Carnet de voyage

Traversée des Highlands

12 étapes
53 commentaires
Départ à Edimbourg, traversée des Highlands par le West Highland Way, visite de Nessie, tour de l'île de Skye.
Septembre 2019
15 jours
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Nous ouvrons les yeux, réveillées de notre sieste par le stewart pressant les passagers d'attacher leur ceinture. Le ciel, clair, est recouvert d'une nappe cotonneuse sur laquelle le soleil se réfléchit.

L'avion descend de quelques mètres, nous survolons les nuages avant de disparaitre à l'intérieur. Après quelques minutes, les premiers paysages écossais se dessinent vite cachés une fois encore par les nuages. L'excitation commence à nous gagner tandis que paysages et nuages se cèdent la place à tour de rôle.

Quelques secousses. On aperçoit tant bien que mal à travers le petit hublot la mer et quelques falaises escarpées. Les enfants présents dans l'avion s'amusent des trous d'air tandis que nous attendons pressement la secousse libératrice indiquant nos débuts sur les terres écossaises.


Nous voilà enfin arrivées à Edimbourg lieu de culte pour les fans d'Harry Potter ou d'épouvante. Sous la pluie, of course !

Le temps de récupérer nos sacs et de rapidement les refaire sur un banc, nous voilà repartie à la recherche d'un bus. Aucun soucis de ce coté là, nous (Apolline) avions cherché en amont notre ligne.

L'impatience nous gagne dans le bus qui nous mène à la capitale. Rien du paysage ne nous ramène à l'Écosse mais nous nous amusons de tous ces ronds-points pris à l'envers, décidément on ne s'y fera pas !

Arrivée à Edimbourg

Après avoir déposés nos bagages à l’hôtel, nous commençons notre périple vers Dean village. Évidemment cela n’aurait pas été drôle que tout ce passe comme prévu, donc nous avons fait un petit détour imprévu avant de finalement trouver le coin que nous cherchions... une pittoresque petite rivière s’écoulant tranquillement autour de laquelle d’anciennes bâtisses en briques rouges s’élèvent, des canards qui barbotent, des badauds qui les canardent pour avoir un souvenir. Et pour couronner le tableau un petit pont offrant un point de vue idéal.


Direction le cœur de la ville où siège le château sur la falaise. Nous laissons le hasard guider nos pas à travers les rues animées ; un nouveau bâtiment qui apparaît, un son de cornemuse, un klaxon dans la rue (Parce que c’est compliqué la circulation dans la ville !), Balmoral hotel (haut lieu pour les fan d’Harry Potter, JKR y ayant écrit la fin de sa saga), , musées aux façades décorées, puis petites ruelles et escaliers dérobés. Nous voilà enfin devant la marque des mains de JKR dans Old Town. Le quartier baigne dans une ambiance très agréable, et nous y découvrons notamment la cathédrale St Gilles, Victoria street (Diagon Alley ou Chemin de Traverse) et ses références multiples au monde des sorciers. Mais l’appel de l’estomac s’est fait entendre sur les coups des 7.30 pm, et c’est chez Mum’s que nous avons atterri. Nous avons choisi de gouter un repas typique du pays, le saucisse purée, classique direz-vous ? Oui mais ce plat là est définitivement la meilleure saucisse purée que nous avons goûté ! Il s’agissait en fait de saucisse fumée, purée maison à l’oignon et sauce à l’oignon confit. Un pure délice !

Nous nous réveillons doucement sur les coups de 8H00 et découvrons le temps grisâtre et d'humeur pluvieuse. Mais pas le temps de commenter cette météo qui s'annonce capricieuse ! Nous grignotons quelques gâteaux en guise de petit-déjeuner - sans boisson car le jus d'orange acheté la veille s'est révélé imbuvable ! - et nous préparons rapidement avant de boucler nos sacs.

Une question s'impose : gardons nous nos gros sacs ou les laissons nous en consigne à la gare ? Nous décidons de les laisser, après tout notre confort passe bien avant quelques économies ! En route donc pour la gare à une vingtaine de minutes de là. Une fois délestées de nos sacs, nous prenons la direction du jardin botanique royal. Pile à l'heure pour l'ouverture ! Tout en déambulant au milieu de cette verdure luxuriante nous dégustons un cappuccino sous une légère pluie. Nous prenons le temps de faire quelques photos, découvrons la serre et ses plantes tropicales aussi hautes qu'imposantes.


Alors que la météo nous promettait une journée pluvieuse, le Soleil fit son apparition et nous tint compagnie toute l'après-midi ! C'est donc revigorée que nous marchons d'un bon pas vers le célèbre Calton Hill, une colline surplombant la ville sur laquelle s'élève d'imposants monuments historiques.


Face à nous se dresse une plus grande colline encore au flanc de laquelle nous pouvons deviner une file de marcheurs bravant le vent pour atteindre le sommet. The Arthur's Seat.


Hop hop hop ! D'un pas léger nous descendons notre première colline pour rejoindre la deuxième et nous atterrissons devant le château de la reine The Hollyrood palace, un palais grandiose que nous n'avons malheureusement pas le temps de visiter. Nous suivons la file de randonneur le long du sentier avant de décider d'emprunter un chemin secondaire plus exposé mais plus direct. Le dénivelé a à peine augmenté que le vent se joue de notre équilibre, nous obligeant parfois à nous arrêter ! Mais la récompense vaut bien cette peine car la vue est magnifique. Entre terre et mer où le ciel se confond. Le vent puissant ébouriffe nos cheveux qui fouettent nos visages mais nous nous délectons de cette hauteur et de la vue qu'elle nous offre !

L'heure tardive nous oblige à redescendre et à rejoindre Old Town après avoir grignoté un petit sandwich. Nous sommes déçues de constater qu'un des cafés où JK Rowling écrivit les Harry Potter avait mis les clefs était fermé. Nous cherchons alors le second, the Elephant Blue, le fameux café qui revendique haut et fort être the birthplace of Harry Potter.

La suite de notre périple nous mène au cimetière de Greyfriars Kirkyard où nous nous amusons à retrouver les tombes qui auraient inspiré JK Rowling pour les noms de ses personnages quelques années auparavant. Ariana, Archibald, Potter, Thomas Riddel, ... Les noms s'étalent majestueusement sur les pierres tombales parfois difficiles à décrypter.

Par la grille nous admirons la magnifique école privée Georges Heriot's school. Un véritable château que nous imaginons non sans mal être à l'origine de Poudlard.


Pour rester dans le thème HP, nous décidons de nous rendre au Writer's Museum où nous espérons y trouver le manuscrit original. Malheureusement il n'y est plus; mais nous admirons néanmoins la décoration de ce petit musée installé dans une maison traditionnelle.


Notre bus étant à 17h00, nous décidons d'occuper la petite heure qui nous reste dans le Musée National. Nous nous baladons au milieu d'objets divers retraçant l'histoire de l'Écosse au fil des siècles et admirons les tenues d'époque jusqu'à ce qu'il soit l'heure de rejoindre la gare.


Un dernier passage par Victoria Street et nous voilà à la gare, puis dans le bus vers Glasgow. Voilà, première étape achevée ! 24h à Edimbourg, cette ville où flotte constamment une odeur de nourriture (pizza) dans l'air, cette ville bercée par la cornemuse, aux effluves de whisky et de bière.

Un trésor que nous avons adoré découvrir à travers ses rues pavées, ses parcs verdoyants et ses falaises escarpées !


Nous voilà à Glasgow. Direction notre logement du soir, l’itinéraire nous fait traverser une bonne partie de la ville, plus industrielle que la première.

