C'est parti pour le mythique GR20 ! Notre première grande randonnée.
Septembre 2013
2 semaines
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Pour effectuer cette randonnée, il est préférable de bien réfléchir à son équipement, de ne pas prendre d'objets superflus et vos épaules vous remercieront !

Voici un exemple de notre équipement le jour du départ cependant chacun est libre de sa propre préparation.

Vêtements (par personne)

  • Sac à dos
  • Chaussures de marche
  • Claquettes
  • Coupe-vent
  • Polaire
  • Chaussettes (2)
  • Boxer (2)
  • T-shirt (2)
  • 1 Tshirt moulant de running pour la nuit
  • Short
  • Pantalon
  • Bonnet
  • Gants
  • Tour de cou
  • Lunettes de soleil
  • Bandana/casquette

Bivouac

  • Tente
  • Tapis de sol (1)
  • Sac de couchage (1)

Cuisine

  • Gourde/Camelback (1)
  • Réchaud (Msr pocket rocket)
  • Gaz (2) (au final 1 aurait suffit car les refuges ont le gaz)
  • Popote/couverts (1)
  • Couteau (1)
  • Éponge grattoir

Hygiène

  • Savon de Marseille (Alep)
  • PQ (2)
  • Brosse à dents (1)
  • Dentifrice
  • Serviette (1)
  • Crème solaire
  • Pince à épiler (Uncle Bill’s)
  • Miroir

Pharmacie/secours (deux trousses identiques)

  • Baume du commandeur
  • Eosine
  • Micropur
  • Sprapal
  • Bande Velpeau
  • Compeed
  • Anthalgiques (paracétamol, aspirine, ibuprophère)
  • Anti histaminiques
  • Sérum Physiologique
  • Smecta
  • Désinfectant
  • Pansements
  • Couverture de survie
  • Décontractant musculaire/articulation

Petit matériel

  • Briquet
  • Aiguille + fil
  • Corde (3m)
  • Frontale
  • Téléphones
  • Montre
  • Appareil photo (gopro 3 black dans notre cas)
  • Carte IGN/Topo
  • Sac poubelle (2/3 pers)
  • Batterie pour recharger la gopro
  • Boules Quies (oublié pour notre part mais a prendre pour les nuits en refuge!!!)
  • Coton-tige
  • Epingles à nourrices
  • ducktape (scotche).
  • bougie (1)

Nourriture pour 3 jours/pers

  • Barres de céréales (10)
  • Mélange de graines
  • Sucres
  • Café/thé/chocolat
  • Pain d’épice
  • Nutella
  • Sel/poivre/bouillon cube
  • Saucisson
  • Fromage
  • Pâtes 1kg
  • Repas lyophilisés X3 (repas de secours si ravitaillement impossible)
  • Soupes lyophilisés
  • Pate de fruits
  • Lait concentré (grosse erreur de notre part, elle a fait craquer des estomacs pourtant robustes!)

Au total, avec le matériel réparti entre nous et l'eau, nous avions 19kg sur le dos.


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Départ SNCM Lundi 23/09/2013 - Marseille - 18h 

Nous sommes partis de la gare de Nice Ville, pour rejoindre à Marseille 3 de nos camarades.

Nous nous sommes retrouvés à l'embarquement direction l’île de beauté!

Pour cette traversée, nous avons eu la mauvaise idée de choisir de passer la nuit sur les fauteuils dit "grand confort", grosse grosse ERREUR! Nous vous conseillons de prendre la nuit en cabine car il est préférable d'attaquer le GR dans les meilleurs conditions. En effet passer une nuit blanche à dormir par terre dans le froid ne nous a pas aidé. Quoique...

Après cette nuit éprouvante et sans intérêt nous arrivons enfin sur le port de Porto-Vecchio à 8h pétantes!

Objectif numéro 1 : se rendre à Conca pour débuter notre périple!

Nous avons contacté le refuge de la Tonelle car il propose de transporter les randonneurs de Porto-Veccio à Conca pour 8€ tête si vous êtes en groupe.

