Carnet de voyage

Le Nicaragua

5 étapes
1 commentaire
2 abonnés
Dernière étape postée il y a 1337 jours
Après 6 merveilleux mois en Asie, je pars pour l’autre côté du globe au Nicaragua. Une toute nouvelle culture m’attend, une nouvelle page se tourne.
Mars 2020
50 jours
Partager ce carnet de voyage
1

Il est temps de quitter mon Léon, et quitter l’Asie.

C’est un sentiment bizarre, car je sens déjà le stress monter de le quitter à nouveau, et l’excitation de découvrir une nouvelle culture. Et s’aditionne à ça, ce fameux voyage de 60h! Et oui, après l’annulation de mon vol à deux reprises de Cebu à Hong Kong, à cause de ce Coronavirus, je n’avais plus beaucoup d’espoir de pouvoir atteindre Hong Kong, de là où commencait le long voyage pour le Nicaragua. J’ai donc décidé d’annuler ce vol, pour éviter aussi de me retrouver en quarantaine au Nicaragua, car si vous avez été dans la zone Chine, Hong Kong, ou Macau, vous êtes automatiquement mis en quarantaine dans le prochain pays où vous atterrissez. Mon nouveau vol est donc tout aussi folklorique. Je vous explique ...

5h du matin, levés tôt pour me rendre à l’aéroport de Cebu. Je quitte Léon le coeur gros comme ça... De Cebu je vole jusque Manille, de là j’ai 7h d’attente.

Prochain vol, de Manille en Arabie Saoudite, c’est le premier long vol. Tout se passe bien, l’avion est plutôt plein donc difficile de dormir.. La nourriture est infecte, mais de toute façon je n’ai pas faim, j’ai encore un peu la boule au ventre et la gorge serrée d’avoir quitter mon Leon.

Arrivée en Arabie Saoudite vers 23h, je subis déjà un premier décalage horaire. L’ambiance est complétement différente, je vois des militaires, je n’en ai plus vu depuis 5mois.. Il est difficile de décrocher un sourire à quelqu’un. Enfin, je tiens bon, j’ai 7h à attendre, j’ai besoin de dormir, mais il y a des accoudoirs sur tous les sièges, impossible de s’alonger..

Mon avion à du retard, ce qui me stresse légèrement, car ma prochaine destination est New York et je dois changer d’aéroport là bas en prenant le bus. Mais bon, je prie l’univers que tout se déroule au mieux. J’embarque donc pour 14h30 de vol pour New York JFK. Parfait j’ai 3 sièges pour moi, je peux donc m’alonger un peu, la nourriture est plutot bonne, et la télé marche !

Arrivée à New York, vers midi 30, j’avais booké un bus à 13h, ce qui me semble plutot impossible à attraper. Surtout que mon passeport a été choisi pour passer le fameux interrogatoire. Heureusement je tombe sur un américain super sympa qui me posent quelques questions, assez intrusives mais bon.. Tout se passe bien, je réccupère mon backpack et je file à la station des bus, ouff mon ticket est valable pour le bus suivant. Apparemment je dois prendre 2 bus, en espérant que tout se goupille bien. Je vois New York pour la première fois, il fait froid et il pleut donc ça me donne pas tellement l’envie d’y rester..

J’arrive à l’aéroport de Newark 1h45 avant mon avion, à peine le temps de m’enregistrer que l’embarquement commence, parfait !

3h d’avion, et j’arrive à Fort Lauderdale pour à nouveau 3h d’attente.. Puis finalement mon dernier avion pour Managua. J’arrive vers 2h du matin, explosée ! J’ai réservé un taxi avec mon auberge, mais je ne vois personne avec le petit panneau Bicicleta (le nom de l’auberge), j’ai de la chance malgré leur petit anglais, un Nica vient à ma rescousse et appelle l’hotel pour moi, .. J’étais tellement déboussolée avec les heures que j’avais réservé sans faire exprès pour la nuit d’après.. Je sauta dans un taxi, viiiite un lit !!!!

Gabriel, le gars de l’auberge est adorable, il m’a préparé un lit (ouff il y avait encore de la place, malgré que je n’aie pas réservé). Je tombe de sommeil et je dors pendant 16h ! Et clairement j’aurais pu dormir plus ! Mais bon, en dortoir c’est jamais évident.. Les gens ont cru que j’étais morte d’avoir dormi toute la journée et n’avaient pas mauvais d’en discuter haut et fort dans le dortoir.. Je me lève tant bien que mal et sort pour manger un bout.. La musique espagnole bat son plein dans les rues, c’est gai.. Et il fait chaud !! Et il est 18h30, je n’ose pas imaginer en journée.. Je décide de rentrer et d’aller dormir tôt... Mais les auberges, toujours la même rengaine..

