Le plus beau et le plus long voyage que j'ai pu réaliser (avec mon neveu Dylan). Un mois complet sur le sol américain. De San Franciso à New-York en passant par l'Oregon.
Du 23 août au 21 septembre 2023
30 jours
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Récit d’un road trip Américain

PROLOGUE

Tout débuta par ça.. Nous étions aux environ de 2016-2017 lorsqu’après avoir entendu à la radio, une version que je ne connaissais pas de la chanson Stand By Me, je me décidais à surfer sur internet à la recherche d’autres versions de cette musique que j’apprécie particulièrement. Puis de fil en aiguille, je me suis retrouvé par le biais des mots clés sur une chaîne Youtube d’un gars qui faisait des road-movies. Des filming locations plus exactement. Je découvrais alors cette discipline qui m’était totalement inconnue et qui consistait à se rendre sur des lieux où s‘étaient déroulés des tournages de films (ou de séries), soit pour y faire des photos, mais plus régulièrement des vidéos. Selon les personnes, cela peut varier en qualité de travail et l’acteur de cette fameuse chaîne Youtube est plutôt un pro en la matière. Il fait des montages photos/vidéos de qualité, et parvient même à se mettre en scène dans le film d’origine. Et c’est en tombant sur l’une de ses vidéos que j’ai eu le flash. Il était sur les lieux de tournage de mon film préféré, mon film fétiche, Stand By Me. (Oui, comme la musique). Et là, je me suis dit, ouah, quelle chance il a. J’aimerais trop pouvoir faire ça et me rendre là-bas. Par la suite, j’ai regardé d’autres filming locations sur ce film et ça s’est alors ancré dans ma tête. J’ai commencé mes recherches et j’ai alors découvert que le film avait été en grande partie tourné dans l’état de l’Oregon aux États-Unis. Je ne connaissais pas cet état. (il faut dire que c’est légèrement grand ce pays). J’ai donc ainsi découvert un état super sympa, sauvage et varié en paysages. Cette idée folle de faire la même chose, de me rendre là-bas, à quelques milliers de kilomètres de chez moi, s’était alors amplifiée. Mais au fond de moi, je me disais que c’était fou, impossible et irréalisable. Mais j’ai continué mes investigations et mes recherches de plus en plus approfondies sur le net et j’ai fini par dénicher un maximum d’informations et par trouver les adresses et emplacements exacts où les scènes de Stand By Me avaient été tournées. Deux en Nord Californie et le reste dans l’Oregon. Le village de Brownsville étant le lieu principal et les autres scènes ayant été filmées dans les 25 kilomètres autour de Eugène. Il servait de décor principal et son nom était transformé en Castle Rock. Pour information, l’histoire de ce film est tirée d’une nouvelle de Stephen King intitulé « The Body ». Pour les amateurs de cet immense écrivain à succès, le nom de Castle Rock parlera sans doute puisqu’il est régulièrement dans ses écrits. Pour ceux et celles qui connaissent un peu mais sans plus, Stephen King n’a pas écrit uniquement des histoires d’horreur ou fantastiques. Beaucoup de ses romans sont devenus des films à succès. Bref, refermons cette parenthèse et revenons à cette idée de voyage.

Je m’accrochais toujours à l’idée que ce serait vraiment exceptionnel de pouvoir faire comme ces autres personnes qui étaient finalement plus nombreuses que je le pensais, à se rendre sur place pour faire ces « filming locations ». L’année suivante, j’avais la totalité des emplacements. J’avais entre temps davantage découvert l’Oregon à travers des photos, des reportages et des documentaires et en oubliant le film, c’est aussi cet état qui me plaisait et me donnait envie de le visiter.

Je débutais donc une quête. Je me suis acheté deux cartes routières. Celle de la Californie (beaucoup trop grande pour le si peu que j’avais à visiter) et bien entendu, celle de l’Oregon beaucoup plus petite mais suffisamment détaillée. Comme pour les voyages précédents (Ecosse, Islande..) j’affichais ces cartes sur le mur ou sur les portes de mon salon et j’y pointais des repères. En même temps, se peaufinait aussi une première idée de roadtrip et d’itinéraire. J’ai pu également découvrir que le film était toujours très présent dans la tête de très nombreux fans (et oui, je n’étais donc pas le seul) et tous les ans depuis 1986, se déroule le festival « Stand By Me » à Brownsville. Il a systématiquement lieu fin Juillet de chaque année. En l’occurrence, pour l’année 2023 cela tombait le 23 juillet.

Les mois sont passés, les cartes sont restées sur mes murs. Tout comme cette idée, restait dans ma tête. J’ai donc décidé de réfléchir à ce projet, ce futur voyage éventuel. J’y ai travaillé, j’ai passé beaucoup de temps sur le net et ça a commencé à prendre forme lentement. On ne prend pas l’avion pour une si lointaine destination juste pour quelques jours, ni une semaine. Alors je me suis dit, tant qu’à y aller, autant faire les choses bien et en profiter aussi longtemps que possible. Sachant qu’une partie était dans la Californie, autant en profiter également.

 En bleu, au départ de San Francisco, notre trajet parcouru en Californie en remontant dans l'Oregon (carte suivante)
Trajet parcouru dans l'Oregon (en bleu) 

L’Oregon compte quelques grandes villes seulement. Portland est la plus connue sans doute et aussi la plus grande mais elle n’est pas pour autant la capitale. Il s’agit de Salem. (Attention, ce n’est pas le Salem connu pour ses histoires de sorcières). Comme je le disais un peu plus tôt, les Etats-Unis c’est très grand, voire gigantesque alors un bon nombre de noms de villes se retrouvent dans pas mal d’états. Il y a aussi la ville de Eugène. Après quelque temps de réflexion, je me disais qu’un mois serait idéal et parfait. Un mois entier sur le sol américain ? Oh mais oui mais à quel prix ? Bon oui, ça m’a coûté un peu d’argent mais on en reparle plus tard. Je ne comptais pas m’y rendre seul et je trouverais bien quelqu’un à emmener avec moi. La première année, ce n’était encore qu’un projet, mis au fur et à mesure noir sur blanc mais ce n’était pas possible de s’envoler, pas encore. J’ai donc continué encore et encore à me renseigner et à me documenter sur l’Oregon principalement, les parcs, les visites, les randonnées, la façon de vivre aux USA, les transports, les obligations, les interdictions...

Ma première idée était de débuter par Portland puis, de parcourir l’Oregon jusqu’en Californie pour finir à San Francisco. Seulement voilà, il n’y avait aucun vol direct pour Portland depuis la France. J’ai donc laissé les recherches de côté, en me disant que de toute façon j’ai largement le temps, ne sachant absolument pas quand ni quelle année je partirais (toujours avec le petit doute...si un jour j’y vais).

Nous étions donc en 2018. Cet été là une autre destination avait fait son apparition. L’Ecosse et nous étions trois à partir ensemble durant 11 jours. Deux neveux, Guillaume et Dylan allaient m’accompagner dans ce road trip outre-Manche. Très belle destination, de très bons moments et nous formions un bon trio. J’en garde encore de très bons souvenirs.

Puis 2019 est arrivée à son tour. Là encore, je pensais de temps en temps aux USA mais finalement, j’optais pour une tout autre destination. Je suis donc parti en solitaire durant 9 jours en Islande. Et j’ai littéralement adoré. Une destination qui m’a marqué et pour laquelle je me suis promis d’y retourner une seconde fois. J’avais loué une voiture aménagée et j’ai donc bougé sur les routes islandaises. Je n’avais jamais connu une telle sensation de liberté. Des paysages époustouflants, une sensation de quiétude et de bien-être. Peu peuplé, loin d’être envahi de touriste, j’en ai pris plein les yeux et j’étais émerveillé. Combien de fois je me suis senti seul au monde ? Je ne saurais le dire mais en tout cas je l’ai plus d’une fois imaginé. Puis 2020 et une arrivée surprise… Que l’on nomme COVID. Financièrement, je ne pouvais pas mettre en exécution mon projet et le Covid n’a fait que renforcer l’idée de reporter de nouveau le départ. 2021, pareil. Les sous manquaient toujours à l’appel et ce sont des petites destinations beaucoup moins lointaines qui faisaient office de voyage. Mais, entre temps, une autre idée qui me trottait dans la tête depuis bien longtemps a immergé de mon cerveau et elle s’est concrétisée. L’achat d’un van ou d’un fourgon...En quelque sorte, un véhicule aménageable pour que je puisse de nouveau partir sur les routes en toute liberté et (presque) sans contraintes et peut-être retrouver ce plaisir ressenti en Islande. J’ai fouiné et j’ai fini par en dénicher un qui allait parfaitement me convenir. Et c’est le cas. Jusqu’alors, il en a parcouru du chemin sur les routes françaises. Ardèche, Bretagne (deux fois) Jura, Auvergne, Normandie…

Enfin, le Covid était passé. Nous étions à la fin de l’été 2022. Et clairement, j’en avais marre de décaler mon idée folle d’année en année. Et je me suis dit MERDE. Les années passent, mon âge aussi (bah oui) et je ne vais pas attendre d’être en retraite pour réaliser ce qui finalement était devenu un rêve. Et je me suis dit, c’est bon, ce sera en 2023 et pour ce faire s’il le faut (bien sur il le fallait), je contracterais un prêt auprès de ma banque. Et pour m’accompagner, mon neveu Dylan était grandement partant. Malheureusement, ce n’était pas possible pour Guillaume. Je me suis remis sur mon pc des heures durant pour tout calculer, tout prévoir.

Pour se rendre à Portland il nous fallait faire une escale soit à Reykjavic (la capitale que je connaissais déjà pour le coup) ou par New-York. Le choix était facile à faire, quant à aller aux States, autant passer par New-York. Alors l’itinéraire s’est peaufiné.

New-York 2-3 jours, puis vol pour Portland avec location d’un van que nous restituerons à San Francisco avant de reprendre un vol pour New-York afin d’y rester deux autres jours et de repartir vers Paris. 4 Vols au total durant ce mois. Mais finalement, Dylan avait une connaissance qui s’était rendu à San Francisco et en vol direct depuis Paris. Changement de programme. J’ai totalement inversé l’itinéraire que j’avais tracé initialement et ça l’a même considérablement amélioré.

Ce dernier était désormais Paris – San Francisco. Location de van pendant trois semaines jusqu’à Portland avant de prendre un vol pour New-York pour y passer 5 jours et ensuite, retour vers Paris. Trois vols au lieu de quatre et un seul passage, mais plus long sur New-York. C’était validé. J’avais alors fait un large choix de tout ce qu’on irait visiter et dans quelle ville on se rendrait. J’avais également calculé les distances et les durées entre chaque lieu pour que nous puissions toujours avoir une idée à l’avance de notre organisation. Après, quand le début de l’année 2023 est arrivé ça s’est assez vite enchaîné. J’ai trouvé une auberge de jeunesse pour notre premier hébergement à San Francisco avant de pouvoir récupérer un van, et il fallait passer aux choses sérieuses : trouver les dates de nos vacances et les réservations.

Nous avons trouvé nos dates communes. Nous partirons le mercredi 23 août 2023 et nous rentrerons le jeudi 21 septembre. Au mois de mars, je débute les réservations et je commence par acheter nos billets d’avion. Aie, ça pique déjà un peu dans le portefeuille mais pas le choix. La partie la plus chère du voyage sera la location du van aménagé, 21 nuits réservées. Un bon budget mais qui nous est indispensable pour mener à bien ce road-trip. Nous le prendrons le lendemain de notre arrivée, le jeudi 24 août et nous le restituerons à Portland le vendredi 15 septembre. Puis je réserve l’auberge de jeunesse HI Fisherman’s Wharf Hostel situé dans Fort Mason à San Francisco. La moins chère mais surtout la mieux placée. Vue sur Alcatraz et au loin (souvent dans la brume) nous pouvons même distinguer le Golden Gate. Nous décidons que nous prendrons un Uber pour nous y emmener car elle se trouve à 30 minutes en voiture de l’aéroport. Donc je réserve l’Uber à l’avance également.

Concernant les trois premières semaines, nous sommes dons déjà presque prêts. Il me reste plus qu’à trouver l’hébergement sur New-York et je compte beaucoup sur le Couchsurfing. En gros, il s’agit de dormir « gratuitement » chez l’habitant. J’ai depuis plusieurs années déjà utilisé cette technique (notamment en Écosse). Je suis inscrit depuis pas mal d’années sur Couchsurfing et j’ai moi-même reçu des voyageurs chez moi à quelques reprises. J’aime beaucoup le concept qui permet de très bons échanges. Malheureusement, les semaines passent, la date de notre départ approche mais je ne reçois aucune réponse positive à mes nombreuses demandes d’hébergement. Je continuerais d’envoyer des demandes jusqu’au bout et au pire des cas, j’ai l’application sur mon portable si vraiment il me faut continuer les recherches une fois que je serais parti de la France.

Sur mon téléphone, sur google maps j’ai enregistré tous les points de repère concernant le film Stand By Me, même si je connais la plupart déjà par cœur et certains endroits comme Brownsville, comme si j’y étais déjà allé. Cinq années à travailler dessus et à faire des recherches, je pense être plutôt préparé. J’en profite pour enregistrer également toutes les destinations et adresses prévues durant de voyage, même les visites prévues à New-York. Malgré tout, j'apporterais quand même les cartes de l’Oregon et de la Californie.

Sur le calendrier posé sur mon petit bureau, j’ai noté le nombre de jours avant le 23 août. Je me souviens qu’un jour j’ai envoyé un message à Dylan en lui disant : J-160. Puis finalement, alors que ça paraissait encore loin, les mois sont passés et les vacances approchaient rapidement. Fin juillet, je préparais déjà ma valise pour être certain de ne rien oublier et pour prévoir son rangement intérieur ainsi que mon sac à dos de 30L qui serait mon second bagage.

Quelques semaines avant le départ, j’achète un multipass pour New-York, pour 6 activités (il nous donne donc des réductions non négligeables sur les tarifs).


Vendredi 18 août 2023

Plus que quelques heures à travailler, et ce sera enfin les vacances pendant 5 semaines. Ce sera bien la première fois que je prenne autant de temps à suivre mais pour ce qui sera le plus grand de mes voyages, il me faut bien ça. D’autant que parmi ces 5 semaines, une est entièrement faite de journées de récupération de jours fériés accumulés.