Départ de Porto-Veccio direction Conca! 
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Données de l'étape:

Distance: moyenne de 13.2km

Dénivelé: +963m/-160m

Temps: 4h15 de temps de marche (en mode touriste)

heure de départ: 10h15

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Malgré notre super organisation nous nous sommes retrouvés au départ du GR20 sans nourriture pour le midi...Il a donc fallu remuer ciel et terre pour acheter deux boites de pâtés et deux baguettes. "Chi va piano va sano" à Conca le matin les commerces sont fermés. Une fois le plein fait nous marchons le long de la route jusqu'au départ. La marche arrière n'est plus envisageable!Dès la première montée, notre ami Pierre était un peu groggy. Son état ayant sans doute un lien avec multiples mélanges du petit déjeuner "à volonté" sur le bateau.Le temps était avec nous, une magnifique journée s'annonçait.Premier contact avec les randonneurs du GR qui finissaient leur périple. Ils avaient l'air en forme!Le midi, petite pause méritée pour le déjeuner.

Après cette pause nous sommes repartis pour 2h de marche jusqu'au refuge d'I Paliri ou nous avons monté le campement. Nous sommes confrontés aux dures lois des refuges du GR qui consistent à faire payer 7€ par personne pour l'emplacement de la tente. Mine de rien cela fait un sacré budget sur l'ensemble des étapes.Une fois le campement monté nous avons préparé notre repas et acheté une miche de pain pour la modique somme de 4 euros... et oui c'est pas donné. Au menue du soir : soupe aux légumes, pâté et pain. Après un petit débriefing de la première journée Cédric nous dit (et le redira): "un suppo et au dodo!"

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Distance: 22km

Dénivelé: +1100m/ -800m

Temps: 9h

Heure de départ: 9h30

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Réveil difficile pour ce premier matin sur le GR! On aurait dû partir à 08h, mais bon... on profite donc nous somme partis à 09h30. Chose que nous allons très vite regretter vu l'étape qui nous attend. La veille nous avions décidé de passer par la variante alpine qui nous a été recommandé par le gardien du refuge: "Il faut prendre la variante les jeunes, c'est le plus beau! Le GR il est pas beau, enfin, pour vous il sera beau! Mais il faut prendre la variante".

Nous avons passé environ 20 minutes à remplir les gourdes à la source vu son débit majestueux. Une fois le ravitaillement en eau fait, nous sommes partis en direction de Bavella où tout a basculé: nous avons acheté notre première charcuterie corse qui rajouta un poids non négligeable. C'est l'appel de l'estomac!

Nous nous engageons donc sur la variante alpine suivant le balisage jaune caractéristique des variantes du GR. Après une courte montée, nous faisons une petite pause repas sous un pin.


 La Sainte des Glaces de Bavella (ou "Vierge des Neiges" selon Bobo)

Malgré le fait que le GR soit très bien balisé, nous avons quand même trouvé le moyen de nous perdre en se trompant de chemin et par la même occasion de nous rajouter 400m de dénivelé négatif. Mais, coup de chance, nous avons retrouvé une heure après le balisage rouge et blanc.

17h30 passé les jambes explosées le moral à zéro, nous apercevons enfin le refuge d'Asino à au moins 1h de marche. Cela ne finira donc jamais!

18h45 enfin on arrive! Malgré le froid et la fatigue nous avons monté notre campement. le Gardien du refuge nous a proposé de prendre notre déjeuné à l'intérieur. Yoann se réconforte avec une Pietra!

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Distance: 14 km

Dénivelé: + 542 - 500

Temps: 5h avec temps de pause repas

Heure de départ: 9h30

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Pour la suite de nos aventures, nous sommes partis à 9h30 du refuge d'Asinau. Et oui, impossible de lever plus tôt cette bande de gros sacs!!!

Notre objectif de la journée est plutôt simple. Nous devons gravir 500m de dénivelé pour atteindre un col et ensuite redescendre dans la vallée en direction du refuge de Matalza. Mais comme d'habitude rien ne va se passer comme prévu !

Toujours un temps magnifique ! 

Nos 3 amis décide maintenant de doubler l'étape! Ils veulent directement se rendre au refuge de Usciolu. Scission du groupe en deux !

Vers 15h nous arrivons sur une bâtisse. Il fait chaud, le ciel et bleu et trois jours que l'on a pas pris de douche. Je vous laisse imaginer le tableau!

Nous cherchons le gardien, mais personne sur les lieux. Des tables en bois ainsi que des cordes pour étendre le linge sont à notre disposition. il ne nous reste plus qu'à attendre sagement l'arrivé du gardien pour s'installer.

Mais la tentation est trop forte alors, tous à la douche! Sauf que... Encore une fois il nous semble que nous ne sommes pas au bon endroit. En effet, nous ne sommes pas au refuge de Matalza mais chez l'habitant dans une bergerie nommée I Croci.

