🇪🇸VERSIÓN ESPAÑOLA MÁS ABAJO🇪🇸
Aujourd'hui (enfin le 03/10/2019 plus exactement, j'ai pas voulu vous le raconter le jour-même pour pas vous inquiéter) c'était jours de "paro" à Quito, sous entendu, grève générale! Et cela nous a pris par surprise, puis encore plus quand j'ai voulu aller faire mes courses et que j'ai vu que ça rigolait pas ici les grèves générales: feux dans la rue, pneus ou tout autres éléments brûlés, gaz lacrimos, barrage de policiers (vous vous rappelez quand je vous avais dit que c'était impressionnant le nombre de policiers à Quito, eh bien cela peut vous donner un avant-goût de comment sont gérées les manifestations ici), et toutes boutiques fermées bien sûr, les écoles aussi, les musées, etc… ! Je suis pas restée longtemps dehors ce jour-là, et me suis empressée de me renseigner sur le sujet. Petite explication des faits donc, vous allez voir, ça rappelle des choses, à croire que les mêmes stratégies sont utilisées partout non ? ! Aujourd'hui a été déclaré "El estado de excepción"! Eh oui, premier jour de grève, et on déclare déjà l'état d'exception, ce qui vous le savez sans doute, on a pu le voir en France, donne en fait surtout lieu à l'état de répression, permettant plein de bavures policières ! Et si l'on en croit la presse, c'est un peu ce qu'il s'est passé aujourd'hui, et puis après, la violence entraînant la violence, escalade d'incidents et de violence !
Mais qu'est-ce qui a bien pu déclencher cette violence ? Encore des enseignants qui veulent plus de vacances ou sont jamais contents de leur salaire comme moi et mes amis ?! Eh bien non, vous allez voir, là aussi le motif va vous rappeler des choses: c'est les accords du gouvernement avec le FMI, ratifiés hier , et leurs chères mesures économiques que l'on connaît bien, ainsi qu'une hausse de 100% du carburant (ça aussi ça vous rappelle des choses ?) qui a déclenché tout ça ! Le prix du carburant a fait un bond terrible pour atteindre entre 2,10 et 2,40 dollars le litre !! C'est donc logiquement les transports qui ont les premiers fait appel à la grève et se sont mobilisés en masse (aucun transport aujourd'hui à Quito et alentours, ni bus, ni taxi , ni connexions interprovinciales), suivis par les étudiants protestant contre les mesures économiques, comme par exemple une baisse des salaires de 20% pour les contrats saisonniers ou temporaires, ainsi qu'une réduction des vacances à 15 jours par an…
Fin du premier jour du mouvementPour une idée en français, voici le premier article que j'ai trouvé (je ne fais pas la pub de ce journall ; -) : https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/04/equateur-etat-d-urgence-decrete-face-aux-blocages-contre-le-prix-du-carburant_6014133_3210.html
Des journalistes agressés par les policiers, des feux dans la rue, des gaz lacrimos, les routes ou rues du pays bloquées par les chauffeurs de taxis ou de bus, des vols annulés, difficile d'aller à l'aéroport, pas de bus pour sortir de Quito vers une autre destination …, on se sent un peu coincés ! En plus on est en plein centre historique, lieu des plus forts conflits.
Mais bon, c'est les conséquences de toutes les politiques qu'on a acceptées jusqu'à aujourd'hui, il faut bien l'assumer, et c'est pas plus mal qu'on commence un peu à se réveiller, partout dans le monde, même si c'est pas très rassurant quand on est dans un pays étranger, sur un continent connu pour ses bavures policières…
Après cette journée très agitée, le lendemain c'était plutôt calme. Toujours pas d'école, énormément de magasins fermés, ainsi que tous les musées, bâtiments historiques… Toujours plein de policiers, toutes les rues menant à la place principale fermées à l'aide de moult barrières, très peu de voitures si ce n'est les quelques privés dotés de 4x4 qui ont profité de l'aubaine pour s'improviser en transports collectifs, et un ou deux taxis timides, qui prenaient des risques ! L'ambiance était quand-même encore un peu à la révolution et à l'inquiétude.
Le lendemain. Et bon, comme nous nous en doutions, pas de bus, et des routes encore bloquées, donc obligés de rester un jour de plus à Quito,l'occasion d'un peu plus de temps pour bosser, s'organiser, et voir un lendemain de grève générale à Quito.
