Carnet de voyage

Camino Mozarabe de Santiago : 2025

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Dernière étape postée il y a 3 jours
Par Polza
Nouvelle aventure à pied de 620 km en partant d'Almería en Andalousie pour une arrivée prévue à Mérida en Extrémadure. Je contourne la Sierra Nevada par Guadix puis Grenade, Cordoue et enfin Mérida.
Du 24 avril au 20 mai 2025
27 jours
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Le Chemin Mozarabe d'Almería à Mérida :

Le Chemin Mozarabe est l'un des itinéraires les plus anciens et les plus captivants du réseau des chemins de pèlerinage menant à Saint-Jacques-de-Compostelle. Ce chemin traverse le sud de l'Espagne, reliant les villes d'Almería à Mérida principalement dans la province Andalouse et une arrivée en Extrémadure à Merida, capitale de cette région. Ce camino est réputé pour ses paysages époustouflants, sa richesse culturelle et son importance historique.

Le terme "Mozarabe" désigne les chrétiens vivant sous la domination musulmane dans la péninsule ibérique. Ce chemin tire donc son nom de cette période historique où les cultures chrétienne et musulmane coexistaient puis ce sont défaites lors de la Reconquistat espagnole.

Plusieurs départs possibles : Malaga, Juan ou Almería. Je choisis Almería, peut-être la plus célèbre avec sa magnifique Alcazaba, une forteresse médiévale (citadelle) qui offre une vue imprenable sur la mer Méditerranée . Je commence ce voyage en explorant ce site historique avant de me lancer dans l'aventure à pied à travers des paysages variés, allant des plages ensoleillées aux montagnes escarpées. La diversité des paysages est impressionnante tout au long des 650km à cheminer, offrant des joyaux naturels tels que le sous-désert d'Almería, unique en Europe, les terrasses de l'Alpujarra, les zones minières du Marquisat, les Terres de la Bande Accitano et le Monument Naturel de Cárcavas del Marchal sans oublier le parc national et réserve de biosphère de la Sierra Nevada avec ses sommets encore recouverts de neige en cette période de l’année (23 avril ). C’est la plus haute chaîne de montagnes de la péninsule ibérique.

Après Granada, d’autres merveilles m’attendent notamment Cordoue (Córdoba), et d’autres tout le long du chemin jusqu’à Mérida, ville célèbre pour ses impressionnants vestiges romains, dont un théâtre, un amphithéâtre et un aqueduc. Mérida est situé également sur la Via de la Plata. Il s’agit mon chemin parcouru entièrement de Séville à Santiago en 2023. Je vous laisse le soin de parcourir mon carnet de voyage sur la Via de la Plata pour suivre cette formidable aventure jusqu’à Santiago de Compostela (St Jacques de Compostelle).

Le Chemin Mozarabe n'est pas seulement un pèlerinage spirituel ou religieux, mais c’est aussi une immersion profonde dans l'histoire et la culture espagnole. Certes, il offre la possibilité de découvrir des sites historiques mais aussi de déguster la cuisine locale et de rencontrer des randonneurs , pèlerins, hospitaliers, Espagnols et Étrangers des quatre coins du monde à la recherche d’un sentier unique loin des foules des autres chemins.

L’aventure commence dès mon départ à la gare de Dijon à 5h45 ( merci à Isabelle qui a sacrifié une partie de sa nuit pour me conduire en gare à 5h du matin ). Comme le journaliste-reporter, Philippe Gougler , (normal c’est aussi un Franc-comtois comme moi), dans ces reportages ´Des trains pas comme les autres’ , je quitte Dijon direction Lyon en TER avec presque un arrêt à chaque gares ( j’exagère mais pas trop … ) puis changement à Lyon, je prends un TGV direction Valence, en France donc à peine le temps de m’assoir qu’il me faut descendre pour reprendre un autre TGV… À Valence je prends un TGV direction Barcelone, ah! chouette ça change un peu , je quitte la France. Après 3 heures de pause plus tard à Barcelone, nouveau TGV direction Madrid Atocha, attention 12 mn pour effectuer le changement, je connais un peu cette gare pour y être déjà passé, elle est très grande et pas évident pour se repérer et pas droit à l’erreur vu le temps pour le transfert … sans compter les retards fréquents… (mauvaise langue, finalement le train RENFE est arrivé avec 10mn d’avance) . Et à 20h05, je poursuis donc avec mon dernier TGV pour Grenade en passant par Cordoue … Il est 23h30, je suis arrivé comme prévu, je suis content, tout c’est bien passé, j’ai traversé tant de régions et de paysages différents durant toute cette journée, c’est super et en ayant consommé peu d’empreinte carbone dans tout mon voyage ( c’est la SNCF qui n’a pas arrêté de le répéter au micro durant le voyage… en France ).

Après une nuit à l’hôtel B&B situé juste à côté de la gare routière des bus ALSA ( compter 30mn à pied de la gare des trains RENFE à la gare routière), j’ai poursuivi ce matin mon voyage jusqu’à Almeria en bus ALSA durant 2h00.

Je suis logé chez Nely et Umberto, des membres de l’association des Amis du Mozarabe d’Almeria à Grenade. Accueil formidable, j’ai réglé avec Nely, tous les problèmes d’hébergement dans les étapes les plus touristiques comme Granada, Cordoba … Il y a 4 ferias prévues prochainement, tous les logements sont pris d’assaut par les agences de tourisme et loués aux touristes. Merci Nely et Umberto.

Des photos vite !!! « Des trains pas comme les autres … »

Voici la visite d’Almeria réalisée cet après-midi. Je vous laisse apprécier, et demain matin, c’est le grand départ à pied , seul avec mon sac à dos , sauf au début car Nely et Umberto m’accompagnent pour pas que je me perde dans Almeria , ils sont adorables et très attentionnés.

Ci-dessous : Almeria et ses avenues son patrimoine,

Il y a un vestige Eiffel … il s’agit de l’ancienne gare ferroviaire

L’ancienne gare ferroviaire vers la gare routière des bus



Le Cable ingles

Parmi les sites touristiques à voir, il existe un célèbre Quai de Chargement de minerai. Ce quai, connu comme Cable Anglais, fait partie de la compagnie “The Alquife Mines and Railway Compagny Limited” et fut construit en 1904. Exemple de l’architecture du fer, il reliait la gare avec le port.

Il s’agit d’une pièce d’ingénierie conçue comme moyen de transport, stockage ou expedition du mineral provenant de mines de fer d’“El Alquife” (Grenade) par voie maritime.

Le Câble Ingles à Almeria 

Le centre d’Almeria et ses grandes avenues

Les avenues et la cathédrale d’Almeria  

L’Alcazaba d’Almeria

L’Alcabaza d’Almeria en Andalousie 

Et voici ci-dessus mes charmants hospitaliers Nely et Umberto devant la cathédrale d’Almeria.

Ce soir bar à tapas et retour chez Nely.

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Étape de 23 km

Je quitte Almeria ce matin vers 8h45 accompagné de Nely, Umberto et Santiago un pèlerin espagnol également hébergé chez Nely.

Il fait beau temps, Nely et Umberto me positionnent sur le chemin signalé par des balises et flèches jaunes ( flécha amarilla) comme sur tous les chemins en Espagne 🇪🇸 . Ils me suivent au loin , me font des signes d’adieu pour être sûr que je ne me trompe pas… Ils sont vraiment très attentionnés, formidables.

Adios Nely et Umberto, le balisage est parfait 

Voici le lien de leur association : http://www.caminomozarabesantiago.com/ et également sur Facebook . Vous trouverez tous les hébergements à jour, étapes et renseignements cartes coordonnées gpx…

À noter aussi l’aide que m’a apporté une association qui se trouve à Paris et les précieux conseils et échanges téléphoniques que j’ai eu avec son Président Michel Cerdan.

Association des Amis du camino Mozarabe ( voir les infos sur le net et site Facebook) .

Nely et Santiago à droite
La Mecque du Mozarabe chez Nely en compagnie d’Umberto

Passons aux choses sérieuses, il faut démarrer ce chemin. Comme toutes les sorties des grandes villes, je ne m’attends pas à quelque chose de passionnant ce matin . Beaucoup de voitures et du bruit au départ, puis le chemin passe à plusieurs reprises dans le lit d’une rivière le Rio Andarax à sec fort heureusement mais hélas qui sert beaucoup de décharges sauvages car des véhicules circulent dans le lit de la rivière. C’est très surprenant . Plus au nord après Pechina, des travaux de nettoyage du Rio et des plantations d’arbres et arbustes ont lieux sur les bords du fleuve. C’est très appréciable. Je traverse le village de la Rioja et ensuite le chemin longe la route jusqu’à Santa Fe de Mondújar, fin de mon étape. Le paysage commence à être plus intéressant, je longe des champs d’orangers (naranja) en fleurs, ils embaument le chemin. Quelques belles résidences font leurs apparitions.

Il fait très chaud et je ne suis pas encore habitué à marcher sous les 30 degrés environ, je bois beaucoup et me couvre de crème solaire. Du coup je décide de ne pas m’arrêter, pas de pause et j’atteins Santa Fe à 14h. L’albergue n’est pas encore ouverte mais je peux déposer mon sac et aller boire un coup et manger quelques tapas au bar de la Plaza.

Ensuite je suis accueilli par Elena. Je suis seul pour l’instant, pas de nouvelle de Santiago le pèlerin espagnol. Je suis dans une belle chambre pour 2 avec salle de bains dans la chambre et j’apprécie les lits électriques pour me détendre les jambes.

En résumé peu de photos durant cette journée mais ça va changer dans les prochains jours.

Combien le gasoil  et super 95 en France ??? 
Le camino chemine dans le Rio Andarax , sable , galets au programme 
Il y a du boulot pour arroser tous les pots !!!  
La casa consistorial à Pechina 
Belle balise spécifique au Mozarabe 

Beaucoup de serres et donc de cultures intensives sont présentes dans la région. Le bord de mer mêmes les pentes sont recouvertes de ces bâches hideuses . Pourquoi ? Il n’y a plus assez d’eau dans la région de Murcia plus à l’Est de l’Espagne sur la côte, alors qu’ici en Andalousie, malgré les fortes chaleurs, il y a de l’eau propice aux cultures sous serres.

Ce sont beaucoup de tomates 🍅 avec des pieds qui dépassent les 2 mètres que j’aperçois à travers les toiles plastiques.

Nous sommes dans une région avec la tradition de la tauromachie, cette pancarte est là pour nous le rappeler.

On croirait un vrai taureau qui va descendre de la montagne !!! J’accélère on sait jamais…
Je traverse Rioja , 
Orangers en fleurs  . Ça embaume 
Et cueillette toujours en cours
De belles résidences au style Andalou très fleuries 
Ancienne villa San Jose du temps de l’exploitation minière dans la région qui semble être abandonnée 
Arrivée à Santa Fe de Mondújar  

Petite visite de ce village de Santa Fe de Mondújar

Street art . Bravo le graffeur !!! 
Comme dans beaucoup de villages en Espagne, les rues paraissent désertes mais les Espagnols se retrouvent sur la place centrale.
Don Quichotte de la Mancha 
Au-dessus du village de Santa Fe de Mondújar

Gustave Eiffel toujours lui : Le village est facilement reconnaissable au pont ferroviaire , haut de 35 mètres et long de 400 mètres, construit en 1893 selon le projet de l' ingénieur français omniprésent Gustave Eiffel ; Il faisait partie de la ligne ferroviaire utilisée pour transporter les minéraux des mines de La Carolina dans la Sierra Morena jusqu'au port d'Almería ; Une fois sur place, les wagons étaient déchargés directement sur les navires via le quai dit du « Câble Anglais » , œuvre également attribuée à Eiffel. À voir dans les photos sur Almeria .

Le village préhistorique de Los Millares 

Histoire de Los Millares ( Santa Fe) : Cet endroit a été habité depuis la Préhistoire du fait de situation proche de vallées fertiles et sa position stratégique et privilégiée.

Ce fut un site important sur la culture de Los Millares pendant l’âge du Cuivre, vers le milieu du IIIe millénaire av. J-C. Il s"agissait d"un ensemble de maisons circulaires fortifié par une muraille avec une grande nécropole de sépulcres.

Et ci-dessous l’albergue « La Possada » à Santa Fe.

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Étape de 15km + variante de 5km environ

Très belle étape aujourd’hui avec des conditions météo idéales, pas trop chaud ce matin avec un peu d’air frais.

En sortant de Santa Fe , je décide de faire une variante en quittant le chemin Mozarabe pour me rendre sur le site exceptionnel de Los Millares mentionné dans mon étape d’hier (Site Archéologique de Los Millares est considéré comme le gisement européen le plus important de l'Âge du cuivre).

Je prends ainsi la direction opposée du Mozarabe en empruntant le pont routier surplombant Santa Fe. Puis ayant recherché des infos sur le site internet de Los Millares, je trouve le passage indiqué pour franchir la voie ferrée puis le chemin qui mène rapidement en haut de la montagne où se trouve Los Millares.

