Par Raph01
Bénéficiaire d'une bourse de mobilité Erasmus +, je pars à la découverte de la vie en entreprise et des habitants de la côte ouest de l'Irlande...
Du 5 au 16 avril 2018
12 jours
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Préparatifs

Dans une semaine je serai prêt à m'envoler pour l'Irlande. Une opportunité exceptionnelle qui m'est offerte de bénéficier d'une bourse de mobilité Erasmus+, et de découvrir non seulement l'activité d'un établissement qui accueille de nombreux étudiants étrangers mais également le quotidien des Irlandais.

Le New College Group (NCG) où je vais faire mon stage est un collège spécialisé situé à Dun Laoghaire dans le Comté de Dublin, à 15 km en voiture de la capitale. Le Comté de Dublin (Contae Átha Cliath en gaélique) est l’un des plus vivants et dynamiques d’Irlande. Situé dans la province du Leinster, cette région est une circonscription administrative englobant 3 autres comtés à savoir Dún Laoghaire-Rathdown, Fingal et Dublin Sud.

Comté de Dublin

Durant mon séjour je serai accueilli chez l'habitant (il n'y a rien de mieux pour améliorer son anglais), à Dalkey, une charmante station balnéaire.

Plus que quelques jours pour me préparer, entre excitation et (il faut bien l'avouer) une petite pointe d'inquiétude.

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Le jour J est enfin arrivé. Direction l’aéroport de Saint Exupéry sous un soleil agréable. Juste un peu d’attente à l’enregistrement avant d’embarquer.

Arrivé à 18h30 à Dublin, le temps gris m’accueille. Il me faut trouver l’Aircoach, le car qui me conduira jusqu’à Dalkey. Pas de kiosque à l’aéroport. Ici la vente des billets se fait sur le quai, à un comptoir situé aux quatre vents, avec un vendeur qui annonce d’une voix tonitruante chaque car et ses destinations.

Une heure plus tard j’arrive enfin à Dalkey. La nuit est tombée et je suis accueilli à l’arrêt de bus par Aoife (prononcer Ifa) qui va m’héberger durant mon séjour. Son mari Steve et sa fille de 8 ans Cham m’ouvrent leur maison. Premier repas partagé et un échange chaleureux malgré des difficultés parfois à comprendre ou à trouver ses mots. Il est l’heure de se coucher. Demain premier jour de stage.

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Après une nuit réparatrice et un petit déjeuner irlandais, j’arrive ce matin sur mon lieu de stage. The New College Group est situé dans une bâtisse restaurée sur quatre niveaux à Dun Laoghaire, à 20 minutes à pieds de Dalkey. Gabriella qui a en charge mon stage, m’accueille gentiment parmi l’équipe dirigée par Enda O’Connell the Principal of the school. Six personnes composent le staff qui travaille dans le bureau situé à l’accueil du bâtiment. Les autres niveaux regroupent 8 classrooms dont une pour un échange individuel.

New College Group 
Gabriella et sa collègue Liz  

Je peux déjà participer à plusieurs activités : gestion de factures, publication d’info Web, logistique et même à un exercice incendie. Une journée riche mais épuisante, car il faut se concentrer lors des discussions avec l’équipe sur chaque mot et trouver la phrase de réponse appropriée.

En fin d’après-midi je me rends à Dublin pour profiter du ciel bleu après la pluie.

 St Stephen Green Park
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C’est le week-end et j’en profite pour me rendre au centre de Dublin. Le moyen de déplacement le plus simple depuis Dalkey c’est le DART, le RER irlandais. Pour voyager je me suis muni d’une Leap card acheté à l’aéroport. Avec je peux utiliser les bus de la ville, le tram qui s’appelle le LUAS, et le DART pendant 7 jours. Il existe des cartes valables pour une période plus longue pour un certain montant et qui fonctionne selon le système d’une carte rechargeable. Le prix du transport varie donc en fonction de la distance parcourue. C’est pourquoi il faut valider sa carte avant de monter à bord ET en sortant. Il en est de même pour le LUAS. Pour les bus il faut préciser au conducteur lors de la montée à bord sa destination et c’est lui qui active la borne pour badger. Autre point important il n’y a aucun plan indicateur des lignes de DART et encore moins des bus. Pour connaître son parcours il vaut mieux disposer d’internet sur son téléphone pour consulter les trajets et horaires à l’avance. Les arrêts de bus sont tous équipés d’un panneau indicateur précisant le numéro de la ligne, sa destination et le temps d’attente. Les indications sont en anglais et en gaéliques. Eh oui nous sommes en Irlande !


Le DART à Dalkey Station  

Le temps est pluvieux mais me permet de profiter des animations de la Grafton Street. Malheureusement la pluie me saisit après le repas mais n’entame pas ma détermination de visiter la cité dublinoise.

