Après avoir retrouvé nos potes Anaïs & Charles qui voyagent en van, nous sommes fin prêts pour l'Amazonie.
Depuis le temps que nous l'attendions, nous avons remplacé la peur par l'excitation d'y être.
Ni une ni deux, nous voici montés tous les 4 dans un bus en direction de Rurennabaque, porte du géant vert de la planète.
Le trajet est loin d'être tranquille. En effet, les 12h sont animées par des stops furtifs pendant lesquels nous n'avons pas le temps d'acheter autre chose qu'une barquette de riz pour nous alimenter, des contrôles de police à la recherche de narcotraficants (associez à cela le fouillage de sac), de musique à fond choisie par le chauffeur et surtout de passages répétés à 15cm des fossés. Comme précédemment expliqué, une partie de la route empruntée est nommée route de la mort, le long de laquelle se trouvent des fossés de 800m de profondeur. Quelle erreur pour Andrea de s'asseoir côté fenêtre, surclassé et renommé côté précipice. Le bras de Mathias s'en souvient encore.
Mais après 12h de trajet mouvementé, nous voici enfin arrivés à notre destination. Le changement de température se fait immédiatement ressentir, nous passons de 5°C a 25°C. Des blattes et autres cafards nous chatouillent les pieds pendant que nous récupérons nos bagages afin de nous rendre à notre auberge. Mais avant cela, nous sommes récupérés à la gare par le gérant de l'agence avec laquelle nous allons faire notre expédition amazonienne. Derniers réglages pour le départ du lendemain et nous nous dirigeons tranquillement vers notre auberge. Afin de fêter notre arrivée sains et saufs, nous décidons de nous octroyer un petit plaisir a la boulangerie française de la ville. Nous la trouvons sans aucune difficulté puisque le propriétaire de la boulangerie nous croise dans la ville et nous emmène à bord de son scooter-remorque. Les premiers fous rires commencent avec ce drôle de personnage. Surtout lorsque Mathias s'écrit "Génial" quand le monsieur nous explique que sa femme est partie 😂.
Trêve de rigolades, on doit se préparer pour ce qui promet d'être une des aventures les plus éprouvante de notre voyage. Le lendemain, debout à l'aube et armés de nos répulsifs à moustiques, médicaments et vêtements protecteurs, nous embarquons dans une pirogue vers l'entrée de la plus grande jungle du monde.
Très vite les premiers paysages se dessinent et on peut observer un mélange verdoyant de toute sorte d'arbres. Une fois amarrés à ce qui semble être une plage, nous nous enfonçons dans une jungle épaisse jusqu'à notre lodge. Et oui car l'aventure c'est bien, mais avec un minimum de confort. Nous avons tout juste le temps de déposer nos affaires, que notre guide, Miguel (on salue la famille d'Andréa), nous attends pour une randonnée dans la jungle. Il nous informe qu'il va falloir emmener la lampe frontale car nous reviendrons de nuit. Les premiers pas dans cette épaisse verdure sont fascinants. Nous sommes à l'écoute du moindre bruit et cherchons tous les petits animaux que nous allons pouvoir trouver. Et nous ne ressortirons pas déçus de cette première randonnée. Au programme, nous avons pu découvrir les fourmis balles de fusils (car la douleur de la morsure est comparable à un coup de fusil), les fourmis de feu (car la morsure provoque une douleur semblable à une énorme brûlure corporelle), les singes hurleurs, les chenilles urticantes mais aussi une énorme araignée qui peut nous tuer en 30mn. C'est aussi pendant cette randonnée que nous avons appris l'utilisation des plantes médicinales et que le guide s'est donné à coeur joie de déguiser Andréa en Jane de la jungle renommée Miss Madidi ou Madi pour les intimes.
De retour au lodge, nous profitons du premier repas pour prendre connaissance avec les multiples tarentules qui ont élues domicile tout près de nos cabanes. Nous ne tardons pas à aller nous coucher afin d'être en forme pour le lendemain. Malheureusement la nuit n'a pas été de tout repos. Plusieurs vomissements chez Andréa et de grosses douleurs intestinales pour Mathias ont rythmés notre nuit. Le lendemain, il est prévu de marcher toute la journée. Andréa est dans l'incapacité d'avaler quoi que ce soit sans rejeter directement derrière. La journée s'annonce compliquée. Et pourtant ce fut une journée inoubliable. Malgré des vomissements pendant la randonnée pour Andréa et des crampes intestinales importantes pour Mathias, nous avons tout de même pousser l'effort jusqu'à plusieurs miradors, aux nids de perroquets et surtout à la construction d'un radeau afin de descendre le fleuve. C'est après cette aventure sur notre embarcation de fortune qui aura provoqué d'énormes fous rires et chutes, que nous nous préparons à passer le 3eme jour vers la pampa. Ces 2 derniers jours dans la jungle ont été à la hauteur de ce que nous espérions malgré la mésaventure santé qui se remet tout doucement. Mais comment ne pas être émerveillés face à ce géant vert qui se dresse devant nous. Aucun prétexte n'aurait pu nous freiner dans cette découverte et nous avons désormais hâte de continuer vers la pampa.