J’emprunte le pont au dessus de Santa Fe :
Depuis le pont, très belle vue sur  Santa Fe et la vallée de l’Andarax riche et fertile pour les orangers … 
Voici le point de passage pour traverser la voie ferrée et retrouver le chemin à droite vers les baraquements 

Une fois vers le site, grande déception, tout est entouré d’un grillage et sécurisé, je ne vois rien. A priori le site ouvre à 10h , il est 8h30 je ne peux attendre et retarder mon étape en marchant en plein soleil cet après-midi. Je fais demi-tour et retourne à Santa Fe pour poursuivre sur le camino Mozarabe.

Pas possible de  voir le site 

Je profite de la vue du haut de la montagne vers Los Millares

Vers le site de Los Millares  
Chemin désaffecté emprunté de l’autre côté de la voie ferrée et stèle à Santa Fe au bout du pont

il est 9h00, je reprends mon étape, en montant et suivant le bord de route puis en prenant un chemin empierré.

Ça monte , la vue est sympa 
Au loin à quelques 30 km j’aperçois la  mer Méditerranée vers Almeria 
Ça grimpe, je me régale , ça change radicalement de la veille 
Devant moi tout au fond du paysage je vois les montagnes de la Sierra Nevada encore enneigées  
Pour se protéger du soleil lors des pauses  
Pas d’arbres que des arbustes et fleurs dans ce terrain aride  

Puis c’est une grande descente qui me conduit dans une autre vallée.

La végétation est encore très verte comme en témoigne ces grandes herbes 
Mine ou carrière à ciel ouvert vers  Alhabia

Descente très raide sur Alhabia. Des travaux ont eu lieu dernièrement: horreur , le chemin est recouvert d’une trentaine de centimètres de béton sur 3m de large et sur 500m de long environ . Les pieds souffrent… Arrivé à Alhabia, je m’arrête au bar sur la place du village pour boire un jus d’oranges pressées (vu le nombre d’orangers dans la région) . Je change les semelles de mes chaussures et chaussettes et c’est reparti pour 8 km environ en longeant le Rio Naciemento. C’est moins fun que d’être dans les montagnes et je termine cette deuxième étape à 13h .

Ma descente vers Alhabia dans la vallée du Rio Naciemento
Alhabia 
Voilà une belle bordure fleurie naturellement 
En longeant le Rio Naciemento pour atteindre Alboloduy
Arrivée à 13h : direction le bar restaurante pour le menu del dia ( j’ai oublié la photo du postre)

À l’albergue, je suis accueilli par Paloma, hospitalière présente pour 15 jours dans le gîte. L’accueil est en demi-pension et en donativo.

Paloma est super et cuisine très bien 👍 et sait faire la Sangria…

Santiago, le pèlerin espagnol arrivera en milieu d’après-midi.

L’albergue municipale La casa del médico à Alboloduy 
Avec Paloma et Santiago de Madrid à droite  

Petit tour dans le village (pueblo) avec Santiago.

Église San Roque d’Alboloduy 
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Publié le 26 avril 2025

Samedi 26 avril 2025

Grande étape de 28,2 km et 730m~ de D+ et 7h00 de marche sous un beau soleil avec heureusement un petit vent sympa le matin et plus chaud l’après-midi . La première moitié de cette étape se déroule surtout sur un petit sentier en montagne et la seconde partie dans le lit du Rio Naciemento.

Je suis parti ce matin avec Santiago, pèlerin espagnol et nous ferons toute l’étape ensemble. Nous échangeons beaucoup, Il me fait travailler mon espagnol malgré qu’il ne parle que très peu français.

Dos perros en la ventana !!!  
Nous quittons Alboloduy en traversant les petites ruelles  
Village caractéristique de l’Espagne musulmane, ou Al-Andalus,: maisons en toit terrasse , patio à l’intérieur ruelles étroites…
En quittant Alboloduy au bord du Rio Naciemento  
Ça monte , ça monte  
On aperçoit la belle montée et les traces du chemin 

Santiago me confiera une fois au col, que seul, il aurait pris la route car il a le vertige… Perso, je préfère largement le chemin au goudron.

Très beau point de vue en haut mais hélas on redescend sur  l’autre versant  direction le village de Naciemento 
Nous apercevons au loin, le village de Naciemento et beaucoup d’éoliennes 
Belle nature sauvage  

Santiago me fait remarquer que nous sommes samedi, les éoliennes ne tournent pas parce qu’il n’y a pas de besoin en électricité.

Arrivée à Naciemento : on cherche un bar pour se rafraîchir et manger un peu pour poursuivre, il est 11h00
Fontaine Al-Andalus

Ce n’est pas évident de marcher plusieurs heures dans le lit d’un torrent à sec entre les pierres instables, le sable et gravier . Nous apprendrons plus tard à l’albergue d’Abla qu’il y avait de l’eau qui coulait il y a 15 jours à peine.

Une course VTT a lieu aujourd’hui et roule comme nous dans le Rio . Ça nous distrait un peu…

Le chemin se trouve dans le Rio Naciemento sur plus de 10 km 
Aqueduc datant de l’époque romaine juste avant le village  d’Abla 
Les acacias fleuris embaument. De belles grappes pour faire des beignets…
Nous approchons d’extrémité sud de la Sierra Nevada, il y a encore de la neige au sommet.
Parc naturel dans la vallée d’Abla

Il est 15h30 nous arrivons tout juste à Abla, fin de notre étape. Nous n’avons pas encore mangé, nous nous arrêtons au premier restaurant à l’entrée du village. Ils servent encore des repas, nous ne sommes pas les derniers, nous mangeons ainsi à l’heure espagnole.

Nous avons encore 850m à monter tout en haut du village pour atteindre notre Albergue.

Joli village roman d’Abla

Nous sommes très bien accueillis par Rachel et André nos Hospitaleros. Nous passons un moment très agréable en leur compagnie.

André et Rachel nos hospitaliers
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Publié le 27 avril 2025

Dimanche 27 avril 2025

Étape du jour 19,9 km / Cumulés 85,8 km / Reste 526,8km

Après un très bel accueil au gîte d’Abla par Rachel et André, je pars à 8h00 toujours accompagné de Santiago. Ce couple d’hospitalier est vraiment formidable.

Les conditions météo sont toujours idéales et le paysage est magnifique. Nous montons en direction du village d’Abrucena en faisant une petite variante au Mozarabe.

André Rachel Jean-Paul  et Santiago 

Rachel et André ont tenu à nous accompagner quelques pas sur le chemin pour notre plus grand plaisir. Ils sont Australiens et d’origine Suisse donc parlent très bien le français. Ils sont venus ici pour être hospitaliers bénévoles pour le compte de l’association d’Almeria à l’albergue de Peregrinos d’Abla. À la fin de leur mission, ils en profitent aussi pour pérégriner sur le chemin en direction de Compostelle.

À noter aussi : André est vice-President de l’association des Amis du camino Mozarabe ( Asso. Française dont le siège est à Paris).

Rachel et André , Hospitaleros Australiens 
André nous indique la bonne direction à prendre sur cette variante 
La vue sur la vallée  d’Abla en sortant du gîte.
Le village d’Abrucena
Le sanctuaire San José d’Abrucena 

Les orangers font place aux amandiers sur des centaines d’hectares et aussi aux oliviers en moindre proportion.

Première pause à Fiñana

Fiñana village typique 
Les bornes balises du Camino Mozarabe sont magnifiques  et représentent bien l’art mozarabe.

Puis c’est l’arrivée à Huéneja. Le chemin emprunte à nouveau un Rio nommé Izfalada sur les 5,5 derniers km. Un habitant nous déconseille fortement son accès car la rivière n’est pas à sec et de passer par la route. Nous sommes dimanche, il n’y a pas de circulation, nous mettrons à peine une heure pour mettre un terme à cette étape.

Nous cherchons l’albergue gérée par l’association d’Almeria. Elle est à l’opposé du village, nous trouvons un boîte à clé avec une numéro de téléphone à appeler pour avoir le code. Il n’y a pas d’Hospitalier pour nous accueillir. Nous sommes toujours tous les deux avec Santiago à être hébergé ce soir . Un groupe de 6 pèlerins sont à une étape derrière nous. C’est André qui nous a informé, c’est parfait, nous prenons nos aises , chacun une chambre.

L’albergue  et village de Hueneja
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Publié le 29 avril 2025

Lundi 28 avril 2025

Étape de 18,7 km / cumulé 104,5km / Reste 508,1km

ARRÊT SUR IMAGE À 12H30 : En arrivant au village d’Alquife, avec Santiago Pèlerin Espagnol, nous sortons nos portables pour trouver l’adresse et l’albergue sur Mapy.cz . Rien , plus de réseau ni lui ni moi ? Alquife est un village de plus de 500 habitants, bizarre !!! On s’arrête au premier bar restaurant et le propriétaire du gîte où nous nous rendons est justement ici en train de déjeuner. Après échange avec Santiago, celui-ci me dit qu’il n’y a plus d’électricité en Espagne et au Portugal !!! Je crois plus en une blague qu’à cette fatalité. Deux pays d’Europe d’un coup alors que les conditions météo sont favorables, c’est du jamais vu. On boit un coup et mangeons une tapas puis nous traversons tout le village pour nous rendre au gîte. Je surveille le réseau internet de mon téléphone, il est très instable et arrivé à l’albergue pas d’électricité.

Les infos confirment : Panne générale d’électricité en Espagne et au Portugal.

J’envoie vite un whatsapp à Isabelle pour rassurer, tout va bien, les infos annoncent une remise en service entre 6 à 7 heures. Puis plus d’internet du tout, plus d’électricité jusqu’à ce matin 5h30. Ouf !!!

La situation allait se compliquer un peu surtout côté paiement, les distributeurs hs, les caisses des commerces hs… À titre d’exemple, le bar où nous étions à 13h fermera à 19h30 alors qu’en temps normal c’est plutôt 23h… faute d’électricité.

Du coup au lit à 21h30 , la frontale allumée je lis mon seul petit bouquin, les expressions françaises /espagnoles (traductions).

Moment très surprenant, imprévisible, si subitement et auquel on ne pense pas. Un conflit quelqu’il soit peut vite paralyser un pays …

Donc pas de blog hier et deux à poster ce jour. Je vais être plus bref…


Très belle étape sur la totalité du parcours, le chemin n’emprunte plus trop de routes hormis les passages dans les villages ou encore des passages dans le lit des rivières comme les jours précédents. C’est très varié entre des champs d’amandiers, des sentiers de rocaille, c’est super.

J’ai quitté l’albergue de Huéneja avec Santiago à 8h ce matin. Temps sec, frais et avec du vent .

En quittant Alquife 
Toujours au milieu des immenses plantations d’amandiers et la Sierra Nevada en toile de fond
Approche vers le village typique du Mozarabe de Ferreira 
Ferreira : son centre d’interprétation sur l’architecture mozarabe 

Puis j’aperçois un très beau Castillo typique au dessus du village de la Calahorra.

Oh surprise, me voici au Far West chez Sergio Moriccone… Pour les anciens :,Le Bon , la Brute et le Truand… tout un film

Clint est présent, il attend pour la photo… Donc si vous regardez ce film, les beaux paysages n’auront plus de secret pour vous.

La pause au village de La Calahorra
La borne 100 ( km depuis Almeria )  à La Calahorra 
Ce château si imposant au loin possède un superbe patio andalou dans sa cour intérieure. 
Église 19 /20 eme de La Calahorra 

Puis avec Santiago, nous passons à proximité des mines d’Alquife et de vieux bâtiments à l’abandon avec une poussière épaisse.

Ce sont des mines de fer à ciel ouvert 

Et notre arrivée à Alquife avec notre hébergement à l’albergue de Lacho chez Manuelo

L’heure de l’église s’est arrêtée aussi à 12h30 suite à la panne nationale d’électricité. À mon arrivée à Alquife, sans m’en rendre compte j’ai pris cette photo arrêtée juste au moment de la panne sans le savoir… à 12h30.

Église d’Alquife 
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Publié le 29 avril 2025

Mardi 29 avril 2025

Étape : 22,5 km / cumulés : 127 km /Reste 485 km

Tout est rentré dans l’ordre ce matin après cette gigantesque coupure d’électricité dans toute l’Espagne et du Portugal la veille.

Cependant, je prends quelques précautions d’usage avant mon départ en chargeant mon téléphone portable et powerbank ( batterie auxiliaire). Il faut que je retire de l’argent et pas attendre d’être à 50€ en prévention…

Cette étape est agréable, je vais descendre en altitude car à Alquife j’étais à 1200m et à Guadix je serai à 900m. L’air est frais, je mets mon pull en seconde couche.

Je traverse toujours des paysages de mines comme Jerez de Marquesado.

Toujours le parc national de la Sierra Nevada en fond d’image
Un beau bâtiment d’élevage de veaux je suppose car aucune odeur 
Village de Jerez de Marquisado
En quittant Jerez de Marquisado , les ruines des mines de Constanza 

Je traverse une forêt plantée de pins avant d’arriver au lac réservoir (Embalse ) de Cogollos de Guadix

Puis dernier village de Cogollos de Guadix avant d’atteindre la petite ville de Guadix célèbre pour ses maisons troglodytes et les petites fabriques artisanales de céramiques.

