Mon voyage se poursuit au Laos, dans le Nord du pays. Je ne pourrai descendre dans le sud malheureusement car je veux par la suite prendre la direction du Nord de la Thaïlande.
Février 2018
1 jour
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Pour commencer avec le Laos, le passage de la frontière Vietnam-Laos mérite clairement quelques lignes. Je savais que passer une frontière par voie terrestre réservait toujours quelques surprises, notamment concernant la corruption des douaniers, et je ne fus pas déçu. J’ai pris un bus depuis Dien Bien Phu qui m’a déposé dans un village de l’autre côté de la frontière, Mong Khua. Nous n’étions que 4 dans le bus (grosse ambiance !) et j’étais le seul « blanc », je ne savais donc pas trop à quoi m’attendre … La première surprise consista à devoir faire monter une moto sur le toit du bus … Moi qui pensais naïvement que lorsqu’on avait une moto, c’était pour s’en servir … Quoiqu’il en soit pour une raison sombrement inconnue, il a fallu que l’on fasse monter la moto sur le toit du bus avec des cordes.

La sortie du Vietnam s’est déroulée sans encontre mais à vrai dire ce n’est pas ce poste frontière là que je redoutais le plus. J’avais déjà pu largement comprendre en parcourant quelques blogs que les gardes-frontière laotiens étaient globalement aussi honnêtes que des hommes politiques … Le visa coute officiellement 30 $ mais à cela il faut rajouter tous les frais fictifs que les gardes-frontière laotiens rajoutent et se mettent ensuite dans la poche. Et pour ça, il faut dire qu’ils ne manquement pas d’imagination ces charlatans. Au début, je comptais clairement leur tenir tête et je m’étais préparé à partir dans de grands discours sur la légalité (ce que font quasiment tous les Français à ce que j’ai pu comprendre). Malheureusement l’arnaque est bien rodée car le bus allait partir sans moi et je me serais retrouver seul avec mes grands discours sur l’Etat de Droit à 40 km du premier patelin ! J’ai donc ravalé ma fierté et craché les billets … Outre les frais administratifs, on m’a fait payer des frais de tampon et une "taxe sur le touriste". D’autres voyageurs m’ont rapporté un peu plus tard qu’ils avaient dû payer une prise de température pour savoir s’ils avaient la grippe H1N1. Autant dire que mes premiers contacts avec les Laotiens ne furent pas rayonnants.


Arrivé à Mong Khua, j’ai rapidement trouvé une chambre dans une Guest House afin de partir pour une randonnée de quelques heures dans les montagnes. Le Nord du Laos est une région très montagneuse offrant de magnifiques paysages à l’instar du Nord du Vietnam. Il est juste regrettable que la robe verte recouvrant les montagnes soit de plus en plus tachetée de brun. En effet, les paysans laotiens abattent des hectares de forêts afin de planter des hévéas et ainsi récolter du caoutchouc.

Je ne suis resté qu’une seule nuit à Mong Khua mais ce fut suffisant pour faire le tour de ce petit village. Un des magasins vend des singes, qui sont utilisés pour aller chercher les noix de coco en haut des cocotiers. Malheureusement, pour l’heure, les pauvres animaux ne peuvent aller plus loin que le bout de leur laisse.

Le lendemain matin, juste avant de partir, je suis allé faire un tour au temple du village. Les laotiens sont très pratiquants et ils se rendent tous les matins au temple. Au Laos, il y a des temples partout et tous sont élégamment décorés tout en respectant le lao style. Ils différent donc de tous les temples que j'ai pu voir pour l'instant et pourtant, croyez moi, au vu du nombre de temples que j'ai vu, je pourrai presque être un moine bouddhiste ! Au moment où je suis allé au temple les laotiens repartaient tous du temple avec des plateaux de nourriture. J’ignore s’il s’agissait de mets offerts par les moines ou si les villageois venaient juste récupérer la nourriture après bénédiction. Le mystère restera de mise car je n’avais pas trop le temps de demander, mon bateau en direction de Muang Ngoi allait bientôt partir. L'eau étant un peu froide, je n'avais pas trop envie de devoir rattraper le bateau à la nage ...