La pampa c'est pour ainsi dire les mangroves. Une partie plus sèche de l'Amazonie où la forêt est peu présente et les sols sont plus boueux et arrides. Alors c'est grâce à un chauffeur que nous entamons 3h de piste ensablée afin d'arriver sur notre pirogue qui sera notre moyen de transport pendant les 2 prochains jours. À peine arrivés au lieu d'embarquement, le paysage est très différent. Nous sommes entourés d'eucalyptus où dorment des paresseux, flamants roses et toucans. On nous avait promis de la faune après la flore, nous allons être servis. En effet, à peine installés sur notre pirogue toujours avec nos amis, Charles & Anaïs, les premières formes se dessinent dans l'eau. Le fleuve est peuplé de caïmans plus impressionnants les uns que les autres. Le guide nous explique en toute tranquillité qu'ils sont végétariens et ne se nourrissent que de poissons. Ce n'est pas pour autant ce qui nous rassurera immédiatement lorsque nous voyons ces géants du fleuve, plonger tout près du bateau. Mais très rapidement, et après 3h de navigation nous nous habituons à leur présence et contemplons le paysage qui nous entoure. Des centaines d'oiseaux frôlent le fleuve sur lequel nous naviguons pendant que les castors amazoniens se font séchés au soleil à côté des caïmans. Plutôt incroyable non? Alors ajoutez à cela des dauphins roses qui nous montrent leurs dos pendant que vous entendez les cris des singes écureuils juste à quelques pas.
Bien entendu, l'aventure aurait été trop calme si nous n'avions pas orchestré le sauvetage d'un veau en train de se noyer dans le fleuve, suite à un éboulement. Adieu la pêche aux piranhas, c'est parti pour le sauvetage et armés d'une corde uniquement. On peut vous assurer que la peur d'une éventuelle attaque de crocodile nous a quittée lorsqu'il a fallu aider ce petit veau. Ni une ni deux, nous voici sur la berge à extraire le veau de l'épaisse boue qui le retenait prisonnier. Par la suite, il a fallu lui faire traverser le fleuve afin qu'il puisse regagner une rive praticable (PS : les vaches savent nager). La mission est réussie!! C'est avec un grand sourire que nous nous regardons fiers du travail accompli.
Après un coucher de soleil, c'est pour le dîner que nous regagnons notre lodge très luxueuse car il s'agit d'une suite privative. La seule remarque qui est soulevée à ce moment là est la présence de petites traces de défécation proche de celle de la souris. Mais nous passons rapidement à autre chose car nos amis nous appellent pour deux raisons. L'une, car 3 grenouilles ont élues domicile dans leur lodge et la deuxième, car nous sommes attendus pour une croisière nocturne sur le fleuve par notre guide. Et quelle croisière ! Il faut savoir que les bébés caïmans sortent exclusivement la nuit car ils sont moins emprunts à être attaqués par des prédateurs. Autre information importante, une ponte représente plus de 80 œufs. Si on mélange le tout, nous obtenons un fleuve complètement illuminé par les yeux des bébés caïmans sortis prendre leurs bains. Cette nuit là, nous avons dû voir plus de 300 bébés caïmans. Après cette escapade nocturne, il est temps de regagner notre lodge car la matinée suivante promet d'être riche avec la recherche de l'anaconda perdu.
Bien entendu, rappelons le, nous sommes en Amazonie et nous avons relevé la présence de petites selles plus tôt dans la soirée. La nuit a donc été rythmée par un apéro endiablé dont les convives étaient des chauves-souris qui se sont données à cœur joie à la chasse aux moustiques dans notre lodge. Et ce pendant toute la nuit. Les battements d'ailes et petits couinements ont animés notre sommeil avec une bonne part d'appréhension. Mais ce n'est pas grave, le lendemain nous sommes motivés pour accomplir notre mission de chasse au trésor. Armés de bottes de pluie et de bâtons, nous arrivons sur un immense marécage après une vingtaine de minutes de navigation. Ici, on s'enfonce jusqu'aux mollets. Le paysage est constitué de vase très profonde dans laquelle ressort de nombreux buissons où paraîtrait-il, l'anaconda se plaît à prendre le soleil. Vous l'avez bien compris, nous marchons exactement où l'anaconda vit. C'est à dire, qu'il peut tout simplement se déplacer sous nos pieds... Les consignes sont simples, si un anaconda est visible, il faut crier et essayer de bloquer la tête de l'anaconda avec le bâton. Tout est complètement compris et nous sommes à fond dans notre recherche. Jusqu'en oublier que nous sommes également sur le territoire des crocodiles. Mais une femelle qui vient de pondre nous le rappelle rapidement. En effet, nous tombons nez à nez avec elle et l'effet n'est pas du tout le même que sur le bateau. Car nous sommes simplement en train de marcher à côté d'elle en essayant de ne pas paraître agressif car auquel cas, la consigne est simple et toujours aussi sécuritaire, il faut mettre notre bâton dans sa gueule...
La chasse continue de bon train mais malheureusement malgré beaucoup d'engouement , une morsure de tique pour Andréa et un pantalon souillé de boue pour Mathias, aucun anaconda n'a été trouvé. Mais nous ne sommes pas déçus, car l'aventure en valait la peine.
Nous regagnons donc notre lodge afin de récupérer nos affaires et rentrer en ville après ces 4 jours d'aventure, de paysages et de découverte exceptionnelle.
Nous repartons avec des souvenirs plein la tête, des photos incroyables et des bijoux que nous avons confectionnés nous même.
Dorénavant nous prenons la route vers la Paz en bus (oui encore) afin de pouvoir regagner le lac Titicaca, notre dernière étape bolivienne.