Par PLM
Après la GTJ, j’ai choisi de revenir à mon point de départ en faisant une boucle. D’abord sur la ViaRhôna, puis en remontée plein nord en passant par la Bresse.
Septembre 2022
6 jours
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C’est avec une certaine impatience que j’ai emprunté la ViaRhôna, cette véloroute de 815 km qui relie les rives du lac du Léman à la Camargue. Après un pont massif à la sortie de Culoz et une dernière photo du Grand Colombier et du Rhône, je me lance sur un asphalte parfait, roulant à souhait. Tout est sécurisé et plat la majeure partie du temps, sauf quelques raidillons au niveau des ponts. C’est un plaisir, et je vais relativement vite (entre 22 et 27 à l’heure) et n’ai pas besoin de mon assistance. Damned ! Une voiture en sens inverse ! Eh oui, je suis passé d’un tronçon de véloroute entièrement sécurisé à un tronçon partagé, mais aucun panneau pour vous avertir, ou je l'ai raté, car plus loin j'en verrai bien. Bon, il va falloir faire attention. Tout comme il faut faire très attention aux « passages canadiens », mais ceux-là sont signalés. Il s’agit de grosses grilles mises au-dessus de rigoles traversant la voie cyclable. Et, en effet, si la roue de votre vélo s’encastre entre deux barres, c’est la chute !

Le trajet se fait au plus près du Rhône, parfois enserré entre des falaises, parfois comme dilué dans des marais et des étangs. Son cours est puissant, son eau verdâtre. Des barrages hydroélectriques sont fréquents, et sans doute bien sollicités en ce moment ; des ports, avec marina et quais, hébergent bateaux et rosalies, ces petits véhicules terrestres vélocipèdes qui permettent de promener les touristes. Bien sûr, les cyclistes sont nombreux, les cyclistes voyageurs surtout, chargés de sacoches comme les miennes. Nous nous saluons avec sympathie.

Bientôt, j’arrive à quelques kilomètres d’Izieu. Il faudrait monter dans la montagne pour arriver à ce village et à la Maison des enfants d’Izieu, cette bâtisse transformée en colonie de vacances pendant la Seconde Guerre mondiale et qui accueillit 44 enfants juifs réfugiés de différentes nationalités qui furent raflés le jeudi 6 avril 1944, et exterminés à Auschwitz, sauf les deux plus âgés déportés et assassinés à Tallinn. Une colonne commémore ce sombre épisode et rappelle la condamnation à perpétuité du nazi Klaus Barbie. Je suis ému et reste un long moment au carrefour que forme la ViaRhôna avec la route qui monte vers Izieu.

Après un autre pont massif enjambant le Rhône, je suis sur la commune de Brangues et au détour de la véloroute je tombe sur une inscription sur une porte encastrée dans un mur d’enceinte. On peut y lire : « Tombe de Paul Claudel. Seule la visite de la tombe est autorisée. » Claudel ! ? Que vient-il faire là ? Wikipédia m'apprend qu'il a acquis le château de Brangues en 1927, à l’âge de 59 ans (1868-1955), pour avoir enfin un lieu à lui après l’itinérance de sa fonction de diplomate. Mais le Dauphiné, territoire où se trouve Brangues, était la région de sa femme. Retraité, il y passa de longs étés et les années de guerre, et continua d’être l’homme de lettres connu.

Je n’ai pas une prédilection particulière pour l’écrivain et je ne crois pas l’avoir beaucoup lu. Le destin de sa sœur, Camille, m’a plus retenu. Et puis, à chaque fois que je rencontre le nom de Claudel, ce sont les flèches que lui décoche Léo Ferré qui me viennent en tête : « J’ai fait un bail de trois-six-neuf aux adjectifs / Qui viennent se dorer le mou à ma lanterne / Et j’ai joué au casino les subjonctifs / La chemise à Claudel et les cons dits ‘modernes’. » (Poète… vos papiers, 1957).


Arrivé à Morestel, je déjeune. Les cyclistes sont nombreux. Après le repas, visite de cette petite ville médiévale au clocher fortifié étonnant. Puis, après trois kilomètres seulement, ma chambre d’hôte est atteinte. Je sonne, mais personne. Je suis très en avance et décide d’attendre non loin. Au bout d’à peine cinq minutes les propriétaires arrivent et acceptent sans problème que je m’installe. Merci encore à eux.