Les animations de la Grafton Street

Je me rends dans la partie nord-est le long de la Liffey dans le quartier de The Point accessible en tram où se trouve the 3 Arena. En face se dresse un centre commercial qui date de deux ans déjà qui est... vide ! Il n’y a rien mis à part un cinéma et deux points de restauration rapide.

The Point et O’Connell Street
The Liffey  

Je décide de partir en direction du centre-ville à O’Connell Street mais c’est 19h et les magasins ferment déjà boutique. Le shopping ce sera pour plus tard.

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Ce matin je pars en excursion en bus tour en dehors de la capitale découvrir les comtés voisins sous un ciel alternant nuage et soleil.

Sur le chemin le guide nous explique l’histoire du pays et comment St Patrick a évangélisé les Irlandais. Pour représenter la trinité il l’a symbolisé par le trèfle à 3 feuilles. Quant aux 4 éléments (terre, eau, air et feu) si importants dans la population païenne de l’epoque, il les réunit dans une croix chrétienne aux branches égales et flanquée en son centre du cercle de la vie.

Notre guide nous explique aussi l’importance de la langue gaélique qui est la langue officielle du pays, et qui est exigée pour les fonctionnaires. Ainsi une de ses cousines n’a pas pu être retenue pour un poste d’enseignante en raison de l’impossibilité pour elle de comprendre les questions posées en gaélique par le jury.

Le monastère de Glendalough  

Nous commençons notre circuit à Glendalough où on peut admirer un ancien site médiéval. Il s’agit d’un monastère édifié au VIe siècle et détruit au XIVe siècle. Le site jouxte un lac où une légende raconte que le fantôme d’une jeune femme hanterait les lieux.

Le lac de Glendalough et Wicklow  

Nous traversons ensuite les fabuleux paysages de Wicklow avant de s’arrêter en début d’après-midi à Kilkenny. Le château richement décoré a été restauré pour permettre au visiteur d’apprécier l’aménagement du XIXe siècle.

Kilkenny Castle  
L’intérieur du chateau  

De retour à Dublin je me rends à Dalkey où je rejoins Sébastien le collègue enseignant chargé de ramener ses élèves en France. Ces derniers sont ravis de leur expérience européenne.

Les élèves de la Section Euro 
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Le week-end est fini et je retourne au New College Group ce matin en longeant la mer sous un soleil frais mais agréable.

Pour commencer Gabriella me confie la préparation des pochettes de bienvenue. Il s’agit de pochettes plastiques contenant un plan et d’autres informations pratiques. Je m’aperçois alors combien il est difficile pour nous Français de trouver les mots appropriés dans une conversation. En effet la langue de Molière toute en nuance et subtilité se traduit mal en anglais, qui est une langue plus pragmatique et plus nette. Ainsi en constatant qu’une des pochettes est fendue la rendant inutilisable, je lui dis :

- It’s cutted (c’est coupé).

Et elle me répond :

- Oh yes it’s broken (Oh oui c’est cassé).

En France nous aurions pu dire : c’est entaillé, c’est fendu, c’est déchiré. En anglais un seul mot. Et c’est bien là le problème. Notre cerveau français a bien du mal à s’exprimer si simplement. Si on le faisait nous aurions l’impression de parler de manière imprécise. En fin de compte ce n’est pas l’anglais qui est compliqué, c’est le français !

Je change rapidement de tache à la demande d’Enda le Principal qui me confie la vérification des recettes et des dépenses courantes. Chaque jour le collège achète en numéraire de la petite fourniture (papeterie, pochettes plastiques pour les kits d’accueil, tasses cartons pour l’espace détente) ou propose des services pour les étudiants (cartes de transport, taxi). Chaque jour des étudiants payent ces prestations en espèces. L’ensemble de ces opérations comptables est retracé sur un document papier (cash reconciliation sheet) puis sur un tableur Excel. Or le suivi n’observe aucune rigueur comptable. Tout le monde achète les produits, rapportant des reçus divers et variés sur lesquels figurent parfois des courses personnelles à la ligne raturée. Chacun complète tantôt le document papier tantôt le tableur qui ne comporte aucune indication de fournisseur ni ne respecte aucune logique chronologique. Et à mon grand étonnement le comptable général situé à Manchester ne réclame aucun document. C’est pour le moins surprenant et si loin de notre rigueur française, mais ça marche et personne ne trouve rien à redire.

Après ma journée de travail je décide de visiter la Prison de Kilmainham où ont été emprisonnés et exécutés les opposants politiques irlandais, notamment lors de l’insurrection de 1916. Une visite aussi intéressante que prenante. Après quoi je retourne à Dalkey pour la nuit.