Voilà, je passe mon week-end dès en sortant du travail chez un ami en Mayenne, avec au programme, 12 kms de randonnée dès le lendemain matin puis visite de Laval et des alentours de Evron. Déjà un petit dépaysement.

Le mardi soir, je pensais que je n’arriverais pas à dormir à cause du stress mais finalement la nuit s’est correctement passée.

Bien entendu, je ne pourrais pas publier ici l'intégralité de mes photos/vidéos (il y en a beaucoup trop) mais je vais tâcher de vous faire vivre l'expérience à travers celles que je publierais.

Nous y sommes. Mercredi 23 août 2023

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LE JOUR DU DÉPART

 Notre itinéraire. 
 Départ de Paris

Notre train partait d'Angers vers Paris Montparnasse à 11h30. Dylan et un ami à lui, Adrien, sont arrivés chez moi une heure plus tôt. C’est cet ami qui nous déposera à la gare.

Le train est parti pile à l’heure. Voilà, le voyage à réellement débuté. C’est incroyable. Je réalise seulement que l’aventure vient de commencer. Nous arrivons à Montparnasse à 13h10 puis nous enchaînons par un petit trajet en métro (2 stations) pour nous rendre près de la station de bus Denfert-Rochereau d’où nous prendrons la navette vers l’aéroport d’Orly. Nous ne sommes pas du tout des habitués du métro et Dylan coince sa valise entre les portes battantes qui se sont refermées juste derrière lui. N’arrivant pas à les décoincer, je suis allé demander auprès d’une agente pour qu’elle nous dépanne. Dès que nous sommes sortis du métro, nous marchons juste 5 minutes. Eh bien, ils en profitent bien. 11,20 euros le trajet en navette pour 35 minutes environ. Mais nous n’avons pas le choix de toute façon. Nous arrivons à l’aéroport avec pas mal d’avance (c’était mon souhait) vu que notre vol n’est prévu qu’à 18h30 mais dans les voyages, l’une des parties que j’aime le moins, c’est ça. L’aéroport. Non pas le fait de devoir prendre l’avion (j’ai déjà pas mal de vol à mon actif) mais le côté stressant, se repérer, les contrôles, les enregistrements. Une fois que nous sommes dans le hall d’embarquement, la pression retombe. Plus qu’à patienter quelques heures. J’ai bien entendu de quoi m’occuper en attendant : de la lecture (un gros pavé de Stephen King + un autre petit bouquin et Netflix sur mon portable. Vers 18h nous sommes à bord de l’avion. Comme à chaque fois, je me suis arrangé (là en l’occurrence il y avait une petite taxe supplémentaire) pour me situer près du hublot. J’aime bien voir ce qui se passe dehors et je suis toujours prêt à faire quelques clichés. La compagnie que j’ai choisie est French Bee. Ce sera la première fois que je vole avec eux. Mais c’est surtout la première fois (pour Dylan également) que je serais en vol long-courrier. Malgré tous mes précédents voyages, jamais je n’étais parti aussi loin et aussi longtemps. 11H20 de vol entre Paris et San Francisco. Une première aussi, un vol durant lequel nous avons un écran avec un choix de films et de séries, deux caméras (sous et sur l’avion) qui nous permettent de voir en direct l’extérieur de l’appareil et une carte qui nous permet aussi de suivre le parcours et de connaître notre emplacement en direct. Bref, ça occupe et ça distrait.

Le décollage vient d’avoir lieu. Let’s go. La prochaine fois que nous marcherons sur le sol terrestre, ce sera en Amérique, à San Francisco.

Vue du dessus de notre avion pendant le vol 

La nuit fut saccadée. Les premières heures, je regardais un film mais malgré les écouteurs, le ronronnement de l’avion et les gens qui parlent me dérangeaient et m’empêchaient d’entendre correctement les paroles alors j’ai fini par mettre un sous titrage en français. Puis les heures sont passées et alors que je n’arrivais pas à trouver le sommeil, vers 2h30 du matin, me semble-t-il, j’ai vu sur l’écran que nous survolions le Groenland. J’ai entrouvert le cache hublot et je constate qu’il fait jour avec un beau ciel bleu bien dégagé. Ça fait étrange quand on repense à l’heure qu’il était. J’ai donc fait quelques clichés de ces grandes étendues blanches d’où ressortaient plusieurs sommets puis j’ai refermé pour ne pas donner trop de luminosité dans la carlingue en partie plongée dans une légère pénombre.

Survol du Groenland  

J’ai fini par m’endormir avec des réveils par intermittence, notamment pour changer de positions plutôt inconfortables. Vers 19h30 (heure locale, soit 4h30 chez nous en France) je suis resté éveillé. L’atterrissage était prévu à 20h50. La nuit tombait déjà rapidement. Puis les premières annonces se firent entendre dans les haut-parleurs. Il faisait totalement nuit lorsque notre avion s’est posé sur la piste et je me souviens que durant les minutes qui précédaient l’atterrissage, je scrutais les nombreuses lumières qui ressemblaient presque à des guirlandes en tentant de repérer le Golden Gate. Puis, le temps de nous repérer dans l’aéroport et de récupérer nos bagages, je me souviens qu’avec Dylan nous nous sommes dit : «Ça y est, nous sommes aux Etats-Unis.

 Arrivée à San Francisco

Une fois que nous étions dans le hall des arrivées, j’ai repéré notre chauffeur Uber qui tenait un carton avec mon nom écrit dessus au marqueur. Il avait un accent prononcé et il paraissait pressé, car il fallait marcher très vite pour réussir à le suivre jusqu’au parking où il s’était garé. La compréhension était un peu trop compliquée pour entretenir une conversation mais environ 35 minutes plus tard, il nous déposait devant la porte de notre auberge de jeunesse. Ensuite, le temps de trouver quelqu’un pour nous ouvrir la porte d’entrée, nous faisions connaissance avec les lieux. Notre chambrée était un dortoir de 20 lits superposés. Dylan et moi avions chacun un lit en hauteur. Des personnes dormaient déjà. Nous étions nous aussi fatigués et sans doute un peu déboussolés par les 9 heures de décalage horaire. Après avoir rempli les formalités et nous être baladés par curiosité et avoir fait le repérage des lieux (surtout les sanitaires) nous sommes allés nous coucher. Vers 2h15 du matin, je me suis réveillé. Plutôt en forme (il était 11h15 en France). N’arrivant pas à me rendormir, je me suis levé et je me suis rendu aux toilettes. Celui qui se trouvait dans la cabine proche de la mienne, se croyait peut être seul (ou finalement se moquait totalement de l’avis des autres) et il se donnait à cœur joie en pets tous plus fort les uns que les autres. Bref, fermons cette mini parenthèse. Je suis ensuite allé me poser sur l’un des canapés dans un grand salon chaleureux qui donnait juste face à notre chambre. Il y avait quelques va-et-vient et plusieurs personnes jouaient même à des jeux de société tandis que d’autres avaient le nez posé sur leur téléphone. J’ai donc fait pareil en profitant du wifi de l’auberge afin de publier les premiers messages comme quoi nous étions bien arrivés à San Francisco.

1 heure plus tard, après avoir joué et surfé un peu sur le net, je suis retourné me coucher afin de tenter de me rendormir.

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Jeudi 24 aout 2023 9h de décalage horaire avec la France. 9h plus tôt aux Etats-Unis.

Nous nous sommes réveillés assez tôt. Après une petite douche et un bon petit déjeuner, nous étions d’attaque pour débuter notre première journée américaine. Nous devions récupérer le van à 15h et pour nous y rendre, nous avions 1h15 de trajet à effectuer pour rejoindre Hayward, de l’autre côté de San Francisco. La partie la plus intéressante était que nous allions prendre le funiculaire pour débuter. Nous sommes donc restés dans le secteur de l’auberge toute la matinée. Notre première vue était sympa puisqu’il s’agissait de l’île d’Alcatraz. Je l’aurais imaginé un peu plus éloigné. Au loin, nous pouvions distinguer le Golden Gate un peu sous la brume, comme souvent parait-il.

 Vue sur Alcatraz
Le Golden Gate,  la tête dans les nuages. 

Nous nous sommes baladés jusqu’en tout début d’après-midi et nous prenions déjà quelques photos de San Francisco. Les rues pentues, les voitures, les maisons. Puis vers 13h15, après avoir pris un repas rapide (burger comme souvent) nous nous sommes rendus à 1 kilomètre de l’auberge, à la station de départ et d’arrivée des funiculaires. Nous avons attendu quelque temps puisqu’il venait juste d’y avoir un départ puis nous sommes montés dans ce véhicule un peu hors du commun que nous n’avions alors vu que dans les films. Entre-temps, nous étions assez surpris de croiser à plusieurs reprises de voitures sans personnes à l’intérieur. Quand je dis personne, c’est sans le moindre conducteur. Après avoir fait des recherches, il s’avère qu’il s’agit de taxi sans conducteur. C’est très futuriste et visiblement après quelques déboires, ça aurait moins d’intérêt que prévu mais ça reste toujours en fonction et certains continuent de faire appel à ces taxis d’un nouveau genre.

Nous sommes enfin à bord du funiculaire. Nous avons dû en descendre au bout de 25 minutes, marcher une dizaine de minutes supplémentaires pour trouver la station de métro aérien. Le BART. Ce fut bien compliqué pour se procurer les billets. Même une galère plus exactement et une fois que nous étions partis… OUPS !!! Nous nous sommes rendu compte que ce n’était pas le bon que nous avions pris. Moment de stress. Sachant que j’ai horreur d’être en retard, alors qu’à la base nous avions une légère avance sur l’horaire, là, ça changeait nettement la donne. Le temps que nous arrivions à la seule station qui nous permettait de reprendre un autre DART, l’heure s’était déjà bien avancée. Durant ce (ces) trajets en DART nous avons aperçu de nombreux bidonvilles (bien à l’écart de SF). Je les surnomme ainsi, mais c’est qu’ici, beaucoup de gens vivent dans des caravanes et surtout des camping-cars ou bungalows. D’autres sont même dans des baraquements de tôles. De nombreuses carcasses de voitures (ici ils roulent quand même avec) sont en général le long de ces abris. Parfois, à seulement 800 mètres, le décor varie et nous voyons de belles demeures. Et ainsi de suite. Puis, lorsque nous sommes arrivés à Hayward avec déjà une demi-heure de retard, j’ai cherché sur maps l’adresse de l’agence campervans. Mince, elle n’était pas si proche que ça finalement et à pied ça allait nous prendre encore quasiment 50 minutes. Là, le stress venait encore de monter d’un cran. Ne sachant comment faire, j’ai fini par aller à la rencontre d’un homme (qui s’avérait être conducteur de car) mais qui m’a expliqué que des taxis passaient régulièrement dans la rue. Il nous a accompagné et bien entendu, aucun taxi n’est jamais passé. Alors il a remarqué un véhicule qui venait de s’arrêter près d’une station de bus et a compris qu’il pouvait s’agir d’un UBER. Il lui a expliqué et finalement après une petite négociation il a accepté de nous conduire. Résultat, nous sommes arrivés avec une heure de retard et bien essoufflés et (je l’avoue, pour ma part un peu en panique) en expliquant notre petit déboire avec le métro. Le seul mauvais souvenir de San Francisco. Pour eux finalement ça ne posait aucun souci et lorsque la femme qui s’est occupée de nous nous a montré le van, j’ai été très surpris. Mis à part les couleurs très voyantes, c’est surtout la longueur de celui-ci qui m’a impressionné. Elle nous a rapidement montré l’intérieur et tout ce que l’on avait à savoir dessus et nous avions les clés en main. Petit amusement, chaque van portait un prénom. En l’occurrence, le notre s’appelait Pénélope. J’ai préféré laisser Dylan prendre le premier le volant de Pénélope, lui qui était bien plus habitué que moi avec les boites automatiques (plus maintenant). Je pensais que le retour jusqu’à l’auberge allait être rapide mais là, nouvelle méga surprise, 1h10 pour le trajet le plus court selon maps. Car il fallait faire un grand détour et tout retraverser. Je pense qu’il nous a fait une mauvaise blague ce GPS. Bref, nous avions prévu plus de temps sur San Francisco mais la première journée fut bien occupée à cause de tous ces trajets. Nous avons découvert la conduite américaine et ses routes aux très nombreuses voies. La plus large faisait jusqu’à 7 voies (14 au total) en comptant les voies d’entrées ou de sorties. Et nous avons vu que le pick-up était roi. On en voyait à foison. Même certains qu’on ne verra jamais sur le sol français, par exemple des pickups aux roues jumelées à l’arrière ou d’autres dont les roues sortent très largement de chaque côtés. Première fois où nous roulions et Dylan a failli cartonner la voiture de devant. Nous étions dans de grands bouchons et dans une circulation énorme. Première frayeur en voiture sur le sol américain.

Quand nous sommes de nouveau arrivés à l’auberge de jeunesse pour notre seconde nuit, la journée était déjà bien entamée. Nous sommes allés manger dans un restaurant (burger frites) qui coûtait cher comme tous ceux qu’on avait pu voir sur le secteur. Quand nous sommes repartis vers l’auberge, nous avons aperçu un animal qui s’est rapidement glissé par une haie. Mais nous n’avions pas déterminé s’il s’agissait d’un chien, d’un très gros chat ou d’autre chose. Eh bien nous nous sommes approchés (par obligation vu que c’était notre chemin) et il s’agissait d’un raton laveur. Quelle surprise étonnante. Je n’en avais jamais vu, à part peut-être dans un zoo. Nous nous sommes couchés assez tôt ce soir-là, toujours sous le coup de la fatigue de la journée et du décalage horaire.

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Vendredi 25 août 2023

Nous avons pris la voiture pour nous rendre au plus près de l’embarcadère d’où allait partir le bateau vers Alcatraz. Le parking était payant et là encore, totalement hors de prix. 40 dollars la journée. Nous avons embarqué peu de temps avant le départ du bateau (8h15). Puis nous avons rapidement vu l’île se rapprocher. Nous sommes restés presque 4h sur place (quand on visite, on est lent et l'on prend notre temps (si cela vaut le coup)).

