Carnet de voyage

#11 Kenya - Qu'à travers l'Afrique

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Dernière étape postée il y a 824 jours
6 semaines en famille au Kenya d'Ouest en Est
Février 2022
50 jours
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Publié le 24 février 2022
40 km au Kenya 

Nous avons passé la frontière ougandaise, mais nous n'avons pas de tests PCR pour rentrer au Kenya car nous pensions les faire à la frontière et ils n'en font pas.

En face c'est le Kenya 

La frontière est en chantier pour faire une route en goudron et des bâtiments en dur. Actuellement c'est une baraque en bois avec quatre bureaux. À l'immigration nous présentons nos e-visas, ils appellent le chef pour je ne sais quelle raison, puis tamponnent nos quatre passeports après la prise d'empruntes. Je vais faire tamponner le carnet de passage en douane au bureau des taxes routières, mais nous n'avons pas besoin d'en payer. En me rejoignant Edouard se fait interpeller par le médecin pour qu'il présente les tests PCR que nous n'avons pas, il demande nos précédents tests mais ils sont trop vieux (+ de 14 jours). Finalement le docteur autorise Edouard à aller faire les tests à la ville de Kitale à 40 km d'ici et il lui demande d'envoyer les résultats par mail. Comme c'est bien les petites frontières !

La densité de population est beaucoup plus faible de ce côté-ci. Nous traversons une plaine agricole avec de grandes et de petites parcelles de maïs et de canne à sucre. Nous alternons les parties de route en enrobée et celles en cours.

Nous arrivons à Kitale, ville avec un désordre pas possible, les travaux n'arrangent rien. La ville est en ébullition, il y a du monde partout, des enseignes publicitaires, des supermarchés et des magasins en tout genre. Nous cherchons un distributeur pour retirer de l'argent (1 € = 128 kenyan shillings) et un magasin d'opérateur téléphonique pour une carte SIM et des données internet. Puis un supermarché pour quelques gâteaux et du raisin ! Ensuite nous allons à l'hôpital pour nous renseigner sur les tests PCR, il est 17h10 et les derniers prélèvements se font à 17h.

Nous dormons dans le jardin d'une maison qui offre la possibilité de camper. La parcelle est gigantesque. Avant de déplier la tente, Edouard balaye les centimètres, de très fine poussière, accumulés pendant cette journée de route. Heureusement le camper est hermétique, il n'y en a qu'à l'extérieur.

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Publié le 24 février 2022
115 km 

Après l'école nous filons à l'hôpital pour faire les tests. Nous les faisons pour deux raisons : pour être en règle avec nos engagements et pour que d'autres voyageurs puissent bénéficier de cette facilité de passage de la frontière. À l'hôpital nous poireautons 15 minutes avant qu'une infirmière nous demande de la suivre pour rejoindre le site où effectuer les tests PCR. Nous traversons l'hôpital; la maternité, le service pédiatrique, le service psychiatrique et le laboratoire. Proche d'un parking se trouve une tonnelle avec deux personnes, dont un médecin entrain de faire un prélèvement. Il enchaîne avec Edouard et moi (nous épargnons les enfants), puis nous remplissons nos données dans un tableau (habituellement c'est une fiche à compléter). Ensuite nous remontons pour aller payer, nous passons devant la stérilisation des instruments et le bloc opératoire avant d'arriver à la caisse. Se sont les tests PCR payants les moins cher que nous ayons fait (8,60 € /test). Nous aurons les résultats demain par e-mail.

Nous prenons la route, à la sortie de la ville il y a le combo restaurant / car wash. Du coup nous mangeons en regardant la voiture se faire laver, elle en avait bien besoin.

Notre carte routière n'est pas très à jour, elle représente les pistes, les routes asphaltées étroites ou larges de la même manière, pas facile de s'y retrouver. Du coup l'itinéraire du jour commence par une nationale étroite où il y a beaucoup de motos qui sont impossibles à doubler si quelqu'un arrive en face. Ensuite nous prenons une piste en mauvais état, nous traversons la campagne où les petites parcelles sont toutes clôturées. Nous retrouvons le goudron avec très peu de trafic et décidons de poursuivre sur cette route même si ça nous fait faire un détour. Nous terminons avec un grand axe, Eldoret - Iten.

Iten est la ville des athlètes de haut niveau, aussi bien kenyans qu'étrangers. Coureurs de fond et cyclistes viennent s'entrainer à 2300 mètres d'altitude. La ville se trouve au sommet de la falaise de la Rift Valley.

Nous descendons vers la vallée pour rejoindre le camping.

Le camping a une belle vue, l'orage arrive, ça fait de très belles couleurs. Un rayon de soleil éclaire seulement un volcan sur le versant opposé.

Nous discutons avec deux motards Néerlandais, qui ont acheté une moto pour voyager deux mois au Kenya et en Ouganda. Nous échangeons les bons plans. Au Kenya, les plaques d'immatriculation sont fabriquées par les prisonniers, ils attendent les leurs depuis un mois et demi et appréhendent le passage de frontière Ougandaise avec leur plaque manuscrite en papier plastifié.

Une fois couchés une petite pluie de 10 minutes nous arrose.

17
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Publié le 24 février 2022
198 km 

Nous remontons sur la ville d'Iten et dépassons les sportifs en entrainement. Nous en encroisons une cinquantaine en tout.

La route que nous empruntons surplombe plus ou moins la vallée du Rift. Nous sommes en montagne, les petites parcelles sont toujours clôturées. Il y a une grande diversité dans les cultures, thé, pommes de terre, tomates, choux, brocolis, oignons et aussi beaucoup de pâturages. Nous grimpons jusqu'à 2730 mètres d'altitude. Au même moment l'informaticien de l'hôpital nous appelle pour savoir si nous avons bien reçu les résultats des tests PCR, mais rien sur nos boîtes mail. Il reprend l'adresse et fini par les envoyer par WhatsApp car le logiciel bugge. Bonne nouvelle les résultats sont négatifs.

Nous mangeons des plats locaux dans un petit restaurant. Les villageois viennent se restaurer avec du riz ou de l'ougali (nom local pour la pâte de maïs), du bœuf ou de la chèvre en sauce, des haricots et des chapatis. Nous sortons au moment où les enfants rentrent de l'école, tous en uniforme, chemise à carreau et jupe ou bermuda bordeaux. Il restent à nous regarder une fois dans la voiture et nous saluent tous en cœur.

Nous entamons enfin la descente qui nous mène dans la vallée du Rift.

Nous arrivons à Nakuru, quatrième ville du pays avec 600 000 habitants. L'architecture n'a rien de plaisant, des immeubles alignés ou des échoppes en parpaing se succèdent. Nous empruntons pendant un petit kilomètre la route qui relie Mombasa - Nairobi - Ouganda, chargée en camions. Arrivés dans le centre ville la circulation est très dense, les constructions anarchiques et les trottoirs occupés par des marchands en tous genres...

Nous cherchons à acheter de la bière avant d'aller au camping. Je me gare devant un cordonnier et je prend enfin le temps de faire réparer mes chaussures.

Trente minutes plus tard nous repartons pour aller voir le camping non loin d'ici. Il s'avère être délaissé, le terrain stock des camions fatigués. Le personnel n'est pas très dynamique pour nous donner des infos, du coup nous partons vers un autre camping à 8 km de là. Le GPS nous fait couper à travers les quartiers populaires, puis par une piste très pentue et érodée. Nous passons en vitesses courtes pour réussir à gravir la montagne, avec la peur de cabaner en arrière sur la deuxième portion, heureusement ça passe. Nous arrivons au camping avec son gérant très dynamique, nous nous installons sur le terrain arboré d'acacias au milieu des tentes en toiles.

Quelques instants plus tard des voyageurs français arrivent, Véronique et Dominique. Ils voyagent depuis un an en Afrique et ils sont aussi partis de Cap Town. Nous passons une bonne soirée ensemble.

18
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Publié le 24 février 2022
139 km 

Après l'école nous faisons escale à Nakuru pour faire quelques courses et nous déjeunons avec Véronique et Dominique avant de se diriger vers le nord. La sortie de la ville est interminable, nous passons sur le versant ouest de la Rift Valley où poussent du café, du thé et des roses (spécialité kényane).

Nous grimpons la falaise de la vallée du Rift, longue de 6000 km entre Israël et le Malawi (nous avions vu le début ou la fin selon, il y a quelques mois déjà). Nous croisons à deux reprises l'Equateur en enchainant les épingles à cheveux.

Une fois arrivés sur le plateau le paysage est tout autre. C'est une végétation sèche que l'on trouve, avec quelques arbustes. Ceci n'empêche pas de trouver des terres agricoles exploitées pour y faire pousser des tomates notamment. Ces terres privées sont au milieu des terres pastorales occupées par les peuples nomades : Samburu, Turkana et Pokot. Ils se déplacent en fonction de là où se trouvent les pâturages, pour leur bétail. Ils peuvent faire des centaines de kilomètres pour trouver de nouvelles terres. La sécheresse particulièrement sévère cette année et leur surnombre menace leur mode de vie.

Après Rumuruti nous continuons sur la route du nord pendant une vingtaine de kilomètres avant de bifurquer à droite sur une piste.

Mais où allons nous comme ça ? Voir Barney, mon ancien maître de stage d'il y a 19 ans. Je suis en contact avec lui depuis tout ce temps, maintes fois il m'a invité à lui rendre visite et voilà, l'occasion se présente. Les retrouvailles sont chaleureuses, comme si le temps ne s'était pas écoulé.

Nous partons faire une balade à pied dans la ferme de 16 000 ha, avec Polly sa fille, Brandt son gendre et ses deux petits enfants de 3 ans et 6 mois. Ambre repère des excréments de hyènes, de zèbres, d'éléphants et d'antilopes. En chemin, nous trouvons une peau de mouton, il n'a pas obéit à Maitre Seguin, un soir il n'est pas rentré à la bergerie, ici c'est sans pitié, lions et hyènes en ont fait leurs repas. Sur le retour nous voyons partir à tout allure une groupe de zèbres et d'impalas.

Le soir un couple d'amis de Barney arrive, ils sont allemands et travaillent en Afrique depuis plus de trente ans, leur fille est en stage dans la ferme d'élevage d'à côté, détenue par son beau frère. La soirée est animée en discussions.

19
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Publié le 6 mars 2022
 Good morning !

Ambre fait le petit-déjeuner pour tout le monde, œuf, bacon, tomates rôties et pain grillé. Nous profitons du week-end, entre repas, farniente et balades.

Nous allons visiter la ferme de plantes médicinales de Barney, une vingtaine d'hectares sont plantés. Ses parcelles ne sont pas irriguées et sans les petites pluies de novembre-décembre les plantes souffrent. Barney sèche les feuilles avant de les expédier en Europe.

Nous rentrons tranquillement à la maison.

Ambre est heureuse de trouver un four, elle fait un gâteau pour le diner de ce soir. Un barbecue est organisé à la maison de Barney avec sa fille, son beau-fils et son beau-frère, Martin. C'est à lui qu'appartiennent la majorité des hectares, il a un accent kenyan à couper au couteau.

Nous discutons avec Klaus, sur son pays, l'Allemagne. Il nous apprend que la nouvelle constitution Allemande ne permet plus d'avoir un Hitler au pouvoir. Il a travaillé à la GIZ (coopération allemande) comme formateur électricien, pour les futurs techniciens et ingénieurs en électricité, en Tanzanie. Godje, son épouse travaille à l'Union Est Africaine, et coordonne 4 piliers de coopérations (informatique, numérique, santé publique épidémiologique et marketing des produits agricoles et transformés) entre le Kenya, La Tanzanie, Le Burundi, le Rwanda et l'Ouganda.

À la nuit tombée une hyène ricane juste derrière le mur de l'enceinte.

20
fév
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Publié le 6 mars 2022

Balade de fin de journée au bord de la rivière asséchée. Ils vont devoir clôturer car les voisins viennent débiter du bois au bord de la rivière.

La ferme a des clôtures électriques autour des maisons et des parcelles cultivées pour se protéger des félins. Il y a plusieurs activités sur la ferme, de l'élevage extensif avec 4 000 vaches, dromadaires et chèvres, un camping, une fromagerie, des cultures de maïs et de plantes médicinales et un atelier de bijoux. Ces activités sont tenues par la dizaine de familles habitant sur la ferme. Brandt, le pari de Polly, Sud-Africain, veut développer un atelier de biltong (viande séchée réputée en Afrique australe) pour le marché Kenyan. Il est entrain de ficeler son projet.

Martin nous rejoint pour la soirée et nous apprenons plein de chose sur l'Afrique de l'est qu'il connait comme sa poche. Notamment sur l'une des origines du conflit au Tigré au nord de l'Éthiopie qui serait lié à la guerre de l'eau entre l'Éthiopie qui veut va mettre un barrage en fonction et l'Égypte qui n'en veut pas. Se serait eux qui arment les combattants du Tigré. L'Égypte interdit aussi au Kenya de prélever de l'eau dans le lac Victoria pour alimenter le pays. La guerre désorganise l'Ethiopie et l'eau reste ainsi plus disponible pour l'Egypte en aval.

21
fév
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Publié le 6 mars 2022

Ambre se fait faire des tresses par les dames de maison. Elle a bien souffert.

Nous allons nous balader dans la ferme pour voir les animaux sauvages aux milieux des animaux d'élevage. Stanislas adore les dromadaires, il n'en avait jamais vu. Il y a deux groupes de lions, des léopards et des guépards aussi, mais ils se cachent bien. Élever des animaux domestiques au milieu des animaux sauvages comporte le risque de voir des bêtes dépecées pendant la nuit, mais c'est le jeu comme ils disent. Ils ont deux techniques pour protéger leurs troupeaux pendant la nuit, des clôtures avec des branches d'acacias renforcées par des clôtures électriques ou des ombrières, ainsi les lions ne les voit pas et attaquent moins les vaches car ils ont besoin de voir avant de chasser. Ce n'est pas infaillible, il y a toujours un pourcentage de perte, mais c'est intégré pour ces éleveurs. Chasser un lion ne changerai rien car un nouveau viendrait s'installer sur le territoire. La braconnage au Kenya est passible de 20 ans de prison.

En France la réintroduction de prédateur est souvent polémique, notamment auprès des éleveurs. En Afrique la cohabitation n'est pas plus simple mais la mort est acceptée.

Depuis le début d'après-midi le ciel est très menaçant, il se met à pleuvoir intensément vers 18h au moment où nous rentrons, ces premières pluies depuis 6 mois étaient très attendues. Le risque c'est qu'elles réduisent la vraie saison des pluies d'avril-mai, qui vont être indispensables pour remplir les nappes et rivières.

22
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Publié le 6 mars 2022

Les enfants ont entrepris de travailler du bois dans l'atelier de Polly, qui fabrique des bijoux. Stanislas façonne son bout de bois pour mieux faire ressortir "l'hippopotame".

En milieu d'après-midi nous refaisons un tour dans la ferme pour essayer de trouver les lions. Maintenant nous connaissons la zone où ils sont, car nous avons discuté avec le gardien du camping hier soir. Les Néerlandais que nous avions croisés il y a quelques jours ont atterris ici par hasard en demandant où ils pouvaient camper. Le monde est petit car nous avions déjà le numéro de Nicholas grâce à eux.

 Traces d'hier et aujourd'hui : 70 km

Après une tentative autour des points d'eau naturels à sec, sans trouver les lions, nous retournons sur le plateau de la ferme.

Nous découvrons un squelette de girafe éparpillé, nous prenons une vertèbre en souvenir. Un peu plus loin des girafes en chair et en os, des éléphants et un magnifique zèbre aux rayures très fines. Elles font mal aux yeux lorsqu'on le regarde, l'espèce est endémique à cette région.

Le point de vue sur la savane en contrebas plus où moins éclairée se laisse contempler longtemps.

Pas de lion dans le coin non plus, mais ces herbivores nous suffisent pour aujourd'hui. Sur le retour nous organisons une sortie avec Nicholas pour demain matin, mais après demande de validation avec sa boss, celle-ci nous dit qu'il a déjà des clients demain, mais lui affirme le contraire. Nous préférons annuler pour éviter les problèmes entre chacun.

