Hello!
Je reviens aprés presque trois semaines d'absence, mais le programme a été riche, les connexions internet peu nombreuses et le site myatlas en galère!
Bref, je m'étais arrêté juste avant mon départ en road trip avec une joyeuse bande de 5 autres personnes! Le casting est le suivant: Linda, finlandaise vraiment drôle, Jukka le finlandais ultra émotif une fois dépassant les 2 grammes, sa copine Heidi en mode maman poule, Thijs le hollandais trés trés cool, et Tali la teenage israélienne super enthousiaste! Le lundi marque le départ de Cressy, village (hameau) de 800 âmes. Petite émotion avant de quitter notre "maison", photo souvenir à la sortie du village obligatoire! Bon, l'émotion est surtout pour moi, car au final, entre ceux retournant là haut à la fin de road trip, laissant temporairement leurs affaires, ou revenant faire un coucou, je suis le seul qui n'aurait pas la chance de remettre les pieds dans la cuisine (dégueulasse) qui nous servait de QG! Photo souvenir faite, le road trip peut enfin commencer! Bon, difficilement, car la voiture de Thijs qui véhiculera 4 d'entre nous, met une bonne dizaine de minutes à démarrrer... Petit apparté sur notre carosse, renommé affectueusement "Cressilda" pour l'ocasion, une vieille hundai des années nonentes qui ne me rassure quand même pas des masses. Outre le "est ce qu'elle va démarrer ce matin" que je connais trop bien pour l'avoir vécu avec la polo (<3), elle est galère terrible en montée (elle pas fringante sur plat non plus), elle frotte un poil sur les dos d'âne (4 personnes plus les sacs, ça pèse) et surtout seule la porte conducteur s'ouvre de l'intérieur. Ce dernier détail est quand même marrant, sachant qu'on est obligé de baisser les fenêtres pour ouvrir les portes de l'extérieur, mais franchement dangereux s'il était arrivé un pépin! En même temps, c'est ça ou pas de road trip, ça ajoute du suspense! XD
Départ donc le lundi avec presque pas de retard pour Launceston où quelques courses d'appoint (qui dureront des heures) sont nécessaires! Il est 14h, musique à fond, on prend cette fois ci la route pour de bon! Premier highlight, la vue sur l'océan au moment de longer la côte nord lors de ces 3h de route. La nuit tombe vite ici (18h), on aura pas le temps de faire grand chose avant d'arriver au free camp à 17h. Petite précision sur le free camp, camping gratos, c'est concrètement un endroit ou tu peux poser une voiture, des tentes et c'est tout! L'envie de payer quoi que ce soit pour poser la tente tout au long de ce road trip rebute un peu tout le monde, ça sera tant pis pour la douche et les toilettes, on va apprendre à tolérer les odeurs corporelles et la rondelle qui grattouille... De temps en temps on a droit à un robinet d'eau non potable (trés froide) qui permet quand même à certains (dont moi) de se laver un minimum. Pour tordre un peu les clichés, ça sera le frenchie le plus clean! Bref, aprés avoir installé le camp, les hommes s'occupent du feu pendant que les filles galèrent à monter leur tente. Une fois le feu allumé, personne n'ayant vraiment envie de faire à manger, on va appliquer l'adage populaire "manger rapide, manger liquide". Plusieurs jeux d'alcool, 2 cubis (5L quand même, ça plaisante pas) et 3 paquets de chips plus tard, tout le monde peut gentillement ramper jusqu'à sa tente. Autant dire que l'objectif de réveil fixé à 8h, on peut oublier.
