Rédaction : Isabelle ROCHE
Photos : Jean-Paul ROCHE
Un petit peu d'histoire sur le chemin de Saint-Guilhem
À l’origine, il s'agissait d'une voie de transhumance ovine du temps où les troupeaux n’étaient pas encore domestiqués, elle fut plus tard dénommée « grande draille d’Aubrac » reliant l’arrière-pays montpelliérain au plateau volcanique de l’Aubrac. Les bergers conduisaient chaque saison leurs bêtes depuis les garrigues desséchées jusqu’aux fraîches et verdoyantes pâtures de l’Aubrac.
Dès le haut Moyen Âge, les voyageurs l’empruntent : en témoigne la fondation en 1002 de l’hospice de Notre-Dame-de-Bonahuc (aujourd’hui ruines de Notre-Dame-du-Bonheur), près du mont Aigoual, où six chanoines augustins assuraient la sauvegarde des voyageurs contre dangers et tempêtes.
Le chemin assurait dès le XIe siècle la communication des plaines littorales avec les grandes foires du Vigan et de Meyrueis.
L’existence tumultueuse de Guillaume d’Orange, preux chevalier de l’empereur Charlemagne, prit fin à l’abbaye de Gellone, après une retraite consacrée aux dévotions. Il fut canonisé sous le nom de saint Guilhem. Une relique de la Sainte Croix étant conservée à Gellone, un important flux de pèlerins s’y rendait, descendant du nord et de la via Podiensis de Compostelle pour rejoindre ensuite au sud la voie d’Arles qui les conduisait à Rome vers l’est, ou à Saint-Jacques en passant par l’ouest.
Les incertitudes du XVe siècle (épidémies, guerre de Cent ans) et les guerres de Religion (XVIe siècle) viendront tarir le flot des pèlerins. Le camin Romieu restera fréquenté par les marchands jusqu’à la fin du XVIIe siècle puis sera délaissé au profit des nouvelles routes royales carrossables, aménagées par l’intendant du roi au moment de la guerre des Camisards (1685-1710).
Jusqu’aux années 1960, les troupeaux transhumants l’emprunteront encore jusqu’en Aubrac.
De nos jours, seule la partie sud (des garrigues jusqu’à l’Aigoual et Meyrueis) est encore pratiquée par plusieurs troupeaux transhumants.
L’itinéraire actuel du chemin de Saint-Guilhem s’inscrit presque totalement dans le périmètre du bien inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco au titre de l’agropastoralisme méditerranéen
Dimanche 23 juin 2019
Nous voici enfin arrivés dans l’Aubrac après un départ en train à 8h de Dijon - Nevers - Clermont Ferrand et terminus en bus à Aumont Aubrac vers 16 h 30. Dès notre arrivée, nous enfilons nos chaussures de marche pour une courte étape de 7 km sous une température idéale entourés de prairies fleuries de genêts bleuets coquelicots ciboulette sauvage et qui nous amène au gîte d’étape de "Marie" dans le hameau de Lasbros après le village de la Chaze de Peyre. Nous sommes sur le GR 65 c'est à dire sur le chemin de St Jacques de Compostelle pour quelques étapes. Soirée sympathique en demi pension avec un groupe de six copines marcheuses. Demain nous attaquerons vraiment le chemin 20km normalement si Jean Paul ne fait pas de variantes...jusqu’à Nasbinal en Aubrac.