4ème pays de notre voyage, nous passerons un mois entre Uyuni et La Paz.
Du 15 juin au 12 juillet 2022
4 semaines
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C’est parti pour un mois en Bolivie. Premier pays où on attaque réellement les treks et certainement notre plus gros défi sportif.


Les chiffres du pays :

Capitale Administrative : La Paz

Capitale Constitutionnelle & Judiciaire : Sucre

Superficie : 1 098 581 km2

Nbr d’habitants : 11 639 millions

Monnaie : Bolivianos (BOB)

1 EUR = 7 BOB


Avant la colonisation européenne, le territoire bolivien appartenait à l’empire Inca qui était le plus grand territoire de l’Amérique précolombienne.

Aujourd’hui la population bolivienne est multiethnique et la Constitution bolivienne de 2009 reconnaît 37 langues officielles (dont l’espagnol, le quechua et l’aymara).

La Cordillera Réal a perdu 37% de sa surface glacière du au changement climatique. L’exemple concret est le glacier Chacaltaya. Dans les années 90, il y avait un glacier de 15 m d’épaisseur et hébergeait la station de ski la plus haute au monde. Du fait du changement climatique, les dernières glaces ont disparu entre 2009 et 2011.

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Nous arrivons enfin à Uyuni, après nos galères de passage de frontière depuis le Chili, et 22h de trajet en changeant de bus à Oruro. Mais là, en arrivant à notre hôtel le soir, nouvelle galère, les canalisations ont gelées et il n’y a pas d’eau. En plus du froid dans la chambre qui n’a pas due être occupée depuis plusieurs jours et bien sûr pas chauffée (il doit faire -10 degrés dehors la nuit à 4000m d’altitude), nous sommes à bout.

Le lendemain matin après une nuit bien fraîche, nous partons en quête de notre seul objectif à Uyuni, trouver une excursion d’une journée pour visiter le Salar. Nous la trouvons assez facilement dans le centre, et nous partons directement en 4x4 avec notre guide et un groupe de 5 autres personnes.

Première étape, le cimetière des trains qui se trouve juste à la sortie de la ville. Bon, c’est sympa mais on fait vite le tour.

Nous partons ensuite en direction du salar.

Effectivement ce désert de sel immense de 150km sur 100 est impressionnant. Nous avions été surpris par la taille du Salar des Salinas Grandes côté argentin, mais là c’est encore une autre dimension. Nous nous arrêtons à plusieurs points pour prendre des photos (avec évidemment les célèbres photos de perspectives).

Puis, au bout d’une heure de route sur la piste de sel, nous arrivons à l’île de Incahuasi. Évidemment ce n’est pas une île, mais on y croit vraiment quand on est sur ce gros caillou isolé au milieu de l’immense étendue de sel.

Pour finir la journée, le guide nous emmène sur la partie humide du Salar pour faire des nouvelles photos et vidéos au coucher du soleil. Rendu encore une nouvelle fois magnifique.

Notre séjour à Uyuni a été assez expéditif mais nous sommes vraiment satisfait de notre journée d’excursion au Salar. Nous partons le lendemain pour Sucre pour retrouver un peu plus de chaleur pendant quelques jours.

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Nous voilà arrivés à Sucre, la ciudad blanca. La ville est la capitale constitutionnelle et judiciaire de la Bolivie et est situé à quasiment 2800m d’altitude.

Après ces dernières péripéties, nous sommes bien contents d’arriver ici et nous ressentons le besoin de se poser quelques jours.

Nous logeons dans le quartier de la recoleta sur les hauteurs de la ville. Notre chambre offre une vue à 180 degré et le petit balcon de la cuisine nous permet de profiter de magnifique coucher de soleil. Mis à part le premier soir où nous avons partagé le repas avec un couple belge, nous sommes restés seuls tout le long de notre séjour ce qui nous a permis d’utiliser la cuisine comme si c’était la notre (et c’est bien agréable, on ne va pas se mentir).

Comme à chaque fois qu’on séjourne plusieurs jours dans une ville, nous allons faire un tour au Mercado. Le marché est vraiment agréable et très complet. Il y a même des dizaines de stands où l’on peut juste prendre des jus de fruits pressés pile devant nous.

Mais c’est aussi ici qu’on aura été le plus marqué par la misère, surtout Charlotte. La Bolivie fait partie des pays les plus pauvres du continent et ça se ressent.

