Carnet de voyage

Voyages en pays baltes

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S
Sylvie
Road-trip en Lituanie, Lettonie et Estonie via l’Allemagne, la Pologne et la Tchéquie.
Juillet 2024
23 jours
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Publié le 14 juillet 2024

Quatre jours avant le départ.

Le parcours est à peu près stabilisé, des visites réservées ça et là et surtout les campings pour planter la tente… et quelques hôtels après de longues étapes. 

On profite du dernier week-end pour faire la check-list de ce qu’il ne faut pas oublier. Tout doit rentrer dans le coffre de la Captur… Mazette !



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Publié le 16 juillet 2024

C’est le jour J mais pas encore l’heure H… La check list est validée, la voiture blindée… on est à quelques heures du compte à rebours…

Publié le 16 juillet 2024

Cette fois-ci c'est le départ.

92130 km au compteur... on verra bien à l'arrivée !

Il pleut, il vente, des camions encombrent l'autoroute vers la Belgique. On croise les doigts pour que le camping soit encore ouvert....


Bienvenue en Wallonie  
Frontière belgo-hollandaise 
Le premier camping

On est passé par un petit bout de Maastricht après avoir longé la Meuse. Puis direction Vaals pour le Kampeerterrein Hoeve de Gastmolen. Le camping est censé fermer à 20 heures sur leur site internet mais la réception est close dès 17 heures. Bon ! on petit coup de sonnette et 5 minutes plus tard une petite voix se fait entendre, puis 5 minutes encore et apparaît un gaillard. La tente est montée, le matelas gonflé et les pâtes cuisent lentement... on est à deux doigts d'Aix-la-Chapelle mais ce sera pour demain...

Mais premier problème : comment manger les pâtes sans fourchette !

Premier campement 
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Publié le 17 juillet 2024

Première étape de la journée, Aix-la-Chapelle. Petit déj au Café Didier avec le tour de ville Charlemagne a nos pieds. Réveillés tôt par le tracteur du voisin dans son champ jouxtant le camping. Nuit fraîche...

Le centre Charlemagne, en français ou en anglais dans le texte, permet de partir à la découverte de celui qui ne fut jamais ni roi ni empereur de France, puisque la France était un concept à venir- tout comme l'Europe dans son acception à actuelle. Il fut donc roi des Francs ou si l'on préfère du royaume franc de Neustrie. Mais il faut être juste : sa mère était née Bertrande de Laon et son couronnement le 9 octobre 768 s'est tout de même déroulé dans sa cathédrale de Noyon et nous savons tous qu'il se couronnera empereur à Rome en 800. Un autre empereur a sa place dans cette salle en sous-sol du Centre Charlemagne, le petit corse Napoléon, illustrant le temps des départements français outre- Rhin ; celui de Roser pour Aix.

Si le cœur vous dit, visite impromptue du château.

Le palais de Charlemagne à Air-la-Chapelle 
Le Centre Charlemagne 

L'hôtel de ville qui se visite est réservé aux férus des traités de Paix entre puissances européennes du XVIIIe, ici celui d'Aix-la-Chapelle de 1748. On parcoure les quatre salles où ces messieurs prirent leurs aises, mais pas beaucoup d'intérêt sinon...

Évidemment, la cathédrale vaut le détour et pas que pour la châsse de Charlemagne. Quant au trésor, il magnifie la puissance et la richesse de l'Eglise catholique. On y trouve des retables magnifiques, des reliquaires avec des bouts d'os impériaux, la croix dite de Lothaire où se disputent en majesté toutes sortes de pierreries, mais point le Rédempteur himself!

Le Trésor de la cathédrale et la cathédrale 

Il est 13h00, on commence à avoir faim.

Prochaine étape Cologne

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Publié le 17 juillet 2024

Arrivés à Cologne pour 15h00, le temps de remplir la moitié du réservoir- à 2,24 € le litre on y regarde, mais on a vu des prix plus français après - d'avaler un sandwich format et goût SNCF, et nous voici devant et dedans la cathédrale. C'est le monument le plus visité d'Allemagne, la deuxième église la plus haute et la deuxième ayant la plus haute flèche au monde, après Ulm. Elle dépasse la hauteur sous voûte de la cathédrale d'Amiens d'un tout petit mètre, mais Beauvais reste à la première place culminant à 48,5 mètres.

La cathédrale de Cologne 

On a fait l'impasse sur le trésor et la tour - là on a zappé l'information - pour visiter le centre de documentation sur la nazisme. Le musée est installé dans l'ancien quartier général de la Gestapo de Cologne. La maison est le musée. On remonte le temps de la naissance du nazisme jusqu'à sa défaite. C'est à Cologne du reste que le III Reich a été planifié. Les cellules des prisonniers sont en sous-sol ; prévues pour 2, plus de 10 prisonniers ont pu s'y entasser. Torturés, plus de 400 d'entre eux et elles ont été pendus dans un terrain jouxtant la maison EL DE, du nom de son constructeur, Leoplod Dahmen.


Centre de documentation du nazisme de Cologne 

L'audio guide en français permet de comprendre le fonctionnement du parti nazi et de la Gestapo. On compare avec effarement et horreur ce qui se passe aujourd'hui en France avec la montée des extrémismes...

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Publié le 19 juillet 2024
Aix-la-Chapelle - Cologne - Hanovre  

La vieille ville de Hanovre se laisse découvrir avec volupté. Entièrement detruite en 1945, Hanovre est aujourd'hui un havre de verdure avec un lac intérieur que les locaux appellent cependant mer.

Berceau de la monarchie anglaise et de quelques autres maisons royales européennes, ce qui fit de la première guerre mondiale une tuerie entre cousins. On trouve d'ailleurs la devise anglaise Dieu et mon droit au fronton d'une ancienne porte.

La très bonne idée de la ville est le fil rouge dessiné sur les trottoirs qui permet de découvrir plus d'une trentaine de monuments historiques ayant échappé aux bombardements alliés. Le livret coûte 3,5 € à l'office de tourisme en face de la gare centrale.

La coupole du nouvel hôtel se visite en empruntant le seul ascenseur au monde oblique et un peu de traviole...

L'ascenseur de la mairie 
Quelques vues d'Hanovre
Vues d'Hanovre 
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Publié le 20 juillet 2024

Après une nuit passée au camping en bord de l’Elbe, encombrée de porte-conteneurs et autres bateaux marchands, en route vers Hambourg city. Au menu église Saint-Michel, musée des Beaux-arts et balade à vélo.

L’église est magnifique et du haut du clocher qu’on appelle ici tour, on découvre tout Hambourg et comme le temps était clair, jusqu’aux massifs du Harz et de la Rhön.

Vues d'Hambourg de l'église Saint-Michel 

Proche de l’entrée à gauche, on trouve dans l'église les épitaphes de Telemann, Bach (Carl Philipp Emmanuel) et de Brahms) mais seuls les deux premiers ont joué leur dernière gamme dans la crypte de l’église.

Petit oubli, mais tout est payant ici. Dans les églises, tours et cryptes valent quelques euros…

Cette fois-ci l’ascenseur est bien droit !

Les épitaphes de Teleman, Bach CPE et Brahms 

Le musée des Beaux-Arts renferme des peintures du XVe de peintres hambourgeois. Toutes les toiles sont encadrées et une vitre empêche toute dégradation ou altération. On ne peut que saluer le travail de restauration : les toiles de siècles passés semblent avoir été peintes la veille. Effet extraordinaire garanti. On descend le temps des siècles, les salles dévoilent des Monet, Manet et autres peintres français de moindre envergure, mais cela reste un jugement personnel.

Nous n’eûmes pas le temps de nous perdre dans la galerie d’art contemporain mais nous nous installâmes quelques minutes dans des matelas à même le sol pour compléter l’œuvre digitale dont un extrait se trouve ci-dessous.

On reprend la voiture pour nous rendre dix minutes plus tard devant la devanture de Hambourg by bike pour une virée en vélo.

Un curry vite avalé dans une boutique à deux pas, et nous voilà juchés sur des vélos. Enfin presque, le temps d’en changer pour un mieux adapté et le guide a emmené loin de notre vue la dizaine de personnes du groupe. On pédale, on pédale vers le port des fois que… mais non ! On remonte, la boutique est vide mais le patron finit par se montrer, un coup de fil et on retrouve le groupe au pied d’un immeuble biscornu appelé les Tours dansantes. Toutes les stars de la pop et du rock ont craché leurs décibels aux alentours du kilomètre la Reeperbhan, au cœur du quartier rouge. Nous avions coché ce quartier de perdition mais, fatigués par le voyage, nous sommes sagement restés au camping. C’est à l’Idra que les Beatles entamèrent leur carrière. Le lieu existe toujours, alors que celui a accueilli Freddy Mercury au démarrage de la tournée de Queen de 1979 a été rasé et il ne reste que des souvenirs et quelques enregistrements live du Ernst Merck Halle. Pour les aficionados, on a ici les principaux concerts. https://www.concertarchives.org/venues/ernst-merck-halle



Hambourg by bike : les tours dansantes, l'hôtel bunker, le lac, la place de l'hôtel de ville.

La nouvelle place de concert to be est celle de l’Elbephilarmonie. Le toit du bâtiment stylistise des vagues, souvenirs des inondations qui ont fortement marqué la ville. L’acoustique est l’une des meilleures du monde paraît-il. Pour le reste, la balade en vélo peut se faire un solo avec un bon plan du quartier.

On remarquera près du stade de foot l'ancien bunker devenu hôtel 5 étoiles.

L’église saint Nicolas détruite par les alliés n’a pas été reconstruite en hommage aux victimes civiles des conflits. À méditer…

On resterait bien encore, mais Berlin nous appelle.


Eglise Saint-Nicolas et expo sur le parvis de l'insurrection du ghetto de Varsovie 
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Publié le 21 juillet 2024

Séquence musées ce matin pour Berlin. L’île aux musées - museums insel - est incontournable. Nous sommes tout de même à une heure de voiture environ entre le camping et le centre ville.

Petite frayeur hier soir vers 21h00 au camping. La place réservée ne l’était pas ! Mais il y a un camping pas loin. Nous insistons pour la jeune femme à l’accueil appelle son collègue. Bien nous en a pris. Ledit collègue ne parle pas un frifrelain d’anglais, s’étonne de notre arrivée puis comprend le mot téléphone et là tout va mieux. Un emplacement nous est dédié dans la zone des campeurs sans électricité. La tente est montée, l’eau des pâtes bout et on fait un Face Time avec le fiston et les sœurs.

Donc musées au menu du jour...

Le premier, c’est le Panorama de Bergame. Bergame, aujourd’hui en Turquie, au nord d’Iznir, s’appelle à l'origine Pergamon. Ville grecque d’importance, sa principale industrie était le travail de la peau pour la rendre apte à l’écriture. C’est de la peau de Bergame - pergamena dont dérive parchemin, lequel finira par supplanter le papyrus.

Le Panorama version à plat 

Quant au panorama, c’est une vision a 360 degrés d’un paysage, d’une bataille, d'une ville… Ils furent très à la mode de la fin du XVIIIe jusqu’à l’invention du cinéma, il place le spectateur au centre de l’action. Nous avions raté celui de Rouen lors de la dernière Armada, alors nous avons été tentés par celui-ci. Fait à base de photos, le tableau s’enroule autour d’une rotonde et, juché en haut d’une tour ou au pied de l’œuvre, le spectateur entrevoit la Bergame antique. C'est Yadegar Asisi, artiste et architecte, qui en est l'auteur, comme de plusieurs autres panorama dont le XXL de Rouen.

Autre musée, autre ambiance. Le Nueue museum à une importante galerie égyptienne mais aussi de Chypre et de la Nubie antique. Au-dela des momies et sarcophages on y découvre des objets de la vie quotidienne et, entouré de toutes les protections et de l'interdiction de photographier, le buste de Nefertiti, et le long papyrus découvert à Thèbes du Livre de la mort de Tarudj, nommé Nainai en écriture hiéroglyphique cursive.

L'île aux musées 
Le livre de la mort de Tarujd (court extrait)

On peut faire l'impasse sur le château de Charlotte...

Schloss Charlottenburg 
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Publié le 21 juillet 2024

Aujourd'hui on change ! On s'essaie au métro berlinois plutôt que de prendre la voiture et payer horriblement cher des parkings.

Le métro de Berlin 

La ligne U2 nous transporte de Sophie Charlotte Platz jusqu'à Alexander Platz.

On retrouve Karl-Marx Allee, la grande rue de Berlin Est bordée d'immeubles dans le plus pur style soviétique. Initialement baptisée Stalinallee le 21 décembre 1949, elle fut rebaptisée Karl-Marx Allee dans le nuit du 13 au 14 novembre 1961 dans le même mouvement que disparut la statue du Boucher. Aujourd'hui, un buste de Marx se cache dans un recoin de la Strausberger Platz, mais un burin anonyme a pour l'éternité effacé son nom, technique déjà employé chez les Égyptiens antiques.