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Distance: 19 km

Dénivelé: + 804 m - 632 m

Temps: 6h30

Heure de départ: 08h30

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Notre hôte eut la gentillesse de nous offrir un petit déjeuner copieux. Quelle ne fut pas notre surprise en découvrant toutes ses offrandes: l’hospitalité corse une fois la saison touristique terminée. La confiture de pamplemousse/abricot homemade accompagna généreusement 5 miches de pain, une dizaine d’oranges et du saucisson. Une fois le camp levé, les provisions offertes chargées, nous sommes repartis avec un léger pincement au cœur devant cet accueil si chaleureux.

Départ en sous-bois nous amenant à une sympathique rivière mais pas le temps de faire une pause, nous continuons jusqu’à des petites « pozzines ». Pierre, à ce moment là, rencontra un nouvel ami et tenta de l’amadouer avec une miche de pain fraichement offerte. Cet ami, baptisé Tornado par Cédric, n’était autre qu’un cheval. Pierre déçu par l’attitude farouche de la faune locale se résigna à le quitter pour continuer sa route. Sur le topo une bergerie était indiquée (Bassetta), nous y avons fait une petite pause ravitaillement (pâté et thon). Nous avons repris la marche pour s’arrêter dans une clairière avec une source à proximité. Au menu du midi, pâté, pain, saucisson et oranges. Nous avons attaqué l’ascension le ventre plein. La traversée des crêtes fut excellente, le temps était propice. A notre arrivé au refuge, nous rencontrons des randonneurs très sympathiques, dont une jeune femme aux courbes avantageuses baptisée Clara par Cédric. Le problème, elle était accompagnée de son mari. Grâce aux économies réalisées à I Crocci nous décidons de nous offrir le luxe de dormir au refuge, ainsi que de ravitailler en fromage et sauce tomate. Après une douche glaciale (en tout cas pour Yoann et Pierre) et une épilation de l’arcade sourcilière, nous avalons un bon plat de pâte bolognaise et dodo.

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Distance: 18 km

Dénivelé: + 881 m - 818 m

Temps: 6h17

Heure de départ: 08h30

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On attaque par une belle montée, découvrant une vue panoramique sur une corse recouverte de nuages. Cette ascension ne sera pas la dernière de la journée, quatre cols vont ainsi se succéder. Une question demeure sans réponse, comment une vache (baptisée Margueritte par Cédric) a-t’elle atterri au sommet de l’un d’eux ?

Fait marquant, nous avons croisé un trailer en sens contraire, qui nous a ensuite redoublé dans l’autre sens toujours en courant… dur.

A l’arrivée au refuge, nous constatons l'absence de gardien, la nuitée se fera donc en refuge sous la douce chaleur d'un poêle à bois (même si l’allumage fut difficile: astuce du jour: bougie au PQ+huile d’olive). Avant de partir, le gardien à eu le bon sens de fermer les toilettes. Sans grand succès, Boris a tenté de les ouvrir... Après cet échec cuisant, la nature a du suivre son cours dans les bruyères...

Marguerite la vache alpiniste 
Refuge de Prati (première photo) 
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Distance: 20 km

Dénivelé: + 850m - 1027m

Temps: 06h14

Heure de départ: 09h35

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Aujourd'hui c'est pluie! 

Le départ fut retardé pour raison météorologique (fort brouillard, pluie). Nous décidons donc de partir au cours d’une brève accalmie, un choix mûrement réfléchi car l'étape du jour se déroule principalement en forêt limitant ainsi les dangers. Un nouvel épisode de pluie survient vers 10h nous en profitons pour acheter notre repas de midi (sandwich au fromage) dans un snack corse. Nous profitons d’un passage en foret et de l’œil affûté de Pierre pour prélever 4 champignons (bolet subtomenteux et cèpes). Soudain, c’est le drame ! Mère nature se déchaîne pour venger sa bruyère outragée la veille. Elle fait abattre des trombes d’eau sur nos frêles véhicules de chaire. En moins de 20 min les chemins deviennent des ruisseaux et les ruisseaux des torrents. Aucun abri possible sur le chemin, des randonneurs venant du Nord nous le confirme, nous décidons donc de continuer à marcher en mode commando, à grand renfort de barres céréales jusqu’au refuge. Fausse joie en voyant de vieilles bergeries faisant penser au refuge.

