Vendredi 14 avril 2023
Aujourd’hui c’est une étape un peu plus dure qui m’attend avec 29,4 km et 560m de dénivelé positif. Toujours aucun service durant tout le trajet, pas de bar, aucun village pour se restaurer ou simplement pour remplir sa gourde. Il va falloir s’habituer à faire de grandes étapes pour les jours suivants.
Je trouve que les Espagnols appréhendent beaucoup les grandes étapes et les km car dès 4h30 ce matin, ils étaient levés, faisant du bruit en préparant leurs sacs et partir ensuite de nuit sur le chemin à la lampe frontale sans rien voir avant le lever du soleil vers 7h30.
Je me lève tranquille à 6h15 pour un départ à 7h00 tandis que d’autres Pèlerins attendent un taxi pour éviter la partie en bord de route de cette étape. A chacun son chemin …
Dés la sortie de Castilblanco, le chemin suit le bord d’une route sur une distance de 15km mais fort heureusement avec peu de trafic. C’est un peu monotone mais de part et d’autre de la route je suis dans les DEHESA , c’est très plaisant et ça monte.
Qu’est-ce que c’est une DEHESA?
Selon Wikipedia : Une ou un dehesa (de l'espagnol signifiant « pâturage ») est un domaine foncier municipal formé d'une pâture en sous-bois clairsemé . Ce mode d'exploitation agro-sylvo-pastoral se rencontre dans la péninsule ibérique , au Portugal et au Maghreb. Existant depuis le Moyen Âge, il permet aux habitants d'une commune de nourrir gratuitement leur bétail et de récolter des produits forestiers non ligneux.
La dehesa tire son origine de l'écosystème forestier méditerranéen, milieu où cohabitent plantes herbacées et arbres clairsemés. Ces derniers sont souvent des chênes (chêne vert ou chêne-liège mais on observe également des dehesas dans des bois de hêtres ou de pins de différentes variétés.
Cet environnement permet à la fois de nourrir le bétail grâce à la présence d'herbages et de récolter les produits naturels du sous-bois tels que champignons, graines, fruits, gibier. Ce sont ces possibilités qui donnent naissance, au Moyen Âge, au mode d'exploitation de la dehesa, située à l'origine sur le domaine seigneurial. Ce système perdure à l'époque moderne, dans un contexte économique particulier,
La dehesa est aujourd'hui un domaine communal accessible à tout habitant de la commune. Ce mode d'exploitation revêt une grande importance dans la péninsule ibérique, dans la mesure où il aide à maintenir in situ des populations rurales à faible niveau de vie. Le système a notamment permis de réduire l'abandon des fermes.
On le rencontre dans des régions à faible potentiel économique : sols pauvres, production agricole limitée, industrie inexistante. Dans la péninsule ibérique, il occupe une surface comprise, selon les auteurs, entre deux et quatre millions d'hectares. notamment en Espagne, dans les provinces de Cordoue, Salamanque, Séville, la communauté de l'Estrémadure, la Sierra Morena, la Sierra de Huelva et au Portugal, dans les régions de l'Alentejo et de l'Algarve.
Je rajoute aussi que certaines parties sont mises en culture : on trouve des céréales et autres plantations cultivées sous les arbres (type agro foresterie).
Sur ce tronçon en bord de route, je passe devant l'entrée de plusieurs vastes dehesas.
Puis quelques vues sur les DEHESA en bord de route.
Arrivé au km 16, je quitte la route pour entrer à l’intérieur du domaine El Berrocal.
Je suis dans la Sierra Norte de Séville (cela fait partie de la cordillère de la Sierra Morena), à l’intérieur du « Parque Natural de la Sierra Norte » d’une superficie d’environ 177.000 hectares.
C’est superbe, calme, aucun véhicule , que le chant des oiseaux et insectes qui butinent les fleurs. Je marche sur une piste très agréable sous un beau soleil, la température est idéale et l’odeur poivrée de toute cette végétation embaume le chemin.
La montée au Cerro del calvario est très prononcée sur 300 mètres environ puis petite halte au sommet avec de jolis points de vue.
J’arrive à Almaden de la Plata à 13h30. C'est la bonne heure pour aller manger le « menu del Peregrino » annoncé devant la porte du restaurant…
Je choisis l’albergue privée « La casa del Reloj » ( la maison de l’horloge) où je retrouve un pèlerin Tchèque rencontré la veille à Castilblanco.