C’était très intéressant et surprenant (à part les mouches). La fameuse prison d’Alcatraz. Celle ayant renfermé quelques dangereux criminels les plus notoires tels qu’Al Capone. Celle dont les seules évasions n’ont jamais vraiment été élucidées et qui a donné vie à plusieurs films. C’était impressionnant de voir ces fameuses cellules dont des trous, derrière les toilettes, avaient été creusés à la petite cuillère, ces têtes fabriquées en papier mâché afin de faire un leurre pour les gardiens. Bref, vraiment une visite qui valait le coup d’être faite. (encore une fois, à part les mouches agaçantes en quantité impressionnante). Une fois revenu à San Francisco, nous avons mangé un hot dog, acheté à l’un des nombreux food trucks installés près de la sortie de l’embarcadère spécialement dédié à Alcatraz. Après quoi, nous avons commencé à marcher le long de la baie pour tenter d’aller jusqu’au Golden Gate. Il était quand même vraiment loin. Les rues étaient animées et dans un espace rempli de magasins, de bars et d’attractions, nous avons continué notre balade agréable. Nous avons alors décidé d’aller boire un verre dans le grand bar qui nous paraissait le plus sympa. Nous avons rapidement discuté avec la serveuse en expliquant que nous étions Français.

A quelques mètres de nous, deux clients avaient déjà visiblement bu quelques pintes avant notre arrivée. L’un des deux surtout. Il était clairement ivre et il nous parlait de temps en temps mais là, peine perdue. L’autre aussi nous avait vite fait causé mais il était plus sympathique et avait parlé un peu de la France. Celui qui avait plus qu’abusé de l’alcool s’énervait et parlait à la serveuse parfois un peu agressivement. Il a été menacé d’être expulsé et en ronchonnant un peu, il a sorti plein de billets qu’il a commencé à déchirer sur le bar. Il faisait voler des morceaux de billets en les lançant en l’air puis il a dit qu’il payait notre conso. Bon, finalement , menaçant vraiment d’être expulsé du bar il est parti de lui-même mais en laissant un billet de 100 dollars en pourboire et non, il ne nous a pas payé les consos (après que j’ai quand même demandé à la serveuse s’il l’avait fait ou pas). Puis alors que nous avions sorti chacun nos premiers dollars, la serveuse nous a dit que c’était bon, nos consos étaient offertes par le bar. Elle avait elle-même demandé à son supérieur si c’était OK et il a dit oui. Voilà, notre première bière aux États-Unis nous est offerte par la serveuse du bar. Pas mal pour un début de vacances.

Quand nous avons continué notre chemin, à seulement une cinquantaine de mètres après le bar, il y avait un attroupement et nous entendions comme des cris de phoques. En effet, il y avait un autre rassemblement mais dans l’eau et sur les pontons. Beaucoup de lions de mer se doraient la pilule au soleil dans un petit vacarme. C’est plutôt bruyant comme animal et ça gueule quasiment toujours la même chose. Han han han.

Finalement, nous nous sommes dit qu’il valait mieux que l’on reprenne la voiture pour nous rapprocher davantage du Golden Gate alors nous sommes allés récupérer la voiture et nous avons progressé plus loin. Nous avons changé plusieurs fois de lieux et de parkings dont un nous paraissait même bien sympathique pour passer notre première nuit dans le van. Aucun panneau n’indiquait qu’il était interdit d’y rester de nuit et plusieurs autres vans, camping-cars et caravanes s’étaient également installés, ce qui pour nous était un gage de sécurité.

Nous prévoyons donc d’y revenir un peu plus tard en soirée et de continuer à nous rapprocher du célèbre pont. Nous avons fini par nous stationner sur un parking gratuit de la Marina, le petit port. Puis, motivés, nous avons débuté notre marche vers le Golden Gate en longeant la plage. Notre idée étant bien sûr de monter dessus et pas uniquement de le regarder. Une fois arrivés sur le pont, nous avons décidé de le traverser à pied…

 Le fameux Golden Gate

Au final, nous avons fait un aller-retour de 15 kms depuis la voiture et il était temps que ça s’arrête, j’en avais plein les pattes. Nous sommes ensuite retourné au très parking que nous avions repéré pour dormir en front de mer et sur lequel des espaces herbeux étaient réservés aux camping-cars et caravanes. Après notre pique-nique du soir (sandwich comme ce sera souvent le cas),tout en regardant une taupe toute proche de nous qui entrait et sortait d’un trou qu’elle avait sans doute elle même creusé, nous nous sommes couchés à la nuit tombée.

Chaque soir, il faisait nuit assez tôt et à 20h c’était quasiment déjà le noir complet et c’est en regardant Netflix sur mon téléphone ou en lisant que je passais la soirée avant de dormir. J’avais emporté un épais roman de Stephen King (Billy Summer) et nous avions également acheté quelques revues pour passer le temps à l’aéroport.

Notre première nuit se passait assez bien. Comme pour chaque nuit, je dormais avec des Boules Quiès. J’ai l’oreille très sensible et l’ouïe très fine alors le bruit me dérange pour dormir et je me réveille au moindre son anormal. Je passerais un détail qui fait qu’elles étaient obligatoires du fait que l’on soit deux dans le van. RRRRRrrrrrrrrronnnn…

Vers 1h30 ou 2h du matin, en fait je ne sais même pas vraiment l’heure qu’il était, je me réveille à la vue d’une luminosité malgré les rideaux fermés (mais pas top car ça ne cachait pas du tout entièrement les vitres). Puis, j’aperçois de l’autre côté, des lumières changeant de couleurs...Merde, je comprends tout de suite qu’il s’agit de gyrophares. Puis aussitôt, le faisceau d’une lampe éclaire le van et tente de voir à l’intérieur jusqu’à ce que quelqu’un cogne dans les vitres. Je comprends aussitôt qu’il s’agit de la police et je réveille Dylan qui dormait paisiblement. Nous ouvrons la porte latérale et à haute voie (la porte latérale était du côté de Dylan). J’explique que nous sommes Français et le policier nous répond qu’il ne faut pas rester là car il est interdit de dormir ici là nuit et qu’ils doivent fermer les grilles. Je m’excuse autant que je peux mais il comprend et nous escorte. Nous nous rendons compte qu’ils avaient déjà viré (gentiment) quasiment tous ceux qui avaient fait pareil que nous. Le temps de trouver où se trouvait la sortie pendant qu’ils patrouillaient toujours sur le site avec leur véhicule et qu’ils faisaient partir les derniers occupants, nous nous demandions où nous allions dormir. Nous sommes partis à seulement une douzaine de minutes de là et nous avons trouver un petit parking dans un lotissement où nous avons pu continuer notre nuit. Je pense que pour cette première nuit dans ce van, on s’en souviendra.

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Samedi 26 août 2023

Aujourd’hui, nous prenons la route pour quitter San Francisco et partir en direction de Blackhawk. Nous avions 1h10 de trajet pour nous y rendre. Mais, avant de partir, nous voulions nous rendre une fois de plus de l’autre côté du Golden Gate, en haut d’une colline le surplombant. C’était principalement une idée de Dylan qui voulait faire quelques clichés et se rendre là, où dans un film qu’il aimait beaucoup, avait été tournée une scène. Nous avons donc traversé le pont (en van et plus à pied) et nous sommes allés à cet endroit.

Pensant qu’il nous faudrait retraverser tout SF pour repartir, j’ai été surpris quand finalement le GPS me proposait un autre itinéraire (ce qui nous a aussi évité de payer le péage du pont, valable que dans un sens). Avant de reprendre la route je me suis rendu compte que la prise allume cigare double USB que j’avais ramené de France ne fonctionnait plus. C’était très ennuyeux car elle nous permettait de mettre nos portables (entre autres) en charge. Il nous fallait absolument en trouver une nouvelle. Sur la route, nous nous sommes arrêtés faire quelques courses mais nous n’en avons pas trouvé. Puis nous sommes arrivés à Blackhawk. Cette ville abrite le Blackhawk muséum et il faisait partie du projet. (un choix de Dylan) vu qu’il était plus ou moins sur l’itinéraire initialement prévu. Le musée était sympa. Il comptait une belle collection de voitures plus ou moins anciennes mais plutôt de prestige, une grande partie sur l’histoire de l’Amérique à commencer par celle des Indiens, une partie asiatique ainsi qu’une partie africaine.

A sa sortie, nous ne savions pas où manger mais un petit restaurant juste face à nous, nous a attirés. Le Big E Burger était le nom de ce petit fast-food et nous y avons mangé d’excellents burgers/frites.

Prochaine étape : Yosémite National Park. Et je prends le volant pour la première fois. Pénélope est ravie. (ah ah ah)

N’ayant toujours pas réussi à trouver de chargeur, je regarde sur maps et nous voyons une station-service. Dylan me dit qu’ils en vendent peut-être. Alors non seulement ils en vendent (nous en achetons deux du coup) mais en plus le gérant est cool et il parle Français. Nous échangeons alors quelques mots sur notre roadtrip et nous parlons même un peu de la France. C’était amusant.

Je regarde sur mon appli Park For Night si je trouve un bon spot avant d’entrer dans le parc National et j’en trouve un qui paraît bien sympa. C’est donc celui que je choisis. A notre arrivée, il y a juste un véhicule. Et l’endroit est vraiment bien. Belle vue sur un grand lac et isolé de la route. Une seconde voiture fait son apparition avec un jeune couple. Quelque temps plus tard, c’est un homme seul qui se gare un peu à l’écart. Nous voici à 4 véhicules. J’ai cru entendre un couple parler en français et effectivement c’est le cas. M’ayant entendu parler avec Dylan, la jeune femme est venue me voir pour me demander un renseignement. Puis nous avons discuté tous les quatre et sympathisé. Elle s’appelle Soline et lui Sébastien. Une Nantaise et un Québécois. C’était amusant de se voir là à des milliers de kilomètres de notre région commune. Ils vivaient au Canada et ils étaient très cools. Le genre de rencontre d’un court instant mais que je trouve toujours agréable. J’ai pu brièvement discuter avec le couple de jeunes car là encore elle me demandait un renseignement (pourquoi moi) et ce coup-ci ç'a été beaucoup plus bref. Chacun s’était plus ou moins installé ici pour la nuit mais finalement ils sont partis au bout d’une heure. L’homme qui était seul dans sa voiture paraissait étrange et il mettait sa musique très fort alors que tout le monde pensait aller se mettre sous la couette. Je suis allé le voir et je lui ai demandé de baisser le son de son autoradio et il n’a pas fait d’histoire. Mais il était quand même un peu bizarre. Alors que Dylan s’était endormi, j’ai entendu un véhicule assez gros se garer près de notre van. Il s’agissait d’un camion aménagé en camping-car. Impressionnant. Il me faisait penser aux camions de pompiers français utilisé notamment dans les feux de forêt. (les CCF). Bonne nuit.

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Dimanche 27 août 2023

Une heure de route à peine nous sépare de l’entrée du parc alors nous prenons la route vers 9h15. J’avais dans l’idée de passer au moins deux jours et de faire plusieurs randonnées afin de découvrir en peu de temps le maximum de paysages sur place. Je conduisais de nouveau pour commencer cette journée et je me fiais à mon GPS mais aussi à ma carte routière. Je me suis alors engagé sur une route très sinueuse, faite uniquement de lacet qui grimpait dur et sans la moindre barrière pour nous protéger en cas d’écart de route. Nous étions très haut et les ravins étaient impressionnants.

Mais un doute nous a fait nous stopper près d’une station-service et nous nous sommes rendu compte que j’avais pris une mauvaise route. Celle-ci allait bien traverser le parc elle aussi mais pas dans la direction prévue au départ. Alors demi-tour et ce coup-ci, trajet en descente.

Après avoir trouvé la bonne voie, nous arrivons au péage de l’entrée du parc où nous devons nous acquitter de 35 dollars pour obtenir un PASS auprès des Rangers (valable une semaine).

Mais j’ai vite déchanté quand j’ai compris que d’un spot à un autre, il fallait parfois plus d’une heure de route (et que de la montagne). Nous étions dimanche et donc pas mal de monde aussi et pour notre première halte nous avons un peu galéré pour savoir où nous rendre exactement. Ce n’était pas très bien indiqué et nous avons eu la chance de trouver une place sur l’un des parkings plutôt déjà bondés. Après avoir mangé sur place (burger/frites) nous sommes allés voir une belle cascade et nous nous sommes baladés en petites randonnées dans les environs. Nous avons encore croisé beaucoup d’écureuils, décidément très nombreux aux Etats-Unis et pendant l'une des randonnées, j’ai aperçu une biche tranquillement posée au bord d’une petite rivière. Visiblement, personne ne prêtait attention à ce que l’on pouvait voir d’autre que les cascades. Je me suis approché lentement et j’avertissais les gens pour leur faire partager ça.

Yosémite, ses belles montagnes, ses cascades, certes c’était très beau mais finalement c’était tellement compliqué pour les déplacements (et pour trouver où nous passerons la nuit) que nous avons modifié le programme et sommes partis pour un autre spot plus éloigné qui nous permettra d'aller admirer des séquoias géants. Une fois que nous y étions, nous avons constaté qu’il nous fallait faire une randonnée pour accéder aux sites (l’heure était déjà bien avancée mais nous y sommes allés quand même). C’était impressionnant de voir ces très grands arbres dont certains avaient des grandes superficies mais plus étonnant encore, beaucoup de pins étaient encore bien plus haut que les séquoias. Nous avons de nouveau aperçu des biches, vraiment pas effrayées par les présences humaines ainsi qu’un faon. C’était joli à regarder.

J’étais exténué sur le retour d’autant que la nuit tombait rapidement et que nous n’avions rien d’autre que nos portables en guise de lampe (au cas où) mais nous avons malgré tout, croisé un couple d’anciens (peut être des Allemands il me semble) qui marchait en direction du parc. Ils n’étaient pas équipés pour passer la nuit en forêt (je me suis dit) et ça me paraissait très risque de leur part). Bref on a quand même continué à marcher assez rapidement pour ne pas être dans le noir avant d’arriver et j’ai tout de même repensé à ce couple à plusieurs fois en me disant qu’ils étaient imprudents). Une fois près de Pénélope, petite pause et nous reprenons la route vers le spot prévu pour notre nuit.