Petit imprévu en prime, notre hôte ne peut pas être là pour nous accueillir, il nous indique donc par message les démarches à suivre pour rentrer dans l’appartement... l’aventure commence.

Le GPS nous emmène dans un immeuble à multiples entrées. Après avoir hésité un peu nous en tentons une au hasard. Nous suivons les directives : la porte du bas est ouvert, nous montons les escaliers à gauche, et là nous arrivons devant l’appartement. Mais problème, nous ne trouvons pas la boite à clef. Peut être s’agit-il de la porte d’un couloir dans lequel il y a plusieurs entrées d’appartements ? Nous décidons de tenter de pousser la porte en supposant que si c’est le cas elle sera ouverte. Elle l’est. Mais la situation est étrange et inconfortable, nous arrêtons notre geste en cours. Et heureusement parce que deux silhouettes apparaissent et une dame, surprise, nous adresse un sourire interrogatif. Le malaise monte en nous car nous comprenons notre erreur, c’est avec un air désolé que nous nous empressons de nous excuser et expliquons que nous cherchons un appartement et que par erreur nous sommes allée chez elle. Mais avec une extrême gentillesse elle nous rassure et nous propose son aide. Quelques minutes plus tard nous arrivons devant le bon bâtiment. Nous reprenons chaque étape, la porte, l’escalier et cette fois le pot de fleur est bien là comme annoncé. Après quelques instants de recherche et l’utilisation de notre lampe nous finissons par trouver la boite, appliquons le code comme indiqué et enfin les clefs sont là ! C’est presque fini, plus qu’à chercher quelle clef est la bonne puis nous entrons enfin dans le logement.

Nous posons nos affaire avec soulagement, nous pouvons enfin nous reposer pour être en forme pour commencer le West Highland way demain matin.. après un bon repas évidemment !

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Première étape du WHW : 19km


Chemin de bois, chemin de cailloux, sentier de terre

Nous avançons

Chardons violets, grands bouleaux et belles fougères

Nous avançons

Le ciel est bleu, les oiseaux chantent

Nous profitons


Réveil 7h20, nous prenons un petit déjeuner à base de pâtes et de fromage de la veille. Nous nous hâtons de quitter notre logement pour attraper notre train vers Milngavie et le West Highland way.

Le temps dans le train passe en un éclair, l’excitation nous gagne et nous constatons la présence d’autres personnes en sacs à dos, que nous supposons être nos partenaires de marches du WHW. A la sortie du train nous réalisons que nous avons sous estimé leur nombres et c’est une vague de marcheurs qui s’avance vers le mythique point de départ du chemin. Évidemment pour un départ symbolique, on prend et se fait prendre en photo devant la pierre gravée. Après ce temps de réjouissance c’est avec entrain malgré nos dos alourdis par le sac que nous faisons nos premiers pas vers Drymen.

Le chemin est agréable, parfois de pierre, d’autre fois de boue. Le temps reste stable , il fait bon, le vent doux nous caresse la peau et soulève doucement les feuilles des arbres qui surplombent les petits ruisseaux.

Nous avançons en nous laissant dépasser par d’autres marcheurs, fascinées par des paysages nous obligeant a nous arrêter pour en capturer l’image avec nos téléphones.

Loch, forêts, champs, pairies rythment notre avancée, tout comme les moutons et les vaches.

Les sacs commencent à moins tirer sur les trapèzes mais ce sont les pieds qui commencent à souffrir, cependant nous continuons à avancer vers notre auberge qui se rapproche.

Après un dernier effort sous le soleil (le temps a été fantastique toute la journée) nous arrivons enfin à Kip in the Kirch une auberge construit dans une ancienne églises. Accueil chaleureux à base de scone, beurre et confiture accompagnés d’un thé. Nous rencontrons Lis, une des personnes partageant la chambre avec nous, et faisons connaissance pendant ce goûter bienvenu.




Après une douche bien chaude pour soulager nos dos contractés et nos jambes courbaturées nous décidons - avec Lis- de suivre les conseils de notre hôte et de nous rendre au point de vue. C'est seulement après plusieurs allers et venues et des indications comprises de travers que nous tombons sur une petite clairière. Trois filles au sein d'un havre de paix. Nous admirons cette vue dégagée sur les Highlands, apprécions le calme et la sérénité des lieux, laissons notre esprit vagabonder à travers le paysage vallonné.


Après cette pause tranquille nous décidons qu'il est temps de s'amuser un peu ! Nous voilà alors parties pour le pub où un concert acoustique est organisé. Une pinte chacune, ici la bière ne vaut rien. L'ambiance est au rendez-vous, on chante, on rit, on boit, on danse. Nous discutons avec Lis et sommes heureuses de pratiquer notre anglais. Soudain, on nous interrompe: "Scuse me Ladies, where are you from?"

- France !

- Have you a request ? A favorite song ?"

Nous sommes prises de court. On secoue la tête, et il nous demande de réfléchir pour une prochaine. Nous nous tenons prêtes; avec Lis notre choix s'est porté sur Hallelujah. Il hoche la tête, il connaît. Sa voix s'élève. On écoute, on se perd. La musique est si belle, si pure. On ne dit rien, on profite juste du moment. Nous sommes à la première étape du WHW, perdues au milieu de la campagne écossaise, et nous nous rendons alors compte que nous sommes exactement là où nous devons nous trouver. On n'échangerait notre place pour rien au monde !

La musique se finit, il enchaîne sur une musique plus rythmée. Les mains claquent, les pieds foulent le sol, les langues se délient et fredonnent l'air. Nous sommes entraînées sur la piste dans une danse endiablée. On tourne, on rit, on saute, on virvolte et on rit encore. Qui aurait cru que nous passerions une si belle soirée ?

Nous sommes la table des French girls. Lis qui est néerlandaise, est une nouvelle compatriote. On nous redemande de nouveaux titres pendant la pause. AC/DC, Greenday, U2. Il promet de les jouer.


L'ambiance est extraordinaire. Tout le monde sourit, chante, rit. La chanteur ne manque pas à sa parole et les premiers accords de Boulevard of Broken Dreams résonnent, suivis par ceux de One. Il nous salue. On commande une deuxième bière. C'est une soirée mémorable !


Il est 21h00, on sait que la fin approche. Pour la dernière chanson on nous entraîne sur la piste. D'autres personnes se joignent à nous. Francais, Allemands, Écossais ou Anglais se mélangent sur la piste, tapant du pied, se serrant les mains, frottant leurs coudes au rythme de la guitare. C'est la fin. On s'applaudit. Le chanteur vient nous rejoindre et nous embrasse en nous souhaitant bonne chance sur la route demain.


Cette soirée conforte nos espérances, l'Ecosse est une vraie terre d'accueil de part ses paysages grandioses et par ses habitants si amicaux et chaleureux. Nous nous couchons, la guitare résonnant encore dans nos oreilles prêtes à affronter la deuxième étape demain !

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Deuxième étape du WHW : 22km en passant par le col de Conic Hill.


Aujourd'hui nous avons pu redécouvrir la signification de l'expression " dépassement de soi" non pas en théorie mais en pratique à travers nos péripéties.


Les premières notes du générique d'Outlander retentissent et nous préparons promptement nos affaires le plus silencieusement possible pour ne pas réveiller notre voisine. Les odeurs du pain grillé attisent notre appétit, nous nous hâtons de rejoindre la cuisine et découvrons un petit-déjeuner royal. Bagel, pain complet, Cinammon Roll, butter nuts, marmelade et fruits attendent de se faire dévorer par les voyageurs. Nous partageons le petit-déjeuner avec nos deux voisines de chambre dont Lis et un couple d'Allemands. La bonne humeur est au rendez vous tandis que nous discutons de l'étape à venir.


