Pour cette étape du voyage nous retrouvons des amis, Lucie et Jacques, avec qui nous poursuivons notre aventure.
A peine arrivés à la gare routière de Makassar nous sommes alpagués par de nombreux enfants qui nous réclament de l’argent, on ne s’est pas senti des plus à l’aise. Toutefois les indonésiens sont vraiment très souriants et restent « bloqués » devant nous, touristes blancs, c’est aussi très surprenant et un peu gênant malgré qu’ils soient très agréables.
Nous prenons donc un bus de nuit pour la ville de Rantepao, autrement appelée Pays Toraja. Cette région est l’une des seules du pays où la population n’est pas musulmane mais chrétienne et qui garde des traditions animiste. Nous assistons à des funérailles qui sont pour eux une fête, ils sont donc heureux d’accueillir du monde. Les rites funéraires durent trois jours et nous participons à la deuxième qui consiste au sacrifice de buffles. Cette cérémonie est petite ce qui signifie moins de 10 sacrifices. Pour la famille royale cela peut aller jusqu’à plus de 100 sacrifices. L’âme des buffles sacrifiés rejoignent l’âme du défunt et l’accompagne pour rejoindre le paradis, plus il y a de buffles plus le voyage jusqu’au « paradis » est facile pour la personne. Généralement ce sont les petits enfants qui payent pour les funérailles de leurs grands-parents, si ils n’en ont pas encore, le reste de la famille s’occupe du paiement des funérailles.
Nous avons du mal à nous dire que ce que nous avons vu est réel : les buffles se font égorger devant nos yeux, un par un, sous le regard complètement naturel de jeunes enfants. Suite au sacrifice les bœufs sont aussi dépecés et découpés par les habitants, en effet la viande sera par la suite partagée avec le reste du village, et les gens ayant aidés se serviront en premier.
Deux cochons sont aussi tués pour être ensuite mangés, ceci contrairement aux buffles n’ont pas été payés par la famille mais offert par des invités.
Direction ensuite un combat de buffles faisant partie de la première journée de funérailles d’une autre personne. Les paris ne sont pas autorisés dans le pays mais sont « acceptés » dans ce cas. Nous sommes les seuls étrangers et les locaux semblent adorer parier.
Les maisons traditionnelles au pays toraja sont vraiment très jolies et en forme de proue de bateau, les locaux n’habitent plus dedans mais s’en servent pour conserver le corps d’une personne décédée de leur famille le temps d’avoir assez d’argent pour payer l’enterrement. D’autres plus petites servent à mettre le riz.
Dans un village, des mégalithes (menhirs) sont érigés pour la personne décédée si celle ci est importante (donc bcp de buffles sacrifiés). Et suivant le degré d’importance le menhir est plus ou moins grand.
Pour les enfants qui décèdent jusqu’à ce qu’ils aient des dents, ils creusent dans le tronc d’un arbre pour poser l’enfant qui est recouvert de feuilles séchées, l’enfant est posé debout dans l’arbre, selon leur croyance l’âmes des enfants continuent de grandir avec l’arbre.
Tout cela est très intéressant et complètement décalé de notre culture.
Deux fois par semaine, le mardi et le samedi, il y a le marché des buffles. Un bébé coûte environ 5 millions, 40 millions pour un adulte et même 200 millions pour un albinos (100 mois de salaire).
Lors de la deuxième journée à Rentepao, nous louons des scooters pour nous éloigner un peu et avoir un panorama de la ville en hauteur (Batutumonga). Les paysages dans les rizières sont magnifiques.
Une journée plus tard, 12h de voiture dans les montagnes et les routes pas toujours bien entretenues, nous voilà à Tentena pour une journée. Une fois de plus, c’est en scooter que nous rejoignons les cascades de Saluopo et Siuri beach. Les cascades sont très chouettes car elles s’étalent sur plusieurs niveaux et nous nous y baignons. La plage de Siuri beach est aussi très sympathique, nous avons juste le temps d’en profiter avant qu’une énorme averse nous tombe dessus sur la route du retour.
Nous quittons l’hôtel tôt le lendemain matin en direction du port d’Ampana, point d’accès pour les îles Togian.