Nous étions un peu coupés de tout là-bas. Une sorte de parking entouré de forêt et par lequel nous étions arrivés en suivant une route plutôt rare en circulation. Il y avait un ancien bus scolaire devenu bus aménagé. Nous avions pris l’habitude avec Dylan de nous amuser à repérer et à photographier les plaques d’immatriculation afin d’avoir le maximum d’états américains possible. Le bus venait de la Nouvelle-Angleterre. Un seul autre véhicule (à part le camion poubelle venu faire une collecte) est apparu ensuite sur le parking. Là encore, il était spécifié de ne rien laisser traîner, surtout pas de nourriture pouvant attirer les ours. On n’en aura encore vu aucun).

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Lundi 28 août

L’ancien bus est toujours présent sur le parking, seul avec notre van. Plus les nuits passent et plus nous trouvons que le matelas n’est pas du tout assez épais. Nos dos nous le disaient aussi à chaque réveil. Notre prochaine destination me fait déjà saliver. Le village fantôme de Bodie. Nous allons devoir reprendre la route sur laquelle je m’étais engagé la veille par erreur pour nous y rendre et traverser une autre partie du Yosémite National Park. De nouveaux et beaux paysages en perspective.

Nous avons traversé quelques villages qui devenaient de plus en plus tels qu’on les imagine et que nous les voyons dans l’esprit américain. Mais comme notre van consomme un peu et que nous roulons beaucoup, il faut souvent repasser à la pompe. Chaque station ne fonctionne pas de la même manière. Parfois, nous nous servons seuls et nous payons directement à la pompe avec nos cartes, soit nous nous faisons servir ou soit, nous devons d’abord aller payer 100 dollars, puis nous servir après et retourner ensuite réclamer le trop donné si nous en avons eu pour moins cher (à l’inverser payer le manque). A la station dans laquelle nous nous sommes arrêtés, c’était le cas et nous avions du mal à comprendre au début le fonctionnement. Un homme (assez âgé) allait nous servir une fois que je serais au préalable allé payer au comptoir. Il était marrant et nous demandait de lui apprendre des mots en français. J’ai eu la surprise (ou l’étonnement), bon, disons les deux, de voir qu’accrochées sur un petit présentoir près de la caisse, se trouvaient des pilules de Viagra à l’unité. Quoi de plus normal que de trouver ce genre de chose dans une station-service ?

Nous avons ensuite repris la route en direction de Bodie, en passant par Lee Viking et le Mono Lake, un grand lac entouré de rien puisqu’ici c’est déjà le début d’un désert pierreux. C’était étonnant de voir le désert se rapprocher de nous et les changements de décor alors qu’au loin, à l’opposé, nous pouvions apercevoir de nombreux sommets enneigés.

Nous avons fait une pause pour regarder le lac et nous avons cherché ou nous irions dormir la nuit suivante. Il n’y avait absolument aucun spot « park for night » alors nous avons cherché le camping le plus proche. Il y en avait un qui était dans la direction que nous devions suivre mais le lendemain il nous fallait revenir sur nos pas pour prendre la route qui nous menait vers Bodie. Nous avons donc choisi ce camping qui se trouvait au bord d’un lac. Il était situé juste un peu plus loin que le village de Bridgeport. Bien entendu, nous n’avions pas réservé mais ce n’était pas un problème, il y avait suffisamment de place pour nous. La nuit était à 40 dollars (pour le van) plus un supplément de 6 dollars pour la douche (X2) . Chaque emplacement était assez grand, séparé par une haie et disposait d’une table et d’un petit barbecue enterré. (dans chaque camping, c’était à peu près pareil). Il n’y avait aucune commodité mais le seul réel inconvénient ce fut les nombreux moustiques.

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Mardi 29 août

Nous sommes partis vers 9h en reprenant donc la route par laquelle nous étions arrivés. A une intersection, nous avons suivi la direction de Bodie. Mais au bout d’environ 6 ou 7 miles, la route est devenue un chemin de poussière et de pierres et ça nous a bien secoués jusqu’au village. Mais enfin, nous y arrivions. Après avoir passé la petite cabane dans laquelle était posté un rangers à qui nous devions payer l’entrée (8 dollars par personne), nous nous sommes garés sur le parking légèrement à l’écart. Nous avions lu que la visite durait en moyenne trois heures. Sauf pour nous comme je disais. Nous y sommes restés 4h30 malgré la chaleur et le manque d’oxygène. (nous étions très souvent essoufflés). Nous étions tout proches de la frontière avec le Nevada. J’y ai pris énormément de photos (Dylan aussi). Un vrai village de westerns.

Pour l’histoire, il a été construit entre 1877 et 1881 et à l’heure actuelle il ne reste qu’environ 5 % des édifices bâtis à l’époque. La ville est actuellement préservée dans un état de délabrement figé. Ce qui reste est réparé et stabilisé, mais pas restauré.

Elle fut construite ici suite à la trouvaille d’un filon d’or. De 1877 à 1881, le district minier de Bodie comptait 30 mines différentes et 9 moulins à pilon. La ville attirait aussi beaucoup de criminels, ce qui lui valait une réputation mal famée. Elle comptait au plus fort 60 saloons.

J’ai bien entendu toute l’histoire de cette ville mais je ne donne que les grandes lignes.

Elle est devenue parc historique d’état en 1962.

Notre prochaine destination était le gigantesque lac Tahoe. Incroyablement grand et situé dans les montagnes de la Sierra Nevada à 1897 mètres d’altitude. Il se trouve sur deux états, le Nevada et la Californie. Il représente quand même une superficie de 502 km² et d’un périmètre de 116 kms. Il est le plus grand lac de montagne d’Amérique du Nord (c’était la partie information). Nous n’avons pas parcouru l’itinéraire que j’avais prévu à la base et que j’avais tracé sur ma carte. Celui d’origine prévoyait de rester en Californie et d’arriver coté Ouest du lac mais… Sur la route que nous avions pris la veille pour nous rendre au camping, il y avait une bifurcation au niveau du village de Bridgeport. A gauche, la route que j’avais prévu de suivre au départ, à droite, celle qui menait au camping. Quand je suis arrivé à cet endroit, j’ai pris à droite pensant rester sur la bonne route et finalement, lorsqu’un certain nombre de miles plus loin nous avons vu le panneau « Welcome to Nevada », je me suis dit, c’est marrant, je ne pensais pas que l’on devait passer par le Nevada. Du coup, nous nous sommes garés et j’ai regardé la carte et maps et je me suis rendu compte de mon erreur. Bon, finalement ce n’était pas grave car le GPS nous indiquait le trajet à suivre en restant dans le Nevada et ça ne changeait pas grand-chose en termes de kilométrage

. De plus, ça nous permettait d’ajouter le Nevada aux États dans lesquels nous étions passés. Notre arrivée se fera donc du coté Est du lac. Alors que nous roulions tranquillement en admirant le paysage nous sommes passés devant un petit bar à l’allure sympathique et nous avons décidé d’y faire une petite pause, histoire de déguster une bière par la même occasion. Aux States, comme dans de nombreux pays, ils ne connaissent pas les « demis » mais seulement les pintes. C’était aussi l’occasion de profiter des toilettes.

Le coté aventure était bien présent une fois de plus du fait de ne pas suivre de programmes à la lettre et de découvrir chaque jour un nouveau décor. J’ai été amusé lorsque j’ai constaté que dans ce coin un peu perdu du Nevada, ils vendaient du Cointreau. Alcool bien de chez nous puisqu’il est originaire d’Angers. Incroyable.

Nous sommes arrivés au bord du lac Tahoe en fin d’après-midi (quand je dis au bord, il se trouvait quand même à une bonne centaine de mètres en contrebas).

Après une courte pause pour prendre quelques photos, j’ai pris la route vers le sud en pensant trouver un village dans lequel nous pourrions éventuellement nous stopper et approche le lac au plus près. Mais au bout d’un moment, je me suis rendu compte que c’était peine perdue alors j’ai fait demi-tour. Nous sommes remontés et nous sommes alors de nouveau rentrés en Californie. Partout c’était pareil, nous ne trouvions pas d’endroit où nous approcher de l’eau. J’ai alors cherché sur mon appli s’il y avait un spot ou nous pourrions passer la nuit et j’en ai trouvé un seul. Un parking situé à Tahoe City. Certes nous n’étions pas en pleine nature mais ça a fait son affaire et en plus il y avait des sanitaires avec eau chaude. La nuit fut calme (comme d’habitude, chaque nuit pour moi était systématiquement avec des Boules Quiès).

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Mercredi 30 août

Tahoe City étant au nord du lac (sachant que nous repartions vers le nord après) nous avons quand même décidé de retenter notre chance en redescendant vers le sud pour trouver un endroit ou profiter davantage du lac. Je cherchais sur maps ce qui paraissait le mieux mais à chaque fois, soit il fallait faire demi-tour parce que ce n’était pas accessible ou soit c’était payant pour entrer dans une forêt ou s’approcher d’une plage (comme tous les States Park). Finalement, nous avons abandonné l’idée. J’avais une grande hâte d’arriver à une étape cruciale de notre voyage, l’une de celles pour laquelle je faisais en partie ce road trip et nous nous en approchions de jour en jour. J’étais excité lorsque j’ai tapé sur mon GPS la destination de « Burney ». Je savais que j’allais très prochainement réaliser l’un de mes rêves. A ma grande surprise, l’itinéraire proposé par mon GPS nous faisait passer de nouveau par le Nevada. Une fois passé un nouveau panneau d’entrée dans l’état du Nevada, une ville qu’une fois de plus je connaissais de nom fit son apparition sur notre parcours : RENO. Nous y avons fait une pause déjeuner et ainsi, nous avons goûté notre premier Mc Do américain. Nous en avons profité pour faire quelques courses et il n’était pas facile de savoir ce que l’on achetait vraiment. Comment se fier aux emballages et au contenu ? Nous ne nous aventurions pas souvent à acheter de la nourriture qui ne nous inspirait pas vraiment confiance mais pour varier un peu nos repas et tenter de goûter, j’ai ajouté deux boites cartonnées dans notre panier. Je pensais qu’il pouvait s’agir de poulet d’un mélange de pommes de terre et peut-être de légumes ou autres féculents. A découvrir quand on décidera de tester ça pour un repas.

 Je suis le seul à en avoir mangé vu que nous avions que ça et l'autre boite à fini à la poubelle.

Une fois notre pause terminée, nous reprenons la route. Nous avions pris l’habitude de nous arrêter dans des boutiques de souvenirs afin de voir si Dylan pouvait y trouver son bonheur dans les cadeaux qu’il souhaitait acheter et il espérait pouvoir se procurer un petit drapeau de la Californie mais surtout pour essayer de nous trouver des petits drapeaux américains. Nous comptions autant l’un que l’autre à en ramener en souvenir mais il était très difficile d’en trouver alors qu’on en voyait quasiment partout. Devant les maisons, sur des mats, dans les devantures de magasins… Etc. On en voyait partout mais on ne pouvait pas en dénicher à la vente (sauf parfois des gigantesques. Alors, au lieu de nous rendre directement à notre prochaine destination qui se trouvait à 16,5 miles (26 kms) de la ville de Burney nous sommes d’abord allés jeter un œil rapide dans le centre. Nous nous rapprochions de plus en plus de l’Oregon alors le drapeau californien allait être impossible à trouver. Juste deux ou trois miles avant la ville, nous avions vu la pancarte Burney Falls. (Falls = cascades) alors pour faire encore reculer mon plaisir de me retrouver dans le lieu que je convoitais tant, nous y sommes allés. C’était de toute façon notre route et nous étions alors très proches de la destination. Étant donné qu’une fois de plus il s’agissait d’un State Park, il fallait payer 5 dollars pour y stationner même si les cascades ne se trouvaient qu’à quelques centaines de mètres et qu’il était 18h. Je me suis acquitté des 5 dollars et nous sommes allés voir LA cascade car il y en avait une seule. Mais elle était plutôt sympa. De là, nous avons finalement décidé de faire la petite randonnée de 1,6 mile (2,6 kms) qui longeait la rivière et qui faisait une boucle.

Ce fut assez rapide. J’espérais passer le plus de temps possible dans le secteur et je regardais de nouveau sur mon appli s’il y avait un spot dans le coin pour dormir avec le van sans problème mais non, rien dans le secteur et là, j’ai découvert sur maps qu’il y avait un camping juste à côté de là où nous nous rendions. Super, c’était idéal.

Nous sommes repartis et c’est Dylan qui conduisait (comme la majorité du temps).

Ça y était. Je me tenais prêt, l’appareil photo dans une main et le téléphone dans l’autre. J’avais les yeux à la fois rivés sur la route et le paysage mais surtout sur mon GPS. Le stress (le bon stress) augmentait légèrement. Plus que 2 miles… 1 mile… 500 Ft. Voilà, je sais qu’après le prochain virage nous allons nous engager sur un pont qui surplombe le lac Britton. Je suis du bon côté. Ce que j’attends de voir avec impatience se trouvera sur ma droite et ça y est. Je le vois. Je n’en reviens pas. Le fameux pont de chemin de fer de mon film préféré se trouve là, je peux enfin le voir de mes propres yeux.

Le début de mon rêve commence alors à se réaliser. Je demande à Dylan de se garer au bout du pont sur lequel nous sommes. Ça tombe bien, il y a juste de quoi garer le van. Je marche ensuite sur le trottoir (pas large mais au moins, il y en a un) et j’admire le spectacle qui s’offre à moi. Je suis comme un gamin devant le père Noël mais je ne dis rien, juste je contemple et je m’empresse de prendre pleins de photos alors que déjà le soleil décline. Il est 19h et dans une heure seulement il fera nuit. Au-dessus de là où nous étions stationnés, il y avait un petit pont qui était la continuité du passage de l’ancienne voie ferrée. Nous avons grimpé la colline et nous nous sommes retrouvés sur cette ancienne voie.

Les rails ne subsistaient plus mais je trouvais ça super cool. Nous sommes ainsi allés jusqu’au pont que j’avais tant de fois pu voir dans Stand By Me. Il était comme sur les photos que j’avais observées sur le net. Chaque extrémité était condamnée par des très gros blocs de béton, du grillage et des fils barbelés. C’était magique, je l’avais devant moi. J’ai de nouveau fait plein de photos, j’ai aussi demandé à Dylan de me photographier. Il y avait deux tags Stand By Me. Je connaissais toutes les scènes du film par cœur et même à côté du pont, je connaissais les rochers que l’on pouvait apercevoir dans une courte scène où les garçons étaient appuyés après le saut du pont.