Karl Marx himself 

Rachetés par la banque DePfa, les immeubles qui bordent les 2,6 km de l'allée, de style soviétique pur jus, ont été entièrement rénovés - à la veille de la chute du mur, ils étaient très noir crasseux mais abritaient toujours les cadres du Parti. La rénovation leur donnerait presque un air amical.

Les immeubles et la Frankfurter Tor 

A la Frankfurter Tor, on tourne à droite pour rejoindre en une vingtaine de minutes la East Side Galerie et ses 1,3 km de mur. L'initiative artistique de 1990 à permis à 118 artistes d'une vingtaine de pays de laisser libre court à leur expression ; le mur a été rénové par les artistes de 1989 pour le 20e anniversaire du Mur.


East Side galerie créée à la chute du mur de Berlin, et rénovée  

On poursuit vers la coupole Reichstag, on zappe pour aujourd'hui Charlie check-point, on verra demain. Le soleil est harassant et on finit en métro les quelques petits kilomètres qui nous restent à parcourir. On avait réservé obligatoirement mais la cerbère sévère du poste de police a mis un temps infini à trouver nos noms...


Vues de la coupole du Reichstag 
Hommage aux morts sur le Mur 

Il est 15h30 et on a faim...

A quelques pas, se trouve le Mémorial de l'holocauste en mémoire aux Juifs victime de la Shoah. Les stèles innombrables grises évoquent l'atrocité du génocide.

Il se situe à Mitte où se trouvait un ancien no man’s land qui bordait autrefois le Mur.

Le mémorial de l'holocauste à Berlin

Le Mur, on le retrouve a 45 mn de marche le long de la Bernauer Strasse, mémorial de ceux qui tentèrent de franchir le mur et périrent. Sur les 155 km de béton séparant la RDA de la RFA, il n'en reste que 3 km...

On découvre alors, si on ne le savait pas, que le Mur pouvait avoir deux enceintes séparées d'un no man's land et encombré de fils barbelés et parsemés de miradors. Traverser ce parc, c'est approcher les destins meurtris de familles entières, l'absurdité d'une construction de toute façon franchie avant sa prise par la population et sa chute définitive le 9 novembre 1989, quelque trente ans après son édification.

Bernauer Strasse 

Tiens tiens...

La Tour s’exporte…  
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Publié le 23 juillet 2024

Avant de passer la frontière germano-polonaise, dernier tour dans Berlin.

Le musée Juif, conçu par Daniel Liberskin, nous accueille dès l’ouverture. Le couteau suisse qui ne l’est pas à du mal à passer au scanner, mais comme en plus de la lame il contient fourchette, cuillère et tire-bouchon, on a droit à un beau sourire comme laissez-passer.

Il est un peu difficile de s’y retrouver dans ce musée, pour tout dire. Après avoir vainement essayer le parcours de 99 minutes, on a simplement enfiler les salles en écoutant l’audioguide. Ici comme ailleurs, la dépense peut être inutile car en téléchargeant l’app du musée, on a une visite virtuelle...

Le musée juif de Berlin 

Première halte dans la tour de l’Holocauste. Construite à l’extérieur du musée, elle est vide de tout décor et ornement, seul une fente en hauteur laisse filtrer un rai de lumière. L’espoir dans la nuit.

La tour de l'holocauste 

Le musée est un historique et hommage aux Juifs askenases. On y découvre les cultures, traditions, croyances de ces communautés mais aussi leur déportation et massacre.

Dans l’escalier qui conduit vers la dernière partie de l’exposition - sur la Shoa - sont accrochés aux murs les portraits de quelques-unes des célébrités juives de tous les temps.

Deux statues de femmes retiennent l’attention : Eglesia et Synagogua. La première représente l’Eglise catholique, l’autre le judaïsme. L’une est triomphante, l’autre, les yeux bandés, se résoud à sa déchéance…

Iglesias et Synagogua 

Le temps de reprendre des forces dans un street food voisin et on file vers La typologie de la terreur. On est en plein Berlin Est et si nous ne le savions pas, les immeubles nous rappellent l’austérité soviétique.

Berlin Est 

Situé dans la Wilhemstrasse et la Niederkirchnerstrasse - à l’époque Prinz-Albrecht-Strasse, ce musée a été construit sur l’emplacement même des quartiers généraux des SS, SA et autres Gestapo ; à deux doigts de la Chancellerie d’Hitler. L’expo relate essentiellement les crimes commis par ces officines nazies, tant sur les opposants intérieurs que sur les Juifs, tziganes, homosexuels et les résistants des pays conquis. Une heure d’un parcours où chaque image confirme que tout le monde savait ce qu’il se passait, d’autant que discours des officiels et films de propagande ne laissaient aucun doute sur l’entreprise exterminatrice des nazis. On retrouve dans le parc d’autres vestiges du Mur.

Typologie de la terreur 

À deux pas, c’est le Checkpoint Charlie, tenu par les Américains de 1961 à la normalisation suite à la chute du Mur. Il n’est pas certain que les tout jeunes qui sont là cet après-midi et qui sont nés bien après la guerre froide savent ce qu’ils font quand ils se photographient derrière les faux sacs de sable et la fausse guérite d’époque ! Chars russes et américains s’y sont tellement fait face qu’on crût la troisième guerre mondiale imminente…

Check point Charlie 

En face, on retrouve un panorama sur la vie au temps du Mur des années quatre-vingt. Le même Asisi a œuvré ici. Le jeu de lumières jour/nuit est intéressant.

En haut, autour de Check point Charlie, en bas, Panorama de Berlin 

Il est 17 heures, départ pour Poznań et sa nuit d’hôtel.

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Publié le 24 juillet 2024

Après un départ de Berlin sans encombres, trouver l’hôtel à Poznań fut plutôt complexe. Avec obstination, le GPS nous ramène au même endroit où de toute évidence nul hôtel La Guitarra ne se profile à l’horizon. Nous finissons par arpenter le trottoir jusqu’à comprendre que l’hôtel se niche au fond d’une cour crasseuse après être passés sous un porche. Inutile de négocier une place de parking dans la cour mais la chambre est bien réservée pour 40 petits euros. M. et Mme Booking qui ont l’amabilité de nous mettre à disposition de quoi séjourner ne serait-ce qu’une nuit ne nous dit pas tout. De chambre avec salle de bain privée, nous nous trouvons dans un dortoir à lits superposés ; mais nous l’avons privatisé pour la nuit.

Hôtel La Guitare 

Le parking public n’est pas loin nous indique notre hôtesse en écrivant le nom sur un carré de papier. “ N’y allez surtout pas, objecte-t-elle lorsqu’on lui demande si c’est celui qui jouxte l’hôtel, c’est celui de la galerie marchande.” Le GPS nous conduit avec sûreté dans le parking de la galerie marchande et nous nous trouvons coincés devant la barrière de sortie, de peur que le parking ne ferme. Le ticket qui n’est vieux que de deux minutes n’est pas le sésame pour nous faire sortir et la caisse automatique refuse avec insistance tout paiement.

Le mauvais parking et interdit aux véhicules GPL... 

Nous garons la Captur en vrac devant l’une des deux sorties qui est condamnée et descendons la rampe de sortie des voitures à la recherche d’une autre caisse ; celle que nous trouvons accepte le paiement et nous partons à la recherche du vrai parking qui, pour moins de 10€ nous offre 24 heures d’hospitalité.

Avec tout cela, 21:30 ont sonné mais il faudrait bien manger ! Le Subway dont les portes sont ouvertes ne sert plus depuis une demi-heure ! Une gargote ouvre tout juste et nous nous précipitons vers un hot-dog et deux portions de frites. La gentille dame ukrainienne qui nous sert déchiffre avec grand peine sur le terminal de paiement que le carte ne passe pas et nous indique un distributeur de billets au sous-sol de la galerie marchande.

1000 zlotys soir 240 € est la somme minimale à retirer, nous en faisons notre affaire tout comme notre souper sur une table en plastique devant la gargote. “Vous venez d’où ? avons-nous réussi à comprendre lorsque la serveuse nous avait dit Ukrainia en se désignant. France ne lui a rien évoqué mais Paris lui a fait ouvrir de grands yeux d’espoir et d’envie. Parisse, Parisse a-t-elle répétée en nous regardant ébahie…

Hot dog et frites pour la nuit à Poznań 

Retour à l’hôtel-dortoir dans nos deux lits superposés. Cadre et sommier en fer, matelas mousse épais comme un ticket de métro… l’un des matelas finira à même le sol pour le nuit…

Journée ensoleillée ce matin sur Poznań. Il est plus de 8:30 et tout semble désert. Nous descendons vers Stare Miasto (littéralement « vieille ville », le centre historique de Poznań. C’est une jolie place du XIIIe entièrement reconstruite à l’identique après sa destruction au cours de la seconde guerre mondiale. La place est vide, tous les cafés restaurants sont fermés sauf un seul où on peut prendre un petit déjeuner complet. « Ah ! France, MBappe, Madrid » nous lancera le garçon d’une vingtaine d’années en apportant l’addition et nous demandant d’où nous venons. Croyant certainement que les Français sont aussi riches que le nouveau madrilène, il nous remerciera du billet de 100 zlotys (25€) clôturant ainsi toute remise de monnaie.

La place de Poznań 

On met le cap sur la cathédrale gothique de briques rouges perdue à un kilomètre du centre.

Construite en 968, c’est la plus ancienne cathédrale de Pologne. Elle succède à des versions romanes et pré-romanes d’églises et a été maintes fois détruite et reconstruite. La version actuelle est néo-gothique de l’après-guerre et renferme les tombeaux des premiers rois polonais.

La basilique-archicathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul

Son nom exact est basilique-archicathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Son titre d'archicathédrale résulte de la bulle De salute animarum du 16 juillet 1821 par laquelle le pape Pie VII a élevé le diocèse de Poznań au rang d'archidiocèse métropolitain. Nous ne l’apprîmes que par la suite, mais il y aurait dans la basilique le tableau de saint Martin entrant dans Amiens. Ce qui est possible car saint Martin (saint Marcin ici) est le patron de la rue principale et il se vend le croissant de saint-Martin, spécialité locale inscrite le 30 octobre 2028 au registre des produits protégés de l’Union européenne et qui se vend par tonnes, soit 1 million, le 11 novembre, jour de la fête nationale.

Le croissant de Saint-Martin 

Retour vers la vieille ville. Il va être midi et l’attraction est proche. Quasi déserte ce matin, la place est désormais comble. À midi sonnante, les deux portes qui surplombent l’horloge de la mairie s’ouvrent pour laisser sortir deux chèvres qui vont se donner douze coups de cornes.

Les chèvres de Poznań 

L'histoire a une legende. Après la reconstruction de la tour de l’hôtel de ville suite a incendie, une fête fut organisée. Mais un des cuisiniers qui aidait à faire rôtir la viande pour la fête quitta son lieu de travail pour admirer l’horloge de l’hôtel de ville et le rôti brûla. Alors le cuisinier attrapa deux chèvres blanches dans un pré voisin pour les rôtir. Effrayées, elles coururent dans la tour de l’hôtel de ville où elles commencèrent à s’entrechoquer avec leurs cornes. Amusé par cette vue, le maire pardonna au cuisinier et ordonna que deux statues de chèvres soient installées dans l’horloge de la nouvelle mairie.

Pizza rapide chez Francesca à deux pas du palais imperial, quelques temps QG d’Hitler. Juste avant le Mémorial des insurrections contre le communisme.

Palais impérial et mémorial des insurrections contre le communisme 

On lève l’ancre pour Varsovie. Il est 15:00.

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Publié le 26 juillet 2024

Nous arrivons au camping à 19h30. Douche froide à l'accueil : nous pouvons nous installer mais devrons bouger la tente demain matin en fonction des départs. Ici, il n'y a guère que des camping-cars et vans aménagés, stationnés en vrac. La réservation faite ne durait que jusqu'à 17h00 et si la réception est ouverte jusque 22h00, avoir de la place est à nos risques et périls... Heureusement, nous avons un mail qui protège notre réservation jusque 20 heures... La madame de l'accueil se confond en excuses, râle après sa collègue qui a fait le bévue et, ô miracle !, nous trouve un emplacement pour nos deux nuits.

Varsovie fut quasiment rayée de la carte au cours de la seconde guerre mondiale. À la fin de la guerre, la question se posa de laisser la ville en ruines, témoignage de la barbarie de l’armée nazie, si ce n’est russe, ou de la reconstruire. Cette dernière option fut choisie, et il reste peu de l’ancienne Varsovie que parcouru Chopin ! Le monument érigé à sa gloire au début du XXe siècle fut l’un des premiers à avoir été dynamités par les nazis, symbolisant la volonté d’annihiler la culture polonaise. L’église la Sainte-Croix conserve dans le premier pilier à gauche en entrant le cœur du musicien. Manque de chance pour la photo, la plaque est en plein nettoyage !

Le cœur de Chopin 

Garés devant le théâtre, nous descendons vers le Palais Royal. Un attroupement inhabituel de policiers nous intrigue tandis que la place est entièrement bouclée.