Cogollos de Guadix  
En longeant les champs d’oliviers et d’amandiers 
C’est joli les coquelicots !!! non ?
Montagne caractéristique avant Guadix où on commence à voir des maisons troglodytes 

Et l’entrée dans la ville de Guadix. Nous nous arrêtons avec Santiago dans une petite fabrique artisanale Jorge par curiosité. Et finalement Jorge arrive et nous explique et fait visiter sa fabrique, ses fours et pièces faites à la main pour l’alhambra à Granada par exemple.

Ceramica Jorge 
Quelques pièces très jolies
Là c’est les modèles pour Granada à l’alhambra

Je rentre dans Guadix et vois toutes ces maisons troglodytes

Guadix, son centre d’interprétation sur les cuevas ,
L’alcazaba de Guadix hélas fermé  
La place de la Constitution à  Guadix 
La cathédrale de Guadix  
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Publié le 30 avril 2025

Mercredi 30 avril 2025

Étape: 22,2 km / Cumulés : 149,2 km / Reste: 463,4 km

Je quitte le gîte La Casa de la Luz à Guadix à 7h30 et rendez-vous avec Santiago Pèlerin Espagnol devant la cathédrale pour faire l’étape du jour ensemble jusqu’à La Peza.

La sortie de la ville est très rapide, pas plus de 15 mn et on se retrouvent sur un chemin agricole en pleine campagne.

Le gîte privé La Casa de la luz à Guadix
La cathédrale puis les champs et 15mn …

Tout au long de cette étape, je chemine dans des petits canyons et montagnes avec à tout moment des maisons, granges troglodytes.

Parfois ma curiosité me pousse un peu plus loin : je m’approche pour voir cette belle antiquité John Deere.

Belle machine datant entre 1964 et 1969. Je pense à mon ami Morgan travaillant chez John Deere… et lui envoie cette photo 
Très beaux passages sur ce Mozarabe 
Difficile de louper la flecha amarilla et le sens du camino

Je retrouve des constructions troglodytes

Le joli village de Marchal

À la sortie du village de Marchal, il y a une aire de repos pour les Pèlerins et un miradoro ( point de vue sur Marchal).

Vue en direction de Marchal depuis de site des pèlerins 
Champs de lavande et vigne 

Bonne nouvelle, voici la bonne 150 km !!! Il me reste plus que 470 km …

Puis j’aperçois le village de La Peza

L’approche vers La Peza fin de mon étape. 
La Peza 

Après être passé à l’épicerie en arrivant, je cherche l’albergue de La Peza pour me faire à manger. J’en ai un peu marre des restaurants et menus del dia ou plato combinato.

Surprise : 2 français, Philippe et Marie viennent d’arriver comme hospitaleros et tenir cette Albergue durant 15 jours. Ils sont de Toulouse. Le contact est facile …

Autre surprise, ils m’annoncent la venue de Mercedes la Présidente de l’association du camino Mozarabe de Santiago d’Almeria à Granada avec Paco un autre membre de cette association et bénévole. Super car je connaissais Mercedes que via internet.

Super la venue de Mercedes , Paco … Firmin ancien Hospitalier originaire de Madrid  et Marié et Philippe nouveaux hospitaliers 
L’albergue de La Peza 
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Publié le 1er mai 2025

Jeudi 1er mai 2025

Étape : 27,1 km / Réalisés Cumulés : 176,3 km / Reste : 436,3 km

Après un très bel accueil par Marie et Philippe à l’albergue de La Peza, je quitte celle-ci avec Santiago et Faustino en musique, au son de l’accordéon joué par Philippe, Génial !!! et encore merci.

Le ciel est couvert ce matin avec de la brume . Cette étape est superbe tout en altitude. C’est pour moi, la plus belle de par ses paysages, pratiquement pas de passage sur route, que des sentiers ou chemins empierrés et des vues incroyables.


 Philippe notre hospitaliero joue de l’accordéon pour nous donner de l’énergie car ça monte dur dès la sortie du village 
En quittant La Peza  

A noter ici à La Peza une page d’histoire s’est jouée entre la France et l’Espagne. En 1810 après que les troupes napoléoniennes basées à Guadix, aient tout saccagé le village lors de leur passage, une centaine d’habitants se sont rebellés contre ces troupes. Les militaires étant beaucoup plus en nombre, le maire préféra se jeter de la falaise plutôt que d’être fait prisonnier… Des reconstitutions sont faites en été par les habitants en tenue d’époque, pour rappeler cette histoire de La Peza.

Beaucoup de bouquetins fuient lors de mon passage.
Passage au col de Blancares à presque 1300m d’altitude. 

Puis le ciel se dégage vers les 11h00. C’est jeudi 1 er mai, fête du travail, beaucoup de cyclistes sont de sortie et aucun bruit d’engins ne perturbe le paysage .

La Peza est l’endroit idéal pour toutes les activités de randonnée pédestre , mais aussi avec tous types de vélos (Gravel, vtt et vttae et également du cyclo de route) .

Je contourne toujours  la Sierra Nevada 
Soudain un passage dans une mine ou carrière  

Et à quelques km de la fin d’étape, une grande descente pour atteindre le village de Quentar. Je retrouve tout au long de cette descente, des plantations d’amandiers et d’oliviers.

La descente vers Quentar 
Surprise avec ce pied d’iris… au milieu de pieds de thym de romarin …
13h30 : mon arrivée à Quentar.  

J’ai réservé un couchage à l’Hospedería Fundalucía Guest House sur les conseils de l’association Mozarabe d’Almeria Granada. Ce gîte est tenu par Alex d’origine allemande Berlin plus précisément. Je lui parle de mon passage à Berlin en 1980 durant un mois au quartier Napoléon. Service militaire oblige… il a bien connu…

Ambiance Zen , juste pour bien récupérer de cette belle étape 
Il manque que la piscine !!! 

Demain l’étape me conduit à Grenade, passage important sur le camino Mozarabe.

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Vendredi 2 mai 2025

Étape : 16,8km /Total cumulés : 193,1km / Reste : 419,5km

Avec Santiago Pèlerin Espagnol, nous quittons notre gîte à Quéntar à 7h30. La température est idéale avec 15 degrés et pas de vent. Nous longeons tranquillement un ruisseau jusqu’au village de Dúdar et prenons la direction de Granada. C’est très intéressant de cheminer avec Santiago. Il m’informe qu’aujourd’hui est un jour férié à Madrid. Le 2 mai, Móstoles (province de Madrid) commémore le soulèvement contre les troupes françaises de Napoléon Bonaparte, qui eut lieu il y a deux siècles. Cet événement est classé fête d'intérêt touristique national.

Selon Wikipédia : Le soulèvement du Dos de Mayo (Levantamiento del 2 de mayo, soulèvement du 2 mai) de 1808 est le nom sous lequel on désigne la rébellion du peuple madrilène contre l'occupation de la ville par les Français, et qui s'étendit dans toute l'Espagne. Il marque le début de la guerre d'indépendance espagnole. Ce soulèvement est la conséquence de l'abdication de Bayonne, où Napoléon Ier avait imposé son frère Joseph Bonaparte comme roi d'Espagne.

Santiago me dit aussi que le roi Joseph était surnommé le roi « bouteille » car il buvait beaucoup…

En quittant Quentar ce matin  

Après le petit village de Dúdar, nous prenons un chemin qui monte raide sur plus de 300 m de dénivelé et nous amène en ligne de crête. En montant, nous passons à côté d’un aqueduc nommé « El canal de los Franceses » le canal des Français construit sous la période d’invasion Napoléonienne au XIX eme siècle et servait à alimenter la commune en eau.

Le ciel est chargé de brume  
Les ruines du canal des Français à Dúdar 
On marche en ligne de crête 
À 10 km devant nous , nous apercevons au loin Granada 

À quelques kilomètres de Granada , nous faisons un petit crochet et passons par l’Abadia del Sacromonte (abbaye du Sacromonte) du XVII siècle.


Abbaye du Sacromonte 
 L’ermita et graphisme en décoration 
La Cruz de mayo ( la croix de mai) 

Nous poursuivons et entrons dans Granada. Beaucoup de restaurants longent le chemin et proposent en prestation des danses de Flamenco.

Nous sommes au pied de l’Alhambra de l’autre coté du Rio Darro. Je ne visiterai pas l’Alhambra car j’ai déjà fait cette visite il y a quelques années et il faut y consacrer une journée pour bien comprendre et profiter de cette très belle visite.

L’Alhambra ci- dessus  

J’ai choisi avec Santiago , de dormir à l’albergue au Monastère San Bernardo au centre de Granada à quelques pas de l’Alhambra. Ouverture à 14h: avec Santiago nous décidons d’aller manger en attendant l’ouverture . Il y a énormément de touristes avec ce grand puente de mayo ( pont de mai).

Le monastère San Bernardo avec Albergue Pèlerins à Granada

Voici quelques photos prises cet fin d’après-midi avec beaucoup beaucoup de monde ce vendredi à Granada.

Devant la cathédrale (ancienne mosquée)  
Beaucoup de danseuses de flamenco dans les rues de Granada cet après-midi  
Quartier Alcobazin de Granada 
Vues sur la ville … 
Beaucoup de monde se rassemble vers la Plaza de l’église St Nicolas face à l’Alhambra et la Sierra Nevada  
Vue sur l’Alhambra ce soir depuis le monasterio San Bernardo (site cistercien) lieu de mon Albergue 

Beaucoup trop de touristes à Granada pour profiter pleinement de la ville et des sites à visiter.

Demain samedi 3 mai, je suis content de poursuivre le chemin et m’éloigner de cette foule bruyante. Avec Santiago nous avons eu du mal à trouver une petite place dans un bar pour boire un coup et manger des tapas. Quel sport !!! et le bruit !!!

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Samedi 3 mai 2025

Étape : 19,3 km Total cumulés 212,4 km / Reste 400,2 km

Je quitte seul Granada à 7h15, Santiago reste une journée de plus ici et ensuite il a choisi d’autres itinéraires entre les villes de Malaga, Jaen et Cordoba.

J’aime beaucoup traverser les villes de bonne heure, Il n’y a personne, sauf le personnel chargé du nettoyage et quelques fêtards qui titubent encore en parlant le langage des Australopithèques (sketch de Gad Elmaleh) . Je passe …

Je cherche désespérément un bar pour déjeuner. Il me faudra traverser une bonne partie de Granada pour en trouver un à 8h.

Comme je le précise souvent dans mes carnets de voyages, les entrées et/ou sorties des villes sont pas très intéressantes. Grenade n’y échappe pas avec une entrée très belle hier au pied de l’Alhambra mais la sortie est plus commune aux villes avec des cités , zones commerciales, voies rapides, voies ferrées…

En traversant Granada je prends encore quelques très belles photos.

L’ermita au centre de Granada
Cette sculpture me rappelle RL Stevenson et son âne Modestine

Puis je passe devant la basilique San Juan de Dios est ouverte à quelques fidèles venus se recueillir ensuite c’est 12€ la visite.

L’intérieur de l'église est vraiment magnifique de style baroque. La couleur dorée est dominante et montre sa richesse et il y a de nombreuses peintures, sculptures impressionnantes, de grandes orgues, un autel somptueux…

Basilique San Juan de Dios à Granada. 

Puis je longe des parcs urbains aménagés, je longe des fossés puis je me retrouve au milieu de cultures de céréales, de plantations d’oliviers…

De belles pommes de terre déjà en fleurs 
Oliviers 

Pendant plusieurs km je marche en bord de route heureusement pas trop fréquentée avant d’arriver au village de Pinos Puente.

Je loge dans l’hôtel restaurant Montserrat car l’albergue est fermée pour cause travaux. Beaucoup de monde ce week-end dans cet établissement car c’est la fiesta à Granada ce soir. En s’éloignant à 20km de Grenade, vous trouvez des hôtels aux prix raisonnables.

Pour trouver un hébergement demain soir, c’est Fernando, un Serveur de l’hôtel qui m’arrange le coup car c’est complet dans les gîtes répertoriés pour Pèlerins. Il connaît un e chambre d’hôte… À suivre.

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Publié le 4 mai 2025

Dimanche 4 mai 2025

Étape : 14 km / Cumulés : 226,4 km / Reste : 386,2 km

Petite étape aujourd’hui, c’est dimanche…Des gros nuages ce matin et au programme la visite de Moclín , village perché.

Je reviens sur l’étape à Pinos Puente et les photos prises ce matin en quittant ce bourg.

Hier, petit rassemblement sur la place devant l’église de Pinos Puente : je croise beaucoup de personnes se dirigeant vers cet endroit. Je pense à une démonstration de danse, pourquoi pas de flamenco… Je me renseigne, non pas du tout , c’est les petites communions des enfants. Surprenant de voir l’intérêt que portent les familles espagnoles à la religion et événements comme les communions. Tout le monde est habillé sur son 31 , les tout-petits, les ados , les adultes jusqu’aux Papies et Mamies , des coupes de cheveux jusqu’aux chaussures neuves accordées aux vêtements sans oublier les maquillages … les familles se regroupent, se prennent en photos, puis elles vont toutes manger dans les restaurants du village dont celui où je suis l’Hôtel Restaurant Montserrat et celui en face également.

Début du rassemblement pour la cérémonie des petites communions  

Au-dessus de la rivière Cubillas, se trouve le Puente de Pinos qui donne son nom à la ville. C'est une œuvre califale du Xe siècle.

