Récit de notre voyage au bout du monde, depuis le détroit de Magellan jusqu'à la capitale de la Patagonie (Coyhaique).
Du 18 janvier au 5 février 2020
19 jours
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18
janv

4h du matin, le réveil sonne : ça y est ! L'appel de l'aventure, ce voyage que l'on a préparé pendant presque un an va enfin commencer. Sac à dos ? Checked. Chaussures de rando ? Checked. Billets d'avion ? Ok. Nous voilà en route pour l'aéroport où le premier avion (d'une longue série) nous attend pour prendre la direction de Puerto Montt.

Arrivés sur les coups de 8h30, nous ne nous attardons pas trop et prenons un premier bus (qui a lui-même pris un ferry, oui oui) pour nous rendre sur l'Île de Chiloé. L'île de Chiloé (en réalité une archipel d'une trentaine d'îles) est la deuxième plus grande île du Chili (et la 5ème d'Amérique latine), connue pour ses légendes et son architecture atypique entièrement faite de bois : depuis les églises chilotes (inscrites au Patrimoine de l'UNESCO) jusqu'aux Palafitos (maisons traditionnelles sur pilotis), rien n'est laissé au hasard et tout nous promet déjà un dépaysement certain.

Port de Dalcahue et les maisons traditionnelles "palafitos"  

Nous avions décidé de poser nos sacs pour cette première journée à Castro (capitale de l'île) où se trouve la plus connue des églises chilotes. Après avoir mangé et baladé le long du port, nous nous rendons à la Plaza de Armas où trône la fameuse Eglise San Francisco. Toute de bois jaune vêtue, son intérieur nous a laissé sans voix : habitués de nos grandes églises en pierre que l'on trouve en Europe, nous avons pu apprécié toute cette structure faite uniquement de bois.

Eglise San Francisco de Castro  

N'ayant pas beaucoup de temps à passer sur l'île, nous avons décidé de nous rendre ensuite à Dalcahue (ville précédent Castro) dans un minibus (lui aussi très atypique) pour y voir une autre église ! Sur la route, des champs à perte de vue, des vaches mais aussi des petites maisons de bois et parfois des églises... Il faisait beau et très chaud. A Dalcahue aussi, nous avons pu profiter des foires traditionnelles et artisanales, des bateaux de pêcheurs et du port qui nous offrait une vue au loin sur des sommets enneigés : ça y est, on y est en Patagonie.

19
janv

Après une première nuit, nous repartons au terminal de bus pour prendre à nouveau un minibus pour un trajet tout confort d'1h30 jusqu'au parc national de Cucao. La route est longue, le minibus a de l'âge et peine dans les montées... il nous offre même des petites frayeurs avec des changements de vitesse en pleine côte qui pourrait nous faire repartir en arrière en un rien de temps ! Nous sommes bien entendus arrivés sains et saufs au parc et après quelques renseignements, nous n'avions que 3h30 devant nous pour parcourir le parc (ce qui fut finalement amplement suffisant).

Ce premier parc nous a permis un premier saut au travers de la faune et la flore de Patagonie, l'avantage est qu'il est assez grand pour avoir le sentiment d'être seuls. Un petit havre de paix entre les lacs et l'Océan, au travers de forêts tropicales et de pontons en bois au-dessus de quelques marées... Nous avons aperçu des perruches vertes dans un arbre et avons eu le privilège de pouvoir les observer un long moment. Autre fait un peu moins sympa, nous avons fait la connaissance de taons qui sont très répandus dans la région durant les mois de janvier et février (les plus chauds) : "ne faites pas de gestes brusques ça les excite" "tuez en un, ça fera partir les autres" "c'est inoffensif, c'est juste chiant". AH BON ?! Nous avons eu la chance d'être poursuivis par une armée de taons pendant les 3/4 de la visite : on devait visiblement les attirer puisque les autres visiteurs ne donnaient pas le sentiment de s'en débattre. Au bilan, après plusieurs taons coupés en deux par nos prospectus, rien n'y fait ils ont continué à nous suivre PARTOUT : la raison? "Ne portez surtout pas de bleu ni de noir, ces couleurs les excite." Ça tombe hyper bien parce que le sac d'Emilie n'est pas bleu électrique ni du tout...