La ville coloniale de Sucre est particulièrement agréable, avec un climat idéal et, est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991. La plaza de 25 de mayo, place centrale de la ville, les bâtisses blanches et le centre colonial dégagent une ambiance apaisante.

En toute honnêteté, nous ne ferons pas grand chose à Sucre, si ce n’est de profiter de la ville, se remettre gentillement à la course à pied pour Charlotte (reprendre la course à 2800m d’altitude, ça pique un peu), et manger des glaces au chocolat et riz au lait (le sport c’est bien mais faut pas deconner non plus).

Nous avons quand même fait une visite lors de notre séjour : l’Eglise de San Felipe Neri. C’est un couvent construit au XVII eme siècle afin d’incarner la puissance de l’Eglise sur le nouveau continent.

Les hauteurs du couvent offrent une vue magnifique sur la ville blanche.

Sur la petite semaine que nous avons passé à Sucre, il a bien fallu se nourrir. Vous connaissez notre passion pour ça… On a encore bien profité.

Nous avons pris un cours de cuisine où pendant 3 heures nous avons appris à cuisiner une entrée, un plat, un dessert et un cocktail.

Ça a été un moment super sympa surtout que nous avons eu la chance d’être seulement nous deux (habituellement c’est un petit groupe de 4-5 personnes). Le plat principale était le Mondongo, un plat typique de la région de Sucre. C’est un plat de fête à base de porc avec une sauce au paprika. Ce fut peut être un peu long pour Pierre qui a fait que d’éternuer et de se moucher du moment où il a commencé à cuisiner !

Nous avons adoré passer ce moment avec Moise (notre chef) avec qui nous avons mangé ce que nous avions cuisiné.

La boca del Sapo : cours de cuisine de 3h avec repas du soir compris. Choix entre 3 menus. 220BOB/personne.

Nous nous sommes régalé à goûter aux salteneria boliviennes qui sont semblables aux empañadas argentines (en plus gros). Et pour ce régaler, nous sommes allés deux fois au restaurant Salteneria El Patio. Un petit restaurant ouvert de 8h à 13h où on se régale de ce fameux chaussons dans une petite cours intérieur vraiment trop mignonne.

Sucre, c’est aussi le moment où nous avons eu connaissance de la gastronomie bolivienne. Quelle révélation ! Nous sommes allés mangé à Nativa que nous avions repérés sur les réseaux sociaux.

C’est à travers un menu en 6 services que nous nous sommes régalés. C’était bien entendu excellent et un prix dérisoire : 130BOB (oui on paye en BOB et c’est assez drôle) soit 18€/personne pour 6 plats compris les boissons.

Sucre est clairement notre ville coup de cœur de la Bolivie. On aurait pu rester encore plus longtemps à flâner mais il est temps pour nous de partir vers de nouveaux horizons.

Casa Al Tronçon : auberge géniale dans le quartier de la Recoleta, avec cuisine et chambre avec salle de bain privée. Vue incroyable sur Sucre

Salteneria El Patio : petit patio ouvert de 8h à 13h. Salteñas delicieuses.

Nativa : restaurant gastronomique. Menu dégustation à 130BOB/pers. Réservation conseillée.

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Nous repartons de Sucre en bus de nuit après neuf jours de repos dans cette ville qui nous a beaucoup plu, avec pour objectif de randonner dans le parc national Sajama.

Nous faisons étape à Oruro le lendemain matin, et nous prenons directement un bus direction La Paz à 6h, avec pour destination la ville de Patacamaya située à mi chemin, car c’est la ville de départ du seul bus (enfin Colectivo) qui part à Sajama.

Le chauffeur du bus de La Paz nous pose au bord de la 4 voies et nous dit qu’il faut marcher 15min pour arriver au centre de Patacamaya. Nous trouvons directement le bon Colectivo à 9h le matin qui est déjà sur place. Mais le chauffeur nous dit qu’il ne partira que entre 11h et 12h et si le bus est plein. Nous partirons finalement à 13h30.

Le trajet pour Sajama dure 2h30 avec en point de mire le volcan Sajama, qui est le point culminant de la Bolivie (6542m).

Sajama est un tout petit village au milieu du parc du même nom. Nous n’avons pas beaucoup de mal à trouver notre auberge (chez Ana et Mario) malgré qu’il n’y ait aucune adresse dans le village.

Mario est guide de montagne et propose des ascensions de volcans. Du volcan Sajama bien sûr, mais également des volcans Acotongo et Parinacota, beaucoup plus accessible pour des débutants et qui culminent également à plus de 6000m.