Puente de Pinos Puente 
Le centre de Pinos Puente 

La Cruz de Mayo est réalisée aussi dans une maison en face l’église. On voit aussi la ferveur chrétienne accrochée aux balcons de certaines maisons.

Je quitte Pinos Puente à 8h00 . De gros nuages et de la brume apparaissent dans le ciel. Les photos seront pas très belles. Je longe une petite route sur quelques kilomètres. Le paysage est différent de la veille, ici ce ne sont plus des champs de céréales mais des champs immenses d’oliveraies qui recouvrent presque tout y compris les coteaux.

Pourquoi autant de plantations d’oliviers ? La ville de Jaén ( on prononce Raenne) n’est pas très loin à 70km environ. Il s’agit de la capitale mondiale de d’huile d’olive. À noter aussi que l’Espagne est le premier producteur d’huile d’olive au monde. On comprend mieux ces milliers d’hectares dans beaucoup de régions en Espagne.

Autre production aussi à côté du chemin : il s’agit d’un immense parc photovoltaïque. Grand débat dans la région puisque les oliviers sont arrachés pour installer des panneaux solaires. 13 000 arbres selon les groupes énergétiques sont prévus d’être arrachés et plus de 100 000 oliviers selon les propriétaires regroupés en association de défense contre l’installation de ces parcs en lieu et place des oliveraies. Vaste débat…

Parc photovoltaïque entre Olivares et Pinos Puente 

Je chemine tranquillement entre les champs d’oliviers, c’est agréable.

Dans ce petit hameau, j’assiste soudainement à un combat entre deux chevaux paraissant si calme au départ…
C’est très agréable de traverser ces oliveraies 

Arrivée à Olivares, la difficulté du jour va commencer avec cette belle montée jusqu’au village perché de Moclín. Plus je monte plus les vues se dégagent c’est magnifique.

Arrivée à Olivares
Je traverse Olivares et très vite je prends de la hauteur, ça monte raide !!! 

Puis j’aperçois l’ermita de Virgen de las Augustia . Je fais une courte pause pour visiter.

Des gros nuages !!! dommage pour les photos  

Puis j’aperçois les fortifications du Castillo de Moclín.

Le Castillo de Moclín au loin 

Je m’arrête au Cortijo El Higueral ( Domaine de la figue) car la veille Fernando (Hôtel Montserrat) avait appelé pour savoir si c’était possible de m’héberger. Pour info Fernando habite Moclín et c’est chez son ami d’enfance… Très bel endroit ce Cortijo avec une vue superbe . Je suis tout seul et très bien accueilli par Marcellano . Il a passé deux années à Perpignan quand il etait jeune pour ses études. Nous parlons oliviers, variétés, résistance aux gelées car çà m’intéresserait d’en planter quelques dizaines d’arbres…

Après le rituel de la douche, je continue la montée du matin pour entrer dans ce beau village de Moclín et chercher un restaurant pour manger puis visiter.

Moclín est un joli village perché, hélas l’église au pied du Castillo est fermée à certaines heures et le Castillo est fermé en cette période. Dommage !

Je suis passé de 550m d’altitude à plus de 1000m à Moclín et la température s’en ressent. La piscine: c’est pas pour aujourd’hui… mais le beau ciel bleu est revenu cet après-midi.

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12ème étape : 22,6 km / Cumulés : 249 km / Reste : 363,6 km

Départ à 7h15 de Moclín le ventre vide car le bar du village ouvre à partir de 8h30. Il y a normalement un bar qui ouvre à 10h30 à l’Ermita Nueva à 12,4 km . Ça correspond à peut près à mon horaire de passage.

Le temps est gris, il a du pleuvoir cette nuit car la route est mouillée. Cela n’affecte pas mon mental mais simplement déçu pour le rendu des photos.

La sortie du village est sympa, c’est une belle descente sur un chemin entre des oliviers sur environ 3,5 km puis je remonte à nouveau de plus de 200m d’altitude toujours au milieu des oliviers avant d’arriver quelques kilomètres plus loin au village de l’Ermita Nueva. Je sortirai pour la première fois depuis mon départ d’Almeria , ma veste de pluie . Rien de bien méchant mais entre la transpiration des montées , l’air frais et humide, j’ai pas chaud.

Chemin agréable  et météo mitigée 
Bonne grimpette !!!
Cystes  , plantes méditerranéennes aussi 
On aperçoit la butte de Moclín tout au fond sur la photo de gauche à 12,4km

Ouf , il est 10h00 je suis devant le bar situé au bord du chemin. J’entends de la musique à l’intérieur mais les portes sont fermées, c’est déjà bon signe. Je profite de cette attente pour défaire mes chaussures et retirer les petits cailloux rentrés dans celles-ci. Très vite le patron du bar a pitié de moi… Il parle un petit peu français . Je commande un café americano ( allongé) et à manger. Il me propose une omelette avec des « Espárragos » ??? Qu’est-ce que c’est que ça ? Je reprends « tortillas » non … vite mon traducteur… En fait, ce sont des asperges vertes , il y en a des champs un peu partout et uniquement des vertes. J’accepte sa suggestion même si je ne connais ce genre d’omelette , j’ai faim . Je vois aussi une affiche de « Zumo de naranjas» : je commande , c’est du jus d’oranges pressées j’adore ça… Et bien voilà de quoi remettre le Pèlerin sur le chemin !!!

C’est très bon les asperges vertes en omelette 

il y a des hectares et des hectares de champs d’asperges vertes vendues seulement 3,5€/kg en ville. Par contre je ne vois personne les ramasser dans les champs.

Champs d’asperges vertes 
Première sortie pour ma veste de pluie… 
Un nouveau parc photovoltaïque de grande ampleur  
Un véritable  objet d’art ce tronc d’arbre mort

Et mon arrivée à Alcalá la Real à 13h30. Je me dirige directement au gîte Acogida al Peregrino Casa Marisa au centre d’Alcalá.

Très bel hébergement en appartement avec machine à laver mise gratuitement à disposition avec la tablette de lessive, cuisine à disposition aussi. Tous les sites touristiques sont proches. Après ma douche, grande lessive et repas, je me rends au Palacio Abacial , il y a un musée à visiter sur l’archéologie mais l’hôtesse de tourisme me propose de combiner cette visite avec celle de la forteresse de la Mota. ( prix 4€).

Il me faudra 15mn de montée pour rejoindre l’entrée du château.

Mon arrivée à Alcalá la Real
Voici la Fortaleza de la Mota: très impressionnante 
Les rues du centre-ville d’Alcalá la Real 

Voici le Palacio Abacial

Et la visite incontournable de La Fortaleza de la Mota (La forteresse de la Mota) à Alcalá la Real.

L'ensemble monumental de la forteresse de la Mota constitue plus qu'une simple fortification frontalière. Il s'agit de l'ancienne ville fortifiée d'Alcalá la Real, qui, tout au long des XIe et XVIe siècles, a formé la frontière avec le Royaume de Grenade et est devenue « la clé, la garde et la défense des royaumes de Castille ».

J’ai passé plus de 2 heures sur ce site très passionnant et les Espagnols ont l’art pour reconstituer les monuments de ce type en reconstruisant par exemple les murs de défense avec des moellons en pierre contemporaine, mais on voit bien à quoi ressemblait la forteresse à l’époque.

La visite en images :

3 portes différentes pour pouvoir accéder dans l’enceinte du château 
La boutique de l’époque 
Ce qu’il reste du village à l’intérieur de la forteresse 

L’Alcazaba la tour la plus difficile à prendre par l’ennemi car la mieux protégée

L’église très abimée notamment par les troupes Napoléoniennes de passage à Alcalá la Real.

La voûte effondrée a été remplacée par une voûte en bois et 2 colonnes sur les 4 ont été détruites.

Et les restes du village en dehors au pied de la forteresse 
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Mardi 6 mai 2025

13 ème étape : 23,3km / Cumulés : 272,3km / Reste : 340,3km

Après la visite de la forteresse d’Alcalá la Real, surprise hier soir en rentrant au gîte la Casa Marisa : 3 pèlerins étaient arrivés et tous français et Bretons dont un couple. Cet hébergement La Casa Marisa est très bien.

La Casa Marisa 

Ce matin départ à 7h30 , j’ai déjeuné au gîte avant de partir et emporté de quoi faire ma pause casse-croûte en milieu d’étape.

Pas de pluie de prévu, il fait frais j’ai mis ma veste de pluie pour commencer cette journée. Selon le profil altimétrique de l’étape, je vais descendre et perdre quelques 300m de dénivelé sur la première moitié c’est à dire passer de 900 m à 600m puis remonter ensuite à 700m environ . Je suis sur des chemins de terre , c’est très agréable au milieu des oliviers et amandiers.

Derrière moi , dans la brume matinale s’éloigne la forteresse d’Alcalá la Real. Bizarre ça monte!!!

Soudain un inconnu au bord du chemin : cet arbre (ci-dessous) au milieu des millions d’oliviers et amandiers. Il s’agit d’une petite plantation de cerisiers ! Ça change mais ce sont les seuls que je verrai. À noter que les cerises sont déjà bien formées, ça promet.

A chacun son chemin comme dans la chanson…  moi je prends celui tout en haut


Pour m’occuper un peu l’esprit, j’admire toutes les formes des oliviers, quel âge ont les plus tortueux, la taille sévère opérée sur certains et la résilience à continuer à faire des fruits après ces coups sans complaisance de la tronçonneuse. Je découvre qu’on peut tailler ainsi ces arbres au printemps alors qu’ils sont en fleur.

C’est la période des traitements , je croise énormément de tracteurs tirant des pulvérisateurs contenant un genre de bouillie bordelaise. C’est très bruyant lorsque la turbine a l’arrière du pulvérisateur souffle le produit sur les arbres.

Je remarque aussi des colonies de lapins de garenne qui traversent le chemin dans tous les sens comme pour me narguer avec mon gros sac.

À mi-chemin se trouve Ventas del Carrizal, la seule ville intermédiaire qui offre la possibilité de se ravitailler. Je fais une pause sur une aire aménagée au centre du village.

En continuant le chemin, juste sous l’aire de repos je tombe sur un graffeur installé dans une petite nacelle entrain de réaliser son œuvre. Je m’approche et il s’agit d’une fresque sur le camino Mozarabe. Nous échangeons et il me montre le projet sur une feuille de papier en avant première.

Voici cette fresque que dans quelques heures ou jours, tous les pèlerins passant devant vont photographier.

Bravo l’artiste, j’adore et c’est le deuxième depuis mon départ d’Almeria que je croise  
Voici son modèle sur une simple feuille papier A4. Ça va être super !!! 

Puis c’est l’arrivée à Alcaudete, il est 12h30.

Je passe au pied du Sanctuaire Notre Dame de FuenSanta de Coronada. Cette église est reliée à la ville par une immense allée sur 500 m environ avec des jardins publics et beaucoup de fontaines. Il y a aussi une esplanade avec scène à demeure pour tous les événements en période estivale.


Église FuenSanta Coronada 
Très bel endroit cette allée et jardins publics 

J’aperçois au loin le Castillo Calatravo et l’église Santa Maria très imposante juste au pied du château médiéval dominant tous deux la ville d’Alcaudete . Comme Alcalá la veille, c’est un autre point frontière Castille-Grenadine.

Je ne pourrai pas visiter ce Castillo car il est fermé le mardi mais malgré la fatigue de l’étape, je traverse la ville et monte au pied des murailles pour en faire le tour et admirer la vue sur Alcaudete.

Entre Castillo Calatravo et Igliesia de Santa Maria 
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Publié le 7 mai 2025

Mercredi 7 mai 2025

Étape 14 : 25,7 km / Cumulés : 298 km / Reste : 314,6 km

Je quitte mon hébergement vers 6h45 pour aller boire un café et rejoindre ensuite le chemin. Attention ⚠️ 3 possibilités ou variantes du chemin sont balisées à la sortie d’Alcaudete : perso, je reste sur le trottoir de gauche en descendant la rue Fernando Terero et je suis les flèches jaunes du camino. Cette variante me fait prendre un chemin sur la gauche et m’évite de longer la route .

Jolis coquelicots en bord de chemin  
Je m’éloigne tranquillement d’Alcaudete 

Durant toute cette étape, je randonne à nouveau dans les olivieraies. C’est très agréable.

Des montagnes en vue , ce n’est plus la Sierra Nevada !!!
Beau spécimen !!! 

Puis je remarque que certains ont une marque rouge : mauvais présage, je pense qu’ils vont être abattus ou déterrés pour finir dans des jardins privés comme en France par exemple.

C’est pas bon pour lui cette marque rouge… 

Toujours dans la culture des oliviers, voici la tendance pour les nouvelles plantation c’est à dire en traille. La traille est beaucoup plus serrée mais l’exploitation se fait comme pour la vigne avec des enjambeurs pour la taille et sorte de machine à vendanger pour la récolte. L’entretien au sol aussi est facilité.

Ce sont les seules lignées aperçues depuis mon immersion dans les oliveraies . Par contre on rencontre déjà ce type de plantation dans le sud de la France.

Plantation d’oliviers en traille  
Asperges géantes ???

Puis je retrouve le couple de Français Annick et Joseph rencontrés à Alcalá la Real. Nous poursuivons ensemble jusqu’à l’arrivée à Baena.