Une fois la visite terminée, le voyage retour nous attendait : 1h30 de bonheur pour le retour à Castro dans un minibus plus sympa qu'à l'aller (où nous avons même entendu "Voyage, voyage" de Desireless à la radio); puis retour vers Puerto Montt avec notre bus-ferry pendant 3 bonnes heures. La journée nous a épuisé, bien contents de retrouver notre Airbnb... qui se situe à l'autre bout de la ville 😀. C'est pas grave, on décide de prendre un taxi (peu cher au Chili) qui nous a amené dans une rue avec la bonne adresse... sauf que Puerto Montt a pour particularité d'avoir des rues portant le même nom mais n'étant pas du tout situées au même endroit : allez chercher la logique ! Après des aller-retours à pieds qui nous ont pris l'équivalent d'une bonne heure de marche, nous avons finalement trouver notre logement... dans la rue où le taxi nous avait déposé ! Oui le voyage s'annonçait déjà prometteur... 😂

20
janv

A 8h ce matin là, nous décollions pour Punta Arenas (la ville du bout du monde où se situe le détroit de Magellan). Pour le moment nous n'avions pas le temps de nous y arrêter car un bus nous attendait pour rejoindre la ville de Puerto Natales, ville des départs pour le fameux parc Torres del Paine; mais nous avons été très amusés par la taille de cet aéroport (plus petit que celui de Paris Beauvais) et encore, ce n'est pas le plus petit qu'on ait vu finalement !

Vers 13h, nous sommes montés dans un bus qui nous a permis de réalisé que nous étions véritablement au milieu de RIEN. "La Patagonie et ses grandes étendues", ah oui oui on confirme... sur des kilomètres et des kilomètres, il n'y a absolument rien si ce n'est quelques émeus (on se demande comment ils ont pu atterrir là même) ou encore des guanacos (lamas de Patagonie). Il nous arrive de temps à autre de voir des semblants de "ville" avec deux habitations mais toujours la même question "Comment font-ils pour vivre ici ? A 2h minimum de route de la ville la plus proche ?" Cette question est toujours en suspens... Ce trajet fut tout de même long, par manque de chance il ne faisait pas beau donc les paysages, certes impressionnants, donnaient plutôt une idée d'apocalypse 💨

Une fois arrivés à Puerto Natales, nous avons posé nos sacs et sommes partis explorer cette ville pour laquelle nous avons eu un vrai coup de coeur ! Un premier avant-goût des paysages qui nous attendaient les jours suivants : un temps changeant en un rien de temps nous a permis de profiter d'une palette de couleurs exceptionnelles sur les montagnes et un lac. Nous gardons un très bon souvenir de ce moment-là, comme s'il marquait notre bienvenue dans la Patagonie du sud.

Puerto Natales et ses nuances de bleu et de gris  

En nous baladant, nous sommes tombés (par chance) sur l'agence où nous avions réservé nos nuits pour le parc Torres del Paine et sommes allés vérifier que tout était en règle et que nous avions bien nos "refuges et campements" car les réservations dans ce parc se font très à l'avance et que nous avions bien failli ne pas en avoir.... "Oui tout est bon, vous avez un sac de couchage ?" Ah ! (...) c'est comme ça que nous nous sommes retrouvés avec un sac de 10 kilos sur le dos chacun qui arborait en plus un sac de couchage que nous avons dû louer avant notre départ ! Bien contents d'avoir eu l'information avant de partir à l'aventure, nous rentrons nous coucher afin de nous préparer à la grosse journée du lendemain. 😴

21
janv

Réveillés tôt, nous partons prendre un bus à 7h du matin en direction du parc national Torres del Paine. Sur le chemin commençait à se dessiner un paysage différent : apparition de lagunes aux eaux turquoises et au loin, les fameuses Torres tant convoitées par les randonneurs.