Bon pour l’instant, on est pas vraiment au top physiquement et pas encore super bien acclimatés à l’altitude. On verra si on est près à faire une ascension après quelques randos.

Le premier jour, nous marchons jusqu’aux geysers (1h30 de marche aller). Nous voyons les sources d’eau chaudes et les rejets de fumée, mais nous sommes sûrement arrivés un peu tard car ça doit être plus impressionnant tôt le matin. Nous essayons de poursuivre la montée jusqu’au lagunes situées quelques km plus loin. Malheureusement, nous nous rendons compte qu’elles sont trop loin pour avoir le temps de faire le trajet inverse et profiter un peu du soleil à Sajama avant la tombée de la nuit (car il fait très froid la nuit à plus de 4000m). Nous faisons donc demi tour au milieu de la montée. Ça nous aura fait une première marche de 25km. C’est déjà pas mal.

Le deuxième jour, direction le Mirador Monteciello, dont le chemin démarre juste derrière notre auberge. La montée fait 300m de dénivelé positif sur moins de 2km. Ça met bien en forme dès le matin. Nous y arrivons sans problème, ce qui nous rassure sur notre forme physique à cette altitude.

Après avoir cherché un chemin derrière le mirador pour faire une boucle devant le volcan Sajama, (conseillée par nos amis français de l’auberge), chemin que nous ne trouverons jamais, nous faisons demi tour pour rentrer à Sajama, et nous partons à pied en direction des termes pour en profiter l’après-midi (c’est reparti pour 7km de marche aller). Effectivement les termes sont sympas, il y a un bassin extérieur, l’eau est bien chaude, mais ça sent un peu l’œuf pourri. Ça nous tiendra une bonne heure.

Après concertation le soir même, on estime être un peu justes pour tenter une ascension à 6000m dès le lendemain malgré nos 2 jours d’acclimatation. Et on a surtout en tête l’ascension du Huayna Potosi à côté de La Paz que nous avions repérée depuis longtemps, et ça arrive dans moins d’une semaine.

Nous partirons donc à La Paz le lendemain matin.

Nous avons été super bien accueillis chez Ana et Mario, en pension complète où nous avons vraiment bien mangé (et Ana nous faisait même nos sandwichs du midi). Bon par contre les nuits étaient vraiment froides, même l’intérieur de notre porte de chambre était gelée le matin. L’auberge était super conviviale, et nous a permit de rencontrer aussi pas mal de gens de toutes nationalités (allemands, italiens, canadien de Medellin, et bien sûr français).

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Nous voilà arrivés à La Paz, capitale de la Bolivie et la troisième ville la plus peuplée de Bolivie. Culminant à 3 640m d’altitude elle est la capitale la plus haute du monde.

La ville est clairement impressionnante du fait de sa topographie. La ville est en effet enclavé dans une cuvette avec de nombreux immeubles en briques rouges. La ville ne nous a pas plu, néanmoins il y a quelques lieux à voir.

Nous nous sommes promener dans la calle Jaén, une petite rue très colorée avec des bâtiments du 18e et 19e siècle. Nous continuons notre promenade vers la Plaza San Francisco où plombe l’Eglise du même nom. Nous irons également faire un tour au Mercado de las Brujas (le marché des sorcières) où on retrouve des produits pour des rituels des communautés boliviennes. On verra notamment des lamas séchés et fœtus de lamas. Pour info, les fœtus sont des porte-bonheur utilisés comme offrande à là Pachamama (Terre Mère).

A proximité de La Paz, on nous a parlé d’une randonnée à faire dans la journée dans la vallée de las Animas. Nous prenons un Colectivo pendant une petite heure puis nous commençons notre randonnée. Le début est rude et ça nous met bien en jambe. On nous avait prévenu ça monte un peu : un peu plus de 500 de D+ sur 5km.

Le paysage est assez incroyable. Nous sommes à quelques km de La Paz et on se retrouve au milieu de formation rocheuse qui pointent vers le ciel comme des stalagmites. Après 2h de montée, on arrive sur un plateau où le décor change complètement.

Nous comptions faire une boucle de 5 heures mais en arrivant sur ce plateau nous voyons au loin des taureaux avec de belles cornes et pas emboulonnées… ils nous auraient certainement laissé passer mais nous ne sommes pas courageux. On rebrousse chemin et rentrons à La Paz.