Il allait bientôt faire nuit et il nous fallait nous rendre au camping. Nous ignorions totalement s’il était ouvert ou fermé, s’il était surveillé et même à quoi il pouvait ressembler. Le chemin qui y menait se trouvait juste près de nous alors nous sommes retournés chercher le van et nous l’avons emprunté. Le camping n’était pas vraiment ce qu’on pourrait appeler un camping. Nous étions au bord du lac, en pleine forêt et il n’y avait qu’un camping car ainsi qu’un ou deux autres véhicules un peu plus loin. Chacun dans son coin. A l’entrée, il y avait un panneau d’affichage sur lequel était spécifié le règlement ainsi qu’une sorte de poteau en ferraille cadenassé au sol et sur lequel il y avait une fente pour pouvoir y glisser le paiement en billets (15 dollars) et il était spécifié « souriez vous êtes filmés ».

Nous avions l’embarras du choix pour nous placer et nous avons opté pour la seule place cimentée et bien plate juste proche des toilettes. Il n’y avait rien d’autre, pas de robinets, pas de douche et rien de rien. Juste la forêt. Concernant ces toilettes. Une cuvette avec un trou profond. Pas de chasse d’eau, ça tombe directement dans une espèce de liquide bleu dans lequel tu peux voir tout les passages précédents. Beurk. C’est dégueulasse et ça pue.

Nous avions un emplacement dont je ne pouvais pas mieux rêver. Une mini plage rien que pour nous avec vue sur le pont. Incroyable. C’était insensé. J’allais pouvoir dormir face à ce lieu mythique (pour moi) et le lendemain on allait pouvoir profiter directement du site pour prendre encore plein de photos. Pour moi, il était cependant inconcevable de partir sans y poser les pieds et sans être allé de l’autre coté de la rivière qu’il surplombait.

Il y avait de nouveau des pancartes indiquant la potentielle présence d’ours et donc qu’il ne fallait rien laisser en extérieur pouvant les attirer. Nous avons déployé nos deux fauteuils sur la plage et en regardant le coucher de soleil nous avons bu une bière.

Alors que nous finissions de manger et qu’il faisait totalement nuit, Dylan a fait un bruit involontaire avec sa fourchette dans son assiette et je me suis retourné en disant «C’était quoi ça ? »

Il a compris que je regardais en direction de la forêt à ce moment-là et il a éclaté de rire.

Et non, ce n’était pas un ours.

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Jeudi 31 août

Après le petit déjeuner, nous sommes sortis de la forêt et nous nous sommes garés à une trentaine de mètres du pont. Je suis retourné faire de nouvelles photos, et je suis allé également en dessous pour regarder s’il y avait d’autres tags sur le film et il y en avait un de plus. Ensuite, le but était de trouver un accès pour accéder à l’opposé du pont. Ce n’était que de la forêt mais sur maps on pouvait deviner le tracé d’un chemin, notamment celui de l’ancienne voie ferrée. Nous sommes repartis en direction de Burney et à un moment précis, j’ai dit à Dylan d’emprunter un chemin qui entrait dans une forêt sur notre gauche. Le chemin était long et nous avons parcouru une bonne distance à travers bois jusqu’à ce que nous soyons bloqués par un arbre. Nous avons continué à pied pour rejoindre l’ancienne voie et nous l’avons suivi.

Là encore je pouvais imaginer le train qui y passait. Puis nous nous sommes retrouvés face au pont, à l’opposé de là où nous nous trouvions quelques instants plus tôt. Mais c’était encore mieux. De ce côté-là, il était possible de franchir plus aisément les blocs de béton et de pénétrer directement dessus. Je rêvais. C’était tellement fort. Je marchais là où les acteurs marchaient également, 37 ans plus tôt. (le film est de 1986). Et là encore, j’ai enchaîné les prises de photos. Puis j’ai progressé en faisant attention où je mettais les pieds, sans précipitation et sans grande assurance. Je réalisais mon rêve. Je m’imaginais quelques années plus tôt lorsque m’était venue cette idée un peu folle. Là, c’était concret. J’avais les images du film en tête et je revoyais les scènes.

J’aurais pu y rester bien plus longtemps et j’avoue que je n’avais pas envie d’en partir. Mais il fallait continuer notre route. Je savais que peu de temps après je serais de nouveau sur un des lieux de tournage du film. Une petite demi-heure de route environ. Il m’aura fallu un peu plus de temps pour le trouver, c'était toujours cette ancienne voie ferrée qui passait à l’époque près d’un château d’eau en bois. De ce dernier, il ne subsiste que les fondations et les piliers mais je savais exactement où il se trouvait. J’avais de nouveau les yeux fixés sur mon téléphone pour être certain de dire au bon moment à Dylan de tourner. Puis nous avons facilement trouvé la route et l’ancienne voie qui la traversait. L’ancien château d’eau se trouvait à une centaine de mètres d’où nous étions stationnés. Une fois à sa hauteur et je repensais encore au film et à la scène qui s’y déroulait en particulier et j’ai demandé à Dylan de jouer le jeu avec moi. Je me suis procuré un bâton et nous avons fait comme si nous marchions chacun sur le bord des rails en nous tenant de chaque côté du bâton. Et tout ça, filmé par mon appareil photo que j’avais installé sur un petit trépied. Bref, je m’amusais à reproduire au maximum les scènes afin de faire mon montage vidéo/photo une fois rentré en France.

(lien ci-dessous)

https://youtu.be/2Cm5rpfuIYU?si=D6ZZXB3yzD5JUsO7

Cet endroit était notre dernière étape en Californie et le second et dernier lieu de tournage du film dans cet état. La suite se déroulait dans l’Oregon. Plus intense et plus attendu encore que le pont et ce reste de château d’eau, il y avait la petite ville de Brownsville. C’était la clé et le lieu que j’attendais quasiment le plus de tout le voyage. Patience, il me fallait encore attendre une dizaine de jours avant d’y être.

L’état de l’Oregon se situait à 1h40 de trajet. Dernière chance de trouver un éventuel drapeau californien pour Dylan même si nous n’allions pas traverser un nombre conséquent de villes ou de villages. Alors que nous avions roulé environ 45 minutes, nous avons traversé la petite ville de Weed. Oui, ça ne s’invente pas. Weed dont certaines publicités laissaient bien comprendre qu’ils connaissaient la définition de ce mot comme on le connaît en France. Il y avait un petit magasin de souvenirs alors nous avons décidé de nous y arrêter. A l’entrée, il y avait une effigie d’un acteur, principalement connu pour être le principal personnage de la série Big Bang Théorie.

Nous avons flâné dans ce petit magasin et ne trouvant pas réellement ce que nous cherchions le couple de commerçants nous a demandé si nous avions besoin d’un renseignement. Nous avons alors discuté avec eux et ils étaient très enthousiastes quand nous nous sommes présentés comme Français. Ils étaient vraiment sympathiques et d’après ce que nous disait la femme, des touristes venaient de plein de pays différents, et le même jour ils avaient reçu plusieurs nationalités. Je lui ai expliqué que nous cherchions où acheter des petits drapeaux américains et que nous n’en avions trouvé aucun depuis notre semaine passée sur le territoire et toute excitée, elle est allée en arrière-boutique et elle nous a offert 3 drapeaux. Trop cool !! Quand elle a compris que le van tout coloré à l’extérieur était le nôtre, elle a ri car elle était sortie le prendre en photo quelques minutes plus tôt. Je leur ai raconté notre voyage, le but et l’idée de celui-ci et notre itinéraire complet (grâce à un texte que j’avais rédigé, traduit et sauvegardé sur mon téléphone). Finalement, nous y avons acheté quelques stickers en souvenirs et nous sommes repartis sur une bonne note de gaîté et avec nos drapeaux.

Plusieurs fois encore, nous avions vu des hectares de forêt carbonisée et c’était la seule note un peu triste de nos différents parcours.

Avant d’arriver dans l’Oregon nous avons du emprunter une assez longue déviation qui nous a rallongé d’une vingtaine de minutes. J’avais dans l’idée de photographier le panneau qui nous indiquerait notre changement d’État et je regardais sur mon téléphone le lieu le plus précis possible qui indiquait la frontière. Quand nous l’avons remarqué, j’ai demandé à Dylan de se stopper bien que le lieu n’était pas vraiment idéal mais j’ai quand même fait une photo.

Voilà, nous venions de franchir une étape. Notre troisième état américain (en comptant les portions du Nevada). Celui où nous passerons le plus de temps, deux semaines. Bizarrement, le temps n’était plus celui que nous avions eu en Californie, le ciel était beaucoup plus nuageux et voilé. La première grande ville qui se trouvait sur ma planification était Klamath Falls. Je pensais même que nous y passerions la nuit malgré qu’il n’y ait aucun spot indiqué sur l’appli Park For Night. Finalement, nous y avons juste lavé la voiture (qui était vraiment très très sale) et nous avons trouvé un centre de lavage, comme ceux que ne nous connaissions que dans les films (nous n’avons pas ça en France). Nous payons le forfait choisi avant à une hôtesse d’accueil et nous entrons dans une sorte de tunnel et c’est tout. Nous restons assis dans la voiture qui avance toute seule et en l’espace de 5 minutes nous repartons avec une voiture toute propre. C’était amusant. La ville de Klamatt Falls nous a semblé un peu étrange, du moins ses habitants. On ne sait pas vraiment pourquoi mais je pense qu'ici tout le monde ne prenait pas que du café ni de tabac. Mais des substances un peu plus louches.

Nous sommes ensuite allés dans un des rues paraissant la plus passante et nous sommes entrés dans un bar. C'était grand et il y avait une bonne douzaine de billards snooker. Nous avons commandés deux bières et nous les avons bu en regardant un jeu qui passait à la télé. C'était très amusant puisque j'arrivais à trouver des réponses alors que bien entendu, ce n'était pas en français. Le seul problème, il n'avait pas le WI-FI alors en partant de ce bar, nous sommes allés au McDonald le plus proche, nous nous sommes garés au plus près possible et nous sommes restés quelques temps sur le parking, juste le temps de faire quelques recherches et de profiter des réseaux sociaux, tout en voyant de plus en plus de SDF se regrouper avec des vieux caddies un peu autour de nous. N’ayant rien trouvé d’attrayant finalement à faire dans cette ville, nous avançons le programme. La prochaine étape était un point important puisqu’il s’agit de l’une des 7 merveilles de l’Oregon, Crater Lake. Nous reprenons donc la route pour nous en rapprocher au maximum, dans l’idée de visiter ce parc national dès le lendemain matin. Heureusement, il y a un spot où nous allons pouvoir dormir. Il était situé à 50 minutes et nous savions que nous arriverions tout juste avant la tombée de la nuit. En effet, le spot était sympa. Un très grand parking avec des toilettes (assez éloignées et comme celles des chantiers) mais en revanche avec un bel atout. Il y avait une sorte de chalet spécialement ici pour les touristes de passage. L’entrée était faire de grand rideau de plastique épais. A l’intérieur il y avait des grandes tables de bois et même un poêle à bois. Il y avait également des barbecues à l’extérieur. C'était impeccable pour passer notre soirée à lire ou sur nos téléphones, plutôt que dans le van. Il y avait une seule autre personne. Un homme d’une soixantaine d’années, en camping-car et qui jouait sur son ordinateur portable.

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Vendredi 1er septembre

Le temps est très couvert ce matin du 1er jour de septembre. Nous étions habitués au soleil jusque là. Nous n’étions pas très loin de l’entrée du Crater Lake National Park. Comme pour Yosemite, l’entrée était payante et nous nous sommes acquittés de 35 dollars pour pénétrer dans le parc national. Seul souci, depuis que nous étions partis du parking où nous avions dormi, nous grimpions toujours un peu plus en altitude et nous nous retrouvions de plus en plus entourés de nuages et de brouillard. Si bien qu’à notre arrivée sur les premiers points de vue du lac, nous étions obligés de rouler au pas tellement nous n’y voyions pas à quelques mètres devant nous.

Le lac est situé à 1883 mètres d’altitude et il est le plus profond lac des États-Unis avec 592 mètres de profondeur. Nous avons été obligé de nous stationner en espérant que ça allait se dégager mais ça été plus long que prévu alors nous sommes redescendus quelque peu pour aller voir une cascade et nous avons commencé à suivre la route qui contourne le lac mais à chacun des points de vues, c’était pareil. Un brouillard épouvantable. Alors nous prenions notre mal en patience et de temps en temps ça se dégageait légèrement et très rapidement et puis la brume reprenait le dessus. Nous avons quand même pu voir quelques parties intéressantes. Je prévoyais à la base de faire le tour complet mais une des routes était barrée à la circulation. Nous avons donc fait le chemin inverse et contourné juste une partie du lac avant de sortir du parc National. J’avoue que j’étais déçu.

Ce lac aux eaux extrêmement limpides et d’un bleu profond ne nous aura pas offert le spectacle tant attendu. Les aléas de la météo. Une fois que nous étions descendus beaucoup plus bas en plaine, le ciel était de nouveau dégagé et un peu plus ensoleillé. Heureusement car ce n’était pas le seul endroit que j’avais planifié en visite ce jour-là. Désormais nous roulions vers Fort Rock. Changement de décor radical puisque nous serons plutôt dans un désert qu’en montagne. Il nous fallait compter environ 1h50 pour nous y rendre. La route s’est faite tranquillement et puis nous avons aperçu ce qui pouvait être Fort Rock au loin. En effet, c’était bien ça. Une formation rocheuse un peu au milieu de nulle part.

Pour la petite histoire, Fort Rock est un cône de tuf volcanique, de forme circulaire avec un diamètre de 1630 mètres. Nous sommes restés 1h30 sur le site pour prendre des photos et profiter du paysage puis nous avons repris la route en direction de notre prochaine destination, la ville de Bend qui se trouvait à 1h15 de là où nous étions. Nous avions prévu d’y trouver de quoi faire une lessive, une laverie automatique, comme celle que l’on peut voir dans les films et où les gens attendent pendant que les machines tournent. Après quoi, nous sommes passés par Bend mais l’heure étant déjà quelque peu avancée nous avons poursuivi plus loin jusqu’au lieu trouvé sur l’appli pour passer notre prochaine nuit. La lessive attendra demain.