Nous sommes arrivés à 9h du matin à une des entrées du parc (Laguna Amarga) où nous avons reçu les instructions et payé notre entrée pour les 5 jours de trek qui nous attendaient. Il y a deux moyens de faire du trekking dans ce parc, soit le parcours W qui se fait en 4-5 jours ou plus, ou le O qui lui demande une dizaine de jours; nous avons opté pour le W et nous avons commencé par la fin pour le remonter à l'envers pour des questions d'organisation avec les logements (aussi très convoités). Les entrées achetées, nous voilà partis dans un minibus pour encore 7km qui nous a amené au point de départ de la randonnée des Torres.

10h20, nous voilà en chemin pour attaquer une randonnée de 9h (à noter que la dernière navette qui pouvait nous mener à notre refuge partait à 16h soit 6 heures après... 🧐). Dès le départ, une chaleur surprenante à laquelle ne nous attendions pas et une montée longue et rocailleuse. Après 1h30 de montée, nous arrivons sur un plateau appelé "passage des vents" où nous avons effectivement pu expérimenter pour la première fois les vents de cette région. 💨

De ce premier plan culminant, nous pouvions profiter d'une vue imprenable sur la vallée : lacs, étendues vertes et cascades.

Vue depuis le passage des vents sur la vallée puis en direction des Torres encore invisibles  

De là nous sommes ensuite descendus vers le campo Chileno (mi-chemin de la randonnée) avant de repartir pour une montée vers les Torres tant attendues. Cette partie de la randonnée prenait lieu dans des sous-bois, nous avons donc été protégés du vent et des quelques gouttes de pluie (oui le temps changeant n'est pas un mythe!). Les racines des arbres nous ont beaucoup aidé pour atteindre un rythme de randonnée correct jusqu'à ce fameux panneaux indiquant "dernier kilomètre, environ 45 minutes, difficulté haute".

Ce dernier kilomètre a été le pire kilomètre pour Emilie, des rafales de vent à flanc de montagne sur de la roche glissante, de la pluie puis du soleil, un équipement lourd, des vestes, des pulls que l'on quitte et que l'on remet... Les pas qui s'enchaînent et qui ne semblent pas nous rapprocher des Torres pour autant... Nous avions peur que les conditions météorologiques nous empêchent de voir le sommet des Torres, le temps pressait et la pluie arrivait 😦

Au loin, une sorte de chaîne humaine de randonneurs qui s'attaquaient eux aussi aux derniers mètres avant d'arriver à la base des Torres.

14h30 : heure de la délivrance (ou presque), une vue magnifique sur les Torres, les nuages étaient dégagés pour notre venue et nous ont permis de profiter de cet endroit unique jonché à plus de 900 mètres d'altitude.

Les Torres dégagées de nuages ☀️

Nous sommes repartis vers 15h15 pour faire le chemin inverse : "chouette que de la descente", oui mais la descente c'est pire que la montée ! La chaleur est réapparue, puis le vent, puis à nouveau la chaleur... Quelques glissades sur les rocailles, des genoux qui faisaient la grimace mais toujours autant de plaisir pour les yeux !

20h : arrivée au point de rendez-vous (colorés par le soleil et fatigués) où une navette devait nous emmener à 16h (hahaha comme si nous allions faire cette randonnée en 6h). Pour finir cette belle journée, nous avons vu notre réservation en refuge nous passer sous le nez et c'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à faire du camping où il restait quelque place... Une première nuit très attendue après cette première journée éprouvante et avant d'entamer une seconde journée en direction du glacier Grey 😉

22
janv

A 9h ce matin-là, nous prenons une navette qui nous emmène à l'embarcation Pudeto pour que l'on traverse le lac Pehoé en bateau afin de rejoindre le point de départ de la deuxième randonnée. Arrivés à l'embarcation, nous avons dû attendre un peu plus d'une heure le bateau de 11h30 pour réaliser la traversée.