Le résultat de tout ce mouvement ? Un peu décevant : après deux jours les transports ont décidé de lever la grève, en échange d'une révision des prix des trajets ! Sous-entendu, les usagers vont devoir payer plus cher tout type de transport, et les privés, eh bien ils verront leurs frais auto doubler ! Et voilà comment les dirigeants, politiques ou de fédération de transports font leurs petites affaires entre eux pour être tous contents et gagnants, puis laisse le reste dans la m... (à vous d'y mettre le mot que vous voulez). Ah, puis par contre on ne sait pas ce qu'il se passera pour tous les gens arrêtés pour "délit de paralisation du service public",les méchants… .
Le surlendemain nous irons tenter notre chance à la gare de bus, souhaitant aller à Baños, mais sans trop d'espoir… Puis nous devrons nous résigner à prendre LE seul bus qui partait sur toute la gare, pour Guayaquil. Arrivés à 00h00 à Guayaquil, aucun endroit où avoir des infos sur les bus qui partent,donc contraints de passer la nuit dans la gare, les gens nous déconseillant d'aller dans le centre. Nuit de doutes sur quoi faire, à écouter de tout sur les évènements ,mais surtout que ça allait encore plus bouger la semaine prochaine ,et devenir toujours plus compliqué, niveau déplacement et tranquillité publique. A grand regret et à contre-coeur, car j'avais vraiment envie de découvrir l'Equateur, nous choisirons finalement le Pérou, par prudence, pour pouvoir bouger, et vivre de la musique et la danse, chose qui n'était pas vraiment possible en Équateur en ce moment, ni dans la rue, ni dans les lieux culturels, fermés. Et nous ne serons pas les seuls, de nombreux voyageurs feront de même, se réfugiant comme nous à Máncora, zone de plage plus propice à gagner sa vie de cette manière. Cependant, j'ai toujours un peu le regret d'avoir quitter ce beau pays à découvrir, et un peu l'impression de l'avoir abandonné. De plus je constaterai la montée en violence, de la répression surtout pendant toute la semaine suivante. La mobilisation de tout un pays également, l'armée s'alliant aux manifestants, le couvre-feu décrété par le gouvernement, comme dans une dictature, les écoles fermées, les centres culturels fermés, les morts, les blessés… J'entendrai même parler de bombes, d'enfants morts, de silence des médias,de frontières fermées...
Bref, un panorama assez chaotique. Seul lueur d'espoir, plusieurs jours après, hier, car Lenin Moreno aurait accepté de retirer son décret et un dialogue devrait être entamé. Une victoire, mais chère payée ! Voyons ce qui se passe par la suite. Je suis en tout cas contente que le pays semble sortir de l'impasse.
🇪🇸VERSIÓN ESPAÑOLA🇪🇸
Hoy (o más bien el 03/10/19, no quise publicarlo antes para que no os preocupéis), era día de paro en Quito, o sea huelga general ! Y esto nos cogió por sorpresa ,y aún más cuando quise salir a hacer compras y vi que no eran bromas acá las huelgas generales: fuegos en la calle, llantas o escombros quemados ,gases lacrimógenos, escuadras de policía cerrando el paso (os acordáis cuando dije que era impresionante la cantidad de policías en las calles de Quito,pues esto os puede dar una idea de cómo se gestionan las marchas acá) ,y todas las tiendas cerradas claro, las escuelas, los museos, etc… ! No me quedé mucho tiempo afuera este día, y me apresuré para informarme sobre lo que estaba pasando. Pequeña explicación de los hechos entonces. Vais a ver, recuerda bastantes cosas, como si las mismas estrategias se utilizaran por todas partes no?! Hoy fue declarado "el estado de excepción "! Y sí, primer día de huelga, y ya se declara el estado de excepción, lo que, como bien lo saben, lo pudimos ver en Francia, abre sobre todo las puertas al estado de represión y a los abusos policiales! Y si creemos la prensa, es un poco lo que pasó hoy ,y luego la violencia conllevando la violencia ,una escalada de incidentes y violencia! Pero qué diablo pudo desencadenar todo esto?! Otra vez profesores pidiendo más vacaciones y que nunca están contentos con su sueldo como yo y mis amigos ? Pues no, y en eso también vais a ver, el motivo os va a recordar cosas : son los acuerdos del gobierno con el FMI ,ratificados ayer, y sus queridas medidas económicas que bien conocemos, así como un alza del 100%de la gasolina (eso también os recuerda cosas ? ) que desencadenaron todo esto ! El precio de la gasolina pegó un salto terrible para alcanzar entre 2,10 y 2,40 dólares el litro !! Por eso fueron los transportes los que llamaron primero a la huelga y se movilizaron masivamente (ningún transporte hoy en Quito y alrededores, ni bus, ni taxi, ni conexiones interprovinciales ), seguidos por los estudiantes protestando contra las medidas económicas,como por ejemplo una reducción salarial del 20% para los contratos temporales, y también de las vacaciones a 15 días por año . Para una idea en francés éste es el primer artículo que encontré (no hago publicidad para este periódico) :
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/04/equateur-etat-d-urgence-decrete-face-aux-blocages-contre-le-prix-du-carburant_6014133_3210.html
Periodistas agredidos por policías, fuegos en la calle, gases lacrimógenos , las carreteras o calles del país bloqueadas por buses, camiones y taxistas , vuelos anulados, difícil ir al aeropuerto ,ningún bus para salir de Quito hacia otro destino… , uno se siente un poco bloqueado ! Además estamos en pleno centro histórico, lugar de los mayores enfrentamientos.