Nous arrivons finalement trempé à la station de ski de Capanelle.

Lecteur prend garde, la station se fait un aimable plaisir à récupérer les sous du parc en l’absence du gardien. En effet, le refuge n’étant pas trouvable facilement nous sommes allés demander renseignement à l’hôtel qui nous a pris 3€ pour une douche et 5€ pour « le refuge ». Affaiblis, nous payons. En y réfléchissant on s’est bien fait avoir. La douche fut appréciable chaude et longue. Pour noyer notre chagrin, nous allons au bar nous délester de quelques euros supplémentaires, Ice Tea et Monaco pour certains et bières « spéciales » (en fait des pintes classiques) pour Yo et Pierre. Deux tournées plus tard le chagrin est noyé !

Quasiment à jeun de nourriture la remontée jusqu’au refuge sous la pluie, en claquette et saoul s’avérera plus difficile que l’étape elle-même.

Le refuge bondé, il a été très dur d’étendre nos vêtements pour séchage.

Plat de pates traditionnel, échanges avec les autres randonneurs et dodo sous l’orage.

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Distance: 14 km

Dénivelé: +472 - 1152 m

Temps: 04h00

Heure de départ: 08h35

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Discussion au petit déjeuner avec d’autres randonneurs. Selon eux: "le nord, c’est le nord, c’est pas le sud quoi".

NB : De nombreux randonneurs rencontrés dans le sud et venants du nord ont pour l’habitude de dire que le nord est bien plus coriace que le sud. La première fois passe, mais l’entendre tous les jours lasse. D’autant plus que cela n’est selon nous, pas fondé. Les étapes du nord, bien que plus dangereuses, sont bien plus techniques, contrairement au étapes du sud, mieux indiquées mais plus longues. Ne vous laisser pas décourager par de tels propos.

Départ sur les chapeaux de roue avec une montée jusqu’à la Bocca XXX , puis descente en forêt. Attention à bien suivre le balisage rouge et blanc. Les autres couleurs indiquent des parcours ONF. Nous en avons fait les frais durant un moment d’inattention. La descente est longue et rébarbative. Arrivé à Vizzavona, sur conseil de nombreux randonneurs croisés, nous déjeunons au « refuge du GR20 » proposant pour 20 € un menu entrecôte frites, fromage, flanc et myrte. L’ambiance et l’accueil étaient froids et les portions pas adaptées à notre faim (peut être un mauvais jour pour les cuisines du refuge). Nous demandons à visiter le dortoir, et là surprise : 40€ la nuit avec le repas du soir (sans petit déjeuner) dans des dortoirs incertains.

Par chance l’œil de Cédric tomba sur une affiche chambre d’hôte. Nous décidons de les appeler pour voir ce qu’ils proposent. L’homme qui nous a répondu avait l’air chaleureux et arrangeant. Ces tarifs s’alignaient sur ceux du refuge, avec pour avantage une chambre familiale et un accueil chaleureux. Après 400 mètres de marche, nous apercevons la bâtisse. Nous sommes accueillis par Vincent qui nous met tout de suite à l’aise. Nous installant dans la chambre 4 personnes, Boris et Yoann jouent le rôle des parents en occupant le lit conjugal. Pierre et Cédric s’installent dans la chambre mitoyenne réservée aux enfants. 5 minutes plus tard, Vincent nous propose agréablement de faire une lessive gratuite de nos vêtements souillés par le périple. L’intégralité du sac sauf la polaire était donc propre pour le lendemain.

Le soir nous avons mangé au restaurant de la gare. Ce fut un repas copieux, avec fromage, bières et digestif offerts. La chambre d’hôte de Vincent était vraiment impeccable et tranche largement avec le confort rustique des refuges classiques. Nous recommandons fortement d’aller y faire un tour (Chambre d’hôte Casa Alta).

La chambre d’hôte 
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Distance: 13,9 km

Dénivelé: + 1235 m - 704 m

Temps: 5h47

Heure de départ: 09h30

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Le matin, c’est avec plaisir que nous enfilons nos vêtements propres. Le petit déjeuner à volonté nous a comblé pour la nouvelle journée qui débutait. Aujourd’hui, grand jour, première étape du GR Nord. La journée commence en forêt par cueillette de cèpes. En pensant à la poêlée de champignons du soir qui nous attendait, nous repartîmes le baume au cœur. Vers 11h, la brume commença à bien descendre sur nous. Suite au passage d’un col à 2020 mètres avec certains passages techniques, nous amorçons une descente venteuse. C’est le long de cette descente de 730 m de dénivelé d’un seul tenant que Cédric, marchant machinalement perdit une partie de sa cargaison (Lunzo, saucisson, sac de dosettes thé/ café, trousse de secours). Ce n’est qu’une fois le refuge atteint que la perte fut découverte. Cédric se souviendra de son sac quechua.