Avec Annick et Joseph  

À discuter avec Annick et Joseph le temps passe très et nous voici déjà arrivés à Baena après plus de 25km parcourus. Ensuite nous prenons des hébergements différents mais il y a de fortes chances qu’on se retrouve demain en cours d’étape.

Menu del dia  (omelette à la bacalao) plus du Taramisu
La petite ville de Baena 

Baena et son huile d’olive :

Le village de Baena (Cordoue) célèbre des journées dédiées à l’oliveraie et à l’huile élaborée dans la zone, considérée comme l’une des meilleures au monde. Elle porte ce label et sa réputation n’est plus à faire…

Voici le lien : https://www.baena.es/

Il existe un musée consacré à l’huile d’olive et oliveraie ici à Baena. Je n’ai pas pu le visiter car il était fermé cet après-midi.


J’ai choisi le gîte La Casa Jazmines Mozarabes au centre de Baena en m’inspirant des avis sur l’application Gronze.com (appli espagnole qui donne toutes les infos sur énormément de chemins en Espagne mais également en France voire Italie avec la via Francigena. Que ce soit l’itinéraire à suivre , les profils des étapes (dénivelés) , les hébergements avec toutes les commodités proposées , et informations importantes sur les chemins, variantes etc…

Ce gîte met aussi à disposition une machine à laver le linge compris dans le prix donc un plus pour éviter de sentir l’odeur trop forte du Pèlerin…

Je n’ai pas réservé, Marie-Chantal la Propriétaire était là pour très bien m’accueillir et en plus je suis tout seul ce soir contrairement aux autres jours donc elle me loge dans une belle chambre avec un grand lit !!! Quel luxe après 15 jours à dormir dans un lit de 90.

Casa Jazmines Mozarabes 

Ce soir j’ai parcouru plus de la moitié de mes étapes me conduisant vers Merida. Tout se déroule comme prévu.

Le camino Mozarabe de Santiago est un chemin encore peu fréquenté si l’on compare à d’autres chemins mais à priori nous sommes plus nombreux que l’année précédente. Je n’ai pas rencontré de problème pour trouver un hébergement sans forcément réserver à l’avance. Grace à Nely au départ d’Almeria, elle m’a bien renseigné sur les difficultés possibles pour trouver un logement surtout vers Granada et Cordoba en ce mois de mai et donc de réserver à l’avance. L’association les Amis du camino Mozarabe de Santiago à Paris aussi précise tous ces éléments dans la brochure reçue suite à mes échanges avec son Président Michel C et adhésion de ma part .

À noter qu’il existe beaucoup d’associations sur les chemins de Compostelle en France , Espagne, Canada … et que je ne peux adhérer tous les ans à toutes celles qui m’ont aidé. J’ai pris pour principe de prendre l’adhésion à l’association chaque année sur le chemin où je me trouve. Je pense que si tous les pèlerins, cyclistes qui empruntent ces chemins prenaient une simple adhésion, cela aiderait davantage les associations pour le balisage les aménagements sur les chemins ( aires repos, abris, eau potable, équipements des gîtes , Albergues et les accueils, communication etc…

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Jeudi 8 mai 2025

Étape 15: 20,4 km / Cumulés : 318,4 km / Reste : 294,2 km

Je quitte la jolie petite ville de Baena à 7h45 avec une météo favorable à la marche.

Aujourd’hui, c’est une étape de transition passant de la haute à la basse campagne. Je passe des 700 m d’altitude à 250m à Castro del Rio et des montagnes avec des oliveraies aux plaines où l'on trouve également des arbres fruitiers et des cultures céréalières.


Après avoir traversé le pont sur le Rio Guadajoz, je marche en bord d’une petite route peu fréquentée en longeant le cours du Rio. C’est un tronçon monotone de plus de 12,3 km à tenir avec une bonne cadence pour arriver rapidement à la fin d’étape. Le moral est là heureusement, j’en profite pour passer quelques appels téléphoniques, j’écoute des podcasts sur les guerres Napoléoniennes en Espagne, j’écoute de la musique Espagnole, je reste ancré dans mon voyage et je ne vois pas passer les 12,3 km …

En quittant Baena ce matin  
Branché sur mon iPhone entre Podcast, musique et appels … le temps passe vite 

Toujours dans les oliveraies, juste avant d’arriver à Castro del Rio, je découvre de grandes serres spécialisées dans les plants d’oliviers. Curieux je suis, je m’approche vers un trou dans la bâche qui fait office de mur pour voir l’intérieur des plantations.

Je vois un Salarié, je l’interpelle pour lui poser quelques questions et lui demander si je peux prendre des photos. C’est Abdel un jeune Marocain, très sympa. Il prépare les futurs plants. C’est impressionnant de voir tous ces petits godets avec ces minuscules oliviers. Difficile de s’imaginer les superficies de terrain que vont couvrir tous ces embryons…

Les serres d’oliviers  
C’est magnifique de voir ces alignements de godets d’oliviers à différents stades de croissance 

Je vais voir 3 autres serres de cette taille avant d’entrer dans Castro del Rio

Jusqu’au chargement d’un semi-remorque au pied de la serre.

Peu de photos prises durant cette journée sauf à l’arrivée à Castro del Rio.

Le joli village de Castro del Rio  


À Castro del Río, je découvre le quartier autour du Castillo aux rues étroites et fleuries, et son passé mauresque. L’histoire raconte même que Cervantes aurait été mis en prison ici à Castro dès Rio et que c’est dans cette prison qu’il aurait commencé à écrire Don Quichotte. Peut-être un podcast intéressant à chercher et écouter sur l’histoire de Cervantes.

Je loge dans l’albergue municipale à deux pas du château.

Mon hébergement au confort limité 

Mon étape à Cordoba approche, plus que 2 jours …

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Étape 16 : 22,2 km + variante / Cumulés : 340,6 km / Reste : 272 km

Je vais commencer cette étape par remercier mon Ami Olivier de Couternon de par sa réactivité sur la recherche de podcasts sur Miguel de Cervantes et Don Quichotte. Olivier m’a proposé une série sur France Culture. Voici le lien si cela vous intéresse :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-miguel-de-cervantes

Du coup ce matin je suis parti sur le chemin avec mes écouteurs branchés sur ces 4 episodes très intéressants de la vie controversée de Cervantes et de son œuvre littéraire Don Quichotte écrite il y a plus de 400 ans . Je vous laisse découvrir et merci Olivier.

Dans mon envie subite de vouloir écouter ces podcasts et de l’intérêt suscité en étant sur ses traces , j’ai pris le camino balisé Mozarabe mais variante vers Cordoba directement au lieu de Santa Cruz... J’étais sur des chemins tranquilles, agréables, variés tel un Don Quichotte… Grâce à mon appli Mapy.cz, j’ai retrouvé un chemin à travers la campagne me conduisant vers Santa Cruz.

Santa Cruz est un petit village de 890 habitants . Il y a 2 Hostal et je suis à celui de la Casa José. Très bien, les chambres sont grandes. Je conseille même pour ceux qui veulent visiter Cordoba (Courdoue) , c’est à 22km seulement et le prix est hyper abordable ici . Pas grand chose à voir dans le village, j’ai donc décidé de faire un petit montage vidéo rapide de mon chemin depuis mon départ d’Almeria jusqu’à cette étape à Santa Cruz (1ere partie de mon voyage). je compléterai celui ci à mon retour et ferai la 2eme partie après mon arrivée à Merida. Rien que ce petit montage, ça me demande plus de 3heures et je n’ai pas fait le montage sur Myatlas .

Voici mon résumé d’étape en photos

En quittant Castro del Rio  
Je suis toujours dans les plantations d’oliviers mais des champs de céréales apparaissent  
Une belle entrée montre l’importance du domaine oléicole  

Même avec les écouteurs dans les oreilles pour écouter la vie dé Cervantes , je marche tout en observant l’environnement entre les méthodes de plantation des oliviers, les blés qui commencent à mûrir et à prendre leur couleur dorée, je suis dans mes éléments, le temps passe vite , j’en oublie les km et les bosses…

Broyage en marche arrière des branches issues de la taille et soigneusement alignées entre les rangs d’oliviers  
C’est par ici Cordoba !!! 
Je trouve beaucoup de rangs d’oliviers adaptés aux nouvelles techniques de récolte et d’entretien 
Arrachage et plantation nouvelle technique  
Ici, ces rangs ne sont pas plus haut que des rangs de vigne
Les blés commencent à mûrir  . À droite au fond on aperçoit déjà Cordoba à une trentaine de kilomètres.
Au fond du vallon coule un Rio  
Difficile à voir les balises au sol sur les cotes et enfouies dans les grandes herbes 
À l’écoute de Don Quichotte de la Mancha  ..
Santa Cruz et mon Hostal 

Âme sensible s’abstenir : À 21h au moment d’aller dîner, j’aperçois des Espagnols attablés avec une bière et avec un grand saladier de Caracoles. Ni une ni deux, un fois installé à table, je demande à la serveuse une petite ration de caracoles . J’ai bien aimé la préparation dans laquelle ils ont été cuits.

À 1,80€ ma ration, c’est moins cher que des escargots bourgogne !!!  Bon on compare pas quand même !!!

Hier soir, j’ai lu qu’il y avait du très bon vin à Castro des Rio : je suis allé vérifier dans un bar spécialisé, il s’agit du Montilla et de la vinification à la Solera en rama.

Source wikipedia: La solera, appelée aussi réserve perpétuelle, est une méthode d'assemblage et d'élevage du vin pratiquée en particulier en Espagne. Ce procédé est aussi utilisé aujourd'hui dans la production de certains champagnes, de vinaigre, de bières ou de spiritueux comme le rhum ou le whisky.

Voici ma bouteille de dégustation. 

La serveuse a été quelque peu surprise lorsque je lui ai demandé un verre de ce vin précis . J’ai bien apprécié c’était du blanc non filtré avec des notes un peu de vin du Jura.

Demain Cordoba , ville incontournable du camino Mozarabe.

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Publié le 10 mai 2025

Samedi 10 mai 2025

Étape 17: 25,7 km / Cumulés : 366,3 km / Reste : 246,3 km

Voici le lien permettant de voir ma vidéo sur la 1 ère partie de ce voyage d’Almeria à Santa Cruz : https://youtu.be/GSZKUWIxY-w?feature=shared

Ce matin, je quitte l’hostal Casa José à Santa Cruz vers 7h 15 en compagnie d’Annick et Joseph direction Cordoba. Les conditions météo sont idéales pour marcher et j’espère atteindre Cordoba vers 12h30 afin de profiter d’un peu de temps pour me promener dans la ville. Je connais Cordoba lors d’un beau voyage avec Isa et nos Amis Normands (ils reconnaîtront ) il y a quelques années. Super souvenirs !!!

Le paysage change peu après mon départ, les oliviers font place à de vastes plaines céréalières.

Lever du soleil ce matin 
Les installations pour les pèlerins pourtant récentes, ne sont pas entretenues  et envahies sous les herbes 
Joseph Peregrino Breton  

Nous marchons à bonne allure tous les trois, Cordoba se rapproche. Les champs changent de couleur entre mûrissement et maladie , entre jaune et noir.

De grandes lignes droites sur ce chemin : on avale les kilomètres  rapidement 
On croise quelques véhicules  

Puis Cordoba apparaît en ligne de mire .

Et nous entrons tous trois dans l’enceinte de la ville, il est 12h passé.

On se rapproche du pont romain et de la vieille ville, il y a déjà beaucoup de monde sur le pont, ça promet ce soir pour rejoindre le parc de la feria

Le pont romain qui enjambe le fleuve Guadalquivir . J’ai pas du tout le look touriste !!!
Le Guadalquivir à Cordoue 

J’aperçois la Mezquita cathédrale au bout du pont

La Mezquita cathédrale  

Moment de séparation avec Annick et José, ils doivent attendre 15h pour le checking à leur hôtel et ils restent 2 jours ici. j’ai choisi un autre Hostal conseillé par l’association des Amis du camino Mozarabe de Paris. Il s’agit de l’hostal Alcazar en face ce grand bâtiment Alcazar et à deux pas de la Mezquita. J’arrive à la Puerta del Puente

Une trace du chemin au bout du pont

Après quelques jours tranquilles à la campagne, cela fait tout drôle de se retrouver dans cette fourmilière…

Cordoba la Belle Andalouse !!!

J’aperçois l’Alcazar, mon petit Hostal ne doit pas être très loin.

L’Alcazar 

Me voici arrivé chez Fernando, propriétaire de l’Hostal. Il est là pour m’accueillir.

Avec Fernando dans son Hostal à Cordoba  Tout est complet !!!  (Une photo pour Michel C. à Paris )

Fernando m’informe que 100 000 personnes sont attendues pour la feria ce week-end. C’est l’effervescence.

Après le rituel douche, je pars à la recherche d’un bar restaurant qui veut bien m’accepter : galère galère, finalement je m’éloigne du centre historique et là je trouve.

Ensuite je décide de revoir la Mezquita si belle et très belle exemple architectural de ce Mozarabe .