Pero bueno, son las consecuencias de todas las políticas que aceptamos hasta hoy ,nos toca asumirlo, y no está mal que empecemos a despertarnos en todo el mundo, incluso si uno no se siente muy seguro cuando le pasa en un país extranjero , en un continente conocido por sus abusos policiales o militares …
Después de este día tan agitado, al día siguiente, era más bien tranquilo . Todavía no había escuela, muchas tiendas cerradas, así como los museos ,edificios históricos… Una ciudad aún llena de policías, todas las calles que llevan a la plaza principal y al palacio de gobierno cerradas con cantidad de vallas ,muy pocos autos excepto algunos propietarios de 4x4 o pick up que aprovecharon las circunstancias para improvisarse transportes colectivos, y uno o dos taxistas tímidos ,que se arriesgaban ! El ambiante igual seguía siendo un poco de revolución, de inquietud y vigilancia .
Y bueno, como lo podíamos esperar, ningún bus ,las carreteras aún bloqueadas, así que nos vimos obligados a quedarnos un día más en Quito, ocasión para trabajar un poco más, organizarse ,y descubrir la ciudad después de una fuerte huelga general.
El resultado de todo este movimiento ? Un poco decepcionante : después de dos días los sindicatos de transportistas decidieron levantar la huelga, a cambio de una revisión de los precios de los pasajes ! O sea que los usuarios van a tener que pagar más caro todo tipo de transporte , y los privados pues verán sus gastos para auto duplicarse ! Y así es como los dirigentes, políticos o de federaciones de transporte hacen sus pequeños negocios entre ellos para salir contentos o ganadores , y dejan al resto en la m... (elegid la palabra que le queréis poner ). Ah, y en cambio no se sabe lo que pasará con toda la gente detenida por "delito de paralización del servicio público ", los malos …
Al día siguiente iremos esta vez hasta la terminal de buses a probar suerte ,queriendo ir a Baños, pero sin muchas ilusiones… Y tendremos que resignarnos a tomar EL único bus que salía en toda la terminal ,para Guayaquil. Una vez llegados a Guayaquil, a las 00.00h,ningún lugar para obtener información sobre los buses que salen ,y nos vemos entonces obligados a pasar la noche en la terminal, desaconsejándonos la gente que vayamos al centro de Guayaquil. Noche de dudas sobre qué hacer, escuchando de todo sobre los eventos ,pero sobre todo que iba a ser aún más movido la semana que viene ,y hacerse cada vez más complicado, a nivel de movilidad y tranquilidad pública. Resignados y a contra corazón, ya que realmente tenía muchas ganas de descubrir Ecuador, decidiremos finalmente ir a Perú, por prudencia, para poder movernos, y vivir de la música y el baile, cosa que no era posible ahora en Ecuador ,ni en la calle, ni en los lugares culturales, cerrados.
Y no seremos los únicos, numerosos viajeros harán lo mismo ,refugiándose como nosotros en Máncora ,zona de playa más propicia para ganar su vida de esta manera . Sin embargo, me quedé un poco arrepentida de haber dejado este bello país por descubrir , y tendré un poco la impresión de haberlo abandonado. Además, podré comprobar el aumento progresivo de la violencia ,de la represión sobre todo, durante toda la semana siguiente . También la movilización de todo un país ,el ejército aliándose a los manifestantes ,el toque de queda decretado por el gobierno, como en una dictadura o en tiempos de guerra ,las escuelas cerradas, los centros culturales cerrados ,los muertos, los heridos… incluso escucharé hablar de bombas ,niños muertos, silencio de los medias, fronteras cerradas…
En fin, un panorama bastante caótico . Única pequeña esperanza, muchos días después, ayer, ya que Lenin Moreno aceptó abandonar su decreto y un diálogo debería empezar. Una victoria, pero pagada bien caro ! A ver lo que pasará luego. Por lo menos estoy contenta de que el país parezca salir de este callejón sin salida.