Photo devant les mascottes de la police 

Mais l’allure badine des équipages de policiers, tout sourire, nous interdit toute inquiétude. Et pour cause, on célèbre le Jour de la police, manifestation bonne enfant s’il en est. On oublie les Rembrandt et Belotto exposés dans ce palais reconstruit après la seconde guerre mondiale , ici comme pour une grande partie de la ville, à l’aide de gravures du dix-huitième siècle.

Devant le palais présidentiel, sur la voie Royale, un monument commémore le crash de l’avion présidentiel le 10 avril 2010, lors d'une tentative d'atterrissage sur l'aéroport de Smolensk, ne laissant aucun survivant parmi les 96 personnes à bord, dont le president polonais Kech Kacyński, son épouse et plusieurs hauts-dirigeants civils et militaires. On ne sait si l’inscription "dans le territoire de la Fédération russe" est purement géographique ou politique, faisant écho à un possible attentat piloté par Poutine…

Le palais présidentiel  

Après l’église de la Sainte-Croix, on rejoint le musée Chopin après avoir vu l'hommage à Solidarnosc et aux JO de Paris,

Puis par un long détour, on passe devant la statue de Gaulle surplombant le rond-point éponyme.

On rejoint la place de la Constitution, célébration de la Constitution de la première république polonaise - on est à la troisième - approuvé le 3 mai 1791. Ce fut la première en Europe et la deuxième dans le monde après celle des États-Unis d’Amérique, si on oublie celle de Saint-Marin (1600) ou de l’éphémère République corse (1755).

Place de la Constitution 

L’architecture de cette place et du quartier alentour, Marszałkowska (MDM), est pleinement stalinienne avec des allures de la Karl-Marx allée de Berlin. Pour construire ce quartier dès 1950, les soviétiques ont d’ailleurs parachevé le travail des nazis en dynamitant les maisons de maitre qui avaient échappé à la guerre.

On remonte les larges avenues vers les maigres restes du ghetto. Tout a été minutieusement détruit après le soulèvement du ghetto. Quelques murs ont cependant été sauvegardés, des plaques sur les trottoirs marquent les délimitations…

Le ghetto de Varsovie 

On cherche vainement la Tour bleue, construite à l’emplacement de la plus grande des synagogues de la ville détruite par les nazis ; on cherche un symbole mais c’est une grande tour de bureaux commencée en 1961 et terminée en1991. La communauté juive a reçu en compensation trois étages.

Nous sommes sur le chemin du musée Polin sur l’histoire des Juifs en Pologne. Superbe scénographie et très bonne documentation, on y passe deux heures trente sans façon. Si on se prête au jeu de l’imprimerie et du billet de train souvenirs de notre passage, l’intérêt historique, culturel et politique de ce musée construit à l’intérieur même de ce qui fut le ghetto est majeur et complète ce que nous avons vu en Allemagne. Ce livre a couverture rouge Story of a secret state présenté à la fin de l'exposition relate en temps réel ce qui se passe dans le ghetto de Varsovie. Il a été envoyé à toutes les puissances alliées ainsi qu'à la Croix-rouge mais est resté lettre morte... L'inssurection du ghetto est le fait des quelques de milliers de juifs qui n'avaient pas encore été déportés car tous les habitants du ghetto connaissaient le destin qui les attendaient en embarquant dans les wagons à bestiaux. Mourrir les armes à la main plutôt que subir la machination nazie.

En Pologne, des pogroms durèrent jusqu'en 1946.


L’après-midi touche à sa fin, il nous reste à voir la vieille ville. Étonnement, là-aussi il existe une stare miasto dans une ville entièrement détruite ; les remparts que nous voyons, la place du marché et les maisons colorées qui la bordent n’ont que soixante-dix ans d’existence et sont la copie fidèle de cette vieille qui existait depuis le XIIIe siècle. A l’approche des remparts reconstruits se dévoile le monument du Petit insurgé commémorant avec son casque trop grand les enfants soldats morts pendant l'insurrection de Varsovie en 1944.

Stare miasto 

En surplomb au-dessus des remparts, se cache la statue de Wars et sa femme Sawa. La légende raconte qu’ayant accueilli le prince Ziemomysław perdu dans la forêt entourant la Vistule, ce dernier décréta que cet endroit s’appellerait désormais la terre de WarsSawa. Officiellement, l'origine du nom de la ville remonte au XIIIe siècle d’après le nom du propriétaire Warsz, d'où le nom Warszowa Ziemia (la terre à Warsz) changé plus tard en Warszawa.

La vielle ville 

Sur la place du marché trône une statue de sirène, sœur jumelle de celle de Copenhague, qui naviguèrent ensemble de l’Atlantique à la Baltique. Celle de Varsovie est plutôt guerrière !

La sirène de Varsovie 
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Publié le 27 juillet 2024

Étape de transition ce 25 juillet. Nous quittons Varsovie vers 10:00 en direction de Kaunas où nous sommes attendus pour 17:00.

Appel de l’hôtel : voulons-nous annuler la réservation car il n’y aura pas d’eau chaude jusqu’à demain. On maintient, nous sommes propres comme des sous neufs. Et d’eau chaude il y en aura dès cet après-midi même nous écrira finalement l’hôtel.

L’autoroute est encombrée de travaux mais depuis dix jours c’est un grand classique. Depuis Mons (Belgique) ce sont des travaux partout, autoroutes, routes et villes, tout y passe…

Route en travaux interdite aux charrettes à cheval ! 

Brève halte sur une aire de repos. Depuis l’Allemagne et encore plus en Pologne nous ne pouvons que considérer le triste état de nos toilettes françaises ! Même hors stations-services - qui en France relèvent plus du purgatoire que du Paradis - les toilettes sont nickel, rutilantes comme au premier jour et abondante en PQ !!!

En faisant le point sur la carte, on s’aperçoit avec misère que le GPS mal programmé nous égare en plein Nord-Ouest au lieu du prometteur Nord-Est ! Il faut recaler l’azimut, quitter l’autoroute, prendre des chemins de traverse et admettre que nous aurons une heure de retard. On avertit notre hôte et l’hôtel et nous creusons notre sillon.

À quelques pas de la frontière, on fait le plein de nos estomacs - il est 17:00 - et du réservoir. Mal nous en a pris, l’essence est bien moins chère en Lituanie.

Nous passons enfin la frontière polono-lituanienne. Coup de froid dans la voiture. Nous n’arrivons plus à 18:00 mais à 19:00. Nous nous perdons en conjectures : accident, travaux ? Il nous faudra de longues minutes pour nous rappeler l’heure de décalage avec la Pologne et la France.

Passage de la frontière polono-lituanienne. Gros travaux sur la route.

La visite de Kaunas qui devait débuter à 17:00 ne se fera qu’à 19:00.

Jurgita nous attend sagement à l’hôtel. Jurgita c’est la personne qui imprime les livres des Soleils Bleus et qui parle un français remarquable. C’est notre première rencontre de visu.

Selfie avec Jurgita et photo devant la Chateau de Kaunas 

On pose vite fait les valises et nous voici déambulant dans le vieille ville qui fut construite au moins dès le IXe siècle. Puis nous longeons les berges de la Néris, avant son confluent avec le Niémens devant le château rénové qui date de 1361 pour défendre la ville face aux chevaliers Teutoniques, symbolisé cette statue d’un soldat équestre, à l’époque des batailles qui ont opposé le royaume de Pologne-Lituanie à l'Ordre des Chevaliers Teutoniques.

Nous dînerons sur la place de l’ancien Hôtel de Ville devenu un musée mais qui n’ouvre qu’à midi, et à cette heure-là le lendemain, nous serons proches de la Baltique…

Le chevalier représentant la lutte contre les chevaliers teutoniques. Elle était destinée à Vilnius qui n’en voulut pas. 
Le château reconstitué après sa destruction par les Russes  
En haut à droite l’ancien Hôtel de Ville avec sa tour surnommée le Cygne. Une série de bâtiments religieux dits Petit Vatican.

Nous aurons auparavant vu l’archicathédrale basilique paroissiale des apôtres Pierre et Paul, qui a reçu les prières de Jean-Paul II puis récemment de François. Puis serons passés par le "Petit Vatican" qui regroupe quelques bâtiments religieux.

L’archicathédrale basilique 

Kaunas fut lituanienne, polonaise, russe au gré des guerres. La Pologne et le Grand duché de Lituanie formèrent la puissante République des deux nations, monarchie élective (tiens, tiens, notre République ne serait-elle pas de cette nature ??) s’étendant de l’Ukraine jusqu’à l’Estonie incluant la Biélorussie et une partie de la Russie. Kaunas ne fut pas détruite durant le seconde guerre mondiale bien qu’occupée par les Allemands puis les Russes. Durant la guerre, le consul du Japon à Kaunas, Chiune Sugihara, délivra des visas qui permirent à six mille juifs des pays baltes, de Pologne ou d’Allemagne de fuir, mais trente-sept mille autres périrent dans le ghetto sous les balles nazies. Il fut reçu Justes parmi les justes en 1985.

C’est aussi à Kaunas, nous dit Jurgita, que la Lituanie se rallia à l’Union soviétique. Ère difficile où le lituanien n’avait pas droit de cité et où les églises servirent d’entrepôts ou de fabriques.

La ville moderniste subsiste aussi, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle fut construite lorsque Vilnius était polonaise et que Kaunas devint capitale entre 1920 et 1940. Nous remontons l’avenue de la Liberté, saluons l'église Sainte- façonnée dans l'art gothique lituanien du XVe, mais la nuit se fait dense. Notre arrivée tardive nous oblige à discerner les façades dans la pénombre… Nous faisons un détour par la statue de la liberté et l’université où a étudié Jurgita.

En haut, la statue de la liberté. En bas à gauche, le livreur de livres lituaniens - interdit sous l'ère russe (XIXe-début XXe) . ...

Dans un recoin de la place où se dresse l’église de style byzantin dédié à l’archange Saint-Michel, elle nous désigne la statue de l’homme nu, iconoclaste aux temps soviétiques.

L'église de la résurrection a mis 70 ans à être bâtie... pour cause d’interruption communiste.

L’église de la résurrection 

Sur l’allée de la Liberté, on s’amuse à déchiffrer des mots. Certains sont faciles, d’autres abscons… Jurgita nous explique que c’est la fin des mots qui leur donne sens. Kaunas, la ville, devient Kauno lorsqu’on désigne l’hôtel de ville de Kaunas, par exemple (Kauno rotušé). Son propre nom de famille change pour désigner qu’elle est la fille de son père, la femme de son mari ou encore une femme non mariée… Bref, des choses complexes pour nous. Le lituanien est décrit comme descendant des langues indo-européennes et proche du sanscrit ; ce qu’elle partage avec le letton.

Nous n’aurons pas le temps de voir le musée des diables, qui en contient trois mille de toute la planète. Kaunas fut capitale européenne de la culture en 2022...

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Publié le 27 juillet 2024

Il pleut ce matin sur Kaunas quand nous partons pour l’ouest. Toujours des routes en travaux… Départ pour l’isthme de Courlande, où le beau temps nous attend, un incontournable de la Lituanie. Cette bande de sable de près de 100 km est divisée entre la Lituanie au nord et la Russie au sud (Kaliningrad). On a bien sûr essayé de s’approcher de la frontière mais la route est fermée bien des kilomètres avant.

On doit prendre un ferry pour se rendre sur place puis payer 30€ pour pénétrer dans le parc national qui comprend l’ensemble de l’isthme.

Bon c’est flou ! 

La route est tantôt bonne tantôt moins bonne tantôt en rénovation et on ne voit rien d'autre que la forêt qu’elle traverse. Deux villes balnéaires se succèdent : Juodkrantes et Nida à la frontière russe.

Quelques vues de Nida 

Il est vrai que ça reste beau mais touristique. Sans aucune façon on préfère Juodkrantes à Nida bien trop touristique. Mais mis à part s’allonger sur le sable d’une des nombreuses plages, il n’y a rien à faire…

On a cependant zappé le monument inauguré en 2018 à Nida par l'ambassadeur de France en mémoire des soldats français emprisonnés lors de la guerre 14-18, et le musée de l'ambre.

On prend un verre avec un petit truc léger à manger : du pain frit... on se replie vers un resto pour un fish & chips et des pâtes...

Quelques randonnées sont possibles sur l'isthme mais surtout il faut grimper sur les dunes mortes.

Ces dunes sont les plus hautes d’Europe et on a vue à la fois sur la Baltique et l’intérieur de l’isthme. Une lourde et longue bataille les a opposées aux hommes. Entre le XVIIe et le XIXe siècles, quatorze villages ont été ensevelis sur le sable.

En chemin vers le sommet de la dune. Les croix commémorent les villages engloutis par la dune. 

On rentre sur la terre ferme pour camper à Palanga, plus au nord.

