni une semaine. Alors je me suis dit, tant qu’à y aller, autant faire les choses bien et en profiter aussi longtemps que possible. Sachant qu’une partie était dans la Californie, autant en profiter également.

 En bleu, au départ de San Francisco, notre trajet parcouru en Californie en remontant dans l'Oregon (carte suivante)
Trajet parcouru dans l'Oregon (en bleu) 

L’Oregon compte quelques grandes villes seulement. Portland est la plus connue sans doute et aussi la plus grande mais elle n’est pas pour autant la capitale. Il s’agit de Salem. (Attention, ce n’est pas le Salem connu pour ses histoires de sorcières). Comme je le disais un peu plus tôt, les Etats-Unis c’est très grand, voire gigantesque alors un bon nombre de noms de villes se retrouvent dans pas mal d’états. Il y a aussi la ville de Eugène. Après quelque temps de réflexion, je me disais qu’un mois serait idéal et parfait. Un mois entier sur le sol américain ? Oh mais oui mais à quel prix ? Bon oui, ça m’a coûté un peu d’argent mais on en reparle plus tard. Je ne comptais pas m’y rendre seul et je trouverais bien quelqu’un à emmener avec moi. La première année, ce n’était encore qu’un projet, mis au fur et à mesure noir sur blanc mais ce n’était pas possible de s’envoler, pas encore. J’ai donc continué encore et encore à me renseigner et à me documenter sur l’Oregon principalement, les parcs, les visites, les randonnées, la façon de vivre aux USA, les transports, les obligations, les interdictions...

Ma première idée était de débuter par Portland puis, de parcourir l’Oregon jusqu’en Californie pour finir à San Francisco. Seulement voilà, il n’y avait aucun vol direct pour Portland depuis la France. J’ai donc laissé les recherches de côté, en me disant que de toute façon j’ai largement le temps, ne sachant absolument pas quand ni quelle année je partirais (toujours avec le petit doute...si un jour j’y vais).

Nous étions donc en 2018. Cet été là une autre destination avait fait son apparition. L’Ecosse et nous étions trois à partir ensemble durant 11 jours. Deux neveux, Guillaume et Dylan allaient m’accompagner dans ce road trip outre-Manche. Très belle destination, de très bons moments et nous formions un bon trio. J’en garde encore de très bons souvenirs.

Puis 2019 est arrivée à son tour. Là encore, je pensais de temps en temps aux USA mais finalement, j’optais pour une tout autre destination. Je suis donc parti en solitaire durant 9 jours en Islande. Et j’ai littéralement adoré. Une destination qui m’a marqué et pour laquelle je me suis promis d’y retourner une seconde fois. J’avais loué une voiture aménagée et j’ai donc bougé sur les routes islandaises. Je n’avais jamais connu une telle sensation de liberté. Des paysages époustouflants, une sensation de quiétude et de bien-être. Peu peuplé, loin d’être envahi de touriste, j’en ai pris plein les yeux et j’étais émerveillé. Combien de fois je me suis senti seul au monde ? Je ne saurais le dire mais en tout cas je l’ai plus d’une fois imaginé. Puis 2020 et une arrivée surprise… Que l’on nomme COVID. Financièrement, je ne pouvais pas mettre en exécution mon projet et le Covid n’a fait que renforcer l’idée de reporter de nouveau le départ. 2021, pareil. Les sous manquaient toujours à l’appel et ce sont des petites destinations beaucoup moins lointaines qui faisaient office de voyage. Mais, entre temps, une autre idée qui me trottait dans la tête depuis bien longtemps a immergé de mon cerveau et elle s’est concrétisée. L’achat d’un van ou d’un fourgon...En quelque sorte, un véhicule aménageable pour que je puisse de nouveau partir sur les routes en toute liberté et (presque) sans contraintes et peut-être retrouver ce plaisir ressenti en Islande. J’ai fouiné et j’ai fini par en dénicher un qui allait parfaitement me convenir. Et c’est le cas. Jusqu’alors, il en a parcouru du chemin sur les routes françaises. Ardèche, Bretagne (deux fois) Jura, Auvergne, Normandie…

Enfin, le Covid était passé. Nous étions à la fin de l’été 2022. Et clairement, j’en avais marre de décaler mon idée folle d’année en année. Et je me suis dit MERDE. Les années passent, mon âge aussi (bah oui) et je ne vais pas attendre d’être en retraite pour réaliser ce qui finalement était devenu un rêve. Et je me suis dit, c’est bon, ce sera en 2023 et pour ce faire s’il le faut (bien sur il le fallait), je contracterais un prêt auprès de ma banque. Et pour m’accompagner, mon neveu Dylan était grandement partant. Malheureusement, ce n’était pas possible pour Guillaume. Je me suis remis sur mon pc des heures durant pour tout calculer, tout prévoir.

Pour se rendre à Portland il nous fallait faire une escale soit à Reykjavic (la capitale que je connaissais déjà pour le coup) ou par New-York. Le choix était facile à faire, quant à aller aux States, autant passer par New-York. Alors l’itinéraire s’est peaufiné.

New-York 2-3 jours, puis vol pour Portland avec location d’un van que nous restituerons à San Francisco avant de reprendre un vol pour New-York afin d’y rester deux autres jours et de repartir vers Paris. 4 Vols au total durant ce mois. Mais finalement, Dylan avait une connaissance qui s’était rendu à San Francisco et en vol direct depuis Paris. Changement de programme. J’ai totalement inversé l’itinéraire que j’avais tracé initialement et ça l’a même considérablement amélioré.

Ce dernier était désormais Paris – San Francisco. Location de van pendant trois semaines jusqu’à Portland avant de prendre un vol pour New-York pour y passer 5 jours et ensuite, retour vers Paris. Trois vols au lieu de quatre et un seul passage, mais plus long sur New-York. C’était validé. J’avais alors fait un large choix de tout ce qu’on irait visiter et dans quelle ville on se rendrait. J’avais également calculé les distances et les durées entre chaque lieu pour que nous puissions toujours avoir une idée à l’avance de notre organisation. Après, quand le début de l’année 2023 est arrivé ça s’est assez vite enchaîné. J’ai trouvé une auberge de jeunesse pour notre premier hébergement à San Francisco avant de pouvoir récupérer un van, et il fallait passer aux choses sérieuses : trouver les dates de nos vacances et les réservations.

Nous avons trouvé nos dates communes. Nous partirons le mercredi 23 août 2023 et nous rentrerons le jeudi 21 septembre. Au mois de mars, je débute les réservations et je commence par acheter nos billets d’avion. Aie, ça pique déjà un peu dans le portefeuille mais pas le choix. La partie la plus chère du voyage sera la location du van aménagé, 21 nuits réservées. Un bon budget mais qui nous est indispensable pour mener à bien ce road-trip. Nous le prendrons le lendemain de notre arrivée, le jeudi 24 août et nous le restituerons à Portland le vendredi 15 septembre. Puis je réserve l’auberge de jeunesse HI Fisherman’s Wharf Hostel situé dans Fort Mason à San Francisco. La moins chère mais surtout la mieux placée. Vue sur Alcatraz et au loin (souvent dans la brume) nous pouvons même distinguer le Golden Gate. Nous décidons que nous prendrons un Uber pour nous y emmener car elle se trouve à 30 minutes en voiture de l’aéroport. Donc je réserve l’Uber à l’avance également.

Concernant les trois premières semaines, nous sommes dons déjà presque prêts. Il me reste plus qu’à trouver l’hébergement sur New-York et je compte beaucoup sur le Couchsurfing. En gros, il s’agit de dormir « gratuitement » chez l’habitant. J’ai depuis plusieurs années déjà utilisé cette technique (notamment en Écosse). Je suis inscrit depuis pas mal d’années sur Couchsurfing et j’ai moi-même reçu des voyageurs chez moi à quelques reprises. J’aime beaucoup le concept qui permet de très bons échanges. Malheureusement, les semaines passent, la date de notre départ approche mais je ne reçois aucune réponse positive à mes nombreuses demandes d’hébergement. Je continuerais d’envoyer des demandes jusqu’au bout et au pire des cas, j’ai l’application sur mon portable si vraiment il me faut continuer les recherches une fois que je serais parti de la France.

Sur mon téléphone, sur google maps j’ai enregistré tous les points de repère concernant le film Stand By Me, même si je connais la plupart déjà par cœur et certains endroits comme Brownsville, comme si j’y étais déjà allé. Cinq années à travailler dessus et à faire des recherches, je pense être plutôt préparé. J’en profite pour enregistrer également toutes les destinations et adresses prévues durant de voyage, même les visites prévues à New-York. Malgré tout, j'apporterais quand même les cartes de l’Oregon et de la Californie.

Sur le calendrier posé sur mon petit bureau, j’ai noté le nombre de jours avant le 23 août. Je me souviens qu’un jour j’ai envoyé un message à Dylan en lui disant : J-160. Puis finalement, alors que ça paraissait encore loin, les mois sont passés et les vacances approchaient rapidement. Fin juillet, je préparais déjà ma valise pour être certain de ne rien oublier et pour prévoir son rangement intérieur ainsi que mon sac à dos de 30L qui serait mon second bagage.

Quelques semaines avant le départ, j’achète un multipass pour New-York, pour 6 activités (il nous donne donc des réductions non négligeables sur les tarifs).


Vendredi 18 août 2023

Plus que quelques heures à travailler, et ce sera enfin les vacances pendant 5 semaines. Ce sera bien la première fois que je prenne autant de temps à suivre mais pour ce qui sera le plus grand de mes voyages, il me faut bien ça. D’autant que parmi ces 5 semaines, une est entièrement faite de journées de récupération de jours fériés accumulés.

Voilà, je passe mon week-end dès en sortant du travail chez un ami en Mayenne, avec au programme, 12 kms de randonnée dès le lendemain matin puis visite de Laval et des alentours de Evron. Déjà un petit dépaysement.

Le mardi soir, je pensais que je n’arriverais pas à dormir à cause du stress mais finalement la nuit s’est correctement passée.

Bien entendu, je ne pourrais pas publier ici l'intégralité de mes photos/vidéos (il y en a beaucoup trop) mais je vais tâcher de vous faire vivre l'expérience à travers celles que je publierais.

Nous y sommes. Mercredi 23 août 2023

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LE JOUR DU DÉPART

 Notre itinéraire. 
 Départ de Paris

Notre train partait d'Angers vers Paris Montparnasse à 11h30. Dylan et un ami à lui, Adrien, sont arrivés chez moi une heure plus tôt. C’est cet ami qui nous déposera à la gare.

Le train est parti pile à l’heure. Voilà, le voyage à réellement débuté. C’est incroyable. Je réalise seulement que l’aventure vient de commencer. Nous arrivons à Montparnasse à 13h10 puis nous enchaînons par un petit trajet en métro (2 stations) pour nous rendre près de la station de bus Denfert-Rochereau d’où nous prendrons la navette vers l’aéroport d’Orly. Nous ne sommes pas du tout des habitués du métro et Dylan coince sa valise entre les portes battantes qui se sont refermées juste derrière lui. N’arrivant pas à les décoincer, je suis allé demander auprès d’une agente pour qu’elle nous dépanne. Dès que nous sommes sortis du métro, nous marchons juste 5 minutes. Eh bien, ils en profitent bien. 11,20 euros le trajet en navette pour 35 minutes environ. Mais nous n’avons pas le choix de toute façon. Nous arrivons à l’aéroport avec pas mal d’avance (c’était mon souhait) vu que notre vol n’est prévu qu’à 18h30 mais dans les voyages, l’une des parties que j’aime le moins, c’est ça. L’aéroport. Non pas le fait de devoir prendre l’avion (j’ai déjà pas mal de vol à mon actif) mais le côté stressant, se repérer, les contrôles, les enregistrements. Une fois que nous sommes dans le hall d’embarquement, la pression retombe. Plus qu’à patienter quelques heures. J’ai bien entendu de quoi m’occuper en attendant : de la lecture (un gros pavé de Stephen King + un autre petit bouquin et Netflix sur mon portable. Vers 18h nous sommes à bord de l’avion. Comme à chaque fois, je me suis arrangé (là en l’occurrence il y avait une petite taxe supplémentaire) pour me situer près du hublot. J’aime bien voir ce qui se passe dehors et je suis toujours prêt à faire quelques clichés. La compagnie que j’ai choisie est French Bee. Ce sera la première fois que je vole avec eux. Mais c’est surtout la première fois (pour Dylan également) que je serais en vol long-courrier. Malgré tous mes précédents voyages, jamais je n’étais parti aussi loin et aussi longtemps. 11H20 de vol entre Paris et San Francisco. Une première aussi, un vol durant lequel nous avons un écran avec un choix de films et de séries, deux caméras (sous et sur l’avion) qui nous permettent de voir en direct l’extérieur de l’appareil et une carte qui nous permet aussi de suivre le parcours et de connaître notre emplacement en direct. Bref, ça occupe et ça distrait.

Le décollage vient d’avoir lieu. Let’s go. La prochaine fois que nous marcherons sur le sol terrestre, ce sera en Amérique, à San Francisco.

Vue du dessus de notre avion pendant le vol 

La nuit fut saccadée. Les premières heures, je regardais un film mais malgré les écouteurs, le ronronnement de l’avion et les gens qui parlent me dérangeaient et m’empêchaient d’entendre correctement les paroles alors j’ai fini par mettre un sous titrage en français. Puis les heures sont passées et alors que je n’arrivais pas à trouver le sommeil, vers 2h30 du matin, me semble-t-il, j’ai vu sur l’écran que nous survolions le Groenland. J’ai entrouvert le cache hublot et je constate qu’il fait jour avec un beau ciel bleu bien dégagé. Ça fait étrange quand on repense à l’heure qu’il était. J’ai donc fait quelques clichés de ces grandes étendues blanches d’où ressortaient plusieurs sommets puis j’ai refermé pour ne pas donner trop de luminosité dans la carlingue en partie plongée dans une légère pénombre.

Survol du Groenland  

J’ai fini par m’endormir avec des réveils par intermittence, notamment pour changer de positions plutôt inconfortables. Vers 19h30 (heure locale, soit 4h30 chez nous en France) je suis resté éveillé. L’atterrissage était prévu à 20h50. La nuit tombait déjà rapidement. Puis les premières annonces se firent entendre dans les haut-parleurs. Il faisait totalement nuit lorsque notre avion s’est posé sur la piste et je me souviens que durant les minutes qui précédaient l’atterrissage, je scrutais les nombreuses lumières qui ressemblaient presque à des guirlandes en tentant de repérer le Golden Gate. Puis, le temps de nous repérer dans l’aéroport et de récupérer nos bagages, je me souviens qu’avec Dylan nous nous sommes dit : «Ça y est, nous sommes aux Etats-Unis.

 Arrivée à San Francisco

Une fois que nous étions dans le hall des arrivées, j’ai repéré notre chauffeur Uber qui tenait un carton avec mon nom écrit dessus au marqueur. Il avait un accent prononcé et il paraissait pressé, car il fallait marcher très vite pour réussir à le suivre jusqu’au parking où il s’était garé. La compréhension était un peu trop compliquée pour entretenir une conversation mais environ 35 minutes plus tard, il nous déposait devant la porte de notre auberge de jeunesse. Ensuite, le temps de trouver quelqu’un pour nous ouvrir la porte d’entrée, nous faisions connaissance avec les lieux. Notre chambrée était un dortoir de 20 lits superposés. Dylan et moi avions chacun un lit en hauteur. Des personnes dormaient déjà. Nous étions nous aussi fatigués et sans doute un peu déboussolés par les 9 heures de décalage horaire. Après avoir rempli les formalités et nous être baladés par curiosité et avoir fait le repérage des lieux (surtout les sanitaires) nous sommes allés nous coucher. Vers 2h15 du matin, je me suis réveillé. Plutôt en forme (il était 11h15 en France). N’arrivant pas à me rendormir, je me suis levé et je me suis rendu aux toilettes. Celui qui se trouvait dans la cabine proche de la mienne, se croyait peut être seul (ou finalement se moquait totalement de l’avis des autres) et il se donnait à cœur joie en pets tous plus fort les uns que les autres. Bref, fermons cette mini parenthèse. Je suis ensuite allé me poser sur l’un des canapés dans un grand salon chaleureux qui donnait juste face à notre chambre. Il y avait quelques va-et-vient et plusieurs personnes jouaient même à des jeux de société tandis que d’autres avaient le nez posé sur leur téléphone. J’ai donc fait pareil en profitant du wifi de l’auberge afin de publier les premiers messages comme quoi nous étions bien arrivés à San Francisco.

1 heure plus tard, après avoir joué et surfé un peu sur le net, je suis retourné me coucher afin de tenter de me rendormir.

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Jeudi 24 aout 2023 9h de décalage horaire avec la France. 9h plus tôt aux Etats-Unis.

Nous nous sommes réveillés assez tôt. Après une petite douche et un bon petit déjeuner, nous étions d’attaque pour débuter notre première journée américaine. Nous devions récupérer le van à 15h et pour nous y rendre, nous avions 1h15 de trajet à effectuer pour rejoindre Hayward, de l’autre côté de San Francisco. La partie la plus intéressante était que nous allions prendre le funiculaire pour débuter. Nous sommes donc restés dans le secteur de l’auberge toute la matinée. Notre première vue était sympa puisqu’il s’agissait de l’île d’Alcatraz. Je l’aurais imaginé un peu plus éloigné. Au loin, nous pouvions distinguer le Golden Gate un peu sous la brume, comme souvent parait-il.

 Vue sur Alcatraz
Le Golden Gate,  la tête dans les nuages. 

Nous nous sommes baladés jusqu’en tout début d’après-midi et nous prenions déjà quelques photos de San Francisco. Les rues pentues, les voitures, les maisons. Puis vers 13h15, après avoir pris un repas rapide (burger comme souvent) nous nous sommes rendus à 1 kilomètre de l’auberge, à la station de départ et d’arrivée des funiculaires. Nous avons attendu quelque temps puisqu’il venait juste d’y avoir un départ puis nous sommes montés dans ce véhicule un peu hors du commun que nous n’avions alors vu que dans les films. Entre-temps, nous étions assez surpris de croiser à plusieurs reprises de voitures sans personnes à l’intérieur. Quand je dis personne, c’est sans le moindre conducteur. Après avoir fait des recherches, il s’avère qu’il s’agit de taxi sans conducteur. C’est très futuriste et visiblement après quelques déboires, ça aurait moins d’intérêt que prévu mais ça reste toujours en fonction et certains continuent de faire appel à ces taxis d’un nouveau genre.

Nous sommes enfin à bord du funiculaire. Nous avons dû en descendre au bout de 25 minutes, marcher une dizaine de minutes supplémentaires pour trouver la station de métro aérien. Le BART. Ce fut bien compliqué pour se procurer les billets. Même une galère plus exactement et une fois que nous étions partis… OUPS !!! Nous nous sommes rendu compte que ce n’était pas le bon que nous avions pris. Moment de stress. Sachant que j’ai horreur d’être en retard, alors qu’à la base nous avions une légère avance sur l’horaire, là, ça changeait nettement la donne. Le temps que nous arrivions à la seule station qui nous permettait de reprendre un autre DART, l’heure s’était déjà bien avancée. Durant ce (ces) trajets en DART nous avons aperçu de nombreux bidonvilles (bien à l’écart de SF). Je les surnomme ainsi, mais c’est qu’ici, beaucoup de gens vivent dans des caravanes et surtout des camping-cars ou bungalows. D’autres sont même dans des baraquements de tôles. De nombreuses carcasses de voitures (ici ils roulent quand même avec) sont en général le long de ces abris. Parfois, à seulement 800 mètres, le décor varie et nous voyons de belles demeures. Et ainsi de suite. Puis, lorsque nous sommes arrivés à Hayward avec déjà une demi-heure de retard, j’ai cherché sur maps l’adresse de l’agence campervans. Mince, elle n’était pas si proche que ça finalement et à pied ça allait nous prendre encore quasiment 50 minutes. Là, le stress venait encore de monter d’un cran. Ne sachant comment faire, j’ai fini par aller à la rencontre d’un homme (qui s’avérait être conducteur de car) mais qui m’a expliqué que des taxis passaient régulièrement dans la rue. Il nous a accompagné et bien entendu, aucun taxi n’est jamais passé. Alors il a remarqué un véhicule qui venait de s’arrêter près d’une station de bus et a compris qu’il pouvait s’agir d’un UBER. Il lui a expliqué et finalement après une petite négociation il a accepté de nous conduire. Résultat, nous sommes arrivés avec une heure de retard et bien essoufflés et (je l’avoue, pour ma part un peu en panique) en expliquant notre petit déboire avec le métro. Le seul mauvais souvenir de San Francisco. Pour eux finalement ça ne posait aucun souci et lorsque la femme qui s’est occupée de nous nous a montré le van, j’ai été très surpris. Mis à part les couleurs très voyantes, c’est surtout la longueur de celui-ci qui m’a impressionné. Elle nous a rapidement montré l’intérieur et tout ce que l’on avait à savoir dessus et nous avions les clés en main. Petit amusement, chaque van portait un prénom. En l’occurrence, le notre s’appelait Pénélope. J’ai préféré laisser Dylan prendre le premier le volant de Pénélope, lui qui était bien plus habitué que moi avec les boites automatiques (plus maintenant). Je pensais que le retour jusqu’à l’auberge allait être rapide mais là, nouvelle méga surprise, 1h10 pour le trajet le plus court selon maps. Car il fallait faire un grand détour et tout retraverser. Je pense qu’il nous a fait une mauvaise blague ce GPS. Bref, nous avions prévu plus de temps sur San Francisco mais la première journée fut bien occupée à cause de tous ces trajets. Nous avons découvert la conduite américaine et ses routes aux très nombreuses voies. La plus large faisait jusqu’à 7 voies (14 au total) en comptant les voies d’entrées ou de sorties. Et nous avons vu que le pick-up était roi. On en voyait à foison. Même certains qu’on ne verra jamais sur le sol français, par exemple des pickups aux roues jumelées à l’arrière ou d’autres dont les roues sortent très largement de chaque côtés. Première fois où nous roulions et Dylan a failli cartonner la voiture de devant. Nous étions dans de grands bouchons et dans une circulation énorme. Première frayeur en voiture sur le sol américain.

Quand nous sommes de nouveau arrivés à l’auberge de jeunesse pour notre seconde nuit, la journée était déjà bien entamée. Nous sommes allés manger dans un restaurant (burger frites) qui coûtait cher comme tous ceux qu’on avait pu voir sur le secteur. Quand nous sommes repartis vers l’auberge, nous avons aperçu un animal qui s’est rapidement glissé par une haie. Mais nous n’avions pas déterminé s’il s’agissait d’un chien, d’un très gros chat ou d’autre chose. Eh bien nous nous sommes approchés (par obligation vu que c’était notre chemin) et il s’agissait d’un raton laveur. Quelle surprise étonnante. Je n’en avais jamais vu, à part peut-être dans un zoo. Nous nous sommes couchés assez tôt ce soir-là, toujours sous le coup de la fatigue de la journée et du décalage horaire.

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Vendredi 25 août 2023

Nous avons pris la voiture pour nous rendre au plus près de l’embarcadère d’où allait partir le bateau vers Alcatraz. Le parking était payant et là encore, totalement hors de prix. 40 dollars la journée. Nous avons embarqué peu de temps avant le départ du bateau (8h15). Puis nous avons rapidement vu l’île se rapprocher. Nous sommes restés presque 4h sur place (quand on visite, on est lent et l'on prend notre temps (si cela vaut le coup)).