Je rencontre un Québecois super et on finit par discuter jusque minuit sans voir les heures passer.. Au final, je suis restée éveillée jusque 4h, impossible de dormir je dois subir le décalage horaire..

Le lendemain, je décide déjà de bouger à Granada, car clairement à Managua il n’y a pas grand chose à faire même si c’est la capitale.

J’avais discuté avec une française qui habite au Nicaragua depuis 2 ans, elle répond à beaucoup de questions que des gens ont à propos du Nicaragua sur des groupes de voyageurs. Elle m’invite à manger chez elle à midi, un ami Nica cuisine pour nous, super ! Il a préparé une soupe de légumes, du gallo pinto le plat typique, donc du riz frit avec des beans (marre du riz!!!) du poulet grillé et du fromage (oui oui, bon ça ressemble à de la feta, mais c’est légèrement chewy, pas si mal. Quand on a plus mangé de fromage depuis 6mois, ça passe bien). On échange à peine quelques mots car il ne parle pas anglais, et moi pas l’espagnol, vivement prendre des cours. Laurianne me donne pleins de petits conseils de sécurité, des choses à voir, des prix de façon général,... C’est top ! Après ça, c’est reparti, je vais chercher mon sac à l’auberge et je me rends au terminus de bus direction Granada !

2
2
Publié le 31 mars 2020

Arrivée dans cette petite ville toute colorée, je vais poser mon sac à l’auberge qui a l’air toute chou, je prends mon maillot et je me rends à la piscine.

Avec l’auberge on a accès à une piscine d’un autre hôtel à 500m. Ce sont des maisons de l’époque coloniale, qui ne paie pas de mine de l’extérieur, mais quand vous passez la porte, il y a souvent une cours centrale avec un jardin et une piscine.

Je me pose un peu, et finirai ma soirée avec Anthonhy, un québecquois (ils sont partout ici) on ira manger un nacatamalès, encore un plat de chez eux : ça ressemble à une pâte de riz cuite dans des feuilles de bananier, et à l’intérieur il y a du riz (encore! Marre!) des tomates, piments, du poulet,... c’est pas terrible.. Ça va encore une fois être compliqué de manger végétarien.

Les gens sont adorables, dés qu’ils voient qu’on fait l’effort de parler l’espagnol ils engagent directement la conversation, c’est top. Ils parlent très peu l’anglais, et tant mieux... Je vais vraiment apprendre plus vite si je suis forcée de ne parler que l’espagnol avec les locaux. Anthonhy a aussi suivi des cours il m’apprend les mots de base pour en tout cas me débrouiller dans un restaurant.. J’adore cette langue, je vais adorer l’apprendre..

6 Mars

Aujourd’hui, on prend le petit déjeuner dans le petit jardin avec Anthonhy et on décide de se rendre au Laguna de Apoyo, c’est un lac d’origine volcanique. Le lac serait née de l'explosion d'un cratère il y a environ 21 000 ans. Depuis 1991 elle a été classée comme réserve naturelle par le Ministère de l'Environnement et des Ressources naturelles du pays, c’est la lagune la plus profonde (200m) et la plus propre de tout le Nicaragua.

On nous amène dans un petit hotel pour pouvoir profiter des hamacs, apparemment il y a aussi des kayaks. L’endroit est merveilleux, c’est un hotel coloré, organique, le jardin est rempli de sculpture et structure d’artiste. J’adore.. On se dore la pillule, on nage dans cette eau tellement bonne et propre (ça fait du bien de pouvoir ouvrir les yeux sous l’eau sans avoir le sel qui les brûle). On peut manger sur place et c’est un français qui cuisine, c’est un délice ! Je n’ai jamais été aussi heureuse de manger une quiche, une salade et du humus ! (La cuisine asiatique c’est de loin ma préférée, mais 6 mois de riz, j’ai ma dose, vous devez l’avoir compris).

L’aprem on fera du kayak, il n’y en a qu’un, c’est moi qui pagaie et Anthony se mettra dans la bouée et se fera conduire en s’accrochant à l’arrière de la bouée ! Ça fait du bien une petite journée tranquille pour aussi tout doucement récupérer de ce trajet et me réadapter au nouvel horaire, il y a tout de même 14h de différence avec les Philippines.

En rentrant j’irai faire mon premier jogging au Nicargua (parce que oui, le riz ça fait prendre du poids, donc je décide de me reprendre en main dés maintenant).