Morestel 
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Orage terrible pendant la nuit qui a fait trembler la maison ! J’ai pu me rendormir, heureusement. C’est donc frais et dispo que je suis reparti, sous le soleil et dans la fraîcheur. La ViaRhôna s’est montrée superbe encore aujourd’hui, autant par ses aménagements que par les paysages environnants. Ici, ce sont les balcons du Dauphiné, communauté de communes à fort potentiel patrimonial et gastronomique. Mais il existe également des sites industriels, des carrières notamment dont on extrait le calcaire pour les cimenteries.

Arrivé à Lagnieu, je quitte la ViaRhôna et opère ma remontée plein nord. Deux anglaises à vélo sur la ViaRhôna sont à la recherche d’un hébergement pour ce soir. L’une d’elle me demande si j’en connais un, et je suis vraiment désolé de ne pouvoir l’aider. Elle paraît en effet inquiète.

Je suis maintenant la trace que j’ai confectionnée sur mon ordinateur en janvier-février. Je ne m’étais pas préoccupé du dénivelé, mais le Bugey, où je me trouve de nouveau, n’en manque pas. Les routes empruntées aujourd'hui sont essentiellement des départementales, et chaque véhicule est un danger potentiel. Pour la suite, j’ai privilégié les pistes cyclables quand il y en avait. Je remarque les cours d’eau à sec, dévoilant des fonds caillouteux et de gros galets.

C’est encore une fois assez tôt que je suis arrivé à destination dans la petite ville de Poncin. Mais aujourd’hui je n’aurai pas la chance d’hier car l’hôtel est fermé et n’ouvre qu’à 17h. Il est 14h. Je fais un rapide tour dans les quelques rues rassemblées autour de l’église. Les maisons sont anciennes et situées derrière des remparts. L’une des rues porte le nom de Xavier Bichat, ainsi que la place principale. Serait-ce le médecin et physiologiste Bichat, qui révolutionna avec d’autres la médecine et qui a donné son nom à un hôpital parisien renommé ? On connaît son célèbre aphorisme : « La vie est l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort ». Internet apporte la réponse. Bichat (1771-1802) a vécu son enfance à Poncin où son père était médecin. Je vais photographier sa maison en attendant que l’hôtel ouvre ; elle se trouve dans la rue d’à-côté.

17H, enfin. On vient m’ouvrir et je m’installe dans une petite chambre au deuxième étage d’une de ces vieilles maisons aperçues tout à l’heure. L’accueil est sympathique et très professionnel. Le repas a lieu dans la partie restaurant à côté. Sur la place, en face, se prépare une fête foraine ; les auto-tamponneuses sont prêtes. De l’énergie va être utilisée… Comment faire au temps nouveau de la sobriété pour continuer à s'amuser ? 20h15. Annonce de la mort de la reine Élisabeth II. Les britanniques n’ont ‘balmoral’, euh, pas le moral. Je me souviens alors que mon père, infirmier dans la Marine Nationale, était sur le croiseur Montcalm représentant la France pour participer à la revue navale internationale en baie de Spithead, entre Plymouth et l’île de Whithe, en 1953, lors de son couronnement.

A demain, je vais me coucher.

Mon hôtel... 
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Le trajet d’aujourd’hui débute dans l’Ain, en franchissant la rivière l’Ain. Du Bugey, je passe à la Bresse et entre dans le Revermont, région naturelle située sur les départements de l’Ain et du Jura. Le Revermont est considéré comme les premiers contreforts du Jura. Je suis donc bien en parallèle de la GTJ qui se trouve à une centaine de kilomètres environ à l’est. La route que je suis ce matin est très agréable, faite de petites montées et bien sûr de descentes ; c’est pour l’essentiel une route de crête. Un joli village, Rignat, offre une vue panoramique sur ces contreforts. La campagne est très belle, bocagère et destinée à l’élevage. Partout des haies faites d’épineux, de noisetiers, de buis parfois. Elles sont toutes taillées à hauteur d’homme, ce qui donne un aspect jardin à la nature. Julien Gracq l'écrivait déjà : " Dans la Bresse, les maisons, les arbres, les haies, les bêtes, coudoient la route plus familièrement qu'ailleurs, la traitent par moments en allée de jardin." (Carnets du grand chemin, Paris, José Corti, 1992, p. 32).

On aime beaucoup ici les ipomées dont on fait des guirlandes décoratives aux abords des maisons. Le sol s’y prête sans doute ? Les clochers sont souvent étonnants par les couleurs et les motifs donnés.

L'Ain à Neuville-sur Ain. La commune de Rignat et la vue sur la Bresse. Les haies et les ipomées.