Une traversée magnifique nous offrant encore une fois des paysages à couper le souffle, sur une eau turquoise, des sommets enneigés apparaissaient sur nos côtés et en plus de ça, le soleil était de la partie !

En direct de la traversée ⛴

Aux alentours de 12h40, nous nous sommes mis en chemin en direction du mirador du glacier Grey. Une randonnée qui devait à l'origine mettre environ 3h et demi jusqu'au mirador ainsi qu'au campement.

Cette rando nous a offert un nouveau terrain de jeu, de la terre cette fois-ci argileuse, des sous bois et des apparitions de premiers icebergs sur les lacs que nous longions. Dans un premier temps nous avons atteint le lac aux canards; le temps très nuageux nous a permis d'apprécier un lac aux reflets ténébreux et très impressionnant.

Lago de los Patos (n'hésitez pas à cliquer sur les photos pour apprécier les couleurs)

A partir de là, nous nous sommes rendus au mirador Grey qui n'était pas si éloigné que ça, nous avions un bon rythme de marche et avions hâte d'arriver à notre point de repère.

C'est à 14h50 que nous sommes arrivés sur le mirador et que nous avons constaté dans le même temps que le campement n'était pas du tout à côté du mirador mais bien 2 à 3h de marche plus loin 🤓 ... Ce n'était pas grave, nous avons tout de même admiré cette immensité blanche devant nos yeux pendant que les premières grosses gouttes de pluie commençaient à arriver.

Le temps ce jour-là, n'a pas vraiment été clément avec nous.

Le glacier sous un ciel très brumeux et une bossue en poncho  

N'ayant pas d'autres options, nous nous sommes remis en route sous une pluie incessante avec des duvets qui commençaient à prendre l'eau : c'est ainsi que notre ami le poncho est entré en action. Nous avons fait preuve de créativité en attachant les deux duvets sur le même sac afin que ces derniers soient protégés de la pluie et que notre nuit de camping ne soit pas aussi terrible que ce qui s'annonçait 🥶

Vers 18h, trempés et après des descentes périlleuses qui nous faisaient redouter le chemin retour du lendemain, nous avons enfin aperçu notre campement ! Quelle joie d'arriver mais à la fois quelle angoisse de voir l'état de nos vêtements, des duvets un peu trempés malgré nos essais et surtout la belle tente au milieu d'un terrain boueux. Nous avons, heureusement, été les bienvenus dans le refuge à côté afin de passer un moment au chaud autour de boissons réconfortantes et bien méritées...

21h, extinction des feux et départ pour une nuit glacée aux côtés de notre ami le glacier...

23
janv

8h du matin, bien contents de ne plus dépendre des transports nous avons pu partir en randonnée pour le chemin inverse de la veille. Après une nuit très peu reposante, nous ne voulions pas plus tarder dans ce campement. La pluie était de nouveau au rendez-vous mais nous espérions que le ciel soit dégagé pour que l'on puisse admirer le glacier sous de nouvelles couleurs.



Le chemin inverse que nous redoutions la veille, s'est finalement très bien passé et la fatigue bien qu'apparente sur nos visages ne s'est pas faite ressentir non plus lors de l'effort. Par chance, une fois arrivés au mirador, des rayons de soleil ont fait irruption sur le glacier : notre récompense était là ! 🤩

Ou comment profiter des quelques rayons de soleil et de ciel bleu  

Sans grandes difficultés, nous avons pu rejoindre le refuge de Paine Grande aux alentours midi. Nous avons posé nos affaires, pris une bonne douche, fait la connaissance de Lucía et son oncle (nos voisins de chambre chiliens avec qui nous avons rapidement sympathisé) et nous sommes attablés autour d'un burger lui aussi bien mérité ! 🍔

Chemin retour et récompense au bout  🍺

Nous avons décidé de rester dans le refuge pour la fin de la journée : jeu de cartes, rencontres et programmation de notre journée du lendemain en ayant quelques craintes concernant les conditions météorologiques qui nous seraient réservées...