7 mars

J’ai noté qu’il y a un centre sportif où ils donnent des cours de yoga, je me rends donc au studio, c’est super beau et bien agencé.

Tout autour de la cours centrale, il y a différentes salles pour de la boxe, de la zumba, du fintess et la salle de yoga ! C’est Jay qui nous donne cours, on est seulement deux. Ce matin c’est du Yin Yoga, restorative yoga, ça m’a fait un bien fou. Et elle a donné le cours en espagnol et en anglais (cours de langue compris). Je fais un plouff dans la piscine avant de rejoindre mon nouveau comparse. On prend le bus local cette après midi pour aller voir le marché des artisans de Masaya.

Masaya est joli mais clairement moins beau que Granada, ils vendent des hamacs colorés et crochetés, j’adore!

Dommage qu’ils prennent autant de place. Bon pour mon dernier stop en Bolivie j’espère qu’ils ont des jolies choses car avec mon « petit » sac à dos de 60 litres, je ne peux jamais rien emporter, j’ai le strict minimum.

Le soir on a rencontré encore un autre canadien (ils sont partout) P-O, et on passera la soirée ensemble à rire, à s’apprendre nos expressions.. Bon les leurs sont tout de même bien plus drôles et variées que les nôtres !

Dimanche 8 mars

Aujourd’hui je me lève tôt, je décide de gravir le volcan Mombacho. Je ne veux pas prendre le tour organisé évidemment (maintenant vous avez compris comment je fonctionne). Déjà car c’est trop cher et en plus un 4x4 nous amène au sommet, moi je veux faire des trekkings, j’ai pas trimballer mes chaussures de randos depuis le Nepal jusqu’ici pour rien.

Je prends donc le bus local : chicken bus (ce sont les anciens bus scolaires comme ceux des Etats Unis, customisés), ambiance locale assurée avec la musique espagnole à fond et le bus rempli à craquer.

J’arrivée à l’entrée, il n’y a déjà presque pas de touristes (vive le Nicaragua, les gars c’est le moment de venir si vous cherchez à sortir des chemins de la masse touristique) mais je suis alors la seule à le faire à pied.. Je comprends vite pourquoi, la montée commence rapidement et ça monte sec. J’ai 1400m de dénivelé à grimper. Les 3 premiers km la pente doit être de 40% et les 3,5km d’après 70%, c’est pire que les montées qu’on aurait pu avoir dans l’Himalayas. J’entends des oiseaux, et je vois le Cassique de Montezuma (aller voir sur google), puis j’entends un cri horrible on dirait un chanteur de métal ! Et ce sont en fait des singes !! Des Mono colorado ! Trop contente d’avoir pris le chemin à pied, c’est là qu’on peut voir les animaux.. La flore est aussi déjà incroyable.. 1h30 plus tard, j’arrive au sommet et j’entame la balade El crater, une petite heure de balade autour du volcan, qui est déjà bien reforesté !

On ne voit presque pas le trou. Un peu plus loin, il y a un super point de vue où je peux apercevoir le cratère avec la laguna de Apoyo, les isletas et le lac Ometeppe. Je continue la boucle puis je refais le chemin inverse, donc 1400m de dénivelé négatif dans les genoux !

j'attrape un chicken bus pour revenir dans le centre, les transports sont super faciles, ils s’arrêtent partout, d’ailleurs il n’y a pas vraiment d’arrêt de bus, et c’est si peu cher !

3
3
Publié le 31 mars 2020

9 Mars

Ca y est, je commence enfin les cours d’espagnol aujourd’hui ! Je suis super excitée !

J’ai décidé de prendre une semaine de cours à mon arrivée en Amérique centrale, car je continue à voyager 4 mois en Amérique du Sud, et il faut dire (et tant mieux!) ils ne parlent pas vraiment anglais par ici. C’est génial, je n’ai juste pas le choix que de m’y mettre. J’ai choisi aussi de loger dans une famille pendant cette semaine là pour être totalement immergée dans la langue et la culture.

Ma professeur s’appelle Arleen, l’environnement est magnifique. On a nos cours dans l'hôtel chocolate mansion de Granada. On a nos cours dans la cours centrale, donc juste à côté du jardin..

C’est parti pour 4 heures intensives en one to one. Je n’ai jamais appris l’espagnol auparavant. C’est donc énormément d’informations, et ça demande beaucoup de concentration car je suis seule face à Arleen et on va causer !