Nous passons une dernière soirée avec Barney, bien occupé par ses différents projets. Barney souhaite développer le biogaz avec les excréments du bétail des nomades, pour réduire leur besoin en bois, de moins en moins disponible. Il a déjà payé une consigne de gaz à ses employées, ceci leur évite de passer leur samedi à faire des kilomètres pour trouver du combustible.

23
fév
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Publié le 6 mars 2022
178 km 

Il est l'heure de partir de ce bel endroit où nous avons été accueilli chaleureusement. Barney nous précède car il a un rdv avec l'USAID, pour le développement agricole dans la région, par expérience il reste méfiant sur les options qu'ils peuvent apporter. Nous partons après l'école et avoir dit au revoir à Polly.

Les habitants s'affairent à leurs tâches quotidiennes, les femmes kenyanes ne portent pas les charges lourdes sur leur têtes comme dans les autres pays. Elles ont une corde sur leur front qui tient la charge posée sur leur dos, ce qui leur permet de porter des charges plus lourdes.

Nous déjeunons à Rumuruti première ville à 45 minutes de ol Maisor. Les restaurants proposent souvent de la viande grillée, je teste la chèvre, excellente, mais il y en a un peu trop. Édouard et les enfants mangent un poulet frit, un peu trop ferme.

Nous poursuivons sur Nyahururu, rapidement le paysage sec et aride se transforme en prairies et forêts. La ville est très animée mais n'a aucun charme.

Nous longeons, Aberdare NP par l'ouest, dans la vallée. La région est très cultivée. Nous arrivons à Gilgil et nous traversons une ligne de chemin de fer, nous ne savons pas trop si elle est encore opérationnelle. Quelques kilomètres plus tard nous arrivons sur la nationale Nairobi - Ouganda, autant vous dire que le trafic est très très dense, au carrefour des zèbres paissent tranquillement. Depuis l'Afrique du Sud, c'est le premier pays où nous voyons autant de voitures individuelles de tout type de standing. Ça double à tout va, il y a des dizaines de semi-remorque chargés, en sens inverse. Il y en a même un qui nous double par la gauche (pour rappel nous roulons toujours à gauche au Kenya).

Nous arrivons à Naivasha qui est dans la vallée du rift. C'est à quelques kilomètres d'ici que j'ai été en stage 6 mois dans une ferme, en 2003. Nous faisons quelques courses avant de rejoindre le camping que nous avons repéré. Nous croisons les bus de travailleurs des serres de roses qui débauchent.

Nous arrivons au camping qui est une zone de conservation d'herbivores. Nous payons l'entrée et nous nous retrouvons dans un grand parc où nous voyons au loin les girafes et de plus près les zèbres et les impalas. Le camping est orné d'acacias géants centenaires. Ils sont appelés "fever tree" (arbre à fièvre) car ils se trouvent dans les zones humides où il y avaient la fièvre jaune et/ou le paludisme.

Une petite pluie fine tombe depuis que nous sommes arrivés, nous patientons une demi-heure, mais ne voyant pas l'accalmie venir nous décidons de monter le camp avec double toit et auvent pour nous abriter. Nous ne l'avions pas sorti depuis la Tanzanie, même si nous aurions pu l'utiliser en Ouganda à cause du climat humide, mais nous avions souvent des abris.

Les enfants repèrent rapidement qu'il y a des français au camping, ils partent discuter avec eux et nous finissons par prendre l'apéro ensemble. Marie, Eva et Adrien sont en vacances 15 jours au Kenya en camping. Ils viennent de la région de Toulouse mais Marie travaille comme infirmière à Mayotte. Très intéressant de discuter avec elle sur ce département français d'outre-mer atypique. La violence migratoire est très importante, les Malgaches se prostituent, les Comoriens construisent des maisons sans être payés, les Mahorais exploitent cette misère migratoire tout en votant Le Rassemblement National au final. Marie soigne des adolescents qui forment des gangs et qui se donnent des coups de machettes pour défendre leurs territoires. J'avais lu un très bon livre sur cette violence Mahoraise, "Tropique de la violence". C'est une facette, mais les généralités ne sont jamais pertinentes.

24
fév
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Publié le 7 mars 2022

Nous nous réveillons avec les gnous, les zèbres et le girafes devant nous, très agréable ma foi.

Nous avions prévu d'aller visiter la station de conditionnement de légumes frais de Sunripe, entreprise qui m'avait prise comme stagiaire il y a 19 ans. Autrefois elle était dans l'enceinte de l'aéroport de Nairobi. Mais avec ce climat pluvieux nous décidons de rester pour profiter des lieux pour nous éviter de tout replier (auvent et double toit) qu'il faudrait réinstaller après la visite.

Nous faisons une balade à pied dans ce grand parc, les zèbres sont installés dans le restaurant et les girafes se laissent approcher à 2 mètres d'elle, même couchées. Un vrai plaisir. À midi un bus de coureurs solidaires français débarquent pour prendre leur douche au camping. Les enfants papotent avec les participants. Ils courent le matin un vingtaine de kilomètres et l'après-midi ils visitent des écoles financées par leur courses et font du tourisme en même temps.

Sur le site il y a un centre équestre, cet après-midi les enfants font une balade à cheval, nous les suivons à pied, ils s'approchent des girafes, apprennent à faire du trot, ils sont aux anges.

Nous ne sommes pas dans la même ambiance que vous qui résidez en Europe avec la déclaration de guerre de Poutine envers l'Ukraine, mais nous restons connectés et nous nous informons, sans rester indifférents face à cette violence inconnue sur le territoire européen depuis 20 ans.

Il fait froid et il pleut.
25
fév
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Publié le 7 mars 2022
 84 km
 superbes couleurs ce matin à 6h.

En partant nous découvrons qu'il faut payer le camping en plus des droits d'entrée du parc, alors qu'à l'entrée la personne nous avait dit qu'il n'y avait plus rien à payer après. C'est juste au moment où nous démarrons le moteur que le responsable du camping nous demande si nous avons bien payé. Payé quoi ? Eh bien les nuitées, ah ok, c'est combien ? Nous négocions la gratuité des enfants et nous lui expliquons que ce n'est pas des manières de demander au moment du départ. Le problème c'est que la plupart des personnes ont déjà payé leur voyage avec les voyagistes qui ont eux-mêmes tout réglé à l'avance, donc il n'a pas l'habitude des overlanders !

Nous arrivons enfin à partir de cet endroit à 11h30, nous mangeons un bout dans une station service où ils vendent du bon pain de campagne. Le bord du lac est occupé par des hectares de serres, qui alimentent le marché européen en roses et autres fleurs coupées.

Nous repassons par le centre ville de Naivasha, où contrairement aux autres villes traversées il reste quelques maisons de l'époque coloniales, dont le restaurant, La Belle Inn.

À 13h30 nous sommes devant la station de conditionnement de légumes de Sunripe, mais les ouvriers sont en pause déjeuner. Nous allons faire quelques courses avant de revenir pour la visite. Jack, le responsable de la station nous accueille sous les consignes de Tiku, le directeur de Sunripe. Il nous fait une visite complète de l'usine de transformation. Les légumes sont réceptionnés, triés, pesés, stockés et lavés selon les produits. Ensuite en fonction des spécifications clients, les carottes vont être épluchées et équeutés ou non. Les haricots verts sont triés et rangés main ou mélangés avec d'autres légumes. Les petits pois écossés ou non, ... Pour le marché chinois se sont les avocats dont ils sont friands. Ils sont coupés en cubes avant d'être congelés. L'usine est très bien tenue, chacun s'affaire à sa tâche. Les produits sont ensuite expédiés à l'aéroport de Nairobi avant de prendre l'avion pour les supermarchés européens. Nous repartons avec un colis de légumes frais, ça va nous changer des traditionnels tomates, oignons et choux. Nous remercions chaleureusement Jack, passionné par son métier et passionnant. Nous ne sommes pas novice sur le sujet, étant donné que ça a été notre métier pendant 10 ans, soit comme responsable station pour Edouard ou comme responsable qualité pour moi, au Maroc et à Madagascar.

Il est déjà 16h mais malgré tout, j'aimerais bien retourner sur la ferme où je suis restée 6 mois en stage. Je n'ai plus de contact avec eux aujourd'hui. J'ai été accueilli par Ben et Marguerite sur le plateau surplombant la vallée du rift et Naivasha. Ils cultivaient des brocolis et des haricots verts pour les livrer à Sunripe. La ferme se trouve à 20 kilomètres de Naivasha, je me souviens bien de la route, une fois sur la piste je sais qu'il reste 4 km (je les ai fait plusieurs fois à pied) mais incapable de situer exactement la ferme. Nous demandons en chemin, mais personne n'est très précis. Finalement nous voyons le petit panneau Kagongo Farm, qui n'a pas l'air très active. Nous rentrons dans l'allée de filaos et arrivons dans un lieu qui semble désaffecté. Deux hommes arrivent, je demande si l'un d'eux s'appelle Ben (le petit fils de Ben). L'un d'eux nous dit qu'il loue les terres à la famille Mwangi, qui a été expropriée pour faire passer une ligne à haute tension. Leur maison a été détruite, un pylône se trouve à la place. Les arbres ont rempli l'espace, il reste la petite maison où j'ai habité, avec l'inscription sur la porte, peint il y a 19 ans par mes soins (j'avais complètement oublié).

Le monsieur me donne le numéro de l'intermédiaire à qui il loue les terres à la famille Mwangi, à qui j'envoi un message. Il m'envoi le numéro de Ben (petit fils). Il y a 15 ans, Barney m'avait dit que Ben (le grand-père) était mort dans un accident de voiture. Nous redescendons dans la vallée pour poursuivre notre route vers le sud, la traversée de Naivasha se fait dans les embouteillages, à l'heure de la débauche.

Nous dormons toujours au bord du lac ce soir, mais dans un autre camping plus à l'ouest, au Carnelleys. Nous sommes au bord de l'eau avec une clôture électrique qui nous protège des hippopotames qui ne vont pas tarder à sortir.

26
fév
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fév
Publié le 7 mars 2022
 136 km

Avant de partir nous discutons avec un couple de belge intéressés par le camper et notre voyage. Nous échangeons quelques infos et nos coordonnées.

Nous avons décidé de rejoindre la route de Narok, en direction du Maasaï Mara par une petite piste à flanc de montagne. Nous longeons le lac, toujours entourés par les serres de fleurs, cependant certaines sont à l'abandon. Nous passons un village d'ouvriers, où les bâtiments sont alignés et les petites maisons accolées, il y a l'électricité qui arrive dans chaque hébergement, mais les lieux semblent spartiates.

En quittant le lac, la piste est en mauvais état, les pluies ont creusé des ravines. Nous arrivons dans une vallée cultivée, essentiellement des brocolis.

Rapidement nous montons dans la montagne, les flancs sont cultivés, mais les agriculteurs n'habitent pas à proximité de leurs parcelles, la piste est toujours dégradée et les montées sont abruptes.

Nous pique-niquons à une barrière de redevances pour les locaux qui empruntent la piste lorsqu'ils sont chargés de produits agricoles. Les motos défilent avec du maïs, mais aussi des ânes, alourdis par leur cargaison.

Nous suivons la ligne de crête à 2600 mètres d'altitude.

Nous redescendons et arrivons dans une plaine où il y a de grandes parcelles de cultures et de gros troupeaux de vaches.

Au village de Nairegi où nous rejoignons la nationale, nous arrivons bel est bien en pays Maasaï. Des femmes attendent un transport ou font leur couses avant de rentrer chez elles dans leurs bomas. Nous passons Narok dernière grande ville avant le Maasaï Mara. À Ewaso Ngiro c'est jour de marché, c'est très coloré grâce aux couleurs vives des tenues maasaï.

Nous passons un cours d'eau qui déborde à cause des dernières pluies, mais comme dans le coin de Rumuruti elles étaient tant attendues. Nous allons dormir dans le village maasaï de Maji Moto, il faut faire 10 km de piste avec plein d'ornières avant d'atteindre le village. Nous nous arrêtons dans un premier camping "culturel" comme il se nomme, mais 60 $ la nuit n'est pas dans notre budget. Nous poursuivons car nous en avons repéré un autre sur iOverlander, mais impossible de trouver la piste qui mène au point indiqué sur la carte. Nous retournons dans le village, demandons notre route à quatre jeunes hommes dont un en moto. Ils appellent au numéro que nous avons, ils essayent de nous expliquer le chemin, mais finalement le motard nous amène voyant que nous restons assez dubitatifs.

Nous croisons Ntai qui dévale la montagne, mais nous ne comprenons pas que c'est chez lui que nous allons et nous continuons à suivre la moto. Nous suivons un chemin délimité par de l'aloe vera. Nous arrivons au site de camping, surplombant la savane. Il y a trois petites maisons construites traditionnellement, une pour la cuisine, une pour les toilettes et la dernière comme abri. Ntai nous accueille, fébrile, nous sentons qu'il veut bien faire mais il n'est pas très alaise. Il nous montre les lieux et il se détend petit à petit. Son fils arrive, il emmène les enfants chez lui, dans leur village maasaï en contre-bas (un petit hameau est appelé village). Ils passent la fin d'après-midi avec les chèvres et ils les rentrent dans l'enclos.

Les enfants s'habillent avec leurs bijoux, tissus, chaussures, massaï et himbas, on a l'impression qu'ils veulent se fondre dans le décor. Nous sommes bien installés au milieu de la nature silencieuse mis à part quelques son de cloche du bétail au loin. Nous sommes en mode camping sauvage, sans eau ni électricité.

À la nuit tombée Ntai et son frère Languan ont allumé du feu pour chanter leurs chants traditionnels autour. Stanislas s'entraine à reproduire les différents sons. Les enfants demandent une dernière chanson avant d'aller se coucher.

27
fév
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fév
Publié le 7 mars 2022

Ce matin nous nous réveillons tranquillement autour du petit-déjeuner. Ambre est déjà partie pour la traite des chèvres. Nous prenons une bonne douche chaude, avec l'eau des sources d'eau chaude du village, livrée en moto.

Nous partons faire une balade sur les terres de Ntai et Languane. Depuis 5 ans, nous ont ils dit, les parcelles sont clôturées et nominatives. Il reste des terres libres comme ils les appellent qui appartiennent à l'Etat. Celles-ci appartenaient à leurs grands-parents. Je n'ai pas tout compris à propos du foncier, pour moi des nomades n'avaient pas de terres ancestrales.

Pendant cette balade nous apprenons les vertus des plantes qui nous entourent. L'aloe vera permet de soigner les blessures, ils ont des arbres dont les feuilles duveteuses servent de papier toilette et de déodorant à la fois (pas avec la même feuille bien évidemment). Pour gérer les ressources en bois, ils coupent des branches en saison sèche. Ils permettent aux villageois de venir glaner le bois mort ou sec sur leur parcelle.

Ntai 

À 13h Ben m'appelle, le grand-père, celui que je pensais décédé depuis 15 ans, je reconnais de suite sa voix, tellement surprise et heureuse de l'entendre. Nous nous donnons rendez-vous dans quelques jours à Nairobi.

A 15h nous repartons pour voir les sources d'eau chaudes. Nous faisons une escale chez eux où leurs femmes nous offrent un collier à chacun. Nous en profitons pour donner notre ballot de vêtements trop petits que nous nous baladons depuis bien longtemps.

Nous descendons au village, toujours avec Ntai et Languane, une question me vient, pourquoi vous n'avez pas les oreilles percées comme les plus anciens du village ? Si ils vont à l'école, l'état leur interdit de se percer les oreilles comme autrefois et faire pendre des boucles plus lourdes les unes que les autres. Ils savent du coup qui a été à l'école et qui n'y a pas été.

Nous arrivons aux sources où les habitants viennent s'approvisionner en eau potable. Elle se déverse ensuite dans un lac artificiel qui alimente en eau les parcelles cultivées et où les animaux d'élevages et sauvages tels que les éléphants viennent s'abreuver.