Le repas du soir tant attendu se révéla être l’un des meilleurs que nous ayons préparé et laissant les autres randonneurs la bave aux lèvres.

Au menu :

Entrée :

Velouté de légume Knorr accompagné de son lonzo fumé corse.

Plat :

Poêlée de dés de Lonzo aux Cèpes frais du matin servie avec ses pâtes, filet d’huile d’olive.

Dessert :

Mûres fraiches macérées aux Rhum agricole AOP de Martinique

NB : Le Rhum fut transporté en secret par Boris et Yoann, conditionné dans des emballages de pom-pots vides. Pierre en a eu les larmes aux yeux. Selon Cédric, un festin de la mort.

L’odeur émanant de notre plat principal ne laissa pas nos compagnons de marche insensibles. Une phrase de randonneurs nous a marqué : « Si il y avait des femmes, vous seriez les rois ».

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Distance: 11 km

Dénivelé: + 800m - 455m

Temps: 3h15 de temps de marche

Heure de départ: 08h00

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Copieux petit déjeuner, départ sous un soleil radieux. Nous décidons de prendre la variante alpine plus courte de 1 heure et passant par les crêtes et offrant un panorama clair et dégagé. L’ascension était longue (sommet à 2024m couvert d’excrément de biquettes) et comprenait quelques passages techniques lors de la descente (à prendre en considération par temps de pluie).En arrivant, le gardien était sur le départ. Celui-ci se décharge de quelques stocks qu’il ne souhaite pas redescendre dans la vallée (pain et cake au fruit). Nous remarquons dès notre arrivée un sac sans son propriétaire dans le dortoir. Le repas s’effectue sur la terrasse du refuge au soleil. En contrebas, nous apercevons des bâtisses, que nous pensons être des bergeries. Cédric, pris d’un élan de courage, poussé par la faim part bille en tête en quête de bon fromage de chèvre dans l’optique d’une bonne pitance pour le dîner.

Pendant ce temps-là, ceux restés sur place s’occupent d’aller chercher l’eau à la rivière car l’eau était coupée et les toilettes condamnées par le gardien. Au fur et à mesure des randonneurs nous rejoignent par le sud et par le Nord, jusqu’à ce qu’une promo du STAPS de Corte envahissent le refuge. Nous avons pu, pendant notre partie de carte dans le refuge, assister aux cours sur la faune, flore, le climat et la géologie Corse. Cédric rentre bredouille et reste sans voix en voyant le nombre de randonneurs arrivés depuis son départ. 2 individus se démarquent du groupe STAPS, un dénommé Césaire, et son compère Galette. La beauté réside dans un subtil mélange d’accent corse et de langage de cité. Après une douche froide dans la rivière, vient l’heure du repas. Le STAPS cuisina une quantité phénoménale de pâtes, qu’ils ont eu la bonté de partager avec les autres randonneurs. Fatigué nous allons nous coucher. Une question nous passe en tête : à qui appartient le sac abandonné vu à l’arrivée dans le refuge?

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Réveil à 7 heures dans un brouillard à une densité rarement égalée.

Nous avons enfin la réponse à la question du sac. Un randonneur égaré depuis la veille fut retrouvé vers 22 h par des gars du STAPS. La nuit aurait été froide et difficile pour lui sans sac et seul.

Départ sur une première ascension offrant une vue imprenable sur une mer de nuages s’écoulant en cascade d’une vallée à l’autre. Nous continuons la randonnée sur les crêtes découvrant quelques lacs d’altitude. Petit repas vers midi de type encas, composé de pain et de thon à l’huile.

Après 700m de descente, nos genoux crient au scandale, nous décidons de faire une pause pour pour soulager nos articulations et ériger un cairn. Nous continuons à marcher dans la vallée jusqu’à arriver au refuge de Manganù. A l’arrivée au refuge, pour une fois nous ne sommes pas les premiers, deux couples sont présents et sont en train d’allumer la cheminée (bien que peu efficaces). Devant le spectacle d’une femme brulant des livres, nous prenons le relais. Nous faisons connaissances avec ces autres randonneurs, parmi lesquels surprise un compatriote d’une bourgade niçoise, chère mère patrie de Boris et Yoann. Nous profitons du beau temps pour une toilette intégrale. Celle-ci faite, nous nous installons près du feu pour jouer aux cartes.