C’était très intéressant et surprenant (à part les mouches). La fameuse prison d’Alcatraz. Celle ayant renfermé quelques dangereux criminels les plus notoires tels qu’Al Capone. Celle dont les seules évasions n’ont jamais vraiment été élucidées et qui a donné vie à plusieurs films. C’était impressionnant de voir ces fameuses cellules dont des trous, derrière les toilettes, avaient été creusés à la petite cuillère, ces têtes fabriquées en papier mâché afin de faire un leurre pour les gardiens. Bref, vraiment une visite qui valait le coup d’être faite. (encore une fois, à part les mouches agaçantes en quantité impressionnante). Une fois revenu à San Francisco, nous avons mangé un hot dog, acheté à l’un des nombreux food trucks installés près de la sortie de l’embarcadère spécialement dédié à Alcatraz. Après quoi, nous avons commencé à marcher le long de la baie pour tenter d’aller jusqu’au Golden Gate. Il était quand même vraiment loin. Les rues étaient animées et dans un espace rempli de magasins, de bars et d’attractions, nous avons continué notre balade agréable. Nous avons alors décidé d’aller boire un verre dans le grand bar qui nous paraissait le plus sympa. Nous avons rapidement discuté avec la serveuse en expliquant que nous étions Français.

A quelques mètres de nous, deux clients avaient déjà visiblement bu quelques pintes avant notre arrivée. L’un des deux surtout. Il était clairement ivre et il nous parlait de temps en temps mais là, peine perdue. L’autre aussi nous avait vite fait causé mais il était plus sympathique et avait parlé un peu de la France. Celui qui avait plus qu’abusé de l’alcool s’énervait et parlait à la serveuse parfois un peu agressivement. Il a été menacé d’être expulsé et en ronchonnant un peu, il a sorti plein de billets qu’il a commencé à déchirer sur le bar. Il faisait voler des morceaux de billets en les lançant en l’air puis il a dit qu’il payait notre conso. Bon, finalement , menaçant vraiment d’être expulsé du bar il est parti de lui-même mais en laissant un billet de 100 dollars en pourboire et non, il ne nous a pas payé les consos (après que j’ai quand même demandé à la serveuse s’il l’avait fait ou pas). Puis alors que nous avions sorti chacun nos premiers dollars, la serveuse nous a dit que c’était bon, nos consos étaient offertes par le bar. Elle avait elle-même demandé à son supérieur si c’était OK et il a dit oui. Voilà, notre première bière aux États-Unis nous est offerte par la serveuse du bar. Pas mal pour un début de vacances.

Quand nous avons continué notre chemin, à seulement une cinquantaine de mètres après le bar, il y avait un attroupement et nous entendions comme des cris de phoques. En effet, il y avait un autre rassemblement mais dans l’eau et sur les pontons. Beaucoup de lions de mer se doraient la pilule au soleil dans un petit vacarme. C’est plutôt bruyant comme animal et ça gueule quasiment toujours la même chose. Han han han.

Finalement, nous nous sommes dit qu’il valait mieux que l’on reprenne la voiture pour nous rapprocher davantage du Golden Gate alors nous sommes allés récupérer la voiture et nous avons progressé plus loin. Nous avons changé plusieurs fois de lieux et de parkings dont un nous paraissait même bien sympathique pour passer notre première nuit dans le van. Aucun panneau n’indiquait qu’il était interdit d’y rester de nuit et plusieurs autres vans, camping-cars et caravanes s’étaient également installés, ce qui pour nous était un gage de sécurité.

Nous prévoyons donc d’y revenir un peu plus tard en soirée et de continuer à nous rapprocher du célèbre pont. Nous avons fini par nous stationner sur un parking gratuit de la Marina, le petit port. Puis, motivés, nous avons débuté notre marche vers le Golden Gate en longeant la plage. Notre idée étant bien sûr de monter dessus et pas uniquement de le regarder. Une fois arrivés sur le pont, nous avons décidé de le traverser à pied…

 Le fameux Golden Gate

Au final, nous avons fait un aller-retour de 15 kms depuis la voiture et il était temps que ça s’arrête, j’en avais plein les pattes. Nous sommes ensuite retourné au très parking que nous avions repéré pour dormir en front de mer et sur lequel des espaces herbeux étaient réservés aux camping-cars et caravanes. Après notre pique-nique du soir (sandwich comme ce sera souvent le cas),tout en regardant une taupe toute proche de nous qui entrait et sortait d’un trou qu’elle avait sans doute elle même creusé, nous nous sommes couchés à la nuit tombée.

Chaque soir, il faisait nuit assez tôt et à 20h c’était quasiment déjà le noir complet et c’est en regardant Netflix sur mon téléphone ou en lisant que je passais la soirée avant de dormir. J’avais emporté un épais roman de Stephen King (Billy Summer) et nous avions également acheté quelques revues pour passer le temps à l’aéroport.

Notre première nuit se passait assez bien. Comme pour chaque nuit, je dormais avec des Boules Quiès. J’ai l’oreille très sensible et l’ouïe très fine alors le bruit me dérange pour dormir et je me réveille au moindre son anormal. Je passerais un détail qui fait qu’elles étaient obligatoires du fait que l’on soit deux dans le van. RRRRRrrrrrrrrronnnn…

Vers 1h30 ou 2h du matin, en fait je ne sais même pas vraiment l’heure qu’il était, je me réveille à la vue d’une luminosité malgré les rideaux fermés (mais pas top car ça ne cachait pas du tout entièrement les vitres). Puis, j’aperçois de l’autre côté, des lumières changeant de couleurs...Merde, je comprends tout de suite qu’il s’agit de gyrophares. Puis aussitôt, le faisceau d’une lampe éclaire le van et tente de voir à l’intérieur jusqu’à ce que quelqu’un cogne dans les vitres. Je comprends aussitôt qu’il s’agit de la police et je réveille Dylan qui dormait paisiblement. Nous ouvrons la porte latérale et à haute voie (la porte latérale était du côté de Dylan). J’explique que nous sommes Français et le policier nous répond qu’il ne faut pas rester là car il est interdit de dormir ici là nuit et qu’ils doivent fermer les grilles. Je m’excuse autant que je peux mais il comprend et nous escorte. Nous nous rendons compte qu’ils avaient déjà viré (gentiment) quasiment tous ceux qui avaient fait pareil que nous. Le temps de trouver où se trouvait la sortie pendant qu’ils patrouillaient toujours sur le site avec leur véhicule et qu’ils faisaient partir les derniers occupants, nous nous demandions où nous allions dormir. Nous sommes partis à seulement une douzaine de minutes de là et nous avons trouver un petit parking dans un lotissement où nous avons pu continuer notre nuit. Je pense que pour cette première nuit dans ce van, on s’en souviendra.

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Samedi 26 août 2023

Aujourd’hui, nous prenons la route pour quitter San Francisco et partir en direction de Blackhawk. Nous avions 1h10 de trajet pour nous y rendre. Mais, avant de partir, nous voulions nous rendre une fois de plus de l’autre côté du Golden Gate, en haut d’une colline le surplombant. C’était principalement une idée de Dylan qui voulait faire quelques clichés et se rendre là, où dans un film qu’il aimait beaucoup, avait été tournée une scène. Nous avons donc traversé le pont (en van et plus à pied) et nous sommes allés à cet endroit.

Pensant qu’il nous faudrait retraverser tout SF pour repartir, j’ai été surpris quand finalement le GPS me proposait un autre itinéraire (ce qui nous a aussi évité de payer le péage du pont, valable que dans un sens). Avant de reprendre la route je me suis rendu compte que la prise allume cigare double USB que j’avais ramené de France ne fonctionnait plus. C’était très ennuyeux car elle nous permettait de mettre nos portables (entre autres) en charge. Il nous fallait absolument en trouver une nouvelle. Sur la route, nous nous sommes arrêtés faire quelques courses mais nous n’en avons pas trouvé. Puis nous sommes arrivés à Blackhawk. Cette ville abrite le Blackhawk muséum et il faisait partie du projet. (un choix de Dylan) vu qu’il était plus ou moins sur l’itinéraire initialement prévu. Le musée était sympa. Il comptait une belle collection de voitures plus ou moins anciennes mais plutôt de prestige, une grande partie sur l’histoire de l’Amérique à commencer par celle des Indiens, une partie asiatique ainsi qu’une partie africaine.

A sa sortie, nous ne savions pas où manger mais un petit restaurant juste face à nous, nous a attirés. Le Big E Burger était le nom de ce petit fast-food et nous y avons mangé d’excellents burgers/frites.

Prochaine étape : Yosémite National Park. Et je prends le volant pour la première fois. Pénélope est ravie. (ah ah ah)

N’ayant toujours pas réussi à trouver de chargeur, je regarde sur maps et nous voyons une station-service. Dylan me dit qu’ils en vendent peut-être. Alors non seulement ils en vendent (nous en achetons deux du coup) mais en plus le gérant est cool et il parle Français. Nous échangeons alors quelques mots sur notre roadtrip et nous parlons même un peu de la France. C’était amusant.

Je regarde sur mon appli Park For Night si je trouve un bon spot avant d’entrer dans le parc National et j’en trouve un qui paraît bien sympa. C’est donc celui que je choisis. A notre arrivée, il y a juste un véhicule. Et l’endroit est vraiment bien. Belle vue sur un grand lac et isolé de la route. Une seconde voiture fait son apparition avec un jeune couple. Quelque temps plus tard, c’est un homme seul qui se gare un peu à l’écart. Nous voici à 4 véhicules. J’ai cru entendre un couple parler en français et effectivement c’est le cas. M’ayant entendu parler avec Dylan, la jeune femme est venue me voir pour me demander un renseignement. Puis nous avons discuté tous les quatre et sympathisé. Elle s’appelle Soline et lui Sébastien. Une Nantaise et un Québécois. C’était amusant de se voir là à des milliers de kilomètres de notre région commune. Ils vivaient au Canada et ils étaient très cools. Le genre de rencontre d’un court instant mais que je trouve toujours agréable. J’ai pu brièvement discuter avec le couple de jeunes car là encore elle me demandait un renseignement (pourquoi moi) et ce coup-ci ç'a été beaucoup plus bref. Chacun s’était plus ou moins installé ici pour la nuit mais finalement ils sont partis au bout d’une heure. L’homme qui était seul dans sa voiture paraissait étrange et il mettait sa musique très fort alors que tout le monde pensait aller se mettre sous la couette. Je suis allé le voir et je lui ai demandé de baisser le son de son autoradio et il n’a pas fait d’histoire. Mais il était quand même un peu bizarre. Alors que Dylan s’était endormi, j’ai entendu un véhicule assez gros se garer près de notre van. Il s’agissait d’un camion aménagé en camping-car. Impressionnant. Il me faisait penser aux camions de pompiers français utilisé notamment dans les feux de forêt. (les CCF). Bonne nuit.

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Dimanche 27 août 2023

Une heure de route à peine nous sépare de l’entrée du parc alors nous prenons la route vers 9h15. J’avais dans l’idée de passer au moins deux jours et de faire plusieurs randonnées afin de découvrir en peu de temps le maximum de paysages sur place. Je conduisais de nouveau pour commencer cette journée et je me fiais à mon GPS mais aussi à ma carte routière. Je me suis alors engagé sur une route très sinueuse, faite uniquement de lacet qui grimpait dur et sans la moindre barrière pour nous protéger en cas d’écart de route. Nous étions très haut et les ravins étaient impressionnants.

Mais un doute nous a fait nous stopper près d’une station-service et nous nous sommes rendu compte que j’avais pris une mauvaise route. Celle-ci allait bien traverser le parc elle aussi mais pas dans la direction prévue au départ. Alors demi-tour et ce coup-ci, trajet en descente.

Après avoir trouvé la bonne voie, nous arrivons au péage de l’entrée du parc où nous devons nous acquitter de 35 dollars pour obtenir un PASS auprès des Rangers (valable une semaine).

Mais j’ai vite déchanté quand j’ai compris que d’un spot à un autre, il fallait parfois plus d’une heure de route (et que de la montagne). Nous étions dimanche et donc pas mal de monde aussi et pour notre première halte nous avons un peu galéré pour savoir où nous rendre exactement. Ce n’était pas très bien indiqué et nous avons eu la chance de trouver une place sur l’un des parkings plutôt déjà bondés. Après avoir mangé sur place (burger/frites) nous sommes allés voir une belle cascade et nous nous sommes baladés en petites randonnées dans les environs. Nous avons encore croisé beaucoup d’écureuils, décidément très nombreux aux Etats-Unis et pendant l'une des randonnées, j’ai aperçu une biche tranquillement posée au bord d’une petite rivière. Visiblement, personne ne prêtait attention à ce que l’on pouvait voir d’autre que les cascades. Je me suis approché lentement et j’avertissais les gens pour leur faire partager ça.

Yosémite, ses belles montagnes, ses cascades, certes c’était très beau mais finalement c’était tellement compliqué pour les déplacements (et pour trouver où nous passerons la nuit) que nous avons modifié le programme et sommes partis pour un autre spot plus éloigné qui nous permettra d'aller admirer des séquoias géants. Une fois que nous y étions, nous avons constaté qu’il nous fallait faire une randonnée pour accéder aux sites (l’heure était déjà bien avancée mais nous y sommes allés quand même). C’était impressionnant de voir ces très grands arbres dont certains avaient des grandes superficies mais plus étonnant encore, beaucoup de pins étaient encore bien plus haut que les séquoias. Nous avons de nouveau aperçu des biches, vraiment pas effrayées par les présences humaines ainsi qu’un faon. C’était joli à regarder.

J’étais exténué sur le retour d’autant que la nuit tombait rapidement et que nous n’avions rien d’autre que nos portables en guise de lampe (au cas où) mais nous avons malgré tout, croisé un couple d’anciens (peut être des Allemands il me semble) qui marchait en direction du parc. Ils n’étaient pas équipés pour passer la nuit en forêt (je me suis dit) et ça me paraissait très risque de leur part). Bref on a quand même continué à marcher assez rapidement pour ne pas être dans le noir avant d’arriver et j’ai tout de même repensé à ce couple à plusieurs fois en me disant qu’ils étaient imprudents). Une fois près de Pénélope, petite pause et nous reprenons la route vers le spot prévu pour notre nuit.

Nous étions un peu coupés de tout là-bas. Une sorte de parking entouré de forêt et par lequel nous étions arrivés en suivant une route plutôt rare en circulation. Il y avait un ancien bus scolaire devenu bus aménagé. Nous avions pris l’habitude avec Dylan de nous amuser à repérer et à photographier les plaques d’immatriculation afin d’avoir le maximum d’états américains possible. Le bus venait de la Nouvelle-Angleterre. Un seul autre véhicule (à part le camion poubelle venu faire une collecte) est apparu ensuite sur le parking. Là encore, il était spécifié de ne rien laisser traîner, surtout pas de nourriture pouvant attirer les ours. On n’en aura encore vu aucun).

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Lundi 28 août

L’ancien bus est toujours présent sur le parking, seul avec notre van. Plus les nuits passent et plus nous trouvons que le matelas n’est pas du tout assez épais. Nos dos nous le disaient aussi à chaque réveil. Notre prochaine destination me fait déjà saliver. Le village fantôme de Bodie. Nous allons devoir reprendre la route sur laquelle je m’étais engagé la veille par erreur pour nous y rendre et traverser une autre partie du Yosémite National Park. De nouveaux et beaux paysages en perspective.

Nous avons traversé quelques villages qui devenaient de plus en plus tels qu’on les imagine et que nous les voyons dans l’esprit américain. Mais comme notre van consomme un peu et que nous roulons beaucoup, il faut souvent repasser à la pompe. Chaque station ne fonctionne pas de la même manière. Parfois, nous nous servons seuls et nous payons directement à la pompe avec nos cartes, soit nous nous faisons servir ou soit, nous devons d’abord aller payer 100 dollars, puis nous servir après et retourner ensuite réclamer le trop donné si nous en avons eu pour moins cher (à l’inverser payer le manque). A la station dans laquelle nous nous sommes arrêtés, c’était le cas et nous avions du mal à comprendre au début le fonctionnement. Un homme (assez âgé) allait nous servir une fois que je serais au préalable allé payer au comptoir. Il était marrant et nous demandait de lui apprendre des mots en français. J’ai eu la surprise (ou l’étonnement), bon, disons les deux, de voir qu’accrochées sur un petit présentoir près de la caisse, se trouvaient des pilules de Viagra à l’unité. Quoi de plus normal que de trouver ce genre de chose dans une station-service ?

Nous avons ensuite repris la route en direction de Bodie, en passant par Lee Viking et le Mono Lake, un grand lac entouré de rien puisqu’ici c’est déjà le début d’un désert pierreux. C’était étonnant de voir le désert se rapprocher de nous et les changements de décor alors qu’au loin, à l’opposé, nous pouvions apercevoir de nombreux sommets enneigés.

Nous avons fait une pause pour regarder le lac et nous avons cherché ou nous irions dormir la nuit suivante. Il n’y avait absolument aucun spot « park for night » alors nous avons cherché le camping le plus proche. Il y en avait un qui était dans la direction que nous devions suivre mais le lendemain il nous fallait revenir sur nos pas pour prendre la route qui nous menait vers Bodie. Nous avons donc choisi ce camping qui se trouvait au bord d’un lac. Il était situé juste un peu plus loin que le village de Bridgeport. Bien entendu, nous n’avions pas réservé mais ce n’était pas un problème, il y avait suffisamment de place pour nous. La nuit était à 40 dollars (pour le van) plus un supplément de 6 dollars pour la douche (X2) . Chaque emplacement était assez grand, séparé par une haie et disposait d’une table et d’un petit barbecue enterré. (dans chaque camping, c’était à peu près pareil). Il n’y avait aucune commodité mais le seul réel inconvénient ce fut les nombreux moustiques.

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Mardi 29 août

Nous sommes partis vers 9h en reprenant donc la route par laquelle nous étions arrivés. A une intersection, nous avons suivi la direction de Bodie. Mais au bout d’environ 6 ou 7 miles, la route est devenue un chemin de poussière et de pierres et ça nous a bien secoués jusqu’au village. Mais enfin, nous y arrivions. Après avoir passé la petite cabane dans laquelle était posté un rangers à qui nous devions payer l’entrée (8 dollars par personne), nous nous sommes garés sur le parking légèrement à l’écart. Nous avions lu que la visite durait en moyenne trois heures. Sauf pour nous comme je disais. Nous y sommes restés 4h30 malgré la chaleur et le manque d’oxygène. (nous étions très souvent essoufflés). Nous étions tout proches de la frontière avec le Nevada. J’y ai pris énormément de photos (Dylan aussi). Un vrai village de westerns.

Pour l’histoire, il a été construit entre 1877 et 1881 et à l’heure actuelle il ne reste qu’environ 5 % des édifices bâtis à l’époque. La ville est actuellement préservée dans un état de délabrement figé. Ce qui reste est réparé et stabilisé, mais pas restauré.

Elle fut construite ici suite à la trouvaille d’un filon d’or. De 1877 à 1881, le district minier de Bodie comptait 30 mines différentes et 9 moulins à pilon. La ville attirait aussi beaucoup de criminels, ce qui lui valait une réputation mal famée. Elle comptait au plus fort 60 saloons.

J’ai bien entendu toute l’histoire de cette ville mais je ne donne que les grandes lignes.

Elle est devenue parc historique d’état en 1962.

Notre prochaine destination était le gigantesque lac Tahoe. Incroyablement grand et situé dans les montagnes de la Sierra Nevada à 1897 mètres d’altitude. Il se trouve sur deux états, le Nevada et la Californie. Il représente quand même une superficie de 502 km² et d’un périmètre de 116 kms. Il est le plus grand lac de montagne d’Amérique du Nord (c’était la partie information). Nous n’avons pas parcouru l’itinéraire que j’avais prévu à la base et que j’avais tracé sur ma carte. Celui d’origine prévoyait de rester en Californie et d’arriver coté Ouest du lac mais… Sur la route que nous avions pris la veille pour nous rendre au camping, il y avait une bifurcation au niveau du village de Bridgeport. A gauche, la route que j’avais prévu de suivre au départ, à droite, celle qui menait au camping. Quand je suis arrivé à cet endroit, j’ai pris à droite pensant rester sur la bonne route et finalement, lorsqu’un certain nombre de miles plus loin nous avons vu le panneau « Welcome to Nevada », je me suis dit, c’est marrant, je ne pensais pas que l’on devait passer par le Nevada. Du coup, nous nous sommes garés et j’ai regardé la carte et maps et je me suis rendu compte de mon erreur. Bon, finalement ce n’était pas grave car le GPS nous indiquait le trajet à suivre en restant dans le Nevada et ça ne changeait pas grand-chose en termes de kilométrage

. De plus, ça nous permettait d’ajouter le Nevada aux États dans lesquels nous étions passés. Notre arrivée se fera donc du coté Est du lac. Alors que nous roulions tranquillement en admirant le paysage nous sommes passés devant un petit bar à l’allure sympathique et nous avons décidé d’y faire une petite pause, histoire de déguster une bière par la même occasion. Aux States, comme dans de nombreux pays, ils ne connaissent pas les « demis » mais seulement les pintes. C’était aussi l’occasion de profiter des toilettes.

Le coté aventure était bien présent une fois de plus du fait de ne pas suivre de programmes à la lettre et de découvrir chaque jour un nouveau décor. J’ai été amusé lorsque j’ai constaté que dans ce coin un peu perdu du Nevada, ils vendaient du Cointreau. Alcool bien de chez nous puisqu’il est originaire d’Angers. Incroyable.

Nous sommes arrivés au bord du lac Tahoe en fin d’après-midi (quand je dis au bord, il se trouvait quand même à une bonne centaine de mètres en contrebas).

Après une courte pause pour prendre quelques photos, j’ai pris la route vers le sud en pensant trouver un village dans lequel nous pourrions éventuellement nous stopper et approche le lac au plus près. Mais au bout d’un moment, je me suis rendu compte que c’était peine perdue alors j’ai fait demi-tour. Nous sommes remontés et nous sommes alors de nouveau rentrés en Californie. Partout c’était pareil, nous ne trouvions pas d’endroit où nous approcher de l’eau. J’ai alors cherché sur mon appli s’il y avait un spot ou nous pourrions passer la nuit et j’en ai trouvé un seul. Un parking situé à Tahoe City. Certes nous n’étions pas en pleine nature mais ça a fait son affaire et en plus il y avait des sanitaires avec eau chaude. La nuit fut calme (comme d’habitude, chaque nuit pour moi était systématiquement avec des Boules Quiès).

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Mercredi 30 août

Tahoe City étant au nord du lac (sachant que nous repartions vers le nord après) nous avons quand même décidé de retenter notre chance en redescendant vers le sud pour trouver un endroit ou profiter davantage du lac. Je cherchais sur maps ce qui paraissait le mieux mais à chaque fois, soit il fallait faire demi-tour parce que ce n’était pas accessible ou soit c’était payant pour entrer dans une forêt ou s’approcher d’une plage (comme tous les States Park). Finalement, nous avons abandonné l’idée. J’avais une grande hâte d’arriver à une étape cruciale de notre voyage, l’une de celles pour laquelle je faisais en partie ce road trip et nous nous en approchions de jour en jour. J’étais excité lorsque j’ai tapé sur mon GPS la destination de « Burney ». Je savais que j’allais très prochainement réaliser l’un de mes rêves. A ma grande surprise, l’itinéraire proposé par mon GPS nous faisait passer de nouveau par le Nevada. Une fois passé un nouveau panneau d’entrée dans l’état du Nevada, une ville qu’une fois de plus je connaissais de nom fit son apparition sur notre parcours : RENO. Nous y avons fait une pause déjeuner et ainsi, nous avons goûté notre premier Mc Do américain. Nous en avons profité pour faire quelques courses et il n’était pas facile de savoir ce que l’on achetait vraiment. Comment se fier aux emballages et au contenu ? Nous ne nous aventurions pas souvent à acheter de la nourriture qui ne nous inspirait pas vraiment confiance mais pour varier un peu nos repas et tenter de goûter, j’ai ajouté deux boites cartonnées dans notre panier. Je pensais qu’il pouvait s’agir de poulet d’un mélange de pommes de terre et peut-être de légumes ou autres féculents. A découvrir quand on décidera de tester ça pour un repas.