L’intérieur de la Mezquita de Cordoba
La cour et entrée de la Mezquita 

Ensuite je me balade dans le quartier juif et autour de la Mezquita avant de revenir me reposer un peu à l’hostal et écrire ce carnet.

La journée n’est pas terminée, entre repas feria , je dois garder de l’énergie pour reprendre le chemin demain matin et libérer ma chambre à partir de 8h .

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Publié le 11 mai 2025

Étape 18 : 38,3 km / Cumulés : 404,6 km Reste : 208 km

Étape de Cordoue hier soir : je suis un peu déçu car il n’y a pas eu de feria hier soir malgré tout le monde présent en ville . Il y avait la visite des patios sélectionnés mais de grandes files d’attente à chaque patios du coup j’ai zappé. À défaut de feria , je flâne dans le centre historique tout en photographiant les immeubles et lieux typiques.

La fête des patios  
Cordoba by night … 

Ce matin, je quitte mon petit hôtel Alcazar à 8h15, c’est dimanche et l’étape prévue ne fait que 17,9km. Après avoir retrouvé les plaques signalétiques du camino Mozarabe dans Cordoba, je prends un petit déjeuner dans un bar et ensuite je suis le chemin dans Cordoba. Je traverse toute la ville en circulant dans les ruelles et rues étroites. À cette heure matinale , il n’y a personne c’est très calme jusqu’à 9h00. La ville est encore endormie.

Personne entre 8h et 9h dans Cordoba  

Autant l’entrée dans Cordoba via le camino Mozarabe n’est pas top, beaucoup de décharges sauvages aux portes de cette belle ville , autant la sortie est agréable et on se retrouve vite en pleine campagne.

En quittant Cordoba on se retrouve vite dans les champs  

Le chemin est bien balisé. C’est incroyable, la végétation n’a plus rien à voir avec celle des jours précédents, ni même avec celle de la veille où il y avait de grandes plaines céréalières.

C’est très vallonné et plus de plantation, c’est sauvage 

Il y a une sorte de pèlerinage sur le chemin juste avant Cerro Muriano, je croise des femmes habillées en grandes robes de danse. Puis 3 adolescentes habillées aussi avec de grandes robes. Je leurs demande l’autorisation de les prendre en photo et je discute un peu avec elles. Elles apprennent le français au lycée, elles sont toutes contentes et fières de discuter un petit peu avec moi en français.

La descente n’est pas facile avec une grande robe… 
Déjà de la grâce Mesdemoiselles !!! 

Juste avant Cerro Muriano je m’interroge si je ne veux pas doubler l’étape et aller jusqu’à Villaharta. Je gagnerais une journée . J’ai déjà bien crapahuté pour arriver à Cerro Muriano avec une belle montée sur plusieurs kilomètres. Je m’arrête au premier restaurant en entrant dans le village, je mange un bocadillo pain + omelette française (sans pomme de terre sinon c’est tortillas), j’avale un Coca et une bouteille d’eau et je poursuis sans perdre de temps pour presque 40km au total. Je fais le point : Il est 13h , il me reste 20km à parcourir soit 4h pauses comprises et une arrivée vers 18h.

Pas question d’aller plus vite, je marche à mon rythme et j’écoute beaucoup de musique ou podcast en marchant .

Si je devais donner un nom à cette seconde partie d’étape , je dirais « le chemin des fleurs ». C’est superbe entre les grosses cystes blanches, la lavande sauvage, les cistes fuchsia , des asphodèles… c’est magnifique.

et l’asphodele 
Nature sauvage  

À l’arrivée à Villaharta, ça ne se passe pas comme je le prévoyais : je m’arrête à une tienda ( épicerie) ouverte pour lui demander son horaire de fermeture le dimanche. Elle me dit jusqu’à 20h ce dimanche. Ensuite je file à l’albergue municipale, et là porte close, personne. Je téléphone et tombe sur des répondeurs automatiques. Je reviens sur mes pas voir l’épicière et lui demander comment faire. Elle me dit qu’il y a personne, c’est du lundi au vendredi. Il faut téléphoner… bref tout l’inverse du fonctionnement d’une Albergue.

Très sympa quand même, elle passe différents coups de fils … personne nul part, du coup elle prend sa voiture pour me ramener 2 km en arrière sur le chemin, à un hôtel restaurant situé au bord de la grande route. Je passe tous les détails et finalement je rentre dans une chambre à 19h15 pour prendre ma douche.

Villaharta 

Ce soir, pas de courbature suite à cette longue étape de presque 40km et demain c’est aussi une longue distance avec 33,7 km plus les 2 km de montée de l’hôtel pour retrouver le camino dans le village .

Il est 23h je termine ce carnet du jour et demain je me lève vers 6h.

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Étape 19 : 33,7 km + 2,5 (hôtel) / Cumulés : 438,3 km / Reste : 174,3 km

Encore une longue étape au programme de la journée avec plus de 36 km en comptant la distance de l’hôtel El Vacar à Villaharta. Je suis parti à 7h00 ce matin. Il faisait pas très chaud au départ mais je commence par une grande montée, juste de quoi me réchauffer. Il n’y a aucun village et service durant toute cette étape mais seulement la possibilité de la couper en deux et dormir à l’Albergue Mina Guillermín ancienne mine d’El Calatraveño. Je préfère faire une seule étape plutôt que deux petites et être perdu dans cette Albergue, il n’y a rien autour que la nature pour se ressourcer.

Durant ces 9 heures de marche, je traverse la Sierra Morena. C’est la continuité de l’étape d’hier, le chemin des fleurs, ça continue avec montées/descentes sur les trois quarts de l’étape. Le dénivelé cumulé durant le parcours sera de 840 mètres positifs (montées) et 800 mètres négatifs (descentes).

Voici un extrait de carte et Alcaracejos ajouter au stylo car le chemin a du être modifié. Les dénivelés devraient se calmer demain car je sors de la Sierra Morena à priori en regardant la carte.


Je suis au pays des étoiles, normal c’est un chemin de Compostelle me direz-vous (champ des étoiles).

En cherchant sur le net voici les informations sur ce panneau :

Ciels de la Sierra Morena

Sierra Morena est située au nord de l'Andalousie, s'étendant sur plus de 400 kilomètres le long des provinces de Jaén, Cordoue, Séville et Huelva.Déclarée réserve et destination touristique Starlight depuis 2014, c'est la plus grande réserve astronomique certifiée au monde avec des valeurs similaires à celles des lieux où se trouvent les principaux observatoires astronomiques.

Je suis surpris en apprenant cette particularité de la Sierra Morena si belle, sauvage, et très longue à traverser.

Je quitte Villaharta 

Le soleil apparaît, les couleurs sont magnifiques

Je savoure seul cet endroit.

Je ne vois pas l’ombre d’un Pèlerin depuis mon départ de Cordoba. C’est dommage car cette période de l’année est propice pour cheminer sur le Mozarabe, c’est très vert côté végétation et les fleurs explosent de partout.

Peu de pèlerins, le chemin se referme sur ces  grandes herbes remplies de rosées 
Le chemin…  
Épaisse végétation par endroits  
Merci pour les plots … Traversée du Rio Guadalbarbo

Un peu d’histoire du Mozarabe :

Le nom du fleuve Guadalbarbo vient de l'arabe Wad al-Barb , qui signifie « rivière des Berbères » , résultat de la présence dans la région de ces tribus nord-africaines pendant les siècles de domination musulmane. Grâce à leurs connaissances hydrauliques, des dizaines de moulins à eau ont été installés à l'époque andalouse, avec des barrages, des roues hydrauliques, des écluses et des aqueducs qui leur permettaient de fonctionner même lorsque le débit était faible.

Pas encore arrivé en fin d’étape !!! 
Fenouil sauvage énorme  
Iris xiphium appelé communément iris espagnol. C’est le seul que j’ai vu 

Je poursuis mon chemin dans les fleurs, le temps est idéal pour marcher, il n’y a pas de route , quelques chemins ou pistes arrivent jusque là. Même internet ne passe pas, je regarde où je mets les pieds, je n’ai pas trop droit à l’erreur.

Des incendies ont ravagés les arbres , il n’y a plus que des arbustes cistes en l’occurrence  
Habitat très diffus et très souvent en ruine  

Point très important de cette étape : c’est le seul endroit où on peut refaire le plein en eau, je tombe dessus un peu par hasard. Je n’aurais pas eu assez d’eau pour tenir les 9h de marche. Il est situé en milieu d’étape environ. L’eau est fraîche et agréable à boire.

Borne fontaine au kilomètre 18  vers une porte d’entrée d’une finca et abri en béton au bord du chemin.
C’est très aride par endroits 

Il est 13h00, je trouve un abri mise en place pour les pèlerins mais hélas pas entretenu.

C’est très agréable cette installation au bord du Rio avec tables et le calme. Uniquement le chant des oiseaux et les crapauds qui coassent . Je fais l’expérience d’enregistrer ces sons.

Après une courte sieste sur le banc attaché à la table, je reprends mon sac et je continue. Oh surprise, la rivière est plus haute que certains plots. Il faut passer le Rio Cuzna.

Je vais pas me noyer pour autant… je passe sur le côté en marchant un peu dans la rivière
Le Rio Cuzna  

Ensuite, la Sierra Morena se transforme en terre d’élevage. Plus je me rapproche de ma fin d’étape à Alcaracejos plus je vais apercevoir de grandes exploitations laitières. Les animaux sont nourris avec de l’ensilage d’herbe pour les laitières et les autres pâturent dans des terrains immenses avec la technique d’agroforesterie, ils labourent sous les arbres pour semer ensuite de l’herbe.

Ancienne exploitation  
Le gros matériel est présent aussi en Sierra Morena  
Culture sous les chênes verts 

Il est 16h , je suis content d’arriver à Alcaracejos je commence à fatiguer un peu depuis 7h00 ce matin. Je me dirige à l’albergue municipale. Il n’y a personne, tranquille je vais pouvoir me reposer. Ce soir je fais ma popote car nous sommes lundi et les bars restaurants sont fermés. Il y a une épicerie à 400m de l’albergue.

Sur le chemin de l’épicerie, je rencontre Filippe . Il m’interpelle, veut savoir si je fais le camino… Je suis content aussi de bavarder avec lui car je n’ai échangé aucune parole depuis mon départ de l’hôtel.

Il me raconte sa vie, il a travaillé en Suisse vers Zurich. Il regrette son choix d’être revenu ici en retraite mais ne veut plus aller revoir la Suisse trop peur de la nostalgie me dit-il.

Avec l’Amigo Felippe nous avons eu une discussion émouvante 
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Étape 20 : 21,6 km / Cumulés : 459,9 km / Reste : 152,7 km

Je quitte Alcaracejos de bonne heure ce matin dès 7h00 afin d’arriver avant midi à Hinojosa del Duque et profiter de cet après-midi pour visiter ce joli village plus particulièrement sa cathédrale et son musée ethnologique et me reposer aussi après les 2 grandes étapes des jours précédents.

Pas de difficulté majeure rencontrée, je ne suis plus dans la Sierra Morena et ça se voit et ça se ressent aussi dans les jambes, c’est tout plat.


Je suis dans les dernières étapes à travers l'Andalousie. Le paysage est dominé par la présence de chênes verts au milieu de grandes parcelles cultivées ou destinées à l’élevage.


Je quitte Alcaracejos avec le lever du soleil  

De grandes fermes laitières sont présentes avec des vaches qui ne sortent pas de la stabulation.

Les anciennes attendent la traite et les plus jeunes dessous veulent des câlins  
Je traverse le village de Villanueva del Duque et je retrouve des traces des mineurs  
Puis le camino serpente entre les champs de céréales 

J’arrive au petit village de Fuente del Lancha

Fuente del Lancha 
Je retrouve ces parcelles d’agroforesterie si je ne me trompe . Certaines sont propres , d’autres plus difficiles à apprécier 

Le chemin traverse une zone de loisirs dédiée à la Vierge de Guía . Il y a une chapelle, une aire de pique-nique (utilisée uniquement pendant les festivités) avec tables avec des bancs pour se reposer.

Le parc  de loisirs 

Je traverse une zone de loisirs dédiée à la Vierge de Guia. Il y a une chapelle, une aire de pique-nique (utilisée uniquement pendant les festivités) et des tables avec des bancs pour se reposer.

Puis c’est l’arrivée à Hinojosa del Duque. Je choisis l’albergue municipale entre plein centre-ville à côté de l’ayuntamiento (mairie).

Nous sommes mardi , le musée est fermé , dommage et la cathédrale est fermée en début d’après-midi, elle ouvre à 19h.

Je me repose et commence à préparer mon voyage du retour…

Vers 19h je visite l’église monumentale de San Juan Bautista, plus connue sous le nom de Cathédrale de la Sierra .

La cathédrale de la Sierra 
Elle veille sur la place de la cathédrale  

Demain une nouvelle grande étape sans ravitaillement et village intermédiaire de 34 km. Le patron du petit bar vers la cathédrale m’attend à partir de 6h pour me préparer le petit déjeuner avec de quoi tenir toute l’étape…

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Mercredi 14 mai 2025

Étape 21 : 33,8 km / Cumulés : 493,7 km / Reste à parcourir : 118,9 km

Après mon passage au petit bar de la Plaza d’Hinojosa à 6h30 pour prendre mon petit déjeuner , je pars avec un Bocadillo de jambon fumé pour ce midi , une orange, de l’eau , de quoi tenir pour cette grande étape de 34 km.