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Publié le 29 juillet 2024

Nous traînons un peu sur le matelas pneumatique ce matin. Il est 6h30. Soudain, une pluie fine s’abat, qui dure deux ou trois minutes, pas plus mais suffisantes pour se dire que la tente est bien mouillée. Sans plus attendre, nous nous levons pour ranger le campement.

La veille, nous sommes passés devant le camping sans le voir. Nous avions programmer le GPS par villes étapes pour être sûrs de longer la côte et ne pas prendre l’autoroute. Nous ne verrons pas la mer de la route mais passerons dans tous les centres villes avec obligation de reprogrammer à chaque fois le GPS. Nous atterrissons tout de même sur l’autoroute, devons le quitter par la gauche pour nous réinsérer dans l’autre sens dans le flot de voitures. On fera le manège trois fois au total…

La tente montée, on file au resto du camping…

Au resto du camping à Palanga, Lettonie 

Nous avons Riga en ligne de mire mais préférons musarder par la route qui longe la côte plutôt que de filer straight on.


Premier arrêt : la banlieue de Palanga et le supermarché. Ils ouvrent ici de 8h00 à 22h00. Nous laissons le Lidl à gauche pour entrer dans l'Iki. Nous prenons croissants, pains au chocolat avec noisettes et roulés à la cannelle. Il n’y a que des caisses automatiques et nous ne savons pas comment faire pour valider nos achats… une employée du magasin vient à notre secours. Pas d’anglais ici, mais avec les doigts et des gestes elle nous fait comprendre que nous avons pris trois croissants et que nous en avons un de plus gratuit. Nous le prendrons tandis qu’elle exhibe la carte du magasin, que nous n’avons évidemment pas, mais nous fait une remise de 2€ !


Deuxième arrêt : Liepaja. Nous avons passé la frontière lituano-lettonne très vite après Palanga. La mauvaise idée était de croire que l’essence serait moins chère dans ce pays plus pauvre. On prend 10 centimes du litre ! La pub en face des pompes nous surprend. On ne sait pas pour les Américains, mais nous ne connaissons pas ce qui est réputé être français !!!

Le passage de la frontière lituano-lettonne et la publicité 

On gare la voiture devant un marché qui est enserré par murs et barrières. Il se nomme Marché de Pierre, un marché bien rangé, bien fourni en fruits et légumes, et à des prix introuvables de part chez nous, et qui commence à être achalandé. Il fut en son temps lieu d’exécution !

Le marché de Liepaja et son distributeur de café. Au fond l'église catholique St Joseph. Plan de la place 

L’église luthérienne Sainte Anne en face du marché nous accueille, mais vite fait nous commande une dame à l’entrée car l’office va débuter. Shorts, mini-jupes et photos interdits. Bon, short nous avons et photos nous aurons. Les fidèles entrent et se signent en s’agenouillant dès la porte passée. L'église possède un très beau autel de 10 m sur 6 m datant du XIXe, tout comme l’église actuelle en briques rouge qui a succédé à l’église de bois de 1508 !

On va prendre un thé pour faire passer les viennoiseries du petit matin. Le café qui nous fait face nous ouvre ses portes. On trouve peu de cafés par les routes que nous prenons, mais il y a des distributeurs de café partout : dans les rues, les marchés, au pied des immeubles.

Personne ne parle anglais. Nous montrons du doigt les sachets de thé et ce que nous pensons être des gâteaux style chaussons aux pommes mais qui en réalité sont des sortes de ravioles ou de petits pains fourrés de viande mixée style premier repas pour les nourrissons, ou de riz blanc…

Petit déjeuner aux chaussons à la viande ou au riz

La dame devant nous, assez âgée, a commandé de la purée généreusement arrosée d'huile chaude et une glace style dame blanche... On n'a pas osés faire de même... Il n'est pas 10h00...

Nous retraversons le marché et rentrons dans la cathédrale catholique Saint Joseph de belle facture.

Cathédrale Saint Joseph 

Quelques photos et nous laissons cette ville universitaire qui fut aussi une base d’entraînement nazie durant la seconde guerre mondiale.

D’environ 7 000 juifs avant la guerre, il en restait moins 30 à la fin de la guerre. Les autres furent exterminée par les nazis et leurs collaborateurs locaux dans les dunes de Šķēde au nord de la ville.

Les façades art nouveau de Lapieja

Les maisons traditionnelles sont en bois sur une assise de pierre. D'autres abordent des façades art nouveau...

Maisons traditionnelles 

Nous avançons vers Ventpils. La route est monotone, traversant une immense forêt de conifères. La ville est qualifiée de verte, c’est vrai, avec des représentations de vaches, ce qui est vrai aussi. Tout comme les villes depuis Kaunas, l’art nouveau s’est épanché ici et les façades rivalisent entre elles. Mais beaucoup sont peu entretenues. Nous cherchons une plage que nous ne trouvons pas, enfin si, mais qui ne correspond pas à nos critères !

Port et plage de Ventpils ( le vraie plage doit être ailleurs !) 


Le restaurant ayant la meilleure terrasse de la ville nous refoule par manque de place ; la terrasse est certes pleine mais pas la salle et le service ne se termine qu'à 22h00. Nous errons autour du marché tout proche et de ses distributeurs de café, longeons l’église sur la place. En file indienne, des statuts de nourrissons jonchent le pourtours de la pelouse. Sur chacune d’elle, un écriteau, traduit en anglais, explique à la première personne de l’embryon pourquoi sa mère a choisi d’avorter.

Nous quittons au plus vite cet endroit morbide. Au coin de la rue, nous passons devant un resto de burgers. Nous hésitons mais commandons nuggets, burger et deux portions de frites, plus sodas. Pas d'alcool au volant ici… 30 minutes plus tard arrivent les nuggets, encore 15 pour le burger et les frites. Nous regrettons presque de nous être arrêtés mais nous saurons par la suite que nous n’aurions trouvé à manger que plus de 150 km plus loin.

Sortie de Ventpils. La route est en travaux, c’est peu de le dire. Nous roulons sur des cailloux, de l’autre côté, la voie est en construction. Régulièrement, de longs feux rouges nous stoppent, le temps de laisser passer la file de voitures d’en face. La voiture qui nous précède roule à vive allure, nous décrochons histoire de ne pas prendre un cailloux dans le pare-brise mais, derrière, les voitures nous talonnent.

Cette “route” n’en finit plus. 5, 10 km à moins de 50, c’est long. Et aucune ombre d’écume à l’horizon. La Baltique n’est pas loin, mais cachée par la forêt. Les rares villages traversés semblent pauvres, sortis d’un autre âge.

Kolka est à la pointe, après c’est le descente vers Riga. Il n’y a rien. Une route mène à la mer, nous la prenons. Des bâtiments lépreux s’offrent à nous et la route se poursuit par un petit chemin de terre puis de sable. Il débouche sur la mer, La bande de sable fait à tout casser deux, trois mètres, et il n’y a rien que ces vélos et cette charrette avec un surf. Rien à l’horizon.

Nous aurions dû filer direct de Palonga à Riga en passant par Jurmala, car elles sont là, les plages de sable blanc et les villages touristiques - un peu… Les voitures jonchent les bas-côtés, les tentes squattent les parkings sous les pinèdes. Nous aurions voulu piquer une tête dans les flots bleu acier, mais il est tard, Riga est encore à plus de 20 km, alors nous nous faufilons dans la file de voitures qui rentrent en ville.

Jurmala vue de la route 

Une nouvelle fois, l’hôtel se dérobe. La météo s’annonçant exécrable, nous n’avons pas voulu exposer une nouvelle fois la tente que François nous a gentiment prêtée à la pluie torrentielle qui nous attend les deux prochains jours. Il faut dire que l’hôtel a une adresse dans une rue mais sa porte d’entrée est dans celle d'à côté.

Nous garons la voiture et partons à pied à la recherche de notre havre. L’enseigne Hôtel Multilux transperce enfin nos regards et nous nous trouvons devant un immeuble style stalinien et une épaisse porte de bois. Certes, c’est un self check-in hotel, mais d’autres le sont aussi comme celui de Hanovre ou des classiques Formule 1, mais là, c’est à désespérer. Le digicode n’ouvre toujours pas la porte au bout de trois tentatives. L’air excédé, un homme assis sur le banc juste en face de la porte, se lève et tape son propre code sur un autre digicode qui ne ressemblait pas à un digicode mais à un carré noir : il fallait taper du doigt pour que le carré se transforme en digicode numérique dernier cri.

Le digicode magique !! 

C’est aussi vieux à l’intérieur que l’immeuble et la porte. Un escalier de pierre nous conduit jusque devant une porte que l’on doit ouvrir avec le même code et qui dessert cinq autres portes. Nous ouvrons la nôtre avec le même code. Tout cela était écrit dans le mail reçu dès la réservation. Notre chambre a tout le confort d’une chambre d’étudiant mais cela va nous suffire pour les trois nuits à passer.

Nous sommes en plein quartier art nouveau. Nous passons le début de soirée à mitrailler quelques façades et à rechercher un parking fermé et un resto.

Façades du quartier art nouveau où nous résidons  
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Publié le 30 juillet 2024

Le programme de la journée n’est pas prévu, sauf de déambuler dans la vieille ville de Riga en passant dans le quartier art nouveau où nous logeons.

Nous photographons les façades, traversons le joli parc de Vermanes Darzs pour nous retrouver devant le monument de la Liberté, un des points de passage vers la vieille ville. Édifié en 1935, les Soviétiques auraient bien voulu le détruire mais la ministre de la culture de Khrouchtchev s’y opposa. Ils construisirent une station de trolley pour que les agents du KGB surveillent jour et nuit qui venaient y déposer des fleurs, ce qui valait un aller sans retour vers la Sibérie.

La Tour poudrière et le monument de la Liberté 

Le monument représente les héros mythologiques du pays. La statue de Milda au sommet porte une couronne à trois étoiles, symbolisant les trois provinces historiques.

On rentre dans la vieille ville par la Tour poudrière et on se perd dans les petites rues jusqu’à la place Doma Laukaums où siège une des cathédrales de la ville (il y en a plusieurs selon l’obédience). Les alentours furent détruits par les nazis, puis reconstruits dès la fin de la guerre. En 1991, pour couper court aux velléités d’indépendance, l’armée soviétique tenta sans succès de s’emparer du bâtiment de la radio nationale, encore criblé de balles…


La maison de la radio nationale 

On petit déjeune sur la place. Il n’est pas 9h30 mais le couple derrière nous carbure déjà au grod blanc !

Sur la place de l’hôtel de ville, la maison des Têtes noires, elle aussi détruite par les nazis puis par les Soviétiques qui parachevèrent ce qui en restait pour ne laisser qu’un tas de ruines.

C’est après l’indépendance en 1991 que la maison fut reconstruite et inaugurée en 1999. Bâtie au XIVe siècle, elle accueillait au XVIIe la Guilde des têtes noires, repère de riches marchands célibataires. Liszt, Berlioz, Rubinstein, Wagner y donnèrent des concerts. Criblé de dettes, Wagner dû s’enfuir de la ville en 1839. Partant pour Londres, son bateau essuya une tempête telle qu’il crû mourrir. Il en réchappera et écrira son opéra devenu célèbre Le vaisseau fantôme.

La tête de Maure en façade n’a rien à voir avec la Corse mais la statue qui trône face à la maison des têtes noires est bien celle du Roland de Roncevaux que Charlemagne envoya guerroyer sous ces latitudes, sans rattacher ces contrées à son empire.

La statue de Roland et la maison des têtes noires 

Nous baguenaudons dans les ruelles, passant devant les maisons des Trois Frères, trois maisons d’époques différentes. Un musicien entame l’hymne espagnol devant un groupe de touristes qui se mettent à chanter et bien sûr les pièces tombent dans l’escarcelle…

Les maisons des trois frères 

Il est presque midi. On est devant les bâtiments des grande et petite guildes. L’histoire est la suivante. Un marchand de la petite guilde s’est vu refuser l’entrée à la grande guilde. Contrarié, il tourna les deux chats en haut des tours de la petite guilde de manière ce que leurs postérieurs soient pointée sur la grande guilde. Il perdit le procès qui s’ensuivit mais rentra dans la grande guilde et les chats reprirent leur place initiale. Ils furent tournés entre un fois lorsqu’une banque russe s’installa dans le bâtiment face à la petite guilde dans les années soviétiques.

La maison des chats noirs 

On déjeune sur la place. Un couple de Français s’installe à côté mais l’on s’ignore. En revanche, on taillera une causette avec un autre couple sur les marches de l’ancienne banque russe. Ils sont de Vincennes et font les trois capitales en bus. Ils ont découvert Amiens récemment : cathédrale, hortillonnages, et la côte picarde il y a peu. Rendez-vous hypothétique est pris à Vilnius où nous serions peut-être en même temp.

La météo a lancé un avis de tempête et il commence à pleuvoir à l'heure dite. On se réfugie dans le musée d’histoire de Riga et de la navigation. C’est intéressant mais sans plus, rien à voir avec ceux vus en Allemagne mais peut-être sommes-nous à saturation.