La pluie n'entame pas notre entrain. Sous nos capes de pluie, nous prenons la route avec Lis, pressées de découvrir les merveilles que nous offre l'Écosse.


Les paysages ne cessent de s'embellir au fur et à mesure que nous prenons de la hauteur. Nous sommes seules au monde au milieu des Highlands et des vastes étendues habitées par les moutons. Mais le temps se gâte, l'horizon se couvre de brume et bientôt nous ne dicernons plus les alentours. Le vent et la pluie fouettent nos visages tandis que nous avançons tête baissée pour atteindre le sommet du Conic Hill. Cependant, la météo ne nous permet pas de faire une pause et nous commençons immediatement la descente avec prudence. Des filets d'eau ruissellent entre nos pieds, l'herbe est glissante et de plus en plus boueuse, mais nous admirons les moutons à quelques mètres de nous et cette nature sauvage que la pluie ne peut qu'embellir.


L'arrivée à Balmaha est récompensée d'un chocolat chaud supplément Chantilly-Chamallow au salon de thé. Nous en profitons pour tenter de nous sécher, changer les vêtements qui doivent l'être et de reposer nos muscles endoloris.

Après une bonne pause est temps de repartir ! Nous grimaçons en revêtant nos manteaux humides et nos sacs sur les épaules. Nous sommes transies par le froid mais les efforts nous réchauffent vite. Le paysage est complètement différent de ce matin ; la montagne laisse place à la forêt ! Les arbres se succèdent, la végétation est luxuriante. Soudain nous apercevons un bout du loch Lomond et debouchons sur une petite crique où se trouve une balançoire. La tentation est trop forte et nous nous balançons face au lac pour assouvir nos esprits enfantins.

Le sentier continu de longer le lac dont les vagues rythment nos pas et bercent nos cœurs. Nous admirons ce contraste terre-mer, cette nature intacte et si pure, nous sentons privilégiées d'assister à ce spectacle. Mais le monde réel nous rattrape; nous avons pris du retard..! Nous allongeons le pas et accélérons la cadence pour les deux heures qui suivent. Le souffle se fait plus court, les lanières du sac meutrissent nos épaules tandis que nous ignorons nos courbatures et nos pieds endoloris. Cette petite poussée d'adrénaline ne nous empêche pas d'admirer une fois encore l'abondance de la flore sur le chemin même si les vagues ne suffisent plus à donner la cadence !

Les derniers kilomètres se jouent au mental et à la volonté. Descentes abruptes et escaliers se succèdent tandis que nous espérons toujours apercevoir le village. Enfin, la route se dessine et nous arrivons à Rowardennan. Nous sommes éreintées et trempées mais soulagées d'arriver à l'heure pour le ferry. Il n'y a personne. Nous dépassons un embarcadère privé et nous dirigeons vers celui que nous pensons être le nôtre sans grande assurance. Un groupe de touriste confirme qu'il s'agit bien de ce quai là. On soupire de soulagement ! Derniere photo avec Lis, des embrassades et la fin d'une belle aventure avec notre acolyte du WHW. La bateau arrive. Le matelot agite le bras et nous indique un autre embarcadère...Ignorant s'ils nous attendraient ou non; commence une course de vitesse à la force de la volonté. Les sacs martèlent notre dos tandis que nous parcourons ces derniers - très très longs- 800 mètres, au pas de course.

Mais nos efforts payent et quelques minutes plus tard nous sommes assises dans le ferry grignotant des encas bien mérités !



Le trajet est rapide et commence alors notre épreuve suivante. Après Pekin express cet après-midi nous nous retrouvons encore dans Fort Boyard ! Le GPS n’indique pas bien le cottage et nous devons suivre les instructions de notre hôte. Après une petite réflexion de nos cerveaux fatigués nous partons d’un côté. 2 minutes plus tard, ne trouvant pas le chemin de l’entrée du cottage, nous nous éloignons du village pour être sûres qu’il ne s’agissait pas des maisons suivantes.

Comprenant que nous sommes perdues nous cherchons à joindre l’hôte, mais la pluie perturbe nos téléphones et nous n’y arrivons pas, à défaut nous écrivons un message en espérant qu’elle répondra vite. Effet c’est immédiatement que nous avons en réponse d’autres directives pour nous aider, puis notre hôte vient nous rejoindre.


C’est avec soulagement que nous la suivons et arrivons dans notre petit logement. Très chic, de beaux draps, de quoi sécher nos affaires trempées, tout pour le petit déjeuner à portée de main. Lentement nous ôtons nos couches, épuisées et courbaturées. Nous décidons d’aller tout de suite chercher un repas à emporter à l’auberge voisine et nous faisons des petites courses dans l’épicerie adjacente au restaurant. Typique d’un village perdue, le serveur fait office de caissier quand des clients comme nous se présentent.

Après être rentrées dans notre petit chez nous nous pouvons enfin nous débarrasser de nos chaussures, chaussettes et vêtements mouillés. Nous nous régalons du fish&chips, propres et sèches. Il y a des plaisirs simples que cette aventure nous rappelle. Nous profitons.

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Quatrième étape du WHW : 19 km !


Nous arrivons à l’arrêt de bus, un simple poteau portant une étiquette de Citylink dessus, et nous attendons. Après quelques minutes de retard le chauffeur nous fait monter dans le bus direction Inverarnan. Nous nous équipons pour la pluie dès notre arrivée dans le village et commençons notre randonnée de la journée. Malheureusement le pont menant au début du sentier est condamné et nous sommes contraintes de longer la route un peu plus d’un kilomètre avant de rejoindre le WHW. Il est presque 11h quand nous le commençons enfin. Les rapides et les rivières rythment notre marche. Des flaques d’eau a éviter, des passages dans la tourbe que nous réalisons pas à pas pour préserver autant que possible nos pieds et de nombreuses traversées de ruisseaux faisant travailler notre d’équilibre sont à l’ordre du jour. Le sentier est moins emprunté et nous ne rencontrons que très peu de randonneurs. Nous avançons d’un pas décidé vers notre objectif : le déjeuner prévu pour 13H00. La faim, la fatigue et les courbatures s’intensifient mais ne nous empêchent pas d’admirer la vue notamment un petit mur de pierre écossais, qui nous accompagne sur une partie du chemin. Pierres sèches entassées sur une bonne largeur, le mur est parfait pour donner du charme au paysage et réchauffer les cœurs des randonneurs.

Nous mangeons au cœur de la forêt, entourées de champignons et de buissons humides. C’est l’endroit parfait.

L’après midi nous marchons dans la forêt, toujours aussi humide, nous constatons ici et là des vestiges d’un sinistre : les cours d’eau sont nettement au dessus de leur niveau, des arbres sont couchés et déracinés, des barrières au sol, d’autres ponts condamné ou détruit et même des bout de sentier effondré. Nous longeons de nombreux cours d’eaux au milieu d’arbres plus hauts les uns que les autres. L’herbe est d’un vert éclatant, l’odeur de la forêt flotte dans l’air tandis que les kilomètres défilent sous nos pieds.

Nous arrivons dans notre camping éreintées plus par les efforts des jours précédent que d’aujourd’hui. Et c’est avec un grand plaisir que nous nous installons dans notre Hobbit house, au sec et au chaud. Encore une belle journée, remplie de merveilleux moments et de rencontres !


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Cinquième étape du WHW : 20 km.


Nous nous réveillons à 7h00 -même si le froid nous avait tiré de notre sommeil dès 5h00- et etirons nos muscles endoloris. Nous nous changeons, mangeons un petit-déjeuner frugal et quittons notre petite maison temporaire pour prendre notre bus.