 Je suis le seul à en avoir mangé vu que nous avions que ça et l'autre boite à fini à la poubelle.

Une fois notre pause terminée, nous reprenons la route. Nous avions pris l’habitude de nous arrêter dans des boutiques de souvenirs afin de voir si Dylan pouvait y trouver son bonheur dans les cadeaux qu’il souhaitait acheter et il espérait pouvoir se procurer un petit drapeau de la Californie mais surtout pour essayer de nous trouver des petits drapeaux américains. Nous comptions autant l’un que l’autre à en ramener en souvenir mais il était très difficile d’en trouver alors qu’on en voyait quasiment partout. Devant les maisons, sur des mats, dans les devantures de magasins… Etc. On en voyait partout mais on ne pouvait pas en dénicher à la vente (sauf parfois des gigantesques. Alors, au lieu de nous rendre directement à notre prochaine destination qui se trouvait à 16,5 miles (26 kms) de la ville de Burney nous sommes d’abord allés jeter un œil rapide dans le centre. Nous nous rapprochions de plus en plus de l’Oregon alors le drapeau californien allait être impossible à trouver. Juste deux ou trois miles avant la ville, nous avions vu la pancarte Burney Falls. (Falls = cascades) alors pour faire encore reculer mon plaisir de me retrouver dans le lieu que je convoitais tant, nous y sommes allés. C’était de toute façon notre route et nous étions alors très proches de la destination. Étant donné qu’une fois de plus il s’agissait d’un State Park, il fallait payer 5 dollars pour y stationner même si les cascades ne se trouvaient qu’à quelques centaines de mètres et qu’il était 18h. Je me suis acquitté des 5 dollars et nous sommes allés voir LA cascade car il y en avait une seule. Mais elle était plutôt sympa. De là, nous avons finalement décidé de faire la petite randonnée de 1,6 mile (2,6 kms) qui longeait la rivière et qui faisait une boucle.

Ce fut assez rapide. J’espérais passer le plus de temps possible dans le secteur et je regardais de nouveau sur mon appli s’il y avait un spot dans le coin pour dormir avec le van sans problème mais non, rien dans le secteur et là, j’ai découvert sur maps qu’il y avait un camping juste à côté de là où nous nous rendions. Super, c’était idéal.

Nous sommes repartis et c’est Dylan qui conduisait (comme la majorité du temps).

Ça y était. Je me tenais prêt, l’appareil photo dans une main et le téléphone dans l’autre. J’avais les yeux à la fois rivés sur la route et le paysage mais surtout sur mon GPS. Le stress (le bon stress) augmentait légèrement. Plus que 2 miles… 1 mile… 500 Ft. Voilà, je sais qu’après le prochain virage nous allons nous engager sur un pont qui surplombe le lac Britton. Je suis du bon côté. Ce que j’attends de voir avec impatience se trouvera sur ma droite et ça y est. Je le vois. Je n’en reviens pas. Le fameux pont de chemin de fer de mon film préféré se trouve là, je peux enfin le voir de mes propres yeux.

Le début de mon rêve commence alors à se réaliser. Je demande à Dylan de se garer au bout du pont sur lequel nous sommes. Ça tombe bien, il y a juste de quoi garer le van. Je marche ensuite sur le trottoir (pas large mais au moins, il y en a un) et j’admire le spectacle qui s’offre à moi. Je suis comme un gamin devant le père Noël mais je ne dis rien, juste je contemple et je m’empresse de prendre pleins de photos alors que déjà le soleil décline. Il est 19h et dans une heure seulement il fera nuit. Au-dessus de là où nous étions stationnés, il y avait un petit pont qui était la continuité du passage de l’ancienne voie ferrée. Nous avons grimpé la colline et nous nous sommes retrouvés sur cette ancienne voie.

Les rails ne subsistaient plus mais je trouvais ça super cool. Nous sommes ainsi allés jusqu’au pont que j’avais tant de fois pu voir dans Stand By Me. Il était comme sur les photos que j’avais observées sur le net. Chaque extrémité était condamnée par des très gros blocs de béton, du grillage et des fils barbelés. C’était magique, je l’avais devant moi. J’ai de nouveau fait plein de photos, j’ai aussi demandé à Dylan de me photographier. Il y avait deux tags Stand By Me. Je connaissais toutes les scènes du film par cœur et même à côté du pont, je connaissais les rochers que l’on pouvait apercevoir dans une courte scène où les garçons étaient appuyés après le saut du pont.

Il allait bientôt faire nuit et il nous fallait nous rendre au camping. Nous ignorions totalement s’il était ouvert ou fermé, s’il était surveillé et même à quoi il pouvait ressembler. Le chemin qui y menait se trouvait juste près de nous alors nous sommes retournés chercher le van et nous l’avons emprunté. Le camping n’était pas vraiment ce qu’on pourrait appeler un camping. Nous étions au bord du lac, en pleine forêt et il n’y avait qu’un camping car ainsi qu’un ou deux autres véhicules un peu plus loin. Chacun dans son coin. A l’entrée, il y avait un panneau d’affichage sur lequel était spécifié le règlement ainsi qu’une sorte de poteau en ferraille cadenassé au sol et sur lequel il y avait une fente pour pouvoir y glisser le paiement en billets (15 dollars) et il était spécifié « souriez vous êtes filmés ».

Nous avions l’embarras du choix pour nous placer et nous avons opté pour la seule place cimentée et bien plate juste proche des toilettes. Il n’y avait rien d’autre, pas de robinets, pas de douche et rien de rien. Juste la forêt. Concernant ces toilettes. Une cuvette avec un trou profond. Pas de chasse d’eau, ça tombe directement dans une espèce de liquide bleu dans lequel tu peux voir tout les passages précédents. Beurk. C’est dégueulasse et ça pue.

Nous avions un emplacement dont je ne pouvais pas mieux rêver. Une mini plage rien que pour nous avec vue sur le pont. Incroyable. C’était insensé. J’allais pouvoir dormir face à ce lieu mythique (pour moi) et le lendemain on allait pouvoir profiter directement du site pour prendre encore plein de photos. Pour moi, il était cependant inconcevable de partir sans y poser les pieds et sans être allé de l’autre coté de la rivière qu’il surplombait.

Il y avait de nouveau des pancartes indiquant la potentielle présence d’ours et donc qu’il ne fallait rien laisser en extérieur pouvant les attirer. Nous avons déployé nos deux fauteuils sur la plage et en regardant le coucher de soleil nous avons bu une bière.

Alors que nous finissions de manger et qu’il faisait totalement nuit, Dylan a fait un bruit involontaire avec sa fourchette dans son assiette et je me suis retourné en disant «C’était quoi ça ? »

Il a compris que je regardais en direction de la forêt à ce moment-là et il a éclaté de rire.

Et non, ce n’était pas un ours.

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Jeudi 31 août

Après le petit déjeuner, nous sommes sortis de la forêt et nous nous sommes garés à une trentaine de mètres du pont. Je suis retourné faire de nouvelles photos, et je suis allé également en dessous pour regarder s’il y avait d’autres tags sur le film et il y en avait un de plus. Ensuite, le but était de trouver un accès pour accéder à l’opposé du pont. Ce n’était que de la forêt mais sur maps on pouvait deviner le tracé d’un chemin, notamment celui de l’ancienne voie ferrée. Nous sommes repartis en direction de Burney et à un moment précis, j’ai dit à Dylan d’emprunter un chemin qui entrait dans une forêt sur notre gauche. Le chemin était long et nous avons parcouru une bonne distance à travers bois jusqu’à ce que nous soyons bloqués par un arbre. Nous avons continué à pied pour rejoindre l’ancienne voie et nous l’avons suivi.

Là encore je pouvais imaginer le train qui y passait. Puis nous nous sommes retrouvés face au pont, à l’opposé de là où nous nous trouvions quelques instants plus tôt. Mais c’était encore mieux. De ce côté-là, il était possible de franchir plus aisément les blocs de béton et de pénétrer directement dessus. Je rêvais. C’était tellement fort. Je marchais là où les acteurs marchaient également, 37 ans plus tôt. (le film est de 1986). Et là encore, j’ai enchaîné les prises de photos. Puis j’ai progressé en faisant attention où je mettais les pieds, sans précipitation et sans grande assurance. Je réalisais mon rêve. Je m’imaginais quelques années plus tôt lorsque m’était venue cette idée un peu folle. Là, c’était concret. J’avais les images du film en tête et je revoyais les scènes.

J’aurais pu y rester bien plus longtemps et j’avoue que je n’avais pas envie d’en partir. Mais il fallait continuer notre route. Je savais que peu de temps après je serais de nouveau sur un des lieux de tournage du film. Une petite demi-heure de route environ. Il m’aura fallu un peu plus de temps pour le trouver, c'était toujours cette ancienne voie ferrée qui passait à l’époque près d’un château d’eau en bois. De ce dernier, il ne subsiste que les fondations et les piliers mais je savais exactement où il se trouvait. J’avais de nouveau les yeux fixés sur mon téléphone pour être certain de dire au bon moment à Dylan de tourner. Puis nous avons facilement trouvé la route et l’ancienne voie qui la traversait. L’ancien château d’eau se trouvait à une centaine de mètres d’où nous étions stationnés. Une fois à sa hauteur et je repensais encore au film et à la scène qui s’y déroulait en particulier et j’ai demandé à Dylan de jouer le jeu avec moi. Je me suis procuré un bâton et nous avons fait comme si nous marchions chacun sur le bord des rails en nous tenant de chaque côté du bâton. Et tout ça, filmé par mon appareil photo que j’avais installé sur un petit trépied. Bref, je m’amusais à reproduire au maximum les scènes afin de faire mon montage vidéo/photo une fois rentré en France.

(lien ci-dessous)

https://youtu.be/2Cm5rpfuIYU?si=D6ZZXB3yzD5JUsO7

Cet endroit était notre dernière étape en Californie et le second et dernier lieu de tournage du film dans cet état. La suite se déroulait dans l’Oregon. Plus intense et plus attendu encore que le pont et ce reste de château d’eau, il y avait la petite ville de Brownsville. C’était la clé et le lieu que j’attendais quasiment le plus de tout le voyage. Patience, il me fallait encore attendre une dizaine de jours avant d’y être.

L’état de l’Oregon se situait à 1h40 de trajet. Dernière chance de trouver un éventuel drapeau californien pour Dylan même si nous n’allions pas traverser un nombre conséquent de villes ou de villages. Alors que nous avions roulé environ 45 minutes, nous avons traversé la petite ville de Weed. Oui, ça ne s’invente pas. Weed dont certaines publicités laissaient bien comprendre qu’ils connaissaient la définition de ce mot comme on le connaît en France. Il y avait un petit magasin de souvenirs alors nous avons décidé de nous y arrêter. A l’entrée, il y avait une effigie d’un acteur, principalement connu pour être le principal personnage de la série Big Bang Théorie.

Nous avons flâné dans ce petit magasin et ne trouvant pas réellement ce que nous cherchions le couple de commerçants nous a demandé si nous avions besoin d’un renseignement. Nous avons alors discuté avec eux et ils étaient très enthousiastes quand nous nous sommes présentés comme Français. Ils étaient vraiment sympathiques et d’après ce que nous disait la femme, des touristes venaient de plein de pays différents, et le même jour ils avaient reçu plusieurs nationalités. Je lui ai expliqué que nous cherchions où acheter des petits drapeaux américains et que nous n’en avions trouvé aucun depuis notre semaine passée sur le territoire et toute excitée, elle est allée en arrière-boutique et elle nous a offert 3 drapeaux. Trop cool !! Quand elle a compris que le van tout coloré à l’extérieur était le nôtre, elle a ri car elle était sortie le prendre en photo quelques minutes plus tôt. Je leur ai raconté notre voyage, le but et l’idée de celui-ci et notre itinéraire complet (grâce à un texte que j’avais rédigé, traduit et sauvegardé sur mon téléphone). Finalement, nous y avons acheté quelques stickers en souvenirs et nous sommes repartis sur une bonne note de gaîté et avec nos drapeaux.

Plusieurs fois encore, nous avions vu des hectares de forêt carbonisée et c’était la seule note un peu triste de nos différents parcours.

Avant d’arriver dans l’Oregon nous avons du emprunter une assez longue déviation qui nous a rallongé d’une vingtaine de minutes. J’avais dans l’idée de photographier le panneau qui nous indiquerait notre changement d’État et je regardais sur mon téléphone le lieu le plus précis possible qui indiquait la frontière. Quand nous l’avons remarqué, j’ai demandé à Dylan de se stopper bien que le lieu n’était pas vraiment idéal mais j’ai quand même fait une photo.

Voilà, nous venions de franchir une étape. Notre troisième état américain (en comptant les portions du Nevada). Celui où nous passerons le plus de temps, deux semaines. Bizarrement, le temps n’était plus celui que nous avions eu en Californie, le ciel était beaucoup plus nuageux et voilé. La première grande ville qui se trouvait sur ma planification était Klamath Falls. Je pensais même que nous y passerions la nuit malgré qu’il n’y ait aucun spot indiqué sur l’appli Park For Night. Finalement, nous y avons juste lavé la voiture (qui était vraiment très très sale) et nous avons trouvé un centre de lavage, comme ceux que ne nous connaissions que dans les films (nous n’avons pas ça en France). Nous payons le forfait choisi avant à une hôtesse d’accueil et nous entrons dans une sorte de tunnel et c’est tout. Nous restons assis dans la voiture qui avance toute seule et en l’espace de 5 minutes nous repartons avec une voiture toute propre. C’était amusant. La ville de Klamatt Falls nous a semblé un peu étrange, du moins ses habitants. On ne sait pas vraiment pourquoi mais je pense qu'ici tout le monde ne prenait pas que du café ni de tabac. Mais des substances un peu plus louches.

Nous sommes ensuite allés dans un des rues paraissant la plus passante et nous sommes entrés dans un bar. C'était grand et il y avait une bonne douzaine de billards snooker. Nous avons commandés deux bières et nous les avons bu en regardant un jeu qui passait à la télé. C'était très amusant puisque j'arrivais à trouver des réponses alors que bien entendu, ce n'était pas en français. Le seul problème, il n'avait pas le WI-FI alors en partant de ce bar, nous sommes allés au McDonald le plus proche, nous nous sommes garés au plus près possible et nous sommes restés quelques temps sur le parking, juste le temps de faire quelques recherches et de profiter des réseaux sociaux, tout en voyant de plus en plus de SDF se regrouper avec des vieux caddies un peu autour de nous. N’ayant rien trouvé d’attrayant finalement à faire dans cette ville, nous avançons le programme. La prochaine étape était un point important puisqu’il s’agit de l’une des 7 merveilles de l’Oregon, Crater Lake. Nous reprenons donc la route pour nous en rapprocher au maximum, dans l’idée de visiter ce parc national dès le lendemain matin. Heureusement, il y a un spot où nous allons pouvoir dormir. Il était situé à 50 minutes et nous savions que nous arriverions tout juste avant la tombée de la nuit. En effet, le spot était sympa. Un très grand parking avec des toilettes (assez éloignées et comme celles des chantiers) mais en revanche avec un bel atout. Il y avait une sorte de chalet spécialement ici pour les touristes de passage. L’entrée était faire de grand rideau de plastique épais. A l’intérieur il y avait des grandes tables de bois et même un poêle à bois. Il y avait également des barbecues à l’extérieur. C'était impeccable pour passer notre soirée à lire ou sur nos téléphones, plutôt que dans le van. Il y avait une seule autre personne. Un homme d’une soixantaine d’années, en camping-car et qui jouait sur son ordinateur portable.

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Vendredi 1er septembre

Le temps est très couvert ce matin du 1er jour de septembre. Nous étions habitués au soleil jusque là. Nous n’étions pas très loin de l’entrée du Crater Lake National Park. Comme pour Yosemite, l’entrée était payante et nous nous sommes acquittés de 35 dollars pour pénétrer dans le parc national. Seul souci, depuis que nous étions partis du parking où nous avions dormi, nous grimpions toujours un peu plus en altitude et nous nous retrouvions de plus en plus entourés de nuages et de brouillard. Si bien qu’à notre arrivée sur les premiers points de vue du lac, nous étions obligés de rouler au pas tellement nous n’y voyions pas à quelques mètres devant nous.

Le lac est situé à 1883 mètres d’altitude et il est le plus profond lac des États-Unis avec 592 mètres de profondeur. Nous avons été obligé de nous stationner en espérant que ça allait se dégager mais ça été plus long que prévu alors nous sommes redescendus quelque peu pour aller voir une cascade et nous avons commencé à suivre la route qui contourne le lac mais à chacun des points de vues, c’était pareil. Un brouillard épouvantable. Alors nous prenions notre mal en patience et de temps en temps ça se dégageait légèrement et très rapidement et puis la brume reprenait le dessus. Nous avons quand même pu voir quelques parties intéressantes. Je prévoyais à la base de faire le tour complet mais une des routes était barrée à la circulation. Nous avons donc fait le chemin inverse et contourné juste une partie du lac avant de sortir du parc National. J’avoue que j’étais déçu.

Ce lac aux eaux extrêmement limpides et d’un bleu profond ne nous aura pas offert le spectacle tant attendu. Les aléas de la météo. Une fois que nous étions descendus beaucoup plus bas en plaine, le ciel était de nouveau dégagé et un peu plus ensoleillé. Heureusement car ce n’était pas le seul endroit que j’avais planifié en visite ce jour-là. Désormais nous roulions vers Fort Rock. Changement de décor radical puisque nous serons plutôt dans un désert qu’en montagne. Il nous fallait compter environ 1h50 pour nous y rendre. La route s’est faite tranquillement et puis nous avons aperçu ce qui pouvait être Fort Rock au loin. En effet, c’était bien ça. Une formation rocheuse un peu au milieu de nulle part.

Pour la petite histoire, Fort Rock est un cône de tuf volcanique, de forme circulaire avec un diamètre de 1630 mètres. Nous sommes restés 1h30 sur le site pour prendre des photos et profiter du paysage puis nous avons repris la route en direction de notre prochaine destination, la ville de Bend qui se trouvait à 1h15 de là où nous étions. Nous avions prévu d’y trouver de quoi faire une lessive, une laverie automatique, comme celle que l’on peut voir dans les films et où les gens attendent pendant que les machines tournent. Après quoi, nous sommes passés par Bend mais l’heure étant déjà quelque peu avancée nous avons poursuivi plus loin jusqu’au lieu trouvé sur l’appli pour passer notre prochaine nuit. La lessive attendra demain.

Notre nouveau spot nocturne était un grand parking. Il y avait pas mal de véhicules, notamment des poids lourds et des personnes qui par conséquent venaient ici pour passer la nuit. C’était plutôt calme et sympathique et les sanitaires étaient top. Lavabo avec eau chaude en plus, c’était pratique pour une toilette improvisée en guise de douche.

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Samedi 2 septembre

Après une balade autour du parking qui longeait un canyon, nous avons assisté à du saut à l’élastique depuis un pont condamné. Une chose que je ne ferais jamais (sauf contre une bonne somme d’argent peut-être).

Puis nous sommes retournés à Bend. La première chose que nous avions prévue pour cette journée était donc d’aller faire une lessive. J’avais trouvé plusieurs laveries et j’en ai pris une au hasard, en fonction surtout de la distance. Nous avons un peu galéré au début pour trouver comment cela fonctionnait mais le responsable nous a aidés (merci le traducteur sur le téléphone). L’avantage c’est que nous avions la Wi-Fi et ça aide pour trouver le temps un peu moins long. D’autant que j’avais appris que je pouvais télécharger l’appli Netflix et que je pouvais télécharger des films et des séries pour les regarder plus tard sans connexion. Et à chaque passage où nous avions le WI-FI, je téléchargeais de nouveaux épisodes.

Ma lampe frontale, que j'utilisais chaque soir avait rendue l'âme à son tour. Nous avons vu un Walmart sur la route et il paraissait évident que je pourrais en trouver une à l'intérieur. Nous avons fait quelques courses et ne trouvant pas de lampe, j'ai demandé à un vendeur. Il m'a alors conduit dans le fond d'une allée. Il y avait des lampes frontales mais sous clés, derrière des portes vitrées. Alors que quelques instants plus tôt, nous étions passés dans un rayon dans lequel ils vendaient des accessoires pour armes et même des bombes lacrymogène, des lampes se trouvaient dans une vitrine fermée. C'était un comble n'est-ce pas ? Il a ensuite fait appel à une autre personne qui avait une clé pour ouvrir ces vitrines. Alors bon, je suis reparti avec ma lampe sans poser de questions.

Après avoir flâné un peu dans le secteur et après avoir déjeuné, vu qu’il n’était pas encore trop tard, j’avais prévu que nous allions voir plusieurs cascades à 25 minutes environ de la ville. Les cascades Tumallo falls. Quand nous y sommes arrivés, il a fallu batailler pour trouver où nous garer. Il y avait un seul chemin qui menait au départ des randonnées et il était plein jusqu’au bout. Après un demi-tour à l’extrémité du chemin, nous avons finalement trouvé une place. Le temps était variable et pendant notre randonnée nous nous sommes pris quelques petites averses légères.

Let’s go notre prochaine étape, Smith Rock. Un lieu que j’avais hâte de découvrir après en avoir vu pas mal de photos durant les dernières années de préparation. C’était reparti pour une heure de route. Nous savions déjà que ça allait nous prendre du temps en incluant le trajet et celui sur place et qu’après ça, notre journée serait terminée. Quand nous y sommes arrivés, il était déjà un peu plus de 17h. Il nous restait moins de trois heures avant que la nuit soit tombée. Le site était majestueux et le paysage splendide. C’était vraiment très beau et j’aurais aimé passer plus de temps à randonner tout autour mais ce n’était pas possible. J’envisageais pourquoi pas de revenir le lendemain mais l’idée a été abandonnée.

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Petit côté histoire du lieu :

Le Parc d'État de Smith Rock (Smith Rock State Park) est un parc d'État situé dans une région semi-désertique du centre de l'Oregon, à proximité de la ville de Redmond, dans le comté de Deschutes, au nord-ouest des États-Unis. Le parc est situé dans une région montagneuse composée de falaises basaltiques appréciées pour l'escalade.

Le parc propose également de nombreux sentiers de randonnée. Il est traversé par la sinueuse Crooked River et offre des vues sur différents volcans de la chaîne des Cascades.

Les paysages sauvages de la région ont été utilisés comme décors de nombreux films américains.

Il comporte un monolithe aux parois verticales le Monkey Face, un des pics d'escalade rocheuse les plus difficiles du monde.

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Nous y sommes restés jusqu’au coucher du soleil et n’ayant pas trouvé où nous allions dormir, nous sommes retournés sur le même parking que la veille car nous ne serions pas loin de la route que nous prendrons le lendemain matin.

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Dimanche 3 septembre

Aujourd’hui, nous allons découvrir le site John Day Fossils. Plus particulièrement Painted Hills. Puis nous enchaînerons par Clarno et la petite ville semi-abandonnée Shaniko.

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Wikipédia :

Le monument national des sites fossilifères de John Day (en anglais, John Day Fossil Beds National Monument) est un site paléontologique situé dans l'Oregon, État du Nord-Ouest des États-Unis. Il est protégé au titre de monument national depuis 1974.

