Mon voyage a travers les Pyrénées en suivant les traces rouges et blanches du mythique GR10. D'Hendaye à Banyuls : 900 km et plus de 50 000 m de dénivelé.
Septembre 2021
48 jours
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J1
J1
Publié le 25 janvier 2021

J'ai débuté le chemin un petit matin de septembre 2015, sans beaucoup de préparation. J'ai eu l'opportunité de commencer le GR10, une idée qui me trottait dans la tête depuis quelques temps, alors j'ai sauté sur l'occasion.

Le Grand Départ - 0m 

Départ à 7h30 d'Hendaye (0m), accompagnée de mon grand-père qui a souhaité me rejoindre sur quelques étapes. Sur le dos, un sac de 11,5kg que je trouve bien évidement bien trop lourd mais la motivation et l'excitation des premiers pas sur les traces du GR10 me font oublier ce désagrément.

 Baie de Chigoundy - Hendaye

La chaleur et la "mise en route" viennent compliquer cette journée : 40°C au plus chaud. Jusqu'à Biriatou (50m), le GR10 est un peu tristounet. Le paysage s'améliore grandement dès que l'on quitte la civilisation. Après être passé au sommet du Xoldocogaina (486m), on déjeune au col de Poiriers mais passage obligatoire dans une venta au col d'Ibardin (317m) pour prendre un rafraichissement bien mérité !

 De Biriatou à Ibardin : Golf de Gascogne, Pottoks et vue sur les Trois Couronnes, lac de Xoldocogaina, vue sur la Rhune

On repart jusqu'à la venta d'Inzola (115m) où nous perdons la trace du GR10 , on suit donc les nombreux promeneurs et nous rejoignons le gîte par la route d'Olhette (100m).

Du col d'Ibardin  à la venta d'Inzola
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Distance : 20,5 km

Dénivelé positif : 700m / Dénivelé négatif : 550m

Nuit : en gite d'étape, le "Trapero Baïta"

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J2
Publié le 25 janvier 2021

Journée plus fraiche aujourd'hui, il ne fait "que" 26°C à notre départ du gite à 8h30.

La montée jusqu'au col des Trois Fontaines (563m) est compliquée pour moi, les bretelles de mon vieux sac à dos me font des misères.

 Montée jusqu'au col des Trois Fontaines, au pied de la Rhune

Après une longue pause au col des Trois Fontaines en compagnie des pottoks, nous continuons jusqu'au prochain village tout en grignotant des mûres en chemin.

 Descente jusqu'à Sare : Petit train à crémaillère et dolmen

On profite de la petite halle du village de Sare (70m) pour refaire le plein d'eau et rééquilibrer mon sac. On est prêt à repartir quand un habitant nous arrête " ils annoncent tempête, orage et grêle cet après-midi, je vous déconseille de continuer pour aujourd'hui". On l'écoute, on fait demi-tour à la recherche d'une terrasse pour chercher notre gite du soir et prévenir notre réservation.

Cependant, notre projet est vite remis en cause : un appel. La tempête fait rage à la maison. Un des arbres est tombé sur la voiture du voisin. Pas le choix, il faut rentrer. Par chance, Sare est desservi avec les bus, on rentrera malgré tout sous la tempête que l'on voulait éviter.

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Distance : 9 km

Dénivelé positif : 500m / Dénivelé négatif : 500m

Nuit : Retour à la maison

J3
J3
Publié le 25 janvier 2021

Reprise du GR10 en mai 2016 pour quelques jours pour, enfin, finir la traversée du Pays Basque débuté quelques mois auparavant.

Toute petite journée aujourd'hui, une ballade digestive après un bon restaurant Saratois, dans la campagne Basque. Idéale pour la mise en jambe.

En cours de route, je me fais surprendre par un patou. Tout en gardant mon calme, je continue mon chemin, tandis que le chien fait mine de m'attaquer aux mollets. Une très grosse frayeur. Mon premier reflexe a été de brandir mes bâtons pour me défendre avant de réaliser qu'il pouvait quand même me faire très mal, j'ai donc tenté la manière passive. Pour le coup, ça a bien fonctionnée.

Sur le chemin, de nombreuses rencontres  

Ainhoa (120m) est un village basque typique, très touristique mais vraiment mignon.

 Arrivée à Ainhoa
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Distance : 13 km

Dénivelé positif : 100m / Dénivelé négatif : 50m

Nuit : en gite d'étape, au camping " Harazpy"

J4
J4
Publié le 25 janvier 2021
Vers la vallée de la Nivelle et un dernier aperçu de l'océan 

Début de la journée en montant au col des Trois Croix (510m) en passant par le chemin de croix et la chapelle de l'Aubépine. Tout le long du chemin on passe par de nombreux cols jusqu'au col de Méhatché (716m).

A la chapelle de l'Aubépine 

La descente vers Bidarray débute au col d'Espalza (630m), le chemin est impressionnant et s'enfonce dans le ravin. Après un petit détour à la grotte du Saint-Qui-Sue, je continue jusqu'à la route qui longe le Bastan jusqu'au pont d'Enfer.

Col d'Espalza 
Du col d'Espalza au pont d'Enfer 

Après un arrêt au bar pour une bière bien mérité, je me dirige vers le gite. Je serais seule ce soir contrairement à la veille. Cette nuit, pas de ronflement !

 Le chat du gite me tiendra compagnie

Distance : 21 km

Dénivelé positif : 700m / Dénivelé négatif : 650m

Nuit : en gite d'e groupe "Aire Zabal"

J5
J5

Cette journée figure dans mon top des meilleurs étapes ! J'ai adoré et pourtant, le temps n'était pas au rendez-vous : beaucoup de nuages, quelques petites averses et du vent "à décorner les bœufs" !

En sortant de Bidarray (150m), le chemin traverse des pacages. Je me retrouve à la tête d'un troupeau de brebis sans savoir comment m'en séparer. Le berger arrive et les rappelle au bout de quelques minutes. Le sentier grimpe doucement, plus je prends de l'altitude, plus le vent est fort. Je me blottis dans des ruines pour pouvoir grignoter, c'est ici où je croise mes premiers randonneurs (oui, les premiers depuis Sare) avec qui je discute.

 Premiers pas sur les crêtes d'Iparla 

Les crêtes d'Iparla sont incroyables, je suis émerveillée par la beauté du paysage et malgré le vent qui me ralentit énormément, le temps passe vite jusqu'au pic d'Iparla (1044m).

Du col au pic d'Iparla 

Le GR10 longe les crêtes, vu les bourrasques régulières qui m'arrivent dessus, je le suis de loin,. Les 900m de vide me font moyennement envies .

Sur les crêtes 

Après un léger passage en forêt au niveau du col d'Harrieta (808m), je retrouve les crêtes jusqu'au Pic de Buztanzelhay (1029m), ensuite, j'amorce la descente jusqu'à Baigorri (162m).

 Descente jusqu'au village 

Au gite, je suis ravie de constater que je ne suis pas seule.. Mais le couple de randonneurs préfère ne pas m'adresser la parole et ils s'enferment dans leur chambre,. Bon.... Je passerais la soirée en solo.

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Distance : 16 km

Dénivelé positif : 1200m / Dénivelé négatif : 1200m

Nuit : en gite d'étape "Gaineka Karrikan"

J6

Je me lève pour prendre mon petit-déjeuner dans la cuisine, je croise mes voisins "Bonjour!"... *pas de réponse*.... Outre la bienveillance de mes voisins d'un soir, je me sens en grande forme ce matin : Il fait beau ! Oui, enfin du soleil, enfin un peu de chaleur !

A la sortie de Baigorri 

Ca grimpe bien jusqu'au pied de l'Oylarandoy (734m) c''est tellement beau. Après une journée comme la veille, c'est très agréable de cheminer sur des petits chemins, sans trop de dénivelée, en pleine campagne Basque.

De Baigorri au col des Trois-Abreuvoirs 

Au col d'Urdanzia (869m), je me trompe, absorbée par le vol des vautours près de moi, je continue sur la route. Je m'en rends compte rapidement mais je décide de ne pas faire demi-tour. Finalement, c'est un regret. La journée était belle et tranquille, c'était une occasion idéale pour faire le Monhoa (1021m). Au col des Troix-Abreuvoirs (750m), au milieu des pottoks, j'entame la longue descente jusqu'à Saint-Jean-Pied-de-Port (170m), je croise de plus en plus de monde.

Saint-Jean-Pied-de-Port : j'adore ce village! Il me rappelle mon départ pour Compostelle, l'ambiance y est unique. D'ailleurs, je prend mon après-midi pour m'y balader et rencontrer les pèlerins. Le gîte est pleins, avec la gestion libre on est une bonne tablée à discuter et rigoler. Le gérant nous y rejoint, il n'a pas l'habitude de voir des GR10'stes.

Je suis contente de rencontrer du monde, je me sentais un peu seule depuis Sare.

 Saint-Jean-Pied-de-Port, la croisée des chemins
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Distance : 18 km

Dénivelé positif : 700m / Dénivelé négatif : 700m

Nuit : en gite d'étape "Compostella"

J7

Evidemment, quand on est nombreux, les nuits en dortoir ne sont pas très reposantes.

Aujourd'hui, c'est une journée un peu exceptionnelle, on me rejoint à la fin de l'étape, à Kaskoleta. C'est donc une toute petite journée de marche qui m'attend .Je suis la dernière à me lever, tous les pèlerins sont déjà partis pour la longue étape jusqu'au monastère Roncesvalles. Je quitte le gîte à 9h pour prendre mon petit déjeuner en terrasse. Je remonte la rue de la Citadelle pour suivre le GR10, des pèlerins m'interpellent "Compostelle, c'est de l'autre côté !".

De Saint-Jean-Pied-de-Port jusqu'au col d'Handiague 

Pau après avoir traversée Caro (243m), je traverse une propriété où le GR10 passe entre la grange et la maison. Des aboiements? Deux chiens déboulent et se précipitent sur moi tous poils hérissés. Je ne réfléchis pas et je grimpe sur le tracteur garé à côté. Bonne ou mauvaise idée? Je ne sais pas mais j'ai dû attendre que le propriétaire les rappelle pour me risquer à descendre de mon perchoir.

Le reste de l'étape est plutôt tranquille jusqu'au col d'Hendiague (587m) où je tombe sur une dizaine de vautours affairé sur une carcasse de vache. Ils ne m'ont pas senti, je profite de cette scène spectaculaire quelques minutes.. Ils ne m'ont toujours pas remarqué, trop concentré sur ce qu'ils font. Par contre, dès que je sors l'appareil photo, ils s'emmêlent les ailes et décollent.

 Le ballet des Vautours
Estérençuby 

A Estérencuby (231m), je prend le temps de m'arrêter au restaurant prendre une "assiette du randonneur". J'écoute des cyclistes de passage " Mais comment font les habitants pour vivre ici? Il n'y a pas de réseau, pas de transport en commun, pas d'école.". Ahhh les citadins . Je rencontre également le propriétaire du gîte de Kaskoleta (615m) que je rejoindrais juste après.

Vues depuis  la table d'orientation de Kaskoleta
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Distance : 16 km

Dénivelé positif : 850m / Dénivelé négatif : 350m

Nuit : en gite d'étape "Chalet Kaskoleta"

J8
J8

Départ du gîte à deux, mon père est venu me rejoindre pour les derniers jours de marche. Malheureusement le temps est très menaçant. Au col d'Irau (1008m) on aperçoit le rideau de pluie qui s'approche.

 De Kaskoleta au col d'Irau

Nous prenons tout de même le temps de flâner entre les cromlechs d'Occabé et d'escalader le sommet du même nom (1456m).

Un petit détour au sommet d'Occabé 

On entre alors dans la forêt d'Iraty, la plus grande hêtraie d'Europe. On déjeune du côté du Chalet Pedro (1000m) quand le déluge s'abat sur nous. On se retrouve avec de la boue jusqu'aux genoux sur les 300m derniers mètres. Arrivés aux chalets d'Iraty (1327m), il cesse enfin de pleuvoir, on aperçoit même un rayon de soleil. On attend à l'accueil avec une boisson chaude pour se faire ouvrir le gîte d'étape. On avait prévu de faire quelques courses à la supérette des chalets mais celle-ci est exceptionnellement fermée. Heureusement qu'il me reste deux trois choses à manger.

 La forêt d'Iraty
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Distance : 18 km

Dénivelé positif : 1300m / Dénivelé négatif : 600m

Nuit : en gite d'étape au "Chalet d'Iraty"

J9
J9
Publié le 25 janvier 2021

Contrairement à la veille, le soleil brille et c'est magnifique! La première partie de l'étape du jours est très agréable avec un point de vue permanent sur le pic d'Orhy et sur le massif d'Anie . Nous faisons un léger détour par le pic des Escaliers (1472m) que le GR frôle.

