Sur les traces du GR4

De l'Atlantique à la Provence, avec comme fil rouge le GR4. A pied ou à vélo, ce chemin me servira de guide entre Royan et Grasse.
Mai 2022
7 semaines
Dernière étape postée il y a 807 jours
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Publié le 30 juillet 2022

7 km sur la Vélodysée

Nuit au camping du Puit de l'Auture

Charente-Maritime (17)

Et me voilà sur le départ du GR4 à Royan.

 Départ de Royan 

Philippe m'accompagne sur le premier kilomètre qui longe l'océan, puis, j'enfourche mon vélo et je donne les premiers coups de pédales.

Pour cette première partie à vélo, je suis la Vélodysée qui est en fait, la partie française de "l'Atlantic Coast Route - EuroVelo 1", une véloroute qui traverse la Bretagne et longe l’Atlantique jusqu’à la côte basque.

Je m'arrête à Saint-Palais-sur-Mer où je m'installe au camping avant de profiter du bord-de-mer sur les petits sentiers interdits aux vélos.

Les carrelets du Puit de l'Auture 

Après manger, je profite du soleil couchant pour retourner sur la corniche jusqu'au phare de Terre-Nègre.

Superbe ambiance 
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mai

60 km sur la Vélodysée

Nuit au camping de la Cigogne

Comme toutes les premières nuits en tente, celle-ci ne fut pas agréable malgré le calme du camping. Je range tous, je prends mon petit déjeuner au réchaud et je reprends le chemin.

La première partie longe la côte mais rapidement, les pistes cyclables se croisent et il devient difficile de s'y retrouver. D'ailleurs, je me trompe, au lieu de continuer le long de l'océan, je me retrouve à dire bonjour aux flamands roses au zoo de La Palmyre.

Direction La Palmyre 

A force de détour, je retrouve le bon chemin !

 Baie de la Bonne-Anse

Il y a énormément de monde sur les pistes à travers la forêt, de temps en temps, je croise un accès à une plage de la côte sauvage.

Le problème du vélo se pose, pour aller se tremper les pieds ou simplement, jeter un coup d'œil aux plages , il faut laisser le vélo et toutes les affaires au parking. Ca refroidi....

Plage de l'Embelli

A partir de La Tremblade, je me retrouve seule. La Vélodysée longe des routes et traverse le fameux pont de la Seudre où la démarcation entre véhicules et cyclistes est quasiment inexistante.

On ne se sent pas vraiment en sécurité et je pense aux familles qui passent par là par centaine chaque année.

Est ce que le véhicules font exprès d'accélérer ?

Depuis le pont de la Seudre 

Encore une erreur de parcours, je me retrouve au centre de Marennes alors que le chemin contourne la ville. Peut importe, j'en profite pour faire un petit tour au centre et me remémorer quelques anecdotes rigolotes arrivées il y a quelques années lors d'un weekend en famille.

Un petit détour par Marennes

J'entre à présent dans le marais de Brouage, la plus belle partie de l'étape: un paradis ornithologique. Il y a des centaines d'oiseaux, très peu de personne et encore moins de véhicules.

Il s’étend entre Rochefort, Royan et Saintes en Charente-Maritime sur 12 000 hectares de prés salés et pâturés.

Traversée du marais de Brouage
Quelques Ecossaises

A la sortie de la zone réservée à la mobilité douce, je dois suivre le canal pour arriver à la fin de mon étape :

1 - Je ne vois pas de trace et je continue tout droit,

2 - 900m plus loin, le chemin devient tout pourri. Je jette un coup d'œil au GPS, je suis sur la mauvaise berge : demi-tour,

3 - En fait, je vois une trace du GR4 de l'autre côté du pont, je prend ce nouveau chemin,

4 - Le chemin est bon mais toujours pas de trace de la Vélodysée. Le GPS me dit que la route est sur ma droite. Sur ma droite, il y a des arbres. Je continue.

5 - Je trouve un passage sur ma droite, je passe et je retrouve la Vélodysée. Je regrette, le chemin est vraiment moche, tous pleins de trous. Je continue comme ça jusqu'à Saint-Agnant,

6 - A Saint-Agnant, je sors le GPS pour rejoindre mon camping. Mon camping est à 3 km derrière moi, sur l'autre berge. En fait, si j'avais continué sur ma première idée, j'y serais arrivée dessus.

Le camping de la Cigogne est cycliste-friendly. La gérante est adorable et l'accueil y est franchement sympa.