A force de nous lire, vous devez certainement remarqué notre amour pour les restaurants. Ça n’a pas loupé et sur les conseils du couple belge de Sucre, nous voilà partis pour aller manger dans un restaurant qui à priori vaut le détour.

On part un midi à Popular Cocina Bolivia proche de la Plaza San Francisco. Il y a un peu de monde et nous devons attendre quelques minutes. On passe le temps avec un verre de vin blanc bolivien. Finalement on finit par nous installer au bar devant la cuisine. Franchement on adore.

Le concept : un menu à 80BOB/personne (soit 11€/personne) avec entrée, plat, dessert et jus de la maison et le menu change toute les semaines. Ce sont des recettes boliviennes revisitées avec des produits locaux et présentées de manière semi-gastronomie.

On s’est tellement régalés qu’on y retournera une seconde fois avec notre ami Justin que nous avons rencontré au Parc de Sajama.

La Paz, pas de coup de cœur pour nous. C’est une ville très bruyante avec des bouchons pire qu’à Paris et code de la route qu’on n’a toujours pas compris (est-il même existant ?)? Mais ça reste une ville à voir tellement elle est impressionnante par sa taille et sa topographie.

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Voilà nous y sommes. Ce sont nos amis Glenn et Marine qui nous en avait parlé lorsqu’ils étaient partis un an avant nous. On s’était dit qu’on le ferait mais plus la date approchait plus Charlotte stressait.

On décide de faire l’ascension avec l’agence Jiwaki sur 3 jours. On part le 4 juillet en espérant réussir à monter et ainsi être pour l’anniversaire de Charlotte à 6 088m d’altitude.

On part donc le lundi matin en bus depuis La Paz. Petit surprise en arrivant à l’agence où nous croisons notre ami Justin que nous avions rencontré à Sajama. Sans se concerter on a choisit la même agence et le même jour pour faire l’ascension. On ne montera pas avec lui. Justin part le faire en 2 jours et c’est déjà sa troisième ascension à plus de 6000.

On arrive au camp de base à 4 700m vers midi. On croise les groupes qui viennent de faire l’ascension. Visages fatigués mais ils ont l’air heureux malgré tout.

On mange au refuge puis le groupe se sépare en deux : ceux qui font l’ascension en 2 jours qui partent directement au camp haut et ceux qui font l’ascension en 3 jours (nous) qui partent avec tout l’équipement d’alpinisme essayer l’équipement sur un mur de glace.

Nous sommes 10 à apprendre à monter et descendre sur glace avec des crampons puis nous apprenons à utiliser le piolet selon le degré de la pente. On finit en apothéose en escaladant un mur de glace quasiment vertical et redescendre en rappel. A priori, pas de mur incliné comme ça pour l’ascension. Pour nous qui n’avions jamais fait d’escalade sur mur de glace (ni même sur roche d’ailleurs), l’expérience est vraiment top.

Après bien 3h à s’entraîner, on retourne au camp de base. Pour finir la journée, on joue aux cartes avec notre groupe (4 Israéliens, 2 Danoises, 2 Finlandais et nous deux). On apprend des jeux de cartes Israeliens et danois. L’ambiance est détendue.

Le lendemain on part pour deux heures de randonnée jusqu’au camp haut à 5 130m. Avant de partir on croise le groupe d’hier qui viennent de faire l’ascension. Sans grande surprise, notre ami Justin est monté jusqu’à 6 088m. Tout le monde est monté sauf une personne qui est tombée malade la veille. Ce sont les aléas et on ne peut rien face au mal de l’altitude.

2 heures de grimpette qui mettent en jambe avec un sac à dos d’environ 13kg. Et oui il faut bien porter tout le matos : crampons, piolet, vestes etc. sauf pour Charlotte la Princesse qui a pris un porteur qui lui porte son sac.

On arrive à 5 130m en milieu d’après midi. La vue est incroyable et on se dit qu’on est déjà plus haut que le Mont Blanc. Petit goûter et debrief des guides pour la journée de demain : dîner à 17h, on prépare le sac, coucher à 19h, réveil à minuit et départ à 1h30.

L’ambiance reste détendue mais les rappels des guides sur les règles de sécurité, la durée d’ascension nous rappel que ce n’est pas si anodin que ça.

Nous dînons puis préparons nos affaires. 19h extension des feux, il est l’heure de dormir.

Pas facile de s’endormir entre excitation et appréhension. On a du dormir 2-3 heures puis il est déjà l’heure de se réveiller. Ça rigole un peu ce matin en déjeunant mais l’ambiance n’est plus comme le premier jour. Beaucoup de concentration. Nous avons été repartis en 5 groupes (2 personnes pour un guide).