Ils estiment que leur conditions de vie au Kenya se sont améliorées, ils ont accès à l'école, à l'électricité comme les autres citoyens. Un candidat au prochaines élections présidentielles de 2022, a comme proposition de donner 6000 shillings (47 €) à tous les sans activité au Kenya, les maasaïs seraient éligibles. Ils m'expliquent que quand il y a de grandes sécheresses comme cette année, ils n'ont pas de revenus, leur bétail meure et ils ne peuvent plus se nourrir. Il y a quelques mois ils ont dû partir loin de chez eux pour chercher un peu d'herbe à pâturer, mais leur bétail est resté mort là-bas, mais Languane reste positif, nous sommes rentrés vivants !

Nous allons à la source d'eau en amont du robinet, l'eau qui sort du sol bout. Impressionnant !

Nous rentrons par le village, toujours coloré grâce aux tissus massaï. Il y a quelques échoppes pour s'approvisionner en produits de premières nécessité.

Sur le chemin les enfants sont entrain de construire un buisness pour le retour en France. Ils ramassent des pierres noires brillantes et vitreuses d'origine volcanique (roche obsidienne) qu'ils comptent revendre en France.

Ce soir aussi nous avons le droit d'avoir un petit feu et des chants. Stanislas les aide à le lancer. Nous discutons un peu plus sur leur mode de vie, les hommes sont nomades et vivent entre eux à garder le bétail. Les femmes restent dans leur boma. Ils ne dorment pas avec elles, mais avec les enfants. C'est une tribu polygame et avec chaque femme ils ont souvent au minimum cinq enfants. Languane a décidé d'avoir qu'une seule, sinon après c'est compliqué de gérer deux femmes et ça fait des problèmes. Auparavant, un homme qui se mariait avec une femme échangeait sa sœur avec sa futur belle famille. Aujourd'hui la tradition semble ne plus être pratiquée.

Ntai et Languane ont décidé de lancer ce camping "écotouristique" pour diversifier leurs revenus. Nous avons passé d'agréables moments d'échanges avec eux. Ntai était cuisinier dans un lodge du maasaï mara auparavant, mais il souhaite voler de ses propres ailes dorénavant. Nous garderons en mémoire cette belle escale hors du temps !

28
fév
28
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Publié le 16 mars 2022
 115 km

En partant nous nous arrêtons au village où sont leurs femmes qui vendent quelques bijoux maasaïs. Ne sachant pas comment est redistribuée l'argent entre eux, nous achetons quelques bracelets. En tout nous leur avons donné une année de scolarisation pour un enfant. Nous leur souhaitons le meilleur pour le développement de leur nouvelle activité, qui le mérite.

Nous mangeons dans un petit restaurant à 7 kilomètres de l'entrée du parc. Au menu poulet bicyclette (pas très tendre comme viande)- chapati, bœuf-ugali. À l'entrée se trouve une boucherie, nombreuses au Kenya, les poules attendent à l'extérieur, leur dernière heure avant de se retrouver sur l'étale. Elles ont toutes une vitrine permettant une meilleur sécurité sanitaire de la viande. Il y a de nombreux maasaïs dans le village, ils viennent se ravitailler dans les échoppes tenues par des non-maasaïs. On y trouve de tout, jusqu'aux colliers et bracelets que portent les maasaïs.

Nous arrivons à l'entrée du parc par la porte Sekenani à 14h30, les droits sont pour 24h. Nous avons économisé un peu pour pouvoir s'offrir ce parc pour la "modique" somme de 250$/24h pour nous quatre. Devant la barrière, des femmes viennent proposer bracelets et colliers en perles, en attendant les voitures de touristes elles confectionnent leurs bijoux assises à l'ombre.

Taille du parc : 1510 km² 

Nous partons en directions de la porte Talek vers l'ouest au centre du parc. La traversée est calme, nous croisons des taxis qui font la navette entre deux villages. Les pluies des dernières semaines ont verdi le paysage de plaine, clairsemée de quelques arbres.

Nous sortons à la "gate" Talek pour trouver un camping à une centaine de mètres de l'entrée. Il est installé au bord de la rivière et il y a une piscine en prime. Nous déposons les panneaux solaires, les tables et chaises. Les enfants font un plouf avant que l'on reprenne le chemin du parc.

Les herbivores sont rassemblés autour de cette entrée. Une hyène se balade pour chercher à manger. Qui dit présence de hyène dit carnivores dans les parages.

Elans au fond 

Nous avançons un peu à l'aveugle dans ce parc que nous ne connaissons pas. Soudain, un homme dans une voiture de safari, nous fait de grands signes, au loin, pour nous indiquer qu'il y a quelques chose à leur gauche. Nous nous rapprochons et il nous indique un guépard à 200 mètres. Nous avançons dans les hautes herbes et nous tombons nez à nez avec le guépard allongé. Après quelques roulades il se lève, c'est une femelle pleine, nous la trouvons massive.

Nous poursuivons en longeant la rivière Talek, la végétation est plus dense avec de petits arbustes. À la sortie une voiture avec un guide maasaï nous indique où il y a des lions. Nous traversons la plaine vallonnée pour "se rendre aux lions" et nous voyons surgir d'un ruisseau une dizaine de hyènes au milieu des girafes et des zèbres.

Nous croisons des voitures de safaris et nous leur demandons des précisions pour le chemin des chats, l'un d'eux est très frileux pour nous donner l'information, mais les suivants sont beaucoup plus généreux. Les guides sont admiratifs du véhicule et dès qu'ils voient les enfants ça redouble leur intérêt.

Nous trouvons le spot à lions, grâce aux différentes collines il est facile de repérer les voitures une fois que l'on connaît la zone où chercher. Ils y a cinq lionnes posées, assez loin ma foi.

Le lion est à l'écart niché dans un arbuste. Il se lève avant de rapidement se recoucher.

Il est l'heure de rentrer, le parc ferme ses portes à 18h30, nous sortons avec 8 minutes de retard, mais les gardes n'ont pas l'air de s'en soucier.

Extinction des feux assez tôt car le réveil sonnera à 5h15 demain matin !

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mars
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mars
Publié le 16 mars 2022
100 km 

Le parc ouvre à 6h nous sommes à l'entrée dès 6h15. Une seule voiture nous précède. Nous ne savons pas trop par où commencer. Nous retournons sur le lieu des lions d'hier mais tout le monde a disparu. Deux montgolfières s'envolent au lever du soleil.

Nous rebroussons chemin pour aller vers la rivière Mara. Le sol est détrempé et très vite boueux. Nous voyons beaucoup de hyènes, mais très peu d'herbivores. Nous décidons de sortir de cette zone piégeuse garnie de boue dès que l'on s'approche d'un cours d'eau.

Au loin un super spot pour petit-déjeuner, avec toilettes s'il vous plait, tout organisé par les lodges, pour leurs résidents. La classe ! D'ailleurs nous ne faisons pas tous les mêmes safaris, certains sont tout frais en chemise blanche toute propre, lorsque nous les croisons.

Nous sommes bloqués par un ruisseau, nous trouvons un passage pour le franchir, une grande descente, puis un montée sans que nous puissions voir ce qu'il y avait derrière. Oh surprise, une énorme zone de bouillasse avec de gros trous. Edouard doit s'arrêter pour analyser l'environnement avant de continuer à avancer. Il prend l'option à gauche, nous poursuivons, mais sans conviction car nous voyons très peu d'animaux. Sur le GPS nous cherchons une autre issue, il faut encore franchir un ruisseau. Edouard fait une petite sortie de piste en voulant changer d'ornière, on se retrouve à 45° de la piste. C'est sportif la conduite dans le coin.

Nous descendons de notre colline, nous nous approchons du point bas, premier petit bourbier, ça passe. Au deuxième je dis à Edouard va y, aie confiance, la voiture passe partout ! Quelques secondes plus tard nous voilà tanqués dans le ruisseau. Marche arrière, la voiture ne bouge pas d'un iota, l'eau arrive jusqu'au bas de la portière. La boue ce n'est pas comme le sable, ça fait ventouse ! Nous voilà en contre-bas, à 3 kilomètres de la piste principale. Petit moment de solitude.

Vue à gauche et à droite depuis la voiture.

Edouard et les enfants montent sur le toit. Ambre est venue avec la boite du jeu UNO pour faire un miroir avec et essaye d'attirer l'attention des autres voitures. L'une d'elle nous fait des appels de phares et elle se déroute de la piste principale pour venir à notre rencontre, puis une deuxième voiture fait de même.

La première qui arrive, se sont les deux guides et le touriste qui nous avaient donné le bon plan du guépard hier, le vacancier est français. Ils n'ont pas de sangles ni de manilles (nos manilles sont sous les sièges des enfants, inaccessibles !). La deuxième voiture, se sont des français résidents à Nairobi qui sont super bien équipés. Il leur faut trois tentatives pour nous sortir de là et une corde cassée. Pendant ce temps la première voiture a voulu faire le tour pour nous sortir par l'arrière et ils se sont à leur tour embourbés dans la rivière. Première expérience dans la boue et pas des moindre.

Pas très impressionnant vu sous cet angle. 

Nous remercions tout le monde et nous repartons en suivant les résidents français. En chemin ils s'arrêtent devant un serval au loin, première fois que nous voyons ce carnivore.

Les herbes sont très hautes dans le coin, mais les paysages sont beaux et épurés.

Nous apercevons des véhicules de safaris qui se dirigent tous vers le même endroit où il y aurait des lions. Et en effet il y en a quelques-uns à l'ombre d'un arbre, trois lionnes et de nombreux lionceaux. Une dizaine de voitures de safaris, restent quelques minutes le temps que les passagers prennent des photos et puis s'en vont. Nous apprenons ensuite que le hors piste est interdit (pas perceptible avec le comportement des chauffeurs), ils risquent une amande de 100$ par voiture s'ils se font avoir par les gardes du parc. Nous nous retrouvons seuls à profiter de ce moment.

Nous pique-niquons à la sortie du parc avant la Tanzanie. La voiture sauveteuse de tout à l'heure s'arrête, le français voyageur habite en Russie, il n'est pas très pressé de rentrer chez lui. Nous allons voir la démarcation de la frontière avec le fameux parc du Serengeti. La frontière étant tracée à la règle à cet endroit ils ont disposés des plots en ciment pour la démarcation.

Nous devons sortir avant 14h30, heure de fin de nos 24 heures de permission dans le parc.

Oiseau surnommé le punk 

Il nous reste l'après-midi pour se poser au bord de la piscine. Le soir un maasaï est là comme gardien, il se pose devant nous et observe notre vie sans bouger. Dérangeant ! Cependant c'est un rappel à l'ordre de comportements inverses que nous pourrions avoir lorsque nous rencontrons des peuples avec une culture éloignée de la nôtre.

La voiture est maculée de boue 
2
mars
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mars
Publié le 16 mars 2022
a  23 km

Ce matin nous restons tranquillement au camping, pour se retaper. Rien qu'ici nous pouvons observer les singes vervet, souvent voleurs donc il faut rester vigilants.

Petite frayeur avant de partir, le frein à main a lâché après avoir enlevé la vitesse et la voiture a commencé à reculer. C'est le fil électrique branché au camper qui l'a arrêtée. Remis de nos émotions nous partons pour de nouvelles découvertes.

Nous prenons l'option de l'ouest directement en sortant du camping, en direction de la rivière. Nous rencontrons une voiture entrain d'observer une lionne seule, il doit sûrement y avoir d'autres félins dans le coin mais ils sont invisibles. Dès qu'il a eu l'information, le chauffeur-guide fait gentiment demi-tour pour nous dire qu'il a une chasse en cours (et non une chasse à courre !). Nous le suivons, en route un serval se balade, que de chance !

 Serval

Quelques herbivores en chemin.

Une fois arrivés au sommet de la colline nous apercevons l'amas de voitures en standby autour de la future potentielle scène de chasse. Par chance nous sommes au bord d'une piste donc nous pouvons rester pour observer. La stratégie en arrivant, c'est de voir vers où les autres regardent pour trouver l'animal en question. Nous repérons des guépards assis au loin, entrain de rechercher leur proie. À peine 5 minutes plus tard, elle est trouvée, un redbest est couché au sol dans un marécage, donc vulnérable. Ils sont trois guépards, l'un d'eux se lève et commence à accélérer sans que l'herbivore l'ai repéré. Une fois qu'il se rend compte qu'un prédateur le chasse, il bondit pour commencer sa course. À ce moment là le guépard commence son accélération, il traverse le marécage qui le ralenti avant de devenir une vrai fusée (entre 80 et 110 km/h). par contre les deux autres sont à la traine. Le redbest se fait attraper à la cuisse, il botte pour dégager le guépard, en dernière chance pour échapper à la mort. Le guépard se rue dessus et lui assène un coup de mâchoire à l'encolure et le fait chuter. Les deux autres guépards rappliquent pour l'immobilisation et la mise à mort.

Filmer cette scène est difficile de par sa rapidité, bravo Edouard ! 

À ce moment là, toutes les voitures qui se tenaient à distance pour laisser le champ libre à la chasse, se mettent à démarrer en trombe, pour se rapprocher du lieu du crime.

Le redbest se débat de longues minutes avant de s'immobiliser complètement. Un guépard commence par déchiqueter le cuir de la cuisse avant de la dépecer.

Nous changeons d'angle de prise de vue pour ne pas avoir le soleil dans les yeux, mais les places sont chères.

Le guépard chasseur part se mettre à l'ombre au pied d'une voiture, puis revient.

Les guépards attaquent l'abdomen.

45 minutes plus tard une hyène approche, elle mettra 15 minutes avant de venir chiper la proie. La seule réaction des trois guépards, c'est un grognement, rien de plus. La hyène tire la carcasse, puis les guépards reviennent manger dessus en même temps qu'elle. Ils savent que les minutes sont comptées pour les derniers croques. Une gazelle se balade dans les parages depuis tout à l'heure, très intriguée par la situation.

La scène doit être assez rare car l'on voit arriver une voiture de safari et des taxis qui se détournent de quelques mètres de leur itinéraire initial.

Dix minutes après, les vautours commencent à virevolter dans le ciel, les chacals s'approchent et une deuxième hyène arrive. À ce moment là les guépards lâchent complètement leur festin, toujours sans résistance.

Nous avons eu un documentaire d'une heure trente en direct. Un vrai plaisir de prendre le temps d'observer cette nature, sans pitié.

Il nous reste encore une heure à profiter avant la fermeture des portes. Nous repartons vers la lionne de tout à l'heure en espérant que ses congénères soient sortis de leur cachette.

Les autruches que nous avions perdues de vue depuis  la Namibie.

À notre arrivée quelques voitures sont là et les fauves aussi. Deux magnifiques lions avec de très belles crinières, l'une plus foncée que l'autre. Plus elle est foncée plus le lion est vieux. Une lionne allaite ses trois lionceaux. Une fois de plus un vrai spectacle.

Il est l'heure de rentrer après cette merveilleuse après-midi. Nous somme gâtés pour ce dernier parc africain.

Nous dinons au restaurant pour éviter la vaisselle. Super menu en buffet, sans excès dans le nombre de plats proposés.

3
mars
3
mars
Publié le 16 mars 2022
102 km 

Nous partons à 7h30, nous avons retenu la leçon d'avant-hier ne pas partir trop tôt, sinon personne n'a encore repéré les animaux. Nous sommes opportunistes comme les hyènes. De plus, nous avons jusqu'à 15h30 dans le parc, nous avons le temps.

Nous prenons le chemin en direction des lions d'hier, oh des voitures au loin. C'est un guépard que les gens sont entrain d'observer. Il part rapidement dans un cours d'eau.

Nous rebroussons chemin et là on nous indique une lionne un peu plus loin, peut-être la même qu'hier. Il fait chaud, elle s'installe à l'ombre.

Nous croisons un gnou qui n'a rien à faire ici. La migration a eu lieu en novembre-décembre, ils sont au Serengeti en Tanzanie en ce moment.

Nous nous dirigeons vers le sud, mais les herbes sont de plus en plus hautes. Nous décidons de faire une petite boucle pour revenir vers notre zone de prédilection. Nous pique-niquons dans le parc, non loin de girafes, toujours aussi curieuses et gracieuses.

