Pour mettre toutes les chances de notre côté, afin d'obtenir rapidement les visas, je rassemble les documents qui pourraient nous être demandés au consulat. Il manque deux photos pour Stanislas et moi que nous faisons rapidement dans la rue et quelques documents à imprimer. Cette partie est plus compliquée car à deux reprises le pc des petites boutiques plante. Finalement j'arrive à en trouver un, un peu plus loin. Nous sommes garés devant un petit parc où les gens patientent pour se faire vacciner et obtenir leur certificat de vaccination.
Nous arrivons à 10 h au consulat, aucun employé n'est arrivé alors qu'il ouvre à 9h ... Heureusement une dame arrive cinq minutes plus tard. Elle nous indique qu'elle peut faire les visas mais que ça prend du temps, cependant il n'y a pas de problème pour les avoir à la frontière. Elle appelle la frontière pour confirmer.
Nous allons faire les tests PCR pour Edouard et moi car les enfants sont exemptés. Deux jours plus tard la règle changera et il en faudra un pour les enfants de plus de 4 ans. Ils ont eu chaud !!! Les résultats des tests sont donnés au bout de deux heures, dans les pays précédents nous avions dû attendre minimum 24h pour les avoir.
Nous rentrons au camping pour plier toutes les affaires et dire au revoir à Kevin qui nous a si bien accueilli. Il part même chercher des clubs de golf et des balles pour les offrir aux enfants.
La route sinueuse ne cesse de descendre vers le poste de frontière, nous y dépassons une centaine de camions en attente.
Il est 14h quand nous entamons la sortie du Zimbabwe.
- Première remarque à l’entrée des bâtiments, les enfants n'ont pas de tests PCR. En effet, au Mozambique c'est à partir de 11 ans.
- Ensuite, il n'est pas possible de sortir du Zimbabwe comme indiqué hier, la policière va voir son chef, c'est bon vous pouvez sortir.
- Les douaniers mettent un peu de temps à remplir le CPD, il faut dire qu'ils ont vu 3 CPD depuis le début de l'année.
Pendant ce temps Edouard avait déambulé et était tombé sur notre futur dernier interlocuteur Zimbabwéen. Vous voulez sortir ? Mais c’est interdit !!! Oui mais nous avons l’autorisation du sous-chef de l’immigration. Peu importe, je ne dépends pas de lui, moi je rends des comptes au Président.
Tout est bon côté papiers et coups de tampons, nous nous apprêtons à sortir en passant la barrière.
Le flic imposant, habillé en civil avec sa veste en cuir, avec qui Edouard avait discuté tout à l'heure, nous arrête :
- il nous demande les tests PCR, pourquoi les enfants n'en ont pas? Même réponse que précédemment.
- Avez-vous de l'argent ? Oui, 200 dollars pour les visas au Mozambique, puis 30 autres. Il vit quelques autres billets dans mon porte-monnaie et demande "cette liasse ?" Je lui montre mes trois pauvres billets de dollars Zimbabwéens qui valent 0,40 cts d'euro en tout. Bon c'est bon.
- Puis il voit le lance pierre à l'arrière, ceci est une arme au Zimbabwe, c'est interdit. Entendu, nous prenons note, nous ne savions pas. Nul n'est censé ignorer la loi, c'est vous qui nous l'avez appris. Euh ok, nous partons sur une communication glissante. Puis nous fait signe que nous pouvons partir.
Nous nous dirigeons vers la barrière, ou finalement nous ne pouvons pas passer et nous comprenons qu'il faut se garer devant le bureau du chef. On se fait traiter de menteur par ce dernier, n'ayant pas compris sa consigne. Bref ça commence à sentir l'embrouille...
Deux autres flics en civil me demandent les papiers du véhicule. Je sors pour lui donner le numéro de châssis afin qu'il vérifient que la voiture n’est pas volée. L'un des deux m'indique que sa langue c'est l'argent avec un petit rire. Le ton est donné !!! Après avoir redémarré 3 fois le PC, me voilà rassurée, la voiture n'est pas volée.
Pendant ce temps Édouard vide le camper avec le chef, se fait confisquer son couteau, car c'est une arme...
Ensuite ils me demandent les justificatifs de naissance des enfants, le livret de famille ne suffit pas car rédigé en français, je sors les actes de naissance plurilingues....
Ils craquent au bout d'une heure, Édouard récupère son couteau et ils nous laissent partir.
Ça s'était le premier round. Un dernier contact que nous n'avions pas connu pendant ce mois au Zimbabwe, mais qui nous indique l'enfer que devait être le pays il y a encore quelques années à chaque barrage de police.
Nous sommes restés 34 jours au Zimbabwe en parcourant 2629 km. Quelle découverte, ce pays est beau et riche humainement. Les gens viennent facilement parler avec vous, au camping, dans la rue, dans les restaurants, sur un trottoir, dans les parcs. C'est assez rare, car discuter avec les gens d'une autre culture s'arrête souvent à du superficiel, à de la vie quotidienne. Les Zimbabwéens sont curieux, instruits, ils ont des idées à partager, des tas de discussions à lancer, malgré la barrière culturelle. Le froid nocturne nous fait quitter ce pays que nous avons adoré. Le Zimbabwe est souvent perçu d'un mauvais œil, à tord.
Un hôtel avait comme devise "l'hospitalité est notre langue", elle pourrait être celle du pays.
La suite #6 Mozambique