Les groupes partent au fur et à mesure. Nous partons dans les derniers vers 1h30 du matin avec notamment pour Charlotte beaucoup d’appréhension de ne pas arriver au sommet (elle se met toujours énormément de pression pour rien).

On commence par marcher une demi heure dans des cailloux. C’est pas facile avec les chaussures d’alpinisme qui ressemble à des chaussures de ski mais un peu plus souple.

On arrive au pied du glacier et il est l’heure de sortir les crampons et le piolet. Les choses sérieuses commencent. Ça monte mais le guide adopte un rythme très lent. Charlotte souffre un peu niveau cardio/souffle et Pierre trouve le rythme trop lent. De toute manière, Charlotte soupçonne Pierre d’avoir été guide de Haute Montagne / Sherpa dans une vie antérieure. C’est pas normal d’être toujours aussi rapide.

Charlotte commence à avoir un état d’esprit assez négatif. Peur de ne pas y arriver et on est à peine à la moitié. Et là le coup de grâce. Nous arrivons au fameux mur de glace. Petite crise de Chacha. Son sac à dos la gêne, elle est essoufflée (même le guide ne sait plus où se mettre). Finalement, elle grimpe le mur tout en râlant. On reprend son souffle et on continue.

C’est vraiment dur physiquement, cardio et psychologiquement. On avance tant bien que mal et avec de nombreuses pauses. Le jour commence à se lever et la vue est magnifique. C’est déjà incroyable ce qu’on fait. On voit enfin le sommet mais ce qui nous attend ne nous fait pas rire. On le savait, on l’avait lu, les deniers mètres sont durs. Charlotte a un regain d’énergie alors que le petit Sherpa Pierre commence à fatiguer.

On avance un pas après l’autre, on fait des pauses quasiment tout les 10 mètres, on est à bout de souffle mais ça y est on y est. On l’a fait, même si sur les derniers mètres, Pierre avançait à deux à l’heure. Son vertige le rattrape.

Bilan : arrivée à 8h du matin au sommet. On aura mis 6h30 à faire l’ascension.

Le sentiment est dingue. Nous sommes fatigués mais heureux et fiers. 29 ans à 6088m d’altitude Charlotte s’en souviendra.

On reste quelques minutes là haut à profiter avec 3 autres groupes. Il est temps de redescendre. Plus le temps passe, plus le temps se réchauffe, plus il y a des risques d’avalanche.

La montée c’est quelque chose mais la descente également ! Ça tire sur les jambes et les genoux.

C’est en descendant qu’on se rend compte par où nous sommes passé. Et bien heureusement que c’était de nuit ! On passe très proche de sacrées crevasses voire même parfois on passe sur un petit pont de glace qui permet de passer sur une crevasse. On comprend pourquoi il ne faut pas traîner trop longtemps là-haut. Un petit saut par là pour passer une crevasse, un petit saut par ici.

On se retrouve au mur de glace. Comme de vrais aventuriers, on descend en rappel. C’est pas toujours rassurant quand le guide en bas te dit « d’aller un peu sur ta gauche parce que là y a une crevasse … »


On arrive enfin au camp haut ! On est lessivés. On mange une petite soupe, grignote des tartines de Dulce de Leche puis il est temps de faire le sac avec toutes nos affaires et descendre deux heures jusqu’au camp de base. Et c’est là que Pierre se dit que finalement Princesse Charlotte et son porteur c’est pas une si mauvaise idée que ça.

On arrive tout doucement au camp de base vers 13h30. On rend les affaires d’alpinisme puis nous montons bien fatigués dans le bus qui nous ramène à La Paz. Vers 16h nous sommes à notre hôtel rincés de l’ascension.

On a perdu Pierre pendant plusieurs heures 

Une douche chaude (oui parce que nous ne nous sommes pas lavés depuis notre départ), un gros plat de pâtes et un gros dodo feront notre bonheur.

Ce fut une expérience extraordinaire mais très dur physiquement et surtout psychologiquement. Nous sommes fiers de l’avoir fait et ça restera clairement un souvenir à jamais gravé.


Agence Jiwaki : calle Sanarge. Le prix de base pour une ascension en 3 jours est 950 BOB / personne (soit 136€/personne).