La pluie nous accueille à Bridge of Orchy et s'en donne à cœur joie ! Nous essayons de garder le moral et de rester optimiste. Qui sait peut-être aurons-nous une éclaircie ? Le chemin est boueux, parfois tellement inondé qu'il nous oblige à ruser pour continuer. L'eau est partout. Elle ruisselle sous nos pieds, gronde dans les rivières, perle dans nos cheveux et coule sur nos bras. Il est à peine 10h00 et nous sommes déjà trempées. Nous franchissons de nombreux cours d'eau et tourbières avec prudence pour éviter toute chute inopinée ! Malheureusement le ciel ne se dégage pas à l'arrivée en haut du col et reste brumeux. Le paysage n'en reste pas moins magnifique et auréolé de mystère, à l'image de l'Écosse.

Un "sentier-riviere"


Nous passons une auberge qui marque les 5 premiers kilomètres et aussi la dernière avant la fin. Nous empruntons une petite route qui débouche ensuite sur un chemin de pierres bien plus praticable qu'en début de journée ! Nous longeons un muret sur plusieurs kilomètres, nous n'avons pas grande visibilité. Et puis... voilà qu'apparaît ce pourquoi nous sommes venues en Ecosse, ce qui a motivé nos pas et accompagné nos rêves. Les Highlands.

Nous sommes seules au creux de ces collines aux milles couleurs. C'est à cet instant que le Soleil fait son entrée en peignant un arc-en ciel sur le flanc de la colline. Ses rayons transpercent les nuages, se reflètent sur la pluie, illuminent les flancs de montagne et réchauffent nos cœurs. Les couleurs semblent changer, les Highlands se subliment sous nos yeux. Nous sommes émues par la beauté du paysage. Nos yeux tentent de graver chaque détail, chaque couleur, chaque reflet pour ne jamais les oublier. On ne se lasse pas. On laisse notre esprit s'évader pour rejoindre ces contrées sauvages. Nous sommes subjuguées par ces paysages dont la magnificence nous laisse muettes.


La suite de l'étape est sans grande difficulté malgré la pluie - déjà revenue !- et le vent. Nous nous retournons souvent comme pour vérifier que les collines sont toujours là même s'il s'agit surtout de graver chaque détail dans nos têtes.


Nous avons perdu beaucoup de temps au creux de ces montagnes, mais jamais nous ne regretterons ce moment suspendu dans l'espace et dans le temps. Ce moment à nous et à la nature.

Nous avons réalisé de magnifiques photos, même si celles-ci ne peuvent représenter complètement la splendeur de la nature, ni reconstituer la lumière du Soleil à cet instant, ou la légère brise et l'odeur de la pluie fraîche.

Pour comprendre notre émotion ou ce sentiment de respect presque religieux que nous avons pu ressentir en découvrant les Highlands, il faut le vivre par soi-même !


Nous sommes ressorties de cette avant-dernière étape pleines d'humilité et d'étoiles dans les yeux !


Les Highlands
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5ème étape du WHW : 18 km !


Le ciel est nuageux. Il pleut. Évidemment. La pluie fait désormais partie intégrante du paysage. Que seraient les Highlands sans elle ? Pourtant ce matin on se passerait bien de sa présence. Mais elle est là, tenace, et trempe en quelques minutes nos capes et dégouline sur nos pantalons. Ça grimpe. On ne parle pas trop sous la pluie. D'une part parce qu'on ne s'entend pas, d'autre part parce que nous sommes trop occupées à espérer une accalmie.

Nos efforts sont récompensés et quelques rayons de Soleil pointent leur nez par dessus mes nuages, chassant la pluie. On se libère de nos capes et on discute gaiement. C'est fou ce que la météo peut impacter l'humeur et la journée !

On se retrouve en bas d'une colline. Le sommet du Devil's Staircase - ou the Aonach Eagach - se situe à 300 mètres au dessus de notre tête. On échange un regard qui se veut encourageant et on s'élance. Le sac pèse un peu, les jambes se font lourdes après cette semaine de marche, mais on s'élève petit à petit et on grimpe chaque mètre avec persévérance. La pluie - peut-être dans un élan de solidarité- nous accompagne le temps de la montée et se mêle au vent qui s'engouffre dans nos capes nous donnant l'impression d'être un drapeau fouetté par les bourrasques.

Nous atteignons le sommet et la vue s'offre à nous. Les montagnes sont belles ce matin, teintées de vert et d'orange. Nous sommes fières de nos efforts, fières de ne pas se laisser dépasser ni distancer par d'autres marcheurs aux sacs plus légers.

Nous nous engageons alors au cœur des Highlands. Plus aucun bruit autre que celui de nos pas et du vent ne nous parvient. Plus de route ni de voiture. Juste la nature et nous... et la pluie par moment !

Le vent se fait plus fort. On aperçoit au loin le Blackwater reservoir, le plus long barrage des Highlands. Parfois le Soleil colore le flanc des collines qui deviennent éclatantes. On s'arrête soudain. Un arc-en-ciel se dresse devant nous ; c'est la première fois que nous en distinguons un entièrement !

Nous sommes toujours surprises de constater à quel point la nature peut se sublimer par elle-même. Pas besoin d'artifice, de filtre ou de retouche; un peu de pluie et de la lumière pour créer un spectacle inoubliable ! Nous nous sentons chanceuses d'assister à cette scène si éphémère.

Nous continuons de braver le vent et descendons doucement le flanc de la colline. Heureusement, la pluie est une nouvelle fois absente et nous chérissons ces rayons de Soleil tant espérés !

La sentier se finit en forêt. Nous parlons peu, la tête pleine de souvenirs et déjà nostalgiques de ces moments passés dans les Highlands, de ces paysages extraordinaires et de ces rencontres inoubliables sur le chemin.

Le panneau "Welcome to Kinlochleven" nous ramène à la réalité. Pour nous les West Highland Way se termine ici... Cependant une étape se termine pour laisser la place à une nouvelle : Fort William et le Loch Ness ! Le bus referme ses portes sur nous, et nous voilà reparties.


Arrivées, nous descendons lentement du bus, et avançons à petits pas, nos muscles et nos articulations endolories ne nous permettant pas d’aller plus vite. Fort William est une petite ville assez sympathique : la rue piétonne au centre ville est très agréable à parcourir et nous sommes ravies de ce qui nous entoure. Malgré tout, l’envie de se reposer quelque part s’impose à nous et c’est ainsi que nous atterrissons dans une petit café. Après avoir dégusté un thé et partagé une part de cheesecake au citron, nous prenons le temps de discuter tranquillement, enfin libérerées de tout impératif pour la journée.

Nous rejoignons notre logement avec un peu de lassitude, et c’est avec plaisir que nous découvrons un endroit cosy avec une très belle vue sur le Loch.

Une douche, une lessive et nous voilà reparties, d’aplomb pour la fin d’après midi. Nous nous baladons dans la rue, ravies de n’avoir aucun sac sur le dos, les jambes doucement caressées par nos robes. Les passants sembles indifférents au contraste de nos tenues de villes avec nos grosses chaussures de marche, il faut dire que nous sommes dans la ville qui clôture le WHW et donc nous ne sommes pas les seuls avec un style vestimentaire qui laisse à désirer. Directement nous allons vers la cote pour prendre des photos, le soleil semble vouloir donner encore un peu de chaleur et nous en profitons. Tranquillement et toujours le sourire aux lèvres nous remontons la rue piétonne vers notre logement.

Ce soir petit apéro de récompense bien apprécié avec une bouteille de vin rouge. C’est un vin australien que nous buvons, car en effet, pas moyen d’en trouver venant du Royaume Uni. Voilà une soirée agréable, pendant laquelle nous évoquons les souvenirs de cette belle expérience que nous venons de vivre ensemble !