24
janv

Après une nuit très reposante, nous sommes partis sous un ciel menaçant pour le mirador Francés. Cette nouvelle randonnée nous a de nouveau surpris par le terrain encore une fois différent des autres que nous avions expérimentés : très boueux et glissant au milieu de végétations éparses (peu agréable), puis sous une forêt qui longeait un courant d'eau descendant tout droit du glacier où nous nous rendions.

Lac sur le départ que nous avons longé pendant une bonne heure  

Une fois arrivés au campement italien, il ne nous restait qu'à appréhender l'ascension jusqu'au mirador Francés que nous avons réalisé en 2h sous un climat très changeant. Nous étions sur une terre argileuse couleur ocre, nous avons traversé une cascade, nous avons pu profiter d'un point de vue imprenable sur la vallée ainsi que sur le glacier : le soleil au loin et les nuages au-dessus de nos têtes arboraient un ciel noir en direction du mirador.

Vue sur la vallée ensoleillée et dans le même temps devant nous le glacier sous la terre et ses sommets sous les nuages 

Une fois au sommet, des rafales de vents à nous envoler et des petits grêlons qui nous ont dissuadé de poursuivre jusqu'au mirador Britanico (à seulement 1h30 de marche au-dessus). La vue du mirador Francés était un peu obstruée par les nuages et la brume, mais nous avons quand même pu saisir quelques rayons de soleil avant de repartir en sens inverse.

Au sommet, sous la pluie et les rafales de vent et une légère éclaircie

Vers la fin de cette randonnée (notamment sur les deux derniers kilomètres) les rafales de vent nous ont épuisé et nous avions hâte d'arriver au refuge pour la dernière nuit. Par chance, c'est aussi sous ces conditions que nous avons aperçu nos premiers condors qui volaient au-dessus de nos têtes. 🦅

25
janv

Voilà que notre trek touchait à sa fin que nous repartions déjà pour Puerto Natales : au revoir les Torres, au revoir les glaciers et merci pour ces souvenirs inoubliables.

Une fois à Puerto Natales, nous nous sommes empressés d'aller faire une lessive (OH OUI !!!! 😂) et d'aller tester le meilleur glacier du coin 🍦. Après avoir rendu les duvets, nous nous sommes baladés une dernière fois dans cette ville que nous apprécions avant de nous offrir un petit restaurant traditionnel de Patagonie à base de cordero (agneau) grillé au feu de bois...

Drapeau de l'Antarctique et drapeau du Chili 

Notre première partie de voyage en Patagonie chilienne touchait à sa fin tandis que le chapitre de la Patagonie argentine était sur le point de s'ouvrir !! 😉

26
janv

Ce matin grand départ pour l'Argentine avec 7h de bus au compteur et notre premier passage frontalier ! Après 2h de bus nous arrivons d'abord à la douane chilienne pour sortir du pays: bus arrêté, tout le monde descend et c'est parti pour 1h d'attente et de contrôle au milieu de la pampa (où nous avons aperçu notre premier renard de Patagonie).

Nous remontons dans le bus en pensant que nous avons passé la frontière avec succès... Mais quelques kilomètres plus loin c'est une nouvelle heure d'attente cette fois avec la douane d'Argentine pour entrer dans le pays.


Cette fois ci c'est la bonne: nous sommes bel et bien en Argentine. Nous avons pu profiter durant 5h de route d'un paysage morbide (multiples carcasses de Guanaco le long des routes) puis d'un paysage qui n'a rien à envier à la Patagonie chilienne: immenses étendues et lagune bleue qui annonçaient notre arrivée à El Calafate.