Reveil pas frais mardi à 8h30, je n'ai qu'une demi heure de retard sur le planning, mais les derniers se reveillant à 10h30 condamnent de facto le programme à être amputé de l'étape phare du circuit, la visite d'un parc à ornythorinque... Mouais, en fait, tout le monde s'en cogne, on fera l'impasse. Aprés le petit déj, et chacun y étant allé de sa marche honteuse PQ à la main pour trouver l'arbre le plus adéquat pour poser sa pêche matinale, on est prêt à partir... à 13h. Ca donne un peu le ton sur le temps de préparation nécessaire à la troupe pour décoller (ce qui aura le don de me gonfler sévère)... Aprés quelques minutes de route, on arrive à Stanley, village un peu sorti d'un autre temps avec des maisons à l'architecture du siecle passé (#so1930's). Ce village est également célebre pour une formation rocheuse d'environ une centaine de metres d'altitude surplombant le village et la mer applée "The nut" (#bustanut #hitthebutton). On en profite donc pour gravire ce petit mont à la vue superbe sur l'océan pacifique, et faire une petite balade de 3km, un bon kiff! On reprend la route à direction de la côte ouest. On fait l'impasse sur un tobogan géant (200m) qui avait l'air bien fun, refroidi par le prix exorbitant (20$). On arrive au free camp d'Arthur river avec une vue superbe sur l'océan, mais trop venteux, blindé de vieux, et surtout interdit au feu (rédibitoire) on finit par se rabattre sur un autre camping un peu plus dans les terres. Aprés avoir posé les tentes, on tente de profiter du coucher de soleil sur l'océan, en vain les nuages gachant la fête. Cependant la côte ouest est ultra sauvage, les vagues puissantes s'écrasant sur les roches noires, l'océan est à perte de vue avec la lumière déclinant. Le panorama est fantastique, et méritait bien la demi heure de marche, les photos ne rendront malheureusement pas grand chose en raison de la faible lumière. La soirée se termine comme presque tous les soirs à discuter et rigoler autour du feu!
Aprés une nuit trés fraiche (#coldaf), le reveil est encore une fois tardif, et on ne décolle qu'à 10h30 à la place des 9h prévus... La journée d'aujourd'hui sera la grosse journée voiture pour descendre la côte, avec un timing un peu serré. La première partie est effectuée sur des sentiers plutôt réservés aux 4x4, le panorama est superbe, des monts rocheux à perte de vue, pas âme qui vive à l'horizon. Le fait de devoir rouler à 50kmH pour ne pas crever de pneu nous permet d'apprécier d'autant plus la vue. On arrive au village abandonné de Corinna, ancienne citée minière désertée, le village fantôme est vraiment filppant. On prend un bateau/ferry avec les voitures pour traverser la rivière à cet endroit! C'est vraiment fun! Aprés un petit stop dans le bled de Zeehan qui ne devait être consacré qu'à refaire le plein, les filles veulent faire les fripperies, cette étape non prévue qui durera plus d'une heure et demi nous retarde bien pour arriver jusqu'aux chutes Montezuma. Arrivés sur place, on se rend compte que la balade pour aller et revenir des chutes dure 3h. Ca sera trop long pour trouver un camping et s'installer avant la nuit, on doit renoncer. C'est quand même con quand tu sais que t'as perdu 1h30 le matin parceque les gens ne se sont pas réveillés et une autre heure et demi pour acheter des conneries au milieu de nulle part. Etant donné que je fais le programme du lendemain chaque soir au camping avec approbation de tout le monde, je bout intérieurement quand Tali me dit "on a pas fait grand chose aujourd'hui"... Bon, on finira la journée par le point de vue des anciennes mines de cuivre de Queenstown, un trou béant aux couleurs rouges orrangées au fond duquel on peut voir un lac d'un bleu (un peu) intense. On finit par se poser au free camp du lac Burbury, autour d'un énième feu. La fatigue et un peu de tension se font sentir en ce 3eme soir, seulent Thijs et moi restant autour du feu pour finir les cubis et les bières.