Fort William
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Quel plaisir ce matin de quitter notre appartement si légères sans notre gros sac ! On profite de ces quelques heures dans le bus pour discuter gaiement tout en découvrant le paysage et en particulier le Loch Ness. Tout est encore brumeux mais il est encore tôt.

Nous voilà à Inverness, ville portuaire et carrefour en ce pays perdu qu’est le nord de l’Ecosse. Le temps nous est compté avant notre prochain bus mais la Soleil rayonne ! Nous nous dirigeons vers le parc au nord de la ville pour découvrir une belle vue sur l’estuaire. Le ciel est dégagé -nous pouvons voir au loin - et des algues jonchent le sable devant nous. Assises sur un banc face à l'horizon on réalise la chance que nous avons de nous trouver là. Un courant d'air glacé nous fait frissonner, nous amenant à nous demander à quelle latitude nous sommes. Celle de la Norvège. Voilà qui explique tout !

Nous retournons en ville pour chercher notre repas, un plat typique du coin : un sandwich avec des scones de pomme de terre, du bacon et de l’œuf.



Inverness

Nous arrivons au château d’Urquhart sous un beau Soleil. Les reflets de ses rayons sur le Loch Ness créent de beaux paysages et une ambiance douce et paisible. C’est avec cette sensation d’être hors du temps que nous avons parcouru les ruines du château et découvert son histoire. Le lac est beau, l'herbe verte constate magnifiquement bien avec le bleu sombre du lac; il fait bon, nous nous installons sur un mur en ruine pour discuter. Ce temps passé ensemble dans cet endroit est quelque chose que nous allons chérir longtemps, un moment clé de notre amitié, pendent lequel nous avons partagé des émotions et des histoires dans un cadre merveilleux.

Il est temps de rentrer, le bus se fait attendre mais nous ne sommes pas surprises. Nous en profitons pour nous renseigner plus en profondeur sur l’histoire de ce château qui depuis sa construction fût le siège de nombreuses batailles et sujet de convoitises entre les clans écossais.

Encore une belle journée de passée et cette fois sans grosse pluie que nous clôturons sur un apéro apprécié !

Urquhart Castle
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Bouche bée nous fixons la baie vitrée du salon qui est inondé de lumière. On aperçoit un ciel d'un bleu limpide à peine parsemé de nuages. Aucune grisaille ce matin ! Nous sommes toutes excitées, nos prières ont été entendues : nous aurons des paysages grandioses à contempler derrière la vitre du Jacobite Express.

En parlant de ce dernier, le voici sur le quai, la locomotive crachant sa vapeur, ses portes ouvertes appelant les voyageurs à prendre place. Dans un ébranlement, le train se met en marche et les paysages ne tardent pas à apparaitre. C'est un festival de couleurs qui s'offre à nous avec à l'affiche le bleu du lac et le vert des prairies. Les collines se réfléchissent à la surface de l'eau, c'est magnifique !

Nous arrivons à l'Aqueduc de Glenfinnan rendu célèbre par la mythique scène du Poudlard Express dans Harry Potter. On se presse au fenêtre pour tenter d'apercevoir le train dans le tournant et ainsi immortaliser ce moment. Puis le train entre en gare pour une pause de quelques minutes. Nous descendons sur le quai et profitons du Soleil en écoutant un enfant jouer de la cornemuse. Le sifflement indiquant la reprise du périple retentit. Le reste du voyage ne nous déçoit aucunement : lacs, vallons et prairies se succèdent. Nous ne savons plus où regarder au milieu de ce panorama resplendissant.


La train nous dépose à Mallaig, un petit village de pêche face à l'île de Skye. On se pose sur un banc face à la mer. Le temps est magnifique ! Le café au coin de la rue nous fait de l'oeil; pas besoin de se concerter, nous nous levons de concert et nous installons en terrasse. A cet instant précis, avec notre cidre sous ce Soleil radieux, je pense que nous avons trouvé une des nombreuses définitions du bonheur!

Il est l'heure de prendre le ferry ! On se trouve une petite place le plus à l'avant du bateau. L'air frais gifle notre visage mais nous restons sur le pont telles deux héroïnes à la conquête du monde. Un bruit attire notre attention et nous découvrons un pingouin qui tente d'échapper aux remous. Il finit par s'en extirper et s'éloigne vers le rivage. La Terre approche et Skye se dessine devant nous. On observe le château d'Armadale tandis que nous longeons la côte. Nous avons vraiment hâte de parcourir cette île !


Nous débarquons sur "l’île des brumes" et arrivons directement dans notre logement du soir. Celui ci ce trouve dans un microcosme naturel, une communauté qui vit en harmonie avec la nature. Des petits sentiers bordés de plantes poussant comme elles veulent nous mènent de notre chambre à la cuisine et de notre cuisine à la salle de bain commune. Le cadre est beau, les gestionnaires accueillantes et nous somme mes ravies. C’est parti pour un petit tour autour du village. Nous suivons un sentier aménagé dans les bois qui nous mène à un point de vue dégagé sur l’Ecosse et Mallaig, avant de redescendre vers le château. Malheureusement celui ci est déjà fermé et il n’y a pas moyen de l’apercevoir par le parc. Il faudra donc nous contenter de la vue que nous en avions eu depuis le ferry. Nous retournons vers la plage pour capturer des scènes dorées par le soleil couchant. Soleil qui nous aura effectivement accompagnées tout la journée, première sans une goutte de pluie ! L'endroit est vraiment paisible et nous sommes heureuses de commencer notre tour de l'île sur une si belle impression !

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Le campement dort encore quand nous nous levons. L'air chargé d'embruns est vivifiant et le calme n'est interrompu que par le chant des oiseaux. Nous apprécions vraiment ce moment privilégié en pleine nature avec la mer pour horizon !

Un dilemme s'impose à nous : tenter le stop pour se rendre au château - injoignable par bus- ou opter pour la sécurité avec les transports en commun ?

On décide d'essayer de trouver une voiture pour le château et de se rabattre sur le bus de 10h30 en cas d'échec. Nous marchons quelques minutes le long de la route et trouvons un endroit parfait pour attendre les voitures : quelques places de parking leur permettent de s'arrêter sans risque et ces dernières sont obligées de freiner pour prendre le virage situé juste derrière nous.

Bruit de moteur. On se lève, aux aguets. Le pouce tendu vers le ciel, on adresse de grands sourires. Pas de chance, elle ne s'arrête pas. Les voitures sont peu nombreuses et les rares conducteurs s'aventurant jusqu'ici nous adressent un signe de main sans toutefois s'arrêter. Après une dizaine de faux espoirs, on se sent un peu lasse mais on préfère en rire; après tout ça ne fait même pas une heure que nous attendons ! Une voiture arrive, on se tait et on lève le pouce. Nos coeurs battent la chamade quand la voiture s'arrête à notre niveau et que les visages souriants de deux retraités nous accueillent. Ils nous demandent où nous allons.

"The castle of Eilean Donan is the best but Broadford is good too"

"We're going next to the castle, come in !"

Nous sommes aux anges. Cette première expérience du stop n'est pas si désastreuse que ça. On discute un peu avec nos chauffeurs de l'île et de la météo très pluvieuse de la dernière semaine. Puis il est temps de les quitter quand apparaît un vieux château de pierres.

L'endroit est très touristique, beaucoup parlent français et on se dit que nous n'aurons pas grand mal à repartir dans le sens inverse !

Très sombre, le château dégage un aura mystérieux, un brin mystique, l'eau brillante du lac en arrière-plan. Peut-être n'était ce qu'une impression mais l'air nous semble glacial alors que nous traversons le pont de pierre pour rejoindre cette presqu'île. Nous prenons plaisir à découvrir ce château rendu célèbre par de nombreux films notamment Highlander.