2
mai
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mai
Publié le 30 juillet 2022

12 km sur la Vélodysée

72 km sur la Flow Vélo

Nuit au camping Belle Rivière

Quel camping formidable ! La gérante attend que je sorte de ma tente pour m'offrir un petit café sur un minuscule plateau "de circonstance". Parfait pour cette grosse journée ensoleillée.

Je reprends donc le canal à sens inverse pour retourner à Saint-Agnant. Je passe sous le pont de la D733, des gens y sont stationnés et me regarde passer d'un air bizarre. Ne trouvez vous pas que les rencontres sous les ponts sont toujours glauques?

Le veille, la gérante du camping a évoqué un meurtre qui a eu lieu dans le secteur, je ne peux pas m'empêcher d'y penser. J'accélère...

Un arrêt à la pharmacie du village pour mon genou douloureux et je repars sur la Vélodysée.

Derniers moments sur la Vélodysée 

Enfin, voilà la Charente ! Le croisement entre deux véloroutes et moi, je change de direction. Je quitte la Vélodysée pour la jeune Flow Vélo qui suit le GR4. La Charente sera mon fil rouge sur les prochain jours.

 Pont  sur la Charente

La route suit les pâturages et les petits canaux. Avec la chaleur, l'humidité ambiante et l'absence de vent, je passe quelques kilomètres à servir de pare-moucherons. Et j'en ai mangé quelques-uns, oui.

Je rencontre mes premiers cyclo-randonneurs de la Flow Vélo, eux, ils sont dans "le bon sens", ils descendent vers l'océan : un choix logique, le choix du topo. Pour ma part, j'aurais un peu plus de montée. Ils me souhaitent un bon voyage et me préviennent "c'est très jolie mais très vallonée". 500m plus loin, j'attaque ma première côte.

Première rencontre avec les essaims de moucherons sur la Flow Vélo 

Un peu plus loin, je croise une famille hollandaise perdue, ils ont loupé l'intersection pour rejoindre Saint-Savinien. Moi je vais y faire un tour pour la boulangerie, il commence à faire faim. Ils me suivent et nous mangeons ensemble dans le parc de l'île. Puis chacun continue son voyage de son côté.

Saint-Savinien 

Faisant suite à ce petit détour de 3km pour un sandwich, je retrouve le chemin principal direction Saintes.

 Le long de la Charente: les premières côtes

J'échange avec une personne que je croise, je lui parle de mon projet et il me prévient que Saintes est en fête et que le centre ville est fermé à la circulation. Il tente de me donner des conseils pour éviter la foule mais c'est clairement beaucoup trop compliqué pour quelqu'un qui ne connait pas le secteur.

 Saintes

J'arrive à Saintes et en effet, c'est le b****l. Quel enfer cette ville! Du moins, du point de vue des cyclistes. Pas de piste dédiée, des voitures absolument partout, des sens interdit à prendre à contre-sens avec le vélo et des travaux.

Je file le plus vite possible de cet endroit.

A partir de Les Gonds, je retrouve les rives de la rivière. La Charente est vraiment belle.

Il commence à se faire tard, les 80 km se font sentir dans les jambes. J'arrive devant le bac de Chaniers, le camping est juste en face.

Le bac est fermé le lundi ! Comme le bar et le restaurant comme je vais le constater...

Il est 17h, j'appelle le camping pour les prévenir. Je dois traverser au prochain pont, à 3km de là, pour rejoindre le bon côté de la rivière puis, retourner à Chaniers.

Qui va se taper un détour de 6km? 

Le camping est rempli de camping-caristes, je pose ma tente un peu à l'écart et je ne fais pas long feu.

3
mai

63 km sur la Flow Vélo

Nuit au camping de l'Etang

9h. Le bac ouvre, je retourne sur le bon côté de la rivière. Il s'agit d'un des derniers bac à chaine en France, le second se trouve dans le village d'à côté, Dompierre-sur-Charente.

Le bac à chaîne de Chaniers 

La Flow Vélo continue vers Cognac entre rivière et vignes.

Charente (16)

J'arrive à Cognac vers midi, contrairement à Saintes, c'est un plaisir de rouler dans la ville. Je croise un habitant qui me conseille une boulangerie et me parle d'un parc, un peu plus loin, pour m'y poser.