À la pause méridienne il n'y a pas grand monde qui tourne. Les safaris du matin sont rentrés dans les lodges, ceux qui restent la journée entière sont entrain de déjeuner à l'ombre d'un acacia. Nous décidons de retourner voir dans le coin des lions d'hier soir. Nous avançons tranquillement dans la zone, et là je vois des tâches brunes bouger dans la verdure, elles sortent des arbustes denses. Des lionceaux ! Ils se baladent tous les trois, seuls, sans leurs parents, mais ils ne doivent pas être bien loin. Ils s'éloignent petit à petit, par à coup, tout en jouant ensemble. Nous restons une heure à les observer en espérant voir les adultes sortir de leur cachette. Les enfants cousent pour patienter.

Les maasaïs, non loin, sont entrain de faire paitre leur bétail à la lisière intérieur du parc. Un petit tour avant de s'en aller (ça fait une heure que nous patientons), nous repérons un lion en pleine sieste.

Pour le plaisir des yeux, encore des herbivores, dont des élans que nous n'avons pas vu souvent, une fois en Afrique du Sud et ici.

Il est l'heure de repartir avec toutes ces images en tête. Fabuleux comme dirait Stanislas.

Nous cherchons un camping non loin de la barrière de sortie, à la première tentative ils nous demandent 60$, nous avons décliné l'offre. Au second l'accueil est meilleur, mais le camping est inutilisable, pas d'eau et des herbes très hautes. Le monsieur nous propose de camper devant une tente pour avoir accès à une douche et aux toilettes, les enfants veulent absolument dormir dedans, mais nous n'utilisons pas les lits dans ces cas là. Ils se contentent de manger sur la terrasse.

Le coucher de soleil est rayonnant. Les enfants ont vu un cochon au loin il courent pour aller le voir, idem pour les zèbres quelques minutes plus tard.

Le camping se veut ambiance maasaï mais rien à voir avec celui où nous étions il y a cinq jours.

4
mars
4
mars
Publié le 19 mars 2022
250 km 

Il est l'heure de reprendre la route après cette pause faunistique. Les terres de pâtures sont parfois clôturées parfois non. Il y a une politique de partage des terres depuis 5 ans. Certains jeunes maasaïs sont contre cette politique et se battent contre.

Nous faisons une escale à Narok où nous mangeons de la chèvre, cuite à la plancha avec des petits oignons et de la coriandre. Un délice ! Pendant ce temps Polux se refait une beauté après toute la boue accumulée sur la carrosserie et le châssis.

La route est vallonée et le trafic raisonnable.

Arrivés à Mai Mahiu nous récupérons la nationale empruntée par les camions entre Nairobi et l'Ouganda. C'est une route de montagne, où aussi bien les camions montants que descendants roulent à une vitesse de tortue. Les matatus (minibus collectifs) doublent par la gauche pour gagner une place. La vue sur la vallée est splendide. Il faut rester attentif pour doubler, le passager est très sollicité car c'est lui qui a la visibilité.

Nous arrivons à Nairobi, où l'accès en quatre voies est en construction. Aucune ligne blanche, un peu sportif lorsque l'on connait la conduite des Kenyans.

Je loupe la sortie qu'il faut emprunter, trop concentrée sur la route et pas assez sur le GPS. On se fait une petite rallonge de quelques kilomètres mais en temps c'est une autre histoire, ça nous prend 45 minutes de plus pour atteindre le camping. Nairobi est une ville en ébullition, nous traversons que de beaux quartiers très verts.

Nous arrivons enfin à 17h20 à Jungle Junction, carrefour des Overlanders pour régler leurs problèmes mécaniques. Il n'a rien d'exceptionnel, des voitures stockées le temps que leurs propriétaires reviennent de leurs différentes destinations. Nous retrouvons Véro et Domi que nous avions croisés à Nakuru et Murièle et Marc que nous avions rencontrés au Botswana à Kasane. Une bonne soirée ensemble à refaire le voyage en Afrique.

5
mars
5
mars
Publié le 19 mars 2022

Ambre et Edouard partent acheter une baguette fraiche et des pains au chocolat dans une boulangerie au coin de la rue, 14 mois que nous n'en avions pas mangés. La baguette c'est quand même un produit délicieux, nous commençons un peu à saturer du pain de mie.

Nous prenons notre temps pour partir d'ici. Petite séance de bricolage pour Edouard (nettoyage du filtre à air et fixation du câble d'alimentation en électricité de l'alternateur au camper). Les enfants visitent les différents camper et nous jouons au Molki avec Murièle.

Montage des panneaux. 

Nous faisons quelques courses dans un superbe petit supermarché où il y a la boulangerie, nous craquons pour le pain de campagne.

Nous avons 1h25 de route pour rejoindre le nord de la ville, chez Adrien, un ami d'enfance d'Edouard au Sénégal. Nous empruntons de grands boulevards avec une circulation plus ou moins dense selon les endroits. Se sont les policiers qui font la circulation aux carrefours. Les chauffeurs de boda-boda (taxis-moto), portent la plupart du temps un gilet jaune pour être plus facilement visibles.

Poteries 

À 12h45 nous arrivons enfin chez Adrien, au milieu d'un lotissement sécurisé, il est obligatoire d'habiter là, lorsque l'on travaille pour l'ONU. L'endroit est calme, la maison à taille humaine, avec un jardin. Adrien, Rebecca son épouse australienne et leurs deux enfants, Ulysse et Aubin, nous attendent pour un barbecue. Nous n'avions pas vu Adrien depuis 5 ans, mais les retrouvailles ne s'en ressentent pas et nous faisons la connaissance de Rebecca que nous ne connaissions pas. Nous sommes accueillis comme des rois, salade de poulpe en entrée, grillades - frites et fromage !

Les enfants jouent dans le jardin, font connaissance avec les poules,... Stanislas veut communiquer avec Ulysse en anglais alors que nous lui demandons de parler en français. Ulysse, 3 ans, ne parle pas encore français mais il comprend tout, ça perturbe Stanislas et du coup il continue à lui parler en anglais. Stanislas se lance dans l'apprentissage du patin à roulettes, il a vite les fesses rouges.

L'après-midi défile. Nous montons notre camp sur le parking. Aubin, 18 mois, est obnubilé par le camper, il veut absolument monter à l'échelle.

À Nairobi, tout se commande via internet avec livraison à domicile, une course chez l'épicier du quartier ou chez Carrefour tout est possible. En France aussi, me direz-vous, mais ça fait trop longtemps que nous sommes partis pour l'avoir expérimenté.

Soirée pizzas, assis dans un bon canapé. C'est quand même pas mal un salon !

6
mars
6
mars
Publié le 19 mars 2022

C'est dimanche matin nous prenons notre temps.

En fin de matinée nous partons pour manger en ville, où il y a des jeux pour les enfants. L'endroit se rempli vite, surtout qu'il y a 3 anniversaires fêtés ce jour là. Stanislas aide au gonflage des ballons. C'est la classe moyenne kenyane qui passe son dimanche en famille ou entre amis ici.

Nous rejoignons un couple d'italien qui travaille pour une ONG. Elle qui n'a pas trop su gérer la période covid et conflit en Ethiopie. Ils se sont retrouvés baladés dans 4 pays en 18 mois avec un enfants de 2 ans et demi. L'ONG leur a proposé un 5ème pays pour attendre, ils ont refusés, du coup ils n'ont plus de travail.

Nous en apprenons un peu plus sur le métier de Rebecca, elle est juriste aux Nations Unies. Elle s'occupe du droit des civils, victimes de harcèlement, agressions sexuelles,... par des employés de l'ONU. Ils ont un service en interne pour gérer cet abus de pouvoir que certains peuvent avoir. Ils ont aussi un service de formation pour les casques bleus ou autres, pour communiquer sur leur code déontologique. L'ONU a des employés qui viennent de tous les pays du monde et leur politique salariale est basé sur le plus gros salaire. Pour la même fonction tout le monde aura le même revenu peu importe sa nationalité (ce qui paraît assez logique ). Ils se doivent tous d'être exemplaire normalement !

Après manger nous allons chez Décathlon au nord de la ville. Il y a deux villes en Afrique avec un Décathlon, Johannesburg et Nairobi. Stanislas a besoin de nouvelles chaussures, ses orteils commencent à être compressés dans les siennes. Autant nous achetons les vêtements aux fripes, mais les chaussures c'est plus compliqué.

Stanislas veut prendre son bain avec les garçons ! 

À l'annonce de notre départ pour demain, Adrien nous dit : déjà ! Nous ne voulions pas rester, car quand on travaille ce n'est pas toujours évident d'avoir des invités dans les pattes. Du coup nous prolongeons d'une journée notre séjour chez eux, avec plaisir.

7
mars
7
mars
Publié le 19 mars 2022

Stanislas part avec Adrien déposer Ulysse à l'école.

En fin de matinée nous partons en ville avec un Uber, c'est plus simple pour circuler et il n'y a pas besoin de se garer. Objectif de la mission aller chez le coiffeur. Adrien nous a donné l'adresse du quartier indo-pakistanais et nous a recommandé un très bon restaurant indien. Nous découvrons des plats inconnus, épicés mais sans trop, excellent ! Dans l'immeuble il y a plein de coiffeurs, nous ne trouvons pas celui d'Adrien, nous en prenons un au hasard. Les hommes sont coupés par des hommes et les femmes par des femmes, ils sont hindous. En une heure tout le monde y passe.

Nous reprenons un Uber pour rentrer, nous avions l'impression que c'était son premier jour. Ulysse est rentrée de l'école, les enfants vont pouvoir jouer ensemble.

Edouard prépare avec Ambre le repas de ce soir.

Adrien est consultant comme agronome dans une entreprise qui répond à des appels d'offre en Afrique. Il peut aussi bien faire une étude d'impact sur la reforestation pour une ONG, comme travailler pour la Croix-Rouge en post conflit, pour aider les agriculteurs dans la reconstruction de leurs parcelles et cultures, en trouvant les semences, les intrants, ...

Les deux gars se font une soirée nostalgie, as tu des nouvelles d'untel,.... ? à l'époque où il étaient au Sénégal ensemble.

8
mars
8
mars
Publié le 19 mars 2022

Nous avons failli oublier de prendre la photo avec Adrien, malheureusement Rebecca est déjà partie au travail. À bientôt Adrien, nous avons été ravis de rencontrer toute sa famille et d'avoir passé ces bons moments ensemble.

Il nous faut traverser la ville du nord-ouest au sud-est pour aller recharger nos bouteilles de gaz. En Afrique de l'Est ils vendent des bouteilles de gaz comme chez nous, contrairement à l'Afrique australe où ils les rechargent. Du coup il y a moins de prestataires qui proposent de les remplir, souvent c'est dans les capitales.

Le trafic est très chargé, les chinois sont entrain de construire une autoroute aérienne qui traverse la ville d'est en ouest, pharaonique. Elle se trouve au dessus de la route historique. Cette ville est en ébullition, des constructions de partout, des buildings, des routes,...

Nous nous arrêtons en chemin dans la galerie marchande de Carrefour pour manger un sandwich avant de faire nos courses. Le rayon frais est impressionnant, les fruits et légumes sont essentiellement Kenyans à l'exception des oranges sud-africaines. Il y a une classe moyenne importante qui a accès aux supermarchés. Puis nous faisons changer les balais d'essuie-glace et rachetons une bavette-garde boue arrière droit qui avait été cassé et réparé en Namibie.

Nous sommes garés devant le stade d'athlétisme de la capital, des photos à l'extérieur arborent les exploits de leurs champions nationaux.

Nous trouvons le remplisseur de gaz dans une zone industrielle, où les conducteurs n'apportent pas d'importance aux feux tricolores. Il y a 20 ans il était fortement déconseillé de s'arrêter aux feux rouges à la nuit tombée, aujourd'hui ce n'est plus le cas. Comme toute capitale la sécurité n'est pas toujours aux rendez-vous mais il y eu une nette évolution dans le bon sens.

Une fois les bouteilles remplies sans aucune mesures de sécurité, nous repartons vers le sud de Nairobi à l'extérieur de la ville, pour aller voir Ben. Le fermier chez qui je suis restée 6 mois en stage, lui que je croyais mort depuis 15 ans ! Il nous accueille chez lui, dans sa maison où il vit avec son petit-fils Ben. Les Kikuyus, tribu dont il est issu, ont la tradition de donner à leurs enfants le nom de la grand-mère ou du grand-père paternel au premier enfant, puis le prénom d'un grand-parent maternel pour le second.

Une fois de plus les retrouvailles sont chaleureuses, en chair et en os. Ils sont impressionnés par notre "safari" qui signifie "voyage" en swahili, mot très employé au Kenya même lorsqu'ils parlent en anglais.

Ben nous raconte toute l'histoire qui l'a amenée ici. Le départ de Kagongo farm, après le premier cambriolage et quelques heures avant le second, bien avant l'expropriation à cause de la construction de la ligne électrique. Son épouse Marguerite est décédée il y a 3 ans, subitement en 8 jours, suite à un malaise. Lui a eu plusieurs crises cardiaques, il devrait avoir 3 cathéters mais il n'en a qu'un à cause de son coût élevé.

Ben a travaillé 30 ans comme directeur marketing chez P&O, compagnie maritime (équivalent de CMA-CGM). À la retraite, il commença une nouvelle vie, en investissant dans une petite ferme pour donner du travail au habitants des alentours et l'accès aux soins. Il débutait sa journée tôt pour aller irriguer les champs de brocolis, organiser la récolte et prendre soin de son personnel. À 22 ans, c'est une personne qui m'avait profondément marqué par sa générosité et sa bienveillance.

Sami, son fils et père de Ben, est venu pour préparer le repas. Avant le repas nous faisons une prière. La table est remplie de mets traditionnels, c'est délicieux.

Ben est intarissable en histoires familiales, celles sur son pays, celles à l'international. Un vrai roman. Avant d'aller se coucher il y a une lecture d'un extrait de la bible comme tous les soirs. Il n'y a pas d'obligation, Ben nous demande à chaque fois si ça ne nous dérange pas.

9
mars
i

Ambre aide Sami et Ben à préparer le petit-déjeuner, pendant que Stanislas joue avec son pistolet à eau.

Ben Mwangi 

Nous faisons la visite de la maison qu'il a dessinée, avec l'histoire de chaque photo fièrement exhibées sur les murs.

Il est déjà l'heure de partir car nous organisons une petite surprise pour les enfants, prévue dans quelques jours. Ben et Sami se démènent pour nous trouver des informations sur les routes que nous voulons emprunter. Sur la carte se sont des pistes, mais sont-elles enrobées aujourd'hui? Par expérience la carte n'est pas du tout à jour. Sami arrive à trouver l'information auprès d'un ami, la petite route qui passe 50 km au nord du Kilimandjaro, est enrobée aujourd'hui. Excellente nouvelle, ça nous évite de repasser par Nairobi ou de traverser le parc d'Amboseli et de payer les droits d'entrée juste pour transiter.

La route est très calme, nous sommes seuls dessus. Nous traversons la savane où paissent les animaux, la végétation est plus sèche ici. Nous mangeons dans un petit restaurant avec les traditionnels plats au bœuf en sauce et du tilapia.

Nous prenons la route qui passe entre la nationale Nairobi-Mombasa et le parc d'Amboseli. Le paysage est magnifique, des acacias, de petites huttes, nous sommes toujours en territoire maasaï.

Depuis l'Ouganda nous voyons souvent des voyageurs transportant leur malle et leur matelas. Les ruches sont un peu plus élaborées qu'en Tanzanie.

Il y a aussi des cultures de tomates lorsque nous nous approchons des cours d'eau.

Soudainement nous tombons sur une énorme usine de ciment, ils exploitent le calcaire des alentours. Le Kilimandjaro qui est devant nous est derrière les nuages.

Nous trouvons un camping avec vue sur le Kilimandjaro, sur le papier. Nous mettons du temps pour trouver quelqu'un. Nous sommes installés sous les acacias en fleur. Ils dégagent une odeur gourmande de miel.

Le Kilimandjaro se découvre partiellement par intermittence, il est plutôt bien enneigé. Stanislas voit de la neige pour la première fois, il est émerveillé. Ambre a vu la neige une fois, de près, à 2 ans, dans l'Atlas marocain. À la tombée de la nuit nous percevons très bien son sommet en ombres chinoises. Nous partons sur un cours de géographie sur les volcans et les montagnes à la demande des enfants.

Le monsieur qui gère le camping nous assure qu'il sera dégagé demain.