Nous ne nous étions pas trompées, aussitôt sorties, nous rencontrons un canadien qui nous emmène à l'entrée de l'ile. De là, nous cherchons une autre voiture pour rejoindre Portree. Une camionnette s'arrête. Notre nouveau chauffeur discute gaiement avec nous. Il rend visite à sa mère à Portree et a déjà roulé toute la nuit. On lui demande de nous laisser au Sligachan Bridge pour prendre quelques photos en regrettant déjà sa compagnie et le confort de sa voiture. Mais sa gentillesse ne s'arrête pas là, il sort avec nous et décide de promener sa chienne (Shadow) et de nous attendre pour nous mener ensuite à Portree. Il nous fait écouter ses musiques préférées - de la trompette - et répond à nos questions sur Skye, nous parle un peu de sa vie. Le trajet se fait vite et dans la bonne humeur !

Eilean Donan Castle

Nous voilà arrivées à Portree bien avant l’heure prévue. Nous sommes ravies de constater que l’auto-stop fonctionne bien ici. Nous choisissons finalement de manger au chaud dans un café afin de prendre des forces. Effet il est tôt est nous décidons de modifier notre programme : nouvel objectif, déposer nos gros sacs et faire du stop jusqu’au Old Man of Storr pour le grimper sans les sacs et la pluie prévue demain. Tout ce passe comme prévu, enfin jusqu’au stop.. Nous croisons beaucoup de voitures qui ne s’arrêtent pas, les conducteurs nous adressant des signes penauds, des sourires amusés ou nous dépassant quitte à rouler sur le mauvais côté de la route. Les minutes passent et nous désespérons, commençant à douter d’arriver à temps pour commencer la balade...

Une voiture passe et semble se garer dans une maison au dessus... encore un faux espoir. Mais le conducteur et la passagère sortent et nous font signe ! Ils nous appellent pour nous emmener avec eux ! Après quelques échanges en anglais maladroits nous réalisons que ce sont des français (l’accent et le sac Intermarché nous ont mis la puce à l'oreille). Ce couple de jeunes voyageurs va justement faire la même chose que nous avant de rentrer dormir sur Portee - comme nous.

Arrivées enfin au parking nous constatons qu’il est payant et une idée nous passe par la tête... ni une, ni deux, nous saisissons notre chance en leur proposant de payer le parking pour les remercier et ainsi oser leur demander si nous pouvons faire le retour vers Portree ensemble. Ils acceptent, notre programme étant le même : monter, prendre des photos, descendre.

C’est parti pour une petite grimpette vers le ciel. Alors que nous prenons de la hauteur, un panorama d’océan, de verdure et de lac se dessine. Nous profitons de la vue, conscientes que les nuages dans lesquels les pierres disparaissent plus haut ne nous permettront pas d’en avoir une aussi dégagée. Le chemin se fait moins praticable et nous montons encore, les brume nous entoure mais nous distinguons enfin le site, et des dizaines des touristes qui tentent de trouver le meilleur angle pour leur photo. La tête dans les nuages, les pierres se dressent de toute leur hauteur devant nous, séparées par un plateau vallonné recouvert de sa pelouse sauvage.

Notre descente s'accompagne de chutes et glissades contrôlées et alors que nous sommes en bas à discuter gaiement de Skye, un jeune backpacker exténué nous supplie de le ramener à la capitale de l’île. Nous nous entassons dans la petite voiture mais heureuses que tous le monde y trouve son compte. Une photo avant de nous séparer et puis finalement nous traînons pour nous raconter nos découvertes.

Une journée riche en rencontres et qui nous conforte encore plus dans notre choix de voyager en stop !

Old man of Storr
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La douce voix de notre hôte nous réveille, le petit déjeuner est prêt. Des gâteaux, du pain, du beurre, de la confiture, des biscuits, des fruits, des céréales... il y a de tout pour nous ce matin et nous en profitons.

Équipées contre la pluie qui fait son retour, nous démarrons notre journée de stop. Après quelques voitures qui passent nous croisons enfin une âme généreuse qui nous dépose aux cascades de Lealt. Le coin est aménagé afin de contempler le paysage dans son intégralité et offre un splendide panorama. Les cascades tombent avec fracas dans une large fissure de terre qui s’élargit vers la côte.

Nous reprenons notre recherche de voitures, elles se font assez rare car il est encore tôt - les routes se remplissent vers 9h30 - mais nous persévérons avec notre pouce levé. Les quelques unes qui passent roulent vite et nous sommes contraintes de reculer un peu pour notre sécurité. Mais là encore une camionnette s’arrête sur la route, un couple de hippies et leur fille nous accueillent chaleureusement. Ils décident de s’arrêter avec nous aux cascades de Kiltrock avant de nous amener à la plage de Staffin et enfin Staffin. Le programme nous convient et nous arrange, nous serons quitte de chercher des transports pour quelques étapes.

La cascade de Kiltrock se jette au niveau de la falaise qui surplombent les vagues. Le bruit sourd de l’eau qui chute et celui des vagues qui se brisent contre la roche se mêlent. Notre étrange petit groupe se reforme et nous allons vers la plage de Staffin, lieu notoire pour les traces de dinosaures emprisonnées dans la roche. Le vent se lève et la pluie s’intensifie. Devant nos recherches infructueuses nous décidons de remonter à l’abri près de van, cependant la petite famille qui a fait le chemin pour les voir ne désespère pas. Transies de froid nous les attendons patiemment. Enfin ils semblent satisfaits et nous rejoignent.

Cascades

Arrivées à Staffin nous les remercions et nous cherchons un café pour nous réchauffer. Le chocolat chaud nous réconforte mais nous grelotons encore de notre excursion à la plage. Il est temps de revoir le programme, la randonnée des Quairing est compromise par le temps et notre état - nous sommes déjà trempées - donc nous préférons la remettre au lendemain. C’est le cœur plus léger que nous repartons sur la route, mais les pouces tremblotant tout de même. « Hi ! Where are you going ? » lance une voix dernière nous. Surprises, nous nous retournons, le monsieur ne semble pas aller dans la bonne direction mais nous lui répondons quand même. Le château de Duntulm se situe au Nord Ouest de l’île mais ce natif nous propose de nous mener à un village plus au Nord Est à défaut de pouvoir aller aussi loin. Nous acceptons ce compromis avec la satisfaction de savoir que nous allons passer quelques minutes au chaud dans la voiture. Nous réalisons que sommes en train de dépasser Flodigary quand le Monsieur nous annonce qu’il va nous amener jusqu’à château. Nous sommes très reconnaissantes. Les gens ici sont vraiment généreux, cela lui fera un détour d’une demi heure mais il semble content de nous aider et il apprécie la discussion.

Le temps est plus éclairci de ce côté de l’île, et nous le remercions du fond du cœur lorsqu’il nous dépose à deux pas des ruines de Duntulm.

L’herbe est verte, les moutons paissent tranquillement. Après quelques photos du coin, nous commençons à descendre vers le musée de l’île de Skye, à quarante minutes de marche de là. Il fait bon et nous en profitons pour avancer à notre rythme et prendre - encore - des photos. Nous voilà au musée, un petit ensemble de maisons/chaumières comme elles étaient avant ici. Nous passons un long moment là bas, à se cultiver un peu.