Notre nouveau spot nocturne était un grand parking. Il y avait pas mal de véhicules, notamment des poids lourds et des personnes qui par conséquent venaient ici pour passer la nuit. C’était plutôt calme et sympathique et les sanitaires étaient top. Lavabo avec eau chaude en plus, c’était pratique pour une toilette improvisée en guise de douche.

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Samedi 2 septembre

Après une balade autour du parking qui longeait un canyon, nous avons assisté à du saut à l’élastique depuis un pont condamné. Une chose que je ne ferais jamais (sauf contre une bonne somme d’argent peut-être).

Puis nous sommes retournés à Bend. La première chose que nous avions prévue pour cette journée était donc d’aller faire une lessive. J’avais trouvé plusieurs laveries et j’en ai pris une au hasard, en fonction surtout de la distance. Nous avons un peu galéré au début pour trouver comment cela fonctionnait mais le responsable nous a aidés (merci le traducteur sur le téléphone). L’avantage c’est que nous avions la Wi-Fi et ça aide pour trouver le temps un peu moins long. D’autant que j’avais appris que je pouvais télécharger l’appli Netflix et que je pouvais télécharger des films et des séries pour les regarder plus tard sans connexion. Et à chaque passage où nous avions le WI-FI, je téléchargeais de nouveaux épisodes.

Ma lampe frontale, que j'utilisais chaque soir avait rendue l'âme à son tour. Nous avons vu un Walmart sur la route et il paraissait évident que je pourrais en trouver une à l'intérieur. Nous avons fait quelques courses et ne trouvant pas de lampe, j'ai demandé à un vendeur. Il m'a alors conduit dans le fond d'une allée. Il y avait des lampes frontales mais sous clés, derrière des portes vitrées. Alors que quelques instants plus tôt, nous étions passés dans un rayon dans lequel ils vendaient des accessoires pour armes et même des bombes lacrymogène, des lampes se trouvaient dans une vitrine fermée. C'était un comble n'est-ce pas ? Il a ensuite fait appel à une autre personne qui avait une clé pour ouvrir ces vitrines. Alors bon, je suis reparti avec ma lampe sans poser de questions.

Après avoir flâné un peu dans le secteur et après avoir déjeuné, vu qu’il n’était pas encore trop tard, j’avais prévu que nous allions voir plusieurs cascades à 25 minutes environ de la ville. Les cascades Tumallo falls. Quand nous y sommes arrivés, il a fallu batailler pour trouver où nous garer. Il y avait un seul chemin qui menait au départ des randonnées et il était plein jusqu’au bout. Après un demi-tour à l’extrémité du chemin, nous avons finalement trouvé une place. Le temps était variable et pendant notre randonnée nous nous sommes pris quelques petites averses légères.

Let’s go notre prochaine étape, Smith Rock. Un lieu que j’avais hâte de découvrir après en avoir vu pas mal de photos durant les dernières années de préparation. C’était reparti pour une heure de route. Nous savions déjà que ça allait nous prendre du temps en incluant le trajet et celui sur place et qu’après ça, notre journée serait terminée. Quand nous y sommes arrivés, il était déjà un peu plus de 17h. Il nous restait moins de trois heures avant que la nuit soit tombée. Le site était majestueux et le paysage splendide. C’était vraiment très beau et j’aurais aimé passer plus de temps à randonner tout autour mais ce n’était pas possible. J’envisageais pourquoi pas de revenir le lendemain mais l’idée a été abandonnée.

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Petit côté histoire du lieu :

Le Parc d'État de Smith Rock (Smith Rock State Park) est un parc d'État situé dans une région semi-désertique du centre de l'Oregon, à proximité de la ville de Redmond, dans le comté de Deschutes, au nord-ouest des États-Unis. Le parc est situé dans une région montagneuse composée de falaises basaltiques appréciées pour l'escalade.

Le parc propose également de nombreux sentiers de randonnée. Il est traversé par la sinueuse Crooked River et offre des vues sur différents volcans de la chaîne des Cascades.

Les paysages sauvages de la région ont été utilisés comme décors de nombreux films américains.

Il comporte un monolithe aux parois verticales le Monkey Face, un des pics d'escalade rocheuse les plus difficiles du monde.

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Nous y sommes restés jusqu’au coucher du soleil et n’ayant pas trouvé où nous allions dormir, nous sommes retournés sur le même parking que la veille car nous ne serions pas loin de la route que nous prendrons le lendemain matin.

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Dimanche 3 septembre

Aujourd’hui, nous allons découvrir le site John Day Fossils. Plus particulièrement Painted Hills. Puis nous enchaînerons par Clarno et la petite ville semi-abandonnée Shaniko.

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Wikipédia :

Le monument national des sites fossilifères de John Day (en anglais, John Day Fossil Beds National Monument) est un site paléontologique situé dans l'Oregon, État du Nord-Ouest des États-Unis. Il est protégé au titre de monument national depuis 1974.

Le site est nommé d'après John Day, un trappeur membre de l'expédition Astor.

Couvrant 56 km², le John Day Fossil Beds National Monument se compose de trois unités largement séparées – Sheep Rock, Painted Hills et Clarno – dans le bassin de la rivière John Day dans le centre-est de l’Oregon.

Les Painted Hills sont des collines situées dans le Nord-Ouest des États-Unis, dans le comté de Wheeler, dans l'État de l'Oregon. Elles s'élèvent à 14 km au nord-ouest de Mitchell.

Ces collines forment l'une des trois unités de la John Day Fossil Beds National Monument. Elles s'étendent sur 12,67 km2 et sont répertoriées comme l'une des sept merveilles de l'Oregon. Elles tirent leur nom des couches colorées qui correspondent à diverses époques géologiques.

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Nous sommes d’abord arrivés dans la toute petite ville Mitchell. Dès lors que nous étions garés sur le parking, nous entendions de la musique et un duo de deux hommes âgés jouait et chantait à l’avant d’une petite boutique de souvenirs. Forcément, toujours dans l’espoir de me trouver un drapeau de l’Oregon, nous y sommes entrés (et par curiosité aussi) mais nous n’avons rien trouvé d’intéressant. Un peu plus loin, il y avait un petit café/restaurant. Nous y sommes allés et j’y ai pris un café (ici, il est servi directement de la cafetière) et j’ai demandé une pointe de lait qu’une serveuse m’a apporté dans un tout petit pichet de porcelaine. Dylan avait opté pour une bière. Nous étions en fin de matinée. La serveuse était d’origine asiatique et parlait parfaitement le français. Depuis l’avant-veille Dylan avait mal à une cheville sans savoir pourquoi et il boitait légèrement. Je conduisais le van et après avoir cherché sur MAPS l’itinéraire exact pour nous rendre à Painted Hills, nous sommes repartis. Nous étions dans une zone semi-désertique et vallonnée.

Après une demi-heure de route, nous sommes arrivés au premier spot de collines coloriées naturellement. La route n’était plus qu’un chemin pierreux et chaque véhicule dégageait pas mal de poussières. Nous nous sommes garés sur le premier parking sur lequel déjà pas mal de véhicules étaient stationnés puis nous sommes restés une demi-heure environ, le temps de faire bien sûr quelques photos et de contempler le lieu. Nous avons ensuite enchaîné sur plusieurs spots à suivre où nous devions prendre la voiture entre chaque. Une fois de plus, j'ai joué les bons samaritains. Il y avait beaucoup de monde ce jour-là à visiter les sites et une femme est tombée au sol. Elle était avec son mari qui l'a aidé à se relever et comme plusieurs personnes, je suis allé voir si elle allait bien. Ils ne voulaient pas d'aide mais elle avait une main égratignée et qui saignait. Quand nous sommes arrivés sur le parking, il s'avère qu'ils étaient stationnées à côté de nous. Je suis retourné les voir pour être certain qu'elle allait bien et je leur ai dit que j'avais une trousse de secours dans notre véhicule. Son mari lui a désinfecté les mains et lui a retiré les petites pierres qui s'étaient incrustés. Ils m'ont remercié pour l'aide que j'avais souhaité leur apporter. Une fois que nous avions fait le plus gros du site, nous sommes repartis à 1h40 de là, à Clarno. Je pensais voir le même type de décor mais il n’en était rien, là c’était de la roche formée depuis des siècles et dans lesquels des espèces fossilisées ont été trouvées.

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L'unité Clarno est située à 18 miles à l'ouest de la ville de Fossil, dans l'Oregon. Les palissades constituent le relief le plus important et sont des lahars volcaniques, ou coulées de boue, qui se sont formés il y a 54 à 40 millions d'années dans un environnement de forêt tropicale semi-tropicale luxuriante. De minuscules chevaux à quatre doigts, d'énormes brontothères ressemblant à des rhinocéros, des crocodiliens et des créodontes carnivores qui parcouraient autrefois les anciennes jungles se trouvent désormais dans les roches de l'unité de Clarno, ainsi qu'une gamme incroyablement diversifiée de vie végétale. Des feuilles, des fruits, des noix, des graines et du bois pétrifié provenant de 173 espèces d'arbres, de vignes, d'arbustes et d'autres plantes ont été trouvés ici jusqu'à présent.

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Nous sommes grimpés vers le sommet de l’une de ces roches dans lesquelles des formations naturellement creusées étaient assez impressionnantes.

Une fois notre petite balade terminée, nous reprenons la route. Ce jour là, j’ai pour une fois conduit la majorité des trajets de la journée. Notre prochaine destination nous réservait bien des surprises, Shaniko. Je savais que ce village était plus ou un moins un village abandonné mais sans certitude à 100 %. Nous ne savions alors pas vraiment sur quoi nous allions tomber. Nous n’étions qu’à 35 minutes pour y parvenir. Au loin, quand nous avons commencé à apercevoir la petite ville, nous avions de forts douteS sur son abandon. Je ne m’attendais pas de toute façon à trouver un village tel que Bodie, visité quelque temps plus tôt en Californie. Nous étions sur une longue ligne droite et nous croisions plusieurs véhicules. Déjà, le lieu n’était pas si sauvage ni désertique que ça. Puis nous sommes entré dans le village et déjà, entre quelques maisons habitées se trouvaient d’autres bâtiments et autres maisons qui ne l’étaient pas. La première face à laquelle nous sommes tombés était une petite église puis une vieille charrette au milieu d’un champ et mieux encore, des vieilles voitures en plein centre du village dans une sorte de champ également. Nous commencions déjà à nous enchanter de la suite et nous nous sommes garés. Finalement, nous avons fait découverte sur découverte et nous en avons pris plein les yeux. C’était super sympa. Une ambiance particulière, entre quelques maisons habitées, un saloon hôtel, et juste un ou deux commerces, le reste était figé dans le temps. Shaniko avait un musée et conservait aussi de très anciennes voitures, camions et vieux bâtiments tels qu’une banque bien d’époque du Far West par exemple qu’ils tentaient de préserver.

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Shaniko Wikipédia :

Shaniko est fondée en 1900 lors de l'arrivée du Columbia Southern Railroad. Elle est nommée en l'honneur d'August Scherneckau, appelé Shaniko par les Amérindiens, dont le ranch était une halte sur la route entre The Dalles et le centre de l'État.

Terminus de la ligne de chemin de fer, la localité est alors un important centre d'échange de la région, exportant notamment de laine. Shaniko devient une municipalité le 13 mars 1901. Après la fermeture du Columbia Southern Railroad en 1911, la ville est peu à peu désertée. Aujourd'hui en grande partie inhabitée, elle est considérée comme une « ville fantôme ».

De nombreux bâtiments du centre historique de Shaniko, datant des années 1900, sont inscrits au registre national des lieux historiques depuis 1982.

La ville ne comptait encore que 30 habitants seulement en 2020 (36 en 2010).

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Nous avons découvert un hangar qui stockait bon nombre de véhicules anciens protégés derrière des grilles en attendant une restauration probable. Puis un vieux véhicule de pompier, un chariot prison, etc. Ce fut une visite géniale et finalement relativement courte mais nous avons adoré.

Nous sommes partis de Shaniko vers 19h15 alors que déjà le soleil commençait sa descente. Nous ne savions pas encore exactement où nous passerions la prochaine nuit mais nous roulions à présent vers The Dalles. Le spectacle qui s'offrait à nous était superbe, un magnifique couché de soleil sur les plaines et les montagnes lointaines.

N’ayant absolument pas le moindre spot proposé par mon appli pour dormir légalement et gratuitement nous nous sommes repliés vers les campings. Il y en avait deux d’indiqués dans la petite ville de Maupin. Elle se situait sur notre trajet alors nous sommes allés y jeter un œil. La nuit tombait et ça devenait important de trouver. Nous nous sommes engagés dans une petite rue, nous sommes passés devant un premier camping puis nous avons filé un peu plus loin pour voir le second. Nous avons vite fait demi-tour en voyant juste un petit parking au bord de route et sans équipement et surtout avec très peu de place. Nous sommes retournés voir le premier et nous nous sommes garés sans comprendre le fonctionnement. Il n’y avait pas de barrière ou de portails. Les véhicules (comme souvent, des camping-cars ou autres très grandes caravanes mais aussi des vans ou de simples voitures étaient déjà garés un peu partout. C’était un peu particulier alors nous avons fait pareil nous nous sommes stationné sur un emplacement (enfin, tout était un peu emplacement). Nous avons un peu observé autour de nous. Personne ne faisait attention à notre présence. Il y avait des tentes également et des gens qui faisaient des barbecues et des feux de bois. Nous avons décidé de jouer la sécurité et d’aller demander à une dame comment ça se passait pour dormir ici. Elle n’a même pas su nous répondre et nous a envoyés vers un groupe de personnes qui paraissait faire la fête. J’ai reposé la question à un mec et c’était vraiment compliqué. Il m’a plus ou moins dit qu’il fallait qu’on aille dans le centre du village le lendemain pour payer. Enfin, je ne sais plus trop mais on va dire que c’était ça. Il y avait des sanitaires, pas de WI-FI et les douches n’étaient pas en service. Nous y avons passé la nuit et nous sommes partis sans régler le moindre dollar.