On poursuit dans la vieille ville avant que le ciel ne nous tombe sur la tête. On se tâte pour aller au musée de l’holocauste et dans le ghetto mais la pluie guette à nouveau. On rentre à pied, faisons des courses pour manger ce soir et la pluie nous transperce.

Nous avons acheté des carottes râpées et une salade de pâtes. La serveuse, femme d’âge mûr s’est impatientée parce que nous ne choisissions pas assez vite la taille de la barquette, barquette payante au passage. Ici, les supermarchés sont ouverts tous les jours et jusqu’à 22, 23 heures, dimanche compris ; enfin dans les grandes villes.

Il est 6h30 et le repas est expédié. Nous avons repéré un lavomatic et le linge sale s’entasse. Bien nous prend d’y aller car un policier rôde autour de la voiture. Nous pensions y aller à pied, ce sera véhiculés.

À Riga, il est simple de se garer. Tout est payant de ce côté de la ville et des panneaux indiquent les jours, heures et durée de stationnement possibles. On met des sous dans le parcmètre ou on envoie un sms (à qui ?) et le tour est joué. Pas de panneau, pas de stationnement. Il n’y a pas de panneau devant l’hôtel où est la voiture depuis le matin. On la bouge donc pour éviter la prune…

Facile de se garer, non ? 

Au lavomatic, on cherche le fonctionnement des machines, tout comme le jeune couple qui est là. On attend mais au moins, tout est propre et sent bon.

Façades Art Nouveau 


Un an après son invention, le ciné est à Riga ! 

Cela nous avait déjà frappés à Kaunas, mais ici, en Lettonie, les drapeaux ukrainiens sont omniprésents, et sur tous les bâtiments publics sans exception.

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Publié le 31 juillet 2024

Il a plu sans discontinuer toute la nuit et ce sera pareil aujourd’hui. Et encore demain lorsque nous irons à Tallinn en Estonie.

Notre programme de visites se réduit. Ce matin, siège du KGB et musée juif de Lettonie. Après on avisera…

House corner, ainsi était surnommée l’immeuble investi par le KGB durant ce qui est appelé ici l’occupation russe. Elle avait aussi comme surnom la maison de glace parce que, disait-on, en y entrant, on avait une vue directe sur la Sibérie. 6 000 prisonniers politiques ont été internés ici, hommes et femmes, quelque 200 y sont morts.

Le siège du KGB. Les pastilles sur le mur montrent les impacts de balles des prisonniers exécutés   

Nous sommes une bonne quinzaine à visiter le lieu, en réalité à faire le parcours de tout prisonnier : enregistrement, questionnement, torture, promiscuité dans les cellules, cour pour marcher un peu, cuisine et enfin salle d'exécution. Le séjour durait une quinzaine de jours au début pour atteindre 6 mois sous Gorbatchev. Les lieux sont évidemment lugubres, rehaussés par notre jeune guide qui avec son manteau noir aurait très bien pu être un agent du KGB.

Il s'est arrêté de pleuvoir et nous partons pour le musée juif de Riga. Il est gratuit mais nous sommes déçus par la qualité des informations. Nous ne restons pas longtemps.

Dans le musée juif on trouve des photos des Juifs exécuté à Liepaja. Des femmes d'une même famille sont photographiées avant d'êtr...

En chemin on déguste un kebab mais n'allons pas au bout de l'assiette, écœurés.

Finalement, la pluie ayant redoublé, nous optons pour la visite du château de Rundale à 75 km au sud de Riga.

Nous faisons une confiance absulue en notre GPS, qui s'amoindrit au fur et à mesure des kilomètres et que nous passons des autoroutes à de la piste : une bande de terre non goudronnée, voilà ce qui nous sert de route pendant des kilomètres. C'est le réseau secondaire letton. Les panneaux indicateurs et les arrêts d'autobus sont bien en place, mais là route est une piste même si la vitesse autorisée est de 70 km/h. Les rares locaux qui y sont roulent à tombeau ouvert et naviguent entre les nids de poule ou les arbres perdus sur la route.

On the road 
On the road again (ça dure 6 mn mais les commentaires sont intéressants)

Car la tempête a fait rage dans la nuit. Les routes sont jonchées de feuillages arrachées aux arbres, nombre d'arbres sont déracinés, cassés, l'un d'eux est tombé sur la route. Il y a de l'eau partout dans les champs...

Nous arrivons enfin au château de Rundale, qualifié ici de petit Versailles. Évidemment, il n'en est rien, ni par la grandeur ni par la richesse ni par l'histoire mais cela indique les références culturelles. Ce château a aussi des airs de palais de St Petersbourg, ce qui se comprend car l'architecte à œuvre là-bas a aussi œuvrer ici.

On visite un château presque vide de visiteurs, ce qui n'en est que mieux. Il fut la résidence des ducs de Courlande, état éphémère rattaché à la Pologne, puis annexée par la Russie et intègre à la Lettonie dont elle est une des provinces. Louis XVIII y a séjourné durant son exil.

Le château de Rundale 
On met les chaussons pour visiter 

On poursuit à quelques kilomètres avec le château de Bauska que nous a indiqué Jurgita. C'est un château médiéval du XVe siècle, auquel fut adjoint un palais par la suiite. Il fut entièrement détruit par les Russes en 1795 et le palais commença à être rénové au XIXe siècle. La Grande armée de Napoléon y transita lors de la campagne de Russie.

Le château de Bauska 
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Publié le 1er août 2024

On continu vers le nord pour rejoindre ce soir Tallinn en Estonie.

Le temps est à la pluie sur Riga. On est levés tôt, le paiement du parking fermé s'arrête à 8:00.

On a prévu de passer au marché central qui ouvre à 7:00 et de voir le monument légué par les soviétiques ; le même qui se trouve à Varsovie.

Le marché central est à deux pas de la vieille ville. Il suffisait hier de traverser le boulevard pour s'y rendre... mais bon, on serait revenus sous une pluie battante ; pas de regret.

Le marché a investi d'anciens hangars à zeppelin, c'est dire s'ils sont immenses. Encore que... les hangars ont été ramenés de l'aérodrome désaffecté de Vainode et leur hauteur initiale de 37 mètres fut abaissée. C'est l'un des plus anciens et des plus grands marchés d'Europe et toujours en activité. Qu'on en juge : 16 000 m2, de 40 000 à 160 000 personnes par jour y viennent ! Depuis 1998, il est inscrit au patrimoine mondial de l'humanité de l’Unesco.

Les cinq pavillons qui le constitue accueillent les marchands par activité : poissons, légumes, viande... avec des ventes diverses dans les liaisons couvertes entre eux. Et il y a des fleuristes dehors, encore des légumes, des vêtements...

Le marché central 

Il y a des cafés et au moins deux pharmacie. On se précipite dans l'une d'elle car Phil est couvert de piqûres d'insectes non identifiés - 12 sur la partie gauche du front, et sur les bras, le cou, un pied... un gel fera l'affaire nous dit la pharmacienne.

Nous filons vers le Palais de la Culture et de la Science science par Staline dans les années cinquante. On voulait bien monter voir Riga d'en haut, mais le cadeau n'ouvre qu'à 10h00 et il est à peine plus de 9h00.

Palais de la Culture et de la Science, église de Jésus, maisons typiques en bois 

Tout à côté se trouve l'église de Jésus, église évangéliste-lutherienne, la plus grande construite en bois des pays baltes.

On rejoint la voiture alors que la pluie s'abat. En route vers l'Estonie...

On passe la frontière vers midi. Syl respire tout à coup, contente de quitter une Lettonie pesante, avec des gens très introvertis et froids - dire simplement "bonjour" semble leur être une vraie aventure.

Comme par magie le temps s'est ensoleillé. On prend une route bucolique qui bordure la Baltique : enfin, on la voit !

Sur le bord de la Baltique

Sur la route, quelques maisons se laissent photographier ainsi que cette église evangeliste-luthenérienne et sa façade faite de grosses pierres.

Maisons typiques en Estonie  

Vers 14h00 nous avons rejoint Haapsalu, cité balnéaire agréable. Nous prenons le temps de déjeuner avant de nous promener dans le centre ville. Comme en Lettonie, les restaurant servent de 10:00 à 22:00 voire 23:00, en tout cas dans les villes. Nous allons vers le château où ce qu'il en reste. La magie des ruines et la fenêtre de la Dame blanche, illusion d'optique qui fait croire qu'une dame en blanc apparaît à la fenêtre. La légende veut que lors des nuits de pleine lune, en août, la Dame Blanche, emmurée vivante en punition de son amour interdit pour un chanoine, erre dans le baptistère à la recherche de son bien-aimé enfermé dans le donjon... bon on est en juillet, donc on ne verra rien.

On en profite pour réserver un hôtel car on annonce pluie torrentielle et orages sur Tallinn. Nous ne prenons que deux nuits sur les trois prévues ; on verra selon le temps.

La château d'Haapsalu et les bords de la Baltique.

Depuis le matin, la route est monotone. Pas de point de vue, de paysages flamboyants, juste un ruban asphalté couvert de radars estoniens.

Tallinn commence par une longue banlieue anonyme, faite d'un boulevard et de maisons plus ou moins belles. Et nous arrivons ainsi dans la rue de l'hôtel. Pas d'enseigne visible. On fait le tour du pâté de maisons pour trouver un parking et chercher à pied. Des parkings il y en a mais même principe qu'en Lettonie, on ne sait pas comment ça marche vraiment ! Nous apprendrons le lendemain qu'il faut envoyer un sms pour avoir le droit de stationner, mais à qui l'envoyer et comment payer reste un mystère... Le surnom de l'Estonie et e-stonie ou e-esti en estonnien, Eesti étant le nom de pays en langue locale. E-stonie reflète le fait que près de 100% des services publics sont ouverts 24/24 par le simple fait que tout se passe sur internet et qu'il n'y a plus aucun accueil du public. Le médecin écrit une ordonnance que le pharmacien reçoit immédiatement par mail et il n'y a plus qu'à passer prendre la commande. Seuls les mariages et la vente de maisons/appartements se fait encore en "présentiel"...

Bref, nous sommes devant la porte de l'hôtel en espérant que quelqu'un arrive. Dans la seconde, un couple tape un code d'entrée sur un digicode identique à celui de Riga et pénètre dans le bâtiment. Nous le suivons convaincus d'avoir résolu notre possession de la chambre mais nous nous trouvons devant rien : le comptoir est désert de tout concierge, les portes ne s'ouvrent que par digicodes. Le mail envoyé peu avant notre arrivée à l'hôtel est toujours sans réponse. Il est 21h00 ! On passe un coup de fil au numéro indiqué dans la réservation et une femme à la voix jeune répond qu'elle est en train d'envoyer un message via Bookin. On respire, retournons à la voiture et cherchons un parking fermé aux alentours. En deux jours nous ne verrons âmes qui vivent dans l'hôtel. Que des digicodes pour ouvrir les portes qui claquent lorsqu'on les ferme.

Digicode de la chambre 

Nous partons à la recherche d'un resto mais il est déjà tard. Nous remontons le boulevard Narva où nous logeons et au bout d'une dizaine de minutes nous arrivons dans la vieille ville, visite de demain. Il y a encore foule, les restos accueillent volontiers les clients et nous optons pour un italien - encore - avec des pâtes - encore ! On commande l'apéro et les plats et - encore - tout arrive ensemble.

On prend quelques photos by night, le reste sera pour demain. Les couleurs ukrainiennes sont aussi visibles ici, mais moins qu'en Lettonie semble-t-il

Vieille ville de Tallinn by night 
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Publié le 2 août 2024

Horreur ! Il est 10h00 et on émerge à peine. Le lit est confortable, l'hôtel calme et on doit avoir une sacré dose de sommeil à rattraper ! On se prépare en vitesse mais il est presque 11h00 lorsqu'on se présente aux portes de la vieille ville. Les mêmes femmes âgées qu'hier sont déjà là, tentant leur chance en vendant des bouquets de fleurs séchées ou des chaussettes en laine. Dans un blog nous avions lu qu'un marché des tricoteuses se tenait sous les remparts à deux pas avec des habits en laine défiant toute concurrence, mais on n'en trouve plus trace.

La vieille ville s'éveille à peine, les cafés et restaurants ont dû mal à s'ouvrir. Mais nous pouvons tout de même petit déjeuner au milieu d'oiseaux peu farouches.

Avant d'arriver aux portes, nous avons longé l'hôtel Viru, établissement réservé aux touristes au temps des soviétiques. Le KGB avait ses locaux au 23e étage et tout était sous surveillance. Il se disait que l'hôtel était construit à 50% de béton et à 50% de micros. Il y a à côté un musée du KGB mais de peu d'intérêt paraît-il alors nous faisons l'impasse.

Hôtel Viru

Eb revanche, nous nous engouffrons dans le musée de la torture. Le jeune homme qui vend les billets semble n'avoir pas finit sa nuit ou il désintéresse complètement de son boulot d'été ! Deux salles se visitent, évidemment en sous-sol. Nous n'en garderons pas un souvenir impérissable, d'autant que nous avons vu mieux à Amsterdam. Mais cela nous confirme que les Russes, nazis et autres énergumènes de cette trempe sont faits de même bois que l'Inquisition catholique et tribunaux civils médiévaux.