Vue sur le pic d'Orhy et le massif d'Anie ennuagé  et crête d'Ugatzé

La seconde partie, la descente jusqu'à Logibar (375m) est moins drôle, il y a énormément de boue. Nous arrivons au bout de l'étape, et de ce tronçon pour moi, vers midi. On profite du gîte/restaurant de Logibar pour bien manger.

Descente jusqu'à Logibar 

Avant de rentrer à la maison, nous posons nos sacs dans la voiture pour grimper rapidement voir la passerelle d'Holzarté. Un aller-retour qui me motive d'autant plus à continuer le GR10 mais ça sera pour une prochaine fois.

Un rapide aller-retour jusqu'à la passerelle  d'Holzarté 
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Distance : 17 km

Dénivelé positif : 200m / Dénivelé négatif : 1100m

Nuit : Retour à la maison

J10
J10
Publié le 25 janvier 2021

De retour sur le GR10 en mai 2017 pour quelques jours ! J'ai déposé la voiture à Lescun, fin du chemin pour mon père et sa compagne, avant de retourner à Logibar en autostop.

Départ au petit matin, c'est une longue étape jusqu'au gîte de Sainte-Engrâce qui nous attend. On reprend le chemin de la passerelle d'Holzarté (580m) avant de continuer à gauche vers Olhadubi.

 Passerelle d'Holzarté

On sort de la fraicheur de la forêt pour retrouver le soleil et la chaleur au plateau d'Ardakhotchia (980m) : 34°C et il est loin d'être midi. Au cayolar d'Abarrakia, c'est la transhumance, les troupeaux montent, on est entouré de centaines de moutons sur une partie du chemin. On trouve enfin un coin tranquille à l'ombre et près d'un ruisseau, peu avant le col d'Anhaou (1383m), pour manger.

 Plateau d'Ardakhotchia 
Jusqu'au col d'Anhaou 

A partir du col, l'interminable descente commence, il fait très chaud et notre stock d'eau est faible mais heureusement, il y a un point d'eau potable au cayolar d'Anhaou.

On arrive enfin au parking des gorges de Kakouetta (500m), on hésite un instant à y faire un tour mais la chaleur a eu raison de notre motivation, direction le gîte et de la bière qui va avec. Un panneau indique 3km : trois kilomètres sur du goudron moue.

De Kakouetta à l'église de Sainte-Engrâce 

Au gîte (640m), on rencontre 5 autres GR10'istes, cette année, je ne serais pas seule !

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Distance : 25 km

Dénivelé positif : 1250m / Dénivelé négatif : 950m

Nuit : en gite d'étape, "Maison Elichalt"

J11

Nous commençons cette journée, qui va être encore bien chaude, par le ravin d'Arpidia (725m). C'est un endroit magnifique et je me promets d'y retourner plus tard.

 Ravin d'Arpidia

Quand nous sortons du ravin, nous sommes enfin en pays Béarnais. On suit une piste forestière tout en laissant des petits messages encourageants aux GR10'istes rencontrés hier et qui se trouvent derrière nous.

Jusqu'à la cabane d'Escuret-de-Bas (1325m)

On continue à monter à travers les estives jusqu'au col de la Pierre-Saint-Martin (1775m) où où nous apercevons le massif du d'Anie et sur le pic du même nom.

 Direction le col de la Pierre-Saint-Martin : vue sur le pic d'Anie

A la borne frontière 262, nous retrouvons la route qui nous mènera jusqu'à la station de la Pierre-Saint-Martin et au refuge Jeandel, notre gîte du soir (1630m).

Arrivée au refuge 

Le soir, il y a une grande tablée de Gr10'istes, la bonne humeur est au rendez-vous ! Nous convenons d'une heure de départ pour le lendemain, la prochaine étape sera entre trekkeurs !

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Distance : 12 km

Dénivelé positif : 1100m / Dénivelé négatif : 100m

Nuit : au refuge Jeandel

J12

J'ai établi un top de mes étapes préférées et celle-ci en fait partie. J'ai découvert la vallée d'Aspe grâce au GR10 et j'y retourne toujours avec grand plaisirs.

Au petit matin, nous sommes six GR10'istes sur le départ. En général, la traversée des stations de ski n'est jamais très intéressante mais à la Pierre-Saint-Martin, sans neige, c'est tout autre chose. Nous traversons les Arres de Camplong (plateau calcaire fissuré et crevassé), paysage peu banal, il est nécessaire de bien suivre le balisage pour ne pas s'égarer dans ce labyrinthe de lapiaz et surtout pour ne pas tomber dans une crevasse dissimulée par les nombreux névés printaniers. Nous continuons ainsi, toujours émerveillés, jusqu'à l'impressionnant Pas de l'Osque (1922m).

Les Arres de Camplong et Pas de l'Osque

Au Pas de l'Osque nous profitons du panorama sur les Orgues de Camplong pour faire une première pause.

Les Orgues de Camplong depuis le Pas de L'Osque 

En moins d'une heure nous arrivons au Pas d'Azuns (1873m), point de vue sur le Pic d'Anie et la plaine d'Oloron, on aperçoit pour la première fois les dents du célèbre Pic du Midi d'Ossau.

Pas d'Azuns et vue sur le massif d'Anie  et sur l'Ossau

Après une pause déjeuner animée au refuge de l'Abérouat (1442m), nous descendons au centre de Lescun pour un dernier verre ensemble. En effet, on se sépare, certains rentrent puis d'autres doivent continuer : faire des étapes plus longues pour respecter leurs "timing GR10". De mon côté, je serais seule au camping du Lauzart (850m) mais je retrouverais 2 de mes compagnons du jours pour une dernière étape à plusieurs.

Pic du Bilhare 
Arrivée sur Lescun 
Cirque de Lescun
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Distance : 16 km

Dénivelé positif : 250m / Dénivelé négatif : 1100m

Nuit : en gîte d'étape au camping du Lauzart

J13
J13
Publié le 25 janvier 2021

Petite journée pluvieuse aujourd'hui, on se retrouve à l'entrée du camping à 8h30.

Traversée de la vallée de Lhers 

On ne verra pas grand chose, les nuages sont bas et cachent les hauteurs. Après 800m raide, on sort de la fôret au col de Barrancq (1600m), les nuages se lèvent un instant, le temps d'apercevoir l'Ossau au loin, et retombent.

Au col de Barrancq 

On commence à entendre de l'orage au niveau de la très longue descente vers Borce, on se presse mais on sentira néanmoins quelques gouttes avant la fin de l'étape.

Descente vers Etsaut

A Etsaut (660m), le gîte ouvre à 16h, on part attendre en terrasse où on y rencontre un pèlerin, Borce/Etsaut est également une étape sur le chemin de Compostelle (camino aragonès).


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Distance : 14 km

Dénivelé positif : 750m / Dénivelé négatif : 1000m

Nuit : en gîte d'étape "La Garbure"

J14
J14
Publié le 25 janvier 2021

De nouveau seule à présent, le temps annoncé est pire que celui de la veille. J'appréhende un peu mais j'y vois également un avantage : les 1600m de montée seront bien plus agréables avec des nuages que sous un soleil de plomb.

Le Chemin de la Mâture (715m) est un des passages mythique du GR10, il a été creusé au 17ème siècle à la demande de Colbert, afin d'accéder aux vieilles forêts béarnaises pour la récupération des futurs mâts des bateaux de la Marine Française. Ce chemin domine tout d'abord le Fort du Portalet, connu surtout pour avoir été le lieu d'incarcération du Maréchal Pétain, puis, la Gorge de l'Enfer.

Chemin de la Mâture : Le long de la Gorge de L'Enfer 

Je rentre dans le Parc National des Pyrénées peu avant la cabane de la Baigt-de-saint-Cours (1560m). J'ai de la chance, le plafond nuageux monte en même temps que moi, depuis le début, je n'ai pas été une seule fois dans le brouillard. La vue n'est pas dégagée, loin de là, mais je ne peux pas perdre le balisage. Plus je monte et plus je traverse des névés, le chemin entre le col de la Hourquette de Larry et le col d'Ayous est entièrement enneigé. Sans équipement, je me demande quel sera l'état des prochains col..

 Vallée du Sescoué qui je viens de traverser et Pic d'Ayous à droite

Au col d'Ayous (2185m), je patiente longtemps pour pouvoir apercevoir l'Ossau.

Pic du Midi d'Ossau 
Du col d'Ayous au lac Gentau 

Le temps se gâte, je descends en vitesse jusqu'au refuge d'Ayous (1982m), 5 minutes après mon arrivée, c'est un vrai déluge qui s'abat dehors. La gardienne s'inquiète d'ailleurs du groupe qui devrait pas tarder. Je suis seule au refuge, un moment de tranquillité, au chaud et avec une des plus belle vue pyrénéenne.

 Le temps qui passe devant la fenêtre panoramique du refuge

Nous serons une dizaine ce soir, je discute avec le guide du groupe de mes appréhensions sur l'enneigement des prochains cols. Il me déconseille vivement de continuer jusqu'à Cauterets, il y a encore beaucoup de neige , sans équipement, seule et avec une météo pas terrible sur les prochains jours, c'est dangereux.

Me voilà de quoi cogiter, partir en mai en haute montagne n'était peu être pas une bonne idée.

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Distance : 13 km

Dénivelé positif : 1600m / Dénivelé négatif : 250m

Nuit : au refuge d'Ayous

J15
J15
Publié le 25 janvier 2021

Je me décide, j'arrête aujourd'hui. Il y a aucun intéret à prendre des risques inutiles et je pourrais toujours reprendre plus tard. Je me renseigne auprès de la gardienne : il y a un bus, à Laruns, qui pourra me transporter à la gare de Pau. Je vais devoir me dépêcher et compter sur l'autostop.

Pour l'avoir fait de nombreuse fois, je n'ai jamais descendu jusqu'à Gabas (1035m) aussi rapidement.

Ossau  et lac de Rousmassot 
Du lac de Bious-Artigues à Gabas : fin du tronçon
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Distance : 9 km

Dénivelé positif : 0m / Dénivelé négatif : 1000m

Nuit : Retour à la maison

J16

De retour sur le GR10 en septembre 2018 pour une semaine de marche, accompagnée de mon ami, Vincent.

Nous nous retrouvons donc à Cauterets (913m) la veille de notre périple.

Le chemin grimpe tranquillement sur les hauteurs de Cauterets par le chemin des Pères, on passe au pied de la cascade du Lutour avant d'arriver à la Raillère (1004m) pour débuter le chemin des Cascades. C'est une belle ballade familiale, on croise de nombreuses cascades (comme son nom l'indique) dont le terminus est le fameux Pont d'Espagne (1496m).

De Cauterets au Pont d'Espagne en passant par le Chemin des Cascades 

Pour être allée plusieurs fois au lac de Gaube par le GR10, je sais que je n'aime pas du tout ce petit chemin empierré glissant.. On triche un peu et on passe par le sentier sous le télésiège.

Nous arrivons au lac, le cadre est grandiose ! On déjeune au bord du lac (1725m).

Lac de Gaube 

Après notre pause, nous contournons le lac par la droite. Impossible de se perdre, c'est très fréquenté, le sentier suit le gave de Gaube, un replat aux Petites Oulettes puis on arrive au refuge (2151m). Une bonne bière nous y attends !

Du lac de Gaube au refuge des Oulettes de Gaube 

A la terrasse, le ballet des nuages nous offre un spectacle étonnant : le Vignemale apparait, puis se couvre et réapparait.. On est pas bien là !?

 L'imposante face nord du Vignemale 3298m
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Distance : 15 km

Dénivelé positif : 1200m / Dénivelé négatif : 0m

Nuit : au refuge des Oulettes de Gaube

J17


 L'aube est là et le Dièdre Jaune s'illumine

Le soleil n'est pas encore présent quand on quitte le refuge. Nous nous dirigeons vers la Hourquette d'Ossoue (2734m), passage le plus élevé du GR10 !

 Hourquette d'Ossoue et glacier des Oulettes, en triste état

Nous quittons donc la vallée de Gaube pour descendre vers celle d'Ossoue, comme la veille, on croise beaucoup de monde mais cette fois-ci, les gens se dirigent vers le glacier pour gravir le Vignemale. Un arrêt au refuge de Baysselance (2651m) où le "ménage fait rage" avec en fond du System of a Down, on décide de ne pas embêter le gardien qui est bien occupé, le café attendra.