Cognac 

Malheureusement, le parc n'accepte pas les vélos, je le laisse à l'entrée et je me trouve un banc pas trop loin pour garder en visu mes bagages. Problème de cyclo-voyageurs, on n'est jamais serein à tout laisser seul.

J'échange quelques mots avec des promeneurs et je reprends mon chemin. C'est une très belle étape qui m'attend.

Château et église de Bourg-Charente et vignoble à Jarnac

A Bourg-Charente, les panneaux et le topoguide commencent à ne plus être en accord. J'ai fais le choix de suivre le topo (et mon GPS), je regrette, l'autre route a dû être plus agréable. Je comprends que cette "ancienne" variante est en fait devenu le chemin principal, sans doute avec la fin des travaux. Cette situation se renouvellera un peu plus tard dans la journée, entre Jarnac et Châteauneuf.

Bon à savoir : toujours suivre les panneaux !

Entre le GPS, le topo et les panneaux, j'arrive sans trop comprendre comment à Châteauneuf-sur-Charente.

Je me dirige vers le camping qui se trouve un peu plus loin, ça démarre par une p****n de côte, pas longue mais vraiment très raide. D'ailleurs, je dois mettre pied à terre pour pousser mon vélo. Dur...

Solo au camping

Je suis seule au camping. Je m'installe à l'emplacement que la proprio m'avait indiqué par mail et je démarre ma routine de fin de journée. A 19h30, je m'inquiète, je fais le tour et quelqu'un m'arrête. Ce monsieur a oublié que je passais la nuit ci et il vient m'encaisser. Si j'avais su, je serais restée à côté de la tente.

4
mai

58 km sur la Flow Vélo

Nuit au camping le Buron

Très chouette journée que j'attendais avec impatiente. Aujourd'hui, je retrouve Flo, mon ancienne partenaire du GR10.

Je pars toute guillerette de Châteauneuf, j'ai rendez-vous à 11h à Angoulême.

Le bain des Dames 

Le topoguide annonce le niveau de cette étape "2 vélos" et, effectivement, rien n'est plat jusqu'à la Coulée Verte. Les jambes s'échauffent. Je fais tout de même quelques pause photos !

La Charente est vraiment une belle rivière. Je ne l'ai pas déjà dit ? Si je crois bien.

Saint-Simieux et véloroute 

J'arrive sur la Coulée Verte d'Angoulême, il s'agit des derniers moments le long de la rivière.

Ca bouge dans l'eau, je me rapproche et la bestiole s'enfonce. Une queue plate? Est ce un castor? Je reste persuadée de cette conclusion, peut être un peu hâtive. Je n'ai jamais vu de castor.

Bon, il est possible que se soit un simple ragondin. Ca serait dommage.

Je ne vais pas rester trop longtemps à attendre que la bestiole sorte de l'eau, on m'attend au musée de la BD.

Le long de la Coulée Verte d'Angoulême 

Quelles retrouvailles !

Nous mangeons aux food-trucks installés sur la place puis on échange sur nos aventures respectives et nos projets. On contacte Simon, le 3ème des finishers du GR10, qui lui, est à Paris.

Nous débâtons sur une question essentielle : les objets qui nous accompagnent lors de nos treks, ont-ils une âme ? Faut bien constater que oui. J'ai déjà fin un câlin à mon sac à dos, je suis incapable de jeter ma vieille paire de Meindl avec qui j'ai baroudé partout et je parle à mon vélo. Il a même son petit nom.

Retrouvailles au musée de la BD d'Angoulême 

Je ne vois pas le temps passer et c'est avec regret que je quitte Flo. Il me reste 20km et je dois arriver au camping pour 17h.

Après l'enfer de la sortie d'Angoulême, je découvre la Touvre, le fil conducteur sur les prochains kilomètres jusqu'à sa source, qui mérite le détour. La Flow Vélo passe tout à côté, ça serait bête de ne pas s'y arrêter.

Comme d'habitude, le fait de laisser le vélo sans surveillance précipite cette visite.

Le long de la Touvre, jusqu'à sa source 

Après la pause, j'attaque directement par un pente. Et quelle pente ! Je croise une habitante : "ils sont fous de vous avoir fait passer par là". Ca annonce bien la suite.

J'ai du poser pied à terre et pousser le vélo de temps en temps.

Au hameau de Gros Chêne, je retrouve la piste cyclable qui descend gentiment jusqu'à Chazelles.