Waow après 4h, je sors de là, le cerveau en bouillie, c’est limite si je connais encore mon prénom. Léticia la directrice me conduit dans ma nouvelle famille. Rosita la grand mère, Maria sa fille et Esperanza la cuisinière m’accueille dans ma nouvelle casa. J’ai ma chambre au fond du jardin, j’ai une chambre immense avec 3 lits et une salle de bain juste pour moi ! J’ai vue sur le jardin, c’est top !!

Ça va me changer des dortoirs, et finalement c’est parfait. C’est très calme, et je vais en avoir besoin, car chaque après midi, j’ai des devoirs à faire, j’étudie mon vocabulaire et ma grammaire, et puis l’air de rien, je suis fatiguée.

Je me promène aussi dans les rues de Granada dans l’intention d’aller parler aux gens, et de pratiquer mon espagnol ! Ça rentre plutôt bien et vite.. bon je baraguine, mais je comprends à peu près et j’arrive à me faire comprendre.. Je garde aussi mon « abonnement » à la piscine. Dans l’auberge où j’étais on avait l’accès gratuit à la piscine d’un autre hôtel. Bon étant donné que j’y étais tous les jours, ils ont retenu ma tête, je n’ai juste pas dit que je n’étais plus à l’auberge Azul !

Une piscine est nécessaire ici, il fait à peu près 33 degrés tous les jours.. Et oui, désolé la Belgique mais il semblerait que j’aie choisi la bonne année pour quitter notre petit pays.

Mes 5 jours de cours sont terminés, c’était très épuisant, mais tellement enrichissant que j’aurais bien pris une deuxième semaine, mais je pars lundi pour un super projet autour du café dans le Nord !

En attendant j’ai encore le week-end dans la famille, pour me relaxer et visiter encore un petit peu Granada. Je profite de mes derniers jours à Granada. Il fait magnifique.

Je vais une dernière fois à la piscine, au musée pour connaître tout de même l’histoire de la ville, boire un chai latte dans mon café préféré.

Juste profiter des joies d’une ville, même si je vous avoue que je me réjouis d’être dans le countryside. 10 jours dans une ville c’est assez (Non, Léon, désolé je ne veux toujours pas habiter à Theux, Liège c’est différent ‹3)

16 Mars 2020

Je prends mon dernier déjeuner avec la famille, je laisse ma grande chambre vide et je file prendre le bus pour la capitale. Une longue journée de trajet m’attend.

Lors de mon trajet, j’ai des contacts avec mes amis voyageurs qui commencent à me demander si je compte rentrer à cause du Coronavirus. Je ris, car il n’y a pour l’instant aucun cas au Nicaragua, + je me dirige vers les montagnes dans une ferme isolée de tout. Puis il faut l’avouer je ne suis pas énormément connectée donc pas tellement au courant de toutes les news.

J’arrive à Managua, je prends un taxi pour me rendre dans une autre station de bus, où je prendrai le bus pour Ocotal dans le Nord Nord du Nicaragua.

La musique espagnole bat son plein, tout le monde discute dans tous les sens, quand je commence à reçevoir des coups de fil de mes parents, de Léon,.. La situation en Europe change de minute en minute.. Moi qui était si confiante dans le fait de rester, aucun doute ne planait sur le fait d’éventuellement rentrer... Mais ils commencent à me faire douter, les news se répandent tellement vite, tout est en train de fermer.. Tous les pays autour du Nicaragua commencent à fermer leurs frontières.. On dirait le chaos total..

Je suis dans le bus, je ne saurai de toute façon pas faire demi tour, la meilleure chose est d’arriver à bon port, et demander l’avis des propriétaires de la ferme de café Tim et Claudia.

4
4
Publié le 31 mars 2020

J’arrive enfin, je toque à la porte et je reçois le plus chaleureux des accueils de la part de Claudia ! Elle me fait rencontrer Tim, un belge (flamand) qui a pris ses racines ici. Je vois les bacs de café sécher dehors.. Il ne me faut pas 5 minutes pour savoir où je vais passer ma quarantaine ! Je reste.. Prendre des bus, des avions sans être sur de même pouvoir rentrer, + être en contact d’autres voyageurs qui ont été je ne sais où, c’est prendre un beaucoup plus grand risque..

On discute, ils pensent aussi que rester à la ferme, isolée est la meilleure solution, ils prennent soin de chacun, je me sens directement faire partie de la famille. On va tous manger une glace avec les enfants de Claudia, un bon moyen de faire redescendre la pression. (Bon j’étais pas vraiment stressée, mais parfois lorsque les gens autour de vous stressent autant, j’ai juste l’impression que je dois alors stresser aussi?? Wtf.. Mais bon, c’est humain.