Le site est nommé d'après John Day, un trappeur membre de l'expédition Astor.

Couvrant 56 km², le John Day Fossil Beds National Monument se compose de trois unités largement séparées – Sheep Rock, Painted Hills et Clarno – dans le bassin de la rivière John Day dans le centre-est de l’Oregon.

Les Painted Hills sont des collines situées dans le Nord-Ouest des États-Unis, dans le comté de Wheeler, dans l'État de l'Oregon. Elles s'élèvent à 14 km au nord-ouest de Mitchell.

Ces collines forment l'une des trois unités de la John Day Fossil Beds National Monument. Elles s'étendent sur 12,67 km2 et sont répertoriées comme l'une des sept merveilles de l'Oregon. Elles tirent leur nom des couches colorées qui correspondent à diverses époques géologiques.

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Nous sommes d’abord arrivés dans la toute petite ville Mitchell. Dès lors que nous étions garés sur le parking, nous entendions de la musique et un duo de deux hommes âgés jouait et chantait à l’avant d’une petite boutique de souvenirs. Forcément, toujours dans l’espoir de me trouver un drapeau de l’Oregon, nous y sommes entrés (et par curiosité aussi) mais nous n’avons rien trouvé d’intéressant. Un peu plus loin, il y avait un petit café/restaurant. Nous y sommes allés et j’y ai pris un café (ici, il est servi directement de la cafetière) et j’ai demandé une pointe de lait qu’une serveuse m’a apporté dans un tout petit pichet de porcelaine. Dylan avait opté pour une bière. Nous étions en fin de matinée. La serveuse était d’origine asiatique et parlait parfaitement le français. Depuis l’avant-veille Dylan avait mal à une cheville sans savoir pourquoi et il boitait légèrement. Je conduisais le van et après avoir cherché sur MAPS l’itinéraire exact pour nous rendre à Painted Hills, nous sommes repartis. Nous étions dans une zone semi-désertique et vallonnée.

Après une demi-heure de route, nous sommes arrivés au premier spot de collines coloriées naturellement. La route n’était plus qu’un chemin pierreux et chaque véhicule dégageait pas mal de poussières. Nous nous sommes garés sur le premier parking sur lequel déjà pas mal de véhicules étaient stationnés puis nous sommes restés une demi-heure environ, le temps de faire bien sûr quelques photos et de contempler le lieu. Nous avons ensuite enchaîné sur plusieurs spots à suivre où nous devions prendre la voiture entre chaque. Une fois de plus, j'ai joué les bons samaritains. Il y avait beaucoup de monde ce jour-là à visiter les sites et une femme est tombée au sol. Elle était avec son mari qui l'a aidé à se relever et comme plusieurs personnes, je suis allé voir si elle allait bien. Ils ne voulaient pas d'aide mais elle avait une main égratignée et qui saignait. Quand nous sommes arrivés sur le parking, il s'avère qu'ils étaient stationnées à côté de nous. Je suis retourné les voir pour être certain qu'elle allait bien et je leur ai dit que j'avais une trousse de secours dans notre véhicule. Son mari lui a désinfecté les mains et lui a retiré les petites pierres qui s'étaient incrustés. Ils m'ont remercié pour l'aide que j'avais souhaité leur apporter. Une fois que nous avions fait le plus gros du site, nous sommes repartis à 1h40 de là, à Clarno. Je pensais voir le même type de décor mais il n’en était rien, là c’était de la roche formée depuis des siècles et dans lesquels des espèces fossilisées ont été trouvées.

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L'unité Clarno est située à 18 miles à l'ouest de la ville de Fossil, dans l'Oregon. Les palissades constituent le relief le plus important et sont des lahars volcaniques, ou coulées de boue, qui se sont formés il y a 54 à 40 millions d'années dans un environnement de forêt tropicale semi-tropicale luxuriante. De minuscules chevaux à quatre doigts, d'énormes brontothères ressemblant à des rhinocéros, des crocodiliens et des créodontes carnivores qui parcouraient autrefois les anciennes jungles se trouvent désormais dans les roches de l'unité de Clarno, ainsi qu'une gamme incroyablement diversifiée de vie végétale. Des feuilles, des fruits, des noix, des graines et du bois pétrifié provenant de 173 espèces d'arbres, de vignes, d'arbustes et d'autres plantes ont été trouvés ici jusqu'à présent.

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Nous sommes grimpés vers le sommet de l’une de ces roches dans lesquelles des formations naturellement creusées étaient assez impressionnantes.

Une fois notre petite balade terminée, nous reprenons la route. Ce jour là, j’ai pour une fois conduit la majorité des trajets de la journée. Notre prochaine destination nous réservait bien des surprises, Shaniko. Je savais que ce village était plus ou un moins un village abandonné mais sans certitude à 100 %. Nous ne savions alors pas vraiment sur quoi nous allions tomber. Nous n’étions qu’à 35 minutes pour y parvenir. Au loin, quand nous avons commencé à apercevoir la petite ville, nous avions de forts douteS sur son abandon. Je ne m’attendais pas de toute façon à trouver un village tel que Bodie, visité quelque temps plus tôt en Californie. Nous étions sur une longue ligne droite et nous croisions plusieurs véhicules. Déjà, le lieu n’était pas si sauvage ni désertique que ça. Puis nous sommes entré dans le village et déjà, entre quelques maisons habitées se trouvaient d’autres bâtiments et autres maisons qui ne l’étaient pas. La première face à laquelle nous sommes tombés était une petite église puis une vieille charrette au milieu d’un champ et mieux encore, des vieilles voitures en plein centre du village dans une sorte de champ également. Nous commencions déjà à nous enchanter de la suite et nous nous sommes garés. Finalement, nous avons fait découverte sur découverte et nous en avons pris plein les yeux. C’était super sympa. Une ambiance particulière, entre quelques maisons habitées, un saloon hôtel, et juste un ou deux commerces, le reste était figé dans le temps. Shaniko avait un musée et conservait aussi de très anciennes voitures, camions et vieux bâtiments tels qu’une banque bien d’époque du Far West par exemple qu’ils tentaient de préserver.

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Shaniko Wikipédia :

Shaniko est fondée en 1900 lors de l'arrivée du Columbia Southern Railroad. Elle est nommée en l'honneur d'August Scherneckau, appelé Shaniko par les Amérindiens, dont le ranch était une halte sur la route entre The Dalles et le centre de l'État.

Terminus de la ligne de chemin de fer, la localité est alors un important centre d'échange de la région, exportant notamment de laine. Shaniko devient une municipalité le 13 mars 1901. Après la fermeture du Columbia Southern Railroad en 1911, la ville est peu à peu désertée. Aujourd'hui en grande partie inhabitée, elle est considérée comme une « ville fantôme ».

De nombreux bâtiments du centre historique de Shaniko, datant des années 1900, sont inscrits au registre national des lieux historiques depuis 1982.

La ville ne comptait encore que 30 habitants seulement en 2020 (36 en 2010).

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Nous avons découvert un hangar qui stockait bon nombre de véhicules anciens protégés derrière des grilles en attendant une restauration probable. Puis un vieux véhicule de pompier, un chariot prison, etc. Ce fut une visite géniale et finalement relativement courte mais nous avons adoré.

Nous sommes partis de Shaniko vers 19h15 alors que déjà le soleil commençait sa descente. Nous ne savions pas encore exactement où nous passerions la prochaine nuit mais nous roulions à présent vers The Dalles. Le spectacle qui s'offrait à nous était superbe, un magnifique couché de soleil sur les plaines et les montagnes lointaines.

N’ayant absolument pas le moindre spot proposé par mon appli pour dormir légalement et gratuitement nous nous sommes repliés vers les campings. Il y en avait deux d’indiqués dans la petite ville de Maupin. Elle se situait sur notre trajet alors nous sommes allés y jeter un œil. La nuit tombait et ça devenait important de trouver. Nous nous sommes engagés dans une petite rue, nous sommes passés devant un premier camping puis nous avons filé un peu plus loin pour voir le second. Nous avons vite fait demi-tour en voyant juste un petit parking au bord de route et sans équipement et surtout avec très peu de place. Nous sommes retournés voir le premier et nous nous sommes garés sans comprendre le fonctionnement. Il n’y avait pas de barrière ou de portails. Les véhicules (comme souvent, des camping-cars ou autres très grandes caravanes mais aussi des vans ou de simples voitures étaient déjà garés un peu partout. C’était un peu particulier alors nous avons fait pareil nous nous sommes stationné sur un emplacement (enfin, tout était un peu emplacement). Nous avons un peu observé autour de nous. Personne ne faisait attention à notre présence. Il y avait des tentes également et des gens qui faisaient des barbecues et des feux de bois. Nous avons décidé de jouer la sécurité et d’aller demander à une dame comment ça se passait pour dormir ici. Elle n’a même pas su nous répondre et nous a envoyés vers un groupe de personnes qui paraissait faire la fête. J’ai reposé la question à un mec et c’était vraiment compliqué. Il m’a plus ou moins dit qu’il fallait qu’on aille dans le centre du village le lendemain pour payer. Enfin, je ne sais plus trop mais on va dire que c’était ça. Il y avait des sanitaires, pas de WI-FI et les douches n’étaient pas en service. Nous y avons passé la nuit et nous sommes partis sans régler le moindre dollar.

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Lundi 4 septembre

Aujourd’hui, nous allons nous situer dans le nord de l’Oregon, le long de la Columbia River Gorge. Il s’agit d’un canyon long de 130 kms et pouvant atteindre les 1200 mètres de profondeur. Il fait la frontière en les Etats de l’Oregon et celui de Washington. Nous allons le suivre qu’en partie bien sûr mais au départ de The Dalles et jusqu’à Portland. Durant ce trajet (pénible finalement car il y avait énormément de circulation et de bouchons) nous allons pouvoir aller admirer quelques cascades dont la plus connue : Multnomah Falls. Il y a la Hightway 84 (autoroute) que nous allons suivre une bonne partie jusqu’à pouvoir se retrouver sur la Historic Columbia river Highway (la route 30). Elle sera plus agréable mais bien que le temps ne nous offrait pas un soleil radieux mais des averses, les touristes étaient largement au rendez-vous et il était très compliqué de trouver des places de stationnement à chaque cascade où nous nous arrêtions. Puis nous avons continué sur cette même route pour finalement arriver à la Vista House. Un très beau point de vue très connu de l’Oregon (j'avais plusieurs photos prises de cet endroit parmi mes fonds d’écran spécial Oregon).

Après ces petits coins de nature, nous sommes allés faire un ensemble de magasins à Troutdale et nous y avons également mangé. Nous avons ainsi profité au maximum de tous les WI-FI que nous trouvions.

La prochaine étape était Portland.

Depuis le début, j’attendais énormément de cette très grande ville. Je m’étais imaginé beaucoup de choses la concernant surtout d’après tout ce que j’avais pu lire à son sujet. Du coup, nous avions hâte de la visiter. J’avais envisagé que nous pourrions y passer deux jours et demi environ pour en profiter au maximum. ÉNORME DÉCEPTION.

A tel point que ce sera le seul mauvais souvenir réel sur nos deux semaines passées dans l’Oregon. Nous nous sommes trouvés dès le début dans un flot énorme de circulation. Les voies étaient très nombreuses, à plusieurs étages, et les ponts se croisaient. C’était très compliqué de s’y retrouver. Nous avions (Dylan en a pensé comme moi) trouvé ça laid et pas accueillant. Et ce qui nous a le plus choqués, ce sont les SDF par centaines. On en voyait absolument partout partout partout. Jusque sur le bord des autoroutes. Parfois, les toiles de tente se comptaient par dizaines. Beaucoup paraissaient totalement sous l’emprise de drogue. Nous avons malgré tout pensé que c’était un coup de malchance et que nous avions du arriver par un mauvais coté de Portland. Mais nous nous sommes rendu compte que c’était un peu partout pareil. Nous avons malgré tout tenté de nous rendre dans des endroits indiqués comme intéressants à visiter et, là aussi nous avons vite déchanté.

En gros, rien n’allait. Nous avons fait plusieurs boutiques de souvenirs (toujours dans l’espoir de trouver des drapeaux de l’Oregon mais sans résultat). Tout le reste de la journée, nous avons circulé dans la ville, marché un peu également mais décidément, rien n’attirait joyeusement notre attention. Sur mon application, il y avait un seul et unique spot proposé pour dormir la nuit avec le van. Légèrement à l’écart de la ville, en bordure de forêt. Il s’avère qu’une maison abandonnée dans cette forêt faisait partie de mes visites. Alors nous y sommes allés. Un peu en contrebas d’une route, un assez grand parking de faluns faisait office de lieu de parking pour les départs de randonnées. Nous avons garé le van au plus loin possible. Il y avait (comme souvent d’ailleurs mais je ne l’ai jamais précisé) en guise de toilettes, une cabine de toilette mobile. Des coureurs et des randonneurs passaient de temps en temps sur le chemin qui descendait vers le fond du petit canyon que le parking longeait. Il y avait un autre van mais largement plus sympa que le nôtre (désolé Pénélope). C’était un vrai combi mais avec une particularité que jamais nous ne reverrons ailleurs. Sur le toit, il avait été ajouté une partie de voiture Coccinelle. Exceptionnel. Alors que c’était assez calme, une voiture ainsi qu’un pick-up assez gros sont venus s’installer sur le parking. Les jeunes qui en sont sortis étaient ensemble et légèrement dérangeants. Alcoolisés pour certains, très bruyants et sans gêne. On s’est alors dit, pourvu qu’ils ne comptent pas passer la nuit ici. Il était 19 heures et le temps nuageux ne faisait qu’accentuer la sensation qu’il allait faire nuit très rapidement. Nous sommes alors descendus dans la forêt pour aller voir la fameuse maison (réputée hantée). Elle s’appelle la Witch’s Castle (mais elle porte plusieurs noms) et elle est un site historique. Littéralement, son surnom est le château aux sorcières et elle a été de nombreuses fois le lieu de rassemblements de jeunes pour fêter le dernier jour de l’école sous fond d’alcool et de drogues. La réalité est tout autre. En fait, cette ruine n’était rien d’autre que des toilettes publiques avec un local de rangement construit dans les années 1930. Mais une ruine ne fait-elle pas toujours un peu peur parfois ? Bref, nous nous dirigeons dans sa direction et pas de bol, le groupe de perturbateurs avait décidé de faire la même chose et ils étaient donc à une cinquantaine de mètres derrière nous. On n’entendait qu’eux. Il nous a fallu environ 20 minutes de marches pour parvenir à la maison et nous avons vite été rejoint pas le groupe qui a rapidement investi les lieux. Nous avons quand même réussi à faire des photos comme nous le voulions mais assez rapidement. Quand les « guignols » repartirent vers le parking, nous y sommes restés quelques minutes de plus. Seul un autre gars solitaire traînait dans le coin. Nous sommes remontés jusqu’au van pour cuisiner et après avoir mangé nous nous sommes couchés, assez tôt à notre habitude mais pour lire et regarder des séries ou des films sur nos portables. Les jeunes fêtards étaient partis à pied et ils ne sont revenus que presque deux heures plus tard, après quoi ils ont quitté les lieux.

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Mardi 5 septembre

Nous avons continué à nous promener dans Portland mais sans jamais ressentir le frisson attendu, celui de découvrir des endroits magiques et magnifiques. Nous avons visité (sauf l’intérieur des bâtiments) l’université de Portland. Ces universités américaines et ces campus sont toujours impressionnants si on devait les comparer avec ceux de France.

Étant donné que nous étions fort déçus par cette très grande ville, nous avons préféré écourter le séjour et nous diriger vers notre prochaine destination : Astoria. Là encore, nous avons d’abord dû faire face à des embouteillages, le temps de quitter Portland et ses environs et alors que je pensais continuer à longer les gorges de la Columbia, le GPS nous a fait suivre un tout autre itinéraire et nous nous sommes alors retrouvés dans l’état de Washington. Ce n’était absolument pas prévu au programme mais bon, il nous a quand même ramené à destination puisque nous avons quelque temps plus tard refranchi le fleuve qui nous séparait de l’Oregon pour nous retrouver à Astoria.

Vu que le principal endroit que nous avions prévu de visiter était fermé, nous avons commencé à nous promener dans la ville pour la découvrir. C’était petit, joli et on s’y sentait bien. Il y avait plusieurs musées, des beaux édifices et nous avons bien sûr fait quelques boutiques à la recherche du Graal, le drapeau de l’Oregon. Encore une fois, nous n’en avons pas trouvé. Nous cherchions également où manger alors nous sommes allés chez un Domino’s Pizza (mais ce n’était qu’à emporter). Après quoi, nous avons décidé d’aller chercher un lieu pour la nuit. Il n’y avait toujours pas de spots gratuits en vue sur l’appli alors nous nous sommes un peu éloignés pour nous diriger vers un Walmart (grand centre commercial que l’on retrouve souvent aux États-Unis et qui acceptent (souvent mais pas tout le temps) que l’on passe la nuit sur leur parking sous condition bien entendu de ne pas cuisiner ni sortir quoique ce soit du véhicule. En nous y rendant, nous avons vu des pancartes indiquant qu’il y avait des campings alors nous avons plutôt choisi cette direction. Quand nous avons trouvé le camping, nous sommes allés voir à l’accueil (pour une fois, il y en avait un) et la réceptionniste était très aimable. Nous avons demandé les tarifs et quand elle nous à répondu 81 dollars nous avons rapidement déchanté. Après c’était un camping avec boutiques, épicerie, piscine, animation… un vrai camping 5 étoiles. Mais voyant notre réticence, elle nous a indiqué qu’à seulement quelques miles il y avait un autre camping beaucoup moins cher, tenu par les rangers. Fort Steven State Park campground. Au milieu de la forêt, il y avait un parking et une maison qui faisait office d’entrée du camp. Nous y sommes allés et le rangers qui nous à reçus nous a ensuite indiqué l’emplacement que nous aurons sur un plan et un papier à accrocher au rétroviseur intérieur. L’endroit était sympa. En pleine forêt et avec des sanitaires et des douches. C’était juste ce qu’il nous fallait et honnêtement, on s’y sentait nettement mieux qu’à Portland.

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Mercredi 6 septembre

J’ai beaucoup aimé cette charmante ville, au bord de l’océan Pacifique.

Nous y avons pas mal flâné et bien entendu, nous sommes allés dans des coins particuliers de la ville. Plusieurs films y ont été tournés parmi lesquels «Les Goonies », « Un flic à la maternelle » et bien d’autres. Quand j’avais préparé ce voyage, j’avais bien sûr prévu d’aller visiter le musée : Oregon Film Muséum. Certes un tout petit musée mais pas des moindres. Il est installé dans l’ancienne petite prison de la ville, la même ayant servi de décor dans le film Les Goonies et dans laquelle plusieurs scènes ont été tournées. A l’intérieur, nous découvrions les cellules et beaucoup d’objets ayant servi dans le film ainsi que des affiches et autres… Il y avait aussi une pièce pour des mises en scène vidéos dans lesquelles nous pouvions être filmés à jouer nous-même le rôle d’acteurs devant un fond vert et parfois des accessoires (comme l’avant d’une voiture par exemple). Nous avions 5 possibilités incluses dans un badge fourni à l’entrée lors du paiement. Ce fut un fiasco. Et les enregistrements ne valent absolument pas le coup d’être revisionnés. Juste pour information, j’avais joué le rôle de Jack Nicholson dans Shining, la scène où il passe la tête par un trou dans une porte qu’il a fracturé à la hache. (L’hôtel est situé près du Mont Hood, non loin de Portland). Nous avons tourné plusieurs scènes au volant de la voiture avec en fond, une voiture de police qui nous pourchassait mais vu que nous n’étions que tous les deux, l’un de nous devait lancer l’enregistrement avant de venir s’installer au volant et donc ça ne collait pas du tout, d’autant que Dylan ne comprenait pas qu’il fallait vraiment jouer le jeu et faire sortir un talent d’acteur. C’était plutôt amusant malgré tout.

Nous sommes également allés sur d’autres lieux où le film avait été tourné, notamment la maison d’un des acteurs principaux. Par la même occasion, nous sommes passés devant l’école maternelle dans laquelle Arnold Schwarzenegger jouait le rôle d’un policier.

Le temps se gâtait un peu mais j’avais malgré tout envie de faire une petite balade sur l’ancienne voie ferrée désaffectée qui longeait l’océan. Au bout d’un peu plus d’un mile (1,6 km) nous avons fait demi-tour car nous prenions un peu trop d’averses sur la tête.

Nous avons quand même passé la journée entière sur Astoria puis nous sommes allés en fin d’après-midi voir une épave de bateau qui se trouvait non loin du camping dans lequel nous avions dormi.

Notre périple le long de la cote du Pacifique allait maintenant prendre plusieurs jours (avec chaque étapes). Nous reprendrons la route dans les terres quand nous serons à Florence, à environ 295 kms de là où nous étions.

Il y avait un autre endroit que je savais magnifique. J’avais vu beaucoup de photos sur ce lieu sur internet. Une plage, des rochers énormes. Un endroit ayant également servi de décor dans plusieurs films (Pointbreak par exemple avec Keanu Reeves et Patrick Swayze) mais aussi et encore, dans les Goonies. Il y avait d’abord un point de vue un peu isolé en haut de falaises abruptes (la vue que nous pouvons notamment voir dans le film). C’était des petites rues et nous étions un peu comme dans un quartier ou les maisons se ressemblent. A une intersection, nous hésitions à prendre à droite en s’enfonçant à travers bois ou à filer tout droit pour entrer davantage dans ce quartier en pensant arriver face à la mer. Nous avons filé mais nous nous sommes arrêtés en apercevant une biche sur le bord de la route qui ne s’occupait absolument pas de nous et qui mangeait ce qu’elle trouvait dans un arbre devant une maison. Nous sommes passés tranquillement à coté et là, surprise. Il y avait plein de biches et de cerfs qui étaient tranquillement posés sur une pelouse d’un parc en plein milieu du lotissement. On peut dire que là bas ils ne sont pas très sauvages et qu’ils se moquent des voitures et des présences humaines. C’est merveilleux de pouvoir ainsi les voir en totale confiance et liberté. Nous nous sommes garés à proximité puis nous nous sommes rapprochés. Beaucoup de personnes faisaient la même chose, sans doute aussi surprises que nous. Après quoi, nous sommes repartis vers le point de vue où nous nous sommes posés une petite demi-heure.

Quand nous sommes arrivés à Canon Beach, la nuit commençait déjà à tomber. J’avais repéré un parking RV (normalement réservé pour les camping-cars) et l'on en voyait très régulièrement, mais ils étaient normalement interdits aux vans. Là j’étais chaud pour tenter mais finalement, après avoir traduit les panneaux, il était interdit et c’était filmé. Il nous restait peu de chance pour trouver où passer la nuit et le seul et unique spot indiqué sur mon appli était à plusieurs miles d’ici. N’ayant pas trouvé d’autres solutions (le van était trop voyant pour nous garer sur un quelconque parking pour y dormir) nous sommes restés stationnés ici le temps d’aller voir la plage et le coucher de soleil. C’était bien entendu très joli.

Quand la nuit fut tombée, nous sommes allés voir ce qu’était ce seul spot. Eh bien… Comment dire. Juste un petit bout de terrain le long de la route et juste à la sortie d’un tunnel. Pas terrible du tout. Mais nous nous sommes quand même posés là pour la nuit. D’ailleurs, une voiture nous y a rejoints pour faire pareil. Un jeune couple qui comme nous avait utilisé l’application sur téléphone. Pas certain que nous aurions pu tenir à 4 véhicules, surtout si c’était des longs comme le notre.

