Edouard se renseigne auprès de John le propriétaire des lieux, s'il est possible de faire les tests PCR à la frontière. Après avoir cherché les informations auprès de connaissances, il nous dit que l'on peut faire les tests là-bas. Parfait, en route vers le Kenya.
Nous partons à 9h30 du camping, à 15 km d'ici nous passons dans le village de Kapchorwa, où s'entrainent les coureurs de fond ougandais. Le recordman mondial actuel du 5000 mètres, 10 000 mètres et 5 km sur route est ougandais, Joshua Cheptegei, il est né et s'entraine dans ce village.
Une fois de plus la route est toute neuve, sur 40 kilomètres. Nous retrouvons des maisons rondes avec des dessins sur les murs un peu comme au Zimbabwe.
Nous traversons une toute petite partie du parc national où se trouve une belle forêt de résineux. Au loin apparaissent les premiers acacias parasol emblématiques de l'Afrique de l'Est.
Nous retrouvons la piste en cours de travaux pour l'élargir et poser de l'enrobé. La poussière rend le trajet invivable, les camions de travaux la soulève en roulant à vive allure. D'ailleurs, dans un village les villageois décident de bloquer la route le temps que l'opérateur chinois vienne mettre de l'eau sur la piste pour coller la poussière au sol.
Nous sommes en montagne, les ânes apparaissent pour le transport des marchandises, meilleur allié des montagnards. Les terrasses construites par l'homme maintiennent les petites parcelles de maraîchage et de maïs, certaines d'entre-elles sont irriguées.
La fin de la piste est en cours d'élargissement, ils cassent la montagne pour y parvenir.
Nous passons le col et le Kenya apparaît devant nous.
Nous arrivons dans une ville où l'expropriation des habitants ayant une maison en bord de route est en cours, pour pouvoir élargir la route.
Nous arrivons enfin à Suam, ville frontalière, après 3 heures de route. Nous mangeons dans un restaurant plein, où ça dépote. À peine la commande passée, nos plats sont servis.
30 minutes plus tard nous repartons pour passer la petite frontière. Il n'y a aucune clôture entre les deux pays. Nous nous présentons à l'immigration ougandaise, ils tamponnent rapidement nos passeports. Ambre en avait fabriqué un pour son bébé, l'agent joue le jeu et tamponne le passeport fictif, pour sa plus grande joie.
C'est au tour du carnet de passage en douane de la voiture de se faire tamponner. À l'entrée du bureau des douanes, un douanier parle très bien français, il l'a appris en travaillant 10 ans en France.
Au moment de passer la frontière, devant les herses, un policier nous dit qu'il faut aller voir le médecin sous sa tonnelle. Eh oui, personne nous a encore parlé de tests PCR et normalement il est obligatoire pour sortir de l'Ouganda. Nous allons voir le docteur, qui nous réclame les tests, nous n'en avons pas bien évidemment car nous pensions les faire ici. Il nous dit que les résultats prennent 3 jours ! Finalement il nous demande si nous allons revenir en Ouganda, nous répondons par la négation. Il nous enregistre et nous passons. Cependant ceci ne fait pas notre affaire, car du coup nous n'avons pas de test PCR pour l'entrée au Kenya !
NOTRE OUGANDA
Nous sommes restés 51 jours en Ouganda, en parcourant 3290 km. Nous sommes rentrés depuis la Tanzanie au sud et sortis par le Kenya à l'Est. Il y a 12 jours, qui comptent presque pour du beurre car nous étions coincés dans notre camping à 15 km de la frontière à attendre un résultat de test PCR négatif pour pouvoir récupérer mon passeport.
L'Ouganda aura été un pays atypique par rapport aux précédents que nous avons fait, particulièrement le sud-est. C'est le pays le plus vert que nous avons traversé, avec la pluie qui va avec. Il y a une faune très variée, singes, oiseaux et papillons. Par contre nous nous rappellerons pas de l'Ouganda pour la beauté de ses parcs et de ses occupants.
Nous retiendrons une fois de plus la gentillesse des gens, toujours inquiets de nous voir hors des sentiers battus et s'assurant que tout aille bien. L'échange avec les ougandais a été très facile car ils parlent presque tous un parfait anglais. Malheureusement la fermeture des écoles pendant deux ans fera du mal à la jeune génération (50 % de la population a moins de 15 ans en Ouganda).
L'Ouganda est un pays très agricole, toutes les terres sont occupées par des plantations, même les plus pentues. Ils ont une grande diversité de produits, des vivriers tels que le maïs, la banane et le maraîchage mais aussi des cultures de rente telles que le café, le thé, le coton et la canne à sucre. Il y a deux systèmes de production différents, l'un intensif avec de grandes parcelles appartenant à de grandes fermes et l'autre plus extensif en polyculture avec de petites parcelles paysannes où un collecteur achète leur récolte. Une fois de plus la population est très exposée aux changements climatiques, par l'absence d'irrigation des cultures. Beaucoup de produits agricoles sont transformés sur place en espérant les exporter chez leurs voisins est-africains ou ailleurs.
Le pays a un développement galopant de ses infrastructures. Des kilomètres de routes sont construites par des entreprises chinoises et des kilomètres de lignes électriques sont en cours d'installation.
Nous ne regretterons pas : le pain de mie sucré ou type pain d'épice, les règles très rigides et pas toujours argumentées (la hiérarchie est très bien installée et il faut toujours un chef de chef pour espérer expliquer sa situation) et les campings qui n'en sont pas vraiment (pas d'évier pour la vaisselle ni de sanitaires).
Nous retiendrons aussi les vendeurs de glace ambulants déambulant avec leur musique électronique sur un air classique pour interpeller les enfants.
Enfin, on se souviendra des moments partagés pendant un mois avec Pascal et Sylvie.
Un pays différent des autres, à part.
La suite au Kenya.