 Kilmainham Gaol
Les geôles  
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Je continue ce matin la vérification comptable demandée hier par Enda. J’entreprends dans un premier temps d’effectuer les rapprochements entre les virements opérés sur le compte bancaire et les factures émises, en recherchant les éventuels écarts entre la somme reçue et celle facturée. Dans un second temps je poursuis le contrôle des dépenses de caisse. J’ai bien du mal à comprendre la logique de la gestion comptable irlandaise.

Je suis par ailleurs très surpris de constater que les seuls outils informatiques utilisés sont pour l’essentiel un tableur Google Drive et une messagerie Google. Le logiciel de suivi de facturation TheBing n’est même pas adapté aux fiches de renseignements que complètent les étudiants. Il n’y a aucune possibilité de récupérer des informations de manière automatique sur le logiciel, ce qui conduit à effectuer de nombreuses saisies pour le même dossier et autant pour vérifier.

Je remarque que si NCG se rapproche plus par son fonctionnement de l’antenne d’un GRETA qui assure la formation continue des adultes que d’un collège, il s’en distingue cependant par le fait que les enseignants ne sont pas issus de l’Education nationale. Il faut dire que l’administration est beaucoup moins présente en Irlande qu’en France et les règles plus souples que dans l’hexagone.

L’après-midi je me rends à Dublin sous un ciel pluvieux et décide de me réfugier au Guinness Store House, une vrai institution ici. Beaucoup de monde afflue avec la pluie et je ne peux même pas profiter de la vue panoramique du 7e et dernier étage sur Dublin pris dans le brouillard et la bruine.

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Chaque matin en partant au NCG, je croise des jeunes qui se rendent à l’école. Ici l’uniforme est de rigueur. Il se compose d’un pantalon ou d’une jupe, ainsi qu’un pull portant le blason de l’école. Il peut être de couleur rouge ou verte selon l’école. Garçons et filles vont dans des écoles séparées. Il existe certaines écoles mixtes et sans uniforme imposé, mais celles-ci restent minoritaires.

L’apprentissage de l’Irish (en français on dirait le gaélique qui est rappelons-le la langue officielle) fait partie du cursus normal. Les enfants peuvent cependant choisir des langues étrangères parmi le français, l’espagnol,... le système irlandais se compose de différents niveaux, sachant qu’il existe pas de maternelle seulement des garderies. Les enfants commencent leur scolarité à la Primary school jusqu’à 12 ans pour intégrer ensuite la Secondary school jusqu’à 19 ans, où ils passent l’équivalent du baccalauréat : The Leaving certificate.

Il n’y a pas comme en France un service de restauration proposé à midi pour les élèves. Chacun amène donc sa lunch box. Gabriella m’a d’ailleurs confié que sa fille détestait devoir manger tous les jours un repas froid qui manque de variété.

Arrivé à NCG je continue la vérification des comptes mais m’aperçois bien vite que la gestion chaotique du fonds de caisse ne me permet aucun rapprochement comptable. Non seulement il n’y a aucun logiciel spécifique pour assurer le suivi, mais en plus l’équipe utilise deux caisses distinctes : une pour les encaissements et une autre pour les dépenses, mais que selon les besoins l’équipe prend de l’argent dans l’une ou l’autre caisse. Je propose a minima une nouvelle feuille de calcul plus pratique et un calculateur pour faciliter le comptage du fonds de caisse.

Je décide de passer l’après-midi sur place et de visiter la côte irlandaise vers Bray et Greystones, hélas sous un ciel bien couvert.

Bray et Greystones  
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Comme tous les matins avant de partir Aoife, la mère de la famille qui m’accueille, me prépare mon pack lunch, composé de deux sandwich, d’une boisson, de fruits et d’un petit paquet de gâteaux. Ce n’est pas très différent de ce qu’emporte sa fille chaque pour manger à midi.

Mon pack lunch quotidien  

En effet les élèves ne disposent pas de cantine et prennent leur repas soit dans la cour de récréation soit dans la salle de classe s’il pleut. Il n’y a donc pas de possibilité pour eux de manger chaud car rien n’est prévu pour réchauffer les plats. Varier les aliments est donc un objectif bien difficile à atteindre. Et dire qu’au lycée il y a trois cuisiniers, deux personnels d’aide à la restauration et une magasinière ! S’il y a bien une chose qui peut nous surprendre en Irlande en tant que Français c’est le rapport à la nourriture qu’entretiennent les autres cultures tels que les Irlandais, les Britanniques, les Allemands… certains mots sont d’ailleurs absents de dictionnaire tel que « bon appétit » ou « gourmand ». En anglais on pourrait dire « grumpy » mais cela s’apparente plus un glouton qu’à un épicurien de la gastronomie.

Avant dernier jour au NCG, et au menu : saisie des encaissements et réalisation de documents de présentation pour les étudiants.