Après quelques péripéties dues à l’annulation de notre bateau à 13h, nous arrivons finalement à bon port.
Lors de ces 11 jours, nous faisons 2 îles différentes et 3 resorts.
Le premier, Poki Poki sur l’île de Bomba dans une petite cabane entierement conçue en bambou, très charmant. C’est un resort familial, 2 familles très sympa alternent pour dormir sur place.
Sera beach sur l’ile de Malenge a une plage incroyablement belle, sans algues ni coraux au bord ce qui facilite la baignade détente. Le rapport qualité prix est excellent.
Et enfin Bahia Tomini aussi sur l’ile de Malenge, tenu par des espagnols qui cherchent à faire de l’eco tourisme et dont l’ensemble du resort est superbe.
Les trois cabanes sont évidemment sur la plage, vue sur mer bleue, qui doit se situer autour des 27-28 degrés.
L’absence de réseau internet nous permet de profiter pleinement de ce petit coin de paradis pour faire du snorkeling, bronzer, se reposer dans les hamacs, jouer à des jeux de société, de cartes, regarder les étoiles sur le ponton de Poki Poki au dessus de l’eau en écoutant des airs de guitare, faire des petits tours en bateau, jouer au Frisbee, au volley ...
Bref, on ne s’ennuie pas, un paradis de simplicité pour entre 13€ et 28€ par jour par personne en pension complète ...
Nous mangeons du poisson tous les jours, tous les repas : sweet lips, barracuda, snappers, calamar... tous très bien cuisinés, avec des aubergines, haricots et riz. C’est excellent à Poki Poki et encore mieux à Bahia Tomini avec une petite touche européenne.
Nous faisons quelques sorties pour découvrir les lieux. Entre Sera beach et Bahia Tomini, il existe le jellyfish lake. Les méduses se sont retrouvés enfermées et au fil des années, elles sont devenues inoffensives car elles n’ont plus de prédateurs. On peut s’y baigner et toucher les méduses ce qui est inhabituel et drôle.
En face de Bahia Tomini, le Reef 5 est une zone où les coraux sont absolument incroyables. C’est la première fois que nous voyons des coraux vivants , ils sont plein de couleurs c’est magnifique ! Les poissons sont par conséquent très présents et aussi superbes !
Le reste du temps, du faisons du snorkeling auprès des resorts et nous avons même entendu un jour un gros « Boum » sous l’eau. Il s’agirait soit de l chasse à la dynamite qui malheureusement est encore d’actualité ici ou le volcan una una situé à quelques km. Très surprenant.
Enfin nous effectuons une sortie au village Bajau. Les Bajau sont anciennement les nomades de la mer et se sont sédentarisés pour s’installer autour d’un gros rocher. On y accède par bateau directement ou bien en empruntant un ponton d’un km de long qui relie le village de Palau papan au village Bajau. C’est ce que nous choisissons de faire.
Les cabanes sont toutes sur pilotis et malheureusement nous voyons beaucoup de déchets dessous.
Lors de toutes nos balades dans les petits villages il se passe toujours la même chose : nous sommes l’attraction ! Les enfants nous regardent avec de grands yeux, certains adultes nous emmènent même leur bébé et veulent faire plein de photos. Les scènes sont aussi toujours les mêmes, c’est pauvre, ils ne vivent de rien, les déchets sont jetés par terre ou dans la mer, tout cela en contradiction avec le fait qu’ils ont un téléphone ! On se sent scrutés (comme partout en Sulawesi) mais ils sont toujours très sympa et cherchent à discuter.
Pour repartir des îles Togian c’est encore une autre histoire, personne ne sait vraiment quand le bateau part, à quelle heure il arrive etc...
Nous quittons Jacques et Lucie qui repartent à Ampana et nous montons dans le bateau pour Gorontalo à 10h. Le bateau est plein, nous sommes sur le pont du bateau collés à nos bagages et à chercher un coin d’ombre. Nous payons seulement un peu plus de 3€ à deux. Sous nos yeux tous les indonésiens jettent l’ensemble de leurs déchets par dessus bord c’est horrible pour nous de ne rien pouvoir dire et faire. Quelques locaux qui parlent anglais viennent discuter avec nous c’est très intéressant.