Quelques instruments de torture médiévaux 

Nous montons vers le quartier de Tompeaa. L'église d'Alexandre Nevky se situe face à ce qui est aujourd'hui le Parlement d'Estonie. Elle a été construite à la toute fin du XIXe pour être ouverte en 1900 ; et a failli être détruite dès 1920.

Elle porte le nom du prince Alexandre Nevski en l'honneur du sauvetage miraculeux du tsar Alexandre III et de sa famille lors du terrible accident du train impérial le 17 octobre 1888. Le prine Nevski, né à Jaroslaf, fut archiduc de Novgorod (1220-1263) et remporta en 1240 une bataille sur les rives de la Newa, d’où son nom de Nevski. L'ordre de Saint Alexandre Nevski, créé en son honneur par Pierre 1er, a disparu lors de la révolution bolchevique de 1917 mais les soviétiques le recréent en 1942 - sans la mention "saint" - puis il est à nouveau modifié en 2010 reprenant sa forme initiale. Le 27 juillet 2024, il y a 4 jours donc, le patriarche de Russie vient d'en décorer Vladimir Poutine...

Pour revenir à Tallinn, la destruction envisagée de l'église dans les années 1920 avait pour argument la lutte contre la violence russe. Elle faillit être transformée en planétarium mais, finalement, en 1999, elle reçu le statut de stauropegial, c'est-à-dire temple directement subordonné au patriarche de Moscou et de toute la Russie.

L'intérieur se visite mais aucune photo n'est permise ; enfin presque...

Eglise Alexandre Nevski 

On poursuit vers des belvédères qui permettent de voir la ville d'en haut et on fait quelques panoramiques avant de s'asseoir devant une bière bien fraîche.

On redescend vers la ville basse en passant par la Tour Kirk in de Kök, tour la plus puissante de la côte balte, après être passer le matin par la rue de la jambe courte, rue destinée aux piétons alors que la rue de la Jambe longue était pour les chevaux et les charrettes.

Vue d'un belvédère des remparts 

Nous nous égarons dans les rues de la basse ville, passons par le passage sainte-Catherine (Katarina Päik), où se trouve un bel atelier de vitraux et œuvres en verre pour filer avant sa fermeture vers l’église Saint Olaf et la vue vertigineuse qu’elle donne sur la vieille ville, que les Français appellent aussi la Carcassonne balte.

Passage sainte Catherine 
Eglise Saint Olaf 

Comme tout le monde mange ici à n’importe quelle heure entre 11h00 et 22h00, on en profite pour dîner sur la place de l’hôtel de ville, à côté de la pharmacie Raeaptek, la plus ancienne d’Europe toujours en activité, mentionnée pour la première fois en 1422 !

La plus vieille pharmacie d'Europe 

Pour digérer l’excessivement cher repas de pâtes et de saucisse choucroute, nous passons place de la Liberté où a été érigée en 2009 la colonne de la victoire de la guerre d’indépendance (1918-1920) en forme de croix et en verre, dressée en face de l’église saint-Jean qui elle aussi faillit être détruite dans les années trente car peu au goût des architectes art nouveau de l’époque.

Et c’est en retournant définitivement vers l’hôtel que nous découvrons, entre l’avenue Narva et le port, Rotermann city, quartier intégrant vieilles bâtisses et immeubles modernes, bureaux et cabarets, restaurants et placettes. On s’y sent bien et aurions pu dîner pour deux fois moins cher et certainement bien mieux.

Rottermann city 

Demain sonne l’heure du retour.

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Publié le 2 août 2024

Nous devions passer encore une journée à Tallinn mais nous pensons avoir vu l’essentiel. Nous n’avons pas navigué dans les musées ni les églises - entrée payante très souvent - mais avons trouvé la ville très agréable, très européenne par rapport à Riga.

Avant de prendre la route pour Narva tout à l’Est et Tartu, nous faisons en voiture quelques détours dans les quartiers Nord de Kalamaja et Telliskivi. On passe devant des maisons en bois - appelées Tallinn Houses - des années vingt et trente, repaire des bobos, artistes et autres intellos… et des immeubles neufs en front de mer dans un paysage désincarné. Des films de science fiction les ont pris pour décors.


Les Tallinn houses  
Kalamaza, quartiers nord 

Puis nous nous arrêtons à la cascade de Jagäla, plus grande chute d'eau d'Estonie. Il y a un peu de monde, dont des Marseillais. L'hiver la chute d'eau est complètement prise par la glace.

La cascade de Jagäla 

Une nouvelle fois la route est insipide jusqu’à Narva, ville frontière avec la Russie. Nous avons auparavant vainement chercher un restaurant dans la ville voisine de S mais elle ressemble à une ville déserte. Narva n’est guère mieux : peu de monde en ville, peu de voitures, peu d’animation. Le Old Trafford nous accueille pour déjeuner. Il est à la frontière avec la Russie, frontière où s’établit une file de personnes voulant entrer en Russie. Aucune voiture ne passe, que des piétions et la frontière est fermée la nuit.

Le passage à pied de la frontière à Narva sur la passerelle entre les deux rives de la Narva 

Les deux châteaux, l’estonien et le russe, se font face, séparés par le fleuve Narva. On voit la ville d’Ivangorod depuis le château. On lit dans Courrier international que la guerre en Ukraine déchire les familles estoniennes de Narva mais aussi les Russes qui y sont installés. Impossible de trouver ici un drapeau ukrainien… à peine si on voit le drapeau estonien, et l'européen se fait plus que discret.

Les deux châteaux  

Il faut dire qu’ici on est très russophone, russophile si ce n’est Poutinophile. Beaucoup d’infos sont en cyrillique, y compris des noms de rues. Saint Petersbourg est à moins de 200 km et son influence est marquée. Ce n’est pas la même ambiance vue à Tallinn.

Écriteau vue devant un restaurant à Tallinn que l'on peut traduire par : " Poutine, dépêche-toi de te suicider dans un bunker"  (A...

On ne reste pas et on met le cap sur Tartu, au sud de l’Estonie. On en profite pour longer le lac Peipsi, frontière entre l'Estonie et la Russie et objet d'un contentieux lorsque les Russes ont déplacé en mai dernier les bouées marquant la frontière. On ne le voit que très peu de la route. Il est très prisé pour la pêche et quelques plages en jalonnent la rive estonniene.

Le lac Piepsi 

Juste avant l’arrivée au lac Piepsi et la ville de Vasknarva nous croisons une voiture de police que nous voyons revenir tous gyrophares clignotants. Le jeune policier se présente comme grade-frontière et nous demande tous nos “documents”. Brrr, que nous vaut-il ? Nous restons près de dix bonnes minutes en attendant qu’il ausculte nos pedrigees puis nous les rendant nous demande où l’on va. La réponse semble lui convenir et il nous souhaite un bon voyage.


Au village frontière de Varsknarva nous sommes arrêtés par un joli petit monastère. Le route vers la Russie est une impasse, nous devons faire machine arrière pour retrouver la route vers Tartu.

L'hôtel à Tartu est sympathique et on dîne Chez André qui n'a de français que la marque commerciale nous dit le patron qui nous conduit à notre table tout sourire. En effet, rien n'est français et nous sommes étonnés d'apprendre que le canard au vin est une spécialité française renommée.

Nous visitons Tartu by night avec sa magnifique cathédrale ravagée par les guerres religieuses du XVIe et les guerres du XVIIe. Fondée au VIIIe siècle par les autochtones, elle sera au XIIe conquise par les Allemands en cours d’évangélisation puis de colonisation de la contrée.

La cathédrale St Pierre et St Paul de Tartu 
Vues de Tartu en fin d'après-midi et soirée  

Son université remonte au XIVe siècle et Tartu reste aujourd’hui la capitale intellectuelle, artistique et universitaire de l’Estonie, si ce n’est des pays baltes. Ici est née l'idée d'indépendance de l'Estonie qui sera effective fin 1920.

Le bâtiment principal de l'université de Tartu aux couleurs de l'Ukraine

C’est à Tartu qu’Oscar Wilde, l’Irlandais rencontra Edouard Vilde, l’Estonnien, deux écrivains de la même génération. Rencontre improbable puisque née de l’imagination de l’artiste Tiiu Kirsipuu. Ce moment qui n’exista pas, mais aurait pu l’être en 1892, est donc immortalisé par une sculpture posée devant le café… Vilde.

Les deux W/Vilde 
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Publié le 3 août 2024

C'est le pari un peu fou que nous faisons que de rallier Vilnius dans la journée pour y passer deux jours pleins.

Après un petit déjeuner très peu français - pas de croissants et des crêpes en guise de pancakes - nous partons pour les deux attractions de la matinée.

C'est en effet à l'ancien observatoire de Tartu que se trouve le point initial de l'arc geodesic de Struve.

L’ancien observatoire de Tartu.

Cet arc long de plus de 2 822 km s'étire de Hammerfest en Norvège jusqu'à la Mer noire. Fait de 258 triangulations et 265 points fixes prenant différentes formes, dits repères géodésiques, il a permis au savant russe germanophone Friedrich Georg Wihelm de mesurer la taille et la forme de la Terre de manière exacte : première mesure exacte d'un long segment de méridien. Nous sommes entre 1816 et 1856 depuis Tartu où travaillait Struve. Nous retrouverons dans l’après-midi un autre repère en Lettonie (Jekabpils).

L'ancien observatoire de Tartu  En bas, le repère de Jekabpils  

Nous nous rendons ensuite à la maison à l’envers ! Tout est sens dessus dessous ici et l’équilibre nous joue des tours.

La maison à l'envers 

En repartant nous suivons cette navette sans chauffeur…

Nous poursuivons la descente vers Vilnius dans une route qui devient plus intéressante et passons la frontière estino-lettonne vers 13h00.

Moscou à moins de 700 km, mais toutes les routes sont fermées 

La route est nettement plus jolie et la frontière lettonno-lituanniene passée, on se retrouve dans la partie la plus jolie du pays modelée de collines, forêts, lacs et prairies. On s’arrête souvent faire des photos.

Ici aussi on trouve des routes comme en Lettonie !

Une route lituanienne bucolique


On the road..  

Pas de réponse du camping - on a éliminé celui qui était installé sur le parking de l’Ibis qui supposait poser la tente sur le goudron ; on s’est réfugiés pour un prix honnête au Holliday In.

Nous avons essayé à 25 km de Vilnuis de trouver le point central de l’Europe mais la nuit tombée à rendu caduque notre initiative. Nous reviendrons.

Point géographique central de l'Europe calculé par l'IGN

Ce week-end ce sera deux jours à Vilnius. Nous nous réconfortons à l'hôtel avec un chardonnay mais nous sommes arrivés trop tard pour manger.

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Publié le 5 août 2024

Deux jours à Vilnius, dernière étape de notre voyage dans les pays baltes. Nous petit déjeunons sur le bord de la Neris qui traverse Vilnius. Nous n'avons pas de programme défini, juste flâner dans les rues pour arriver aux monuments, églises et endroits que nous avons repérés, et prendre des photos !

Dès l'approche de la vieille ville, nous sentons que Vilnius ne ressemble ni à Riga, ni à Tallinn, qui elles-mêmes sont très différentes. La ville n'a pas été détruite durant la seconde guerre mondiale ni par les soviétiques ni par les nazis, à l'exception de quelques bâtiments et surtout de la grande synagogue incendiée par les nazis et rasée par les soviétiques qui occupèrent "illégalement" la Lituanie de 1944 jusqu'en 1991. Les destructions ont plutôt eu lieu entre le Moyen Age et le XVIIIe siècles.

Nous descendons l'avenue de Gediminas, Grand Duc de Lituanie au XIVe d'un puissant duché comprenant la Lituanie, la Samogitie, le nord-ouest de l'Ukraine, la Biélorussie et jusqu'au Dniepr. Il bataillerera contre les chevaliers teutoniques et les Livoniens, évangenélisateurs des régions baltes. Il ne reste que la tour et quelques murs et remparts de son château, remparts desquels on a une vue plongeante sur toute la ville. Nius rechignons cependant à debourser les 8 € par personne pour gravir les quelques marches de la tour.

 Vues de Vilnius de la tour de Gediminas. Statue de Gediminas. Les trois croix  

On voit au loin les trois croix blanches qui évoquèrent au XIVe siècle la mise à mort de sept franciscains par des habitants de Vilnius restés païens. Écroulées, elles seront reconstruites puis démolies par les autorités lituaniennes soviétiques en 1950.

Restaurées et consacrées le 14 juin 1989, avant l'indépendance du pays, elles commémorent les victimes du stalinisme et les déportations de 1941.

Au pied de cette colline se trouve la cathédrale, au nom complet de basilique archicathédrale Saint-Stanislas et Saint-Ladislas de Vilnius. Elle a été entièrement rénovée dans les années 2000.