En début d’après-midi, j’arrive sur Dublin , dans le froid venteux. Mon pack lunch n’est pas très attrayant et je succombe à la tentation en me rendant à The Church, une ancienne église datant du XVIIIe siècle et devenue un restaurant depuis les années 2000. J’opte pour l’Irish stew une spécialité irlandaise à base de ragoût d’agneau, servie avec des pommes de terre, des oignons et des carottes. Je termine ma journée en me baladant en ville. Il faut dire que le temps gris n’inspire pas à découvrir la côte comme je l’avais envisagé.

The Church
L’Irish stew
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Pour profiter pleinement de l’immersion en Irlande, je décide après ma dernière journée au NCG, d’aller au cinéma. Ça tombe bien il y a justement un à Dun Laoghaire. J’opte pour le dernier film de Spielberg, « Ready player one » et pénètre dans le bâtiment qui jouxte un petit centre commercial.

Première curiosité, l’achat du ticket ne se fait pas à une borne ni même à une caisse dédiée, mais dans la confiserie du cinéma, passage obligé pour le spectateur.

Deuxième point étonnant : l’entrée dans la salle se fait au niveau de l’écran.

Enfin la salle est obscure, c’est à dire que la lumière est déjà au minimum, ce qui oblige un peu à chercher à tâton son siège .

Ce n’est pas un particularité spécifique à ce cinéma. C’est la même configuration dans celui du centre de Dublin situé sur O’Connel street.

Le cinéma de Dun Laoghaire  

Je sors du cinéma 2h plus tard, en ayant plutôt assez bien compris l’histoire (assez simple au demeurant : des gentils et des méchants... hollywoodien quoi !). Je poursuis ma route jusqu’à la grande bibliothèque de Dun Laoghaire et me décide à rentrer en passant par le Killiney Hill Park.

La bibliothèque  
Pyramid Chéimneach à Killiney Hill
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Journée culturelle pour commencer le week-end. Je me rends ce matin à Dublin au National Museum of Ireland qui propose une magnifique collection de peintures européennes et irlandaises. J’y passe plusieurs heures avant de rejoindre le Merrion Park à côté de la maison natale d’Oscar Wilde.

Puis je traverse le Trinity college et prend le DART en direction de Malahide et son célèbre château.

La ville n’a rien d’extraordinaire et je décide de retourner sur Dublin pour visiter le National History and Decorative Museum. Si la partie consacrée aux arts décoratifs est quelque peu hétéroclite, la partie historique est plutôt intéressante quoique portant exclusivement sur les soldats irlandais à travers les époques. Une partie spécifique est réservée aux événements du Easter rising, le soulèvement populaire de 1912 qui dura 7 jours avant d’être réprimé dans le sang par l’armée britannique.

Je rentre à présent sur Dalkey en passant par le quartier très branché et très animé de Temple Bar.

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Dimanche pluvieux ce matin. J’en profite pour faire la grasse matinée et partager des moments d’échange avec ma famille d’accueil.

En début d’après-midi, le temps étant peu adapté à une balade, je retourne au cinéma de Dun Laoghaire voir « The Greatest showman » que ma conseillé Aoife.

Dun Laoghaire  

Lorsque je sors je me rends compte que même un dimanche après-midi la plupart des commerces sont ouverts. Il en est de même pour la bibliothèque de la ville, permettant ainsi un accès continu à la culture.

Des magasins et une bibliothèque ouverts un dimanche ! 

Je rentre pour faire ma valise et me prépare à rentrer. L’Aircoach qui m’emmène à l’aéroport est à 9h, donc pas de grasse matinée demain. Dernière soirée chez Aoife et sa famille.

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C’est le moment de rentrer en France. Mon immersion pendant une douzaine de jours en Irlande se termine aujourd’hui. Je prends l’avion pour Lyon, laissant derrière moi une expérience exceptionnelle, tant sur le plan linguistique que culturel.

Les cours dispensés par le Rectorat depuis un an et demi m’ont bien sûr permis de rafraîchir mes bases linguistiques, mais c’est surtout le fait de vivre en Irlande qui m’a permis d’améliorer la compréhension de la langue.

Lire, écouter et parler anglais devient de plus en plus familier. Je me surprends à réfléchir à des actions en trouvant mes mots en anglais et non plus en français. J’imagine sans mal qu’un séjour plus long permettrait une maîtrise bien plus importante de la langue.

Si j’ai encore beaucoup de mal à trouver les mots justes et la conjugaison adaptée, je comprends plutôt bien le monde qui m’entoure : conversation, émission de télévision, publicité, cinéma...

D’un point de vue culturel cela m’a sans nul doute permis de prendre plus en considération la dimension européenne de cette mobilité, d’apprécier ces échanges en famille ou dans les relations professionnelles, de découvrir une autre façon de vivre.

A ceux qui ont l’opportunité de vivre une telle aventure, je leur dis simplement ceci : n’ayez pas peur et allez-y !