Aprés une nouvelle nuit fraiche (et courte), j'ai la chance de pouvoir profiter du lever de soleil sur le lac Bunbury. On décolle pour les Russell Falls, chutes d'eau sympas, mais rien d'exceptionnel en dehors des saisons de pluie, le filet d'eau étant trés mince. La petite marche est quand même sympa, surtout quand on passe une bonne partie de nos journées assis dans la voiture! Ensuite, via une route bien sinueuse direction Gordon Dam, l'un des plus grand barrages hydroélectriques incurvés du monde aprés avoir contemplé la spectaculaire vallée du Lac Gordon . 140 metres de haut, 178m de long, 1540m² de béton, l'ouvrage est de belle facture! La vue sur la vallée est magnifique, et du haut du barrage, la sensation est vertigineuse, dur de se rendre compte de la profondeur quand on est en haut (#mindfuck). Et surtout, quel sentiment magnifique de pisser en haut de ce barrage dans 140m de vide! XD La journée s'est bien passée et a un peu détendu l'athmosphère qui se tendait petit à petit. Mais ça, c'était avant le drame, bien entendu. Notre première voiture part donc en direction du free camp prévu pour la nuit, 2-3 km aprés la ville de Srathgordon. Comme d'habitude, on attend avant l'embranchement le van de Jukka et Heidi qui nous suit toujours à 30 secondes prêt environ. Sauf que là, aprés 5 grosses minutes, on ne voit pas le van arriver et pas moyen de les contacter car pas de réseau depuis une centaine de km, chelou. On fait marche arrière direction l'ouest, passe (par le seul village du coin) Strathgordon, on ne croise toujours pas le van, étrange. La bonne humeur dans la voiture fait place à un sentiment d'appréhension plus que palpable, mais bon, ils sont peut être bloqués au barrage, et n'ont pas réussi à démarrer. 25 minutes aprés, on a toujours pas croisé le van, et arrivé au barrage: personne... Autant dire que dans la voiture, on est 4 à avoir les trippes qui collent en essayant de pas penser au pire. Le flegme et la cool attitude de Thijs ont disparu, Tali panique à l'arrière, et chaque silence est lourd. Sur la route (interminable) du retour vers le camping, tout le monde scrute les bas cotés en osant pas imaginer le van sorti de route, RAS. Au camping, un mec nous dit qu'il a effectivement vu le van, mais qu'il a repris la direction de l'est. Soulagement dans la voiture, tout le monde ayant imaginé le pire. Mais bon, même s'il n'y a qu'une route menant et repartant au barrage, on ne sait toujours pas ou ils vont sans possibilité de les contacter. Aprés une heure de route de nuit, on les contacte enfin, le rdv est donné à un nouveau camping! Explications: Pendant qu'on revenait sur nos pas à l'ouest, le van refaisait le plein dans une ruelle à Strathgordon qu'on a passé (donc sans voir). On poursuivait à l'ouest jusqu'au barrage pendant que le van reprenait la direction de l'est vers le camping, ou nous n'étions plus. A l'arrivée au camping, pétage de cable, explication collective, tout le monde a eu franchement peur. La soirée est un peu étrange du coup, le collectif est un peu brisé et on ne sera que 3 autour du feu et on ne s'éternisera pas. Pour la suite, le weekend qui devait se faire à Maria Island n'interesse plus personne sauf moi, certains veulent rentrer d'autres rester en ville. Bref, ambiance.
Le lendemain, aprés une petite mise au point à froid salutaire départ pour Hobart. On prends le temps de s'installer dans un hostel, nettoie les sous vetements de la veille qui ont bien morflés, prend une douche attendue, et chacun prend un peu de temps pour soi. On décide d'aller voir le coucher de soleil sur le Mont Wellington qui surplombe Hobart, un moment vraiment sympa! Le road trip se finit sur une bonne note aprés avoir soufflé le chaud et le froid, d'autant plus qu'on est rejoint par Jeremy, Joe et Rainbow descendus de Cressy pour la soirée qui relancent la dynamique de groupe!
Samedi, visite du sympathique marché de Hobart, un peu à l'européenne avec plein de groupe de zik à droite à gauche, des foods trucks, des stands en tout genre, bonne ambiance! L'aprés midi, direction les "hot springs" (en gros les sources chaudes) et les hastings caves (grottes a stalactites, stalagmites ect...). Alors, sur ce coup la, mes félicitations au directeur marketing du parc national, qui nous a bien vendu ses "sources chaudes". On s'est retrouvé devant une piscine, ni plus ni moins à une eau légèrement plus chaude qu'une piscine classique (dont quelques degrés à mon avis imputables à la foule de gamins devant se soulager dans le bain). Cette déception n'entame néanmoins pas notre bonne humeur, et la visite des grottes se révèle plutôt sympa. On est loin du caractère inoublable du site promis par la pub internet, mais beau joueur, on appréciera le talent de vendeur de l'office de tourisme de tasmanie. C'est le moment de dire au revoir à Thijs et Tali qui repartent pour Cressy, non sans émotion.