Une fois arrivés là-bas nous nous sommes rendus dans notre auberge de jeunesse (la meilleure du séjour) et nous sommes mis à la recherche d'un distributeur pour retirer des pesos argentins. Morale de la journée: l'espace Schengen a bien des avantages que nous aurions aimés avoir en Amérique Latine. 😜

27
janv

Départ pour le site incontournable de El Calafate: le Perito Moreno, impressionnant glacier de 250 km2 datant de plusieurs millions d'années. Malheureusement pour nous le temps n'était pas de la partie; grand soleil au départ de El Calafate qui à laissé place à une brume opaque à l'approche du parc national des glaciers. 🏔

Première vue sur ce monstre de glace 

En descendant du bus première étape: acheter un poncho (décidément nous ne pouvions plus nous en passer). Nos ponchos enfilés nous nous sommes aventurés sur les passerelles de bois pour observer le glacier sous différents angles. Il faisait froid et humide mais le mauvais temps nous a permis de voir les différentes nuances de bleues du glacier, ce qui n'est pas possible avec un grand soleil à cause de la réverbération.

50 véritables nuances de bleu sous nos yeux 

Nous sommes restés ébahis un long moment face à ce géant de glace et ses grondements qui nous laissaient présager les chutes de glace (dont une à laquelle nous avons pu assister). Après plusieurs photos et vidéos, nos pieds trempés et nos corps congelés nous suggéraient de rentrer nous abriter afin de se réchauffer. 🥶

Nous avons donc passé une longue partie de notre temps dans un restaurant en attendant notre bus retour où nous avons usé de notre créativité pour inventer des jeux pour faire passer le temps. 🤡

Après notre retour du Perito Moreno, nous avons passé la soirée dans le restaurant de l'auberge où nous avons pu déguster du vin local et des spécialités maisons dont les MEILLEURES EMPANADAS jamais goûtées (et toujours pas égalées). 🍷😍

28
janv

Le lendemain, ayant sympathisé avec les serveuses, Emilie en a profité pour demander à ce que Clément ait sa petite bougie d'anniversaire avant de prendre la route pour El Chalten. 🎂 Un délicieux et dernier petit déjeuner savouré, nous avons filé au terminal de bus pour notre nouvel étape : EL CHALTEN.

El Chalten est une ville où trône un des sommets les plus emblématiques de la Patagonie, nous avons nommé : Monsieur Fitz Roy ! Après quelques heures de bus (nous ne les comptons plus...), nous avons reçu les consignes de sécurité, posé nos affaires dans notre nouvelle auberge et sommes partis pour une petite randonnée au Mirador des Condors (de quoi se mettre en jambe pour la randonnée du lendemain). Au rendez-vous, point de condors mais une vue imprenable sur le plateau patagonique d'un côté et la ville d'El Chalten où se laissaient distinguer les pointes d'El Chalten de l'autre.

Vue panoramique sur la ville d'El Chalten et le Fitz Roy 

El Chalten est une ville très coquette et plaisante de l'extérieur mais nous avons fait 4 magasins (les seuls et uniques de la ville) afin de trouver de quoi nous acheter pour le petit déjeuner et notre pique-nique du lendemain... Ces magasins ont des airs de fin du monde : de nombreux rayons vides, aucunes devantures attrayantes... certainement dûs à l'isolement de la ville malgré l'attraction touristique.

29
janv

7h du matin, nous partons à l'assaut du célèbre Fitz Roy suite aux recommandations des gardes forestiers (il aurait été dommage que ce dernier soit caché derrière les nuages).

L'ascension nous a encore une fois offert des paysages somptueux et changeants à travers bois mais aussi plage de sable, caillasses avec au loin des chemins, l'esquisse du sommet tant convoité. Bien entraînés après notre première semaine de rando, nous avons engagé la dernière ascension sans grande difficulté malgré les préconisations.

Se sentir petits face à M. Fitz Roy 

Après moins d'une heure de montées abruptes, nous faisons enfin face au Fitz Roy et son lac bleu turquoise. Aux alentours d'11h, le site est encore peu fréquenté et nous avons pu profiter du panorama qui s'offrait à nous sur un angle à 360 degrés. Le ciel gris de notre arrivée a eu le temps de tourner au bleu, ce qui nous a également donné le privilège de voir les rayons du soleil nous offrir une toute autre palette de couleur.