10
mars
10
mars
Publié le 25 mars 2022
201 km 

Souvent le Kilimandjaro est dégagé le matin et à partir de midi il commence à être couvert par les nuages. Cette montagne est la plus haute d'Afrique et 4ème mondiale, son sommet culmine à 5895 mètres. Mais aujourd'hui ça semble compromis de pouvoir de le voir, car nous nous réveillons sous les nuages, bien accrochés dans le ciel.

Edouard répare la connectique du panneau solaire, un fil s'est arraché hier. Nous partons sans faire l'école car nous avons une grande journée de route en perspective.

De là où nous sommes nous devons contourner le parc Tsavo Ouest par le sud ou par le nord. Nous optons pour le sud en contournant le Kilimandjaro par l'est et en longeant la frontière Tanzanienne.

À 10h, les nuages s'estompent, un pic apparaît entre les nuages, le volcan Mawenzi, s'élevant à 5 149 mètres d'altitude, avec quelques névés. Le Kilimandjaro est composé de trois volcans, le Shira à l'ouest, le Kibo au centre et le Mawenzi à l'est.

C'est une région très peuplée, après toute la savane vide, que nous avons traversée hier. Aux piedmonts du Kilimandjaro, le versant nord est très cultivé, maïs et tomates principalement. Petit à petit nous voyons apparaître la totalité du Kibo, sous un angle inhabituel.

Un peu plus loin nous retrouvons les pasteurs Massaïs et leur bétail. Ils ont beaucoup plus les oreilles percées qu'autour du Maasaï mara, vraisemblablement ils vont moins à l'école ici. Certains viennent de la Tanzanie, pays qui les repousse toujours un peu plus au nord du pays.

C'est très sec ici et il fait très chaud. Les 80 km de piste sont lents, assez abimée et parfois effacée, ça nous prendra 3h, avec la pause pique-nique à l'ombre d'un arbre. Il est impossible de rester au soleil. Nous nous faisons contrôler par l'autorité frontalière qui contrôle notre carnet de passage en douane. Il y a sûrement des porosités dans la frontière pour qu'elle circule ainsi. Le Kenya oblige d'avoir le carnet de passage en douane et il est interdit de vendre une voiture de plus de 7 ans dans le pays.

Nous arrivons à la route qui va de la Tanzanie à la nationale Nairobi- Mombasa et nous partons plein ouest. Nous traversons une partie du parc Tsavo, gratuitement car nous sommes en transit. L'herbe est beaucoup plus verte par ici. Nous sommes en dessous des 1000 mètres et les baobabs réapparaissent, mais c'est une variété différente des précédents, le tronc est plus lisse et les feuilles plus grandes.

Nous arrivons au camping à Voi pour retrouver des voyageurs que les enfants rêvent de rencontrer depuis 2 ans. C'est la surprise que nous organisons depuis 2 jours et qui nous a fait mettre un coup d'accélérateur. Ils n'en croient pas leur yeux et sont médusés en voyant Léon le véhicule des Marioles Trotteurs, youtubeurs depuis 3 ans, lorsqu'ils ont commencé leur tour d'Afrique entamé par le Maroc. Se sont aussi eux qui nous ont donné le déclic de partir en voyage à travers l'Afrique, lorsque nous nous évadions devant leurs vidéos hebdomadaires. Un jour ils ont posé la question fatidique, pourquoi pas vous? C'en était une bonne question et nous avons franchi le pas.

Ne s'y attendant pas, les enfants restent stoïques pendant vingt bonnes minutes avant de commencer à échanger. Marion et Anatole ont négocié avec l'hôtel pour pouvoir s'installer à côté du point d'eau qui est dans le parc Tsavo East, habituellement réservé aux résidents du lodge. Nous passons la fin d'après-midi à observer les éléphants qui viennent prendre un bain de boue à 10 mètres de nous, tout en silence pour ne pas les effrayer et les faire partir.

Puis il est l'heure de partager une bière fraiche, sous ces 35°C, pendant ce temps les enfants visitent Léon.

Nous prolongeons la soirée une fois les petits couchés, à refaire le monde sur les enjeux écologiques, sur les politiques de développement, le monde animal,... Ils ont 10 ans de moins que nous et c'est bien d'avoir un point de vu plus engagé et documenté que nous. Une excellente soirée !

11
mars
11
mars
Publié le 25 mars 2022

Les enfants sautent du lit et attendent le réveil de Marion et Anatole avec impatience. Au petit déjeuner, leurs langues se délient. Dès qu'il font référence à leur voyage, les enfants disent "oui on l'a vu dans une vidéo ! Tu sais celle où...", ils étaient stupéfiés de leur mémoire. Je trouve ça très intéressant que les enfants rencontrent des youtubeurs qu'ils suivent et idolâtres, car ça leur permet de voir que les vidéos sont seulement l'exposition publique choisie, d'une petite partie de leur vie.

Les animaux se succèdent au point d'eau, nous ne nous en lassons pas.

Il est l'heure de faire l'école en même temps que les Mariolles préparent leur vidéo. Une minute de vidéo demande 1h de travail en montage ! Le cadre de travail est assez atypique !

À 13 h c'est l'heure du déjeuner, nous avons toujours de nombreux sujets sur lesquels échanger et confronter nos points de vues, souvent similaires. Une famille de voyageurs avec trois enfants nous rejoint, ils arrivent au Kenya après avoir "shipper" leur voiture à Port Soudan.

Petite cession bricolage pour les garçons, Edouard profite de la perceuse d'Anatole pour refixer un vide poche. Pendant ce temps nous échangeons des bouquins avec Marion.

Nous passons la fin d'après-midi à observer encore et toujours les animaux, les girafes élégantes, les éléphants joueurs, les waterbucks craintifs. Les girafes aussi sont peureuses et elles ne font pas escales au point d'eau. Les éléphants eux s'en donne à cœur joie à patouiller dans la gadoue pour finir le spa à se gratter contre un arbre.

C'est l'heure de l'apéro et d'une longue soirée, autour d'une grande tablée.

12
mars
12
mars
Publié le 25 mars 2022
 239 km

Petite photo souvenir avant de reprendre la route, les Marioles Trotteurs vont vers de nouvelles aventures, non publiées à ce jour, donc nous tairons la destination. Allez voir leurs vidéos si vous voulez vous aussi rêver et connaître la suite de leur périple. Pour nous ça a été vraiment une très belle rencontre.

Nous empruntons la nationale Nairobi-Mombasa, très chargée en camions. Les discussions sont toujours les mêmes quand il faut doubler: "je peux y aller ?" oui, mais accélère ! Bah non c'est trop tard maintenant!

Nous faisons l'escale méridienne dans un petit restaurant, très bien tenu, par un femme qui vient de Lamu, petite île du Kenya.

À 50 km de l'océan, le paysage change drastiquement. L'ambiance plage avec les cocotiers se fait ressentir.

Nous arrivons enfin à l'Océan Indien, 3 mois que nous l'avions quitté. Nous sommes à Watamu, dans un camping conseillé par les Marioles, petit forêt pour camper, piscine, plage à 200 mètres avec un rapport qualité/prix inégalé à ce jour au Kenya.

Nous allons à la plage, Stanislas court en criant de joie et se jette dans le sable en haut de la dune. Le sable blanc est de la farine, un vrai plaisir pour les pieds.

Les enfants font une bataille d'algues, excités comme des puces après ces 6 heures de route.

13
mars
13
mars
Publié le 30 mars 2022

Un peu de repos, après toutes ces rencontres et ces kilomètres va nous faire le plus grand bien. Les jours vont se suivre et se ressembler dans cette ambiance de vacances.

Il fait déjà très chaud (35°C) et humide, nous sommes en retrait de la plage, du coup nous n'avons pas le vent de la mer. Nous fonçons à la plage, la température de l'eau est idéale pour moi, autour de 27°C 😀. À 10h le soleil tape déjà très fort sur l'équateur. La plage est paradisiaque avec l'eau turquoise, le sable doux et très blanc.

Lorsqu'il fait trop chaud nous allons à la piscine plus ombragée.

Nous avons de jeunes voisins anglais, en voyage, avant le début de leurs études universitaires, ils ne nous dérangent pas trop car souvent en vadrouille pour faire la fête.

Un couple arrive avec trois jeunes enfants. Stanislas part très vite jouer avec eux, pour faire du foot et un feu de camp.

En fin d'après-midi, nous repartons à la plage pour s'y balader ou pour nager. Pour rejoindre la plage il faut passer un petit cordon dunaire où les tortues marines viennent pondre. Nous voyons la fin d'une émergence (lorsque les bébés tortues sortent de leur nid pour rejoindre la mer) où deux tortues sont assistées pour atteindre l'océan. Seulement une tortue sur 1000 arrivera à l'âge adulte, beaucoup de prédateurs terrestres les attendent sur leur chemins (crabes, chiens errants, serpents, homme...) et les prédateurs marins ensuite (requins). Une fois arrivées à maturité sexuelle (15-20 ans selon l'espèce) les tortues reviennent pondre là où elles sont nées.

Edouard essaye d'organiser le "shipping" (transport maritime de la voiture). Ça fait déjà quelques semaines qu'il travaille sur le sujet. Il doit sans cesse relancer Bolloré pour avoir un devis, nous avons eu la partie Kenyanne assez rapidement. Pour l'arrivée à Fos sur Mer ça a été un peu plus long et ils nous annoncent 1800€ juste pour décharger la voiture et remplir quelques papiers et Le Havre refuse de faire un devis comme ça c'est plus simple. Nous faisons la demande un petit transitaire au Havre, affaire à suivre. À un moment donné nous avions pensé vendre la voiture au Kenya, mais il est impossible de le faire avec une voiture importée de plus de 7 ans.

16
mars
16
mars
Publié le 30 mars 2022

Depuis hier, Ambre a décidé de faire des crêpes et de les distribuer. L'une des résidente des lieux en profite pour lui demander si elle veut aller voir l'hôpital des tortues marines à quelques pas d'ici. Le rendez-vous est pris pour 15 heures avec Sue, pour partir à pied au conservatoire des tortues.

L'association a plusieurs missions : l'éducation environnementale pour les écoliers et les communautés locales, le secours aux tortues prises dans les filets des pêcheurs et les soins en cas de maladies ou de blessures.

Une demoiselle nous fait la visite. Nous commençons par l'exposition des carapaces, des squelettes et des cranes de ces chéloniens. Elle nous demande si nous connaissons l'un de ces objets sur la table, Ambre dit oui nous avons cet os dans le camper. C'est une plaque dorsale que nous avions trouvé sur la plage au Mozambique, nous croyions que c'était un os de baleine, nous avions vraiment tout faux. Nous ne savions pas non plus que sous la carapace il y a un squelette dont les plaques dorsales où reposent les écailles. Nous apprenons aussi quelle est l'alimentation des tortues, toutes omnivores, mais chacune ont leurs préférences. La tortue verte se régale d'herbe, la tortue imbriquée d'éponges, la tortue luth de méduses et la tortue caouanne de coraux (elle participe à la fabrication du sable coralien).

Nous partons ensuite pour la visite, où de nombreux panneaux ludiques peints, étayent le discours de la voix fluette de notre guide. La décoration est faite avec du plastique collecté, donnant lieu à des sculptures de méduses, crabes, tortues...

Ils ont aussi une pépinière de palétuviers pour reconstruire la mangrove.

Régulièrement ils font des saisies de tortues chez les habitants. La tortue verte est l'espèce principale ici, peu réputée pour son écaille, elle est chassée pour sa viande. Les os, boîtes crânienne, carapaces sont stockés ici, sans sécurité particulière.

Une dernière question, très bien posée. Sur les portes d'une armoire il est écrit "Quelle est la plus grosse menace pour les océans ?", en ouvrant les portes nous découvrons la réponse.

Eh oui, c'est nous qui sommes les plus dangereux pour eux. Par l'excès des prélèvements, par la pollution générée, par le braconnage, par le réchauffement climatique,...

Nous arrivons à l'hôpital des tortues où elles sont soignées. La raison des admissions est diverse : la fibrose (herpes virale) qui serait dû à la pollution des eaux, les blessures à cause des activités de pêche, les évènements climatiques tels que les cyclones, la malnutrition (à cause de la mauvaise santé des récifs coraliens ou de la détérioration des zones enherbées), le braconnage et enfin la flottaison induite par l'ingurgitation de plastique endommageant leur système de digestion ou les empêchant de plonger pour trouver leur nourriture.

Aujourd'hui il y a deux tortues dans les bacs de soins, atteintes de fibroses . L'une d'elle était quasiment morte lorsqu'elle a été recueillie, aujourd'hui les soigneurs la nourrissent par intubation. Les fibroses vont êtres brulées en plusieurs étapes. Elles resteront ici jusqu'à ce qu'elles soient rétablies, avant d'être relâchées dans la mer. Les enfants semblent prendre conscience de la menace de ces reptiles en les voyant en convalescence.

C'est une belle association ayant un vrai impact sur la protection des tortues. Le braconnage diminue et les pêcheurs les appellent lorsqu'ils en capturent accidentellement dans leurs filets.

Sur le chemin du retour nous discutons longuement avec Sue, qui travaille dans l'élevage. Elle a un cheptel et crée une application pour faciliter la vie des agriculteurs dans leurs décisions agronomiques. Elle a une vision très intéressante de l'agriculture et de l'élevage dans son pays. Elle n'est pas favorable aux donneurs de leçons occidentaux (d'ONG, assurances, ...) qui oublient souvent de comprendre le contexte local avant de proposer leurs solutions. D'ailleurs, lorsqu'elle discute avec quelqu'un, elle a une question que je trouve très pertinente, "quels sont les problèmes que tu rencontres?". Au lieu de vouloir tout révolutionner, elle se concentre sur les problèmes où il faut trouver des solutions. Et non, voila le projet, pouvant bouleverser des choses qui fonctionnent.

Véronique et Dominique, que nous avions croisés à Nakuru et Nairobi, nous rejoignent au camping, ils arrivent du nord de la côte. Nous passons une soirée agréable ensemble.

17
mars
17
mars
Publié le 30 mars 2022

Pendant l'école, Sue m'envoie un message pour dire que dans 25 minutes elle part pour la remise à l'eau d'une tortue. Autant vous dire que ça booste les élèves !

Nous partons avec Véro et Domi, rejoignons Sue et nous attendons le passage de la voiture qui transporte une tortue qui a été capturée dans un filet de pêche ce matin. L'association l'a répertoriée, mesurée et baguée. Celle-ci n'était pas blessée donc ils la remettent immédiatement à l'eau.

Une partie de la troupe prend un tuk-tuk, l'autre monte en voiture. Nous allons à l'embouchure pour la relâcher. Elle est dans un bac avant d''être mise dans un harnais qui lui recouvre la tête pour ne pas l'effrayer.

Ambre et Stanislas la transporte jusqu'à la mer, pas peu fière !

Ils déposent la tortue au sol, la délivrent du harnais. Elle commence par marcher doucement et dès qu'elle est immergée, elle nage comme une flèche. Stanislas essaye de la suivre mais il a été dépassé par sa vivacité. Elle a l'air heureuse de retrouver son élément.

Les pêcheurs sont dédommagés de la réparation de leurs filets lorsqu'ils appellent l'association. Pour celle-ci ils ont touché 300 shillings (2.5€). Ils font en moyenne trois sauvetages par jour.

La voiture nous dépose dans un hameau pour faire quelques courses. L'épicier à qui nous achetons du pain vient de la côte nord du Kenya, proche de la Somalie. Il travaille dans le coin car c'est plus dynamique pour le commerce. La guerre en Ukraine, si loin d'ici, a déjà un impact sur le prix des produits de première nécessité. L'huile et la farine ont pris 25 %, les prix flambent dans sa petite échoppe. Souvenons-nous que les printemps arabes avaient commencés à cause d'une révolte populaire à cause d'un prix élevé du blé et donc du pain, aliment principale dans l'alimentation au Maghreb.

Nous avons de nouveaux voisins français, Titou et son épouse, 70 ans bien tassés. Ils voyagent à vélo, 4 mois dans l'année, depuis 14 ans, en kilomètres cumulés ils ont fait 2 tours du monde. Ils ont un dynamisme hallucinant et une joie de vivre. Ils sont l'exemple même que le voyage est pour tous les âges, même à vélo. Ils nous impressionnent, nous sommes bien ridicules à côté d'eux !