Nous continuons notre chemin, nous en profitons pour visiter les grottes de Bellevue (2420 m). Elles ont été creusées par le pyrénéiste Henry Russell entre 1881 et 1893, "locataire" du Vignemale, afin d'en faciliter l'accés.

Tout le long de cette descente, nous apercevons au loin les sommets du cirque de Gavarnie et celle que l'on ne peut pas louper, la Brèche de Roland !

Au pied du glacier d'Ossoue, entouré par le Montferrat et la Pointe Chausenque 

On arrive au bout de cette descente, un dernier passage délicat : le pont de glace. Nous nous dirigeons à présent vers le lac d'Ossoue au milieu des vaches pour la pause de midi.

Un groupe de personne avec qui nous avions sympathisé la veille, au refuge, s'arrête discuter, ils font la HRP (Haute Route Pyrénéene) et ils l'arrêtent ici.

Vallée et lac d'Ossoue

Le chemin passe ensuite au pied du barrage (1825 m). On continue sans difficulté jusqu'à la cabane de Lourdes où on a la mauvaise surprise de ne pas trouver d'eau comme prévu. N'ayant pas de quoi la traiter, on ne prend pas celle du ruisseau entouré des troupeaux.

Le GR surplombe à présent la vallée d'Ossoue et on aperçoit au loin les sommets entourant Gavarnie. Le ciel se couvre, il pleut. A peine le temps de mettre les capes de pluies que ça cesse.. On enlève notre équipement et ça reprend, etc... On arrivera finalement au refuge des Granges de la Holle (1480 m) sous un un grand soleil.

Dernière descente de la journée : Panorama sur le Piméné  jusqu'aux Astazous et Marboré dans les nuages
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Distance : 20 km

Dénivelé positif : 750m / Dénivelé négatif : 1200m

Nuit : au refuge des Granges de la Holle

J18
J18
Publié le 23 février 2021

Grosse étape aujourd'hui : 28km et la traversée du plateau de Saugué, réputé pour son panorama sur le cirque de Gavarnie.

Cirque de Gavarnie depuis le Turon de Tésy

Au Plateau de Saugué (1563m), on se retourne pour profiter de la vue : déception, les nuages sont sur les sommets...

Nous nous arrêtons plus tard prendre un café sur la terrasse du gîte d'étape de Saugué (1610m) où nous sommes gentiment accueilli par la gérante. Le soleil est bien là, pas pour longtemps, d'après les prévisions météo, mais on en profite. On se retourne régulièrement pour jeter un coup d'œil sur le cirque qui s'est découvert.

Traversée du Plateau de Saugué

A présent, le sentier grimpe à flanc de montagne au milieu des bruyères et de pleins de trucs qui piquent, jusqu'au col de Suberpeyre (1725 m), on surplombe la station électrique de Pragnères, on aperçoit également le cirque de Troumouse au loin.

Du col de Suberpeyre aux granges de Bué 

Aux granges du Bué (1482 m), on longe le gave de Cestrède jusqu'à la centrale de Pragnères (900 m). On suit la route principale sur quelques kilomètres avant de remonter une dernière fois dans la forêt jusqu'à la croix de Sia (1025 m).

La croix de Sia 

On presse le pas, la pluie est là et avec la fatigue accumulée tout au long de de cette journée, les derniers kilomètres sont très difficiles pour moi. Dans le village de Luz-Saint-Sauveur (738 m), on croise pour la dernière fois nos HRPistes rencontrés au refuge des Oulettes, on tourne peu en rond pour trouver notre gîte, et ils nous mettent sur le bon chemin.

Saint-Sauveur - Luz-Saint-Sauveur - Pont Napoléon - Chapelle de Solférino
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Distance : 28 km

Dénivelé positif : 700m / Dénivelé négatif : 1300m

Nuit : en gîte d'étape "Les Cascades"

J19
J19

Contrairement à la veille, une toute petite étape nous attend aujourd'hui. Alors, on prend notre temps : on se lève tard, on va visiter l'église fortifiée des Templiers au centre du village, puis, un passage à la pharmacie pour Vincent.

Voilà, nous partons... Direction le château Sainte-Marie pour démarrer la journée.

Panorama sur Luz-Saint-Sauveur et la massif de l'Ardiden

Le GR10 fait un détour et traverse ensuite le village de Viella, ça n'a pas beaucoup d'intérêt, hormis le fait qu'il y ait un gîte d'étape, bien pratique pour les GR10istes. On (re)traverse le route pour monter à Viey et à Saint-Justin. Le chemin est monotone, peut être que l'on aurait préféré la variante.

A Saint-Justin, la crêperie, vantée par des promeneurs croisés en route, ne sert plus de crêpes salés, c'est la fin de la saison... raté. On grignote ce que l'on a dans le sac et on profite de la vue.

Croix et oratoire de Saint-Justin

Nous arrivons à Barèges (1240 m) en tout début d'après midi. Nous avions prévu d'aller faire un tour aux thermes, d'où la toute petite étape. Elles sont fermées.... ce n'est pas la journée.

Pour faire passer le temps, on va se balader sur l'un des nombreux de chemin de rando balisé au dessus du village. On revient tôt, le temps de prendre une bière et d'aller m'acheter de une nouvelle paires de chaussures (elles ont mal supporté la descente vers Ossoue) et le gîte est ouvert !

Pour compenser de cette journée, on aura passé une super soirée au gîte.

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Distance : 12 km

Dénivelé positif : 500m / Dénivelé négatif : 0m

Nuit : en gîte d'étape "L'Oasis"

J20
J20
Publié le 23 février 2021

Le soleil est à peine levé quand nous quittons Barèges, la journée va être belle. Ca commence à bien grimper dès le parking de Tounaboup (1452m), nous nous engageons dans le vallon d'Aygues-Cluses et traversons, comme son nom l'indique, de nombreux petits bassins marécageux jusqu'à la cabane d'Aygues-Cluses (2150m) où nous ferons notre première pause.

Vallon d'Aygues-Cluses : du Pont de Gaubie jusqu'à la cabane d'Aygues-Cluses

Après notre pause revigorante, nous longeons de très nombreux lacs jusqu'au col de Madamète (2509m).

Le secteur est tellement agréable que nous ne voyons pas passer les 1300m de montée fait depuis le matin. On arrive au col en pleine forme.

Lac de Couyela-Gran 
Lac de la Madamète 
Lac d'Aygues-Cluses et col de la Madamète en fond 

La vue au col est fantastique, vers le nord : Vallon d'Aygues-Cluses avec en fond, le Pic-de-Midi-de-Bigorre et son observatoire. Vers le sud : la réserve du Néouvielle avec ses lacs et son sommet du même nom.

Depuis le col de Madamète 

Nous entamons la descente au milieu des pins à crochet et des lacs, toujours avec le Néouvielle en fond. Le premier lac que nous contournons, le Gourg de Rabas (2397m) est une des petites perles de la réserve, il est loin d'être aussi impressionnant que les autres mais il a énormément de charme, mon coup de cœur de la journée.

 Depuis le Gourg de Rabas
Lacs d'Aumar et d'Aubert 
Jusqu'au lac d'Aumar 
Le Néouvielle 

Après avoir longé le lac d'Aumar (2192m), on rentre dans la pinède des Passades d'Aumar jusqu'au col d'Estoudou (2260m).

Enfin, une dernière descente et nous arrivons au lac de l'Oule (1821m). Il était temps, le brouillard tombe.

Avec nos compagnons rencontrés au gîte, la veille, nous sommes les 4 derniers clients de la saison. Nous passons une soirée mémorable, accompagné de bières et de tartiflette.

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Distance : 20 km

Dénivelé positif : 1400m / Dénivelé négatif : 800m

Nuit : au refuge de l'Oule

J21
J21
Publié le 23 février 2021

Dernière journée de marche sur le GR10 avec Vincent !

Nous contournons le lac de l'Oule pour grimper les 400m jusqu'à la bifurcation des lacs du Bastan ensuite nous prenons la direction du col de Portet par un chemin tout plat qui surplombe le lac de l'Oule.

On arrive au col de Portet ( 2215 m) après avoir traversé la station d'Espiaube au milieu des troupeaux.

Ca sent la fin, on devine St-Lary en contrebas...

Vers les sommets de la réserve du Néouvielle avec à droite : le pic du Bastan, le Portarras et le pic du Bastan d'Aulon
Une route toute moche ! 

Au col de Portet, les voitures vont et viennent sur le parking, il y a beaucoup de monde : des promeneurs, des cyclistes, etc... Nous fuyons cet endroit le plus vite possible.

Le GR10 suit ensuite les crêtes jusqu'à la descente finale.

Entre temps, on perdra le chemin, on le retrouvera, on évitera des troupeaux de vaches et on fera de nombreuses pauses pour profiter le plus longtemps possible de la journée.

 La vallée d'Aure et le Pla d'Adet
L'Arbizon 
 Une dernière pause au Pla de Castillon (1606 m)

On amorce la descente à travers la forêt, c'est raide... vraiment très raide et on arrive très vite à Vielle-Aure (800 m), fin de l'étape et du tronçon pour Vincent !

Vielle-Aure 

Le soir même, du monde nous rejoint au camping ! On va se faire quelques jours à la montagne avant de reprendre le GR10 pour 2 étapes!

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Distance : 18 km

Dénivelé positif : 400m / Dénivelé négatif : 1400m

Nuit : en camping "Val d'Autun"

J22
J22

Encore 2 petites journées sur le GR10, accompagnée cette fois ci de mon compagnon et de mes deux chiens.

Départ de Bourisp dans le brouillard et sous la bruine. La motivation en prend un coup. On ne voit vraiment pas grand chose sur ces 800 premiers mètres. Tout est blanc jusqu'au Couret de Latuhe (1586m - Col d'Azet).

On aperçoit le petit village d'Azet 

Enfin ! Ca se découvre! Il y a même un rayon de soleil dans la vallée du Louron pour nous accueillir !

Lac de Génos et Loudenvielle 

A Loudenvielle (970m), nous continuons sur notre lancée pour gravir les 400m qui nous sépare du village de Germ (1339m). Notre arrivée initiale.

Mais il fait bien trop beau, il n'est pas trop tard et nous sommes en formes. Nous décidons d'aller dormir à la cabane d'Ourtiga qui est à moins de 2 heures de marche.

Le brouillard est là ! 

Nous retrouvons les nuages au niveau d'une petite retenue d'eau. On quitte le GR10 pour suivre le chemin rive gauche qui s'enfonce dans un brouillard épais. On marche, on marche... mais la cabane n'apparait toujours pas. Je sors la carte, la boussole et l'altimètre, calibré un peu plus tôt. On a l'air d'être au bon endroit mais on ne voit toujours rien. On s'inquiète, on tourne en rond et enfin! Elle est là (1620m)!

 La très accueillante cabane d'Ourtiga

Un bon feu, une réparation "maison" de la petite vitre cassée pour éviter les courants d'air, un repas lyophilisé qui devient excellent après une dure journée de marche et pour couronner le tout, le brame du (des) cerf.

Une soirée parfaite non?

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Distance : 16 km

Dénivelé positif : 1400m / Dénivelé négatif : 600m

Nuit : à la cabane d'Ourtiga

J23

En plus du brame, il a fait très froid cette nuit. Les toutous, restés au rez-de-chaussée, ont pu bénéficier de la chaleur du feu. La nuit fut courte.

On ouvre la porte et surprise! Il a gelé !

Nous pouvons enfin voir le paysage autour de la cabane. Elle se trouve au pied du Couret d'Esquierry que l'on va rejoindre un peu plus tard.

Le Couret d'Esqierry 

On commence "raide" dès les premiers pas de la journée. Le Couret se mérite.

L'Arbizon au loin 
500m d'une seule traite

Le Couret d'Esquierry (2131m) est en plein soleil. Le berger et son chien surveillent le troupeau de brebis pâturant un peu plus loin.

On rappelle les nôtres, je ne pense pas qu'ils aient vu les moutons ou l'autre chien. Ils sont bien trop occupés à se rouler dans la poussière.

Lors de la très longue descente, les chiens découvrent les marmottes : ils les entendent et les cherchent sans pour autant les voir. Elles sont bien trop malignes pour eux.

Nous traversons la forêt, dernière étape avant notre destination finale : Astau (1139m).

La Val d'Astau 

Un petit tour au Mailh d'Astau, où nous avons déjà nos habitudes puis, direction le village pour faire la surprise à la famille. Ca sera la fin de ce tronçon du GR10 pour cette année.