Le prix comprend :

Logement et nourriture (petit déjeuner, déjeuner, snacks et dîner) pour les 3 jours

Le matériel d’alpinisme : piolet, crampons, casque et lumière frontale

Vêtements chauds : sur pantalon, veste, polaire, legging chaud, gants, tour de cou

1 guide pour 2 personnes


A ça, nous avons rajouté :

La location de duvet chaud (T confort -8 degré) : 25 BOB / duvet / jour

Un porteur pour le sac de Charlotte la Princesse entre le camp de base et le camp haut AR : 400 BOB


Pour les trois jours tout compris, on a payé 1200 BOB / personne soit 170€/personne.

Quand on sait que pour faire l’ascension du Mont Blanc les premiers prix démarrent à 1000€ / personne, ça vaut le coup.

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L’ascension du Huayna Potosi nous a complètement rincés, et nous avons deux choix en partant de la Paz. Soit descendre dans la forêt amazonienne à Rurrenabaque (notre projet initial) par 10h d’une route apparemment horrible et enchaîner par une excursion de plusieurs jours en forêt, soit aller directement au lac Titicaca et visiter la Isla del Sol. Nous choisissons la deuxième solution pour nous reposer et reprendre des forces pour la suite du voyage. Tant pis pour la forêt amazonienne, nous aurons l’occasion d’y aller dans les prochains pays.

Direction donc la ville de Copacabana au bord du lac Titicaca côté Bolivien (le lac Titicaca est partagé entre la Bolivie et le Pérou), où nous prenons un bateau qui nous emmène sur la Isla del Sol.

Cette île n’a pas de route. Seulement des chemins et des escaliers. L’acheminement de tous les produits se fait avec des ânes depuis les plusieurs petits ports de l’île.

En débarquant sur l’île, nous devons monter un escalier avec nos gros sacs pendant une bonne trentaine de minutes car notre hostel est perché tout en haut de l’île (c’est reparti pour souffrir un peu). Mais en arrivant à notre chambre, nous avons une magnifique vue sur le lac Titicaca, sûrement l’une des plus belles vues depuis le début de notre voyage.

Nous passons 2 jours pleins sur l’île et nous en profitons pour faire quasiment le tour.

Le premier jour, nous traversons l’île du Sud au Nord (notre hôtel se trouvant du côté Sud de l’île dans le village de Yumani). Celà nous prend 2 heures de marche pour atteindre les petites ruines situées du côté Nord. Pendant toute cette balade nous restons globalement sur la la partie la plus élevé de l’île et la plus sauvage. Le paysage est magnifique et nous avons en permanence une vue dégagée sur la côte et tout le lac Titicaca. Nous nous faisons tout de même arnaquer par un papi sur la route en payant un droit de passage sur le chemin (notre hôte nous dira le lendemain que nous n’avions rien à payer sachant que l’on avait déjà payé l’entrée sur l’île). Tant pis, ça fera un peu d’argent pour le papi.

Le lendemain, nous partons visiter la côte est de l’île qui est plus habitée, et où l’on croise des petits villages. En traversant l’un des villages, nous avons été marqués par le fait que toutes les femmes et les hommes s’entraident pour effectuer les travaux nécessaires à leur village, et notamment l’entretien des chemins principaux. C’est comme cela que ça fonctionne sur une petite île.

Cette randonnée d’environ 4h était un peu plus sportive, car nous descendons au niveau du lac dans les villages et sur les plages, et nous remontons à plusieurs reprises un peu plus en altitude.

Nous avons profité également des magnifiques couchers de soleil sur le lac Titicaca, soit en montant au point de vue qui se trouvait derrière notre hostel, soit depuis les terrasses des petits restaurants où l’on est retourné tous les soirs, et où l’on a par ailleurs pu déguster d’excellentes Truchas (la truite est la spécialité du lac) ou des pizzas pour faire moins local.

Ce séjour sur Isla del sol nous a permis de bien nous reposer pour finir notre traversée de la Bolivie, et surtout de découvrir les paysages incroyables que nous a offert l’île et le lac Titicaca.

Nous repartons en bateau à Copacabana avant de passer la frontière avec le Pérou le lendemain.

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La Bolivie a été une révélation. Les paysages sont incroyables, la nourriture excellente, les boliviens d’une gentillesse … Bref, on a adoré.

En 1 mois en Bolivie on a :

- Passé 37 heures dans les bus pour 2000km de trajet

- Fait une ascension à 6088m d’altitude

- Visité le lac le plus haut du monde

- Perdu une paire de gants et un bonnet (allons-nous arrêter de perdre nos affaires ?)