Ce matin j’ai rendez-vous avec la lune … le soleil attend.. 
Le voici le soleil …
Et je quitte le village encore tout endormi d’Hinojosa

Au début de l’étape, le paysage est similaire à la veille, de grandes fermes d’élevages de bovins, des grandes parcelles de céréales avec souvent des chênes verts. Les foins ont commencé, des mélanges avoine/herbe sont coupés et vont être pressés puis enrubannés (film plastique) sans tarder. J’ai croisé une grosse presse à balles rondes Claas qui faisait les deux fonctions presse et enrubannage en un seul engin.

Puis, les exploitations changent, on passe des vaches aux moutons.

La transition entre les modes d’exploitations agricoles 
Je traverse ces immenses pâturages en suivant le balisage du camino Mozarabe  
On passe des vaches aux moutons très rapidement 

Je croise une voie ferrée toujours en exploitation et la traversée se fait vers une ancienne gare (Estacion ruinas). Ça se complique un peu au niveau du chemin, avec les pluies , l’herbe a énormément poussé et atteint le niveau de mes épaules , on ne voit plus très bien la trace du chemin au sol tellement c’est épais. Je me mets à la place de mes amis pèlerins qui sont passés une semaine avant moi avec la pluie, dur dur, vous sortez de là trempé, des pieds aux épaules.


L’Estacion ruinas : la gare en ruine  
Elle est où la trace au sol avec le piétinement  des pèlerins !!!
C’est très agréable comme paysage  

Très souvent, au cours de discussions ou lors de présentations de « Mes chemins vers Compostelle », on me pose cette même question: « Vous ne vous ennuyez pas de marcher seul ? ». D’abord je ne suis pas toujours tout seul, cela dépend de la popularité du chemin, ensuite durant les différentes étapes, je contemple, je décris le paysage qui m’entoure. Il y a tant de choses qui le compose entre la végétation, les plantations, les saisons, les arbres , les types de cultures, l’eau et rivière , les techniques agricoles, les fermes, les couleurs , l’habitat , le patrimoine, les animaux , les bruits , les gens, les belles choses mais aussi les erreurs, les horreurs puis pareil pour les villages traversés…

A plusieurs je ne vois pas les chemins de la même façon mais j’aime aussi partager avec les autres nos expériences, les chemins parcourus etc…

En phase d’être abandonnée cette jolie petite maison 

Puis je traverse le Rio Zújar. Il n’y a pas de plots aménagés mais des pierres instables.

Finalement je profite d’avoir des chaussures montantes pour traverser très rapidement sur la pointe des pieds 

Après avoir traversé le Rio Zújar je remonte sur une sorte de falaise et je vais avoir une vue magnifique sur les méandres du Rio.

Ensuite je descends en direction de l’Ermita de la Virgen d’Alcantarilla. Le chemin ne passe pas devant l’ermita mais il est 13h alors je décide d’aller manger vers ce grand ensemble religieux que j’aperçois au loin.

Quelques kilomètres après l’ermita, je quitte l’Andalucia pour entrer en Extremadura.

A nouveau je retrouve d’immenses plantations d’oliviers, de pistaches et d’amandes.

Je retrouve les oliviers  

Je rencontre deux marcheurs espagnols qui viennent de Cordoba à pieds si j’ai bien compris et arrivés à Monterrubio, ils ont un voiture pour rentrer. Nous marchons quelques kilomètres ensemble, ..

Avec Rafa et David marcheurs espagnols nous avons passé un moment très sympathique ensemble 

Et mon arrivée à Monterrubio de la Serena, village avec la tradition de l’huile d’olives.

Aceite = huile d’olive en espagnol 

je loge à l’albergue municipale. Très bien, il y a une machine à laver le linge à disposition : j’en profite je lave tout mon linge.

L’albergue municipale de Monterrubio de la Serena 

Autre outil remarquable : un appareil pour secouer les arbres amandiers, oliviers

Recolteuse vibrante pour fruits 

Merida se rapproche…

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Jeudi 15 mai 2025

Étape 15 : 18,4 km / Cumulés 512,1 km /Reste à parcourir : 100 km

Changement de rythme aujourd’hui avec cette petite étape de 18km. Du coup j’ai repoussé l’heure du réveil ce matin à 7h30.

Départ à 8h15, après avoir pris mon petit déjeuner à l’albergue. Il me faut peu de temps pour faire mon sac , tout est synchro, le plus long est de pommader mes pieds à la crème Nok (anti-frottement) d’enfiler mes chaussettes et lacer mes chaussures.

C’est une étape pas très agréable aujourd'hui, car le chemin Mozarabe suit une petite route en asphalte certes peu fréquentée mais il faut s’occuper l’esprit pour ne pas voir le temps passer. J’écoute un peu de musique, je passe quelques appels téléphoniques, je regarde un peu le site des Amis du chemin Mozarabe de Paris, je regarde évidemment les paysages successifs, je prends quelques photos et surtout j’avance d’un rythme soutenu pour atteindre Castuera vers 12h car je dois récupérer les clefs au bureau de la police locale. Durant ces 18 km, il n’y a aucun ravitaillement possible, pas de village pour aller boire un café et se changer les idées ou rencontrer du monde . L’avantage de faire cette étape le matin c’est la fraîcheur, j’imagine pas un instant être sur cette route en pleine chaleur…

Albergue de Monterrubio de la Serena  
La sortie de Monterrubio  
Toujours un paysage de DEHESA
On ne peut louper cette maison… 

Je longe à nouveau de très grandes plantations d’oliviers. Certaines plantations sont couvertes d’herbes, certaines désherbées chimiquement, d’autres sont cultivées, il n’y a pas un brin d’herbe ni même autour des troncs et d’autres elles sont entre les deux, on voit que la terre est retournée sommairement et le pourtour des troncs, il faut qu’ils s’approchent pour être entretenus. Cela caractérise bien l’Espagne on voit de tout mais peu fort des efforts côté esthétique… c’est mon avis.

Nouvelles plantations d’oliviers et amandiers et toujours avec un tuyau d’irrigation passant au pied de chaque arbre.

Et me voici à Castuera . C’est la capitale de la région de La Serena, une ville connue pour sa production de nougat.

Petite anecdote : En allant chercher les clés au bureau de la police locale, j’ai eu le ticket avec les deux policiers qui m’ont accueilli. Super sympa, ils me disaient « oh ! les policiers en France , ils ne sont pas souriants et sympas » et ils se mettaient droit comme des I et faisaient la tronche pour imiter les policiers Français… Après je leur demande s’ils étaient déjà venus en France : « Oh non!, la bière coûte 5€ en France, ici 1,5 à 2€ c’est tout ». Après ils continuent « Combien gagne d’argent un policier en France ? » oh la la!!! J’en sais rien … Trop drôle : ils gèrent l’arrivée des pèlerins, carte d’identité et photocopie, encaissement des 8€ ( pour ici c’est pas cher) , donnent les clés et tous les renseignements pratiques et touristiques. Bien entendu j’ai demandé leurs faibles coté restaurant…

Quel accueil à Castuera !!! 

On devrait prendre exemple sur l’Espagne car dans tous les bourgs comme ici il y a de la police locale de proximité à côté des mairies.

Petit tour dans la ville, il y a un musée de fermé aujourd’hui jeudi et l’autre ouvre vers 19h . Pas facile les horaires !!!

Castuera en Extramadura  

Petite frayeur, je n’ai plus eu de connexion internet sur mon iPhone de 11h à 17h. Pourtant le sigle 5G était présent mais impossible de me connecter sur mes appli du chemin donc plus d’info de localisation et renseignements divers, plus de Google ni Google Map … et toutes mes réservations de trains hôtel pour mon retour sont dessus… c’est la dématérialisation . Du coup j’ai fait du tri dans mes onglets de la page de démarrage, supprimer les historiques… bref rien n’y fait. À 17h, J’appelle Orange, mon opérateur au 3900 (pour info ça marche même à l’étranger), et sans que l’opérateur n’intervienne, tout est revenu par miracle !!! Est-ce mon appel qui a débloqué la connexion ? et pourtant j’ai éteint et rallumé une dizaine de fois en vain. C’est un point de faiblesse je trouve de tout avoir sur son téléphone en cas de casse, de vol ou panne tout simplement. Mais c’est tellement pratique aussi et comment faire autrement ?

Demain je repars sur une nouvelle grande étape avec normalement une surprise à l’arrivée !!! À suivre

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Vendredi 16 mai 2025

Étape 23 : 33,3 km /Cumulés 545,4 km / Reste à parcourir : 67,2 km

Je quitte Castuera dès 6h30 afin d’arriver pas trop tard à Magacela et éviter aussi la chaleur car il n’y a pas beaucoup d’ombre dans la Serena.

Très belle Albergue de Castuera 
Castuera au lever du jour  avec le claquement des becs des cigognes 

À noter aussi que Castuera est la capitale mondiale des ovins (moutons). Rien de surprenant une fois qu’on a traversé la Serena on comprend pourquoi la région est propice à ce type d’élevage.

Et toujours le lever du soleil qui m’accompagne  

C’est ma dernière grande étape de mon chemin du Mozarabe. Sur les bons conseils de l’association des Amis du Mozarabe, je termine cette étape à Magacela plutôt qu’à Campanario car c’est un haut lieu historique entre sa forteresse, son Castillo, l’église ancienne Santa Ana et son centre d’interprétation du Camino Mozarabe de Santiago.

Après l’étape d’hier, je poursuis la traversée de la Serena. Voici la carte de la Serena :

Voici la présentation que j’ai trouvé de cette région de La Serena:

C’est un territoire situé à l'est de la province de Badajoz, une haute plaine, aux reliefs lisses et ondulants, situées à une altitude comprise entre 300 et 500 mètres d'altitude.

Les sols sont peu profonds, avec des affleurements fréquents de tableaux noirs.

La végétation originelle de la région est constituée par les chênes verts mésoméditerranéens, qui sont maintenant marginaux sur ce territoire : La végétation actuelle est le résultat de la déforestation subie au cours des siècles précédents et accélérée par divers processus érosifs, qui ont conduit à un paysage de prairies, de steppes et de garrigues de haute qualité. Ces prairies peuvent être considérées comme des pseudo-pièges ou des steppes anthropiques dans lesquelles prédominent les herbes et autres plantes annuelles.

Dans les vallées, des ruisseaux recueillent les eaux de ruissellement des pluies et entretiennent une précieuse végétation de lauriers roses (Nerium oleander) et de tamujos (Securinega tinctorea).

La faible rentabilité des terres pour l'agriculture a conduit à l'abandon des cultures au profit de l'élevage extensif devenu la principale activité économique.

C’est très agréable à traverser, pas de relief important, le chemin emprunté de belles pistes avec peu ou pas de ravitaillement selon l’itinéraire qu’on choisit.

Les sols peu profonds, le Rio Guadalefra arrache tout lorsqu’il sort de son lit
La Serena : c’est une plaine immense avec une terre peu profonde propice à l’élevage  
Là aussi on plante des oliviers 

J’ai remarqué qu’à chaque plantation d’oliviers il y a une installation de panneaux photovoltaïques. Qu’elle est l’utilité ? Je n’ai pas la réponse peut-être pour surveiller le taux humidité dans le sol et déclencher l’arrosage .

D’autres cultures sont en place , des pois par exemple

Culture de pois à droite, 

Puis je traverse à nouveau des DEHESA , avec toujours des moutons comme élevages.

Le berger ses deux chiens et ses moutons  

Puis le chemin est moins fréquenté, beaucoup plus humide et impraticable à certaines périodes de l’année, il n’est plus empierré mais en herbe,

Cette partie est une variante du chemin mozarabe figurant sur l’application Gronze.com. Elle permet de faire Castuera - Magacela directement sans passer par Campanario. C’est une ancienne voie romaine et balisée en chemin de randonnée.

Partie un peu plus délicate selon les saisons.
Peu d’ombre et le soleil commence à chauffer .
La butte tout au fond du paysage est Magacela et sa forteresse. Il me reste une dizaine de km à faire.
L’approche du village de Magacela

Je monte tout en haut du village, je m’adresse à la mairie pour avoir l’adresse de la casa Rurale, finalement demi-tour est est au bas de village. J’ai toujours un souci côté internet et je ne pouvais pas me connecter et trouver les infos de localisation de cet hébergement .

Je ferai une seconde ascension vers 18h30 en haut du village pour aller visiter le Centre d’interprétation du Mozarabe, faire quelques courses et aller boire une bière au Mirador.

Bravo Michel pour la création de ce centre d’interprétation au cœur du village de Magacela
El Mirador et la vue sublime sur la Serena.  

La forteresse est juste au-dessus de moi, je réserve cette visite en partant demain matin ( et de 3 ascensions du village).

Et mon hébergement du jour à la Casa Rurale El Cercon de Candalo .