La cathédrale catholique 

À l'intérieur, se sont plus de quarante fresques et peintures du XVIe jusqu'au XIXe siècles qui sont exposées. Elle se situe à l'emplacement d'un temple païen dédié au dieu balte Perkūnas, qui continuera à être adoré ici jusqu'à la christianisation complète du pays. La chapelle Saint Casimir est un lieu de majeur de pèlerinage.

C'est de la cathédrale que se forma le 23 août 1989 la chaîne humaine qui partie de Tallinn passa par Riga pour arriver à Vilnius. Plus de 2 millions de Baltes la formèrent de manière ininterrompue pour revendiquer l’indépendance des trois pays.

La Voie balte

Le château inférieur du Grand Duc, jouxtant la cathédrale date de... 2018. Un premier château fut construit au XVe siècle, puis reconstruit dans le style renaissance. Il fut incendié en 1655, laissé a l'abandon et démoli en 1802. Sa reconstruction commença en 2022 pour y installer un musée.

Le palais grand-ducal

Nous poursuivons en faisant le tour de la colline pour nous retrouver rue Pilies, artère commerciale de la vieille ville remplie de cafés, restaurants, boutiques et églises. Tout en haut se trouve la Porte de l'Aurore abritant une toute petite église dans laquelle Jean-Paul célébra une messe, les fidèles étant dans la rue...

La Porte de l'Aurore et sa petite église. La Vierge y est considérée comme miraculeuse. 

Avant la Porte de l'Aurore, nous avons foncé vers les églises Sainte-Anne et Saint-Bernard pour nous rendre en République indépendante d'Uzupis. Fondée le 1er avril 1998 par les habitants du quartier elle possède ses lois, sa Constitution et ses dirigeants. Une annexe à sa Constituion a été signée en 2019 entre le ministre des Affaires étrangères d'Uzupis, l'ambassadeur en Allemagne, l'expert en intelligence artificielle Alex Waldmann et le robot humanoïde Roboy : « Toute intelligence artificielle a le droit de croire en la bonne volonté de l'humanité ». C'est la première constitution qui fait état de l'intelligence artificielle.

Vues de la République d'Uzupis

Nous dejeunons mal, cher et en attendant longtemps dans le restaurant au bord de l'eau.

Nous repassons la frontière uzupiso-vilniusienne sans autre formalité pour visiter ce qu'il reste du ghetto juif. Des ghettos, puisqu'il en existât un petit et un grand. En passant devant l'ancien hôtel de ville, nous remarquons un petit attroupement et des gens tout de blanc vêtus et d'allure étrange. Nous y retrouvons le couple vu à Riga ; notre rendez-vous improbable est devenu réalité. Un autre couple de Français est avec eux. Si le premier couple fait les trois capitales baltes en autocar, le deuxième est parti sur les routes d'Europe depuis septembre dernier ; leur périple de camping-cariste touche à sa fin. Ils nous pressent d'attendre car un baptême a lieu en l'église Saint-Casimir toute proche et la cérémonie va se rendre dans l'hôtel de ville pour une fête dite somptueuse. Ce sont des gens très riches à ce qu'on leur a dit. Les "très riches" arrivent donc avec le train de ce pour qui si le temps est de l'argent, il est aussi celui d'exaspérer l'attente... surtout sous un soleil de plomb. On parle de la qualité des trois villes respectivement visitées, de camping-car et de toutes ces choses qui donnent au temps qui passe un air de fête...

Fête de baptême 


Ce qu'il reste des ghettos, c'est peu de choses. Le grand ghetto a existé entre septembre 1941 et septembre 1943 où Himmler a demandé à Bruno Kittel, SS-Oberscharführer, de le liquider. Son prédécesseur, Frantz Murer, surnommé le « Boucher de Vilnius », a massacré une grande partie de la population juive du ghetto. Poursuivi après-guerre par les autorités anglaises, extradé vers l'Union soviétique, il est condamné à 25 ans de travaux forcés mais libéré en 1955 et retourne libre en Autriche. Simon Wiesenthal le fait arrêter en 1963 mais il sera acquitté à l'issue de ses procès en 1964 et définitivement en 1974.

La communauté juive était importante depuis le Moyen Age et comptait pour un tiers de la population, ce qui donna à Vilnius le titre de "Jérusalem de Lituanie". La quasi-totalité des 40 000 Juifs des ghettos de Vilnius fut assassinée, seuls 250 internés dans le camp HKP 562 survécurent.

Vues des ghettos de Vilnius 

Nous flânons encore quelque peu dans la vieille ville à la recherche de la Porte de l'Aurore mais nous sommes partis dans la direction opposée. Cela a le mérite de nous faire découvrir quelques autres lieux, dont l'église Saint-Casimir bâti par les Jésuites, devenu sous l'ère soviétique musée de l'athéisme puis rendue au culte catholique depuis l'indépendance retrouvée. A l'intérieur tout est faux, y compris les colonnes en marbre qui ne sont qu'en stuc.

Nous dînons en bas de la rue Pilies une salade de thon qui nous change du regime frites et pâtes.


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Publié le 5 août 2024

Nous avons bouleversé notre programme et avons décidé de nous rendre à la Colline des croix. Le couple camping-cariste nous a fini de nous convaincre.

Nous partirons en fin d'après-midi 200 km au nord ouest, que nous ferons dans l'autre sans le lendemain pour rejoindre la Pologne.

D'ici là, il nous reste quelques visites à faire...

Nous parcourons la rue de la littérature - les échoppes de libraires y étaient installées au Moyen Age - qui par 200 plaques décoratives apposées sur les murs des maisons célèbrent les écrivains qui sont nés ou ont vécu a Vilnius, ou parce que Vilnius apparaît dans leurs livres. Cette initiative est liée au statut de Capitale européenne de la culture qu'eut Vilnius en 2009.

La rue de la littérature 

On passe beaucoup plus de temps que prévu à petit-dejeuner des crêpes dégoulinant de beurre, et nous nous dépêchons de nous rendre devant le palais présidentiel pour la cérémonie du lever du drapeau qui a lieu tous les dimanches midi. Nous ne sommes pas ici chez les Windsor de Buckingham et les premières loges s'offrent à nous. Nous retrouvons nos amis camping-caristes venus par hasard avant de poursuivre leur périple...


Nous tournons dans le quartier à la recherche de la porte d’entrée de l'université qui se dérobe car le Guide du routard comme le plan de la ville se l'office du tourisme donnent de faux numéro de rue. Malheureusement, il n'y aura rien à voir car le dimanche, c'est fermé alors que les guides affirment une ouverture tous les jours. Nous croisons nos amis Parisiens pour qui l'heure de prendre l'avion du retour sonne.

L'université de Vilnius 

Le gras des crêpes nous ayant nourris, nous repartons vers la cathédrale à la recherche de la plaque de la Voie balte qui est sous nos yeux mais ne la voyons pas tout de suite. Stebukla signifie miracle, miracle que fut la chaine humaine reliant les trois capitales.

Essai de voix en l'église saint Casimir

Nous remontons tout le boulevard Gediminas en faisant des photos ici ou là,

pour nous arrêter au musée des Occupations dit encore musée du KGB. Il a aussi servi aux nazis, d'où le pluriel d'occupations. Très complémentaire du Corner House de Riga, le musée explique la lutte des Lituaniens contre les envahisseurs nazis et soviétiques, l'émergence de mouvements de résistance et l'organisation des partisans dont l'âge était de 20 et 30 ans à l'espérance de vie entre 1941 et 1953 de 2,5 ans. Une vidéo sous- titrée en français est de ce point de vue très explicative. Là encore, la déportation et les procès sommaires eurent raison de la résistance après 1953.

Au sous-sol, les cellules actives jusqu'en 1991 ont été reconstituées, et les conditions de détention furent les mêmes ici qu'à Riga ou ailleurs où officiait le KGB.

Ce bâtiment abrita les services nazis dont la Gestapo puis le KGB. Les noms des Lituaniens décédés ici sont inscrits sur les murs....

Nous sommes surpris du jeune âge de nombre de visiteurs mais il est vrai que ces exactions n'ont pris fin qu'il y a à peine trente ans et doivent être encore vivaces dans la mémoire collective du pays et des familles.

Cela permet aussi de comprendre que la détestation de la Russie et de Poutine n'a d'égale que celle des nazis et des soviétiques.

La détestation de la Russie est omniprésente, que ce soient ceux du XWIIIe et du XIXe siècles que les soviétiques ou Poutine.

Nous poussons jusqu'au Parlement pavoisé comme dans tous les pays baltes aux couleurs de l'Ukraine - sauf Narva le russophone et russophile. A côté, des morceaux de barricades de 1991 ont été entreposés et un centre d'information et d'exposition y est ouvert, sauf le dimanche. Il est peu mentionné dans les guides, sauf Cartoville.

Le Parlement et le mémorial des barricades 

Quelques viennoiseries achetées au supermarché - ici ouvert all day long 8-22 heures, et un Ice tea nous font office de déjeuner goûter et nous prenons la route vers Siaulai et la Colline des Croix.

Petite halte au centre géographique de l'Europe déterminé par l'IGN. Des drapeaux, une pierre, une colonne étoilée et le tour est joué. Il s'agit bien du centre géographique de l'Europe et non celui de l'union européenne. Celui-là est immuable - sauf submersion de terres due au réchauffement climatique, alors que celui-ci est fonction des pays entrant ou sortant de l'Union. Il se situe aujourd'hui en Allemagne, mais plusieurs villes d'en disputent le titre.

Pour autant, c'est bien l'union européenne qui a installé ce dispositif à 25 km au nord de Vilnius dans le village de Purnuškės. Le colonne étoilée a été sculpté par Gediminas Jokūbonis et érigé en 2004 au centre de ce qui a été classé comme une réserve en 1992. On ne franchit pas les 17 km qui nous séparent de l'Europos Parkas et ses 90 oeuvres en plein air.

A deux petits kilomètres de là, nous repartons un nouveau repère de l'arc géodésique de Struve.

Repère de l'arc géodésique de Struve 

Cette fois nous partons et recherchons notre appartement d'un soir sous une pluie fine. Un passage au supermarché fera notre repas du soir et le seul du jour : jambon et sushis. Au bord de l’autoroute vers Siauluai, quelques marchands ambulants vendent leur récolte de champignons…


Nous garderons définitivement une affection sympathique pour les feux rouges piétions-cyclistes de Vilnius et Tallinn…

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La visite de la Colline des Croix vaut tout de même notre détour de 400 km aller-retour. Plus de 200 000 croix de toutes natures, formes, tailles sont plantées sur cette colline artificielle. C’est un vrai carphanaüm de croix plantées, accrochées, jetées, entremêlées, enlacées, provenant de toute l’Europe.

C’est un lieu de pèlerinage d’avant la chrétienté mais qui a perduré même durant l’ère soviétique. A coups de bulldozers, le site fut trois fois détruit, à chaque fois les croix replantées jusqu’à abandon des autorités soviétiques.

Jean-Paul II vint y dire la messe en 1993.

Changement d’époque avec Trakai et son château de briques rouges, qui est en train d’être rénové, assis sur une île de lac de Gzlvé. Gediminas se trouvant peut-être à l’étroit dans ce château flottant, transféra en 1323 la capitale du Grand-Duché à Vilnius qu’il a fondée. Le château de Trakai périclitera ensuite jusqu’à devenir une ruine suite à la guerre entre le Grand Duché et Moscou au XVIIe siècle. Il sera reconstruit au début des années soixante.

Le Château de Trakai 

Nous sautons la visite du château ou la promenade sur le lac et optons vers 15h00 pour déjeuner dans un petit restaurant au bord de l’eau. Le serveur n’en revient pas de nous voir commander des pizzas sans fromage. « Je n’ai jamais vu ça de ma vie » nous répétera-t-il. Une anecdote de même nature était arrivée dans un autre restaurant au bord de l’eau, mais à Amiens, où le serveur avait catégoriquement refusé de servir à une amie québécoise l’eau chaude citronnée qu’elle voulait comme tisane car pour lui « on ne buvait pas de rince-doigts… »

Trakai est aussi connue pour sa petite communauté de juifs karaïtes, engagés par le grand-duc Vytautas pour la garde de la forteresse qu’il venait de terminer au début du XVe siècle.

Maison  traditionnelle karaïte avec trois fenêtres : une pour ls famille, une pour Dieu, une pour le Grand-Duc

Dernière étape en Lituanie, le parc Grūtas créé en 2001 Viliumas Malinauskas, ancien lutteur, et qui gagnera cette même année le prix Ig Nobe de la paix, parodie du prix Nobel, décerné chaque année en septembre à dix recherches scientifiques qui “ font d'abord rire les gens, puis les font réfléchir “. L’exposition intitulée Le monde de Staline présente le long d’un parcours en sous-bois une collection de statues et autres objets emblématiques de l'ère soviétique. Ce sont nos amis camping-caristes qui nous l’ont indiquée. Le prix d’entrée est élevé (12€) mais on a un bon aperçu du culte de la personnalité du père de la révolution russe et du petit père des peuples. Les statues ont été déboulonnées de leurs piedstaux dès la fin de l’ère soviétique et entreposées çà et là avant que Malinauskas n’en récupère quelques-unes.