Quand soudain, c’est la débandade ! Plusieurs groupes d’une douzaine de personnes se présentent au refuge pour y passer la nuit, dont certains ayant réservé nuitée et repas dans un refuge sans gardien… la tension monte. Un individu belliqueux hausse le ton et ordonne à tous de lui présenter le coupon de réservation. L’index accusateur envers notre groupe, il nous l’intime personnellement. Nous n’hésitons pas à mentir, couverts par le comparse niçois qui nous dit à part « ne vous inquiétez pas les jeunes, je vous couvre ». De toute façon la politique du GR est clair, premier arrivé premier servi.

Repas classique pour le soir. La nuit ne fût pas de tout repos, il s’avéra que le belliqueux était en plus un ronfleur hors classement. Excédé face à ce vacarme incessant, Yoann quitte le groupe pour s’isoler dans la cuisine, et s’installa finalement à même le sol pour finir sa nuit.

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Distance: 31 km

Dénivelé: +1191m/ -700m

Temps: 8h

heure de départ: 7h00

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Nous entamons la journée par un réveil matinal, pour tout le groupe et même pour tout le refuge excédé par les ronflements impressionnants du belliqueux. Après un petit déjeuner classique nous quittons Manganu de bonne heure et soulagés. Notre objectif est d’arriver vers midi à Castel di Vergio pour nous ravitailler. A ses premiers pas, Cédric montre des signes de faiblesse (maux de ventre et de tête). Cette première partie de l’étape est assez plane, composée en grande partie de pleines et de pozzines, et nous emmène au lac de Ninou, qui, en cette saison était presque à sec. Cédric va de plus en plus mal et peine à nous suivre. L’étape se poursuit par un long passage en forêt assez plat qui débouche sur la station de ski de Castel di Vergio. Cédric est au bout du bout et s’assoit au bar de la station, liquéfié. Yoann et Pierre quant à eux, suivant leurs habitudes, y sont déjà une Pietra à la main. Pour requinquer le pauvre Cédric, un bon resto s’impose, c’est donc un repas opulent qui s’en suit: entrecôte, frites, bières, pain huilé, et glace: la reprise s’annonce difficile.

Nous rencontrons des suisses au restaurant, qui offrent généreusement à Boris des pansements pour soigner ses ampoules (le bougre a épuisé notre stock) et nous nous ravitaillons à la boutique de la station.

La marche reprend tardivement, vers 14h30 et dès les premiers pas nous regrettons l’entrecôte. Les montés s’enchainent et n’en finissent pas, nous faisons une petite pause à la bergerie XXX fermée.

Nous redescendons ensuite dans la vallée et après un tournant nous découvrons le refuge horriblement loin et horriblement haut. Dans un râle d’agonie Pierre rejoint Cédric au coin des traînes la patte, terrassé par l’entrecôte et la vue de l’objectif si lointain. Boris et Yoann ouvrent donc la marche alors que la pluie commence à tomber… Cédric hurle alors à l’avant-garde de réserver des places au refuge, qui est encore gardé.

Le Tshirt bien propre! 

Arrivé au refuge dans un état proche de l’apoplexie, nous rencontrons un jeune randonneur, prénommé Daniel avec qui nous sympathisons sur le champ. Nous prenons tous une douche glaciale et une Pietra pour nous achever. Le gardien est un peu renfrogné mais a la réputation de faire des bonnes omelettes, c’est donc hésitant que nous lui en commandant deux pour agrémenter nos classiques plats de pâtes qui serons en plus complétés par un saladier de pâtes (préparé par le gardien) d’un autre groupe de randonneurs rassasiés. Cédric paye ça tournée de vin rouge et se contente de boire du smecta et des dolipranes.

La soirée de termine avec un jeu de carte, un supo et au dodo.

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Distance: 8,4km

Dénivelé: +394m/ -700m

Temps: 3h23

Heure de départ: 8h30

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C’est une petite étape qui nous attend aujourd’hui, nous aurions pu la doubler, mais l’état de Cédric ne le permet pas, chaque temps suffit sa peine.