On prend le pick up, car en réalité, à Ocotal, c’est uniquement leur maison, leur office et l’endroit où ils font sécher les grains. La ferme, elle, se trouve encore plus au Nord, presque à la frontière de Honduras.

J’arrive à la ferme, l’endroit est juste idyllique.. Julia une autre volontaire, m’accompagne les bras ouverts, ainsi que les Nica qui travaillent dans la ferme.

Ils nous laissent, car Claudia et Tim n’habitent pas ici, on cuisinera toutes les deux et on mangera ensemble avec les Nica. J’ai ma propre chambre, avec une vue magnifique sur la jungle.. Ca va être parfait..

17 Mars 2020

La première nuit fut ... agitée. Pour vous dire, il y a des poules, des coqs, des oiseaux de toutes sortes, et des chiens qui aboient tôt, beaucoup trop tôt le matin.. Il va juste falloir s’habituer et Julia me rassure en me disant que c’est pour nous protéger.. On va dire que psychologiquement ça aide.. hum.

On sera donc levées tôt. Ici on vit avec le soleil, on se couche tôt et on se lève tôt. On déjeune ensemble, Julia me fera faire le tour de la propriété, on prend avec nous ce long stick de bamboo avec un petit filet au bout.. C’est pour attraper les oranges, ou autres fruits ! On ira voir Lola, la vache.. Voir les arbres de café, c’est la première fois que je les vois en vrai, on ira aussi voir l’endroit où ils dépulpent le fruit de café, là où ils fermentent le grain.. je me réjouis tellement d’apprendre tout ça.

Treminio, un des Nicas nous propose de l’aider à préparer les semis pour les arbres de guava, ils serviront plus tard à faire de l’ombre aux arbres de café qui reçoivent trop de soleil.

Et l’après midi, Julia m’apprendra à jouer du yukulélé, et je lui apprendrai les macramés.

Nous vivons une vie paisible, c’est le moment de se reconnecter avec mother earth !

18 mars 2020

Aujourd’hui, un agronome vient donner un cours d’agronomie (aha), aux différents travailleurs de la ferme, nous avons la chance d’y assister, même si c’est en espagnol, je parviens à comprendre une petite partie, mais heureusement Tim me donnera plus tard un livre, que dis je, une bible racontant l’entièreté des étapes du café, du grain à la tasse (Yes !!).

Toute la famille de Claudia est là, d’autres personnes ayant aussi une ferme de café sont là, c’est un bon moyen encore une fois, de pratiquer mon espagnol et essayer de comprendre un max sur le café.

Le soir, nous avons de nouveaux arrivants, deux couples, un couple d’anglais et un couple de flamands. Ils n’étaient pas supposés venir faire du volontariat. Mais tous les pays voisins du Nicaragua fermant leurs frontières, ils ont paniqués, et on cherché un endroit safe pour rester loin de ce virus. Claudia et Tim ont accepté de les aider, ils sont incroyables. On décide de leur faire de la place, de se serrer et d’agrandir la famille..

19 mars 2020

État du virus : Ça y est un premier cas est prononcé au Nicaragua.

Le gouvernement au Nicaragua n’avait rien annoncé à son peuple quant au mesures de préventions à prendre par rapport au virus, quant au virus lui même si répendant si vite, et n’a évidemment pas fermé ses frontières alors que tous ses pays voisins les fermaient, attirant tous les touristes dans son pays. Son seul but étant de faire de l’argent grâce au tourisme, au lieu de mettre en priorité la protection de son peuple.

Soit, il est temps de réagir et d’aller faire nos dernières courses en ville pour les semaines à venir, car les magasins vont rapidement se vider.

Julia et moi nous rendons en ville en hitchikking, ça y est j’aurai fait du stop en Amérique centrale (sorry mama). Mais il y avait 20 km entre la ferme et le centre, et clairement aucun bus ne nous aurait laissé rentrer au vu de notre couleur de peau (et de cheveux).

On y est, les gens sont plutôt chill, bon il y a tout de même une file devant le supermarché, les gens nous regardent, mais ne semblent pas prendre peur.

On prendra des vivres pour manger, mais aussi pour bricoler, il va bien falloir s’occuper. Même si on va avoir du travail dans la ferme, on aura du temps libre, et créer est un bon anti stress, ainsi que de l’auto-satisfaction !