Nous avons déjeuné assis sur un rocher puis Clément a suggéré que nous allions nous aventurer sur un rocher un peu plus : après une petite montée glissante, grande vue surprise sur un deuxième lac qui se voulait plus grand et encore plus impressionnant ! Sans regrets, nous sommes restés un moment à admirer les deux lacs quand soudain un condor est entré en scène et s'est posé sur la paroi du Fitz Roy face à nous.

Vue sur les deux lacs depuis le rocher  

Curieux, nous sommes descendus plus bas pour observer la jonction entre les deux lacs ainsi que le condor. Après avoir attendu que le condor s'envole de nouveau pendant une demi-heure nous décidons de repartir un peu bredouilles... C'est là que Rico (oui nous avions même eu le temps de lui trouver un nom) a déployé ses ailes et s'est élancé, nous permettant de l'observer en plein vol à une trentaine de mètres de nous: certainement l'un des souvenirs les plus mémorables de notre voyage ! Après cela ce n'est plus un mais deux condors qui volaient à notre niveau, au-dessus des lacs du Fitz Roy.

Après cela, nous sommes redescendus, le coeur chargé d'émotions et les yeux encore émerveillés par cet endroit. Pas peu fiers, nous avons mis 6h30 pour faire l'aller retour quand les plans suggéraient de mettre 8h : les progrès se sont même fait remarquer ! 😂

30
janv

Au lendemain de la randonnée du Fitz Roy, réveil difficile et motivation peu présente... On décide alors de nous diriger sur un petit sentier nommé "Chorrillo del Salto", une petite marche de décrassage qui nous a mené à une belle cascade au milieu de la forêt.

Plusieurs points positifs sur cette randonnée, étant partis tôt la faune nous avait réservé un spectacle des plus inattendus : petites chouettes 🦉sur un arbre perchées à l'aller, des libellules autour de la cascade, la traversée d'un gros lièvre devant nous sur le retour... Bref, de quoi remplir le pokédex de Clément ! 😂

Une des petites chouettes sur notre chemin  

Par chance nous sommes arrivés les premiers devant cette cascade après 30 min de marche, nous avons pu en profiter un long moment avant que les autres marcheurs n'arrivent. Sur le chemin retour, nous nous sommes finalement motivés pour nous rendre sur une autre randonnée de 7h nommée "Laguna Torre". Au début nous devions seulement faire la moitié qui nous guidait à un premier mirador puis voyant que nous tenions un bon rythme, nous avons décidé de la faire entièrement... HEUREUSEMENT c'était la dernière et le retour nous l'a bien fait sentir.


Après 3h de marche, nous sommes arrivés au point final de la randonnée, avec une vue sur un lac marron, quelques icebergs entourés de montagne... Avec du recul, ce n'était ni le plus beau paysage que nous ayons vu ni la plus belle rando que nous ayons faite bien qu'une grande partie en sous bois nous a permis de profiter d'une faune et d'une flore très variées (voir la photo du "Carpintero Rojo" ou aussi connu sous le nom de "WoodyWood Pecker"). 🌞

Après un retour rythmé mais non pas sans fatigue apparente, nous nous sommes arrêtés pour manger vers 16h dans un restaurant vegan plutôt décalé de la réalité : mais quand on a faim, on ne regarde pas ! Puis cela a permis de boucler nos randonnées argentines sur une note plutôt marrante 😉

31
janv

Du 31 janvier au 2 février, nous avons effectivement voyagé : au programme, 2 bus le 31 jusqu'à Puerto Natales.

La ville du bout du monde (Punta Arenas) 

Le 1er février c'était un bus jusqu'à Punta Arenas où nous avons pris un vol le soir pour retourner sur Puerto Montt. Le lendemain, nous avons repris un vol vers Balmaceda pour monter dans le nord de la Patagonie où la dernière étape de notre voyage nous attendait enfin : Coyhaique (capitale de la Patagonie).