Avec cette visite, nous clôturons la partie soviétique de notre parcours en pays baltes…


Nous filons vers Białystok en Pologne, autre ville fondée par Gediminas. Au passage, la police des frontières polonaise nous arrête pour vérifications des papiers.

Les clefs de la chambre d’hôtel sont à prendre à trois kilomètres de la chambre elle-même ! Le GPS nous induit en erreur en nous indiquant le bâtiment de la chambre à gauche alors qu’il est à droite, et cent mètres plus loin. On cherche, on cherche...

Deuxième pizza de la journée et nouvelle plâtrée de pâtes… puis nous faisons couler des litres d’eau froide avant que l’eau n’arrive ! Douche et dodo, demain levé des 5h30.

La place de Białystoc 
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Longue étape de 1000 km aujourd'hui entre Białystoc et Prague avec arrêt exactement à mi-chemin à Auswichtz. Nous avons une visite programmée à 15h30, ce qui nous laisse de la marge mais décidons de partir au plus tôt pour être tranquille et voir venir sereinement la seconde partie du parcours.

Bien nous en a pris car au petit déjeuner - thé et pain de mie - on découvre un message de la nuit nous indiquant une avancée de la visite à 14h00. Nous n'aurons donc qu'une heure de battement.

La route est tranquille avec un peu de pluie fine et des embouteillages sur Varsovie. On pense gagner un camping-car au ticket à gratter qu'on nous remet à la pompe à essence, mais il est perdant !

Sur une route de campagne, asphalteé ici, on arrive devant une voie ferrée sans barrière ni signal mais avec un message clignotant sur un panneau qui nous est incompréhensible. On attend qu'une voiture se présente en face et passe pour être à peu près sûrs que le message n'indique pas l'arrivée imminente d'un train... et on omet de faire la photo souvenir.

On a juste le temps d'avaler une frite dans l'enceinte du parking d'Auschiwtz - plus de 15 minutes d'attente et la serveuse redemande en servant la première portion si on en veut bien... deux - et on file rejoindre le groupe de touristes. Deux petits moments de fatigue. On ne retrouve plus les billets et un échange de SMS permet de mes récupérer, les deux billets sont au nom de Phil : a-t-il commandé deux fois le même billet ou est-il accompagné ?

A l'entrée du camp, scan et portique et le même couteau simili suisse qui avait fait des siennes à Berlin et à Varsovie, réapparaît ici. Confiscation le temps de la visite. Et les deux billets au même nom passent sans souci.

La visite d'Auschwitz puis de Birkenau se fait au pas de charge entre les dizaines de groupes aux multiples langues.

1 100 000 Juifs de toute l'Europe y ont été mis à mort, 150 000 Polonais et des dizaines de milliers d'autres prisonniers politiques, homosexuels, roms et tziganes...


Notre guide devant un groupe essentiellement de Français nous demande de bien regarder l'entreprise française qui a mis à disposition ses moyens pour déporter les Juifs de France.

Le nom qui s'affiche : SNCF 

La visite des deux camps se passe de commentaires devant la barbarie la plus perserve mais malgré la maxime mise en exergue dès le début de la visite, on ne peux que conclure que nous n'avons rien appris du passé...

Simone Veil y a été internée à 16 ans et a connu la marche de la mort.

La visite se poursuit au camp de Birkenau.


L'officier polonais qui s'est volontairement fait interner à Auswichtz pour en rapporter les atrocités dans des rapports restés le...

Il est 18h00 quand nous partons pour Prague où nous arriverons à 1h00 du matin. Nous appelons la sécurité du parking souterrain pour pouvoir en sortir à pied sans difficulté... faute d'avoir pu scanner le ticket devant la porte.

Demain, visite de Prague.

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Publié le 9 août 2024

Nous avions le choix des routes pour rentrer à partir d’Auswichtz. Celle du Nord pour rejoindre Wrocław en Pologne. Celle du Sud en passant par Prague. Dans notre souhait de visiter toutes les capitales européennes, plus quelques autres dans d’autres terres, nous choisissons donc de nous détourner vers Prague.

A peine avions-nous remonté la rue de l’hôtel vers notre parking que nous remarquons une certaine agitation sur la place où se dresse le centre commercial Palladium. Nous cherchons désespérément l’entrée du parking et nous nous résolvons à penser que portant le nom même du centre commercial, une entrée doit s’y trouver. Option gagnante et nos bagages retrouvent vite leur place dans la voiture.

Nous nous engageons vers la plus vieille place d’Europe. Nous prenons en photo façades et monuments ainsi que l’intérieur de l’église Saint-Nicolas.

Sur la place trône le mémorial de Jan Hus. Un siècle avant Luther , il dénonce entre autres les indulgences de l'église catholique. En 1414, il est cité devant le concile de Constance. Condamné pour hérésie, il est brûlé vif en 1415 tout avec ses écrits.

 Mémorial Jan Hus

L’horloge astronomique nous appelle mais en tournant au coin de l’ancien Hôtel de Ville, nous sommes véritablement aspirés par des nuées de touristes. Ça caquète dans toutes les langues et tous les nez sont retroussés vers l’horloge qui n’entend pourtant pas sonner l'heure avant l’heure.

Cette horloge installée en 1410 fut restaurée en 2018. Aux heures pleines, toute une théorie de personnages font le spectacle mais nous reviendrons le voir plus tard, c’est-à-dire une autre fois.

Nous essayons de nous engouffrer dans la rue Karlova (Charles) qui mène au pont éponyme pour traverser la Vltava. Nous qui descendons des pays baltes n’en croyons pas nos yeux. Nous devons jouer des coudes pour avancer dans cet imbroglio humain. C’est pire qu’une fan zone de Jeux olympiques ! Nous sommes vite engloutis par la marée et ne devons notre salut qu’à l’arrivée du pont. Nous défilons élégamment devant les trente statues religieuses déposées de part et d’autre entre les XVIe et XXe siècles

Quelques façades rue Karlova. La maison de Kepler n.
Les statues sur le pont Charles 

Nous nous dépêchons de rejoindre le tram 22 qui doit nous déposer à proximité du château pour espérer voir le changement des drapeaux à midi.

Le temps de comprendre le fonctionnement de l’automate qui distribue les billets, un tram passe, nous prenons le suivant dans la direction inverse et finissons par prendre le tram 23 qui a la bonne idée d’indiquer Château en anglais sur son pare-brise.

Le château de Prague 

Les couleurs neuves flottent déjà en haut de leur mât, la garde a été relevée - les jeunes militaires doivent rester une heure de marbre devant les singeries touristiques.

Nous nous laissons porter par le flot dans les cours d’hier Chateau, atterrissons devant un belvédère qui offre une jolie vue sur la ville et voyons même le haut de la tour Eiffel...

En bas à droite, une réplique de la Tour Eiffel 

La file devant la cathédrale Saint-Guy s’étendant comme un jour de pluie, nous ne verrons pas le tombeau de Venseslas et entamons notre descente vers le pont Charles au rythme lent de nos pieds fatigués. En bas de l’église Saint-George, un guide bien intentionné explique à son groupe anglophone assoiffé que les deux tours n’ont pas la même taille ; l’une s’appelle naturellement Ève, l’autre Adam, et leur laisse deviner laquelle est laquelle.

Adam et Eve de l'église Saint-Georges 

Un resto nous ouvre une table à point nommé et nous y déjeunons cher pour plus ou moins bien manger.

Notre premier acte d’envergure une fois rentrer en France sera de nous attabler dans une auberge de bonne facture, de pouvoir demander du pain, d’en avoir et de ne pas le payer, de demander une carafe d’eau tout aussi gratuite, de n’avoir pas à payer éventuellement le couvert, de ne pas se demander si le service est ou non compris, de ne pas aller commander au comptoir si on veut être servis, d’être servis dans un délai raisonnable, de ne pas voir arriver en même temps l’apéro et le plat, d’avoir les plats servis en même temps pour tous les convives, et, surtout, de manger de la vraie nourriture…

L’après-midi est donc déjà bien entamée lorsque nous repassons le pont Charles après avoir vu un ragondin obèse, le musée de Kafka avec deux statues s’initiant à faire le Manneken piss devant les yeux ébahis de tant d’audace et aperçu la seule rue pour piéton avec un feu rouge.

Nous obliquons vers la place Venceslas aux dimensions exorbitantes de 41 400 m2, 60 mètres de large pour 720 mètres de long. Elle est fermée côté sud par l’imposant bâtiment du musée national au pied duquel se trouve une statue équestre de saint Venseslas qui a remplacé l’ancienne statue de pierre de 1680. Il a fallu à Josef Václav Myslbek plus de vingt ans pour la façonner (1912-1924).

La statue de Venceslas et le musée national 

C’est entre cette statue et le musée national qui s’immola le 16 janvier 1969 Jan Palach, jeune étudiant voulant protester contre l'invasion de son pays par les chars de l’armée du Pacte de Varsovie en août 1968.

Mémorial Jan Palach 

Plusieurs décennies plus tard, c’est à l’autre bout de cette même place, au balcon du numéro 36, que Václav Havel et Alexander Dubcek haranguèrent des centaines de milliers de Tchécoslovaques pour ce qui allait devenir la révolution de velours et la chute du régime soviétique. Quelques kilomètres de l’autre côté de la Vlada se dresse le parc Letna, autre haut lieu de cette révolution mais que nous ne visiterons pas cette fois-ci.

Le balcon du 36 place Venceslas

Il est temps de laisser Prague et ses quelques façades art nouveau.

Sur la route, nous passons devant la maison qui danse et nous mettons le cap sur Nuremberg.

Le passage de la frontière est moullié mais rien de bien grave, il a fait beau avant et même très chaud à Prague - au moins 30° - et beau après.

Bon c'est flou et humide... 

Nous trouvons facilement l'hôtel et sa boîte a clé mais nous mettrons 90 minutes à trouver un parking couvert et ouvert 24h/24, encore nous faudra-t-il marcher 45 mn pour rentrée à l'hôtel. Nous dînons d'une pizza dans un boui-boui de quartier. Nous verrons durant notre marche que nous pouvions prendre le métro porte à porte...

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Publié le 9 août 2024

C'est la dernière étape de notre périple. Il nous reste 800 km à parcourir mais, auparavant, nous avons une dernière visite à faire.

Nuremberg a tout de la petite ville agréable - de 520 000 h tout de même - mais le centre historique doit mériter le détour. Nous ne nous y attardons toutefois pas. L'hôtel est à trois stations de métro du parking c'est-à-dire 10 mn porte à porte. Nous petit déjeunons sur la place où s'éparpille une fontaine dont on ne sait pas dire grand chose.

Le fontaine Hans-Sachs-Brunnen de Nuremberg 

Située sur la place Ludwigplatz, près de l’église St Lorenz, dans le centre-ville de Nuremberg, cette fontaine monumentale, au petit nom de Hans-Sachs-Brunnen commémore Hans Sachs, cordonnier né en 1494, puis poète et dramaturge renommé. Son poème satirique La vie conjugale douce-amère est à l'origine de cette statue.

Moins de deux kilomètres plus loin se dresse le mémorial des procès de Nuremberg, objet de notre venue. C'est dans la salle 600 du tribunal, entièrement reconfigurée par les Américains, et remis en l'état après, que furent jugés le 20 novembre 1945 21 des principaux dirigeants nazis, criminels de guerre. 12 autres procès suivirent, entre 1946 et 1949, devant des tribunaux militaires américains.

Le procès du 20 novembre fut le premier procès international et les principes de Nuremberg issus des décisions de la Cour militaire internationale constituent aujourd'hui les fondements du droit international pénal de la Haye.

La salle se situe au 2e étage et un audio guide en fait la description de l'époque. Au troisième étage se situe une exposition que l'on suit au son de l'audio guide. On y côtoie, outre les nazis jugés, les juges, procureur général, avocats de la défense... La sentence de mort par pendaison a été requise pour 12 d'entre eux, dont Goering et Hoess, commandant des camps d'Auswitchtz-Birkenau. Dénoncé par sa femme après un an de cavale, il sera jugé à Nuremberg puis en Pologne, condamné a mort, il sera pendu en face de sa maison à Auswichtz.

Ainsi s'achève notre road trip. Avec le parc Gruta, nous terminions le parcours soviétique, avec une rallonge à Prague ; avec Auswichtz, celui de la Shoah, avec Nuremberg celui des nazis qui nous avions entamé à Cologne avec la naissance du Parti national-socialiste.

Nous rentrons dans la nuit.

Remerciements à François pour sa tente qui nous a bien servi au début et puis, le temps allant, les campings se sont faits rares et peu accueillants...

Remerciements à Denis pour ces conseils opportuns sur les pays baltes.

Ils nous ont guidé 
Notre planificateur de voyage. Trés efficace...
Carnet de voyage