Avant de rentrer à la ferme, Claudia et Tim nous amène dans leur office, et j’ai la chance d’assister et partiellement participer à une séance de cupping : c’est une dégustation. L’objectif des torréfacteurs est de surveiller la qualité des cafés après torréfaction et d’aider si besoin à déterminer leurs profils aromatiques.

La première étape est moudre le café et le placer dans les bols de cupping.

Ensuit, on verse l’eau à 95° au ras du bol

Au bout de 4 minutes d’infusion, j’ai pu casser la croute de marc de cafe qui s’est formée sur le dessus à l’aide d’une cuillère et puis sentir l’odeur qui s’en dégage, avec Tim et Claudia. Ils évaluent les cafés dans un premier temps de manière olfactive.

Ensuite, ils retirent la mouture restante à l’aide de deux cuillères et laissent le café refroidir pendant quelques minutes.

Après 12 minutes (pour être précis), place à la dégustation dans les règles de l’art, donc par aspiration. Tim remplit sa cuillère de café et l’aspire afin de l’oxygéner et de le répartir au mieux sur son palais. Toutes les arômes sont alors largement diffusés. Il a réalisé 3 fois la dégustation (chaud, tiède et froid). Il peut donc voir l’évolution du café sur une trentaine de minutes.

Et maintenant il peut donc évaluer. Tim m’étonne chaque jour avec toutes les connaissances qu’il a. Je sens que je vais apprendre grâce à lui.

Il m’a prêté un livre, que dis je une brique sur la croissance, le processus et la production du café ! J’ai le temps, c’est parfait. On nous annonce qu’on devra peut être rester 3 mois ici...

20 mars 2020

Ce matin, après notre déjeuner, les Nicas nous proposent d’aller travailler avec eux, on se munira d’un bois plutôt épais ainsi qu’un plus fin, on se rendra là où les 5000 semis de futurs arbres de cafés se trouvent, on va rendre la terre plus souple en la battant à l’extérieur pour quand ils les arrosent, la terre puisse s’infiltrer un maximum.

Il fait beau, on discute tous en espagnol, en anglais, on s’apprend mutuellement les langues. Les Nicas sont super souriants et ont l’air d’apprécier notre présence.

On mangera tous ensemble, comme à notre nouvelle habitude : rice and beans. (J’en peux plus du riz, et encore moi des frijoles!!) Mais c’est leur nourriture pour le déjeuner, le diner et le souper. Donc va falloir s’habituer.

Heureusement Claudia passera de temps en temps nous apporter d’autres vivres, et le jardin regorge de fruits, légumes et d’épices. Comme déjà dit, on devient créatif. Tim nous apporte du levain, et un kombucha demain ! Je me réjouis.

L’après midi, on lit, on dessine, on peint.. Chacun s’occupe et essaie de trouver sa place. Claudia arrive le soir, elle nous annonce l’arrivée de 3 nicas un couple avec leur bébé. Ils ont peur pour le bébé avec le coronavirus.

On est pas tellement rassuré, de savoir que quelqu’un de l’extérieur va venir s’installer ici.. On est de plus en plus, et pourtant les règles sont de ne plus sortir d’ici, et ne plus se mélanger à d’autres personnes. Mais bon, ce n’est pas notre maison. Et Claudia veut aider ses amis, ce que je comprends tout à fait. Etant dans une bulle totale juste avec Julia et les Nicas, on a du s’adapter à la situation. On avait chacune notre chambre, maintenant on a du bouger pour leur faire à tous de la place, et partager les chambres. C’est ça aussi vivre en communauté. Et puis dans cette situation de crise, il faut savoir aider les autres.. Mais à un moment, on ne pourra pas accepter tout le monde, car c’est aussi nous mettre en danger.

Ils ont annoncé uniquement deux cas au Nicaragua, mais forcément il y en a plus. Et le président n’a toujours pas fermé les frontières, au contraire. Ce sont les vacances, et ils font toujours la promotion de festivals, c’est la folie. On garde le sourire, et puis on se dit qu’on a beaucoup de chance d’être ici, en pleine nature, on peut aller courir, se promener, on a de la nourriture donnée par la nature, cela ne nous coûte pas grand chose, car on est bénévole ici.

Jour après jour, on ne peut pas réellement se projeter pour quoique ce soit, combien de semaines, mois,.. va t-on rester ici? C’est le moment de lâcher prise...

21 mars 2020

Aujourd’hui je me lève plus tôt j’ai décidé de faire des pancakes pour tout le monde. C’est la journée cuisine car Marie, qui est intolérante au gluten, va réaliser un cake à base de de riz et d’avoine, elle a réussi à les réduire en farine, Seb va nous faire un curry pour le soir. J’ai préparé mon kombucha, et Seb se lance aussi dans le pain au levain.