La journée commence dans le vent et le brouillard, sur une descente un peu dangereuse, la prudence s’impose selon les dires du gardien. Nous passons par la forêt pour atteindre les bergerie de XXXXX où nous faisons une pause avant de reprendre la montée vers le refuge.

Après une courte montée (qui à semblé très longue à Cédric) nous arrivons au refuge de Tighjettu, sans doutes l’un des meilleurs du GR. Nous nous installons comme à notre habitude : allumage du poêle, cuisine, aller chercher du bois (le refuge n’avait pas encore été ravitaillé) pendant ce temps d’autres randonneurs arrivent et nous aide dans notre quête de bois. L’après midi est donc dédié au repos, aux jeux de cartes et à la musique grâce à une guitare mise à disposition (c’est ici qu’eu lieu un des plus beaux instants musique du GR: Country roads de John Denver).

Au soir, un repas classique, soupe/pates/fromage puis au lit.

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Distance: 10,3 km

Dénivelé: +749m/-990m

Temps: 04h28

Heure de départ: 08h30

Arrivée: 12h15

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Ce matin Cédric va mieux et le soleil brille, nous attaquons l’étape par une belle montée débouchant sur le célèbre Cirque de la Solitude qui est rempli de brume. Nous nous engageons donc dans le cirque, la descente est raide et la roche humide, plusieurs chaines et une échelle se succèdent, mais rien d’insurmontable. Arrivé au point le plus bas nous sommes vraiment seuls et la brume se découvre peu à peu laissant apparaître le paysage. La remontée est plus sportive et se joue avec les mains. Nous faisons alors une petite pause une fois sorti du cirque puis reprenons la marche sur une longue descente jusqu’au refuge (800m ça cogne les genoux).

Nous mangeons à nouveau au restaurant, quel luxe! Au menu: beignet au fromage, entrecôte, magret de canard, escalope.

Le refuge en lui-même ressemble plus à un squat ou à une maison de redressement qu’à autre chose, mais il dispose de nombreuses petites chambres de 4 à 6 places et la douche y est chaude. Nous y apercevons également les premières punaises de lit. Le soir, encore resto où nous reprenons des beignets au fromage, qui à eux seuls, valent le coup de faire le GR20.

Le cirque de la Solitude! 
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Distance: 9.9 km

Dénivelé: +682m/-836m

Temps: 04h35

Heure de départ: 9h00

Arrivée: 13h00

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Nous quittons le refuge et ses punaises avec soulagement.

L’étape commence, comme souvent, par une belle montée dans la brume, nous progressons ensuite sur des crêtes plus ou moins engagées. La descente est raide, longue et monotone à cause de la brume qui empêche de voir tout paysage dont le lac de Muvrella. Nous avançons ensuite dans la vallée sur des dalles glissantes, en longeant une rivière en contrebas, le paysage se découvre et est somptueux.

Après quelques mains courantes et un pont de singe, nous arrivons au refuge de Carrozzu, (dédicace a Cédric: lieu de tournage du film « les randonneurs »).

Le refuge est assez vieux, délabré (le poêle ne marche pas et ça c’est triste) et plein. Nous parlons à un randonneur qui s’est blessé et qui va rebrousser chemin au deuxième jour (le pauvre avait déjà du abandonner le GR sur blessure une première fois). Nous empruntons une guitare à des randonneurs assez fous et courageux pour la porter. Les dortoirs étant plein, nous avons dormi sous des tables dans la cuisine.

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Distance: Moyenne de 10,8km

Dénivelé: +197m/-1422m

Temps: 03h17

Heure de départ: 08h30

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Au réveil, nous découvrons la source des bruits étranges. Au cours de la nuit un des randonneurs, dormant dehors pour une mystérieuse raison, s’est fait voler ses tongues et sa frontale par un renard : embêtant pour commencer le GR!

C’est avec un enthousiasme modéré que nous cherchons lesdits objets à travers la garigues. Nous décidons finalement de lui céder la frontale de Cédric pour qu’il puisse continuer sereinement.

Nous attaquons finalement l’étape ultime: 1400m de dénivelé !

C’est quasiment en courant que nous traversons l’étape. Quelques poses sont les bienvenues pour profiter de la magnifique vue sur la baie de Calvi.

Après une courte montée nous découvrons sur notre destination finale, le village de Calenzana, plus qu’à quelques kilomètres...

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Notre blog initial: http://gr20corse.over-blog.com/