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Jeudi 7 septembre

Ce matin, nous sommes retournés à Canon Beach et j’ai pris des petites routes un peu au hasard en essayant de nous rapprocher au maximum de la plage et des fameux rochers que les gens prenaient en général en photo plus que tout le reste. Nous avons passé pas mal de temps sur cette plage et le soleil était au rendez-vous.

Puis nous avons fait le tour des petites boutiques et autres magasins de souvenirs. Pas de drapeaux de l’Oregon. Nous sommes ensuite passés assez rapidement par Lincoln City une première fois où nous ne nous sommes pas attardés car là non plus il n'y avait rien de spécial à faire ni même de choses intéressantes dans les petits magasins. La seule chose que l'on aurait voulu acheter se trouvait à l(intérieur d'une boutique, fermée le jeudi. Pas de chance. Il s'agissait de mini plaques d'immatriculation et derrière la vitrine, nous en avions justement vu une avec chacun notre prénom dessus). Nous sommes alors passés dans un bar allemand pour boire un verre. Dylan s'est commandé une bière et moi j'ai pris du cidre.

Aujourd’hui, juste pour le fun j’avais prévu que nous fassions un tour en train. J’espérais que ce soit en train à vapeur car ce fut le cas il fut un certain temps. Entre la petite ville de Garibaldi et celle de Rockaway Beach, il y avait une demi-heure de train. Le but étant de faire un aller-retour. Bon, le train n’était pas à vapeur mais c’était quand même un vieux train à la locomotive diesel. Et j’adore quand il klaxonne. Il y avait un guichet à Rockaway et je pensais que logiquement nous pouvions y acheter nos billets. Eh bien non, il fallait réserver sur internet. Ce fut plus laborieux que je le pensais car ça ne fonctionnait pas correctement et je m’énervais un peu sur mon portable. Finalement quand j’y suis parvenu j’ai acheté deux billets aller-retour. Mais… au départ de Garibaldi et seulement 3 heures plus tard. Alors nous sommes allés en voiture à la prochaine ville en attendant le départ. Entre temps nous avons fait quelques courses et nous sommes allé manger un Fish and chips. Ça nous changeait un peu de ce que l’on mangeait très souvent, les sandwichs au pain de mie ou les burger/frites.

La place de la petite station s’est vite remplie alors comme tout le monde nous avons patienté. Puis une fois dans ce train, nous nous sommes mis en cabine ouverte et c’était parti. Une demi-heure de train à la vitesse lente en suivant le Pacifique. Nous n’avions qu’une demi-heure avant le départ du train pour le retour vu que c’était son dernier trajet de la journée. Juste le temps de passer devant une petite caserne de pompiers et d’y prendre quelques photos puis quelques minutes plus tard nous faisions le chemin inverse.

De retour à Garibaldi nous sommes partis jusqu’à Lincoln City où nous avons fait une halte pendant une heure à peine. J’avais prévu une petite randonnée dans le secteur (à 37 minutes) mais il était trop tard pour s’y rendre. Nous allions devoir chercher un nouveau spot pour la nuit et aller faire la rando le lendemain matin.

Je regardais de temps en temps dans l’application Couchsurfing si j’avais reçu des réponses favorables aux demandes d’hébergement sur New-York. Mais n’ayant que des retours négatifs et les jours passants, il nous fallait trouver une solution de repli. Dylan m’a proposé de faire de la recherche d’Air Bn’B. Je l’ai laissé gérer ces recherches. Nous avons regardé plusieurs appartements proposés. Les prix à la nuit et la distance par rapport à Manhattan étaient le point principal à vérifier mais il était compliqué de trouver quelque chose de pas cher situé dans un lieu idéal. Il y avait deux logements que nous avions alors retenus. L’un se situait dans le Queen. Dylan avait aussi eu l’idée de mettre les bagages dans des endroits de stockage payants. Ça pouvait être un bar, un resto ou n’importe quel commerce. Une sorte de garderie pour bagages et ça nous éviterait de devoir nous trimballer les valises le temps d’avoir l’appartement. Il y en avait notamment un qui se situait également dans le Queen, à seulement 12 minutes de l’aéroport. C’était chez un coiffeur-barbier. Nous nous sommes laissé le temps de réflexion et nous avons continué notre journée.

Ce fut assez compliqué de trouver là où dormir malgré le nombre important de lieux qui nous paraissaient intéressants. A chaque fois, les pancartes qui spécifiaient qu’ils étaient interdit de dormir sur place nous faisaient poursuivre notre chemin mais à un moment donné, un assez vaste terrain très chaotique sur lequel pas mal de vans, camping-cars ou autre combi étaient stationnés, nous avons décidé de tenter notre chance. Il donnait face à la mer et malgré les pancartes indiquant l’interdiction de rester ici la nuit, il s’avérait que tout le monde envisageait le contraire. Nous sommes allés demander à un groupe de surfeurs un peu baba cool et ils nous ont dit qu’on pouvait rester sans crainte. Alors on a fait comme tout le monde et nous sommes restés sur place pour la nuit.

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Vendredi 8 septembre

Nous nous étions assez éloignés de Lincoln City pour trouver où dormir et du coup, le lieu de départ de la randonnée était à 50 minutes de route. Nous avions le temps de toute façon et nous étions même en avance sur le programme puisque nous avions passé beaucoup moins de temps que prévu à Portland. Dylan conduisait. La route était sinueuse et ne faisait que grimper tout le temps. A notre arrivée, nous étions déjà presque en fin de matinée et le parking recevait déjà un bon nombre de véhicules. Comme souvent, nous avons mis beaucoup moins de temps à la faire que ce qui était indiqué et elle n’était pas si terrible que ça. Mais pas grave. Une bonne marche et un bon bol d’air en forêt le matin ça fait du bien.

Nous sommes repartis vers la côte qu’il était prévu que nous suivions jusqu’à la ville de Florence. Entre temps, Dylan avait proposé que l’on aille visiter l’Aquarium ( Oregon Coast Aquarium) se trouvant à Newport, à 1h de trajet. Grosse déception. Le prix d’entrée était assez élevé et l’aquarium était…NUL (pour dire les choses telles que je le pense). C’était petit, vide et ça manquait vraiment de magie.

Nous reparlions de temps de New York et de ce que l’on allait y faire et du coup nous avons pris la décision de ne plus trop attendre et de procéder aux réservations. Nous avons donc choisi l’appartement situé dans le Queen ainsi que le dépôt-bagage chez le barbier. Celui-ci se trouvait dans le Queen également mais dans le quartier Jamaïca. Tant pis pour les trajets que nous aurons à parcourir en transport en commun, au moins nous aurons déjà un toit pour dormir.

Il y avait sur notre trajet nous menant vers Florence, une attraction naturelle appelée Thor’s Well. Le trou du diable. Une formation étonnante. Un trou dans la mer dans lequel l’eau s’engouffrait puis remontait comme une sorte de siphon faisant des va et vient. Je pensais qu’on ne pouvait pas forcément y accéder mais vu les personnes qui s’y trouvaient, il y avait bien un accès. Nous sommes descendus par un chemin puis il fallait marcher dans les rochers pour y parvenir. J’y ai surtout fait de la vidéo (que je ne peux pas mettre ici) mais voici quand même deux photos.

A Florence, j’avais un spot indiqué sur mon appli. Le grand parking du casino. Nous avons cherché pour voir si l'on ne pouvait pas trouver mieux mais nous l’avons finalement choisi. On peut dormir partout avec un van (quand c’est autorisé, c’est mieux) forêt, champ, plage, parking… donc peu importe, ça l’a fait (et nous ne sommes pas allés jouer au casino).

Quelques photos sur le trajet :

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Samedi 9 septembre

Ne sachant pas vraiment ce qu’il peut y avoir à faire ou à visiter, je regarde sur maps avant de partir du casino s’il y a des rues un peu plus commerçantes que d’autres et s’il s’y trouve des magasins de souvenirs (comme pour chaque ville). Je suis toujours déterminé à trouver ce foutu petit drapeau.

Je vois que dans une rue de Florence se trouvent plusieurs magasins. C’est même dans cette rue qu’il y en a le plus. (sans doute parce qu’elle est située en bord de mer). Nous décidons d’y aller. Nous trouvons une place pour nous garer car un peu plus loin, la rue est barrée et visiblement, sur une place il y a une sorte de marché. Dylan aperçoit une belle voiture ancienne qu’il veut absolument aller photographier (il est grand fan de voitures, surtout les Américaines). Puis il en voit une seconde et même une troisième. Il est en extase mais pas au bout des surprises puisque finalement, nous sommes tombés sur un rassemblement d’anciennes voitures. Il y en a au moins 70 à 80. Alors ce furent plusieurs heures que nous avons passé à en faire le tour. L’ambiance était là. Un beau soleil, une ville américaine, de la bonne musique dans les enceintes mettant bien l’esprit dans les années 60-70 et des beaux véhicules d’époque magnifiquement restaurés. De mémoire, Dylan a pris environ 350 photos rien qu’avec toute la collection présente. Alors que nous nous étions séparés pour chacun prendre le temps de son côté, j’ai vu les gens s’arrêter après qu’un message ai été transmis dans les haut-parleurs. Puis certains ont retiré leur casquette ou leur chapeau en mettant une main au niveau de la poitrine. L’hymne américain s’est alors fait entendre. C’était insensé. Je regardais tout autour de moi, personne ne bougeait ni ne parlait. Nous n’étions pas un jour précis du calendrier mais juste, quelques hommes anciens vêtus d’uniformes (des vétérans) ont marchés quelques pas à travers la manifestation. Ça n’aura pas duré très longtemps mais c’était tout de même surprenant et totalement inattendu. J’ai pu filmer ce moment durant une quarantaine de secondes.

Une fois que nous avions fait le tour (plusieurs fois) du rassemblement et des magasins, nous avons quitté la côte pacifique pour nous diriger de nouveau à travers des paysages différents et moins plats.

Nous avions 1h15 de trajet à parcourir entre Florence et Eugène. Mais juste avant cette dernière, je comptais passer par Veneta (c’était quasiment sur notre route) pour nous arrêter devant une casse auto. C’était reparti, nous allions continuer notre tournée des lieux de tournage de Stand By Me. Génial ! Arrivés devant la casse qui se trouvait dans une voie sans issue, j’ai juste photographié le portail d’entrée (des grilles) car je ne pouvais rien faire d’autre mais je savais que c’était dans cette casse qu’avait eu lieu certaines scènes du film. C’était le plus important.

Ensuite, nous sommes rentrés dans la grande ville Eugène (prononcé bien entendu : Youdjine en anglais). Nous avons commencé à visiter, à y manger un sandwich en se posant dans un parc. (j'avais une envie pressante de trouver des toilettes et l'on s’était dit qu’il y en aurait peut être dans les parcs. Alors qu’il y avait beaucoup de monde de sortie ce jour là à profiter du magnifique temps ensoleillé et très chaud, j’ai constaté qu’il y avait bien des sanitaires au milieu de ce parc. Mais là, incroyable, l’endroit où se situait la seule cuvette de toilette était sans porte. Non, tu pouvais faire tes besoins devant tout le monde quoi. Du moins, tous ceux qui venaient pour faire la même chose pouvaient tomber sur toi en train de les devancer. Non, ce n’était pas possible. D’autant qu’il y avait beaucoup de familles dans le parc. Alors je n’avais pas d’autres choix que de patienter encore quelque temps pour trouver des toilettes. Nous avons cherché un autre parc et celui-ci indiquait avoir des toilettes mobiles (sur maps). Quand nous y sommes arrivés, il y avait une fête ou une grande manifestation et beaucoup de monde. Les champs servant de parking étaient remplis. Nous nous sommes dit qu’avec notre chance, nous étions arrivés à une fête sans faire exprès et c’était plutôt cool. J’ai trouvé les toilettes. Après quoi, nous avons marché à travers les différents stands qui vendaient des babioles. Pendant notre road trip, on s’était dit avec Dylan (pas trop sérieusement au début) que nous pourrions nous faire un tatouage commun durant notre voyage aux États-Unis, ça nous était resté en tête et j’ai regardé sur maps, un salon de tatouage se trouvait à seulement 1,2 mile. Soyons fous. Nous y sommes allés. Une fois que nous l’avions trouvé (c’était dans une belle maison) nous avons expliqué grâce au traducteur, que nous voulions marquer le coup et faire un tatouage identique. J’avais déjà opté pour l’idée de la carte de l’Oregon mais remplie ensuite par le drapeau américain ou autre chose. La jeune femme qui nous a reçus a dit que c’était OK et elle nous a demandé de lui laisser le temps de faire un croquis. Une demi-heure plus tard, elle nous présentait son idée et nous avons validé. Nous pouvions donc le faire aussitôt. J’ai laissé l’honneur à Dylan de passer le premier. (j’avais déjà 4 tatouages alors que lui, on ne compte plus).

Nous avons choisi le mollet gauche. Pour le paiement, ne prenant que l’espèce c’est pratique. Aux States, tu trouves des distributeurs d’argent (ATM) partout. Vraiment partout puisqu’il y en avait un directement dans la maison. Puis ce fut mon tour. Ce fut un petit peu plus douloureux que je l’aurais pensé sur le mollet mais ça l’a fait quand même. La responsable du salon (elles n’étaient que des femmes) était très sympa et nous avons pu discuter de choses intéressantes avec elle. Dylan de musique et moi de Stand By Me et de notre itinéraire de voyage.

Nous sommes partis de Eugène en prévoyant d’y revenir le lendemain. Maintenant, nous prenions le direction de Cottage Groove, situé à 25 minutes de trajet mais je ne voulais pas que nous allions directement aux endroits que j’avais pourtant hâte de découvrir et nous sommes allés vers un camping situé un peu plus loin, près d’un lac. Le Pine Weadows Campground. Comme chaque fois, nous n’avions absolument aucune réservation et quand nous sommes arrivés à l’entrée, il n’y avait personne dans la petite guérite. Mais par chance, juste trois minutes plus tard, une voiture de rangers s’est garée près de nous et la femme qui en sortait nous demanda ce que l’on cherchait et si nous avions réservé. Elle était très gentille et plutôt une très belle jeune femme, il faut l’avouer. On a même ri avec elle alors qu’on peinait un peu à se faire comprendre et nous avons donc pris un emplacement pour la nuit, juste près du lac et pas loin des douches. Impeccable, c’était un bel endroit.

20

Dimanche 10 septembre

Let’s go. C’est parti. 20 minutes de trajet pour aller découvrir des lieux que je connaissais déjà beaucoup mais virtuellement. Un nouveau pont d’ancienne voie ferrée puis d’autres lieux, toujours sur cette même ancienne voie devenue un chemin goudronné pour vélos et piétons. Ce qu’en France on appellerait une voie verte. Je suis content d’être là. Je profite un maximum de l’instant présent et j’enchaîne les photos. Je revois les scènes du film dans ma tête et même mieux, je relance le film sur mon portable pour qu’ensuite nous puissions faire les prises de vues les plus ressemblantes possibles.

Une fois cette première phase terminée, nous partons en suivant le chemin qui nous mènera quelques miles plus loin sur d’autres endroits du film. Là encore, nous reproduisons la même chose, je m’assieds sur le sol pendant que Dylan me photographie, je marche en chantonnant… une fois de plus je suis replongé dans le film, aux endroits exacts où se tenaient les acteurs. Nous sommes restés un bon moment au total sur les deux lieux. Sur le chemin du retour nous croisons un énergumène d’un certain âge, portant un short à l’effigie du drapeau américain (un peu comme celui de Rocky Balboa) et il se met à nous parler. On ne comprend rien à ce qu’il raconte et il donne un papier à Dylan en parlant de Star Wars. Il y avait un texte d’écrit à la main et un peu de « gribouillis » sur la feuille. Puis il est reparti en parlant tout seul.

Après avoir refranchi le pont pour reprendre le van, Dylan s’est rendu aux toilettes qui se trouvaient sur le parking. Pendant ce temps, je me suis assis derrière le volant.

Une voiture s’arrête avec deux femmes à bord. L’une d’elles descend et vient vers le van alors que je suis assis à attendre Dylan. Je ne comprends pas grand-chose à ce qu’elle me dit, elle parle vite, assez nerveusement mais elle reste souriante. Un peu pour montrer une confiance en elle. J’engage une conversation en me servant tant que peu de mon traducteur jusqu’à ce qu’à la fin elle me présente un fascicule et que je devine tout de suite de quoi il s’agit. Merde, une témoin de Jéhovah. Je lui fait tout de suite comprendre que je ne suis pas intéressé, qui plus est, que je ne suis pas d’ici puisque Français. Elle ne met pas de temps à me saluer et à partir.

Allez, nous repartons pour une continuité des lieux de tournage. Nous passons Eugène pour aller directement dans la petite bourgade de Franklin. Il y a là deux endroits que je souhaite voir. Je me gare sur le parking proche de la caserne de pompier qui paraît assez récente. Devant nous, c’est un carrefour à quatre directions. Je sais qu’en face de moi se trouvait une ancienne station service/magasin mais qu’elle a été rasée.

Même si on ne la voit pas de l’extérieur dans le film, on voit en revanche le jeune Gordie à l’intérieur venir acheter une revue et à manger après qu’il ait perdu à un jeu dans la forêt. (Je sais, ça ne peut pas parler à ceux et celles qui n’ont pas vu le film) mais j’avais envie de préciser. Juste un peu plus loin, bien à l’abri derrière une haie et des arbres, se trouve la maison de Vern (toujours dans le film bien sûr). Nous passons devant en voiture mais c’est trop compliqué de la voir et dans la cour c’est un peu le désordre avec des carcasses de voitures. Nous faisons demi tour et nous nous garons à l’ancien emplacement de la station service et je me rends à pied jusqu’au-devant de la maison pour prendre au mieux une ou deux photos mais c’est compliqué. Pas grave, je reviens quand même avec trois ou quatre photos.

Ensuite nous reprenons la route vers Eugène pour notre deuxième visite. Dylan (moi aussi) avions envie de manger dans un « diner » au style et au look vraiment ancien tels qu’on les connaît dans les films. Après des recherches sur le net nous finissons par en choisir un. Au menu… burger/frites.

Une fois bien rassasiés, nous allons partir vers la prochaine étape. Celle que j’attends le plus de tout le voyage. Celle qui m’a donné l’envie de ce road trip particulier. Nous partons vers Brownsville alias Castle Rock. J’ai tellement rêvé les années qui précèdent ce voyage de me balader et de visiter cette petite ville de l’Oregon. La première partie de mon rêve était d’aller sur le pont à Burney en Californie. La seconde Cottage Groove et les autres petits lieux aux alentours de Eugène mais là, c’était l’apothéose. Nous roulions désormais vers Brownsville. Je n’en revenais pas. Je connaissais tellement de rues que c’était un peu comme si j’y étais déjà allé. Quand nous sommes arrivés aux abords de la ville, j’ai un peu hésité et j’ai dit à Dylan de continuer tout droit mais la rue principale qui me fascinait tant était sur la gauche. Nous sommes allés un peu plus loin jusqu’à la sortie de la ville et nous avons fait demi-tour. J’avais déjà constaté la présence d’une caserne de pompiers sur le premier passage et au second, je me suis dit qu’à l’occasion nous irons y jeter un œil et demander à la visiter. Nous avons donc repris la route sur notre droite, sur Main Street.

Nous sommes d’abord passés sur un pont. Dès ce moment-là, ça commençait sérieusement. Ce pont aussi faisait partie du film et juste à coté se trouvait un magasin Dollars Général. C’était bon à savoir. Durant notre périple, c’est dans ces magasins que nous faisions parfois nos courses car un peu moins cher que certaines autres grandes surfaces. (une sorte de Lidl).

Nous avons continué sur cette rue jusqu’à nous garer et là, première surprise, quelques anciennes et belles voitures étaient stationnées dans Main Street. Pour notre arrivée, c’était encore mieux car cela nous plongeait dans les années où l’histoire du film se déroulait. Nous avons rapidement compris que des personnes devaient revenir d’un rassemblement et qu’elle devait être dans un des bars. Mon rêve prenait réellement vie. J’étais à Brownsville, dans cette rue que je connaissais tant et dont plusieurs façades, maisons et autres bâtiments n’avaient pas beaucoup changé depuis 1986, date de tournage du film. J’étais fasciné et ce fut le cas durant les deux jours et demi que nous y avons passés. A ce moment-là, je pense que j’étais le mec le plus heureux du monde.

Nous y avons découvert le saloon et c’est dans celui-ci que nous avons pris nos repas, bu nos consos durant le temps passé là bas. En effet, les personnes à qui appartenaient les belles voitures à l’extérieur étaient bien dans le saloon..

Rapidement, j’avais envie de me balader et de commencer à prendre des photos. Je ne pourrais pas tout décrire de ces deux jours et demi que nous y avons passés mais juste que c’était magique, envoûtant et émouvant. Il y avait ce passage piéton sur lequel Vern trouvait sa pièce de 1 cent. Cette pièce est toujours fixée dans le bitume de la rue en souvenir.

Il y avait l’arrière du Blue Point Diner, (dont ne subsiste plus qu’un panneau accroché au-dessus de l’ancienne devanture et les peintures sur une des portes de secours à l’arrière. Cette mini arrière-cour dans laquelle Chris montrait à Gordie, le pistolet qu’il avait dérobé chez son père.

Bref, je ne vais pas toutes les faire mais tellement de scènes du film étaient tournées ici dans le village Castle Rock (nom dans le film). Je connaissais déjà toutes les adresses et une par une nous les avons rejoints. Puis nous avons aussi beaucoup marché et flâné dans la ville, j’avais tellement à cœur de m’y balader et de la découvrir. Il y a un musée à Brownsville mais il était fermé le jour où nous sommes arrivés. Ce n’était pas grave, nous avions tout le temps devant nous. Toujours de l’avance et Dylan savait à quel point ça comptait pour moi de profiter au maximum de ce lieu. J’aurais honnêtement pu y rester des jours et des jours.

Nous sommes entrés dans la saloon. Nous y avons commandé deux pressions et nous nous sommes installés. J’ai tout de suite repéré au-dessus du comptoir, trois casquettes à l’effigie du saloon. Celle du milieu me plaisait particulièrement et j’ai dit à Dylan, demain je me l’achète. Je savais et j’avais prévu qu’à Brownsville je ferais des emplettes. C’était obligé. Et j’espérais bien tomber sur des souvenirs concernant le film même si déjà le fait d’être là, était en soi le meilleur des souvenirs. J’ai eu l’occasion de discuter avec la femme qui me semblait être la responsable du lieu. Très gentille et d’environ 55 ans. J’ai expliqué que nous allions rester ici quelques jours et la raison principale de notre venue. On a pu parler du film et des lieux et elle m’a conseillé le musée (que nous avions déjà entrepris de faire le mardi). À un moment, elle m’a demandé de la suivre. Je l’ai suivie l’arrière du saloon et elle a ouvert la porte de secours. Nous sommes sortis et nous étions à côté de la petite cour que je détaillais un peu plus tôt et sur une porte, il restait encore les anciennes peintures du Blue Point Diner. Elle m’a aussi montré la ruelle et je lui ai expliqué que j’avais déjà toutes les adresses précises. C’était super sympa de sa part et amusant.

Je ne voulais pas me précipiter et prendre le temps d’aller partout où je le souhaitais dans la ville même si j’étais impatient au fond de moi. Depuis le début, j’avais espéré pouvoir dormir directement dans la ville chaque soir mais à part des locations d’appartements ou de maisons je n’avais rien, pas même un camping. Le camping le plus proche étant à Lebanon, situé à 13,5 miles, soit environ 20 minutes de trajet.