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Publié le 12 février 2018


Muang Ngoi est un petit village, au bord de la rivière Nam Ou, uniquement accessible par bateau. Les Laotiens utilisent donc de petites embarcations à moteur pour se rendre d’un village à l’autre. Le bateau est un moyen de transport agréable car il permet de profiter des paysages embellis une fois de plus par des centaines de falaises karstiques. En revanche, il faut avouer que ce n’est pas le grand confort. J’étais assis sur un petit banc en bois et il ne faisait pas très chaud. A mi-parcours il nous a fallu changer de bateau car les chinois construisent un barrage sur le Nam Ou. C’est une autre réalité que j’ai très vite découvert au Laos, le pays est encore très dépendant des investisseurs étrangers et les chinois sont au premier rang. D’un côté cela permet de développer les infrastructures et notamment les transports mais de l’autre les investisseurs ne se soucient pas des conséquences sur les villages et l’environnement. Le gouvernement du Laos se désengage clairement et laisse carte blanche aux Chinois pour faire le travail à l'heure place.


Arrivé à Muang Ngoi, je ne suis resté qu’une seule nuit car dès le lendemain je partais avec un Français et un Polonais pour un trek de 3 jours dans les montagnes. Nous avons dormis deux nuits dans des petits villages au contact de différentes ethnies. Les chemins n’étaient pas toujours faciles à comprendre car il n’y a pas de carte et il nous a fallu traverser à de multiples reprises des petits cours d’eau où il n’y avait pas de pont. Mais c'était fun ! Dans le premier village (Hua Sean), il y avait encore une petite Guest House et nous avons passé la soirée au coin du feu avec certains villageois. La communication est loin d'être facile car les Laotiens ne parlent pas anglais, ou à peine quelques mots, mais on échangeait autrement, avec des gestes et des sourires. Les enfants du village étaient particulièrement sympas et curieux. Une petite fille a même essayé de m'expliquer le jeu auquel il jouait, mais malheureusement je ne comprenais rien à ces explications. La seule chose que j'ai compris c'est qu'il fallait lancer ses tongs pour atteindre un bâton. La pétanque est très populaire au Laos, cela devait donc s'en rapprocher.

Question authenticité, c'est allé crescendo car dans le deuxième village, il n'y avait carrément pas de Guest House, ni de magasin. Il s'agissait d'un petit village (Khu Khon) encore plus perdu dans les montagnes, sans eau courante ni électricité. On logeait dans la maison de l'instituteur qui baragouinait quelques mots en anglais. La nuit fut relativement fraîche car le village était plus en altitude, mais ça ne m'a pas empêché, après une journée de marche, de dormir comme une princesse.

Le troisième jour nous sommes redescendus des montagnes en direction de la rivière et nous avons pu monter dans une embarcation nous ramenant à Muang Ngoi. J'ai profité une dernière fois de l'ambiance très tranquille et chill de ce village durant une soirée après de reprendre le bateau le lendemain en direction de Nong Khiaw.


Nong Khiaw est une ville un peu plus grande sur le bord de la Nam Ou, où il y a aussi quelques marches à faire. Je n'y suis resté qu'une seule nuit et à vrai dire je commencer à en avoir un peu ma claque des randos en montagnes. Je suis quand même monté au point de vue qui surplombe la vallée : une charmante ascension d'une heure et demi sur un chemin mal entretenu (mais on vous fait quand même payer "les frais d'entretien" ... évidemment ...).

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Mon étape suivante fut la belle et réputée Luang Prabang. Située au confluent du Mékong et du Nam Khan, Luang Prabang fut la capitale royale du Laos jusqu'en 1975. La ville ne compte pas moins de 60 temples occupant un tiers de sa surface totale. J'ai donc pu poursuivre sereinement mon templathon (nouveau concept inspiré des marathons et des barathons). La ville est aujourd'hui inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco.