Julia se lance dans une fresque sur le mur mitoyen.

On se met au défi avec Seb et Lily de faire un workout de 30 minutes chaque jour !! Je vais peut être enfin réussir à faire une pompe, et qui sait cela m’aidera peut être aussi pour réaliser le head stand !

Martijn et Julia aide dans le jardin. Tout le monde est bien occupé.

Les nouveaux arrivants sont là, Juan est super, c’est lui qui va s’occuper de réaliser une plateforme pour le yoga et je décide de l’aider dans l’agencement, le choix des matériaux et j’ai envie de mettre la main à la pâte pour apprendre la construction. Son bébé est tellement mignon, j’ai tellement envie de le prendre dans les bras, mais il va falloir attendre 2 semaines pour ça, pour être sur que personne n’aie le virus !

On finit notre journée par une bonne partie de Uno, il est 20h30... ZZZzzz

22 mars 2020

Levée de bonne heure, sans savoir ce que me réserve cette journée (comme chaque jour), c’est une drôle de sensation, mais c’est une aussi une bonne façon de lâcher prise, comme probablement dit auparavant.

Des toasts et des oeufs, et on quitte avec Julia pour aller nettoyer le box de Lola, la vache ! Pour pimenter un peu notre matinée, on a pris avec nous le long bamboo stick pour attraper quelques oranges, on commence à devenir assez habiles.

A notre retour, tout le monde est là, je n’avais pas encore eu l’occasion de rencontrer tous les nicas qui travaillent ici. C’est dimanche, donc ils ne travaillent pas, et ils ne peuvent pas rentrer chez eux non plus avec ce virus, donc ils sont beaucoup plus avec nous, ils sont adorables. On mange ensemble, et on converse en anglais et espagnol c’est top !

Ensuite, on s’attèlera à notre nouvelle routine : « nettoyer » les beans, trier les petites pierres qui sont dans les sacs, car on n’a pas trop envie que quelqu’un se casse une dent. Surtout en ce moment : tout faire pour éviter les hôpitaux.

Juan a vu que je chipotais à ma corde, car je prépare un atelier macramé pour les volontaires. En voyant ça, il m’en a demandé un morceau et m’a parlé de trompo, je vous avoue que j’ai pas trop compris..

Après avoir commencé le premier hanging plant, il revient 30 minutes après avec une toupie qu’il a fait lui même ! Il se décide à m’apprendre, c’est génial.. Il m’a fallu une dizaine de fois pour attraper le truc, et il m’offre la toupie.. Si je m’entraîne et que je deviens bonne, il me promet de m’en offrir une encore mieux..

On interromps les ateliers par une bonne séance de musculation donnée par « Mean Seb » aujourd’hui.

Je reprends mon macramé et à ma surprise, j’ai 6 nicas derrière moi en train de regarder, l’un après l’autre viendront s’essayer aux noeuds, c’est top. Ils sont supers curieux car ils n’avaient jamais vu ça avant. Je réalise la satisfaction que ça me procure d’apprendre aux autres, et de les voir si enthousiastes, j’adore ! Un beau dimanche à la finca.

23 mars 2020 :

Ce matin, Treminio nous réquisitionne Julia et moi pour remplir les bacs (fait à partir de tronc de bananier, génial?!) de terre, là où commencent tout doucement à pousser des choux, des oignons, et des carottes ! Pendant que les autre continuent à aider les chicos à rendre la terre des semis de café plus souple.

L’après midi, Tim et Claudia, les 3 enfants et tous les chiens viennent nous rendre visite. On a vu ce matin que les armoires se vidaient à grande allure, et leur ayant demandé des vivres, on espérait. Cependant on a reçu que du café, bon au moins c’est du café delicioso ! Aujourd’hui c’est encore rice and beans à midi et le soir.. mon estomac commence tout doucement à dire non aux beans..

Je propose à Marie d’aller se promener dans le jardins pour prendre des idées pour demain, car vraiment, c’est pas pour faire ma princesse, mais mon ventre est gonflé à bloc, je ne le supporte plus.

Et là c’est la joie : on a été couper une fleur de bananier pour en faire une salade, et on a trouvé une carotte : énorme ! C’est la première fois que je déterre une carotte, mais quelle joie !!! On est déjà excitées à l’idée de pouvoir manger autre chose demain !