A Brownsville Il y a un parc, le Pioneer Park. J’avais lu sur internet qu’on pouvait exceptionnellement y passer la nuit, uniquement le week-end et que les places étaient comptées. Nous étions samedi alors je me suis dit qu’on avait notre chance. En fait, il n’y avait personne et j’avais de forts doutes quand à l’autorisation mais aucune pancarte ne spécifiait qu’il était interdit d’y passer la nuit. Dans ce parc, une scène du film aussi avait été tournée mais pour le coup, c’était sous un barnum et donc rien ne montrait le parc en lui-même. En peu de temps, il faisait nuit. Nous étions proches des sanitaires et alors que j’y étais allé, un monsieur d’un certain âge en pick-up est venu à la rencontre de Dylan pour lui dire qu’il n’y avait pas le droit de rester ici pour la nuit. Quand je revenais vers le van et que j’ai vu les phares de l’autre véhicule, je me suis tout de suite douté que ça n’allait pas le faire. Le monsieur était plus ou moins le gardien du parc et vivait avec sa femme dans un bungalow situé au fond. Il s’avère qu’après que nous ayons fait le tour du parc pour tenter de trouver quelqu’un, nous avions repéré ce bungalow et que j’étais allé frapper à la porte mais personne ne nous avait répondu. Le monsieur était sympa et nous a expliqué que nous pouvions aller passer la nuit sur un parking pour les poids lourds qui se trouvaient à l’écart de la ville. Là-bas c’était autorisé. Ils appellent ça un Stop Trucks. Il se situait à 6,5 kms, soit environ 7 minutes de trajet. C’était correct pour être au plus proche. Du coup, nous avons décampé et nous nous sommes garés sur ce grand parking, entouré de camions dont certains étaient plutôt très grands.

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Lundi 11 septembre

Après notre réveil et notre petit déjeuner habituel derrière le van, retour vers Brownsville.

Le commerce Dollars Général était ouvert alors nous y sommes allés faire quelques courses. Le pont se trouvant juste à coté, j’en ai profité pour aller le prendre en photo et nous sommes allés dans le centre. Nous avons passé notre journée entière dans la ville à visiter mais surtout à prendre des photos et quelques vidéos. Le but de la journée était de faire tous les lieux de tournage du film (à la fin de ce blog, il y aura une partie dédiée uniquement à Stand By Me). La veille nous en avions déjà vu quelques-uns mais ce dimanche, je voulais faire les photos les plus ressemblantes possibles avec celles de la vidéo et j’embauchais Dylan pour me photographier lorsque je rejouais certaines scènes. Nous nous garions toujours à peu près au même endroit, dans Main Street, l’une des principales rues de la ville. Notre Van Pénélope ne passant pas du tout inaperçu, nous avons sans doute attiré quelque peu l’attention et nous étions sans doute les visiteurs principaux de ces quelques jours.

(pour rappel, la vidéo entière du montage est disponible sur Youtube. Vous pouvez retrouver mon pseudo : « Eric Moimême » et vous aurez accès à la vidéo) mais si vous préférez, j’ai mis le lien direct il y a déjà quelques jours de cela (quelques pages en arrière)

Nous avons pris la décision de faire le maximum à pied. (les distances n’étaient pas très grandes).

Nous sommes d’abord allés à l’entrée de la ville, sur le premier pont que j’avais photographié un peu plus tôt. Là, je voulais que Dylan me prenne en photo selon les critères que je lui demandais. Ce n’était pas simple, comme pour chaque lieu, les prises de vues ne pouvaient pas réellement être identiques. Pas même angle, pas même matériel, pas de prise en hauteur. Bref, nous avons fait au mieux. A chaque fois, nous attendions qu’aucun véhicule ne passe mais souvent quand ça ne venait pas dans un sens, ça venait de l’autre. On a ri car on devait peut être nous regarder bizarrement de temps en temps. Après nous sommes repassés une fois de plus au passage piéton.

Rapidement, nous approchions de midi alors nous sommes allés au saloon pour déjeuner et par la même occasion, je comptais (nous comptions du coup) acheter nos casquettes car Dylan en voulait une également. Pas de chance, sur l’étagère au dessus du comptoir, il n’en restait que deux sur trois et c’était justement celle qui nous intéressait qui n’y était plus. Ce n’était plus le même personnel que la veille et la responsable était absente. La femme qui a pris nos commandes et nous a servi le repas ne paraissait pas aussi ouverte à la parole et je lui ai expliqué via mon portable que nous étions passés la veille et que nous avions repéré les casquettes et que celle que nous souhaitions prendre n’était plus exposée. En gros, elle m’a dit qu’il n’y en avait plus. Je trouvais ça étonnant car j’imaginais qu’ils devaient posséder un petit stock. Déception mais pas grave. C’est comme ça.

Après notre repas, j’ai dit à Dylan, on va tout de suite aller derrière, dans la ruelle pour faire des photos. Alors que je prenais pleins de pauses différentes et qu’il jouait le photographe, je me suis rendu compte qu’au dessus de moi il y avait une caméra. Je me suis dit qu’en fait, si on nous regardait on devait bien rigoler. Après quoi, nous avons enchaîné dans Main Street, devant le saloon, dans une rue un peu plus haut ou je m’éloignais au fur et à mesure que Dylan me photographiait de dos. Puis, proche du carrefour où se trouvait la pièce dans le sol, il y avait une maison, celle de Teddy (dans le film).

Alors que je l’avais cherché la veille, nous étions passés plusieurs fois devant sans y prêter attention. (direction du parc). Aller c’est parti pour quelques nouvelles photos. J’avais une autre maison à voir tout près du parc. Je savais déjà à l’avance que c’était celle de Gordie dans le film mais que les scènes étaient jouées à l’intérieur et dans le jardin. Alors que nous marchions dans Main Street, j'ai vu la voiture du Shérif se garer de l'autre côté de la rue. Il est descendu du véhicule puis il a traversé la rue. Je me doutais qu'il allait nous parler et ce fut le cas. Il était très grand, environ 1,90 mètre et assez jeune, je dirais peut être 35 ans. Il nous a simplement demandé si nous cherchions quelque chose, si nous voulions le moindre renseignement, sur les lieux, où manger, boire, visiter. Il était vraiment gentil et nous avons donc discuté quelques instants avec lui après quoi, il nous a serré la main et nous a souhaité de passer une belle journée. Je regrette de ne pas lui avoir demandé de faire une photo ensemble.

J’avais une autre idée en tête depuis plusieurs jours, depuis même plusieurs semaines, je pense. J’avais absolument envie de monter et de me faire prendre en photo dans un bus scolaire. Les fameux bus jaunes avec le panneau STOP qui sort sur le coté. A chaque fois que j’en avais croisé sur la route, je le répétais. En remontant la rue vers le parc j’ai dit à Dylan, on va vite fait repasser dans le parc avant pour que j’aille aux toilettes. Juste à ce moment là, un bus scolaire passe près de nous et entre dans le parc. Je dis à Dylan, pourvu qu’il s’arrête et si c’est le cas on y va. Et il s’est arrêté, à 50 mètres des sanitaires. J’ai alors pressé le pas en espérant qu’il ne reparte pas. Une équipe d’enfants (des filles) descendait alors pour jouer un match de foot. Je demandais à Dylan d’accélérer mais finalement le bus ne repartait pas car il allait rester là tout le temps du match. Je me suis approché. La porte était ouverte et le conducteur était à l’intérieur. Un homme d’une bonne soixantaine d’années. Directement, je me suis présenté, je lui ai expliqué que nous étions Français en vacances et que j’avais fait le pari de me faire photographier dans un bus scolaire. Il était super cool et il a trouvé ça amusant. Du coup, j’ai pris le bus en photo puis après quoi il m’a invité à prendre place à l’intérieur et à l’installer au volant. Il a ensuite ouvert la petite vitre latérale pour que Dylan fasse d’autres photos de moi à la place conducteur. Après plusieurs autres photos, je l’ai remercié et il a demandé à Dylan de nous prendre en photo tous les deux en disant : It’s my friend.

J’étais content, je venais de réussir un nouveau petit pari virtuel que je m’étais mis en tête. Après cela, tout content que je fusse, nous passions devant la maison de Gordie. (ah oui je n’ai pas précisé mais nous avons vu énormément d’écureuils de plusieurs espèces tout au long du voyage) et là c’était encore le cas). .Il y avait une biche également toute proche de nous qui faisait sa vie sans trop de crainte. Bref, nous sommes donc passés à plusieurs reprises devant la maison et je regrettais de ne pas pouvoir aller à l’arrière. Il y avait une allée goudronnée mais pas de clôture. Après avoir emprunté plusieurs rues, nous sommes ensuite remontés vers l’une des églises. (J’ai remarqué qu’il y en avait plusieurs, une Christianisme, une Baptiste etc. ) Nous avons pris pas mal de petites rues au hasard. Je voulais vraiment m’immerger dans cette ville et la découvrir sous plein d’angles différents. Après quoi, nous sommes allés jusqu’au bord d’un terrain situé en hauteur dans un petit quartier. Il y avait un arbre au fond de ce terrain. Mais pas n’importe lequel bien entendu (vous devez vous en douter) celui dans lequel se trouvait la cabane de la bande de garçons dans le film. J’aurais réellement pu m’en approcher au maximum et même aller le toucher car il n’y avait pas de barrière mais j’ai respecté la règle. C’était une propriété privée et c’était bien indiqué.

Sur le chemin, Dylan a ramassé une assez grande plume qui était au sol. Nous avons d'abord pensé à celle d'un oiseau, visiblement grand et pourquoi pas à celle d'un aigle ou d'un rapace avait-il pensé. Bon, il s'avère qu'en réalité, après une petite recherche sur internet, il s'agissait d'une plume de dinde sauvage. Et quelques temps plus tard, nous en avons croisés plusieurs dans la ville.

Il était un peu plus de 17h à présent. Nous avons repris le van et nous sommes allés voir un dernier endroit. Un petit cimetière, situé bien à l’écart de la ville. Il n’était pas très important mais comme pour le reste, je me suis dit autant le faire aussi. Dans ce cimetière une scène du film assez courte avait été tournée et j’avais exactement l’endroit précis comme pour le reste. Dylan m’a attendu dans le van le temps que j’y étais (ce fut assez bref) puis une fois que j’avais les photos que je souhaitais, nous sommes partis voir la caserne de pompiers. Après m’être garé directement dans la cour, nous sommes entrés par l’une des portes de remise qui était ouverte. J’ai appelé pour savoir s’il y avait quelqu’un puis j’ai progressé vers les salles intérieures. Une jeune avec un bébé est alors venue à notre rencontre. Je lui ai brièvement expliqué la raison de notre présence et elle m’a demandé de patienter le temps qu’elle aille demander à son chef.

L’un des responsables de la caserne est venu nous voir. Dylan se tenait un peu à l’écart. J’ai fait une présentation en lui expliquant notamment que j’avais été sapeur-pompier volontaire quelques années plus tôt, et ce, pendant près de 17 ans et que j’étais intéressé pour visiter leur caserne s’il n’y voyait pas d’inconvénient. Il m’a proposé d’en faire le tour tranquillement pour faire des photos et il m’a dit de venir le retrouver dans le bureau une fois terminé pour qu’il puisse ensuite me donner des détails sur les véhicules et discuter un peu plus pour en savoir davantage aussi sur les pompiers français. Il m’a même proposé que si nous avions le temps, il m’emmènerait carrément faire un tour en camion. Super proposition qui me tentait bien. Une quinzaine de minutes plus tard, j’allais frapper à son bureau dont la porte était ouverte. Il était en ligne et travaillait sur ordinateur en même temps. Quand il eut terminé, il m’invita à la suivre de nouveau dans la remise. Je ne vais pas détailler le reste mais en gros, nous avons fait le tour des véhicules dans lesquels j’ai pu monter et nous avons échangé sur le monde pompier. Sa proposition tenait toujours, m’emmener faire un tour mais il était un peu pressé par le temps car il devait partir chercher sa femme et je n’ai pas voulu abuser de son hospitalité et j’ai préféré décliner pour ne pas le mettre en retard. Avant de partir, il m’a demandé de lui donner mon adresse mail et il m’a fourni la sienne en retour.

En partant de la caserne, nous sommes ensuite retournés sur le parking Trucks Stop pour y passer une seconde nuit.

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Mardi 12 septembre

Nous avons pris notre temps au réveil et nous avions décidé la veille que nous prendrions notre petit déjeuner d’une façon différente et dans la ville. Nous avions remarqué la veille qu’il y avait un café qui proposait des Breakfasts : Mandy’s Main street Coffee. Ce petit déjeuner copieux (et très sucré pour ce que j’avais choisi) nous a calés et nous étions fin prêts à attaquer notre journée.

Nous sommes d’abord allé dans le parc afin de profiter des sanitaires et faire un brin de toilette puis nous nous sommes de nouveau promené dans la ville en découvrant de nouvelles rues et en attendant l’ouverture du musée. A 11 heures pile, nous étions devant l’entrée. Il a une particularité. Il est constitué d’une petite maison et de plusieurs wagons reliés les uns aux autres. Mais à l’intérieur, on ne se rend pas compte du tout que nous sommes dans ces différents wagons.

C’est vraiment bien conçu et original. Le musée regroupe différentes sections et des petites pièces mettant en scène des métiers tels que l’on pouvait les voir dans des temps très anciens (avec matériel, ustensiles et tenues d’époque). Une partie sur les vieux temps de Brownsville et des États-Unis, une partie Stand By Me et plus de choses encore. Nous venions de rentrer dans le musée. Ce jour là, j’avais enfilé un sweat à l’effigie de Stand By Me. Ce n’est pas passer inaperçu et c’était le but. Dès notre entrée, le temps que la femme qui tenait la caisse et qui accueillait les visiteurs s’occupe d’un couple avant nous, j’ai tout de suite remarqué un petit endroit dédié au film avec des affiches et des tee-shirts sur le film mais plus précisément sur les deux derniers festivals. Depuis 1986 tous les ans à la fin juillet il y a le festival Stand By Me à Brownsville. J’avais déjà le portefeuille qui me démangeait. Quand elle s’est occupée de nous, je lui ai tout de suite expliqué que nous étions Français et que j’avais choisi de venir jusqu’ici par rapport au film. Elle était très gentille et ravie de nous accueillir. Elle m’a alors montré des fascicules qui représentaient les différents lieux où avait été tourné le film mais je lui ai expliqué que je les connaissais déjà tous, et ce depuis plusieurs années. On a discuté un peu et elle a compris que j’étais un grand fan. Je lui ai fait remarquer les articles que j’avais repérés et là, elle nous a demandé de la suivre. Nous avons alors traversé une partie du musée pour aller directement à la partie dédiée au film. J’ai regardé rapidement et nous l’avons de nouveau suivi à l’entrée. Je lui ai dit que nous étions déjà allés sur une partie des lieux de tournage, même celles en Californie. Je lui ai dit que nous souhaitions visiter le musée et que je voulais donc acheter deux places et elle m’a fait un signe de la main en me disant : No, It’s OK. En gros, elle ne nous faisait pas payer l’entrée. J’étais bien sûr agréablement surpris et tout en continuant à parler du film avant de débuter notre visite, je lui ai dit que le seul lieu qui me manquait à la liste était l’arrière de la maison de Gordie puisque c’était dans le jardin (et dans la maison) qu’avaient été tournées les scènes. Elle me répond : One moment please. Un instant s’il vous plait et là elle se dirige vers le téléphone et décroche. Je regarde Dylan, les yeux grands ouverts en lui disant : « non mais tu ne crois pas que c’est ce que je crois, ce n’est pas possible ». Et je l’entends discuter en expliquant qu’il y a deux Français au musée… et quand elle raccroche elle me dit que c’est OK, que l’on va pouvoir aller à la maison et qu’on aura juste à frapper à la porte. Ils veulent bien nous recevoir et nous montrer le jardin. Je suis sous le choc (agréablement) et tellement surpris que j'en reste presque sans voix. C’est incroyable et inimaginable ce qui se passe. Je suis tellement content et aux anges. Je la remercie beaucoup et nous poursuivons avec Dylan par la visite du musée. Je n’en reviens toujours pas et je me répète à voix haute que c’est vraiment incroyable. Je suis dans une bulle de bonheur depuis que nous sommes arrivés à Brownsville. Et il s’y passe tellement de choses positives, tellement de bonnes ondes et j’ai rarement eu autant de chance en si peu de temps. Est-ce la gentillesse des gens ? Où simplement que je suis sous une bonne étoile. Depuis notre arrivée sur le sol américain j’ai (ou nous avons) trouvé la plupart des gens assez sympas dans l’ensemble. Et là, ça ne fait que se confirmer encore mais à un niveau supérieur. Quand nous avons terminé notre visite, je décide de faire quelques achats et je prends un tee-shirt (sur le festival 2022) ainsi qu’un grand poster représentant une peinture faite par une artiste locale et sur le thème du film bien entendu. Cette affiche était la toute dernière en stock alors elle m’a fait une remise de 5 dollars sur son prix. Décidément. Nous partons en la remerciant encore beaucoup.

Et nous prenons aussitôt la direction de la maison de Gordie (dans le film pour ceux qui ne suivent pas). J’étais toujours la tête dans les étoiles. Nous venions de faire une connaissance agréable, de visiter le musée gratuitement et maintenant j’allais pouvoir avoir accès à l’arrière de la maison. C’est juste énorme. Nous sommes quand même restés plus d’une heure dans le musée et arrivant seulement 10 minutes plus tard devant la maison, j’avais le palpitant qui s’était un peu accéléré. J’ai d’abord sonné. Aucune réponse. J’ai sonné une seconde fois, pareil. Alors j’ai frappé à la porte. Là encore pas de réponse.

Nous pouvions voir l’intérieur de la maison (pas de rideaux aux larges fenêtres. Visiblement, la maison était vide de tout occupant. J’ai tenté une dernière fois en faisant un peu pus de bruit sur les carreaux mais non, il n’y avait personne. Mince. Nous sommes arrivés un peu trop tard. Mais j’ai continué. Pendant que Dylan m’attendait sur la rue devant la maison, je suis allé dans le jardin en appelant tout le temps au cas ou il y aurait quand même quelqu’un. Et je me suis donc retrouvé là où je voulais. J’ai fait mes photos et j’ai rejoint Dylan.

Voilà, j’avais désormais visité l’intégralité des lieux de tournage. Nous sommes retournés au saloon une dernière fois pour prendre une bière et déjeuner par la même occasion. Nous étions presque des habitués du lieu maintenant. Ce n’était encore pas le même personnel (toujours que des femmes). Qui ne tente rien n’a rien. J’ai refait mon spitch concernant les casquettes. Il n’y avait toujours que les deux autres sur l’étagère. Et la serveuse a dit qu’elle revenait. Pendant ce temps, un homme bedonnant d'une soixantaine d'années nous avait accosté. Il n'était pas totalement sobre et il avait sans douté déjà bu quelques bières avant notre arrivée. Il était un peu collant mais c'était amusant malgré tout de discuter avec lui. Il avait beaucoup de mal à comprendre ce que l'on lui racontait. Juste trois minutes plus tard la serveuse est revenue avec un carton de casquettes. Celles qui nous plaisaient. Elle nous a demandé combien on en voulait alors bien sûr nous avons répondu deux. En même temps, je passe commande de deux bières. Elle me passe les deux casquettes et nous dit que nous pouvons aller nous asseoir où l'on souhaite. Nous prenons position sur des tabourets hauts, le long d'un comptoir en bois. Le type bedonnant légèrement saoul est assis à côté de nous et nous continuons la conversation. Parfois, il semble énervé de ne pas comprendre ce qu'on lui dit et à l'inverse, que nous ne comprenions pas non plus ce qu'il racontait. Il n'articulait pas et ses mots étaient souvent étouffés. Puis, au bout d'un certain temps, il se lève, et dit à serveuse qu'il part. Il lui paie sa note mais la notre également, nos bières plus les casquettes puis il nous dit au revoir et s'en va. Ce n’est pas possible. Ça continue. Un inconnu vient de payer pour nous. Décidément. Suite à ça, nous prenons un repas (que nous payons cette-fois) et nous quittons le saloon pour la dernière fois.

Quand nous revenons au van, j’ai l’impression d’être dans un rêve avec tellement de moments si intenses. Je suis fier et heureux. J’ai un tee-shirt, un poster, une casquette… et tellement de bonheur en moi. Mais il va être temps désormais de quitter Brownsville pour continuer notre voyage. Tout avait été si parfait que j’ai un pincement au cœur de partir d’ici mais toute bonne chose à une fin.

Cela fait environ une demi-heure que nous avons repris la route. C’est Dylan qui conduit. J’avais emporté une clé USB sur laquelle j’avais beaucoup de playlists et notamment une contenant environ 70 musiques à elle seule. Parmi lesquelles la musique Stand By Me (de Ben E King). Et comme par hasard c’est sur celle-ci que nous sommes tombé très peu de temps après avoir rallumé l’autoradio. Là c’en était trop et l’émotion a pris le dessus. Je me retenais depuis que nous étions partis de la ville et les larmes n’ont pas pu être contenues plus longtemps. Je n’ai pas pleuré comme un fou mais quand même, plusieurs larmes ont coulé sur mes joues et ma bouche tremblotait quelque peu. Des petites larmes de bonheurs et de tristesse à la fois. Dylan m’a dit que c’était la fatigue. Oui peut être aussi mais je venais simplement de réaliser mon rêve. Celui prévu depuis plusieurs années.

J’ai vite repris mes esprits, sortis quelques blagues et le voyage reprenait son cours.

Nous roulions à présent vers le parc d’État de Silver Falls où j’avais prévu une randonnée de 12 kilomètres (7,2 miles) et pendant laquelle nous verrions 10 cascades ( Silver Falls State Park). Il est le plus grand parc d’état de L’Oregon. Quand nous arrivons sur l’un des parkings d’où partent plusieurs sentiers de randonnée, nous avons constaté qu’il était trop tard pour nous engager dans la randonnée prévue (Trail of ten falls). Nous avons d’abord pensé à essayer de trouver un endroit pour passer la nuit à l’écart des routes mais nous ne voulions pas prendre de risque (nous étions je le rappelle, dans un parc d’état) mais nous avons vu qu’il y avait un camping à proximité, à seulement quelques miles. C’était un camping d’état et donc géré par les rangers. Une fois sur place, celui sur lequel nous sommes tombés nous a demandé de le suivre (il avait une sorte de voiture de golf) et il nous a conduits à un emplacement. Le camping était en pleine forêt (on a même vu une biche se balader tranquillement dans les allées). Il nous fallait juste remplir un formulaire qu’il nous avait laissé et ensuite, avec une enveloppe qui était fournie avec, il fallait y glisser le règlement et déposer le tout dans une sorte de boite à lettres. Nous étions sous des arbres et surtout des pins qui nous étonnaient toujours autant en raison de leur hauteur vertigineuse. La nuit fut plutôt bonne.

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Mercredi 13 septembre

Nous venons de nous garer sur le même parking que la veille. Nous allons bénéficier des 5 dollars de parking vu que nous avons dormi dans le camping. Une fois nos gourdes bien remplies, nous cherchons le départ du trail de 12 kilomètres. C’est parti. Il doit être un peu plus de 9h. Durant cette randonnée nous aurons en effet vu les 10 cascades. Certaines valaient largement mieux le coup que d’autres. Environ 3h30 – 4 h plus tard nous étions de retour au parking avec une faim de loup.

La veille, pour venir jusqu’ici nous étions passés au bord de la ville de Salem, la capitale de l’Oregon. Et c’était là notre prochaine étape alors nous avons décidé de nous y rendre directement.