Je suis resté 4 jours à Luang Prabang, afin de pouvoir visiter les principaux et plus beaux temples : Vat Mai, Vat Xieng Thong, Vat Sene Souk Haram, Sat par ci, Vat par là, etc ... Les temples sont plus beaux les uns que les autres, les moines en revanches ils sont tous pareils : chauves et avec une grande robe orange. J'ai également visité l'ancien palais royal qui est désormais le musée national de Luang Prabang. C'est un bâtiment majestueux, dont l'intérieur est doré de part et d'autre. Malheureusement les photos étant interdites, vous ne pourrez voir à quoi ressemble la salle du trône ainsi que les appartements royaux.

Durant une journée, je me suis également aventuré à l'extérieur de la ville pour aller voir les cascades de Kuang Si. Il s'agit d'un parc national entourant les fameuses cascades dans lesquelles il est possible de faire trempette. A l'entrée du parc, il y avait une "zone de protection pour les ours", une appellation plus ou moins jolie pour un zoo, car au final les ours sont bel et bien enfermés dans des enclos. Enclos devant lesquels des anglaises ont été capables d'attendre pendant 20 min afin d'obtenir le bon angle souhaité pour leur selfie ...

De retour sur Luang Prabang, j'ai pu profiter une dernière journée de l'ambiance de la ville et notamment de son marché. A partir de 18h, les artisans et vendeurs de vêtements, nourritures, et bibelots en tout genre installent leurs stands afin de se préparer pour le traditionnel marché de nuit. Il y règne une ambiance agréable, surtout que des buffets de nourriture et de grillades attendent les gourmands à différents coins de rues.

Avant de quitter Luang Prabang en direction de Vang Vieng, je me suis levé vers 5h30 du matin afin de regarder la procession des moines qui, chaque matin à l'aube, arpentent les rues de la villes afin de récupérer de la nourriture. Les moines ayant fait vœux de pauvretés (malgré le fait qu'ils vivent dans des temples dorés), les habitants de la ville leur donnent chaque jour de la nourriture. Ces derniers peuvent ainsi compter sur les prières des moines pour les protéger et leur souhaiter bonne fortune. Je n'ai également pu prendre aucune photo car il aurait fallu utiliser le flash et donc déranger les moines lors de leur procession. J'étais bien évidemment de retour au lit vers 6h, il ne faut pas abuser non plus !

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Après Luang Prabang, Vang Vieng était une étape incontournable sur ma route. En quelques mots, Vang Vieng est un village réputé pour l'ensemble des activités que l'on peut y faire : escalade, randonnée, baignades dans les lagons, kayak ... Le tout au milieu de la nature et des pics karstiques (oui oui, ceux-là ça commence à faire un bail qu'ils ornent au quotidien mon horizon). Je savais que j'allais rester 4/5 jours sur Vang Vieng, c'est la raison pour laquelle j'ai opté pour le plan d'attaque traditionnel : chercher un endroit où je suis logé et nourri en échange de quelques heures de travail afin de pouvoir dépenser plus dans les activités. En arrivant j'ai donc fait le tour de différents bars et hostels jusqu'à trouver la planque recherchée. Le Chill Out Hostel a accepté de m'héberger et me nourrir pendant que j'étais à l'accueil/bar de l'établissement en début de soirée. Encore une fois, un travail harassant m'attendait : je servais les clients durant l'happy hour.

A Vang Vieng, j'ai passé pas mal de temps avec un trio d'Israéliens (Marva, Eitam et Alon) que j'avais rencontré à Mong Ngoi et revu à Luang Prabang. Je revoyais souvent les mêmes têtes d'étape en étape car les backpackers suivent des itinéraires assez proches les uns des autres. Ces Israéliens étaient une excellente compagnie, d'autant plus que je ne connaissais que très peu leur pays. Cela m'a donc permis d'apprendre énormément sur Israel et sur la situation géopolitique actuelle. Ca faisait d'excellents sujets de conversion pour l'apéro autour de quelques bières. Les groupes d'Israéliens étant très connectés les uns aux autres, je me suis souvent retrouvé seul comme un pélo au milieu d'une dizaine d'Israéliens. Ça m'a permis d'apprendre énormément et en bonus je sais maintenant compter jusqu'à 10 en hébreux ! (ce qui est, vous le reconnaitrez, particulièrement utile dans la vie de tous les jours !).