J’accélère un peu l’allure pour arriver à Saint-Amour, car je vois sur la carte qu’il me reste encore pas mal de route à faire et il est déjà 11H. Ce village est connu par le film de Gustave Kervern et Benoît Delépine, avec Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde, qui s’appelle justement Saint-Amour (2016). Je ne raconte pas ici le synopsis ; il faut voir ce film qui est l’histoire d’une itinérance, un peu spéciale, certes, mais sympathique. Je fais un petit tour dans la ville, et sur la place de la mairie je vois une plaque sur laquelle sont inscrits un prénom et un nom, et en dessous « Psychologue du travail ». La fenêtre est entrouverte et cette psychologue est présente. Elle m’entend lire sa plaque et se retourne. Je me présente et nous discutons un peu de sa pratique, car des psychologues du travail en libéral, c’est assez rare. Un peu plus loin, une immense fresque peinte sur un mur d’immeuble représente Lucien Febvre. Décidément, avant-hier, c’était Claudel, hier, Bichat ! Que de surprises non cherchées ! Lucien Febvre est un historien (1878-1956), né à Nancy mais décédé à Saint-Amour, qui enseigna au Collège de France. Il est tenu, avec Marc Bloch (1886-1944), comme le rénovateur de l’historiographie, dont la revue Les Annales, qu’il fonda avec Bloch, fut et est toujours la vitrine. Mon directeur de thèse, Georges Lantéri-Laura (1930-2004) à l’EHESS, se revendiquait de la méthodologie de Febvre dans son histoire de la psychiatrie. J’en ai bénéficié. Transmission, transmission…

La Bresse est une magnifique campagne, où les poulets sont bien élevés ! Les anciennes maisons ou les anciennes fermes ont toutes les mêmes détails architecturaux : une grande taille de longères, très larges, des toits en tuiles, dont un pan seulement est coupé à une extrémité, des murs en fines briques, et surtout des auvents tenus par des colonnes en fer ou en bois. Une dame fort sympathique qui m'a permis de photographier sa maison m'explique que ces auvents servaient autrefois à faire sécher le maïs quand la région en produisait beaucoup. Aujourd'hui, le maïs a presque disparu au profit de l'élevage, si je m'en tiens à ce que je vois.

De petites routes en petites routes bien agréables, j'arrive à mon hôtel. Mais, ici, pas de restaurant, et il me faut aller, à pied et sous une petite pluie, prendre mon repas dans le seul ouvert dans le coin, à 2 km. Lorsque j'y arrive, il n'y a encore qu'un seul client- un chauffeur routier - qui termine déjà de souper. Je sens une vraie joie de pouvoir être accueilli et qu'on me serve à manger ! Il faut peu pour être heureux lorsqu'on est loin de chez soi et qu'on a quitté sa zone de confort... Vive l'itinérance ! Un coucher de soleil lumineux m'accompagne jusqu'à mon hôtel pour mon retour.

4

J’ai sauté une étape en étant ce soir à Pouligney-Lusans. A midi, j’étais déjà à Dole. Je suis allé vite car j’ai trouvé assez tôt une voie verte (La Bresse jurassienne) et ensuite l'Eurovélo 6 suivant le canal du Rhône au Rhin. C’était plat, roulant à souhait ; j’ai fait une moyenne de 25 km/H au moins. Arrivé à Dole, je n’avais consommé qu’un bâton de la charge de batterie, pour 80 km ! Les connaisseurs apprécieront. L'hôtel où j'avais réservé pour ce jour n'était plus qu'à 5 km. L’étape suivante se trouvait à plus de 70 km, mais comme j’allais emprunter de nouveau l’Eurovélo 6 pour y parvenir, que la forme physique est là, que l’hôtelier chez lequel j'avais réservé pour le lendemain était d’accord pour avancer d’un jour ma réservation et que j’avais entre 4 et 5 h devant moi, eh bien j’ai décidé d'éliminer une étape. Le voyage allait prendre un tour sportif ! Au passage, je me suis quand même arrêté pour photographier une plaque commémorative de la guerre 14-18 dans une petite commune... très petite commune.