Ambre poursuit la fabrication des crêpes pour la collectivité.

Après une cession rédaction du blog, la fin de journée se termine à la mer comme depuis 4 jours. Le plan d'eau est animé par les kitesurfeurs.

Les nuits sont chaudes mais aérées. Les voyageurs en cellule fermées souffrent beaucoup de la chaleur.

18
mars
18
mars
Publié le 30 mars 2022

Nous avons enfin une date pour le départ de la voiture, le 10 avril. Il faudra l'amener quelques jours avant pour la mettre dans un conteneur. Il nous reste une vingtaine de jours pour en profiter.

Il y a deux options pour faire voyager sa voiture : en Roro ou en conteneur. Le Roro c'est pour les gros véhicules qui ne rentrent pas dans un conteneur, il faut laisser les clés pour les conduire dans le bateau. Il y a souvent des dégradations, des vols et du vandalisme. Nous ne connaissons pas de voyageurs qui s'en sont sortis indemne de cet épisode de shipping en roro. Hallucinant !

Edouard part avec Ambre faire quelques courses au village et Stanislas et moi nous partons à la plage découvrir la vie marine à marée basse. Le paysage change complètement, des bassines au milieu du corail apparaissent. Une vraie nurserie où les poissons grandissent. Stanislas trouve un nouveau nom pour les oursins, "un hérisson de mer". Nous voyons tout un tas de poissons, mais aussi des oiseaux échassiers qui viennent picorer le sable.

Nos amis Anne et Philippe arrivent à leur tour pour la journée. Oui ils ont réussi à sortir de l'Ouganda !!!

Après-midi baignade et soirée animée avec Domi et Véro.

c'est vraiment flou !  
19
mars
19
mars
Publié le 30 mars 2022

Les amis partent et nous restons, encore une journée, pour vraiment bien en profiter. Nous les rejoindrons demain un peu plus au sud.

Stanislas a entrepris de mettre la crème seul avant que l'on parte se balader sur la plage. À marée basse il y a un îlot de sable blanc qui se découvre. Les quelques touristes retraités, principalement des italiens, se regroupent à ce moment là pour patauger dans l'eau. Edouard voit une raie et une sole dans cette eau transparente, par contre attention aux coups de soleil !

Nous restons en bonne compagnie avec les français cyclistes, toujours prêt à nous raconter une nouvelle histoire ou anecdote.

20
mars
20
mars
Publié le 15 avril 2022
 Watamu - Tiwi : 140 km 

Ce matin se sont les singes sykes qui me réveillent, ils bondissent de branches en branches et parfois tombent sur la tôle des toilettes mal fixée. Un ciel orangé, flamboyant, reste quelques minutes avant que le soleil apparaisse et qu'il refroidisse les couleurs.

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Il faut plier une semaine de sédentarité, nous avons eu le temps de nous éparpiller, mais nous parvenons à partir à 10h30, plein d'eau compris. Nous prenons la route en direction du sud, vers Mombasa.

Après Kilifi nous tombons sur un barrage de police, à visage couvert, tout le monde passe au contrôle d'identité, les passagers des matatus et des bus descendent pour passer le check-point. Par contre il n'y a aucune organisation, ils sont 6 policiers à nous contrôler à plusieurs reprise.

Les petites maisons sont en torchis et en pierres de corail, où cocotiers et baobabs ombragent les hameaux.

Nous traversons une très grande exploitation de sisal où quelques feuilles ont été récoltées, pour en faire des cordages.

À la périphérie de Mombasa nous nous arrêtons au Carrefour pour faire quelques courses. Nous avons "la bonne idée" de manger dans une pizzeria de chaîne, la pizza n'est pas mauvaise en soit, mais rapport qualité/prix nous n'y sommes pas. Nous sommes dimanche, les familles kenyanes viennent manger ici, il y a un monde fou. Tout le panel de couverture ou non des femmes musulmanes est présent !

Nous traversons la ville du nord au sud et nous sommes agréablement surpris par l'harmonie de cette ville portuaire avec ses maisons et ses immeubles peints en blanc et bleu.

Nous arrivons à l'embarcadère du bac, très fréquenté. 300 000 passagers et 6 000 véhicules traversent tous les jours ce bras de mer. Nous patientons plus d'une heure en plein cagnard (40°C), chacun y va de sa tromperie pour se faufiler, jusqu'à emprunter la voie de sortie pour arriver devant le ferry avant les autres. Il y a trois bateaux en rotation pour absorber ce flux.

Nous sommes la dernière voiture à monter pour ce voyage ! La traversée ne dure que 15 minutes, chargement et déchargement compris.

À l'arrivée, la ville est particulièrement sale, les vaches et les chèvres s'alimentent de déchets plastique. C'est très animé, des commerçants vendent des articles de fripes, des fruits et légumes, de la quincaillerie, .... où les prix sont affichés sur les étales. Une route est en construction, avec un gros échangeur, ça ne facilite pas la circulation.

À 17h nous arrivons enfin, après ces 140 km qui m'ont parus interminables. Nous sommes complétement déshydratés et en surchauffe.

Nous sommes vites réconfortés par la présence d'Anne, Philippe, Véronique et Dominique, les pieds dans le sable. La lune, rousse, se lève. Une famille de voyageurs nous rejoint, elle a aussi eu une grosse journée de route, nous prolongerons les présentations demain.

21
mars
21
mars
Publié le 15 avril 2022

J'ouvre un œil, le ciel est orangé, je le referme ! Quand j'ouvre les deux quelques minutes plus tard, le soleil se lève et un dhow (voilier traditionnel kenyan) passe juste devant lui. Je n'arrive pas à m'extirper du lit ! Quand je saute du lit, je cours, mais je n'arrive jamais à rattraper la scène photogénique d'il y a quelques instants.

Sur le chemin du retour je suis les traces laissées par les bernard-l'ermite pendant la nuit.

Le ciel est dorénavant doré, quelle palette de couleurs en moins d'une heure !

Après le petit-déjeuner, une baignade s'impose avant que la mer ne se retire.

Nous partons avec les enfants, faire une collecte de déchets sur la plage, ce que nous trouvons le plus se sont des bouchons de bouteilles, des tongues et des ficelles.

Nous passons la matinée à tourner autour du cocotier pour suivre l'ombre. Il fait extrêmement chaud dès que l'on reste au soleil. Dominique, Frédéric, Raphaël et Lucile nous rejoignent après l'école des enfants. Ils ont traversé 6 pays africains en 7 mois depuis Le cap. Initialement, ils devaient partir en Amérique Latine avec leur fourgon mais beaucoup de frontières étaient encore fermées en septembre, ils ont sauté sur l'occasion d'un shipping partagé (2 véhicules dans un 40 pieds), la destination était toute trouvée, l'Afrique.

Nous avons une superbe tablée de douze à midi !

Les enfants passent l'après-midi à jouer ensemble et à se baigner. Ils préparent une surprise pour ce soir.

Nous avons un excellent menu au programme, langoustes et poisson grillés. Edouard est au barbecue !

Nous fêtons, avec un peu d'avance l'anniversaire d'Anne, en mode surprise. Les enfants ont fait des dessins pour elle. La bougie n'arrive pas à rester allumée à cause du vent, que nous sommes bien contents de trouver pour nous rafraichir.

La soirée se prolonge autour de discussions animées et intéressantes, dans la joie et la bonne humeur.

22
mars
22
mars
Publié le 15 avril 2022

Quel plaisir de se réveiller avec le lever du soleil sur la mer. La température de l'eau le matin est excellente, elle rafraîchit vraiment. Encore une baignade, pour bien commencer la journée.

Deux pêcheurs posent leur filet, cependant je ne sais pas trop ce qu'ils vont récupérer dedans, car la mer est plutôt vide de vie. D'ailleurs c'est un pays où l'on voit très peu de pêcheurs par rapport aux autres.

Nous partons quelques mètres plus loin pour aller dans des piscines naturelles à marée basse.

Stanislas nage vraiment comme un poisson dans l'eau maintenant. Sous un angle particulier, le bassin a la forme de l'Afrique.

Retour sur notre spot incroyable.

Encore un repas collectif avant une bonne sieste.

L'après-midi l'océan est brulant, lorsque l'on rentre il faut avancer de deux mètres pour que se soit "supportable". La marée est montante à cette heure-ci, le sable relâche la chaleur emmagasinée dans la journée. Edouard a gonflé la bouée, c'est une sacrée partie de rigolade chez la jeunesse.

Il est déjà (ou encore) l'heure de manger, ce soir c'est sashimi préparé par Anne, assaisonnement parfait (citron, gingembre).

Ambre perd sa dent dans la soirée, difficile que ça puisse rentrer dans le programme de la petite souris pour cette nuit !

23
mars
23
mars
Publié le 15 avril 2022

Contemplation matinale avec les enfants qui se lèvent particulièrement tôt, réveillés par la lumière. Nous imaginons des animaux ou de lutins avec la forme des nuages.

Il est déjà l'heure de partir pour Anne et Philippe (ils ont déjà rallongés d'une journée leur séjour), il doivent rentrer à Nairobi pour prendre leur avion, pour une escale d'un bon mois en France.

C'est une matinée administrative qui nous attend, valider le jour de dépôt de la voiture avec Bolloré et les payer, commencer à regarder les billets d'avion, répondre aux mails pour l'inscription des enfants à l'école en France...

Nous avons pris de la hauteur en changeant d'emplacement, pour pouvoir nous brancher à l'électricité, la batterie a toujours des faiblesses. Les singes nous volent quatre bananes, bref il ne faut rien laisser trainer dans le quartier.

La famille voyageuse est partie en excusions marine aujourd'hui, les enfants attendent leur retour avec impatience. Ils ne rentreront qu'à 18h !

Nous passons la soirée à quatre familles, Marc et Murielle nous ont rejoint pour partir demain en Tanzanie avec Véronique et Dominique en direction de l'Afrique du Sud. La traversée est prévue en 15 jours pour réduire le nombre de tests PCR à faire.

24
mars
24
mars
Publié le 15 avril 2022
93 km 

Avant le départ de chacun, une dernière visite des véhicules s'impose !

Depuis trois jours nous ne sommes pas embêtés par les fourmis, ni les mouches, ni les moustiques mais par les abeilles qui viennent butiner dès qu'il y a du sucre de sorti, spécialement au petit-déjeuner. Stanislas se fait piquer sur le départ, ça semble très douloureux.

Nous repartons vers le nord, donc nous reprenons le bac, c'est beaucoup plus rapide cette fois-ci. Nous mangeons dans un restaurant indien, c'est excellent. Les enfants se voient offrir quatre sacs de bonbons, par un client, ils sont aux anges.

Nous retraversons Mombasa. L'herbe est synthétique et des fils électriques dans tous les sens. La côte Kenyane est à dominante musulmane. Chacun s'habille comme il le souhaite, c'est un non sujet ici.

Nous arrivons à Kilifi, où nous faisons quelques courses, oui, nous en faisons souvent car nous avons une petite capacité de stockage en frais, mais elle reste largement suffisante.

Ce soir nous dormons chez George, le fils de Barney (a qui nous avons rendu visite il y a quelques semaines, pour ceux qui ont loupé un épisode), il habite une maison en bord de mer, où j'étais venue il y a 19 ans. Lorsque nous arrivons il n'est pas rentré du travail (il construit des maisons). Nous avons des difficultés pour trouver où nous installer, nous sommes abrités du vent par la maison et il n'y a pas d'ombre, une vraie fournaise.

À 18 h, George arrive, les accolades sont chaleureuses pour les retrouvailles. Nous préparons le repas ensemble, un excellent émincé de chèvre mijoté à la marocaine.

Un ami à lui nous rejoint, Norbert, qui est pépiniériste. Nous abordons pleins de sujets différents, après plus d'un mois au Kenya nous avons pleins de questions à éclaircir, sur le développement du Kenya depuis 20 ans, l'agriculture, la reforestation,... Encore une longue et bonne soirée.

25
mars
25
mars
Publié le 15 avril 2022

Georges part travailler et nous, nous restons tranquillement à la maison.

Nous prenons enfin nos billets d'avion pour rentrer en France. Nous hésitions entre passer par Nairobi avec Air France ou par Addis Abeba avec Ethiopian Airlines. Le choix a été vite fait au moment de payer, l'escale Ethiopienne nous coute 4 fois moins chère. La date est fixée, nous arriverons samedi 9 avril à 6h15 juste à temps pour aller voter le lendemain.

En fin d'après-midi nous prenons un tuk-tuk pour rejoindre un backpacker où il y a un concert ce soir. Les enfants attendent cette soirée avec impatience. En arrivant il y a un match de beach-volley en cours, Edouard participe aux suivants, 15 mois qu'il n'avait pas joué et il s'en sort plutôt bien. Pendant ce temps les enfants se baignent dans la piscine.

L'ambiance est très décontractée, il y a des touristes, des locaux qui viennent faire la fête le vendredi soir. La musique est meilleure en deuxième partie, mais la fatigue arrive au galop chez les enfants. Nous rentrons en taxi chez George, qui a eu un empêchement pour nous rejoindre à temps.

26
mars
26
mars
Publié le 15 avril 2022

Nous repartons de chez Georges pour aller de l'autre côté de la rivière. Il faisait beaucoup trop chaud chez George et il a déjà quelque chose de prévu aujourd'hui.

Nous mettons une heure trente pour nous installer dans ce "camping", improvisé sur la pelouse de l'hôtel à Kilifi. Tout est compliqué, connaître le prix, l'accès à l'électricité, l'accès à l'eau,... avec de la patience nous y parvenons.

Nous passons l'après-midi à la piscine à débordement qui a une vue sur l'estuaire. Un beau camaïeu de bleus devant nous.

Ici ce n'est pas les insectes ou les singes dont il faut se méfier, mais les hérissons. Il y en a un qui a décidé de s'installer sous notre table. Il a plein de pustules sur le museau, pas très sympathique, puis un second apparaît et reste aussi dans nos pattes.

27
mars
27
mars
Publié le 8 mai 2022

Ce matin nous allons faire découvrir la voile aux enfants. Nous avons réservé un catamaran pour une heure. Le centre nautique se trouve en contrebas de l'hôtel où nous campons. Le cata est déjà gréé, nous partons tirer des bords sur le fleuve jusqu'à l'embouchure, limite à ne pas dépasser. Le vent n'est pas très fort, les enfants barrent chacun leur tour. Lorsque nous apercevons les patates de corail dans l'eau clair il est temps de virer. À l'arrivée, ils sautent à l'eau et se font tracter, dans un grand fou rire de joie.

Nous y retournons l'après-midi, le vent a forci, la barre est plus difficile à contrôler pour la jeunesse.

Nous finissons l'après-midi au bord de la piscine, animée, en cette journée dominicale. Les familles s'y retrouvent pour profiter de la piscine. En fin de journée les corbeaux viennent s'abreuver par dizaine, dans un bruit assourdissant.

28
mars
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mars
Publié le 8 mai 2022

Il fait bien chaud ces derniers temps, heureusement nous avons du vent. Il y a quelques jours, le vent a tourné, à présent il vient du sud, ça annonce la saison des pluies.

Nous passons encore l'après-midi à la piscine, à bouquiner ou à faire des longueurs.

29
mars
29
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Publié le 8 mai 2022
 60 km

Aujourd'hui nous hésitons entre, descendre dans le sud vers la frontière tanzanienne pour aller plonger dans un parc naturel marin ou retourner à Watamu au nord là où nous étions la semaine dernière. Après diverses tergiversations nous optons pour Watamu, que nous avions vraiment apprécié. Dans le sud il y a pas mal de route à faire et peu de choix dans les campings, à des prix élevés.

Nous nous faisons plaisir en déjeunant dans un restaurant italien, en terrasse, sous une chaleur harassante. Un super poisson très bien cuit nous est servi. Le serveur nous offre un cocktail en fin de repas, nous n'allons pas être très efficace cet après-midi. Les enfants se sont fait offrir des bandeaux par la serveuse, magnifique !