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Distance : 6 km

Dénivelé positif : 500m / Dénivelé négatif : 1000m

Nuit : Retour à la maison

J24

Je profite d'un weekend pour "officialiser" cette étape.

Départ du Val d'Astau (1100m) au petit matin, c'est une grosse étape qui m'attend mais toujours très agréable.

La montée au lac d'Oô 

Je croise très peu de monde sur le première montée, c'est un fait de plus en plus rare dans ce secteur qui mérite d'être noté. Seule au lac d'Oô, j’entends du bruit au refuge, le petit déjeuner se prépare (1504m). Les premiers randonneurs ne vont pas tarder à arriver, je ne m'éternise pas et je repends le GR qui longe le lac.

Le lac d'Oô et sa célèbre cascade  

La montée s'accentue jusqu'au croisement du GR10, Je ne monterais pas jusqu'à Espingo mais je me dirige directement vers la Hourquette des Hount-Secs.

Le "paquet-de-tabac"
La Tusse de Montarqué, Le Seil-de-la-Baque et les Spijeoles 
La Hourquette des Hounts-Secs 

A la hourquette (2275m), j'aperçois le chemin qui me mènera à la Coum-de-Bourg. Je surplombe le vallon de Medassoles.

Vallon de Medassoles 

Une dernière montée jusqu'à la Coum-de-Bourg (2272m) et j'arrive au dernier point haut de ma journée. La pause de midi s'impose, J'avais comme objectif de faire un petit détour par le pic de Céciré mais la foule s'y dirigeant m'a coupé toute envie.

Un nouveau sentier a été tracé car l'ancien GR10 est réputé dangereux, il y a eu de nombreux accidents, souvent mortel, dû aux chutes. Ce nouveau chemin invite le promeneur a monter au Céciré sans difficulté, hormis le dénivelé un peu plus important, et en ce weekend de beau temps, c'est une file ininterrompue de randonneurs qui passe devant moi.

De la Coum-de-Bourg à Superbagnères 

Jusqu'à Superbagnères (1804m), le panorama est époustouflant : des plus hauts sommets pyrénéens au cirque des Crabioules.

 Seigneur des Pyrénées, l'Aneto apparait en arrière plan
Du Maupas au Céciré en passant par le cirque des Crabioules
Vers le nord : Bagnères-de-Luchon, le Bacanère et le Pic du Gar 

Arrêt de la journée à Superbagnère, je prends les télécabines pour descendre en ville (650m) et attraper l'unique bus qui me ramènera à mon point de départ.

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Distance : 18 km

Dénivelé positif : 1350m / Dénivelé négatif : 650m

Nuit : Retour à la maison

J25
J25

Juin 2020, le temps prévu est maussade mais je prends le risque de reprendre le GR10.

On me dépose à Artigues (1230m), petit village au dessus de Bagnères-de-Luchon, en fin d'apès-midi. Toute petite étape, je souhaite aller dormir à la cabane de Saunères un peu plus haut.

Cabane de Saunères 

Arrivée à la cabane (1660m), je dépose mon sac et file à la fontaine en contrebas pour faire mon stock d'eau pour le soir et le lendemain.

De retour à la cabane, un 4x4 est là, c'est le berger qui monte à la cabane de Peyrehitte. Les brebis viennent tous juste de monter et il me propose de m'avancer jusqu'à la seconde cabane (1947m).

Pour le coup, je l'accompagne rechercher les brebis égarées dans les estives avant de monter à la cabane. Le vacher nous rejoint pour un repas animé et arrosé, qui finira bien trop tard. Et c'est bien pour c'es rencontres là que j'aime les Pyrénées.

Cabane de Saunères 
cabane de Peyrehitte 
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Distance : 6 km

Dénivelé positif : 800m / Dénivelé négatif : 0m

Nuit : à la cabane de Peyrehitte

J26
J26

Quel enfer cette journée..... Elle a pourtant commencé parfaitement : un café offert par le berger, un grand ciel bleu, du soleil et des isards partout !

Je pars sereinement sur cette étape, direction : le pic de Bacanère !

Le GR10 suit la frontière de la borne 398 à 406 avec une vue permanente sur les 3000 Luchonnais et sur le massif de la Maladeta.

Des rencontres dont on se souvient 
Le massif de la Maladeta dans les nuages avec les crêtes frontière 

Après cette magnifique mise en jambe, j'arrive au pic de Bacanère (2193m).

Pic de Bacanère 

Ce sommet a marqué la fin de ma belle journée... Je me retourne et les nuages sont là, bien bas et bien épais.

Les premiers sommets Ariègeois : le Mauberné et le Crabère 

Voilà, je suis dans le blanc, je ne vois pas à trois mètres et je me perds. Je ne verrais pas la borne frontière 406 et j'ai forcément dû passer à côté! Trouver le chemin à partir du col d'Esclot-d'Aou est très compliqué, je fais le Pic de Burat pour me rendre compte que le GR10 ne passe pas du tout par là..

 Sur une de ces 3 photos, se cache un isard

Je ne vois absolument rien, je râle et je regrette de ne pas avoir pris la carte, je me maudits de ne pas avoir étalonné mon altimètre en pensant que le topoguide suffirait.

Le chemin dans les estives n'est pas tracé et repérer le marquage du GR10 est impossible, je tourne en rond à leur recherche. Je traverse le petit "hameau" des cabanes de Courraux (1586m) sans les voir.

Je retrouve enfin de la visibilité dès que je rentre dans les bois.

 Une très longue descente

Sous les nuages, la pluie tombe et les petits ruisseaux sont devenus des torrents dont l'eau m'arrive aux cuisses. Une descente humide avec beaucoup de glissades et beaucoup de limaces, jusqu'à la chute finale où ma cheville droite a fait un "crac"...

J'arrive à Melles (719m) épuisée et en boitant. J'écoute les conseils du gérant de l'Auberge et je mets fin à ce tronçon.

Je mets plus de 9h à fait cette étape alors que le topoguide en donnait 6h30.

Résultat de cette journée : je me suis achetée un GPS de randonnée dès mon retour !

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Distance : 17 km

Dénivelé positif : 350m / Dénivelé négatif : 1650m

Nuit : Auberge du Crabère puis retour à la maison

J27
J27

Dernière ligne droite: cette année, je finis le GR10.

Je profite d'un weekend de famille pour reprendre le chemin où je m'étais arrêtée. Nous sommes en août et je croise déjà beaucoup de GRdistes sur la route qui m'amène à mon point de départ aux granges de Melles (980m).

 Bienvenue au Pays de l'ours

C'est le moment de débuter la traversée de l'Ariège, "Terre Courage" comme le disait les anciens panneaux à l'entrée du département. Pour les Grdistes, cette portion est réputée comme la plus difficile et en effet, le dénivelé y est affolant et les pentes, vraiment très raides pour compenser, il paraitrait que c'est magnifique.

L'été 2021 fut triste, beaucoup de pluie et de brouillard mais il se trouve que je reprend ma marche le jours le plus chaud de l'été. Ca ne durera pas. Difficile pour une reprise, près de 15kg sur le dos pour 1300m de montée dans une chaleur étouffante.

La montée jusqu'au plateau d'Uls (1820m) se fait d'une traite, la pente s'adouci dans les estives. Les troupeaux de moutons pâturent autour du GR10, j'entends les patous m'aboyer dessus quand je m'approche un peu trop des brebis mais je ne les verrais pas. Au refuge, j'apprendrais qu'ils étaient deux, j'ai eu de la chance, de nombreux randonneurs se sont fait courser par eux.

La problématique de l'ours est très présente en Ariège où la population du plantigrade est plus importante qu'ailleurs. De nombreux patous montent la garde, de nuit comme de jours. Des chiens épuisés et énervés.... Vaut mieux faire un grand détour lorsque l'on croise des troupeaux.

Plateau d'Uls

J'arrive au col d'Auréan (2176m) en milieu d'après midi, c'est le point le plus haut de cette journée. La descente jusqu'au refuge ce fait en 30 minutes.

Etang et refuge d'Araing 

Il y a foule au refuge d'Araing (1950m) ! J'ai rarement vu autant de monde en montagne. J'apprendrais par d'autres GRdistes qu'il a été très difficile de réserver un hébergement le long du GR10 cette année. Les refuges sont remplis et certains ferment du jour au lendemain pour cause de COVID.

Je passe la fin de l'après-midi au soleil, discutant avec les randonneurs effectuant une des grandes randonnées qui passe également par là : le Tour du Biros et le Pass'Aran.

Le brouillard tombe assez tôt, le refuge est plein et les gardiens ont placé l'ensemble des GRdistes à l'extérieur pour le repas. Bien qu'il fasse très humide, l'ambiance y est bon enfant et c'est pour moi l'occasion de rencontrer des compagnons que je croiserais le long de mon GR10.

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Distance : 14 km

Dénivelé positif : 1300m / Dénivelé négatif : 230m

Nuit : Refuge de l'étang d'Araing

J28
J28
 Trouverez-vous la petite cabane d'Araing ?

Je suis plus que motivée lors du départ, le brouillard vient se lever et je me dirige vers la Serre d'Araing (2221m) qui est illuminée par le soleil ! Je fais un petit tour à la cabane d'Araing où j'ai dû malencontreusement réveiller la personne à l'étage vu le boucan que la porte métallique a fait. J'apprendrais plus tard que non... ce gars dort comme un loir.

Au col, je me trompe de chemin et je suis le Pass'Aran durant un quinzaine de minutes. Il faut dire que le sentier était plus attrayant que le GR10. Alors que le Pass'Aran, longe la crête en plein soleil avant de basculer côté espagnol, le GR10, lui, descend et s'enfonce dans le brouillard.

 Serre d'Araing

Je me faisais une joie de découvrir les mines de Bentaillou par le GR10, bien.. je vais devoir remettre ça à plus tard. Je n'ai absolument rien vu tout le long de la descente.

Au début, je suis accompagnée de JC et de son adorable petit chien puis il me doublera à mi-chemin. De la boue (vraiment beaucoup de boue) et du brouillard, (vraiment beaucoup de brouillard aussi), voici un résumé parfait de cette interminable descente. Je ne le sais pas encore mais il n'y aura pas d'amélioration sur les jours à venir.

Je partage un abris dans un bâtiment en ruine, une pause "au sec", avec des GRdistes. On échange sur nos chemins respectifs, un moment revigorant avant de retourner dans le brouillard.

La traversée des mines de Bentaillou 

Il est midi quand j'arrive à Eylie-d''en-Haut (990m) le gîte est fermé mais je profite d'un banc pour le casse-croûte. Puis je repars pour les 800 derniers mètres, j'apprécie le début de la montée dans la bruyère violette mais rapidement, je retourne dans un brouillard bien épais, je suis trempée et je me guide au GPS. Je ne verrais absolument plus rien.

Au col de l'Arech, (1802m), je suis trempée et gelée ! Et des chiens m'aboient dessus! Je ne les vois pas comme je ne vois pas les brebis qu'ils gardent. Je continue mon chemin en espérant qu'ils ne me tombent pas dessus.

Sortie de la forêt, le paysage disparait pour laisser place à cette opaque masse blanche. 

J'arrive enfin la cabane de l'Arech, (1638m) où je passerai la nuit. J'avais peur de l'avoir loupé. Je rentre, il y a des espagnols occupés à faire un feu. Je suis ravie, il fait bon, et je vais pouvoir me poser tranquillement. C'est une belle cabane, il y a une petite applique avec une prise ainsi qu'une "salle de bain" à l'extérieur.

De nouveau seule, je m'installe quand une personne rentre : Jean. Je l'ai rencontré au refuge la veille. Deux heures plus tard, c'est Raphaël. On discute, on rigole, la soirée se passe agréablement. Le nuit tombe et de nouveau, c'est deux GRdistes qui nous rejoignent. La bergère a la gentillesse de nous rapporter du bois pour le feu qui s'apprêtait à s'éteindre.

 La cabane de l'Arech

L'ensemble de nos affaires sèchent au plafond afin de profiter de la nouvelle flambée. A l'étage, on s'arrange pour que tout le monde puisse passer. Quelle soirée dans cette toute petite cabane!

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Distance : 13 km

Dénivelé positif : 1000m / Dénivelé négatif : 1230m

Nuit : Cabane de l'Arech

J29

Les chiens n'ont pas arrêté... Après cette nuit chaotique, c'est dur de quitter la chaleur de la cabane pour retourner dans le brouillard. Les difficultés démarrent dès que la porte se ferme: impossible de retrouver la trace du GR10. La bergère me remet sur le bon chemin et c'est partie pour une journée jalonnée de glissade.

 Une première descente dans le brouillard

Comme la veille, cette journée se résumera par du brouillard, de la boue et d'une douleur permanente au dos.

