Le week-end est fini et je retourne au New College Group ce matin en longeant la mer sous un soleil frais mais agréable.
Pour commencer Gabriella me confie la préparation des pochettes de bienvenue. Il s’agit de pochettes plastiques contenant un plan et d’autres informations pratiques. Je m’aperçois alors combien il est difficile pour nous Français de trouver les mots appropriés dans une conversation. En effet la langue de Molière toute en nuance et subtilité se traduit mal en anglais, qui est une langue plus pragmatique et plus nette. Ainsi en constatant qu’une des pochettes est fendue la rendant inutilisable, je lui dis :
- It’s cutted (c’est coupé).
Et elle me répond :
- Oh yes it’s broken (Oh oui c’est cassé).
En France nous aurions pu dire : c’est entaillé, c’est fendu, c’est déchiré. En anglais un seul mot. Et c’est bien là le problème. Notre cerveau français a bien du mal à s’exprimer si simplement. Si on le faisait nous aurions l’impression de parler de manière imprécise. En fin de compte ce n’est pas l’anglais qui est compliqué, c’est le français !
Je change rapidement de tache à la demande d’Enda le Principal qui me confie la vérification des recettes et des dépenses courantes. Chaque jour le collège achète en numéraire de la petite fourniture (papeterie, pochettes plastiques pour les kits d’accueil, tasses cartons pour l’espace détente) ou propose des services pour les étudiants (cartes de transport, taxi). Chaque jour des étudiants payent ces prestations en espèces. L’ensemble de ces opérations comptables est retracé sur un document papier (cash reconciliation sheet) puis sur un tableur Excel. Or le suivi n’observe aucune rigueur comptable. Tout le monde achète les produits, rapportant des reçus divers et variés sur lesquels figurent parfois des courses personnelles à la ligne raturée. Chacun complète tantôt le document papier tantôt le tableur qui ne comporte aucune indication de fournisseur ni ne respecte aucune logique chronologique. Et à mon grand étonnement le comptable général situé à Manchester ne réclame aucun document. C’est pour le moins surprenant et si loin de notre rigueur française, mais ça marche et personne ne trouve rien à redire.
Après ma journée de travail je décide de visiter la Prison de Kilmainham où ont été emprisonnés et exécutés les opposants politiques irlandais, notamment lors de l’insurrection de 1916. Une visite aussi intéressante que prenante. Après quoi je retourne à Dalkey pour la nuit.
Kilmainham GaolLes geôles