Je dis jour de repos, car c’est ce qu’on a lu un peu partout, sans savoir ce qui nous attendait réellement.
Après avoir discuté avec nos nouveaux potes, on décide de marcher ensemble jusqu’à l’Ice Lake et faire l’aller-retour, pour s’acclimater à l’altitude. Nous démarrons à 3540m pour atteindre 4630m!
On part à 4 avec les deux belges, les anglais resteront un jour de plus car ils sont très fatigués. Presque 1200m de dénivelé en un coup ! C’est presque de l’escalade, on avance lentement, cela devient de plus en plus dur de respirer et d’avancer.
Mais la vue est splendide! On croise une petite chèvre avec la patte cassée, on la surnomme Georgette. Elle nous suit pendant plus d’une heure. Sacrée sportive. Quand soudain, on entend un homme courir pour attraper, SA chèvre. Elle essayait de s’enfuir
On rattrape petit à petit les nuages, et là au milieu des pleines, 1 yak, 2 yaks, 3,... une quinzaine de yaks a tout l’air de nous attendre. C’est magique ! On passe au milieu, elles ont l’air d’être habituées au passage des touristes. Un peu plus haut, on peut admirer deux vautours majestueux volants à quelques dizaines de mètres de nous.
Plus que quelques km et on atteint ENFIN l’Ice Lake. C’est incroyable ! J’en ai pleuré d’émotion.. On a été plus surpris de la performance que nous venions d’accomplir, que de la vue en elle-même. Le ciel est un peu bouché par les nuages, nous n’apercevons que légèrement les montagnes enneigées qui entourent le lac.
Quelques photos, et nous redescendons, le vent est glacial ! 4h de montée, pour 1h30 de descente !
C‘est maintenant que je réalise à quel point ce voyage est magique.
C’est la performance physique qu’on réalise chaque jour, c’est se surpasser d’étape en étape.
C’est la rencontre des autres sur le chemin, on devient comme une petite famille, à chaque fois qu’on se recroise, c’est : « How do you feel ? Your breath is ok? Is your head ok? Enjoy as much as possible! » Chacun est bienveillant envers l’autre.
C’est aussi manger sainement tous les jours, être en pleine montagne, respirer de l’air pur, être un peu dans une bulle en dehors de tout. Déconnecter.
C’est plein d’émotion que j’écris ces lignes.
Nous finissons la soirée dans un petit cinéma (je n’y croyais pas non plus! Des bancs en bois recouverts de peaux de yaks, on lance le film : Sherpa ! A voir...