L’ambiance commence à devenir un peu mauvaise car le gouvernement anglais commence à mettre la pression à ses citoyens pour rentrer chez eux maintenant, car après ils ne seraient apparemment plus les bienvenus s’ils ne prennent pas la main que leur tend leur gouvernement aujourd’hui. Lily et Seb, anglais, sont alors en train de réfléchir tout haut, et de se dire de peut être essayer de rentrer. Ça met le doute pour tout le monde, Seb parle de rester coincé 6 mois voir un an.. Bon j’adore l’endroit mais j’avoue qu’un an, ça fait long..

Je décide de lancer l’atelier macramé pour penser à autre chose, et détendre l’atmosphère un petit peu.. Même les garçons veulent participer (bon pas Seb, il est trop préoccupé...) Chacun s’approprie son propre modèle, sa propre couleur, j’adore ! Même les enfants de Claudia s’y mettent, elle essaiera elle aussi..

Elle vient me demander mon avis pour partiellement cloisonner un mur.. et pourquoi pas avec de la corde? Elle adore l’idée des feuilles en macramé, et décide de m’engager pour le projet, super en plus du café, j’ai la plateforme de yoga et la cloison.. Je peux facilement rester 2 mois et être bien occupée ici, mais je n’en doutais pas, il y a toujours quelque chose à faire..

24 mars 2020, 25, 26 mars

Les jours sont paisibles, on profite de chaque instant quand il semble que la situation ne fait que s'empirer en Europe et ailleurs dans le monde..

Les anglais nous annoncent qu'ils ont trouvé un vol samedi, ils nous quittent demain..

Claudia nous appelle pour prévenir Julia, que les allemands envoient un avion pour venir chercher les européens au Nicaragua samedi..

Les Belges prennent la décision de rentrer, Claudia nous prévient que les Nicas seront renvoyés chez eux bientôt pour une durée indéterminée.. Le temps que le virus passe..

Julia et moi, on tient à rester mais le rêve de pouvoir voyager après la ferme, même dans 2, voir 3 mois, semble s'éloigner de plus en plus.. Va t-on pouvoir voyager après? Combien de temps allons nous rester coincées ici? 2 mois on aurait adoré, continuer d'apprendre l'espagnol, continuer d'apprendre sur le café..

Mais si les Nicas partent, si Claudia et Tim ne passent plus nous voir, on n'aura plus de nourriture non plus.. On se voit forcées de prendre cet avion.. On aura une heure pour se décider, car l'avion part demain de Managua, et Managua c'est à 4h d'ici.. On est vendredi, il est 13h..

C'est la décision la plus difficile de tout ce voyage.. Renoncer à mon rêve, renoncer à cet accomplissement, mettre fin à quelque chose qui me rend tellement épanouie, je suis au bon endroit, au bon moment.. Chaque décision m'a menée vers des endroits incroyables, des rencontres inoubliables, des épreuves que je franchirai encore et encore pour me rendre plus forte chaque jour,... des découvertes, de l'introspection, des nouvelles langues, des nouvelles cultures, apprendre des autres, sur les autres, sur moi-même, ... je ne veux pas mettre fin à tout ça, et pourtant il semblerait que je n'aie pas tellement le choix.. rentrer sans savoir si je pourrai repartir.. Je suis détruite, j'ai le cœur brisé..

On prend toutes les deux la décisions de rentrer, ensemble.. Ça aura été horrible, de devoir faire ce choix si rapide, c'est irréversible..

J'essaie de dire au revoir à ma famille Nica, déjà que c'est difficile de faire une phrase complète en espagnol, mais alors avec toutes ces émotions, je n'y parviens pas.. Ils sont tristes, ils ne s'y attendent pas.. C'est pour eux, comme pour nous, une grande claque.. Nos vemos, on va se revoir nous disent ils..

Leurs sourires, leur générosité, leur amour.. Hasta Luego, à bientôt..

On restera silencieux tout le voyage, les larmes couleront du début à la fin.. C'est pour tous la fin brutale et beaucoup trop rapide d'un rêve merveilleux..

Yeux fatigués...  

5
5
Publié le 2 avril 2020

C’est la fin le Coronavirus m’aura eu.


Learn how to make choices.. It was one of my goal for this trip..


I have made decisions every day, decisions that I've never regretted.. following my instinct, reaching places, meeting people, picking ways, living many amazing experiences... I lived things that I would never have expected, better that I could ever have imagined...


But yesterday, I had to make a decision against my deep will.. it broke my heart, it brought me down.. this decision ends my life project. The embassy called me home.

Nicaragua, I swear, I'm not done with you yet.. South America, you won't have to wait too long !

I have to land and try to find inner peace again..