Arrivée dans la petite vallée de l'Orle (1050m), je me permets une pause sur une rocher pas trop humide avant de continuer pour l'ascension jusqu'au Clot-du-Lac.

Quelques fois, le ciel me fait espérer une éclaircie, le bleu dénote avec la grisaille ambiante. Un espoir qu'il étouffera bien vite à chaque fois.

La montée est sacrément raide ! J'attends avec impatiente la prochaine cabane pour me poser au sec. Malheureusement, un arrêté communal m'apprendra qu'elle est fermée pour rénovation.

Après cette interminable montée, la cabane de Besset (1494m) surgit dans le brouillard. Je me blottis sur le pas de la porte. A peine le temps d'ouvrir mon sac que Jean apparait à quelques dizaines de mètres derrière moi. On va poursuivre cette journée ensemble. Nous décidons d'aller déjeuner à la seconde cabane 300m plus haut qui elle, est ouverte.

Cabans de Besset et cabane du Clot-du-Lac 

Après notre pause à la cabane du Clot-du-Lac (1821m), nous croisons du monde à contre-sens au niveau du petit col. On discute avec un GRdiste : "Le gîte d'Esbintz, il faut y aller !" Je prends note du conseil et je réserverai le gîte à la fin de cette journée.

Nous entamons donc la seconde descente de la journée. Nous nous arrêtons visiter chacune des cabanes qui longent le GR10 jusqu'à la fin de l'étape, au Pla de Lalau.

 Cabane de Trapech-du-Milieu

A la Maison de Valier (927m), nous fêtons nos adieux avec Jean. Lui n'a pas fini sa journée et de mon côté, ma douleur au dos ne me permet pas de continuer, comme prévu initialement. Malheureusement, nous ne recroiserons plus, il va arrêter son GR10 le lendemain.

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Distance : 14 km

Dénivelé positif : 730m / Dénivelé négatif : 1580m

Nuit : Maison du Valier

J30
J30

Toujours de la grisaille au petit matin. Je jette un coup d'œil du côté du GR10 : du brouillard. Du côté de la vallée ça m'a l'air d'être un peu plus clair. Je me décide, aujourd'hui je prendrai la variante, le GR10D.

Par chance, de nombreux randonneurs ont la même idée et nous prenons tous le même taxi. Après des tours et des détours, je suis la dernière à être déposée (1060m).

Une forêt fantomatique

Pas de changement, le brouillard est ici également, je ne verrais pas le lac de Bethmale,. Du moins, je verrais deux arbres se refléter dans une masse d'eau.

J'arrive rapidement au col du Pas-de-la-Core (1395m) accompagnée de deux GRdistes allemandes, elles arrivent à la fin de leur périple et nous marcherons un moment ensemble. Le GR10 s'enfonce dans les fougères trempées puis nous traversons un près labouré par les sabots des chevaux.

Nous discutons et sans nous en rendre compte, nous perdons la trace du GR10. Il y a tellement de boue que retourner y patauger dedans nous embête et le GPS du téléphone ne passe pas. Aaahhh, l'Ariège et sa couverture réseau.

Nous continuons sur un bon chemin. Vingt minutes plus tard, j'arrive à avoir du réseau et malheur ! On part complétement à l'opposé du GR10. J'explique la situation aux filles mais elles refusent de faire demi tour.

Je repars seule, je retrouve la boue et je manque de perdre mes chaussures en m'y enfonçant jusqu'aux mollets. Je fais beaucoup d'aller-retour mais je récupère enfin le GR10. Une pancarte a été enlevée et non-remplacée, le sentier suit une toute petite sente que l'on voit à peine.

La cabane de Tariolle 

Plus sereine , je continue ma descente jusqu'au gîte d'Esbintz (810m). Et quel gîte! Je suis accueilli par l'ancien gérant, père de l'actuel et je m'installe dans ce magnifique endroit. Les poules arrivent et le chat décide de prendre mes jambes comme coussin. C'est le genre de lieu où l'on aimerait rester.

Une fin d'après-midi au gîte 

Le gîte est réservé aux GRdistes uniquement, une clientèle facile à satisfaire tant qu'il y a de la bière, de l'eau chaude et un matelas. Remarquez que la bière est en premier.

Nous sommes au complet ce soir, deux groupes et moi. Après avoir bien entamé le stock de bière, nous sommes conviés à la table de nos hôtes pour le repas. Le sujet des discussions tourne autour de l'ours et de la vie pastorale en Ariège.

Après le repas, nous nous organisons pour le lendemain. L'Ariège à la fâcheuse manie de nous faire traverser en passant par le fond des les vallées alors qu'il existe des chemins plus directs. A partir d'Esbintz, deux solutions s'offrent à nous : suivre le GR10, dormir en cabane et arriver à St-Lizier en deux ou trois jours ou faire le trajet en une seule journée en passant par le GRP Tour du Val du Garbet.

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Distance : 12 km

Dénivelé positif : 600m / Dénivelé négatif : 700m

Nuit : Gîte d'étape GR10iste d'Esbintz

J31
J31
Publié le 16 janvier 2022

Direction la cabane d'Aula en groupe avec les trois GRdistes parisiens, rencontré à la maison de Valier. Ils avaient l'intention de passer par le GRP mais la gérante du gîte les a fait changer d'avis : le GR10 est bien plus beau. Et puis aujourd'hui, on voit le soleil! Le groupe des Auvergnats, eux, pendront la variante.

Nous sommes donc 4 au départ. Avec Lionel, nous échangeons nos sacs, le mien me fait mal au dos et le sien doit peser, tout au plus, 8kg.

La journée démarre par une descente jusqu'à Aunac (640m) puis le chemin s'aplatit. La route est monotone, l'absence de dénivelé nous donne l'impression de ne pas avancer. Ca devient plus intéressant à partir des carrières de marbre d'Estours (675m), on quitte le goudron pour un sentier qui longe le ruisseau. De temps en temps, on aperçoit le Mont Valier entre les arbres.

Le chemin est ponctué de petites cascades

Nous arrivons à midi au cirque d'Arcouzan (1053m), je laisse les garçons quelques instants pour aller voir de plus près la grande cascade un peu plu loin.

Cirque d'Arcouzan 
La cascade d'Arcouzan 

Le GR10 continue au fond du cirque puis gravi quelques lacets pour accéder à un second cirque où se trouve notre destination.

Le cirque d'Aula 

A la cabane d'Aula (1550m), un autre randonneur arrive en même temps que nous. Lui continue encore sur une vingtaine de kilomètre jusqu'à Seix malgré le ciel qui s'assombrit méchamment. D'ailleurs, le tonnerre gronde au loin.

La cabane d'Aula 

Trente minutes plus tard, nous nous enfermons dans la cabane, le déluge s'abat sur nous. Orage et grêle. On pense au randonneur rencontré plus tôt.

Ce fût court mais intense, de multiples petites cascades sont apparus le long des parois du cirque et la rivière à sec que nous avons traversé quelques temps auparavant, s'est transformée en torrent.

Nous découvrons le livre d'or de la cabane abimé par l'humidité. Ce petit carnet nous surprend, une personne malheureuse y a noté ces états d'âme et c'est vraiment très macabre. La page d'après, un petit garçon écrit sa journée passé avec son papa à la pêche. Nous décidons de laisser une trace de notre passage en y racontant notre soirée.

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Distance : 21 km

Dénivelé positif : 1000m / Dénivelé négatif : 300m

Nuit : Cabane d'Aula

J32
J32
Publié le 16 janvier 2022

Encore une magnifique journée se prépare ! Un ciel bleu sans le moindre nuage.

Nous montons rapidement au port d'Aula (1998m). Et enfin, pour la première fois depuis mon départ de Melles, j'arrive à voir l'horizon.

Au port d'Aula 

Le sentier surplombe l'étang d'Arreau (1888m) puis nous entamons la descente jusqu'au col de Pause. Nous en profitons pour faire le plein d'eau à une source en chemin car la journée s'annonce chaude.

Etang d'Arreau et col de Pause

Au col de Pause (1527m), nous avons un aperçu de la suite de l'étape. Sur le versant d'en face, le toit du gîte de Rouze brille.

Depuis le col de Pause 

Comme on pouvait s'y attendre, le GR10 suit la route du col jusqu'à Couflens (702m), rien de très intéressant. Seule, j'aurais tenté l'autostop.

Couflens 

Nous espérions un ravitaillement à Couflens, il n'y a rien. On se ne s'attarde pas et on attaque la montée boueuse jusqu'au gîte de Rouze (930m).

Comme à Esbintz, il s'agit d'une ferme avec un petit ravitaillement pour les randonneurs. Il est encore tôt mais Je m'arrête ici, mon dos ne me permets pas de poursuivre. Nous fêtons nos adieux avec les garçons autour d'un jus de fruit maison et d'un pique-nique fait de produit locaux.

 Gîte de Rouze

Je passe un après-midi difficile, je réalise que je ne supporte plus du tout mon sac malgré son poids raisonnable pour une aventure tel que le GR10. Je prends la décision de renvoyer l'ensemble de mes affaires de bivouac au prochain bureau de poste. Le problème est que sur la fin de l'Ariège il y a quelque étapes sans logement ni de ravitaillement, je devrai donc sauter ces parties là.

Une après-midi au milieu des animaux de la ferme avec vue sur le Mont Valier  

Je passe l'après midi seule. D'après les gérants un autre GRdiste devrait me rejoindre. Après quelques inquiétudes, Jules arrive à 20h. Il est parti d'Aunac le matin même, enchainant ainsi deux étapes "classiques" en une seule journée. Incroyable !

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Distance : 14 km

Dénivelé positif : 680m / Dénivelé négatif : 1300m

Nuit : Gîte d'étape de Rouze

J33
J33
Publié le 16 janvier 2022

Avec Jules nous quittons ensemble le gîte de Rouze après une petite frayeur avec les patous de la ferme. Je le dépasse rapidement. A travers la forêt, je croise de nombreuses granges en ruines où en pleines rénovations.

J'arrive très rapidement au col de la Serre-du-Clot (1546m) où la vue sur le Mont Valier est imprenable.. Je profite de l'endroit pour faire une pause, Jules me rejoint peu après.

 Panorama sur le Valier
 Au col de la Serre-du-Clot

Nous descendons jusqu'à Saint-Lizier (740m) tous les deux. Nous nous arrêtons au petit restaurant du village avant de se séparer. Lui, va au gîte tandis que je vais m'installer au camping.

Il est à peine 13h quand je fini de monter mon tarp, Il fait beau et chaud, l'occasion idéale pour faire enfin une vraie lessive et sécher les vêtements complétement. Ca me prendra une bonne partie de l'après-midi.

Le reste de la journée est mémorable ! Je rencontre Oded, que j'avais déjà croisé un peu plus tôt, il est également au camping et nous passons le reste de la journée ensemble autour de quelques bières. L'épicier ne fera remarquer que nous avons bien entamer sont stock.

Un peu plus tard, je retrouve Raphaël à l'épicerie! Incroyable, je pensais qu'il était loin devant. Il va monter son tarp au camping et nous rejoint pour continuer l'apéro. Un autre GRdiste s'installe à notre table en début de soirée, lui, fait le GR10 dans le "sens inverse".

Quatre randonneurs, de la bière, des petits gâteaux, du chocolat et une soirée qui se fini à 23h. Pour les GRdistes, plus ou moins fatigués, que nous sommes, c'est une très grosse soirée.

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Distance : 9 km

Dénivelé positif : 600m / Dénivelé négatif : 800m

Nuit : Camping de Saint-Lizier-d'Ustou

J34
J34

De la pluie, du brouillard et de la boue. C'est une journée bien pourrie qui démarre. Je ne verrais rien du tout du début à la fin de l'étape. Une journée Ariégeoise.....

 Jusqu'au col de Fitté

La montée se fait à travers une forêt embrumée, le brouillard étouffe les bruits et lui donne un air mystique. Malgré la météo, j'apprécie l'ambiance. Au col de Fitté (1387m), la piste s'élargit, je suis au dessus la la station de Guzet-Neige.

Le GR10 me mène au col d'Escots (1618m) et là, plus rien. Aucune visibilité, aucune trace.....le topo m'indique de passer derrière le restaurant d'altitude. Quel restaurant? Je prends le GPS : pas de réseau.... Je tourne en rond jusqu'à obtenir une barre. Ouf, je peux reprendre.

Plus loin, je vois Jules, je fais une petite pause avec lui puis je continue, on se retrouvera le soir au gîte. Je suis surprise par le nombre de personne que je croise sur la descente: des GRdistes dépités à contre-sens, bien évidement, puis de simples randonneurs, galérant en pataugeant dans la boue avec aucun espoir de voir le brouillard se lever.