Je ne savais pas vraiment où aller ni quoi visiter sur Salem mais nous venions d’y arriver. Alors nous nous sommes baladés à travers la ville avec le van. Ça bon être la capitale de l’Oregon, encore une fois il était beaucoup plus aisé d’y circuler qu’à Portland. C’est également plus joli et étonnamment, on y voyait beaucoup moins de SDF. Il y avait quand même quelques points clés que je comptais aller voir, le Capitole et ses alentours notamment. Pas de chance, il y avait des gros travaux sur une partie du Capitole. Des barrières, des échafaudages, ça gâchait le paysage. Juste en face, il y avait l’université de Salem et son campus. Comme toutes les universités américaines, toujours aussi grandes et avec des bâtiments toujours très beaux. Tout proche, il y avait également le palais de justice, la cour d’appel et plusieurs autres bâtiments d‘état.

Nous avons cherché quelques parcs où nous balader pour finir l’après-midi. Par la même occasion, nous cherchions où nous pourrions tenter de passer la nuit. Proche d’un Walmart, il y avait un petit parc. Il était situé également à proximité d’une assez grande zone militaire. On s’était dit que si l’on trouvait mieux que le parking d’une grande surface ce serait plus agréable. Le parc était finalement petit, et sans la moindre zone ombragée. Et il faisait plutôt chaud. Nous nous sommes dirigés vers un autre parc situé aux abords d’un bois. C’était ombragé et il y avait quelques tables en bois avec des bancs. Il était situé en plein lotissement. La rue dans laquelle nous étions se terminait par une petite place en cul-de-sac et également en entrée de résidence privée. J’y voyais là un bon endroit pour passer la nuit mais il n’y avait pas assez de place pour le van (déjà trop de voitures) alors nous sommes restés garés dans la rue et j’ai proposé à Dylan de garder cet endroit en repère au cas ou on ne trouverait pas d’autres lieux. Même dans cette rue ça me paraissait faisable de rester pour la nuit, le long du parc. Nous sommes allés voir un peu le secteur et nous avons marché un peu à travers le bois qui était parsemé de petit chemin bien qu’il ne soit pas très bien entretenu. Une fois de retour au parc nous nous sommes posés et nous avons bu une bière. Après quoi, il était l’heure d’aller dîner quelque part et le jour allait bientôt décliner. Nous avons mangé dans un fast-food et il faisait nuit lorsque nous sommes revenus dans cette rue. Il n’y avait toujours pas de place au bout de l’impasse alors nous sommes restés garés le long du parc. Cela ne nous a posé aucun souci.

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Jeudi 14 septembre

Ce jeudi matin, nous sommes allés prendre un petit déjeuner dans un resto breakfast français qui a rapidement attiré notre attention de par son nom : French Press Coffee and Crepes. Sauf qu’à part Dylan et moi, personne d’autre ne parlait français. Le service fut assez long mais le petit déjeuner était bon. C’est sans doute une institution aux Etats-Unis, de prendre des gros breakfast dans des restaurants dédiés à ça. En revanche, vu le tarif, ça fait cher le petit-déjeuner si tu dois en prendre un comme ça tous les jours.

Salem était notre dernière étape avant le retour le lendemain à Portland pour y restituer le van. (heure prévue à 15h30). Ce sera également notre dernière journée dans l’Oregon avant de prendre notre vol pour New-York. Nous savions que le temps allait être long jusqu’au lendemain soir, surtout une fois le van rendu. D’ici là, j’avais prévu un dernier endroit où nous rendre dans l’éventualité où nous serions en avance sur le planning et c’était le cas. J’avais trouvé sur le net, quelques mois plus tôt, une ancienne voie ferrée désaffectée au beau milieu d’une très grande forêt. Il y avait également un pont sur lequel elle passait et j’étais persuadé que celui-ci était en partie tombé dans le ravin et la rivière qu’il surplombait. (illusion d’optique sur Google Earth). Je prévoyais donc que l’on s’y rende et que l’on y fasse une randonnée. Nous étions déjà au beau milieu de l’après-midi quand nous avons pris la route en direction du petit village (un hameau plutôt) de Timber qui se trouvait à l’entrée de cette immense forêt. Mais alors que j’avais prévu sur carte un itinéraire bien différent, le GPS nous a fait prendre une tout autre direction pour nous faire passer par Portland. Trop tard pour s’en rendre compte (même si ce GPS estimait que c’était le meilleur chemin). Et BIM ! Nous avons alors enchaîné les bouchons et les forts ralentissements et du coup, nous avons perdu pas mal de temps (et c’est tellement chiant les bouchons). Quand nous avons enfin quitté les axes principaux et retrouvé une route plus paisible, nous avons roulé jusqu’en pleine forêt en traversant le hameau de Timber puis des propriétés éparses avec bungalows ou camping-cars. Au début, nous étions toujours sur du bitume mais très rapidement la route s’est transformée en chemin cabossé de gravier et de pierres. J’avais mis un point de repère précis sur maps qui semblait être une sorte de petite carrière ou comme une place assez grande et assez proche de la voie ferrée. Le trajet était très secouant mais une fois sur place j’ai constaté que nous aurions pu y garer plusieurs camions. On avait donc suffisamment de place pour y stationner et y passer la nuit. Nous n’avions aucun réseau téléphonique et nous étions à l’écart de tout. Aucune pancarte n’indiquait non plus qu’il était interdit d’y dormir. Parfait (ou presque). La voie ferrée était à l’écart du chemin mais surtout, en hauteur dans la forêt et totalement recouverte par la végétation. Ça paraissait très mal parti pour y envisager une randonnée. Le pont devait se trouver à 1,2 mile environ soit quasiment 2 kilomètres. La nuit tombait rapidement. A une vingtaine de mètres où nous étions garés, il y avait les traces d’un feu de camp, entouré de grosses pierres. Au centre, il y avait la photo de portrait d’un homme et celle-ci n’était pas brûlée et elle était retenue par des petits cailloux. C’était étrange et limite flippant. L’endroit entier était un peu glauque mais je m’y voyais quand même bien y passer la nuit. Avant qu’il ne fasse totalement noir, je suis allé marcher sur une centaine de mètres sur le chemin pour tenter de distinguer la voie ferrée à travers la forêt mais il n’y avait que de la végétation dense. C’était totalement mission impossible. Je suis retourné au van derrière lequel Dylan faisait un brin de toilette. J’ai aperçu derrière moi, dans un arbre, deux paires de chaussures suspendues dans les branches. Encore plus étrange. Elles paraissaient en très bon état. Il y avait aussi des douilles (et quelques déchets) sur le sol. Un pur scénario pour un film d’horreur d’autant qu’au loin, très loin me semblait-il, nous avons entendu deux ou trois détonations. Dylan était nettement plus catégorique que moi : On ne dot pas là ce soir, c’est beaucoup trop effrayant.

Mais alors, où dormir ?

Avant que nous repartions sans savoir où aller, j’ai voulu qu’avec le van nous continuions un peu plus loin, histoire d’aller jeter un coup d’œil rapide au niveau du pont. Je me doutais que l’on pouvait le voir du chemin vu la configuration sur maps. Nous l’avons en effet vu mais il n’était pas du tout effondré comme je le pensais. Il me faisait réellement penser à celui de Burney (Californie) car il lui ressemblait. Nous avons fait demi-tour et nous sommes repartis en empruntant de nouveau le long chemin cabossé . Nous avons malgré tout croisé une voiture avec deux jeunes à bord. Peut-être qu’ils sont désormais portés disparus, qui sait…

Une fois que nous avons retrouvé une route digne de ce nom, nous avons pris la direction de Portland. Pendant que Dylan conduisait, je scrutais maps sur mon portable à la recherche d’éventuels lieux où passer la nuit. Il faisait totalement nuit à présent. Je regardais tous les villages se trouvant sur notre trajet mais c’était très compliqué. Il y en avait un qui s’appelait Banks. J’ai proposé que l’on s’y rende directement et que l’on traîne dedans en espérant trouver un spot. C’était assez petit et nous avons arpenté la majorité des rues mais rien ne nous a semblé bon. Nous avons continué notre route jusqu’à une petite ville dans laquelle nous avons fait la même chose. J’avais remarqué un parc assez centré et nous y sommes allés. Il était entouré de plusieurs lotissements. Nous avons trouvé une place, le long d’une rue bordant le parc. Nous y sommes restés à l’arrêt pendant un certain temps à nous poser la question : Est-ce que ça va le faire ou non ? Juste y dormir me paraissait envisageable mais le souci était que nous n’avions toujours pas mangé. Il était tard et cuisiner à l’arrière du van était impossible à cet endroit (et nous étions entre deux véhicules). Finalement, Dylan me suggère une idée. Retourner à Portland, à l’endroit où nous avions déjà passé une nuit, sur le parking au départ des randonnées. Ça nous faisait encore une bonne trentaine de minutes de route mais j’ai accepté cette proposition. Une fois sur place, le parking était vide. Nous nous sommes dit qu’en étant déjà à Portland, au moins on éviterait les bouchons du lendemain. Nous avons cuisiné rapidement et nous nous sommes couchés.

Un peu de lecture pour finir la soirée et cette dernière nuit dans notre van Pénélope.

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Vendredi 15 septembre

Nous avons pris notre temps et une fois le petit déjeuner pris, nous avons commencé à ranger le van et à faire nos valises. Tout remettre en place n’était pas chose aisée. Dylan a dû en prendre un peu dans sa valise (la douche et mes chaussures de randonnée notamment). Mais c’est toujours la mienne qui pesait le plus lourd malgré tout. Nos sacs à dos recevaient également un peu plus de choses qu’à notre arrivée. J’avais acheté quelques semaines plus tôt une boite de chocolat en poudre mais n’en ayant pris que trois ou quatre fois, je l’ai offert à un couple qui se trouvait sur le parking. Nous ne voulions pas garder trop de nourriture avec nous. Nous ne sommes partis qu’en début d’après-midi pour passer rapidement nettoyer l’extérieur du van et faire le plein. Il nous restait encore un peu de temps alors une dernière fois, nous avons cherché un grand centre commercial afin d'y acheter quelques souvenirs éventuels. Nous en trouvons un qui se présente sur plusieurs bâtiments, reliés par des galeries souterraines. Sauf qu'à l'intérieur, c'était en grande majorité vide. Il y avait énormément d'emplacements sans boutiques, la plupart des magasins qui s'y trouvaient étaient fermés et nous avions souvent l'impression d'être seul à l'intérieur de ces grandes allées. Là où il y avait un peu de monde, c'était au rez-de-chaussée car au centre, il y avait une patinoire et moins d'une dizaine de personnes à s'amuser dessus. C'était invraisemblable de voir une si grande surface aussi vide.

A 15h30, nous nous sommes présentés à l’agence de location Campervans. Il y en avait des plus grands et des plus petits que le notre, des plus beaux avec des jolies peintures de paysages ou autres. Mais nous avons quand même réussi à en trouver deux qui nous paraissaient plus moches que le notre. La jeune femme qui nous a reçus était très sympa. Alors que nous nous attentions à une grande vérification intérieure et extérieure du fourgon, ce fut beaucoup plus rapide puisqu’elle releva uniquement les chiffres du compteur pour vérifier le kilométrage parcouru. Nous n’avions aucune idée de combien ça représentait depuis notre premier jour puisque nous n’avions pas le kilométrage de départ que nous n’avions pas pensé à noter. Une fois nos bagages sortis du véhicule et que nous ayons vérifiés que nous n’oublions rien à l’intérieur, nous l’avons rejoint dans le bureau. Verdict : Oh bah merde. Nous savions que nous avions bien roulé durant ces trois semaines mais pas à ce point. Nous avions droit à 100 miles par jour de compris dans la location (soit 160 kilomètres). C’est peu. Et là, nous avions parcouru précisément 4715 kilomètres en trois semaines. Incroyable. Nous n’aurions pas imaginé rouler autant. Résultat, il fallait payer le complément kilométrique et ça faisait encore une belle somme à donner.

Puis, sachant que l’aéroport était à proximité (à vol d’oiseau, enfin d’avion) j’avais pensé pouvoir nous y rendre à pied. Erreur. Il nous fallait compter une heure de marche avec nos bagages. Nous avons commencé à marcher sur une cinquantaine de mètres et nous sommes arrivés à un gros carrefour. Problème, il y avait un panneau disant que le passage piéton qui traversait n’était pas autorisé. Second souci, de l’autre coté de la rue, c’était le départ d’une grande voie, sans trottoir. Bref, ça paraissait soudainement beaucoup plus compliqué que je ne l’avais imaginé. J’ai d’abord pensé rester au feu et attendre une voiture (la rue où nous étions n’était pas la plus fréquentée) et demander s’il était possible de nous emmener à l’aéroport, sachant que celui-ci n’était qu’à 15 minutes en voiture. J’étais prêt à donner 10 dollars. Dylan a préféré que l’on retourne vers la location de van et qu’on fasse appel à un taxi ou un Uber. Il nous fallait trouver un moyen de contacter un Uber. Il y avait du Wifi à la station de location et quand la jeune femme nous a vus revenir elle nous a demandé si tout allait bien. On lui a expliqué et elle nous a dit que nous pourrions trouver une appli pour ça via nos portables. J’ai donc téléchargé une de ces applications mais ça buguait à fond, ça me disait que j’étais déjà enregistré. N’arrivant pas à me connecter, je commençais à m’énerver et à perdre patience. J’ai tenté de faire un changement de mot de passe mais là encore, je ne pouvais pas me connecter à mon adresse mail pour faire la vérification. Bref, je m’énervais de plus en plus et rien ne fonctionnait comme il fallait. Malgré notre large avance sur les horaires, je pense que je stressais aussi pour l’aéroport. Dylan a tenté à son tour avec une autre application et puis à la fin, nous avons décidé d’appeler un taxi. Se faire comprendre n’est pas facile, au téléphone c’est bien pire. J’ai tenté tant bien que mal d’expliquer que nous voulions un taxi pour nous conduire à l’aéroport et l’adresse à laquelle nous étions. L’interlocutrice ne comprenait pas grand-chose à ce que je lui disais. J’ai tenté d’épeler un maximum et à un moment donné elle a fini par me donner la même adresse que celle que j’avais donnée. Par la suite, j’étais persuadé que c’était bon et qu’elle avait bien enregistré la course demandée.

Nous nous sommes assis dans la rue et nous avons attendu. Longtemps, très longtemps et le taxi n’est jamais venu. Je commençais à péter les plombs. La première fois depuis le début du voyage. Puis j’ai décidé de tenter ma chance lorsqu’en face de la location de van, une femme s’est garée, rentrant visiblement chez elle. Je suis allé toquer à sa vitre et j’ai montré le texte que je venais de rédiger sur mon portable avec la traduction. Elle était au téléphone avec une amie et elle a raccroché. Elle m’a dit qu’elle sortait du travail, justement à l’aéroport mais elle a été OK pour nous y conduire, comprenant mon désespoir et s’imaginant sans doute que c’était très urgent. J’ai appelé Dylan, nous avons glissé les bagages dans son petit coffre et sur le siège arrière et je suis monté devant. C’était parti. Accrochez vos ceintures. Elle a charbonné sur la route, elle se prenait pour une pilote mais elle devait souvent conduire comme ça. Sa voiture avait aussi beaucoup de répondant et de puissance. (Après demande auprès de Dylan, il s'agissait précisément d'une Hyundai Veloster rouge). Elle nous a déposés directement devant le terminal correspondant à notre compagnie et elle a refusé les 10 dollars que je voulais lui remettre. Merci beaucoup madame. J’en retiens qu’il faut de l’audace et y aller direct, ne pas hésiter à se mouiller quitte à recevoir une réponse négative. Ce fut le cas et ça nous a été gratifiant.

Nous voici enfin dans l’aéroport, avec moins de stress et quelques heures d’avance. Direct, j’ai cherché comment procéder à nos enregistrements. L’aéroport de Portland n’est pas aussi grand que je l’avais imaginé. Mais il ne possède pas non plus beaucoup de place où pouvoir s’asseoir en attendant l’ouverture des guichets de la compagnie que nous allions emprunter, Jet Blue. J’ai trouvé les bornes nécessaires pour notre enregistrement et pour imprimer les étiquettes pour bagages. Ouf, ça roule et nos valises sont loin en dessous du poids maximal autorisé.

Plus qu’à patienter maintenant que tout est fait. Lors de la fouille et du passage aux différents contrôles, encore une chose que je n'explique pas, je me fais confisquer le petit paquet entamé de mouchoirs en papier que je détiens dans l'une de mes poches de pantalon. Décidément, il y a des choses inexplicables. Le vol ne part qu’à 23h59. Il devrait durer 5h15 et nous aurons 3 heures de décalage horaire avec New-York. Nous avons mangé dans un fast-food de l’aéroport et une fois notre embarquement enregistré, nous sommes restés en attente jusqu’à environ 23h20 avant de monter dans l’avion. Il y avait une femme seule, qui se trouvait à une dizaine de mètres derrière nous dans la salle d'embarquement. Elle avait un casque sur ses oreilles et elle chantait à voix haute. Elle finissait même par déranger plusieurs personnes. La seule chose à laquelle nous avons pensé, pourvu qu'elle ne soit pas assise près de nous dans l'avion. Mais il y avait plus inquiétant. Des gamins qui n'arrêtaient pas de courir et de crier. Deux enfants indous. Nous nous sommes dits que ça allait les épuiser et qu'ils dormiraient dans l'avion. La nuit allait forcément être très courte bien que la fatigue de la journée commençait à se ressentir. Mais nous serons à New-York dans quelques heures et là bas nous arriverons à 8h15 du matin. Notre vol est parti à l’heure et quand nous sommes arrivés de l’autre coté des États-Unis, il faisait donc jour et nous n’avions quasiment pas dormi de la nuit (moins d’une heure en ce qui me concerne). Les gamins indous ont foutu un vrai bordel durant tout le vol. Les parents semblaient incapables de les gérer. Ca pleurait, ça chouinait. Des personnes ont même changés de place. Je crois que j'avais juste envie de leur mettre quelques baffes pour leur dire de la fermer et de dormir.

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Samedi 16 septembre

J’avais les yeux explosés et sans doute une petite tête de déterré mais nous n’aurons pas l’occasion de chômer dès cette première journée dans la grande ville Américaine. Quand nous sommes sortis de l’aéroport, il nous fallait trouver comment nous rendre directement déposer les valises. Nous nous sommes dit qu’un Uber, pour seulement 13 minutes de trajet, ça n’allait pas nous coûter bien cher et nos cerveaux n’étant pas reposés, nous n’avions pas envie de passer trop de temps à réfléchir lorsque dès notre sortie dans la rue, un Uber s’est proposé à nous. Un peu insistant certes mais nous avons rapidement conclu que c’était rapide et que ça nous arrangeait. Sauf que le gars en question parlait davantage Espagnol Mexicain ou je ne sais quoi plutôt que la langue anglaise. Nous lui avons donné l’adresse et en effet, ça nous indiquait 13 minutes de trajet. Impeccable. Il parlait tout seul et il était un peu étrange. Quand nous sommes arrivés à destination, il nous dit quelque chose que l’on pense être 7 dollars. Super, ce n’est effectivement pas cher. Mais non, le gars nous dit SEVEN ZERO...70 dollars. Quoi !!! Nous protestons, c’est beaucoup trop cher pour le si peu de trajet mais le mec n’en démords pas et il nous réclame 70 dollars. Nous sommes agacés et c’est le bordel. Nous n’avons ni l’un ni l’autre la somme en espèces et le fonctionnement de nos cartes ne fonctionne pas avec l’appli qu’il utilise via son portable. Je me demande s’il n’y a pas une arnaque et j’espère qu’il ne nous a pas copié nos empreintes de cartes. Nous cherchons un distributeur. Il y en a un dans un café presse. Je m’y rends et là je n’arrive pas à retirer (le truc était bien compliqué). Dylan a finalement entre temps réussi à le payer et il est venu me rejoindre pour me dire que c’était bon. Nous sommes dégoûtés. Notre arrivée à New-York commence mal. Nous venons de nous faire avoir par un Uber. Merde.

Notre décalage horaire vis-à-vis de la France était désormais de 6h au lieu de 9h dans l’Ouest Américain.

Le début de journée s’avère tout aussi désagréable. Maintenant qu’on s’est débarrassé des valises, il nous faut trouver comment nous rendre à Manhattan. Notre première visite prévue est le Musée d’histoire naturelle et il est situé juste à côté de Central Park. Nous avons scruté les différentes façons de nous y rendre, et ce sera le cas pour toutes les fois prochaines. Je ne vais pas détailler toutes nos nombreuses heures passées dans les transports en commun car c’était long, compliqué et source de pas mal de stress. Mais en gros, chaque jour, au départ de l’appartement il nous fallait marcher 10 minutes, prendre le bus pendant 29 minutes jusqu’à Sutphin Blvd – Archer dans le quartier Jamaïca du Queen. Ensuite, nous prenions le métro et le train. Ce qui au total nous faisait près de 1h30 de trajet en transport en commun (et pareil pour le retour). Donc nous sommes arrivés dans Manhattan et sans le savoir, à la sortie du métro nous pouvions entrer directement dans le musée. J’avais acheté au préalable un Multipass pour New-York et nous avions opté pour 6 visites valables avec. J’avais juste à montrer mon téléphone, ils scannaient et c’était bon.

Le « American Museum of Natural History » de New-York est tout simplement ...époustouflant. Il est gigantesque et se trouve sur 5 niveaux. Il est sans doute le plus grand musée que je n’avais visité jusqu’ici. Il y a de tout et pour tous les goûts. C’était vraiment sympa à part que plus les heures passaient et plus la fatigue prenait le dessus. Nous avons passé pas mal d’heures dans ce musée, nous y avons déjeuné et nous n’avons même pas tout vu. Étant donné qu’il nous restait encore tout le retour à faire pour aller récupérer les valises et ensuite nous rendre à l’appartement, il ne fallait pas trop tarder non plus. C’était reparti. Chercher ou prendre le métro, comment ça fonctionnait (pas toujours pareil pour les billets)… bref, moins de deux heures plus tard nous découvrions le logement. Celui-ci était partagé avec une autre personne mais nous ne savions pas encore sur qui nous allions tomber. L’appartement était petit. Nous avions une chambre avec un lit double avec une salle de douche – WC à l’intérieur. L’autre personne avait la même chose et la cuisine et le salon était en commun. Nous avions un numéro de digicode pour l’entrée et ensuite, au second étage (il y en avait que deux) nous pouvions directement entrer dans l’appartement. Un homme, assez corpulent (il aime sans doute les burgers), était assis sur un canapé avec un ordinateur portable sur les genoux, le téléphone dans la main et pas mal de papiers près de lui. Il bossait visiblement. Il s’est à peine occupé de nous, et finalement nous n’aurons jamais eu de contact avec lui durant notre séjour. Il y avait des climatiseurs énormes qui entraient dans chaque pièce et ça faisait beaucoup de bruit. C’est habituel là bas et c’est quand même super moche. Tout comme le reste de l’appartement. Très vieillot et avec une décoration quelque peu particulière. Bref, on s’en foutait un peu, nous voulions juste un toit, un lit ainsi qu’une salle de bain. C’était l’essentiel. Nous y étions seulement pour la nuit, le reste du temps nous étions dans les transports en communs et dans New-York à nous promener et à visiter.