Il est temps de repartir vers Kilmuir, nous rêvetons nos capes par prévention et c’est parti. Voir les moutons qui passent le long des routes est une habitude mais cette fois ce sont des vaches avec des veaux. Nous sommes embêtées, et c’est avec prudence que nous avançons pour dépasser le troupeau tout en essayant de rester aussi éloignés des veaux que possible. Mais voilà il y en a un de chaque côté de la route et une vache nous guète. Nous avançons encore un peu. La vache commence à renacler et à taper du sabot. Par prudence nous rebroussons chemin. Comment faire ? Aucun autre chemin n’existe et passer dans la tourbe n’est pas envisageable, nous décidons de faire du stop même si nous sommes presque arrivées. A peine après avoir commencé, une voiture s’arrête et nous fait monter. Le temps que nous les remercions les vaches sont loin derrières. Il se trouve qu’ils ne connaissaient pas si bien le coin et ils nous emmènent donc trop loin. Ils nous proposent de faire demi tour pour nous ramener plus près mais nous refusons l’offre généreuse pour ne pas les déranger encore.

Une demi heure de marche de plus et nous sommes dans notre caravane spacieuse et luxueuse. La chance nous souri, le ciel se dégage et la vue depuis le jardin est resplendissante : un coucher de soleil sur la côte, l’île de North Uist à l’horizon.. et cerise sur le gâteau une couverture chauffante nous attend pour cette nuit!

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Ce matin le réveil se fait en douceur sous la couette bien chaude. Au menu, flocons d’avoine et pêche accompagnés de notre éternel thé vert au citron. Nous nous préparons lentement et nous partons après un ultime remerciement à nos hôtes, pour leur hospitalité et leur aide afin sécher nos affaires.


Nous commençons à marcher en direction de Uig, au sud, en même temps nous tentons de faire de stop. Il se passe plus d’une demi heure et quelques voitures passant leur chemin avant qu’enfin un jeune californien nous offre son aide. Cet informaticien voyage à travers l’Europe. Nous discutons de nos études, nos découvertes en Écosse et de ses projets. Nous voilà arrivées au carrefour de la petite route menant aux Fairy Glen, nous regardons la petite voiture rouge s’éloigner et reprenons la marche.


Les Fairy Glen ou Vallées des fées sont comme une île sur une île, comprenons nous bien, il n’y a pas d’eau qui en ferait une île mais le terrain est tellement unique qu’il se démarque nettement de ce qui l’entoure. On pourrait aussi les comparer à un château composé de montagnes miniatures qui serait posé au milieu d’une plus grande vallée. L’herbe y est plus verte encore, les arbres bas et tortueux sont dignes d’un conte de fée. C’est un autre monde, une autre atmosphère. A part un enfant les gens sont calmes et discrets, comme si ce lieu avait une influence apaisante sur nous tous. A moins que ce ne soit sa beauté à couper le souffle. Au milieu des Fairy Glen se cache un ensemble de cercles fait à partir de cailloux, cette mise en scène n’y est pas pour rien dans l’aura mystique de ces vallons.


Nous repartons vers la route et recommençons l’auto-stop. Les voitures de touristes passent sans s’arrêter mais encore une fois la chance nous souri, une d’entre elle s’arrête un peu plus bas. Nous nous rapprochons sans savoir si le couple de retraités s’est arrêté pour nous ou non. Nous les voyons s’affairer à l’arrière de la voiture et sortir plein de bric à brac pour le mettre dans le coffre. Ils s’excusent et nous demandent d’attendre qu’ils aient finis avant de monter, comme si nous aurions pu nous offusquer de leur aide. Ils nous laissent nous installer chaleureusement et nous demandent notre destination. « The Quairing » ne leur parle pas. « Staffin », ils ne réagissent pas. « Uig ? » tentons- nous, pour au moins être amenées sur la grande route. Ils regardent la carte et nous annoncent qu’ils n’ont aucun impératif et comptaient rouler pour se balader avant de repartir de Skye, donc ils proposent de nous emmener là où on le souhaite. Enchantées, nous leur demandons le parking de la randonnée des Quairing. Ce couple très aimable discute gaiement avec nous, au sujet encore une fois des vacances et de la beauté de l’Ecosse. Ils nous recommandent l’Irlande, qu’ils décrivent comme semblable mais plus verte encore car plus pluvieuse. Nous sourions, l’Irlande est une destination qui nous avait intéressée cette année mais nous savons que nous n’irons pas l’année prochaine, la pluie en est justement la raison. Nous roulons maintenant sur une petite route à une voie, avec de moins en moins de "passing places" pour que les voitures circulent en double sens. Le trajet est rythmé par les arrêts sur ces points pour croiser des voitures, mais cela fait plusieurs jours que nous jalonnons ces routes et c’est devenue une habitude.

Fairy Glen

Les Quiraing apparaissent au détour d'un virage. Cette formation rocheuse volcanique est impressionnante avec ses pans de verdures étincelant au soleil et sa roche sombre surplombant la route. Le couple nous dépose sur le parking, nous les remercions chaleureusement avant de nous éloigner vers le massif.


Le début du sentier est aisé ce qui explique sa grande fréquentation et révèle très vite des panoramas à couper le souffle. Le massif semble vierge, préservé de tout contact humain. Tandis que le sentier se corse un peu et qu'on franchit des éboulis de pierres et de gravats, nous nous retrouvons de moins en moins nombreux. Le vent en profite pour nous tenir compagnie. Nous sommes complètement exposées. Plus nous grimpons, plus nos sacs se font lourds et plus le vent nous déstabilise. Le sentier devient boueux et nous nous écartons du bord par précaution...

La vue que nous avons sur l'île est splendide, au-delà de nos espérances ! Cependant les bourrasques nous oblige à avancer aussi vite que nous pouvons sur le sentier accidenté. Au sommet, nous nous arrêtons pour soulager notre dos, we did it ! Nous grignotons quelques gâteaux en contemplant l'horizon s'offrant à nous avant de rejoindre les plateaux, de grandes plaines au sommet du massif. Tout en évitant les tourbières, nous baissons la tête pour lutter contre le vent qui se déchaîne. Certaines bourrasques nous obligent à nous arrêter pour reprendre notre équilibre déjà perturbé par le sac.

La descente commence, la galère aussi. La piste est impraticable et ressemble plus au lit d'une rivière qu'à un sentier. On glisse, on trébuche, on patauge dans la boue, on s'accroche à tout ce qu'on trouve: touffe d'herbe, rocher, motte de terre. Enfin, nous arrivons au parking et pas question de rester coincées dans cette région perdue, alors nous accostons directement les gens pour forcer le destin. Nous ne sommes pas très à l'aise dans cette situation qui nous donne l'impression d'appeler à la charité et de les importuner, mais cela fonctionne et un couple nous emmène jusqu'à la ville suivante. De là, nous sommes prises en stop par un groupe d'amis suisses. Une bonne ambiance règne dans la voiture pendant que nous roulons jusque Portree où ils s'arrêtent. La moitié du chemin est parcourue. Nous nous remettons à chercher. Malheureusement le stop en ville est nettement moins aisé même si le flot de voitures nous faisait espérer le contraire. Une voiture nous klaxonne soudain. On l'a déjà vue, elle est passée sans s'arrêter quelques minutes plus tôt. Deux garçons, tout sourires, nous font signe de monter. Ils nous expliquent qu'ils ont fait demi tour plus loin pour revenir nous chercher. Encore une fois la gentillesse écossaise nous surprend ! Après une demie heure de route dans la bonne humeur, à écouter notamment du rap français -PNL-, ils nous déposent près de notre hôtel.

Une journée encore éprouvante et riche en émotions !

The Quiraing
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Il est 7h, la musique du générique d’Outlander nous réveille encore ce matin. Nous nous préparons dans le silence avant de descendre dans la salle manger pour prendre notre petit déjeuner. C’est sous une accalmie que nous quittons l’auberge pour débuter la séance de stop. Nous nous installons au carrefour de la petite route menant au village côtier d’Elgol. Pour la première fois nous sommes équipées d’une petite pancarte « ELGOL, please 🖤 ». C’est avec une bonne humeur que nous commençons cette journée comme prévu.