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Lundi 4 septembre

Aujourd’hui, nous allons nous situer dans le nord de l’Oregon, le long de la Columbia River Gorge. Il s’agit d’un canyon long de 130 kms et pouvant atteindre les 1200 mètres de profondeur. Il fait la frontière en les Etats de l’Oregon et celui de Washington. Nous allons le suivre qu’en partie bien sûr mais au départ de The Dalles et jusqu’à Portland. Durant ce trajet (pénible finalement car il y avait énormément de circulation et de bouchons) nous allons pouvoir aller admirer quelques cascades dont la plus connue : Multnomah Falls. Il y a la Hightway 84 (autoroute) que nous allons suivre une bonne partie jusqu’à pouvoir se retrouver sur la Historic Columbia river Highway (la route 30). Elle sera plus agréable mais bien que le temps ne nous offrait pas un soleil radieux mais des averses, les touristes étaient largement au rendez-vous et il était très compliqué de trouver des places de stationnement à chaque cascade où nous nous arrêtions. Puis nous avons continué sur cette même route pour finalement arriver à la Vista House. Un très beau point de vue très connu de l’Oregon (j'avais plusieurs photos prises de cet endroit parmi mes fonds d’écran spécial Oregon).

Après ces petits coins de nature, nous sommes allés faire un ensemble de magasins à Troutdale et nous y avons également mangé. Nous avons ainsi profité au maximum de tous les WI-FI que nous trouvions.

La prochaine étape était Portland.

Depuis le début, j’attendais énormément de cette très grande ville. Je m’étais imaginé beaucoup de choses la concernant surtout d’après tout ce que j’avais pu lire à son sujet. Du coup, nous avions hâte de la visiter. J’avais envisagé que nous pourrions y passer deux jours et demi environ pour en profiter au maximum. ÉNORME DÉCEPTION.

A tel point que ce sera le seul mauvais souvenir réel sur nos deux semaines passées dans l’Oregon. Nous nous sommes trouvés dès le début dans un flot énorme de circulation. Les voies étaient très nombreuses, à plusieurs étages, et les ponts se croisaient. C’était très compliqué de s’y retrouver. Nous avions (Dylan en a pensé comme moi) trouvé ça laid et pas accueillant. Et ce qui nous a le plus choqués, ce sont les SDF par centaines. On en voyait absolument partout partout partout. Jusque sur le bord des autoroutes. Parfois, les toiles de tente se comptaient par dizaines. Beaucoup paraissaient totalement sous l’emprise de drogue. Nous avons malgré tout pensé que c’était un coup de malchance et que nous avions du arriver par un mauvais coté de Portland. Mais nous nous sommes rendu compte que c’était un peu partout pareil. Nous avons malgré tout tenté de nous rendre dans des endroits indiqués comme intéressants à visiter et, là aussi nous avons vite déchanté.

En gros, rien n’allait. Nous avons fait plusieurs boutiques de souvenirs (toujours dans l’espoir de trouver des drapeaux de l’Oregon mais sans résultat). Tout le reste de la journée, nous avons circulé dans la ville, marché un peu également mais décidément, rien n’attirait joyeusement notre attention. Sur mon application, il y avait un seul et unique spot proposé pour dormir la nuit avec le van. Légèrement à l’écart de la ville, en bordure de forêt. Il s’avère qu’une maison abandonnée dans cette forêt faisait partie de mes visites. Alors nous y sommes allés. Un peu en contrebas d’une route, un assez grand parking de faluns faisait office de lieu de parking pour les départs de randonnées. Nous avons garé le van au plus loin possible. Il y avait (comme souvent d’ailleurs mais je ne l’ai jamais précisé) en guise de toilettes, une cabine de toilette mobile. Des coureurs et des randonneurs passaient de temps en temps sur le chemin qui descendait vers le fond du petit canyon que le parking longeait. Il y avait un autre van mais largement plus sympa que le nôtre (désolé Pénélope). C’était un vrai combi mais avec une particularité que jamais nous ne reverrons ailleurs. Sur le toit, il avait été ajouté une partie de voiture Coccinelle. Exceptionnel. Alors que c’était assez calme, une voiture ainsi qu’un pick-up assez gros sont venus s’installer sur le parking. Les jeunes qui en sont sortis étaient ensemble et légèrement dérangeants. Alcoolisés pour certains, très bruyants et sans gêne. On s’est alors dit, pourvu qu’ils ne comptent pas passer la nuit ici. Il était 19 heures et le temps nuageux ne faisait qu’accentuer la sensation qu’il allait faire nuit très rapidement. Nous sommes alors descendus dans la forêt pour aller voir la fameuse maison (réputée hantée). Elle s’appelle la Witch’s Castle (mais elle porte plusieurs noms) et elle est un site historique. Littéralement, son surnom est le château aux sorcières et elle a été de nombreuses fois le lieu de rassemblements de jeunes pour fêter le dernier jour de l’école sous fond d’alcool et de drogues. La réalité est tout autre. En fait, cette ruine n’était rien d’autre que des toilettes publiques avec un local de rangement construit dans les années 1930. Mais une ruine ne fait-elle pas toujours un peu peur parfois ? Bref, nous nous dirigeons dans sa direction et pas de bol, le groupe de perturbateurs avait décidé de faire la même chose et ils étaient donc à une cinquantaine de mètres derrière nous. On n’entendait qu’eux. Il nous a fallu environ 20 minutes de marches pour parvenir à la maison et nous avons vite été rejoint pas le groupe qui a rapidement investi les lieux. Nous avons quand même réussi à faire des photos comme nous le voulions mais assez rapidement. Quand les « guignols » repartirent vers le parking, nous y sommes restés quelques minutes de plus. Seul un autre gars solitaire traînait dans le coin. Nous sommes remontés jusqu’au van pour cuisiner et après avoir mangé nous nous sommes couchés, assez tôt à notre habitude mais pour lire et regarder des séries ou des films sur nos portables. Les jeunes fêtards étaient partis à pied et ils ne sont revenus que presque deux heures plus tard, après quoi ils ont quitté les lieux.

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Mardi 5 septembre

Nous avons continué à nous promener dans Portland mais sans jamais ressentir le frisson attendu, celui de découvrir des endroits magiques et magnifiques. Nous avons visité (sauf l’intérieur des bâtiments) l’université de Portland. Ces universités américaines et ces campus sont toujours impressionnants si on devait les comparer avec ceux de France.

Étant donné que nous étions fort déçus par cette très grande ville, nous avons préféré écourter le séjour et nous diriger vers notre prochaine destination : Astoria. Là encore, nous avons d’abord dû faire face à des embouteillages, le temps de quitter Portland et ses environs et alors que je pensais continuer à longer les gorges de la Columbia, le GPS nous a fait suivre un tout autre itinéraire et nous nous sommes alors retrouvés dans l’état de Washington. Ce n’était absolument pas prévu au programme mais bon, il nous a quand même ramené à destination puisque nous avons quelque temps plus tard refranchi le fleuve qui nous séparait de l’Oregon pour nous retrouver à Astoria.

Vu que le principal endroit que nous avions prévu de visiter était fermé, nous avons commencé à nous promener dans la ville pour la découvrir. C’était petit, joli et on s’y sentait bien. Il y avait plusieurs musées, des beaux édifices et nous avons bien sûr fait quelques boutiques à la recherche du Graal, le drapeau de l’Oregon. Encore une fois, nous n’en avons pas trouvé. Nous cherchions également où manger alors nous sommes allés chez un Domino’s Pizza (mais ce n’était qu’à emporter). Après quoi, nous avons décidé d’aller chercher un lieu pour la nuit. Il n’y avait toujours pas de spots gratuits en vue sur l’appli alors nous nous sommes un peu éloignés pour nous diriger vers un Walmart (grand centre commercial que l’on retrouve souvent aux États-Unis et qui acceptent (souvent mais pas tout le temps) que l’on passe la nuit sur leur parking sous condition bien entendu de ne pas cuisiner ni sortir quoique ce soit du véhicule. En nous y rendant, nous avons vu des pancartes indiquant qu’il y avait des campings alors nous avons plutôt choisi cette direction. Quand nous avons trouvé le camping, nous sommes allés voir à l’accueil (pour une fois, il y en avait un) et la réceptionniste était très aimable. Nous avons demandé les tarifs et quand elle nous à répondu 81 dollars nous avons rapidement déchanté. Après c’était un camping avec boutiques, épicerie, piscine, animation… un vrai camping 5 étoiles. Mais voyant notre réticence, elle nous a indiqué qu’à seulement quelques miles il y avait un autre camping beaucoup moins cher, tenu par les rangers. Fort Steven State Park campground. Au milieu de la forêt, il y avait un parking et une maison qui faisait office d’entrée du camp. Nous y sommes allés et le rangers qui nous à reçus nous a ensuite indiqué l’emplacement que nous aurons sur un plan et un papier à accrocher au rétroviseur intérieur. L’endroit était sympa. En pleine forêt et avec des sanitaires et des douches. C’était juste ce qu’il nous fallait et honnêtement, on s’y sentait nettement mieux qu’à Portland.

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Mercredi 6 septembre

J’ai beaucoup aimé cette charmante ville, au bord de l’océan Pacifique.

Nous y avons pas mal flâné et bien entendu, nous sommes allés dans des coins particuliers de la ville. Plusieurs films y ont été tournés parmi lesquels «Les Goonies », « Un flic à la maternelle » et bien d’autres. Quand j’avais préparé ce voyage, j’avais bien sûr prévu d’aller visiter le musée : Oregon Film Muséum. Certes un tout petit musée mais pas des moindres. Il est installé dans l’ancienne petite prison de la ville, la même ayant servi de décor dans le film Les Goonies et dans laquelle plusieurs scènes ont été tournées. A l’intérieur, nous découvrions les cellules et beaucoup d’objets ayant servi dans le film ainsi que des affiches et autres… Il y avait aussi une pièce pour des mises en scène vidéos dans lesquelles nous pouvions être filmés à jouer nous-même le rôle d’acteurs devant un fond vert et parfois des accessoires (comme l’avant d’une voiture par exemple). Nous avions 5 possibilités incluses dans un badge fourni à l’entrée lors du paiement. Ce fut un fiasco. Et les enregistrements ne valent absolument pas le coup d’être revisionnés. Juste pour information, j’avais joué le rôle de Jack Nicholson dans Shining, la scène où il passe la tête par un trou dans une porte qu’il a fracturé à la hache. (L’hôtel est situé près du Mont Hood, non loin de Portland). Nous avons tourné plusieurs scènes au volant de la voiture avec en fond, une voiture de police qui nous pourchassait mais vu que nous n’étions que tous les deux, l’un de nous devait lancer l’enregistrement avant de venir s’installer au volant et donc ça ne collait pas du tout, d’autant que Dylan ne comprenait pas qu’il fallait vraiment jouer le jeu et faire sortir un talent d’acteur. C’était plutôt amusant malgré tout.

Nous sommes également allés sur d’autres lieux où le film avait été tourné, notamment la maison d’un des acteurs principaux. Par la même occasion, nous sommes passés devant l’école maternelle dans laquelle Arnold Schwarzenegger jouait le rôle d’un policier.

Le temps se gâtait un peu mais j’avais malgré tout envie de faire une petite balade sur l’ancienne voie ferrée désaffectée qui longeait l’océan. Au bout d’un peu plus d’un mile (1,6 km) nous avons fait demi-tour car nous prenions un peu trop d’averses sur la tête.

Nous avons quand même passé la journée entière sur Astoria puis nous sommes allés en fin d’après-midi voir une épave de bateau qui se trouvait non loin du camping dans lequel nous avions dormi.

Notre périple le long de la cote du Pacifique allait maintenant prendre plusieurs jours (avec chaque étapes). Nous reprendrons la route dans les terres quand nous serons à Florence, à environ 295 kms de là où nous étions.

Il y avait un autre endroit que je savais magnifique. J’avais vu beaucoup de photos sur ce lieu sur internet. Une plage, des rochers énormes. Un endroit ayant également servi de décor dans plusieurs films (Pointbreak par exemple avec Keanu Reeves et Patrick Swayze) mais aussi et encore, dans les Goonies. Il y avait d’abord un point de vue un peu isolé en haut de falaises abruptes (la vue que nous pouvons notamment voir dans le film). C’était des petites rues et nous étions un peu comme dans un quartier ou les maisons se ressemblent. A une intersection, nous hésitions à prendre à droite en s’enfonçant à travers bois ou à filer tout droit pour entrer davantage dans ce quartier en pensant arriver face à la mer. Nous avons filé mais nous nous sommes arrêtés en apercevant une biche sur le bord de la route qui ne s’occupait absolument pas de nous et qui mangeait ce qu’elle trouvait dans un arbre devant une maison. Nous sommes passés tranquillement à coté et là, surprise. Il y avait plein de biches et de cerfs qui étaient tranquillement posés sur une pelouse d’un parc en plein milieu du lotissement. On peut dire que là bas ils ne sont pas très sauvages et qu’ils se moquent des voitures et des présences humaines. C’est merveilleux de pouvoir ainsi les voir en totale confiance et liberté. Nous nous sommes garés à proximité puis nous nous sommes rapprochés. Beaucoup de personnes faisaient la même chose, sans doute aussi surprises que nous. Après quoi, nous sommes repartis vers le point de vue où nous nous sommes posés une petite demi-heure.

Quand nous sommes arrivés à Canon Beach, la nuit commençait déjà à tomber. J’avais repéré un parking RV (normalement réservé pour les camping-cars) et l'on en voyait très régulièrement, mais ils étaient normalement interdits aux vans. Là j’étais chaud pour tenter mais finalement, après avoir traduit les panneaux, il était interdit et c’était filmé. Il nous restait peu de chance pour trouver où passer la nuit et le seul et unique spot indiqué sur mon appli était à plusieurs miles d’ici. N’ayant pas trouvé d’autres solutions (le van était trop voyant pour nous garer sur un quelconque parking pour y dormir) nous sommes restés stationnés ici le temps d’aller voir la plage et le coucher de soleil. C’était bien entendu très joli.

Quand la nuit fut tombée, nous sommes allés voir ce qu’était ce seul spot. Eh bien… Comment dire. Juste un petit bout de terrain le long de la route et juste à la sortie d’un tunnel. Pas terrible du tout. Mais nous nous sommes quand même posés là pour la nuit. D’ailleurs, une voiture nous y a rejoints pour faire pareil. Un jeune couple qui comme nous avait utilisé l’application sur téléphone. Pas certain que nous aurions pu tenir à 4 véhicules, surtout si c’était des longs comme le notre.