Dimanche, c'est le départ pour Maria Island! Tout le monde m'ayant lâché sur le coup, je pensais que je ne verrais pas l'ile qui m'avait été chaudement recommandée par quelques potes (Juju notamment). Heureusement, mon pote Jeremy était vraiment motivé pour y aller avec moi, sauvé! Avant de partir, encore un au revoir, celui-ci à Joe et Rainbow qui auront été mes premiers vrais potes en Tasmanie et que je ne reverrai sans doute plus (#çafaitchier #larmealoeil). Aprés une heure de route depuis Hobart, on prend donc le ferry à 10h30 pour rejoindre l'île, on aura même la chance d'apercevoir furtivement quelques dauphins à coté du bateau! Arrivée sur Maria Island, on est assez vite stupéfait par les plages de sable fin, l'eau cristaline et la super athmosphère qui se dégage de cette île ou ne circule aucune voiture. Notre objectif pour la journée est ambitieux, à savoir gravir le Mont Maria à 709m de haut, et arriver jusqu'au campement avant la nuit, soit 18,5 km avec à minima 800m de dénivelé + et - à faire avant la tombée de la nuit. Selon le guide, on a donc 5h30h pour faire ce qui se fait en 9, challenge accepted, on est pas des traîne-savates. Aprés une montée difficile, on arrive en haut du mont Maria, vue impeccable sur l'île et sur l'océan pacifique qui s'étend à l'est! On se boit une petite mousse dans les hauteurs en profitant de la vue #petitplaisir. Mais pas le temps de niaiser, il faut repartir pour arriver avant la nuit à la cabane bien nommée "French Hut". En chemin, on a la chance de croiser un petit wombat. Une petite bête toute choupi avec une tête de koala, et un corps de petit ours grassouillet. On arrive à l'approcher à moins d'un mètre aprés l'avoir bien feinté. Mais clou du spectacle à la tombée de la nuit on a pu voir un diable de tasmanie!!!!! Bon, il était à une dizaine de metres, mais pas de doute possible, avec sa tête de rat, son gabarit de chien, c'était bien un diable (#lifegoal)! Un peu déçu néanmoins qu'il ne se soit pas enfui en tornade en détruisant tout sur son passage en mode télétaz (#bableubabebabl). Bien fatigués de notre marche, on ne mettra pas longtemps à s'endormir à la french hut!
Le lundi matin, le reveil est rapide, on fait nos ppacktages assez rapidement, mais ça ne sera pas suffisant pour voir le lever du soleil en direct live. En effet, Maria Island est une ile en 2 parties reliées par une bande de terre trés mince, et c'est sur cette bande de terre qu'on a loupé le lever du soleil pour 10 minutes seulement... Pas de bol mais la vue du soleil montant au dessus de l'eau est superbe quand même! Aprés une petite marche de 12 bornes, on rentre sur le continent via le ferry, et retour à Hobart pour faire le musée d'art moderne trés coté appelé "MONA". N'ayant pas d'attente particulière, j'ai été bluffé par les collections d'art et le musée en lui même qui était vraiment fantastique. On a du abréger au bout de 3h en ayant vu une bonne partie, mais on aurait pas craché sur une heure supplémentaire!
Mes trois derniers jours en Tasmanie seront le moment de reprendre un peu mon souffle, faire encore quelques au revoirs (Jérémy, Linda, Jukka, Heidi), des supers copains avec qui on a vraiment passé du bon temps. J'ai quand même fait le site historique de port Arthur le mercredi, endroit de Tasmanie ou étaient envoyés les bagnards anglais pour travailler dans cette prison/camp de travail. Si la vue est belle, les descriptions des conditions de vie, et des sentences font froid dans le dos. L'aspect historique est un peu pauvre à mes yeux d'européen, mais est trés important et trés reconnu par les Australiens en quête d'identité, eux qui comptent en moyenne 1/4 de leurs ancêtres issus des déportés prisonniers anglais.
C'est donc un jeudi que je prends mon avion à destination de Perth! Cette ville me tente bien, il est censé y avoir du boulot et il fait plutôt chaud! C'est quand même la boule au ventre que je quitte la Tasmanie en regardant en arrière tous les bons moments que j'y ai passé comme les galères. Entre les péripéties chez les vieux, les soirées à Cressy, la cueillette avec les tongiens, les rencontres de personnes venus du monde entier, l'expérience solitaire de l'Overland Track, le road trip pour voir l'arrière pays, les aux revoirs, et surtout les gens que j'ai rencontré, on peut dire que ça aura été un vrai bon chapitre qui se clôt! Au moment de prendre l'avion, je suis envahi d'un mix étrange de sensations parmi lesquelles la nostalgie, l'excitation, et aussi un peu de peur de redémarrer quelque chose de nouveau! Mais mes premiers jours à Perth me confirment que ça fait du bien de changer, de sortir à nouveau de la zone de confort, de changer d'environnement, même si ça n'est jamais facile!
La suite au prochain épisode!