Une voiture de jeunes vacanciers suisses s’arrête pour nous. Ils viennent d’arriver sur Skye et n’ont aucune idée de ce qu’il y a à voir ici. Nous expliquons pourquoi nous avons l’intention d’aller à Elgol et ils semblent emballés. C’est parti pour trente minutes d’une petite route pittoresque au milieu de paysages magnifiques. Nous leur expliquons plus en détail la sortie, nous souhaitons prendre un bateau pour rejoindre le loch Corusik et nous balader autour de celui-ci dans les montagnes noires. Le trajet en bateau nous donnera peut être l’occasion de voir des phoques et d’autres animaux marins. Nous leur parlons aussi de tous les sites notables à voir sur l’île de Skye. Nous arrivons sur une cote que nous longeons et la jeune femme demande à s’arrêter pour faire des photos, nous en profitons aussi. Les couleurs sont magnifiques, se rehaussent les unes les autres. Nous restons là quelques minutes à profiter du moment.


Il est temps de repartir vers Elgol et nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! Un peu plus loin un petit troupeau de vaches Highlandaises déambule lentement au milieu de la route. Un veau velu tète sa mère à grande corne, juste à côté de la voiture. Nous ne pouvons pas avancer mais cela nous est égal car nous pouvons enfin voir ces belles vaches typiques ! Loin de se sentir poussé le troupeau avance lentement, d’autres voitures arrivent des deux côtés mais sont aussi bloquées par les bovins. Il faudra quelques minutes et le bon vouloir des bêtes pour enfin s’extirper de ce tronçon de route.


Le village apparaît enfin au loin, nous arrivons pour l’ouverture des bateaux, tout est parfait ! Enfin sur le port nous allons vers le petit bâtiment du bureau de la compagnie de bateau. Les sacs à dos doivent être enlevés et rester dehors à leur demande, nous nous exécutons. Nous ouvrons la porte, enfin essayons, mais en vain. Sur la fenêtre à côté, un petit écriteau signal qu’en raison des conditions météorologiques et de l’agitation sur de la mer il n’y aura pas de bateau aujourd’hui. Nous sommes dépitées. A défaut de pouvoir embarquer nous errons sur la plage de galets de roches. Après cette petite promenade côtière nous repartons tous ensemble vers Broadford.


Notre première déconvenue pour les vacances arrive tardivement et nous refusons d’être trop déçues, nous avons eu de la chance et des opportunités les jours précédents ! De plus il y a d’autres choses à faire sur l’île. Nous sommes bien au chaud dans un café à profiter d’un Darjeeling et de pancakes délicieux pour décider du programme à adapter. Nous pensons aller à Armadale, près du port d’embarquement pour le ferry de ce soir prévu à 19h. A partir du village une belle randonnée au sud nous intéresse. Mais une chose nous perturbe, et si le ferry était aussi annulé comme le bateau ? Nous consultons le site internet et le message redouté s’affiche : les ferry d’aujourd’hui sont susceptibles d’être reportés ou annulés au dernier moment en raison des conditions météorologiques. Angoissées nous décidons de nous renseigner auprès de la compagnie qui nous confirme l’information mais nous prévient que pour l’instant les prochains ferry sont maintenu. Refusant de prendre le risque d’être coincées, nous décidons de rejoindre Armadale pour prendre le premier ferry que nous attraperons. Après quelques minutes de stop infructueuses nous montons dans le bus - le seul que nous aurons pris sur Skye - vers le port. Des gens s’arrêtaient pour nous proposer de nous conduire mais malheureusement les trois voitures n’allaient pas dans la bonne direction.

Arrivées au bout de notre trajet, que nous avons passées seules avec le chauffeur, nous descendons et rejoignons le bureau des ferry. Un jeune employé nous explique que dans une journée comme celle-ci un ticket passager peut être utilisé pour n’importe quel ferry, donc que notre ticket pour 19h peut être en fait un ticket pour le ferry de 13h. Soulagées de ne pas avoir à repayer nous nous détendons. Il reste vingt minutes, nous décidons d’aller faire un tour au parc du camping qui nous avait accueilli il y a quelques jours. Leur principe de permaculture à créé un bel environnement. Pressant le pas nous réussissons à atteindre la plage, mais pas de phoque en vue aujourd’hui. Tant pis. Nous n’avons pas le temps de tergiverser, il faut retourner au port.

Nous montons dans le bateau avec quelques autres passager, l’accès se referme et nous quittons l’île des brumes.


Après une traversée mouvementée durant laquelle nous nous sommes balancées au gré de la mer et du vent, nous accostons au port de Mallaig. La dame de l'auberge est d'une grande gentillesse et nous conseille un sentier autour de la petite ville offrant une vue dégagée sur le port. La balade, sans difficulté, est rythmée par les averses mais reste très agréable et nous fait oublier les désagréments de la journée.

Il n'est que 16h00 lorsque nous revenons en ville ce qui nous laisse le temps de faire quelques courses avant de prendre un bus vers les plages. Nous nous faisons déposer au village voisin mais nous devons encore longer la route avant d'atteindre les Silver Sands of Morar (Les sables argentés de Morar), des plages de sable blanc avec une eau cristalline. Le tableau qui se dessine sous nos yeux ne nous déçoit pas. Le cadre est idyllique. Nous sommes transportées dans un autre pays le temps d'un instant, assises sur la plage à écouter les vagues s'éteindre sur le sable, avant qu'une averse ne nous rappelle où nous sommes...! Finalement, la journée se termine plutôt bien et nous avons bien compensé tous nos empêchements. On déambule sur la plage puis on décide de rentrer car il nous reste une heure et demie de marche - il n'y a plus de bus à cette heure-ci. A peine nos pieds quittent le sable blanc, qu'un arc en ciel intense apparaît sur la berge d'en face. La scène est couper le souffle, digne d'une séquence de cinéma, mais ici elle est authentique, sans filtre, pure. Les fugaces couleurs s'estompent et nous reprenons notre route. Alors que nous atteignons la route, nous levons le pouce à tout hasard en entendant une voiture approcher. Elle s'arrête. Notre cœur déborde de gratitude pour toutes ces personnes qui ont croisé notre chemin et nous ont prises en stop. Et voilà que pour notre dernier trajet, les écossais nous prouvent une fois encore à quel point ils sont généreux et accueillants.


Alors pour clôturer cette dernière journée...

Merci de prendre soin d'un si beau pays,

Merci de nous avoir fait nous sentir comme chez nous,

Merci de nous rappeler que la bonté et l'entraide existent encore et de les faire perdurer


Si nous devions faire un résumé bref de l'Ecosse en général nous dirions ...

..que les écossais sont d'une gentillesse incroyable

..que leur système de prise électrique qui s'allume est étrange

.. que leur douche à interrupteur l'est aussi

.. qu'ils font la meilleure purée du monde

.. que le Haggi c'est une recette surprenante (vous irez voir)

.. que l'eau froide et l'eau chaude séparées par deux robinets c'est plus d'époque

.. que leurs paysages sont somptueux

.. qu'il pleut trop

.. que nous avons trouvé en l'Écosse une véritable terre d'accueil

.. qu'elle possède toutes les couleurs d'herbe imaginables


Et évidemment un grand merci à vous tous, familles et amis, pour avoir suivi chaque étape de notre périple, lu toutes nos aventures et encouragé par vos commentaires ! Notre voyage n'aurait pas été le même sans vous 💙


Silver Sands of Morar