La plaza de Armas de Coyhaique, capitale de la Patagonie 
3
fév

Ce 3 février, nous avons pris un bus (unique) dès 7h du matin pour nous rendre à Puerto Rio Tranquilo afin de faire les fameuses Cathédrales de marbre... Initialement, le trajet devait durer 5 heures mais c'était sans compter sur la pluie et une route en construction : ce fut de loin le trajet le plus long de l'histoire de notre roadtrip !

Arrivés vers 13h30 à bon port, nous avions prévu de faire les capillas sur le champ mais c'était sans compter sur la pluie torrentielle qui s'abattait sur la petite ville... Tant pis, nous avons tout de même réservé pour le lendemain notre tour dès 8h du matin: "le meilleur moment" selon les organisateurs, en croisant les doigts pour le temps se montre un peu plus clément 🤞

En remontant vers l'hôtel nous nous sommes arrêtés pour manger à un foodtruck tenu par une française : le retour des crêpes (pile pour la Chandeleur) nous a plutôt bien consolé de cette journée pluvieuse ! 💦

4
fév

7h50, soleil qui se lève au loin et nous sommes enfin prêts à embarquer à la découverte des chapelles de marbre.

Les chapelles (Capillas) de marbre ainsi que sa cathédrale (Catedral) datent de plusieurs millions d'années et se situent sur le lac Lago General Carrera; un lac binational partagé avec l'Argentine mais aussi le plus grand du Chili. L'eau de ce lac est d'un bleu atypique et certainement unique en son genre, provenant directement de la fonte des glaciers... C'est grâce à cette eau que le marbre peut prendre forme sur la roche au travers d'un processus chimique : la dissolution du carbone de calcium (traces jaunes sur le marbre) avec le CO2, processus chimique demande plus de 30 millions d'années. (Oui nous avons eu en prime un super tour guidé rempli d'informations aussi intéressantes les unes des autres!) A noter aussi que ce marbre est considéré comme trop ancien et n'a donc aucune valeur économique au contraire de celui que l'on trouve en Italie.

Ce tour durait environ 2h sur le lac, nous avons commencé par la partie de Rio Sanchez avec des apparitions de premières cavités de marbre mais aussi celle d'une épave de bateau qui fait partie d'un des derniers témoins de l'exploitation minière (plomb) qui avait lieu avant dans cette région du Chili avant le coût d'état de 73. Avant la construction de la fameuse Carretera Austral, les transferts miniers se faisaient donc en bateau.

L'eau était réellement de cette couleur, aucune modification n'a été faite sur les photos  

Nous avons également appris que certaines de ces chapelles de marbre sont une propriété privée. Il y en a même une grande qui appartient à un Suisse et qui a fait construire un début de maison dessus... Les bruits courent comme quoi il aurait voulu y faire un hôtel pour du tourisme "de luxe"; pour le moment, il n'en est rien et son île de marbre est restée ainsi.

Vue sur les cavités de Sanchez  

Sortant de cette partie du lac, nous prenons la direction des capillas de marmol de Puerto Rio Tranquilo et pouvons profiter de formes données au marbre par la nature : certaines en tête d'éléphant, de chien ou encore tortue... La plus grande cavité existante mesure 800 mètres de long et est aussi une propriété privée. Une fois arrivés face à la chapelle de marbre, nous pouvions voir sa grande soeur juste derrière la fameuse cathédrale. D'ailleurs, ces noms leur ont été donné pour la seule et simple raison que ce sont les jésuites lors de la colonisation qui les auraient découvertes ! 😉

Dans l'ordre : la cathédrale puis la chapelle  

Après 2 heures où nous avons pu nous instruire mais aussi et surtout en prendre plein la vue, il était temps pour nous de déjeuner une dernière fois au foodtruck de notre française avant de repartir en sens inverse dans le même bus que la veille... Bien contents d'avoir eu l'occasion de profiter pleinement de cet endroit magique mais aussi le coeur lourd de se dire que le lendemain, l'avion que nous prendrions serait celui qui nous ramènerait à Santiago 😦