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Jeudi 7 septembre

Ce matin, nous sommes retournés à Canon Beach et j’ai pris des petites routes un peu au hasard en essayant de nous rapprocher au maximum de la plage et des fameux rochers que les gens prenaient en général en photo plus que tout le reste. Nous avons passé pas mal de temps sur cette plage et le soleil était au rendez-vous.

Puis nous avons fait le tour des petites boutiques et autres magasins de souvenirs. Pas de drapeaux de l’Oregon. Nous sommes ensuite passés assez rapidement par Lincoln City une première fois où nous ne nous sommes pas attardés car là non plus il n'y avait rien de spécial à faire ni même de choses intéressantes dans les petits magasins. La seule chose que l'on aurait voulu acheter se trouvait à l(intérieur d'une boutique, fermée le jeudi. Pas de chance. Il s'agissait de mini plaques d'immatriculation et derrière la vitrine, nous en avions justement vu une avec chacun notre prénom dessus). Nous sommes alors passés dans un bar allemand pour boire un verre. Dylan s'est commandé une bière et moi j'ai pris du cidre.

Aujourd’hui, juste pour le fun j’avais prévu que nous fassions un tour en train. J’espérais que ce soit en train à vapeur car ce fut le cas il fut un certain temps. Entre la petite ville de Garibaldi et celle de Rockaway Beach, il y avait une demi-heure de train. Le but étant de faire un aller-retour. Bon, le train n’était pas à vapeur mais c’était quand même un vieux train à la locomotive diesel. Et j’adore quand il klaxonne. Il y avait un guichet à Rockaway et je pensais que logiquement nous pouvions y acheter nos billets. Eh bien non, il fallait réserver sur internet. Ce fut plus laborieux que je le pensais car ça ne fonctionnait pas correctement et je m’énervais un peu sur mon portable. Finalement quand j’y suis parvenu j’ai acheté deux billets aller-retour. Mais… au départ de Garibaldi et seulement 3 heures plus tard. Alors nous sommes allés en voiture à la prochaine ville en attendant le départ. Entre temps nous avons fait quelques courses et nous sommes allé manger un Fish and chips. Ça nous changeait un peu de ce que l’on mangeait très souvent, les sandwichs au pain de mie ou les burger/frites.

La place de la petite station s’est vite remplie alors comme tout le monde nous avons patienté. Puis une fois dans ce train, nous nous sommes mis en cabine ouverte et c’était parti. Une demi-heure de train à la vitesse lente en suivant le Pacifique. Nous n’avions qu’une demi-heure avant le départ du train pour le retour vu que c’était son dernier trajet de la journée. Juste le temps de passer devant une petite caserne de pompiers et d’y prendre quelques photos puis quelques minutes plus tard nous faisions le chemin inverse.

De retour à Garibaldi nous sommes partis jusqu’à Lincoln City où nous avons fait une halte pendant une heure à peine. J’avais prévu une petite randonnée dans le secteur (à 37 minutes) mais il était trop tard pour s’y rendre. Nous allions devoir chercher un nouveau spot pour la nuit et aller faire la rando le lendemain matin.

Je regardais de temps en temps dans l’application Couchsurfing si j’avais reçu des réponses favorables aux demandes d’hébergement sur New-York. Mais n’ayant que des retours négatifs et les jours passants, il nous fallait trouver une solution de repli. Dylan m’a proposé de faire de la recherche d’Air Bn’B. Je l’ai laissé gérer ces recherches. Nous avons regardé plusieurs appartements proposés. Les prix à la nuit et la distance par rapport à Manhattan étaient le point principal à vérifier mais il était compliqué de trouver quelque chose de pas cher situé dans un lieu idéal. Il y avait deux logements que nous avions alors retenus. L’un se situait dans le Queen. Dylan avait aussi eu l’idée de mettre les bagages dans des endroits de stockage payants. Ça pouvait être un bar, un resto ou n’importe quel commerce. Une sorte de garderie pour bagages et ça nous éviterait de devoir nous trimballer les valises le temps d’avoir l’appartement. Il y en avait notamment un qui se situait également dans le Queen, à seulement 12 minutes de l’aéroport. C’était chez un coiffeur-barbier. Nous nous sommes laissé le temps de réflexion et nous avons continué notre journée.

Ce fut assez compliqué de trouver là où dormir malgré le nombre important de lieux qui nous paraissaient intéressants. A chaque fois, les pancartes qui spécifiaient qu’ils étaient interdit de dormir sur place nous faisaient poursuivre notre chemin mais à un moment donné, un assez vaste terrain très chaotique sur lequel pas mal de vans, camping-cars ou autre combi étaient stationnés, nous avons décidé de tenter notre chance. Il donnait face à la mer et malgré les pancartes indiquant l’interdiction de rester ici la nuit, il s’avérait que tout le monde envisageait le contraire. Nous sommes allés demander à un groupe de surfeurs un peu baba cool et ils nous ont dit qu’on pouvait rester sans crainte. Alors on a fait comme tout le monde et nous sommes restés sur place pour la nuit.

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Vendredi 8 septembre

Nous nous étions assez éloignés de Lincoln City pour trouver où dormir et du coup, le lieu de départ de la randonnée était à 50 minutes de route. Nous avions le temps de toute façon et nous étions même en avance sur le programme puisque nous avions passé beaucoup moins de temps que prévu à Portland. Dylan conduisait. La route était sinueuse et ne faisait que grimper tout le temps. A notre arrivée, nous étions déjà presque en fin de matinée et le parking recevait déjà un bon nombre de véhicules. Comme souvent, nous avons mis beaucoup moins de temps à la faire que ce qui était indiqué et elle n’était pas si terrible que ça. Mais pas grave. Une bonne marche et un bon bol d’air en forêt le matin ça fait du bien.

Nous sommes repartis vers la côte qu’il était prévu que nous suivions jusqu’à la ville de Florence. Entre temps, Dylan avait proposé que l’on aille visiter l’Aquarium ( Oregon Coast Aquarium) se trouvant à Newport, à 1h de trajet. Grosse déception. Le prix d’entrée était assez élevé et l’aquarium était…NUL (pour dire les choses telles que je le pense). C’était petit, vide et ça manquait vraiment de magie.

Nous reparlions de temps de New York et de ce que l’on allait y faire et du coup nous avons pris la décision de ne plus trop attendre et de procéder aux réservations. Nous avons donc choisi l’appartement situé dans le Queen ainsi que le dépôt-bagage chez le barbier. Celui-ci se trouvait dans le Queen également mais dans le quartier Jamaïca. Tant pis pour les trajets que nous aurons à parcourir en transport en commun, au moins nous aurons déjà un toit pour dormir.

Il y avait sur notre trajet nous menant vers Florence, une attraction naturelle appelée Thor’s Well. Le trou du diable. Une formation étonnante. Un trou dans la mer dans lequel l’eau s’engouffrait puis remontait comme une sorte de siphon faisant des va et vient. Je pensais qu’on ne pouvait pas forcément y accéder mais vu les personnes qui s’y trouvaient, il y avait bien un accès. Nous sommes descendus par un chemin puis il fallait marcher dans les rochers pour y parvenir. J’y ai surtout fait de la vidéo (que je ne peux pas mettre ici) mais voici quand même deux photos.

A Florence, j’avais un spot indiqué sur mon appli. Le grand parking du casino. Nous avons cherché pour voir si l'on ne pouvait pas trouver mieux mais nous l’avons finalement choisi. On peut dormir partout avec un van (quand c’est autorisé, c’est mieux) forêt, champ, plage, parking… donc peu importe, ça l’a fait (et nous ne sommes pas allés jouer au casino).

Quelques photos sur le trajet :

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Samedi 9 septembre

Ne sachant pas vraiment ce qu’il peut y avoir à faire ou à visiter, je regarde sur maps avant de partir du casino s’il y a des rues un peu plus commerçantes que d’autres et s’il s’y trouve des magasins de souvenirs (comme pour chaque ville). Je suis toujours déterminé à trouver ce foutu petit drapeau.

Je vois que dans une rue de Florence se trouvent plusieurs magasins. C’est même dans cette rue qu’il y en a le plus. (sans doute parce qu’elle est située en bord de mer). Nous décidons d’y aller. Nous trouvons une place pour nous garer car un peu plus loin, la rue est barrée et visiblement, sur une place il y a une sorte de marché. Dylan aperçoit une belle voiture ancienne qu’il veut absolument aller photographier (il est grand fan de voitures, surtout les Américaines). Puis il en voit une seconde et même une troisième. Il est en extase mais pas au bout des surprises puisque finalement, nous sommes tombés sur un rassemblement d’anciennes voitures. Il y en a au moins 70 à 80. Alors ce furent plusieurs heures que nous avons passé à en faire le tour. L’ambiance était là. Un beau soleil, une ville américaine, de la bonne musique dans les enceintes mettant bien l’esprit dans les années 60-70 et des beaux véhicules d’époque magnifiquement restaurés. De mémoire, Dylan a pris environ 350 photos rien qu’avec toute la collection présente. Alors que nous nous étions séparés pour chacun prendre le temps de son côté, j’ai vu les gens s’arrêter après qu’un message ai été transmis dans les haut-parleurs. Puis certains ont retiré leur casquette ou leur chapeau en mettant une main au niveau de la poitrine. L’hymne américain s’est alors fait entendre. C’était insensé. Je regardais tout autour de moi, personne ne bougeait ni ne parlait. Nous n’étions pas un jour précis du calendrier mais juste, quelques hommes anciens vêtus d’uniformes (des vétérans) ont marchés quelques pas à travers la manifestation. Ça n’aura pas duré très longtemps mais c’était tout de même surprenant et totalement inattendu. J’ai pu filmer ce moment durant une quarantaine de secondes.

Une fois que nous avions fait le tour (plusieurs fois) du rassemblement et des magasins, nous avons quitté la côte pacifique pour nous diriger de nouveau à travers des paysages différents et moins plats.

Nous avions 1h15 de trajet à parcourir entre Florence et Eugène. Mais juste avant cette dernière, je comptais passer par Veneta (c’était quasiment sur notre route) pour nous arrêter devant une casse auto. C’était reparti, nous allions continuer notre tournée des lieux de tournage de Stand By Me. Génial ! Arrivés devant la casse qui se trouvait dans une voie sans issue, j’ai juste photographié le portail d’entrée (des grilles) car je ne pouvais rien faire d’autre mais je savais que c’était dans cette casse qu’avait eu lieu certaines scènes du film. C’était le plus important.

Ensuite, nous sommes rentrés dans la grande ville Eugène (prononcé bien entendu : Youdjine en anglais). Nous avons commencé à visiter, à y manger un sandwich en se posant dans un parc. (j'avais une envie pressante de trouver des toilettes et l'on s’était dit qu’il y en aurait peut être dans les parcs. Alors qu’il y avait beaucoup de monde de sortie ce jour là à profiter du magnifique temps ensoleillé et très chaud, j’ai constaté qu’il y avait bien des sanitaires au milieu de ce parc. Mais là, incroyable, l’endroit où se situait la seule cuvette de toilette était sans porte. Non, tu pouvais faire tes besoins devant tout le monde quoi. Du moins, tous ceux qui venaient pour faire la même chose pouvaient tomber sur toi en train de les devancer. Non, ce n’était pas possible. D’autant qu’il y avait beaucoup de familles dans le parc. Alors je n’avais pas d’autres choix que de patienter encore quelque temps pour trouver des toilettes. Nous avons cherché un autre parc et celui-ci indiquait avoir des toilettes mobiles (sur maps). Quand nous y sommes arrivés, il y avait une fête ou une grande manifestation et beaucoup de monde. Les champs servant de parking étaient remplis. Nous nous sommes dit qu’avec notre chance, nous étions arrivés à une fête sans faire exprès et c’était plutôt cool. J’ai trouvé les toilettes. Après quoi, nous avons marché à travers les différents stands qui vendaient des babioles. Pendant notre road trip, on s’était dit avec Dylan (pas trop sérieusement au début) que nous pourrions nous faire un tatouage commun durant notre voyage aux États-Unis, ça nous était resté en tête et j’ai regardé sur maps, un salon de tatouage se trouvait à seulement 1,2 mile. Soyons fous. Nous y sommes allés. Une fois que nous l’avions trouvé (c’était dans une belle maison) nous avons expliqué grâce au traducteur, que nous voulions marquer le coup et faire un tatouage identique. J’avais déjà opté pour l’idée de la carte de l’Oregon mais remplie ensuite par le drapeau américain ou autre chose. La jeune femme qui nous a reçus a dit que c’était OK et elle nous a demandé de lui laisser le temps de faire un croquis. Une demi-heure plus tard, elle nous présentait son idée et nous avons validé. Nous pouvions donc le faire aussitôt. J’ai laissé l’honneur à Dylan de passer le premier. (j’avais déjà 4 tatouages alors que lui, on ne compte plus).

Nous avons choisi le mollet gauche. Pour le paiement, ne prenant que l’espèce c’est pratique. Aux States, tu trouves des distributeurs d’argent (ATM) partout. Vraiment partout puisqu’il y en avait un directement dans la maison. Puis ce fut mon tour. Ce fut un petit peu plus douloureux que je l’aurais pensé sur le mollet mais ça l’a fait quand même. La responsable du salon (elles n’étaient que des femmes) était très sympa et nous avons pu discuter de choses intéressantes avec elle. Dylan de musique et moi de Stand By Me et de notre itinéraire de voyage.

Nous sommes partis de Eugène en prévoyant d’y revenir le lendemain. Maintenant, nous prenions le direction de Cottage Groove, situé à 25 minutes de trajet mais je ne voulais pas que nous allions directement aux endroits que j’avais pourtant hâte de découvrir et nous sommes allés vers un camping situé un peu plus loin, près d’un lac. Le Pine Weadows Campground. Comme chaque fois, nous n’avions absolument aucune réservation et quand nous sommes arrivés à l’entrée, il n’y avait personne dans la petite guérite. Mais par chance, juste trois minutes plus tard, une voiture de rangers s’est garée près de nous et la femme qui en sortait nous demanda ce que l’on cherchait et si nous avions réservé. Elle était très gentille et plutôt une très belle jeune femme, il faut l’avouer. On a même ri avec elle alors qu’on peinait un peu à se faire comprendre et nous avons donc pris un emplacement pour la nuit, juste près du lac et pas loin des douches. Impeccable, c’était un bel endroit.