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Publié le 17 mai 2025

Samedi 17 mai 2025

Étape 24 : 26,2 km / Cumulés : 571,6 km / Reste à parcourir : 41 km

J’improvise au jour le jour mes dernières étapes en fonction des hébergements ouverts et des places disponibles. Le pèlerin allemand qui était avec moi hier à Magacela a galéré pour trouver une place à Don Benito (petite ville). Entre les différentes ferias, les hôtels sont complets, il a pris une chambre, la dernière qui restait à 80€. Difficile côté budget pour un pèlerin qui va jusqu’à Santiago de Compostela avec encore une cinquantaine de nuitées à prévoir. Du coup j’ai choisi la petite ville après Don Benito à 10 km précisément . Je dois attendre la police municipale à 18h afin de me proposer un hébergement dans le centre sportif. C’est assez fréquent ce genre de situation sur les chemins en Espagne et au Portugal c’est les pompiers qui parfois vous accueillent dans la caserne lorsque toutes les albergues sont complètes. Par contre : Confort sommaire avec un matelas à même le sol, il y a des douches… et vaut mieux ça que dormir dehors.

Je suis toujours dans ma tournée des châteaux : superbe forteresse en arrivant à Medellin, nous y reviendrons après.

Je quitte la Casa Rurale ( chambre d’hôtes) à 6h45 pour une dernière montée dans le village de Magacela avec en plus l’ascension de la forteresse. À peine sorti de la Casa Rurale, ça monte raide et je tombe le pull.

Petite anecdote : un habitant qui chargeait son fourgon au moment où je suis passé me tend un bocal d’olives en guise de cadeau. J’étais désolé de refuser mais un bocal en verre dans le sac à dos, pas possible. Je ne coupe pas encore le manche de ma brosse à dents pour gagner quelques grammes mais un gros bocal en verre, là je ne peux accepter et il a compris mais le geste était là, c’était très gentil de sa part.

Le soleil se lève au moment où je monte, les vues vont être belles.

Ça monte à Magacela et je profite de la quiétude du village à 7h00
L’église Santa Ana dans l’enceinte de la forteresse 

Je poursuis mon chemin direction Medellin il est 8h, il reste 26 km à faire et j’ai l’impression qu’il va faire très chaud aujourd’hui.

Pas de difficulté majeure sur cette partie du chemin , l’étape se déroule uniquement dans des grandes cultures.

Colza, orge, blé, tournesol et en bas à droite c’est un champ de tomates. Il y en a beaucoup entre Don Benito et Medellin. 

Après m’être arrêté dans un parc public à Don Benito pour casse-croûter, il est 13h30 lorsque je repars et il fait de plus en plus chaud. C’est la journée la plus chaude depuis mon départ d’Almeria et entre Don Benito et Medellin, il n’y a pas un brin d’ombre, j’ai hâte d’arriver.

Dés la sortie de Don Benito , on peut apercevoir le Castillo forteresse de Medellin et pourtant je suis à 10 kilomètres .

L’approche… 

Après l’attaque du Castillo de Magacela ce matin à 7h00, je ne m’arrête pas là, et de deux Castillos avec Medellin. Hélas il est fermé comme toutes choses en Espagne à 15h00. Je reste au pied de l’enceinte, par contre je vois qu’une fête à l’air de se préparer, côté scène et coté boisson et tout ce qui va avec. À priori visites nocturnes et animations sonores.

M comme ??? 
Medellin : au pays des cigognes  

Par contre j’ai pas encore d’hébergement, je dois attendre 18h00. C’est 3 heures à patienter, je trouverai un bar pour combler l’évaporation de l’étape, entre cerveza, coca cola et Fanta lemon, je reste sérieux. Quelques personnes me voyant bien attablé viennent discuter avec moi du chemin.

Après quelques difficultés pour joindre la police locale, le policier que j’ai eu hier soir a 21h30 est venu comme convenu pour m’ouvrir le gymnase, la salle de sport et les douches. Par contre, il me prévient de suite « no camas » pas de lit, je dois faire avec les matelas de gym. Je n’ai pas trop de choix, il m’explique qu’avec la fête au Castillo , il y aura du monde et les hôtels sont complets. Ça va changer des autres nuitées… . Cuál es el precio? 0€ .

Si j’ai du mal à dormir, je peux pédaler, faire de la musculation etc…

C’est une première pour moi de dormir dans une belle salle de sport 

Demain petite étape j’espère…

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Dimanche 18 mai 2025

Étape 25 : 16 km / Cumulés : 587,6 km / Reste à parcourir : 25 km

Si sortir de sa zone de confort en parcourant un chemin de longue distance c’est aussi dormir dans une salle de sport, je signe de suite. J’ai passé une bonne nuit dans ce lieu insolite, peut être que la fatigue accumulée depuis le départ aide aussi.

Je quitte ce Polideportivo à 8h00 pour me rendre au bar de la veille et prendre un petit déjeuner.

Journée cool aujourd’hui, c’est dimanche et j’ai une petite étape de 16 km à faire. Si tout va bien , à midi j’aurai atteint Torrefresneda.

En quittant Medellin j’emprunte le pont Romain à 20 arches sur le Rio Guadiana.

En quittant Medellin 

Cette étape ne présente aucune difficulté.

Passage sur le pont romain de Medellin
Le Rio Guadania à Medellin I

Je découvre ensuite une technique d’exploitation nouvelle pour moi, dont mon ami Peregrino Fred m’a déjà parlé. Il s’agit du nivellement de certaines terres agricoles afin de retenir au maximum les eaux pluviales sur la parcelle et éviter le ruissellement direct vers les fossés puis rivières etc…

On voit la différence d’une parcelle à l’autre selon si elle est nivelée ou non.

Mais comment peuvent-ils niveler les parcelles de façons si précises ?

De belles cultures de tomates en plein champ et de maïs 
J’arrive à Yelbes première commune après Medellin. Beaucoup d’animations pour les semaines à venir 

À Yèbles, je profite d’une petite épicerie ouverte ce dimanche matin pour boire un coca cola et visiter l’église contemporaine.


Original ce chemin de croix et la représentation du Christ

Entre Yelbes et Torrefresneda j’ai la chance de tomber sur le nivellement en cours d’une parcelle avant plantation. Un niveau laser est installé en dehors de la parcelle et sert de référence au récepteur installé sur la niveleuse. Soit la niveleuse creuse soit elle dépose la terre raclée précédemment.

Nivèlement d’une parcelle  

Après avoir longé le bord d’une route à grande circulation sur plusieurs kilomètres, j’arrive à Torrefresneda à 12h15.. je me rends directement au bar en face l’albergue pour me rafraîchir et voir si l’accès de l’albergue est géré ici : c’est bon je dispose d’un hébergement dans ce petit village.

Torrefresneda  

Après le rituel douche et lavage de tout mon linge grâce à la machine à laver mise à disposition gratuitement dans l’albergue, je retourne au bar restaurant pour manger.

Je rencontre des habitants et habitués des lieux avec qui j’échange en buvant un verre.

Finalement, je passerai tout l’après-midi avec eux et finirai avec l’un d’entre eux, agriculteur qui me fera visiter toute son exploitation de plus de 300 hectares entre céréales, tomates, oliviers , fraisiers et amandiers.Super !!!

Quelle rencontre incroyable. Je reviens à l’albergue il est plus de 21h et j’ai pas encore écrit un mot sur mon étape du jour dans ce carnet…

Quelle exploitation !!! 

Il est tard et demain je souhaite partir très tôt pour ma dernière étape à Merida avec 26 km à parcourir. Bonne nuit 😴

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Publié le 19 mai 2025

Lundi 19 mai 2025

Étape 26 : 25 km / Cumulés : 612,5 km / Reste à parcourir : 0 km

Dernière étape aujourd’hui avec en ligne de mire, la très belle ville de Mérida classée au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO en 1993.

Extrait du site UNESCO :

« Ensemble archéologique de Mérida

La colonie d'Augusta Emerita, qui donna naissance à l'actuelle Mérida en Estrémadure, fondée par Auguste en 25 av. J.-C. à la fin de la campagne d'Espagne, devint capitale de la Lusitanie. Les vestiges de la ville antique, complets et bien conservés, comprennent notamment un large pont sur le Guadiana, un amphithéâtre, un théâtre, un vaste cirque et un remarquable système d'adduction d'eau. Ils constituent un excellent exemple de capitale provinciale romaine au temps de l'Empire et dans les années qui suivirent »

Je reviens sur l’étape et décide de réaliser celle-ci dans la matinée et arriver si possible peu après l’ouverture de l’albergue (11h30). Réveil 5h et départ à la lampe frontale à 6h car il fait nuit noire à cette heure ci en Extremadura.

Cette dernière étape est loin d’être la plus belle et la plus agréable. Elle longe l’autoroute sur 16 km, j’emprunte ensuite un chemin de terre sur 5 km environ avant de rentrer dans la ville de Mérida , traverser celle-ci jusqu’au pont Romain surplombant le fleuve Guadiana et point de jonction avec la via de la Plata. Pour info, j’ai réalisé le camino de la Via de la Plata en 2023 de Séville à Santiago en passant par le camino Sanabrés vers Zamora.

Je quitte Torrefresneda  à 6h00

Je prendrai peu de photos durant cette dernière étape.

Je longe des heures durant cette autoroute et j’avance très vite.
Trujillanos: dernier village avec Mérida 
Ce chemin de terre  me conduit aux portes de Mérida
En passant vers les anciennes thermes, les traces  du passé de la ville sont bien présentes comme à chaque coins de Mérida

je passe devant la Basilique de Santa Eulalia

Puis je traverse le centre de Mérida avant d’atteindre le pont romain.

Je ne posterai pas plus de photos sur Mérida car lors de mon passage ici en 2023, j’ai déposé beaucoup de photos sur la ville, son théâtre romain et autres vestiges de cette époque. Voici le lien ci-dessous

www.myatlas.com/Polza/plata

Je suis très satisfait d’avoir parcouru ce camino Mozarabe de Santiago. Ça faisait des mois que je visionnais des vidéos et préparais ce voyage. En ce qui le concerne, c’est la suite logique de la Via de la Plata.

Partir d’Almeria tout au sud , longer les belles montagnes enneigées de la Sierra Nevada en passant par La Peza jusqu’à Grenade, poursuivre au nord Ouest à Cordoba, traverser la Sierra Morena et enfin la région de la Serena : c’est magnifique !!!.

J’ai démarré ce chemin avec Santiago Pèlerin espagnol jusqu’à Grenade puis ensuite ma cadence du chemin était beaucoup en solitaire durant les étapes. Il y avait des pèlerins aux étapes devant et derrière moi mais qu’importe, les hébergements étaient là pour rendre se chemin agréable. Quelques frustrations les week-ends et débuts de semaines avec des musées fermés et voir un beau Castillo au dessus de votre tête et ne pas le visiter, c’est dommage.

A noter aussi le temps très agréable durant tout mon chemin, je n’ai pas souffert des chaleurs.

Un grand MERCI aux associations qui œuvrent pour rendre ce camino Mozarabe attrayant en particulier l’asso d’Almeria avec Mercedes, la Présidente et Nely pour son travail d’accueil des Pèlerins à Almeria, le suivi, les échanges avec whatsapp et l’attention portée aux Pèlerins. Il y a aussi l’asso des Amis du camino Mozarabe à Paris présidée par Michel avec qui j’ai beaucoup échangé avant et pendant ce chemin.

Merci à tous les Hospitaliers Bénévoles avec une mention particulière pour Rachel et André venus d’Australie et tellement adorables. J’espère que nos échanges continueront après ce chemin via mes carnets de voyages. Merci aussi à Fred mon ami pèlerin de Rennes rencontré sur la via de la Plata il y a deux ans avec qui j’échange régulièrement lui sur un chemin, moi sur un autre . Merci à tous les pèlerins, mais aussi aux habitants Espagnols rencontrés sur ce chemin pour les bons moments d’échanges et également la communication de ce carnet de voyage. Ils font partie de mon chemin. Merci à Santiago pour son accompagnement au départ , pour ses renseignements sur l’Espagne en général, sur la langue Espagnole, et merci aussi à Hubert, Marc mes anciens prof. d’espagnol à St Apollinaire , j’ai beaucoup de progrès à faire mais l’immersion dans ce beau pays me plaît . Merci à tous ceux qui ont posté des commentaires et à tous ceux qui m’ont suivi régulièrement. Plus de 1000 connections sur ce carnet depuis mon départ et ça va continuer au fil des années . Tous mes carnets de voyages continuent à vivre, à être lus régulièrement au fil des années. Je compte plus de 12 000 vues en tout ( sans contrepartie, c’est pas mon but). A mon retour je vais reprendre mes textes , fautes photos car tous les textes et montages sont réalisés sur mon petit IPhone et très souvent la fatigue étant, je ne me relis pas, je somnole sur l’écran et je publie ainsi sans voir le rendu de mes photos sur grand écran.

Le montage de la vidéo sur YouTube a été faite très rapidement, je dois la reprendre, mettre des titres sur les photos, le lieu… et réaliser la seconde partie de Cordoba à Mérida.

Merci aussi à toute ma petite famille, j’ai hâte de tous vous retrouver, Petits et Grands et surtout à Isabelle d’avoir dû supporter mon absence, mais c’est tellement riche au retour.

Hasta luego Amigos

Jean-Paul

L’albergue pour pèlerins à Mérida
Et le fabuleux pont romain sur le fleuve Guadiana  

C’était cela le camino MOZARABE de Santiago !!!