Cascade du Fouillet 

Au croisement de la Jasse du Fouillet (1170m), je fais comme tous les GRdistes de la journée, je quitte le GR10 pour prendre le GRP Tour du Val de Garbet. Il n'y a aucun intérêt à passer par l'étang de Guzet et par la cascade d'Ars., je ne les verrais pas de toute façon. Direction Aulus-les-Bains (750m) par le raccourci.

Le gîte d'Aulus n'ouvre pas encore, je m'installe en terrasse et Oded me rejoint le temps de partager un plat au chaud..

 Aulus et le Presbytère

Au gîte, je sympathise avec le gérant et je passe une bonne partie de la soirée à discuter montage avec lui.

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La boucle de la cascade d'Ars faite en 2020 et sous le soleil !

 De l'étang de Guzet à la cascade d'Ars
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Distance : 16 km

Dénivelé positif : 1000m / Dénivelé négatif : 900m

Nuit : Gîte d'étape "le Presbytère"

J35

Aujourd'hui, je me défais de mon barda,. J'attends que la poste/mairie ouvre pour renvoyer mes affaires de bivouac à la maison. Il est 10h quand je reprends le GR10, un peu tard par rapport à mes habitudes mais je me sens tellement plus légère.

Toujours dans le brouillard 

Je monte rapidement et je rattrape Oded à la Coumebière (1400m). Nous continuerons ensemble un moment. Toujours dans le brouillard, on retrouve Jules au Port-de-Saleix (1794m).

De la Coumebière au Port-de-Saleix 

Aucune éclaircie en vue, nous continuons.

Et enfin! Les nuages se lèvent à l'étang d'Alate (1868m) que j'ai la chance d'apercevoir, je m'apprêtai à le contourner sans le voir.

Etang d'Alate 

Après une petite pause "myrtille", je vais profiter de la vue incroyable qui s'offre à moi au col de Bassiès (1933m). Les nuages sont hauts et après avoir marcher dans la grisaille pendant 2 jours, c'est revigorant. Jules et François, rencontré la veille au gîte, me rejoignent. C'est l'endroit idéal pour un pique-nique, qui pour fois, se fera au sec.

Vue sur les Etangs de Bassiès depuis le col 
 Du premier à l'arrière plan : étang du Pla de la Font, étang Majeur, étang Mort, étang Long et étang d'Escalès

Après manger, direction le refuge de Bassiès (1655m) que j'atteins très rapidement. Oded m'y attend pour me dire aurevoir. Lui continue sa journée et vue que je vais sauter quelques étapes le lendemain, je ne suis pas certaine de le recroiser.

 Le refuge de Basiès

La fin de l'après-midi se passe sur la terrasse en attendant l'ouverture des chambres, mes compagnons de route arrivent au refuge petit à petit. Nous passerons notre toute dernière soirée ensemble

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Distance : 10 km

Dénivelé positif : 1200m / Dénivelé négatif : 300m

Nuit : Refuge des étangs de Bassiès

J36
J36

Au petit matin, j'ai du mal à quitter mes compagnons mais le rendez-vous que j'ai avec mon taxi m'oblige à me presser.

Refuge de Bassiès 

La météo est similaire à la veille, il n'y a pas de brouillard mais le temps n'est pas merveilleux non plus. J'apprécie la ballade qui longe les étangs.

Etang du Pla de la Font 
Etang Majeur 
Etangs Majeur, Long et d'Escalès 

Au croisement du GR10 (1160m), je profite du temps gagner pour attendre mes compagnons, qui ne sont pas trop loin derrière moi. Eux continuent vers Marc alors que je descends vers Auzat.

Je ne serais pas seule, une GRdiste belge va couper une étape en passant par le village. Après quelques détours suite à un marquage défectueux, nous nous retrouvons sur la route qui nous mène à Auzat (740m).

Le taxi me dépose à Tarascon puis je prends le train jusqu'à Mérens.

Ne plus avoir mes affaires de bivouac aurait rendu très difficile le tronçon Siguer - Refuge de Rulhe, c'est pourquoi j'ai décidé couper et de rejoindre la partie "Pyrénées Orientale" directement. C'est vrai que j'aurais pu continuer un ou deux jours sur le GR10 Ariègeois mais clairement, je n'en peux plus du brouillard, de la pluie et de la boue !

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Distance : 14 km

Dénivelé positif : 100m / Dénivelé négatif : 1000m

Nuit : "Auberge du Nabre" à Mérens-les-Vals

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Après une journée de repos où mon activité c'est résumé à manger et à dormir, (et faire la lessive), je suis de retour sur le chemin plus en forme que jamais! Je quitte l'Auberge du Nabre à Merens (1100m) pas trop tôt, l'étape ne va pas être longue.

De Mérens aux sources d'eau chaude 

Le GR10 continue jusqu'à la Jasse de Pressassé (1832m) avant d'entamer une sacré montée au sud.

Jusqu'à la Jasse de Pressassé 
Pic d'Aygue-Longue - Pic de la Girouneille - Pic de l'Homme 

Soit je marche plus vite que je ne le crois, soit le topoguide a surévalué le temps de marche. Je suis déjà à l'étang de l'Estagnas (2056m). Je profite de l'instant en me posant sur un rocher. Je suis seule, j'entends quelques cailloux rouler sur le versant ombragé, je soupçonne les isards et une petite hermine vient renifler mon sac.

Etang de l'Estagnas 

Ici, le GR10 n'est pas le seul sentier de grande randonnée, on trouve de nombreux GRP très fréquentés. C'est en montant vers le col que je croise mes premiers randonneurs sur le GRP, nous nous arrêtons discuter et manger quelques myrtilles. L'un d'eux à une paire de jumelle, ce qui nous permet d'observer une hardes d'isards sur le versant du pic de l'Estagnas.

Quand j'arrive à la Porteille des Bésines (2333m), il est loin d'être midi et je suis pratiquement arrivée au refuge. Je sors mon livre et je reste au col presque 2 heures.

 Porteille des Bésines - Vers le nord
  Porteille des Bésines - Vers le sud

Il y a 30 minutes de marche jusqu'au refuge. Comme on pourrait le croire, le refuge n'est pas du tout au bord de l'étang des Bésines, par contre, la vue y est fabuleuse.

L'éta,ng des Bésines

Le refuge des Bésines (2104m) est magnifique et les gardiens sont vraiment très sympa. Je m'installe à la terrasse où je prend une bière avec Laurent, un Grdiste rencontré lors de ma journée off à Mérens. Et je profite du reste de la journée : le topoguide annonçait 5h30 de marche , je n'ai pas dû dépasser les 3h30.

 Refuge des Bésines

L'un des avantages du Covid : le repas se fait dehors, sur la terrasse "avec vue". Très bonne ambiance, nous sommes seulement deux GRdistes, la plupart des autres randonneurs sont sur un des GRP ou sur le GR107. N'ayant pas pu faire un ravitaillement à Mérens, mes voisins de tables me donnent leurs petits gâteaux, j'en aurais pour quelques jours....

Vue sur l'étang des Bésines 
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Distance : 9 km

Dénivelé positif : 1300m / Dénivelé négatif : 200m

Nuit : Refuge des Bésines

J38
Puig Pedros

Le GR10 suit la rivière au fond d'un petit vallon. Je reste dans l'ombre tandis que les sommets environnants s'illuminent. Il n'y a pas un nuage en vue et après ma traversée humide de l'Ariège, le moral est bon ! L'étape promet d'être belle.

Clots des Bésineilles 

Après un pierrier, j'arrive au col de la Coma d'Anyell (2470m), le panorama s'ouvre sur le massif du Carlit et sur l'immense étang de Lanoux.

Depuis le col de la Coma d'Anyell 

Pourtant, c'est le petit Estany de Lanoset (2234m) qui attire mon regard. Un berger y amène son troupeau, je suis le mouvement jusqu'aux abords du lac..

Estany de Lanoset 
Etang du Lanoux 

Je m'arrête ensuite à la cabane de Rouzet (2260m). Je la trouve étonnamment propre, quelqu'un a dû enlever les déchets récemment, sinon, elle reste sommaire : un abris simple pour les randonneurs.

La cabane de Rouzet 

Puis, ça reprend, une montée de presque 200 mètres, tout droit dans la pente pour arriver à la Portella de la Grava (2426m).

Au col, je rencontre les gens sans qui le GR10 n'existerai pas : les baliseurs bénévoles de la FFRando. Je discute longuement avec eux et je les remercie. Je ne me suis pas encore perdu cette année.

 L'Estanyol

Commence ici le Pla de la Têt (2050m), le GR10 suit le ruisseau presque horizontalement jusqu'aux Bouillouses.

Au bout d'un certains temps, ça deviens long, très long... C'est beau mais ça n'en fini pas. Je suis contente d'apercevoir enfin le lac des Bouillouses.

le Pla de la Têt 

Le tour du lac est une ballade réputée, je croise du plus en plus de monde.

Arrivée au lac des Bouillouses
Tour du lac des Bouillouses 

Arrivée au barrage du lac (200m), il y a foule. Moi qui voulait profiter de la fin de l'après midi au bord de l'eau, je fuis cet endroit au plus vite et je me dirige directement vers le gîte.

Barrage du lac des Bouillouses et les Pérics 
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Distance : 16 km

Dénivelé positif : 600m / Dénivelé négatif : 700m

Nuit : Chalet-refuge des Bouillouses

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L'herbe craque sous mes pieds ce matin, c'est la première gelée et on est encore en été. Je traverse le Pla de Bones Hores, Jusqu'à l'étang de Pradelles (1959m), je profite de ce moment car le reste de la matinée va être monotone.

 Etang de Pradelles

A Bolquère (1639m), je m'arrête à l'épicerie faire le plein. Le veille, le gîte m'a appelé pour me prévenir qu'il ne me prendrait pas en demi-pension, faute de client. Je dois me débrouiller avec la gestion libre.

Bolquère 

A partir du village, le panorama s'ouvre sur le plateau de la Cerdagne et sur le col de Mitja, c'es très agréable. Je croise peu de promeneurs, je profite de la solitude dans ce grand espace.

 Au dernier plan, le col de Mitja
Planès 

En me rapprochant de Planès, j'attends des cris et de la musique. Ca fait un peu tache dans cet endroit où l'on a l'impression d'être seul au monde. J'apprendrais que des sources chaudes, proches, sont squattées par des gens peu recommandables, empêchant les habitants et les visiteurs d'en profiter.

Le gîte de Planès (1535m) est superbe et malgré le boucan lointain, je profite agréablement de la fin de ma journée au bord de la piscine.

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Distance : 19 km

Dénivelé positif : 200m / Dénivelé négatif : 500m

Nuit : Gîte-auberge écologique "L'Orri de Planès"

J40
J40
Levé de soleil sur Planès

Après une nuit en dortoir avec un tracteur.... euh non... un ronfleur... Je me lance sur le chemin. Je sais que je vais croiser des GRdistes aujourd'hui. J'ai rencontré Pierre la veille, lui est allé dormir dans la cabane de l'Orry (1810m), un peu plus loin.

Refuge de l'Orry 

La montée jusqu'au col de Mitja est compliquée, un troupeau de vache "stationne" sur le chemin et les petits veaux sont en première ligne. Je mets en œuvre mes capacités de "négociations bovines" pour qu'elles se bougent le c**. Mais rapidement, je comprends que je dois encore gagner en expérience. Tant bien que mal, j'arrive à contourner le troupeau et j'enchaine sur le sentier très raide jusqu'à la forêt.

Le col de Mitja est impressionnant (2367m), il est immense et le panorama est fou. Je me pose et je sors un livre, je passerai 2h ici. Je suis "délogée" par des VTTistes trop bruyants qui font leur pause de midi.

La Cerdagne depuis le col de Mitja 
 Vallée de la Carança depuis le col de Mitja

Je regrette que le GR10 ne passe pas par les gorges de la Carança, il parait que la ballade est superbe et je me promets d'y revenir pour faire la boucle.

J'approche du refuge de la Carança (1831m), au loin, je vois Pierre et son gros sac continuer le GR10.

On ne sera pas nombreux se soir mais ça suffit pour remplir cet adorable petit refuge.

Refuge de la Carança 
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Distance : 15 km

Dénivelé positif : 1200m / Dénivelé négatif : 900m

Nuit : Refuge de la Carançà

J41
J41

Nous partons à 5 ce matin, j'ai rencontré 4 GRdistes Tarn-et-Garonnais au refuge. Cependant, je marche bien plus vite qu'eux et je trace ma route. J'arrive rapidement au Col del Pal (2294m).