Le camping pour moi toute seule 

Je suis accueillie par le gérant du camping, je serai encore seule ce soir. Nous discutons longuement autour d'une bière. Cette fameuse côte, on peut la contourner. Il me conseille également de couper ma prochaine étape en deux et me donne les coordonnées d'un camping.

Je souhaitais arriver à Thiviers le lendemain mais il m'en dissuade. Ce n'est pas une étape facile.

Je passe une formidable soirée dans ce camping magnifique. Je mets la musique à fond pour ma routine du soir et je passerais une bonne nuit.

5
mai

49 km sur la Flow Vélo

Nuit au camping municipal de Saint-Pardoux

C'est parti pour l'étape la plus difficile du tronçon.

 Reprise de la Coulée d'Oc

Ca commence par la reprise de la piste cyclable en faux plat. Je grimpe doucement jusqu'à Feuillade.

A Souffrignac, je traverse la D75, et puis, ça monte sévèrement. Je galère mais j'arrive à ne pas poser pied à terre. Je me permets même une petite course avec un tracteur Je suis en plein dans les côteaux. C'est beau mais ca durera toute la journée.

Je comprends pourquoi le gérant du camping m'a conseillé de couper l'étape en 2.

 Dans les coteaux au dessus  de Souffrignac

L'avantage des côteaux, c'est qu'à un moment, il y a la descente. Et pour rejoindre Javerlhac, la descente se fait en une seule fois, je file à travers les champs.

C'est à cet endroit que j'abandonne les traces du GR4. Je reste sur la cycloroute jusqu'à Thiviers.

Dordogne (24)

Je fais une pause mérité à l'ancienne forge. Un couple de cycliste me rejoint, ils font également la Flow Vélo "à l'envers" mais c'est autre chose avec un vélo électrique. Cette étape va passer comme une lettre à la poste pour eux. D'ailleurs, ils me doubleront en pleine pente peu après, et je ne les reverrais pas.

Les anciennes forges  de Javerlhac

C'est un enfer jusqu'à Nontron. En plus de la chaleur, il y a des pentes de plusieurs kilomètres, mes cuisses sont cramées et je passe plus de temps à marcher à côté de mon vélo. Je manque d'énergie. Interminable !

Nontron

Nontron est tout en pente, par chance, j'arrive par le haut. Je fais un détour jusqu'à une boulangerie pour me prendre un pique-nique complet puis, je m'arrête sur un coin d'herbe dans le centre. Une vrai pause, enfin.

Je réfléchi à la suite. Je continue sur la Flow Vélo ou je prends la D707, beaucoup moins vallonée, jusqu'à Saint-Pardoux?

Il reste 12 km et vue le nombre de camion qui prend la départementale, je fais le choix judicieux de prendre l'autre chemin.

Dans le cœur du Périgord Vert

Les pentes s'adoucissent et finalement, il y a plus de descente que de montée. J'apprécie ma seconde partie de journée et j'arrive bien plus vite que prévu à Saint-Pardoux-la-Rivière. L'occasion de faire une pause "bière" dans le bar du coin.

Courte mais  dure journée 

Au camping, je ne suis pas seule pour une fois. D'autres cyclistes sont là, ils me racontent leurs mésaventures autour d'un apéro-repas animé. Une très belle soirée avec des rencontres formidables.

6
mai

24 km sur la Flow Vélo

Fin du tronçon

Je me lève tôt pour ce dernier jour, j'ai un train à ne pas louper.

Une voie verte bucolique le long de l'ancienne voie ferrée.

La voie verte entre Saint-Pardoux et Thivers est très agréable, boisée et bien aménagé avec des photos d'époque. Tous le long, la piste suit une ancienne voie ferré et longe d'anciennes petites gares.

 Saint-Jean-de-Cole

Ecoutant les conseils du gérant du camping, je fais un détour dans le joli petit village de Saint-Jean-de-Côle.

 Thiviers

Le panneau "Thiviers" me fait quitter la voie verte vers ma destination finale. Ca fini beauté par une côte de 3km, les jambes auront tirées jusqu'à la toute fin !

Je tourne un peu en rond dans le village mais je trouve le panneau de "départ officiel" de la Flow Vélo.

Sur le départ, je rencontre une dame qui m'invite à prendre un verre avec elle pour échanger sur mon voyage et mes projets. Un moment très agréable mais je dois remonter sur mon "destrier" pour un dernière descente jusqu'à la gare.

L'aventure SNCF avec un vélo