Avant d'aller s'installer au camping, escale dans une boutique de tongues pour les enfants, made in Kenya ! Puis courses de produits frais.

Cette fois-ci nous sommes seuls au camping, nous pouvons nous installer où nous voulons. Les enfants sont heureux de retrouver les lieux où ils peuvent vaquer à leurs occupations sans les parents sur le dos. Découverte du système de poulies, en hissant une bouteille d'eau de 5 litres dans l'arbre où ils sont perchés. Attention de ne pas lâcher la corde, sinon ça brule les doigts ! Ambre en fera l'expérience.

31
mars
31
mars
Publié le 8 mai 2022

Contrairement à la semaine dernière le vent est beaucoup moins fort et vient du sud, du coup nous sommes très abrités dans notre petite forêt et ça chauffe (35°C-38°C à 90% d'hygrométrie).

Sur le chemin de la plage nous croisons un singe qui cherche à boire à la pomme de douche, tel un funambule.

Le paysage change deux fois par jour en fonction de la marée, à 11h elle est ni haute, ni basse. Le camaïeu de bleus nous laisse contemplatif. Nous partions explorer les fonds marins à marée basse, mais nous arrivons trop tard, nous avons peu de temps avant que la mer recouvre les rochers coraliens.

Nous partons nous balader sur la plage. Nous passons une petite avenue de souvenirs, où quelques artistes fabriquent des animaux marins à partir de bois flotté et de tongues, glanés sur la plage.

Au dessert Ambre perd une dent enfouie dans du chocolat, hum !!!

Edouard a inventé un nouveau jeu, la bouée surf. Les enfants s'en donnent à cœur joie de surfer sur les vagues.

 Là c'est calme, mais par moment il y a de belles vagues ! 

Ambre et Stanislas sont partis en vadrouille, ils ont retrouvé Sue et se sont fait inviter à diner chez elle ! Au menu, salade tomate feta, riz, crevettes. Ils se sont régalés !

1
avr
1
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Publié le 8 mai 2022

Chaque matin, les singes traversent le camp, pendant une petite demi heure, le temps que l'ensemble de l'assemblée passe. Un vrai plaisir d'observer ces acrobates de tout âge.

Une vague de froid s'est abattue sur la France en amenant la neige. Edouard a la bonne idée de faire croire sur les réseaux sociaux que nous aussi, nous subissons une forte baisse des températures. Nous nous couvrons de nos vestes, la sueur nous rattrape vite pour ce poisson d'avril ! La blague a fait son effet, beaucoup se sont fait avoir.

Déjà 35°C  à 9h30 !!!

Nous partons plus tôt qu'hier pour profiter de la marée basse et des habitants des roches coraliennes.

Dès qu'un déchet traine les enfants le ramassent et se le trainent toute la balade. Nous voyons des porcelaines, des oursins, des bénitiers, des serpents de mer, des étoiles de mer, une rascasse et des alevins colorés, nichés dans des poches d'eau.

Depuis que Stanislas a découvert que les bénitiers crachaient de l'eau tout en se refermant pour se protéger, Stanislas s'amuse à les embêter dès qu'il en trouve un. Attention aux doigts !

La balade continue jusqu'à ce que la mer remonte, il faut partir avant d'être pris au piège.

Cet après-midi, un nid de tortues va être ouvert par le personnel d'une ONG de protection des tortues, ils en profitent pour en faire un moment pédagogique où locaux et touristes se rassemblent. Lorsqu'ils identifient une ponte, ils la sécurisent en la déplaçant en haut de la dune, dans un trou de 50 cm de profondeur, pour protéger le nid des hauts coefficients. Il y a quelques jours l'émergence de tortues olivâtres est sortie après 50 jours d'incubation, mais il en restait quelques-unes non matures pour sortir à l'air libre. Le nid a été rebouché avant d'être rouvert 3 jours plus tard (soit aujourd'hui) et y libérer les derniers bébés tortues.

Les enfants n'en perdent pas une miette, ils assistent les tortues en disposant des bouts de bois, pour qu'elles n'aillent pas se perdre dans l'immensité de la plage. Une fois le nid inoccupé, les enveloppes d'œufs vides, les cadavres et les tortues vivantes sont comptés. Certaines peinent à atteindre la mer, mais elles y parviennent toutes. Rappelons que le milieu qu'elles préfèrent et qui leur demande moins d'énergie, c'est la mer. Les femelles olivâtres pondent ici, mais elles ne vivent pas dans le coin, elles partent ailleurs pour se nourrir (méduses, crevettes, oursins,...).

Une fois de plus ils reviennent enchantés de leur journée.

Avant le repas ils vont jouer vers les bungalows. Ils y trouvent un fauteuil roulant et s'aperçoivent que c'est très compliqué de rouler dans le sable.

2
avr
2
avr
Publié le 8 mai 2022

Watamu est doté d'un parc national marin. Nous allons découvrir tout ça ce matin. Un tuk-tuk vient nous chercher au camping pour nous amener à l'embarcadère. Une famille anglaise, en vacances de Pâques, arrive en même temps que nous, ils viennent faire découvrir le Kenya à leurs enfants. Les vacances scolaires commencent aussi au Kenya, du coup il y a beaucoup de familles et de couples avec nous, sur le bateau.

Nous sommes chanceux, les dauphins ont déjà été vus aujourd'hui. Nous franchissons la barrière de corail pour nous retrouver en pleine mer. Ici pas de plongeons avec ces cétacés, comme en Tanzanie ou au Mozambique. Ce n'est pas plus mal, car souvent c'est fait un dépit des règles de protection des animaux marins. Ils sont une vingtaine à nager, l'eau est si claire que nous les voyons même lorsqu'ils sont immergés. Par contre nous n'auront pas le plaisir de les voir faire des saltos, en même temps nous ne sommes pas au delphinarium. C'est bien compliqué de les prendre en photo !

Ensuite nous refranchissons la barrière de corail pour faire une halte sur un banc de sable blanc. Les enfants enfilent leurs masques pour aller voir se qu'ils y trouvent.

Nous repartons plus près de la côte pour nous amarrer à une bouée fixe, ce qui évite les dommages causés par les ancres. Ici les poissons pullulent, des gros, des moyens et des petits. Ils sont colorés, bariolés, à pois, à rayures, ronds, oblongs, ... Rougets, perroquets, cochers, balistes, rascasse, raie, clowns, chirurgiens et biens d'autres,... nous avons une bonne visibilité. Un régal ! Stanislas nage en autonomie maintenant, même dans des eaux profondes. Ambre vie sa vie, elle part avec la famille anglaise. Au moment de partir, le barreur nous dit que nous pouvons continuer à nager et qu'il nous récupèrera plus loin une fois que tout le monde sera monté à bord. Je pars avec Ambre, les grosses patates de corail défilent sous nos yeux, des anémones, des étoiles de mer, des poissons bien sûr et de gros bénitiers, d'une couleur vert vif au niveau de leur chair.

Nous ne sommes pas déçus de notre matinée. Le parc national produit ses effets, nous avons vu de gros poissons, diversifiés, mais ce n'est pas encore très dense. Il était temps de protéger ce lieu, les coraux sont en bonne santé, ils croissent, un bel endroit préservé.

Cet après-midi nous restons tranquillement au bord de la piscine. Les singes viennent nous rendre visite en fin de journée. Je ne m'en lasse jamais de les observer. Ils mangent des fruits, des graines et des insectes, ils ont une sacrée dextérité avec leurs mains.

Nous commençons à ranger les affaires et prendre de l'avance pour le départ de demain.

3
avr
3
avr
Publié le 10 juillet 2022

Il est l'heure de reprendre la route, une dernière fois !

Nous quittons Watamu, bourgade que nous avons vraiment appréciée. Ambiance bord de mer kenyan, paisible, sans afflux touristique de masse.

Le ramadan commence aujourd'hui au Kenya. Les musulmans sont principalement sur la côte de l'océan indien.

Nous mangeons en bord de mer pour profiter de cette palette de bleus, apaisante. Nous trouvons "enfin" la zone touristique de cette station balnéaire. Les petits restaurants s'enchainent, collés les uns aux autres. Des rabatteurs passent le temps en discutant, il attendent les clients à diriger vers telle ou telle structure pour récupérer un pourboire.

Des anglaises décuvent de leur soirée arrosée, affalées sur des canapés, tandis que des italiennes bronzent sous le soleil ardent. Les vendeurs déambulent des terrasses sablonneuses aux transats, pour écouler leurs noix de coco et leurs souvenirs.

Nous commandons des filets de poisson, parfaitement cuisinés, accompagnés de bonnes frites maison,avec vue sur la baie.

En repartant nous traversons le vieux Watamu, par ses ruelles. Les petites maisons de pêcheurs se mêlent encore aux maisons d'hôtes et aux grandes villas à haut standing. Traditions et modernité se mêlent ici, avec une simplicité déconcertante.

Nous revoilà sur la route de Mombasa, 4ème fois que nous l'empruntons ! Elle est rectiligne mais belle, les les cocotiers et baobabs remplacent les platanes de nos routes.

Le Kenya est un pays où nous voyons presque personne attendre au bord de la route, tout le monde est en mouvement, en action. Même le dimanche, peindre les lignes blanches des bords de route est envisageable !

Comme très souvent il n'y a pas de camping dans les grandes villes africaines. Nous avons trouvé un backpacker qui fait "camping' sur son parking. Nous sommes encore à 20 km du centre ville de Mombasa.

L'accueil n'est pas le meilleur que nous ayons connu, par contre la terrasse collective et la piscine feront très bien l'affaire. Nous nous installons devant la cabane des gardiens après divers tergiversations, pour pouvoir nous brancher à l'électricité tout en respectant toutes les exigences du propriétaire des lieux et avoir un tant soit peu de l'ombre.

Le début et milieu de nuit sont très bruyants, nous sommes proche du portail qui claque avec un bruit métallique à chaque fois que quelqu'un l'utilise. De plus, un client a décidé d'allumer sa voiture toutes les demi-heures, pendant un quart d'heure, jusqu'à 2h du matin !

4
avr
4
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Publié le 10 juillet 2022

Les missions du jour : démonter les bouteilles de gaz et le pare-buffle, ranger le camper et préparer les bagages.

Grace aux divers véhicules abandonnés autour de nous, les enfants trouvent à s'occuper en partant en voyage en tuk-tuk vers l'Amérique Latine !

La plus efficace, je ne sais pas, mais la stratégie que j'ai choisie c'est de tout sortir et de trier. Chaque objet a quatre destinations possibles : poubelle, don, bagages ou retour dans le camper.

Edouard s'acharne avec énergie à décoller le sika qui fixe le support des bouteilles de gaz. Il faut absolument les retirer sinon la voiture ne rentre pas dans le conteneur. Après deux heures de galère il décide d'aller acheter un sèche-cheveu (objet que nous n'avons jamais eu à la maison !), pour ramollir le sika afin de le retirer plus facilement. En une demi-heure c'est réglé, c'est comme du beurre.

En début d'après-midi, je rédige le blog au bord de la piscine, pour que les enfants puissent se baigner sous surveillance ! Une famille arrive avec deux enfants, seuls les petits se baignent. Soudain, la petite fille donne des signes comme quoi elle est en train de se noyer, mais sa mère à côté ne bouge pas, difficile de savoir si elle joue ou si elle se noie, mais quelques secondes plus tard c'est flagrant, elle se noie bel et bien. Je saute dans l'eau (tout habillée) et je la ramène sur la berge. Elle va bien et ne recrache pas d'eau, mais niveau émotions, mon palpitant est à son maximum. La maman me dit qu'elle n'a pas assez d'assurance dans l'eau pour imaginer sauter et ramener sa fille, elle est sous le choc.

Un peu plus tard je vais voir la petite fille pour lui dire qu'elle devrait retourner dans l'eau et ne pas rester sur une peur. Ambre, lui tient la main en faisant le tour de la piscine (il y a un muret qui permet d'avoir pied), elle reprend confiance en elle.

Il reste le pare-buffle à démonter. Il a été le plus pénible du voyage, difficile à fixer et il fallait le revisser souvent à cause des vibrations sur les pistes en tôles ondulées. Et voilà que maintenant les boulons sont indéboulonnables. Je donne un coup de main à Edouard, il faut beaucoup de dégrippant et de patience pour qu'ils cèdent. Il en reste un qui ne bouge pas, nous verrons ça demain !

Pendant ce temps la petite fille est partie se baigner toute seule et rebelote elle perd pied et se noie à nouveau, cette fois-ci c'est Ambre qui la secours ! Il semble qu'elle n'a pas conscience du danger de l'eau ! Heureusement ça se fini bien un deuxième fois. En repartant la maman vient me serrer dans ses bras, pour me remercier. Je lui glisse qu'il faudrait que sa fille apprenne à nager car il apparait qu'elle apprécie beaucoup l'eau mais qu'à ce stade c'est dangereux.

La cuisine n'étant plus opérationnelle, nous commandons des pizzas au restaurant, avec un vin blanc Douglas, sud-africain, que nous avons souvent trouvé pendant le voyage.

5
avr
5
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Publié le 10 juillet 2022

Réveil très matinal, à cause de l'odeur âcre de la fumée des ordures ménagères brulées. Elles arrivent pile poil sur camper, impossible de se rendormir. Malheureusement cet effluve est très fréquente en Afrique, cette technique de gestion des déchets se supplée à l'absence de retrait des détritus par les municipalités.

 Fumée dans le faisceau de lumière

Il faut finir de démonter le pare-buffle. Une fois que nous avons réussi, nous testons les différentes options pour pouvoir le faire rentrer dans le conteneur.

Ensuite il faut trouver comment nous allons le transporter jusqu'au conteneur. Il finit sur la galerie, qu'Edouard a réaménagée pour que les bidons et roue de secours ne soient pas trop hauts. Les caisses en aluminium seront mises sur les sièges arrière de la voiture.

Ambre entreprend de faire des pop-corn, en mode vraiment camping pour le coup.

Nous avons bien bossés pendant ces deux jours. Il reste à faire les bagages demain matin.

Ce soir, notre charmant monsieur qui laisse tourner son moteur de voiture est à nouveau parmi nous. Les bruits de moteur sont vraiment une nuisance pour moi, au bout d'une heure je vais le voir pour comprendre pourquoi il fait tourner son moteur toutes les 30 minutes. Attention, voici l'explication : " pour charger mon téléphone ! " Je suis ahurie par sa réponse. Je lui explique que ça ne va pas être possible d'avoir le même scénario que dimanche soir et qu'il y a des prises de courant à disposition au restaurant ! Il s'excuse platement et comprend mon dérangement (j'ai appuyé sur le fait que les enfants essayaient de s'endormir, ce qui était vrai d'ailleurs).

6
avr
6
avr
Publié le 10 juillet 2022

Tout est chargé, nous avons rdv à midi pour récupérer notre logement pour les prochains jours et à 14h pour déposer la voiture à l'entrepôt de Bolloré. Edouard appelle le responsable par acquis de conscience, pour s'assurer qu'il nous attend bien. Il a bien fait car ce n'est pas possible de déposer la voiture aujourd'hui, le fournisseur de sangles ne peut pas les livrer avant demain ! Super ! Nous changeons nos plans, nous nous assurons que nous pouvons garer la voiture dans un lieu sûr pour cette nuit. Heureusement, il y a un parking à une centaine de mètres de notre appartement de location.

Les enfants développent leur sens de la négociation avec un Massaï, très bon commerçant, qui vient tous les jours vendre ses bracelets et colliers. Ils n'ont pas assez d'argent pour acheter le collier qu'ils veulent et finissent par se faire offrir un collier chacun par le monsieur. Bravo car il est rude en affaire.

Nous faisons un plouf dans la piscine pour nous rafraichir, il fait toujours très chaud ici.

Nous avons commandé un Uber, pour nous rendre au centre-ville, car la voiture est pleine à craquer.

  C'est parti ! 

Nous arrivons dans la vieille ville de Mombasa, qui a des airs de médinas arabes. Les rues sont étroites, les piétons sont rois. Nous déchargeons les bagages dans la petite maison traditionnelle de 1928, que nous avons louée pour les deux jours à venir. La dame qui nous accueille est charmante, elle s'est débrouillée pour nous mettre la maison à disposition à midi et non à 15h comme initialement prévu.