Question activités, avec un groupe de backpackers rencontrés à mon hostel, nous avons loué des vélos une journée afin d'aller se baigner dans différents lagons. Comme il faisait très chaud, l'eau fraiche des lagons était aussi appréciable qu'une sieste après un bon repas. On s'y laisse aller sans problème afin de se remettre des journées éprouvantes passées. Car oui, voyager est éprouvant ! J'ai besoin de repos, vivement les vacances ... Même les moines venaient faire trempette.

Un autre jour, nous sommes allés faire du Tubing avec les Israéliens. Le principe est simple : on descend une rivière assis comme des grosses feignasses dans une bouée en s'arrêtant aux différents bars le long de la rivière pour se poser tranquillement, jouer au bière-pong ou au beach volley. Encore une activité hautement culturelle et particulièrement fatiguante, qui permet de se laisser porter (ou flotter en l’occurrence) en profitant de la nature et des paysages. On peut aussi apprécier un spectacle unique en son genre : les sud-coréens en train de faire du kayak. Vang Vieng est une destination prisée par les jeunes sud-coréens qui en profitent pour s'initier au kayak, car ça n'existe pas en Corée du Sud. C'est simple : ils font N'IM-POR-TE QUOI ! C'est hilarant de les voir se débrouiller comme des manches avec leur pagaie. Ils ne gèrent rien du tout et le kayak est en free style complet. Heureusement pour eux qu'il n'y a que très peu de courant ... On voulait faire du "kayak stop" en s'accrochant avec nos bouées pour aller plus vite, mais ça les faisait paniquer ... dans 20 cm d'eau ...

Pour finir, de nombreux jeunes voyageurs passant par Vang Vieng, le village est rapidement devenu une place de choix au Laos pour faire la fête. Il y a donc de nombreux bars super sympas et des boites ouvertes jusque très tard (ce qui est rare au Laos !). Le problème c'est surtout la musique qui passe ... Je crois que l'apogée fut atteint avec un remix foireux de Justin Bieber sur lequel les coréens se déchaînaient avec passion. Pendant ce temps, on les regardait ... avec dépit ... en espérant très fort que la prochaine musique ne soit pas du Ed Sheeran. A Vang Vieng, iI y a même un space bar, dont le propriétaire n'est d'autre que le chef de la police. Le Laos : pays où on ne cessera jamais d'être surpris par le niveau de corruption (que personne ne prend d'ailleurs la peine de cacher).

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Publié le 25 février 2018

Très proche de la frontière avec la Thailande, Vientiane est la capitale du Laos depuis 1975 et non plus Luang Prabang. Vientiane n'a d'ailleurs rien d'exceptionnel comparé à cette dernière, c'est la raison pour laquelle nous n'y sommes restés qu'une seule journée avec les Israéliens. Avec Marva, nous sommes allés nous promener dans le centre de la ville, sur les bords du Mékong et au marché de nuit. Je n'ai d'ailleurs pas pris beaucoup de photos car il n'y avait rien d'exceptionnel à part de grands centres commerciaux. Le seul monument qui valait la peine est le Patuxai, il s'agit de l'arc de Triomphe version Laotienne. Il y a également différents musées à visiter mais en bon gros radins on ne voulait pas payer l'entrée pour encore voir des Nièmes statues de Bouddha dans tous les sens.

That's it pour Vientiane, c'était vraiment juste pour se dire qu'on a vu la capitale. Même les voyageurs rencontrés le soir à l'hostel m'ont saoulé. J'avais le choix entre un vieille Américain qui était fier d'avoir chez lui 24 fusils et un Français qui lui était fier de pouvoir voyager "gratuitement" grâce au chômage ... Devant tant d'ineptie et n'arrivant pas à décider lequel je voulais baffer en premier, je suis allé me coucher.