Au col del Pal 

La vue sur le massif du Canigó est fantastique. Le berger est à côté mais n'est pas très causant. Mes compagnons de chemin me doublent et continuent sans s'arrêter au col, je ne les reverrais pas de la journée.

 Massif du Canigó 

Le soleil tape et je me surprend à rêver d'une boisson fraiche. Je continue vers Mantet où le topoguide m'indique un bar-restaurant.

Le chemin est très agréable, je rencontre beaucoup de randonneurs avec qui je prends le temps de discuter. Malheureusement, à Mantet (1550m), tout est fermé. Déçue, je continue jusqu'au Col (1761m) sans pause.

 Direction Mantet

Sur la descente vers Py, je croise mon chéri en moto. Dom me rejoint ce soir au gîte, il vient me ravitailler et surtout, me ramener des vêtements propres qui sentent bon la lessive. Oui car après une quinzaine de jours à transpirer et à faire la lessive (à la main) pas aussi aussi régulièrement que souhaité.... bref.... Des habits propres, c'est chouette.

Le gîte de Py 

Nous nous installons dans le gîte de Py (1023m), une habitante vient discuter avec nous. Les allées et venues des GRdistes animent le village durant l'été.

Mon père et sa compagne nous rejoindrons un peu plus tard. Ils étaient sur le Canigó aujourd'hui et ils vont venir nous tenir compagnie avant de rentrer.

Là, il faut que je parle d'un des passage obligatoire du GR10 : l'Epicerie de Py et son épicier à l'amabilité particulière. A partir de là, il devient un sujet de conversation : "Alors l'Epicier de Py?". On a tous une petite histoire à raconter. J'ignore s'il restera longtemps mais 2021 fut riche en anecdotes.

Dans mon cas, hormis le fait que j'ai attendu 20 minutes le temps qu'il ouvre, hormis le fait que les produits vendus soient hors de prix, hormis que les horaires pratiquées soient farfelues. J'ai juste voulu réserver 4 burgers pour le repas du soir : "Par contre, je finis à 19h, les grilles et la caisse sont fermées à 19h donc vous venez les chercher à 18h45, dernier carat !" - "Ne vous inquiétez pas, je loge juste à côté et il est à peine 16h30. Ca devrait aller" - "Ne soyez pas en retard,. Moi je les prépare pour 18h30, si vous venez plus tard, ils seront froids. Tant pis pour vous." En effet, je suis arrivée à 18h25... les burgers n'étaient pas très chauds. Mais au moins, il a pu fermer à l'heure et c'est ce qui était le plus important je crois.

En tout cas, nous avons passé une soirée en famille autours de burgers, de bières et de mojitos !

Et si vous vous posez la question, les burgers étaient bons.


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Distance : 17 km

Dénivelé positif : 800m / Dénivelé négatif : 1600m

Nuit : Gîte d'étape de Py

J42
J42
Publié le 10 avril 2022

On doit libérer le gîte à 8h. On se lève tôt pour petit déjeuner puis on se sépare, Dom rentre à la maison. Ce n'est pas une grosse étape qui est prévue, d'ailleurs, je vais en profiter pour faire un tour à la Tour de Goa que je n'ai pas pu voir la dernière fois que je suis passée dans le secteur. Ca me demandera un léger détour.

Au col de Jou (1125m), je m'apprête donc à quitter le GR10 pour aller voir cette fameuse tour et c'est ici où je rencontre Corinne, je ne le sais pas encore mais elle sera une très belle rencontre. Elle a déjà fait le GR10, il y a quelques années et, habitant le secteur, elle accompagne Gilles et Greg, que j'ai croisé la première fois devant le refuge de la Carança, quand elle le peut.

En continuant sur le sentier de la tour, je croise Pierre, Gilles et Greg qui rangent leur bivouac pour retrouver Corinne. Je discute avec eux : ils ont croisé Dom hier, à Py. Puis, chacun repart de son côté, on se retrouvera au refuge.

 La Tour de Goa

Le vue est superbe depuis la Tour (1267m), je ne regrette pas d'avoir fait le détour !

Il est encore tôt mais je vais me diriger vers le refuge. Je sais que le chemin en sous-bois est agréable et que la bière "de fin d'étape" m'attend.

Dans les bois, j'entends un couple se disputer derrière moi, ils me rattrapent lors de mon arrêt au col del Caval Mort (1454m). Ils m'interpellent : ils ont des problèmes d'orientation.

Ils possèdent une mauvaise carte avec une note à la main " Suivre le GR10 qui descend du Col de Jou". Madame ne voulant pas descendre, ils ont pris le GR10 qui remonte du Col de Jou. Je leurs explique que le GR10 n'est pas une boucle et qu'ils n'arriveront jamais à leur destination en passant par là.

Une mésaventure qui se fini bien pour eux, je les mets sur la piste au niveau du parking de la Randé (1509m) pour qu'ils puissent redescendre sans trop de difficulté, malgré la fatigue du couple.

Depuis le Coll dell Caval Mort 

J'arrive au fameux refuge des Mariailles (1700m), point de départ du Canigó que je gravirai le lendemain.

Une tablée de GRdistes sirotent une bière devant le refuge. Je rejoins Corinne, Pierre, Gilles et Greg et nous passons l'après-midi ensemble enchainant bières, rire et nouvelles rencontres.

Une belle tablée de randonneurs 

Et c'est ainsi que j'ai rencontré mon "équipe de fin du GR10" : la team des "bivouaqueurs" composé de Pierre, Greg et Gilles / la team des "giteux" composé de Florence, Simon et moi-même.

Tous les jours, et jusqu'à la fin du GR, nous nous croiserons et nous partagerons une bière à la fin de l'étape.

Vers 17h, Corinne redescend au parking pour rentrer chez elle tandis que Gilles et Greg partent dormir dans une cabane un peu plus loin. Pierre les rejoindra deux heures après quand nous autres, partons dîner à l'intérieur du refuge.

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Distance : 12 km

Dénivelé positif : 900m / Dénivelé négatif : 300m

Nuit : Refuge des Mariailles

J43

De bon matin se faire bousculer par un alpiniste hautain, les cordes sur le sac :

"Jamais vous n'y arriverez avec votre sac trop lourd" - "Je me le ballade avec depuis 15 jours, je tiendrai bien une semaine de plus."

Et dire qu'à la base, je lui ai juste dit "Bonjour".

Je suis la première à quitter le refuge, j'aime partir tôt et profiter de la fraicheur matinale pour avaler le plus possible de dénivelé positif.

Le sentier est agréable et je ne verrais pas passer les 1200m de dénivelé. Le GR10 "officiel" ne passe pas par le sommet du Canigó, je le quitte donc vers 2017m pour rejoindre le refuge non-gardé d'Arago (2123m). Je double les "bivouaqueurs" qui ont passé la nuit là.

 Refuge Arago

Le chemin se raidit rapidement et j'arrive dans les pierriers. La soleil se reflète sur la croix sommitale du Canigó, je commence à appréhender la fameuse cheminée.

Brèche Durier - Sommet du Canigó

C'est un peu compliqué d'arriver au pied de la Chemineé (2696m). Il n'y a pas vraiment de chemin mais pleins de pierrailles non-stabilisés, ça glisse un peu mais je me guide en restant dans les pas d'un randonneur que je vois au loin.

La Cheminée 

J'y suis, je respire un bon coup, je range mes bâtons dans mon sac et j'y vais. Je fais attention aux possibles chutes de cailloux provoquées par d'autres randonneurs mais je suis bel-et-bien seule dans la cheminée. Je suis les points jaunes qui indiquent le bon passage. Finalement, cette cheminée est bien moins impressionnante que peu le faire penser sa réputation. La première partie ne comporte pas vraiment de difficulté, ça passe bien partout. Ca se complique sur la seconde partie mais les prises sont bonnes et larges. J'arrive au sommet sans trop de difficultés et sans avoir jeté un coup d'œil en contrebas.

Vers le Plan de Cadi que j'ai traversé 

Au sommet, je suis accueillie par une famille avec de nombreux enfants et par un drône qui siffle au dessus de nos têtes pour filmer cette "incroyable sortie familiale". Je peux dire adieu à la tranquillité espérée.

Enfin sur le Seigneur Catalan (2784m) ! Une photo souvenir accrochée à la croix puis je m'installe pour passer du temps au sommet comme j'apprécie à le faire.

La fille qui ne pouvait pas y arriver avec son sac trop lourd 

Deux des gosses s'amusent à jeter des pierres en haut de la Cheminée, je me lève pour leurs demander d'arrêter (comprenez :"les engueuler") quand le papa me devance mais sans trop de convictions quand même,. Il les reprendra encore deux ou trois fois !

Les inconscients partent en montagne, sans aucun respect pour la sécurité des autres.

Martin, rencontré la veille au refuge arrive au sommet et nous avons le plaisirs de voir le drône de la grande famille se crasher, enfin, plus de sifflements insupportables. Non, ce n'est pas sympa de se réjouir de malheur des autres mais je suis plutôt contente quand ils redescendent, on gagne de la place et du silence.

Depuis le sommet 

La vue est fantastique, malheureusement, le temps est couvert et nous ne verrons pas la mer. Je dois rester deux heures à profiter là haut. Des GRdistes et randonneurs passent, on échange quelques mots, pour certains, on se retrouvera le soir.

En pleine étude de la table d'orientation, on me fait sursauter : Laurent ! Je ne pensais pas le revoir. On fête nos retrouvailles en improvisant une valse sur le sommet avant d'entamer la descente ensemble, chassé du Canigó par les premières gouttes de pluie.

 Vers le nord

Rapidement, je dois me rendre à l'évidence, j'ai un gros problème: la semelle de ma chaussure gauche est entrain de se faire la malle.

Il reste 5 jours de marche et je ne veux pas quitter le GR10 pour m'en acheter une autre paire. Et puis, j'y tiens à mes Meindl, je ne peux pas m'en débarrasser comme ça.

 Sur la descente sur retrouve le GR10 officiel

Je croise Pierre que j'arrête. Ce gars est incroyable, son sac est immense. Il a tout. Vraiment tout. C'est une épicerie ambulance : pack de farine, beurre en plaquette de 500g, pots de miel ou de confiture en verre...

Je tente :"Tu n'aurais pas du scotch épais pour une réparation maison ?" - "Oui"

Il est génial.

Ce problème provisoirement réglé me permet d'apprécier ma descente.

 De droite à gauche : la Canigó, la brèche Durier et les crêtes du Barbet

Et me voilà arrivée au refuge des Cortalets (2150m). Du beau monde est déjà attablé avec une bière, je les rejoins en attendant le reste de "l'équipe".

Finalement, il n'y aura pas grand monde ce soir au refuge. Flo organise une partie de "Bataille Norvégienne" au début, entre nous, puis, on convie d'autres randonneurs pour une partie géante. Finalement, on mangera tous ensemble et on finira la soirée dans les rires.

Avec surprise, je retrouve mon alpiniste hautain au refuge, toujours ses cordes sur le dos mais je comprends qu'il est arrivé en 4x4 "les conditions étaient mauvaises".

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Distance : 13 km

Dénivelé positif : 1200m / Dénivelé négatif : 850m

Nuit : Refuge des Cortalets

J44

Toujours pas de Méditerranée à l'horizon, mais nous avons la chance de voir le lever de soleil sur une mer différente.

Une chance de vivre cet instant 

Sur le départ, le gardien nous arrête, Pierre a oublié sa carte bancaire sur la terrasse du refuge hier soir. Par chance, Flo à son numéro de téléphone et nous trouvons un secteur avec du réseau. Elle l'appelle et le réveille. Il est à l'Estanyol, un peu plus loin, et nous confirme qu'il s'agit bien de sa carte.

Etant la première prête à partir, je la garde avec moi. Je me doute bien que je croiserai Pierre à un moment ou à un autre dans la journée.

Epave du Dakota 4 écrasé le 7 Octobre 1961 sur la face Nord de la crête du Barbet

Malgré le vent et la pluie, l'ambiance est apaisante. Le GR10 descend progressivement jusqu'au Ras de Prat de Cabrera (1738m).

Ras de Prat de Cabrera

Le GR suit à présent les Balcons du Canigó à travers une foret de résineux. Des vaches et leurs petits veaux bloquent le sentier. Je mets à profit mes compétences en "négociation bovines" et espérant pouvoir les contourner sans trop m'approcher des bébés. Quinze minutes avant de pouvoir passer. Toujours pas très probants les résultats.