Nous descendons acheter des chapatis et des avocats dans la rue, en bas de chez nous. Je suis très surprise de découvrir des gens en train de manger dans une gargote en pleine rue, un jour de ramadan. L'ambiance n'a rien à voir avec celle du Maroc un jour de jeun. La côte est majoritairement de confession musulmane, mais il y a aussi des indous, des protestants et des catholiques.

Petit temps calme devant la télé, en attendant la baisse des températures à l'extérieur.

Nous partons nous balader à pied dans la vieille ville, après un détour par l'hôpital pour prendre des renseignements sur les tests PCR.

La ville est particulièrement sale, les eaux usées ne s'évacuent pas correctement et les odeurs sont nauséabondes. Il faut slalomer entre les voitures garées, les tuk-tuk qui passent sans cesse, les charrettes qui livrent l'eau, c'est un peu sportif !

Proche de fort Jesus (fort du 16ème siècle qui abrite le musée de l'archéologie), les boutiques de souvenirs et d'antiquités sont denses, mais il n'y a personne dans les rues. Nous rentrons dans l'une d'elles, la boutique est poussiéreuse où les objets s'entassent au fil du temps, la famille attend sur le pas de la porte, allume les lumières à chaque nouveau client potentiel. Les enfants ressortent avec deux statuettes d'animaux, offertes par le propriétaire. Les enfants sont aux anges, le monsieur est gentil dit Ambre, comme tous les indiens (clin d'œil à nos amis indiens malgaches) !

Nous rentrons un peu assommés après cette balade à cause du bruit et de la chaleur !

Regarder la vie depuis notre terrasse est un vrai spectacle, elle ne s'arrête jamais. L'ambiance est bien différente de ce matin. Les vendeurs de brochettes, chawarmas, beignets, frites,... s'installent petit à petit et remplacent les commerçants ambulants des fruits et légumes. Les gens font leurs courses et patientent, avant l'appel à la prière, libératrice du jeun.

Nous commandons nos chawarmas, quelques minutes avant la rupture du jeun, le rythme de déplacement s'accélère, tant en voiture, qu'en tuk-tuk, qu'à pied. Un groupe d'homme est attablé, dans un petit restaurant, la table est dressée, les jus disposés, les plats servis petit à petit. Ils attendent le premier chant de la prière du coucher du soleil pour se lancer. Comme les enfants l'ont bien noté, la première action de chacun c'est de boire et seulement ensuite de manger. Ensuite les fidèles partent prier à la mosquée, le brouha ambiant se met en sourdine.

7
avr
7
avr
Publié le 10 juillet 2022

Nous somme vingt minutes avant le lever du soleil, l'air est frais, pas un chat dans la rue !

Les couleurs du ciel changent à chaque instant. Trois quarts d'heure plus tard, apparaissent les livreurs, les vendeurs de rue et les commerçants, la ville s'anime petit à petit.

Dernier test PCR ? Les enfants en sont exemptés, car la France ne le demande qu'à partir de 12 ans et nous aussi, si nous avions réussi à faire reconnaître notre "Covid des fêtes". Mais c'est tout un patacaisse pour homologuer le test PCR étranger, sans QRcode. Nous jetons l'éponge et nous faisons le test.

 Hôpital de Mombasa

Nous partons nous balader en ville à la recherche des kikoys kenyans, ces beaux tissus de couleurs vives. Nous sommes dans une rue commerçante, où s'entassent chaussures, quincaillerie, tissus, ... dans de petites échoppes mais aussi sur les trottoirs. La rue n'est pas piétonne, les conducteurs de tuk-tuk et de voitures s'impatientent derrière des charrettes ou des piétons indisciplinés qui occupent la route. Nous trouvons la caverne d'Alibaba des kikoys. Le patron est un vieil indien, barbe tinte au henné, il nous explique avoir inventé les kikoys au fil fin et avoir créé des dizaines de nouveaux modèles chaque année. L'ambiance est agréable dans cette boutique, elle invite à la discussion. Nous repartons chargés de kikoys de toutes les couleurs et Edouard commande un pantalon pour demain.

Un peu plus loin, nous achetons des jeans en fripes, pour les enfants. Il va falloir changer de type de garde-robe ! À côté une boutique de perles, c'est là que les massais de la côte viennent se fournir pour confectionner leurs bracelets et colliers, c'est moins exotique d'un seul coup ! Pour avoir de la qualité, il faut choisir les perles qui viennent d'Allemagne et non celles de Chine. Nous faisons un petit stock de fermoirs pour nos futures créations.

À 14h nous récupérons la voiture au parking pour l'amener à l'entrepôt de Bolloré à l'extérieur de la ville. Nous traversons Mombasa, ville bouillonnante et multiculturelle.

Arrivés à Bolloré, nous patientons quelques instants, avant de voir la voiture s'engouffrer dans le conteneur. Ça passe tout juste ! Il ne reste pas beaucoup d'espace en haut, à droite, à gauche, devant et derrière, l'essentiel c'est que la voiture rentre.

Il reste à placer le pare-buffle à l'arrière avant de refermer le conteneur. La voiture sera arrimée un peu plus tard, car là, maintenant, il y a un soleil de plomb.

Pour le retour en ville nous commandons un taxi Uber. Nous avons 30 minutes de routes pour 15 km. À l'arrivée, l'application Uber nous annonce 350 shilling (soit 2,8 €) à payer, nous trouvons cette somme dérisoire et nous décidons de lui donner 250 shilling de plus.

 Fidèles devant la mosquée

Le soir nous retournons acheter notre diner dans les stands de rue, en bas de chez nous. La dame au pied de l'immeuble, a déjà presque tout vendu, elle a moins cuisiné que les autres jours. Pour les musulmans, le Ramadan est un mois de partage et de générosité, envers les plus démunis. Et ça se vérifie, les commerçants ou les passants donnent de la nourriture aux handicapés qui passent d'échoppes en échoppes.

Au coucher du soleil, une nuée de chauves-souris vole dans le ciel. Le spectacle dure un quart d'heure.

8
avr
8
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Dernier lever sous le soleil africain ! C'est un jour bien particulier tout de même, la fin d'une épopée de vie et du voyage. 36 mois que nous n'avons pas remis les pieds en France et 12 ans que nous n'avons pas vu un printemps français. Beaucoup d'émotions se mêlent, les souvenirs de nos débuts africains, au Maroc, ressurgissent dans cette ambiance de médina. Que de chemin parcouru depuis 2010, ce continent nous a changé, il a laissé des traces indélébiles dans nos mémoires.

Nous retournons voir le vendeur de tissus pour récupérer le pantalon d'Edouard et nous entreprenons de trouver des chaussures maasaï fabriquées en pneu. Nous faisons le tour du quartier, nous trouvons les chaussures de maasaïs aux pieds de ces derniers, mais celles qui vendent sont de banales claquettes en faux cuir, made in china.

Après avoir interrogé quelques commerçants, pour savoir où en trouver, nous prenons un tuk-tuk pour nous y rendre. Le chauffeur, adorable, à qui nous expliquons ce que nous cherchons, décide de bifurquer pour aller dans le quartier résidentiel maassaï. Gauche, droite, ruelle en terre, droite, trou, gauche et voilà quelques maassaïs devant le perron de leurs modestes bicoques. Ils expliquent au chauffeur où leurs propres chaussures sont fabriquées. Et nous voilà repartis pour un tour. Nous arrivons dans une rue où des hommes sont en train de rechaper des pneus. Pendant que notre chauffeur va se renseigner sur le prix des tongues, Stanislas part au plus près de l'action.

Le chauffeur revient avec une paire, trop petite pour Edouard, nous négocions le prix, car le chauffeur connait les tarifs. Finalement, ils décident d'en fabriquer une paire sur mesure. La matière première provient des pneus de chariots élévateurs. Dans un labyrinthe de cabanes, se trouve un artisan, mal installé sur son tabouret, entouré de bazar, qui enchaine la fabrication des chaussures. Ils sont tous aux petits soins avec nous, ils nous lavent nos tongues, (ce qui nous met mal alaise, mais il n'en va pas autrement pour eux). Nous les achèterons 500 shillings (4 €) la paire, il paraît que nous avons été généreux !

Une fois notre mission achevée, notre sympathique chauffeur de tuk-tuk nous ramène à la maison, pour finir nos bagages et manger. La fermeture éclair d'un sac lâche au dernier moment, heureusement nous avons du scotch !

Nous cherchons à commander un taxi pour 14h45, les Ubers ont de petites voitures et tous nos bagages ne pourront pas rentrer. Le taxi qui a l'habitude de travailler avec les clients de la maison n'est pas joignable, du coup nous en trouvons un autre avec l'aide du propriétaire des lieux. À 15h, le chauffeur de taxi n'arrive toujours pas à trouver l'endroit où nous nous trouvons et en plus il nous annonce que sa voiture est trop petite et qu'il en faudra deux ! Nous décidons de tout annuler avec lui. Nous rappelons le taximan habituel qui s'était manifesté entre temps. Il arrive à 15h30, sachant qu'il y a au minimum 30 minutes de route pour l'aéroport et que notre vol est à 17h30, nous ne sommes pas sereins coté timing !

Nous arrivons à l'aéroport de Mombasa à 16h15, l'aéroport est désert, il faut présenter nos tests PCR, remplir le formulaire en ligne de l'Union Européenne indiquant l'intégralité de notre trajet en avion avec les escales. À 16h45 nous embarquons, les passagers sont déjà tous dans l'avion. Nous attendrons 45 minutes avant de décoller, à l'heure.

 Mombasa

Nous survolons Mombasa et le littoral kenyan au coucher du soleil.

Nous atterrissons à Addis Abeba à 20h. La boucle est bouclée, nous avions décollé d'ici pour nous rendre à Cape Town le 17 décembre 2020. Maintenant il va falloir patienter car le vol pour Paris décolle à minuit.

Addis Abeba est le 3ème hub africain, après Johannesburg et Le Caire. Au fur et à mesure de la soirée, les voyageurs affluent de toute l'Afrique pour rejoindre leurs correspondances vers les capitales européennes ou asiatiques. Entre autres, nous croisons de jeunes marins bretons qui travaillent sur les bateaux de pêche au large des Seychelles et qui rentrent pour leur mois de repos.

Les enfants, finissent par s'endormir, face à la piste, sur les sièges de l'aéroport.

Nous réveillons les enfants au dernier moment, une fois que l'avion est bien rempli et qu'il ne reste que quelques passagers à embarquer. C'est toujours un moment assez compliqué pour Stanislas, se faire réveiller au milieu d'un cycle de sommeil, il est d'une humeur massacrante !

Ma voisine est Gabonaise, elle rejoint sa fille qui a été évacuée sanitaire vers la France. L'assurance paye le vol Air France pour sa fille, mais pour elle c'est beaucoup trop cher, du coup elle emprunte Ethiopian Airlines et va découvrir la capitale française pour la première fois de sa vie.

Nous atterrissons à 7 h à Paris, comité d'accueil des douanes qui contrôlent l'identité de chaque passager, puis comptoir de l'immigration avant de rejoindre le tapis des bagages. Papi ours (Pascal) nous attend au terminal des arrivées, les enfants sautent dans ses bras.

Il fait 4°C dehors, gros choc thermique ! Il va aussi falloir se réhabituer à rouler à droite ! Nous arrivons en milieu de matinée en Sarthe, chez Pascal et Sylvie, qui nous accueillent pour les semaines à venir, le temps de trouver du boulot en France !

NOTRE KENYA

Nous sommes restés 53 jours au Kenya, en parcourant 2430 km. Nous sommes arrivés depuis l'Ouganda à l'ouest par la petite frontière de Suam et nous avons décollé à l'aéroport de Mombasa.

Le Kenya nous a surpris par son effervescence et son dynamisme économique. Il est largement plus développé que tous les autres pays traversés, à l'exception de l'Afrique du Sud. C'est un pays où l'agriculture est omni présente, mais où la vie sauvage n'est jamais très loin. Deux écosystèmes qui doivent cohabiter.

La faune, parlons-en ! Nous n'avons fait qu'un seul parc national, le Maasaï Mara, les entrées sont chères, mais les félins y sont en nombres. Nous verrons notre première chasse du voyage, celle de 3 guépards, une immersion dans un documentaire animalier. Quel spectacle ! Chaque animal est dépendant l'un de l'autre, comme dans chaque chaine alimentaire. La nature est sans pitié, chacun a ses forces et ses faiblesses pour faire perdurer son espèce.

L'agriculture est une richesse pour le Kenya, elle représente 25% de son PIB (2% en France), une partie est exportée (thé, fleurs, café,...) et l'autre permet aux kenyans d'avoir une souveraineté alimentaire. Les supermarchés regorgent de fruits et légumes produits localement. Il y a une agriculture paysanne, avec de petites parcelles de pâturage ou de cultures (vivrières et de rente) et une agriculture intensive avec presque les mêmes cultures que chez son voisin Ougandais, la canne à sucre, le blé, le maïs, le café, le thé et les fleurs.

C'est un pays où l'on voit la fracture entre les campagnes et les villes, les grandes villes donnent accès à l'éducation, à la contraception, à la santé, à la consommation dans des supermarchés flambants neufs. Tandis qu'à la campagne, il faut cultiver son lopin de terre, où la pluie se fait attendre pour nourrir le bétail ou les hommes. Une fois de plus la population est très exposée aux changements climatiques, notamment par l'absence d'irrigation des cultures.

Nous avons particulièrement apprécié la mixité de la société kenyane, les différents groupes de populations ne se mélangent peut-être pas en privé, mais ils vivent ensemble, font des activités ensemble, grâce à une classe moyenne importante (16% (Fraym 2018)). Les kenyans sont curieux, de notre voyage et posent de nombreuses questions.

Ici aussi les chinois ont signés des contrats pour développer les infrastructures de communication. Les routes sont particulièrement étroites et anciennes. Une voie de chemin de fer a été refaite entre Mombasa et Nairobi et à terme elle ira jusqu'à Naivasha pour permettre aux habitants de la capitale en quête de verdure de venir passer le week-end, ou pour que les fleurs soient acheminées jusqu'à l'aéroport avant de s'envoler vers l'Europe.

Une autre spécificité kenyane, ses ethnies visibles, moins nombreuses qu'ailleurs, avec une politique d'intégration différente de la Tanzanie. Ils sont souvent nomades, mais les maasaïs sont intégrés dans les écoles. L'état installent des infrastructures pour essayer de les sédentariser, pour mieux "les maitriser". La démographie galopante met en péril leur mode de vie, car l'eau et la terre doivent être de plus en plus partagés.

Toutes nos visites chez mes anciennes connaissances ont été un réel plaisir, les revoir 20 ans plus tard, inimaginable, surtout Ben, que je pensais mort ! Découvrir et passer du temps avec Adrien et sa famille, une belle escale.

Nous avons voyagé au Kenya, différemment que dans les autres pays. Il nous restait peu de temps, donc nous avons préféré profiter de quelques escales que de multiplier les kilomètres pour découvrir ce pays aux multiples facettes. Nous sommes restés longtemps sur la côte (moins sauvage que le Mozambique) à profiter de la mer et de la plage. Le comportement et l'intérêt des enfants lorsqu'ils se baladent en bord de mer en dit long sur tout ce qu'ils ont intégré pendant ce voyage, sur la nature, qui est notre substrat de vie.

2430 km 

Voilà c'est fini, plus de mail pour vous alerter qu'un nouvel épisode vient de paraître. Merci à tous pour vos gentils retours concernant ce blog qui semble vous avoir dépaysé, instruit, amusé, ému,... Merci aux lecteurs assidus ou non, à ceux qui n'ont regardé que les photos, ça a été un réel plaisir de vous partager ces moments et de vous avoir fait découvrir un bout de ce continent africain à travers notre angle de vue et notre regard.

Ce voyage a été une très belle aventure humaine et familiale, nous laissant des souvenirs indélébiles. Il a été une richesse pour nos enfants, qui ont pris confiance en eux et confiance aux autres. Ils savent s'émerveillent et s'interrogent face à leur environnement, face au monde qui les entourent. Finalement l'Afrique n'était pas hostile si l'on savait l'écouter et la regarder !