Aujourd'hui, je pars en direction de Calheta où j'y ai mon hébergement. Je quitte donc le nord pour rejoindre le sud.
Plus j'avance sur les routes sinueuses de montagne, plus le soleil se fait intense. Et oui, à Madère le temps n'est pas le même selon le versant où l'on se trouve. Le nord est plus sauvage donc plus souvent nuageux tandis que le sud est plutôt synonyme de soleil et de chaleur !
A 20 km au sud de Porto Moniz, on rejoint Ponta do Pargo par une route très sinueuse à flanc de montagne. Cela dit, elle vaut le détour !
Les premiers colons et marins de l'île ont nommé la ville Ponta do Pargo, soit "la pointe du pagre" en référence au poisson portant le même nom et qui est proche de la daurade.
Ici, je viens voir le farol, le phare de la région construit en 1922 et perché à plus de 300m de haut sur une falaise abrupte.
Ici ça ne paraît pas mais je suis à l'extrême ouest de l'île, la pointe la plus éloignée. Je suis sur le dernier point de terre !Au pied du phare de trouve un petit musée que l'on peut visiter. C'est une exposition sur l'histoire de la construction de ce phare. L'entrée est gratuite mais malheureusement il n'y a aucune traduction de texte. Je vous laisse à votre apprentissage du portugais !
Je poursuis ma route et les paysages sont toujours aussi splendides. Le passage de certains tunnels sont assez effrayants mais lorsque l'on ressort de l'autre côté, la chaleur du soleil nous fait vite oublier nos peurs !
Paúl do Mar est sur ma route alors je décide d'aller y jeter un oeil. En plus, il paraît que cette petite ville affiche le record de journées ensoleillées de l'île !
Et je dois avouer que le soleil est bien au rendez-vous ! Bien que la vieille ville se situe un peu plus haut, l'architecture sur le front de mer est plutôt cubique. Je n'ai pas particulièrement eu envie de rester à cet endroit alors j'ai pris quelques photos puis je suis repartie aussi vite que je suis arrivée. On ne peut pas tout aimer !
Jardim do Mar signifie "jardin de la mer" et à été nommé ainsi par les premiers navigateurs qui y accostèrent. Le village est situé sur un promontoire rocheux dominant la mer et qui est en fait un ancien effondrement de la falaise. La particularité du village est ce réseau labyrinthique de maisons encastrées les unes aux autres. Il faut s'y perdre pour comprendre son fonctionnement et saisir la beauté de ce village atypique et chaleureux.
J'ai passé l'un de mes plus merveilleux moments ici. Si le paradis existe, il est sûrement à Jardim do Mar !
Arrivée en bas du village, je peux longer la mer le long d'un fronton long de plusieurs kilomètres. Il n'y a personne, je suis seule et j'ai vraiment l'impression d'évoluer dans un véritable coin de paradis.
Véritable havre de paix avec son cadre chaleureux, son comptoir en bois, sa déco marine et sa terrasse ombragée bordée par un petit bassin très bien aménagé, un coin idéal où s'arrêter manger !
Lapas, french fries et pain à l'ail ! Un délice ! Jardim do Mar est sans conteste l'un de mes gros coups de coeur. Une étape à ne pas manquer !
Avant d'arriver à destination, je souhaitais voir le village de Rabaçal dont beaucoup de gens m'ont parlé depuis que je suis ici. C'est aussi une destination de choix pour le départ de nombreuses randonnées. Je m'attendais à grimper sévère car le village se situe au sommet de l'île. De quoi prendre un peu de hauteur et donc profiter de la vue !
Mais j'étais loin d'imaginer que j'allais me retrouvée littéralement au dessus des nuages ! Faute au GPS, à un mauvais sens de l'orientation ou à une mauvaise indication, toujours est il que je me retrouve perchée à des milliers de mètres d'altitude, sur un plateau désolé bordé d'éoliennes avec un vent à faire décoller un éléphant ! Bon j'avoue j'ai pris peur et j'ai rapidement décidé de retourner sur mes pas ! Enfin, essayer en tout cas car je n'avais aucune idée de l'endroit où je me trouvais. Mon seul regret est de ne pas avoir eu le courage de prendre de photos. Le vent soufflait tellement fort que je n'ai pas osé ouvrir la portière de la voiture ! Seul vestige et modeste lot de consolation, une photo rapide qui ne montre pas grand chose mais qui a tout de même le mérite d'exister !
Sur la route du retour, après bien des péripéties pour retrouver mon chemin, je suis tombée sur un troupeau de vache. Mais elles avaient des cornes! L'une d'elle s'est mise pile devant moi, bloquant le route et prête à foncer sur la voiture ! Me voilà donc bloquée à des milliers de mètres d'altitude par une vache à corne qui m'a fichu l'une des plus grosses frayeurs de ma vie !
Donc Rabaçal, je reviendrai ! Mais cette fois accompagnée et ce ne sera pas moi la conductrice !
Enfin j'arrive à destination ! Je vais directement à l'auberge de jeunesse pour me remettre de mes émotions ! Le temps est superbe et je décide d'aller sur la plage (l'une des seules de Madère avec du sable blond !). L'histoire de Calheta sera pour demain, en attendant voici un petit avant goût... !