Plus loin, je croise Simon attablé à la cabane de Pinateill (1652m), lui aussi a été embêté avec les vaches. De mon côté, le scotch qui retient ma semelle gauche m'abandonne, je prends de la cordelette et j'improvise une réparation. Je trouverai une solution pérenne plus tard.

 Sur les Balcons de Canigó

Un peu plus loin, je retrouve Pierre qui s'apprête à quitter la jolie cabane de l'Estanyol (1350m) et je peux lui rendre sa carte! Soulagé, nous prenons un petit déjeuner "très" tardif ensemble et je profite de ces instants au sec.

Après l'averse, je refais le plein d'eau à la fontaine toute proche et je continue mon chemin seule, le ciel se couvre de plus en plus et j'espère arriver au refuge avant le déluge.

 Tour de Batère

Le temps n'est pas si mauvais et le paysage est sublime, les montagne sont enveloppées dans les nuages. Je vois des rideaux de pluies passer au loin et je m'estime chanceuse de ne pas encore être touché.

Le refuge de Batère (1465m) ne paie pas de mine mais c'est clairement le meilleur endroit où j'ai mangé sur l'ensemble de mon GR10.

Il s'agit d'un ancien bâtiment des mines de Batère réhabilité en gîte, Simon est déjà arrivé et nous sommes vite rejoint par Flo et Pierre. Ce dernier ne restera pas et préférera continuer jusqu'à Arles. Après une bonne douche chaude, on s'installe dans le petit salon dans un canapé moelleux et nous entamons une partie de "Faire couler le bateau" (c'est la bataille navale mais en version cheap).

Quel repas ! Ils nous ont préparé une soupe de thym, une découverte pour moi. Tous les plats étaient délicieux, un vrai régal, il n'en restait pas une miette.

Le gardien m'informe qu'une quincaillerie existe à Arles, je vais pouvoir m'acheter de quoi "bricoler" ma semelle . Il me trouve même de la colle néoprène pour la faire tenir jusque là.

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Distance : 16 km

Dénivelé positif : 300m / Dénivelé négatif : 1000m

Nuit : Refuge de Batère

J45


Levé de soleil sur la tour de Batère. 

La brume matinale part vite et laisse place au soleil. La météo est bien meilleure qu'annoncée, "Pourrie" avait dit le gardien du refuge la veille.

Hormis la traversée d'un squat, la descente est douce. Fini les résineux, le terrain évolue et ça sent la Méditerranée, j'ai même croisé quelques agaves.

Ruines d'anciens bâtiments minier tout au long de la descente. - Site de Jacouty

A Arles-sur-Tech (300m), j'allume mon gps pour trouver la quincaillerie. Mauvaise surprise : elle est à 2km du centre du village. et elle ferme dans moins de 30 minutes. Autant dire que le stop n'a pas du tout fonctionné, j'arrive peu avant la fermeture du magasin, en nage, mais j'ai à présent de quoi "raccommoder" ma semelle et elle tiendra bon jusqu'à Banyuls.

Par chance, il y a un arrêt du bus à coté (si j'avais su...) et je me décide de le prendre. Il m'arrête en plein centre de Arles, devant un belle trace rouge et blanche. Parfait!

Arles-sur-Tech 

On m'avait prévenu, à partir d'Arles-sur-Tech, il fait chaud, très chaud. Le climat Méditerranéen prend le dessus et il est conseillé de prévoir beaucoup d'eau. Il fait lourd, je ne m'attarde pas en chemin.

J'entends le tonnerre au loin, l'orage se rapproche. Je presse le pas. Je ne suis vraiment pas fière quand il passe au dessus de moi au col de Paracolls (902m), il me tarde d'arriver au gîte.

Coll de Paracolls 

L'éco-gîte du Mas de la Fargassa (650m) est tenu par une famille Hollandaise parlant uniquement anglais. C'est un peu compliqué pour moi mais pour mes compagnons "giteux", qui me rejoindront plus tard, ça sera plus facile.

Gîte du Mas de la Fargassa 

A peine arrivée, le gérant m'amène au dortoir, j'attends que le déluge passe pour retourner dans le bâtiment principal et prendre ma douche. C'est comme à la maison: la cuisine, la salle de bain et la petite épicerie sont partagées avec la famille. D'ailleurs le repas de soir se fera sous le hangar avec tout le monde, réchauffés par un bon feu. Encore soirée très sympa.

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Distance : 22 km

Dénivelé positif : 700m / Dénivelé négatif : 1500m

Nuit : Gîte "Mas de la Fargassa"

J46

Direction Montalba (543m) pour commencer la journée.

A part le nombre incalculable de trace bleu du parcours n°6 de trail. Il n'y a pas grand chose à dire sur cette première montée. Je me demande si les traileurs ont réellement besoin d'autant de trace.

Essayez de compter le nombre de trace bleu.

Au col de Cerda (1057m), le panorama s'ouvre sur le Roc Saint-Sauveur, je regrette de ne pas avoir pris la variante qui m'aurait fait passer par le sommet.

Le Roc Saint-Sauveur 

Le GR10 continue a grimper à travers une ancienne hêtraie, les arbres sont superbes puis je longe la frontière espagnole jusqu'au Roc de France.

Je m'installe près du sommet pour le midi. La vue est magnifique des deux cotés de la frontière.

Le Roc de France
Foret de la Marquise 

J'aperçois enfin la Méditerranée sur la descente, la fin du voyage approche et devient de plus en plus réelle. Je suis partagée entre le bonheur de voir la fin de ce projet et l'appréhension de retourner à ma routine.

Enfin, la mer ! 

Une dernière petite pause à la Selva (614m) avant d'entamer quatre longs kilomètres de goudron jusqu'à la fin de l'étape.

A Las Illas (550m), les rues du village sont recouvertes de boue,. Il y a eu une coulée la nuit dernière, emportant tout et détruisant l'aire de bivouac dédié aux GRdistes.

Las Illas 

Je m'installe au gîte où le gardien me donne une astuce pour éviter le goudron le lendemain puis, je me dirige vers le restaurant où je retrouve les "giteux" et les "bivouaqueurs". Rapidement, Greg et Gilles repartent sur le chemin trouver un nouvel emplacement de bivouac, Pierre les suivra après quelques bières. Flo, Simon et moi profitons d'un camembert au four avant d'aller dormir.

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Distance : 21 km

Dénivelé positif : 1000m / Dénivelé négatif : 1100m

Nuit : Gîte d'étape de Las Illas

J47
J47

Avec Flo, nous démarrons cette journée ensemble. Nous prenons le chemin conseillé par le gardien qui est, en fait, l'ancien tracé du GR10 dont il reste quelques repères à moitié effacés et couverts de mousse.

Quand nous retrouvons le vrai GR10 à la sortie de la forêt, nous comprenons pourquoi cette partie du chemin a été déviée : non, le panneau à l'entrée n'indiquait pas "Réservé aux Naturalistes".

Peu après nous nous séparons, chacune de nous continue à son rythme. A présent, direction Le Perthus!

Le chemin est plutôt monotone jusqu'au col dell Priorat (459m) mais le petit sentier après la borne frontière 565 traverse une forêt de chêne-liège, c'est plutôt dépaysant.

Forêt de chêne-liège 

Le GR10 me réserve encore quelques surprises aujourd'hui : les ruines romaines de Panissars, vestiges de l'ancien village traversé par Via Domitia datant d'un siècle avant JC , offrent un superbe panorama sur le Fort de Bellegarde.

 Ruines de Panissars et Fort de Bellegarde

Encore un vestige du passé militaire, plus récent, une ancienne Redoute se trouve au col de Panissars (325m).

Redoute et Le Perthus

J'arrive au Perthus (290m) au niveau d'un grand parking moche en même temps que Flo. Le Perthus, temple de la consommation, il fait tellement chaud, nous décidons d'aller prendre une boisson fraiche malgré l'envie de quitter cet endroit beaucoup trop bruyant.

Arrivées au centre, notre croisons Pierre qui nous fait part de la qualité des pizzas du snacking d'en face. Finalement, ca sera pizzas et boissons fraiches.

On se prépare à l'après-midi qui promet d'être une fournaise en complétant notre stock d'eau et puis nous repartons.

Comme à notre habitude, on se sépare rapidement du fait de notre rythme de marche différent.

Qu'est ce qu'il fait chaud ! Et il n'y a pas de vent, pas l'ombre d'une petite brise. Tous les pores de mon corps transpirent, les mouches me tournent autour, c'est vexant....

Le moindre point d'ombre est exploité, c'est l'occasion d'une pause de récupération.

Encore une crête où la végétation est cramée avant de retrouver la fraicheur de la forêt pour la dernière ligne droite. Me voilà au Col de l'Ouillat (936m).

Au col de l'Ouillat

On me fait signe : Corinne, Gilles et Greg sont déjà arrivés dans la zone de bivouac, je les rejoins un moment pour partager cette fin de journée, puis, je vais retrouver l'équipe des "gîteux" au chalet pour une bière et surtout, une bonne douche.

Couché de soleil et vue sur le Canigó

Nous sommes les seuls clients ce soir, nous profitons de notre dernière soirée en montagne ensemble face au coucher de soleil sur le Canigó.

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Distance : 24 km

Dénivelé positif : 900m / Dénivelé négatif : 500m

Nuit : Chalet de l'Albère

J48
J48

Je ne réalise pas, c'est ma dernière journée de marche !

Avec Flo, nous avons convenu de nous retrouver peut avant Banyuls pour faire la dernière descente ensemble mais pour le moment, je suis la première levée.

Je passe devant les tentes de l'équipe des "bivouaqueurs". La tente de Gilles est ouverte, il me fait signe de la main. Les gars arriveront à Banyuls le lendemain, ils souhaitent passer une dernière nuit en montagne..

De mon côté direction le pic de Neulos (1256m) !

Puig Neulós

Les nuages sont encore là, je ne vois toujours pas la Méditerranée. Décidément, ils m'auront suivi tout le long..

A partir de là, le GR10 suit les crêtes au milieu des vaches. 100m de plus, 100m de moins, etc... et ça jusqu'au col de Pal.

Refuge de la Tagnarède 
Pic des Quatre-Termes (1156m) 



Au col de Pal (889m), je m'arrête manger au dessus des nuages. Le sentier entame l'ultime descente avant la mer, je suis déçue de ne rien voir mais je croise des randonneurs qui me rassurent : il n'y a pas de brouillard en bas !

Et enfin Banyuls....

Tour de Madaloc, Banyuls et ses vignobles

Au col des Gascons (387m), j'attends Florence. Nous repartons ensemble pour nos derniers pas sur le GR10.

 Depuis le col de Gascons
L'Arrivée ! 

L'arrivée se fait en fanfare ! On s'applaudit, on se félicite, on rigole. On oublie la discrétion, les gens se retournent sur notre passage. On ne traine pas, il faut officialiser la fin du GR10 en 2 étapes. :

La première, se prendre en photo devant la fameuse céramique.

La seconde, se baigner dans la Méditerranée., évidemment !

Elle auront tenu jusqu'à la fin 

Simon nous rejoint peut après, nous passons notre toute dernière soirée ensemble pour fêter la fin de notre aventure. Quelle chance de les avoir rencontrer!

Plus qu'un exploit physique, le GR10 fût pour moi, une aventure humaine extraordinaire. Toutes les rencontre faites qui m'ont permises de savourer mon chemin et de traverser les étapes les plus difficiles. Le retour à la routine va être difficile.

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Distance : 22 km

Dénivelé positif : 700m / Dénivelé négatif : 1500m

Nuit : Hôtel Canal

Dur de quitter le GR10 du jour au lendemain. Je reste encore un peu à Banyuls.

Avec Flo, nous partons à la recherche d'habits propres dès le matin,. Simon nous écrit, son train est à 14h et l'équipe des "bivouaqueurs" arrive en ville à peu près au même moment. Au lieu de la visite que nous avions prévu, nous préférons organiser un apéro-pique-nique sur la plage pour Simon.

Peut après son départ, c'est Corinne, Pierre, Greg et Gilles qui nous rejoignent. Nous partageons la journée ensemble sur la plage en discutant de notre aventure et de la suite.

J'ai la surprise de retrouver Oded, mon compagnon en Ariège sur la plage. Des grandes embrassades pour nos retrouvailles. On va d'ailleurs manger ensemble au restaurant le soir.

le lendemain, après une invitation à boire le café chez les pécheurs, Flo et moi prenons le train pour rentrer chacune chez nous.

Les adieux sont toujours triste mais quelle aventure ! Il me restera toujours ces merveilleux souvenirs.

 Un navire à l'horizon