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Dimanche 17 septembre

Une fois levés, nous avons pris un rapide petit-déjeuner avec ce qu’il nous restait et c’est à dire pas grand-chose. Mais à notre arrivée, nous avions vu une épicerie à proximité. Eh bien c’était plutôt pas mal car là au moins ils vendaient davantage de choses qui ressemblaient à de la nourriture et mieux encore, il faisait des croissants, des pains aux chocolats et des bons grands pots de yaourt avec des céréales incluses. Je me suis donc acheté plusieurs viennoiseries que j’ai glissées dans mon sac à dos. Et rebelote. Bus, train, métro. Quand on voit dans les films, des infirmières ou soignantes, rentrés directement en tenue de travail chez elle, c'est véridique. Nous en aurons croisé plus d'une fois, dont une qui portait même un stéthoscope autour du cou. Mais il y a aussi autre chose que nous ne verrons jamais se produire chez nous en France. Une agent de police prendre le bus en uniforme pour se rendre à son travail.

Il faut savoir que certaines drogues sont légalisées aux USA, notamment la Weed, beuh, shit… Mais le soucis c’est que du coup ça fume beaucoup dans la rue et ça empeste la drogue, du matin au soir. Surtout dans la quartier Jamaïca qui était notre passage régulier et plusieurs fois par jour.

Dès notre arrivée, nous étions à côté du musée visité la veille et face à Central Park

. Nous avons fait une bonne majorité de ce très célèbre parc. Et nous commencions déjà à distinguer de nombreux buildings. Parc très joli il faut l’avouer et très grand. J’ai été impressionné par le nombre de joggers et de cyclistes. Beaucoup de sportifs. Qui a dit qu’ils étaient tous obèses aux States ? Nous avons donc pas mal déambulé dans ce lieu mythique et sympathique. Aux abords d’un petit lac près duquel nous venions d’arriver, de l’autre coté de la rive, un musicien s’était installé avec sa guitare et son ampli. Dès que j’ai entendu le début de la chanson qu’il commençait à jouer, j’ai dit à Dylan, vient, on y va. Nous avons fait le tour et je l’ai écouté jouer « Wish you were here », une musique de Pink Floyd (sans aucun doute l’un de mes groupes préférés). Alors qu’à la fin de la chanson nous étions sur le point de partir, je me suis retourné dès les toutes premières notes suivantes. Quoi ? Il débutait la musique de Stand By Me. Incroyable. Je suis resté à le filmer et à l’écouter jouer (et chanter) et à la fin je lui ai glissé un billet de un dollar dans son chapeau posé sur le sol. Incroyable, il venait de jouer un morceau de mon groupe préféré suivi de ma musique fétiche. Sacrée coïncidence (ou pas). J’y voyais là comme un signe plutôt positif.

Nous nous sommes acheté juste après un sandwich chacun. Mais avant la moitié, nous avons échangé. Le mien contenait de la moutarde et je n’aime pas vraiment ça.

Nous allions maintenant sortir de Central Park, et commencer à déambuler à travers les buildings, les rues chargées, les voitures de police partout, les sirènes, la foule.. New-York quoi. Nous étions impressionnés et fascinés à la fois. Comme tout le monde, nous connaissons cette ville, certains de ses bâtiments, certaines de ses rues, comme si nous y avions déjà été mais uniquement à travers les écrans. Qui n’a jamais vu un film (des dizaines en fait) dont les scènes se déroulent à New-York, dans Manhattan, dans Central Park ou même dans certaines de ses tours ?

Ça fait une sensation étrange d’être là pour de vrai et de passer beaucoup de temps à lever les yeux vers le ciel. Les taxis jaunes, les nombreux SUV noirs aux vitres teintées avec des gars habillés de noir également avec costard cravate. Combien de fois avons-nous pensé qu’il pouvait s’agir du FBI, de la CIA…? C’était sans doute vrai plusieurs fois lorsque ces gros SUV circulaient à toute vitesse, sirène hurlante et entourés de plusieurs autres voitures de police PDNY. Comme dans les films. C’était souvent ça que nous nous disions. Comme plusieurs fois depuis le début de notre voyage, nous avons croisé des gens au look étonnant. Des garçons en robe ou en jupe par exemple et nous venions encore ici d'en croiser un. Nous arrivons près du building Top of the Rock. Un de lieux prévus dans notre visite. Mais nous constatons que nous sommes aussi devant les locaux de la NBC. Avec notamment les studios où Jimmy Fallon enregistre ses émissions « The Tonight Show ». Nous entrons carrément à l’intérieur et nous pouvons ressortir à l’opposé dans une autre rue. J’avoue que j’espérais croiser directement Jimmy Fallon, mais non.

Alors que nous venions de ressortir dans la rue, nous avons marché sur quelques rues et nous sommes tombés par hasard sur une fête mexicaine ou hispanique en tout cas. Il y avait de la musique, un défilé avec des costumes et quelques voitures qui jouaient à faire monter et descendre leurs amortisseurs. Encore une fois, comme dans les films. Nous avons un peu suivi ce défilé. L’une des voitures avec à son bord quelques « caïds » faisait des ruptures et des flammes sortaient de son échappement mais le gars, voulant épater la galerie et se faire remarquer a trop insisté et ça a fini par prendre feu dans le pare-chocs. Ils ont alors consommé tous les packs de petites bouteilles d’eau qu’ils avaient en le déversant dessus, ils ont imbibé un tee-shirt d’eau pour le rentrer dans l’échappement.. Bref, un vrai sketch. Un gars a fini par débarquer avec un extincteur. Le plus drôle dans tout ça, c’est que moins de dix minutes plus tard il faisait de nouveau ronronner son moteur.

Nous cherchons l’entrée exacte du Top of the Rock et une fois trouvé, nous voici partis pour une virée à son sommet. IMPRESSIONNANT de voir New-York vu d’une hauteur de 259 mètres. Nous avons une belle vue notamment sur Central Park. C’est super sympa.

Une fois revenu sur la terre ferme, nous continuons notre balade et nous nous dirigeons vers Times Square. Là encore, un lieu plutôt mythique de New-York. Je prévois à ce qu’on y revienne une autre fois mais de nuit pour voir encore plus les effets luminaires de tous ces écrans immenses partout.

Puis notre journée s’achève après un repas pris sur le pouce et en recherchant comment rentrer à l’appartement. Nous reprenons encore du métro, du train puis du bus. Une fois rentré au logement, notre colocataire est encore sur le canapé, toujours sur son ordinateur, son portable, avec toujours la télé sur une chaîne de sport et avec le son assez fort. Comme la veille au soir finalement. Dylan est persuadé qu’il fait des paris sportifs et qu’il y passe beaucoup de son temps. Nous n’avons eu aucune communication avec lui et nous savons seulement qu’il est ici pour 5 semaines par rapport à son travail. Notre soirée se termine dans la chambre à regarder des épisodes de séries ou à bouquiner comme nous le faisions dans le van. La journée avait été assez épuisante, entre beaucoup de marche et les interminables voyages en transport en commun.

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Lundi 18 septembre

Aujourd’hui encore, nous avons beaucoup marché. Notre programme de la journée à débuté par la visite de la gare Centrale puis du musée de Madame Tussaud. (c’est comme le musée Grévin à Paris, que je n’ai d’ailleurs jamais visité). C’était plutôt grand et nous y avons passé plusieurs heures. Il y avait plusieurs parties. Le côté starlette (acteurs, chanteurs…) le côté Amérique et son histoire, la zone horreur et frissons et le secteur Marvel. Très bon musée. (là encore, j'ai beaucoup de photos et je n'en mets donc qu'une partir ici).

Après nous avons fait pas mal de rues avant d’arriver à un magasin Harry Potter. (pour info, Dylan est fan de Marvels et de Harry Potter). Il y avait plusieurs articles (en exposition et pas en vente) ayant réellement fait partie du film. Tenues d’acteurs, accessoires et notamment des baguettes de sorcier.

Avec ces deux visites cumulées plus la marche effectuée au long de la journée, l’heure était déjà bien avancée et déjà, il fallait songer à notre retour vers le Queen. Nous nous sommes promis que le lendemain on rentrerait beaucoup plus tard (pour notre dernier soir).

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Mardi 19 septembre

Ce matin nous sommes partis un peu plus tôt de notre logement. Nous avions une bonne journée en prévision. Initialement, nous avions prévu de débuter par la visite de Ground Zéro, le mémorial du 11 septembre et d’enchaîner sur la visite de la statue de la Liberté. Ensuite, dans l’après-midi ce sera au tour de L’Empire State Building. Ça, c’est ce qui était prévu.

En premier, nous sommes arrivés près des anciennes tours du World Trade Center et la première chose que nous ayons vue était la tour WTC de remplacement.

Nous sommes passés proche du musée mémorial pour nous rendre là où se situaient les deux tours. Il y a des grands trous dans lesquels coulent des fontaines et sur lesquels sont gravés les noms de toutes les victimes. J’étais (comme beaucoup, je pense) persuadé que ces deux emplacements étaient exactement l’emplacement des anciennes tours. Eh bien non. C’est sans doute vrai pour l’une des deux mais l’autre se trouvait là où trône désormais le mémorial. Nous étions surpris de voir si peu de monde à faire la queue et ce n’était pas étonnant. Le musée était exceptionnellement fermé ce mardi. Mince, pas de bol, changement de programme. Nous avons donc continué à moins d’une vingtaine de minutes de marche plus loin. A l’embarcadère vers la Statue de la Liberté. Il y avait déjà beaucoup plus de monde à attendre. Je pensais que de la même façon que pour les visites précédentes ça allait être assez simple et que je n’avais qu’à montre l’application multipass, de faire scanner et hop c’était parti. Eh non. Il a fallu se rendre dans le petit fort se trouvant à proximité et faire la queue vers un guichet. Une fois arrivé à celui-ci, j’explique que j’ai l’application City Pass et donc déjà des places payées. Mais, ce n’était pas aussi simple ici. Il fallait se connecter sur un site, s’enregistrer et ensuite procéder à la réservation en donnant le code que j’avais sur mon application. Pfff. Bref c’était long et chiant. Une fois que j’ai réussi à faire tout ce qui était demandé, c’était bon, nous pouvions repasser par le premier endroit, montrer de nouveau notre réservation, passer encore un autre contrôle et enfin on pouvait faire la queue pour l’embarquement sur le bateau. Toute une histoire. Avec ça, il était déjà plus de midi lorsque nous avons embarqué. Là encore, c’était totalement hyper impressionnant de se retrouver face à cette grande dame, conçue en France. Nous n’avons pas pu entrer à l’intérieur ni à son sommet (pas compris dans notre pass) mais déjà c’était fascinant. Nous avions pris l’option d’un audio guide et ça nous a permis d’apprendre beaucoup de choses, sur l’environnement, sur la statue, sur New-York. Une belle visite sous un soleil de plomb.

Une fois revenus dans New-York, nous avons tout de suite cherché où manger. Nous nous sommes retrouvés dans Wall Street. Après nous être rassasiés, nous avons marché jusqu’à l’Empire State Building. Nous avons montré nos Pass mais à l’heure qu’il était c’était complet et il fallait attendre 19h45 pour payer moins cher (ne pas donner de supplément). Finalement, ce n’était pas plus mal car nous verrions ça de nuit. Sans le savoir juste à coté du Building il y avait une attraction Harry Potter (oui encore). Ce n’était pas simplement un magasin mais un endroit dédié au film avec des effets spéciaux, des jeux.. J’ai dit OK selon le prix de l’entrée et finalement c’était moins cher pour nous deux, que le prix indiqué sur les fascicules. Dylan m’a invité car c’était son idée de visiter ce lieu non prévu (heureusement que durant tout le voyage nous n’avons pas fait uniquement que ce que j’avais prévu dans la liste, il fallait laisser part à l’aventure et aux découvertes). Donc nous avons visité cet endroit. C’était amusant et là encore nous avons pu voir (beaucoup plus) de vêtements, objets, baguettes..etc) ayant appartenu aux acteurs durant les nombreux films. Nous nous sommes pris en photo pour avoir un avatar, utilisé par la suite avec un badge. Il y avait des animations et des mises en scène. Et bien sûr, ça se terminait par une boutique.

Le temps que nous y avons passé nous a permis de faire avancer les horloges et d’être à l’heure pour faire la queue juste à une cinquantaine de mètres plus loin dans la rue.

Ah oui, j’ai oublié de préciser quelque chose. Dans chacun des musées, c’était un peu comme à l’aéroport. Détecteur de métaux, fouilles, vidages des sacs… c’était très bien surveillé et ça peut largement s’expliquer. Voilà, je referme cette petite parenthèse.

Nous sommes prêts, là encore, même à l’intérieur, il faut montrer patte blanche et patienter. Le nombre de personnes par ascenseur, par files d’attente. Mais j’avoue que tout ça, ce n’est pas grave. Une fois que nous sommes dans un ascenseur, la cabine est plongée dans le noir total et le plafond s’illumine en laissant voir les étages défiler à une vitesse importante. Voilà, nous arrivons au sommet, au 86e étage. Rien que ça. Nous sommes d’abord derrière des vitres tout autour de nous et nous espérons que ce ne soit pas ça partout. Nous commençons déjà à prendre beaucoup de photos mais nous constatons que finalement nous pouvons aller un peu plus haut et surtout à l’air libre. Et là, on prend une vraie claque. C’est incroyable et époustouflant. Voir New-York de cette façon, de nuit et de si haut laisse sans voix. Nous y sommes restés le plus longtemps possible, nous voulions profiter de cet instant au maximum. J’avais anticipé et j’avais un sweat à capuche avec moi que je n’ai pas mis de temps à revêtir alors que Dylan commençait à avoir froid. Il a fini par retourner à l’intérieur le temps que je prenne encore quelques photos (nous pouvons faire le tour à 180°). Et voilà, nous sommes redescendus aussi vite que pour la montée. Nous avions de belles photos mais surtout un bon souvenir de plus en tête.

Il était près de 21h quand nous sommes sortis du Building et nous avons marchés jusqu’à Times Square. J’avais dit que je voulais qu’on le fasse de nuit pour que ce soit encore plus sympa et impressionnant. Nous commencions en revanche à réellement avoir faim. Après un moment passé à flâner dans le secteur, nous sommes allés dans un McDo mais je n’en pouvais plus des burgers alors j’ai juste commandé des desserts pour ma part.

Le temps de rentrer ensuite jusqu’à l’appartement et il était déjà près de minuit. Une belle journée, mais épuisante.

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Mercredi 20 septembre

Hier soir, malgré l’heure tardive, nous avons commencé à faire nos valises. Ce matin quand nous nous sommes levés il nous restait peu de choses à ranger. Nous venions de passer notre dernière nuit dans le logement et surtout notre dernière nuit sur le sol américain. Nous avions anticipé et déjà regardé comment nous rendre au World Trade Center au plus vite depuis notre emplacement. Bien sûr, il ne fallait pas s’attendre à un miracle mais déjà on pouvait espérer gagner un peu de temps. Sauf qu’il nous fallait d’abord mettre de nouveau nos valises en garderie dans le même endroit, chez le barbier. 30 minutes de bus, 10 minutes à pied et nous étions débarrassés jusqu’à ce que l'on vienne les récupérer dans l’après-midi. En revanche, nos sacs à dos étaient plus chargés et nous allions devoir les porter toute la journée.

Quand nous sommes arrivés devant le mémorial du 11 septembre, en effet, il y avait déjà beaucoup de monde à faire la queue. Avant de nous laisser prendre au piège et de nous mettre à la file nous avons été guidés vers une autre personne qui nous a fait entrer dans une autre file pour pouvoir comme pour la Statue de la Liberté, avoir une réservation. C’était le 6ème et dernier PASS que j’avais sur l’application. Heureusement, ce fut bien plus rapide et nous n’avons pas attendu trop longtemps pour entrer dans le musée.

Bien entendu, ça se passerait presque de commentaires. C’est troublant, impressionnant et émouvant. C’est à ce moment là que j’ai compris que le mémorial était construit sur l’emplacement de l’une des tours. A l’intérieur, plusieurs vestiges nous le rappellent. Des fondations, des morceaux de piliers, des restes de structures métalliques totalement tordues. Impressionnant comme je disais. Sans parler des photos des milliers de personnes ayant perdu la vie, les véhicules de pompiers limites broyés.. ça se passe de commentaire mais je laisse quelques photos bien entendu.

Quelque temps plus tard, lorsque nous sortons du mémorial, nous nous disons qu’il ne faut pas trop que l’on traîne. Même si nous avons toujours de l’avance, je répète que je n’aime pas le temps passé en aéroport avec tout ce que ça inclut. Nous cherchons le métro qui nous permet de nous rendre jusque dans le Queen, à notre station habituelle de Sutphin Blvd – Archer. Une fois que nous y sommes, nous allons chercher rapidement nos valises puis nous retournons de nouveau à la station de métro pour prendre le train nous menant directement à l’aéroport JFK.

Avant le départ du voyage j’avais imprimé tous les mails, les reçus et billets électroniques etc. sur la réservation de notre dernier vol au départ de New-York et à destination de Paris, il était spécifié, Terminal D. Hors, une fois que nous sommes arrivés à l’aéroport, il n’y avait que des terminaux à chiffre. 1, 2 , 3… je ne comprenais pas. Nous avons tout de même pris la navette nous menant vers les terminaux et nous sommes descendus au premier. Je ne trouvais aucun terminal à la lettre D et ça commençait à devenir stressant bien que nous étions encore avec de l’avance. Notre vol décollait à 18h50. Et là, alors que depuis le début j’avais une information cruciale sous les yeux, que depuis plusieurs mois je n’avais pas vu ce léger détail (bon capital en fait), je me rends compte de mon erreur. J’hallucine, comment ai je pu me tromper ? J’étais persuadé à 100 % depuis le début que nous repartions de l’aéroport JFK. Perdu !! Notre avion décollait de l’aéroport Newark Liberty International Airport. Et celui-ci se trouvait dans le New Jersey. Grosses sueurs froides et gros moments de paniques et de stress. Je n’en reviens pas, ce n’est pas possible. Je suis désorienté mais il nous faut faire au plus vite. Je regarde sur mon portable où se situe cet aéroport, il est à 35 kilomètres. Non, c’est un cauchemar. Une fois à peu près calme, je regarde avec Dylan comment nous y rendre au plus vite. Rebelote, nous reprenons la navette, puis le métro, le train, et nous arrivons à une grande station que nous connaissons bien désormais. Une fois sur place (nous suivions l’itinéraire le plus adapté sur maps) nous cherchons la destination de l’aéroport Newark. Impossible à trouver, là ça ne correspondait plus. Nous avons tourné en rond et j’ai fini par aller me renseigner auprès d’un agent. Il nous a alors directement conduits (il faut toujours beaucoup marché, prendre des escaliers, et là, avec nos bagages biens sur) et il nous mène à un guichet nous permettant d’acheter nos billets pour emprunter le train (ou le métro) encore différent et plus cher nous menant à l’aéroport. J’ai dit à Dylan, je paie tout, les billets de train, de métro. C’était pour moi vu que c’était moi le fautif. Une fois nos billets en main, nous ne savions pas où nous rendre car rien n’indiquait ce que l’on cherchait. Bien sûr, nous avons fini par trouver. Il nous restait encore une quarantaine de minutes à parcourir et enfin nous arriverons dans ce nouvel aéroport (le 5ème). Le reste heureusement s’est bien passé et nous pouvions souffler et nous détendre une fois prêts à embarquer. Nous avons légèrement mieux dormi sur ce dernier vol nous menant vers notre pays.

Bye bye les Etats-Unis 

Nous sommes le jeudi 21 septembre 2023. Nous sommes arrivés en France. Il pleut et il fait une bonne douzaine de degrés de moins qu’à New-York. Super l’accueil. Une fois la routine passée (récupération des bagages entre autres), nous reprenons la navette à 11 euros pour retourner à la gare Paris Montparnasse. Dans la navette, nous discutons avec un Nantais qui a entamé la conversation avec Dylan. Il était un grand fan du festival Hellfest et mon neveu portait le tee-shirt de la dernière édition. Nous avons donc discuté tout le trois jusqu’à nous séparer dans le métro, prenant une ligne différente de la sienne. Une fois arrivés à la gare, nous commençons par chercher ou manger. Notre train part dans un peu plus d’une heure quinze. Nous mangeons des vrais sandwichs français très bons. Ah que ça nous manquait la bouffe à la française.. En attendant de savoir ensuite quel sera notre quai de départ (pas encore affiché) petit tour par les toilettes (1 euro pour y entrer) après quoi nous nous sommes assis face aux tableaux d’affichage (sur le sol car plus de place sur les sièges).

Voilà, une heure plus tard nous sommes dans le train. Étage supérieur. Nous sommes très fatigués à cause notamment des différents décalages horaires successifs. Je visionne une série sur mon portable pendant que Dylan s’écroule de sommeil. Nous arrivons à la gare d'Angers à 17h30.

Une amie vient nous récupérer une dizaine de minutes plus tard et nous ramène chez moi à seulement 12 minutes environ puis sans trop s’attarder, ils repartent tous les deux.

Je retrouve mon chat que je n’avais jamais laissé seul aussi longtemps. Une amie et collègue de travail passait régulièrement lui donner à manger et à boire. Il me fait un peu la tête au début, mais très vite, il est collant et très câlin, tellement heureux de me revoir.

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Un peu plus d'un mois s'est déjà écoulé depuis notre retour au moment où je termine la création de ce blog.

Mais ça a bouleversé une partie de ma vie (positivement). Ce long voyage d’un mois, ces rêves réalisés, ces merveilleux souvenirs par dizaines.. Moi qui en étais à mon 10ème pays étranger visité, là c’était différent.

J’ai raconté le maximum de cette fabuleuse aventure mais j’ai forcément beaucoup de choses que je n’ai pas pu décrire. Sinon ce serait encore beaucoup plus long.

Je n’ai bien sûr pas publié l’intégralité de mes photos, il y en a beaucoup. Je ne peux non plus partager ici mes vidéos mais elles sont à dispositions à qui souhaite les visionner (il n’y en a pas énormément non plus). J’ai pris plaisir à écrire ce récit de voyage. Il me faisait travailler ma mémoire et mes souvenirs refaisaient surface.

Nous sommes rentrés en France un jeudi soir et nous avons tous les deux repris le travail le lundi qui suivait. J’avoue que le retour à la réalité fut beaucoup plus dur que je ne l’aurais pensé.

On m’a déjà demandé depuis, quelle ville j’ai préférée (entre New York et San Francisco notamment). C’est difficile de faire une réelle comparaison. C’est tellement différent. Chaque endroit visité, chaque état, chaque ville avait sa particularité. Ce que j’ai réellement préféré, ce sont les deux semaines dans l’Oregon et bien entendu, notre séjour à Brownsville. C’est probablement ce qui m’a le plus touché et ce que j’aimerais vivre de nouveau.


Merci à mon neveu Dylan de m’avoir accompagné durant ce long périple.

Merci à vous d’avoir visionné et lu mon récit. N’hésitez surtout pas à commenter et à me poser des questions si vous en avez. Je me ferais un plaisir de vous parler encore et encore de ce road-trip, de cette escapade routière.


Désormais, place à la vie réelle. Je vais poursuivre l’écriture de mon troisième roman (Facebook : Eric Letulle Auteur Angevin) et rêver de futurs voyages.

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Voici quelques photos supplémentaires.

Peut-être que j'en ajouterais d'autres plus tard encore, une fois que j'aurais récupéré celles de Dylan.

Ce coup-ci, elles ne sont pas triées par date ni localisation. Elles sont juste mélangées et variées.

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Pour terminer ce grand carnet de voyage, je vous propose de découvrir les photos concernant le film Stand By Me. Celles tirés du film couplées avec celles que j'ai pris en essayant de faire le plus ressemblant possible.

N'oubliez pas, il y a aussi une vidéo sur YouTube, mettant en scène toutes les photos accompagnées de musique et de quelques bruitages du film.

MERCI de vous êtes intéressés à mon grand voyage américain.

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