Mais avant de me lancer, j'ai pris le temps d'une visite de Dole et de déjeuner. Belle ville avec des ruelles étroites entre de hauts immeubles anciens. La collégiale Notre-Dame émerge des bâtiments alentour ; son porche est imposant et donne sur une place pavée où se tenait le marché. Louis Pasteur (1822-1895) y fut baptisé, et la maison où il est né se trouve non loin. En revanche, pas de rue du Dr Rouby (1841-1920), peut-être parce qu'il n'a été le directeur de la maison de santé des Capucins que durant sept ans, avant de s'installer à Alger ? C'est là qu'il joua un rôle dans l'affaire de la villa Carmen (voir P. Le Maléfan, "Richet chasseur de fantômes : l'épisode de la Villa Carmen", dans Des savants face à l'occulte (1870-1940), sous la direction de B. Bensaude-Vincent et C. Blondel, Paris, La Découverte, 2002 : 173-200). J'apprends par Wikipédia que Dole est la ville de naissance du chanteur Hubert-Félix Thiéphaine et aussi que l'écrivain Charles Nodier (1780-1844), auteur, entre autres, d'histoires fantastiques et d'une étude sur les marionnettes, y vécut quelques années.

Dole 


Vers 13H30, après avoir avalé mon sandwich assis sur les marches d'une maison, je file donc sur l'Eurovélo 6. Les kilomètres s'accumulent le long du canal et au gré des écluses. Quelques bateaux naviguent à petite vitesse. Les pêcheurs sont innombrables sur les bords, et l'on pêche ici avec des cannes mais aussi des nasses. J'aurais voulu demander à l'un d'eux quelles sortes de poissons ils pouvaient remonter et s'il y avait des lamproies ? Pas eu le temps ! Dommage. Je constate que sur les berges, la renouée du Japon, le sureau hièble et le sumac de Virginie (merci Planet) ont presque tout envahi. Ces plantes sont des calamités car elles remplacent les plantes endémiques et uniformisent le paysage. Et il n'y a pas qu'ici qu'on les voit mais un peu partout en France comme je le constaterai sur ma route du retour vers Caen.

Renouée du Japon, sureau hièble et sumac de Virginie. 

J'arrive à Besançon. La citadelle Vauban surplombe le canal. Ouvrage défensif impressionnant enserrant une vieille ville dont je remets la visite à une autre fois. Petit arrêt goûter à la sortie de la ville. Un couple avec un enfant de 4-5 ans est en train de regonfler le vélo du petit à une borne de gonflage de l'Eurovélo 6, mais elle ne fonctionne pas. Le père me voit et vient me demander de les aider. Il aperçoit mon drapeau breton et me dit que lui aussi est breton, du Morbihan. Evidemment, il me demande d'où je viens, et lorsque j'ai dit Paimpol, sa femme s'exclame : "Ah, mais j'ai fait une colonie de vacances à Paimpol !" Encore une personne qui connaît Paimpol, rencontrée ici tout à fait par hasard !

La citadelle de Besançon 

Voilà, je suis arrivé à 18H15 à Pouligney, après plus de 4H de route et un final sous une bonne pluie. Je suis trempé. Mais mon logement est un petit appartement coquet. Demain, dernier tronçon.

5

Le voyage à vélo se termine aujourd'hui, un jour plus tôt que prévu. J'avoue avoir hâte maintenant d'arriver. A un moment, une bascule s'opère et on sort subrepticement de l'ambiance d'itinérance. Mais il me reste quand même un bon bout à faire, toujours sur l'Eurovélo 6. La campagne est illuminée et des nappes de brouillard trainent à certains endroits. C'est dimanche et il y a peu de circulation. Tant mieux. A Roulans, les rues sont désertes autour de l'église au clocher à l'impériale aux tuiles vernissées colorées formant des chevrons horizontaux. Sa boule terminale symbolisant la Terre est surmontée d'une croix et d'un coq qui sert de girouette, comme sur tous les autres clochers à l'impériale que j'ai pu voir.

Je descends maintenant le long du canal Rhône-Rhin et me remets sur l'Eurovélo 6. Les eaux sont calmes et brumeuses ; les cygnes semblent encore dormir. Puis le soleil se fait plus intense et éclaire les alentours. Chaque vue est un tableau. Jusqu'à cette vache paisiblement couchée dans son pré et qui me regarde passer ! A Pompierre-sur-Doubs, clocher, pont et minuscule mairie font un charmant ensemble.

Au détour de la voie cyclable, un panneau annonce Montbéliard à 28 km. Voilà, la fin du voyage est annoncée, la boucle va se boucler. Je ne vais pas repasser par Montbéliard cependant et coupe bientôt à travers la campagne pour arriver à Mandeure. Quelques bons raidillons sont encore au rendez-vous ! A 13H30, j'arrive au camping et retrouve mon fourgon, lavé par les pluies d'orage qui ont eu lieu. J'ai fait au total 830 km. Le temps de réinstaller le vélo sur le porte-vélo, de faire une petite sieste et de prendre une douche, je repars pour Caen et bientôt la Bretagne, encore porté par toutes les images de ces paysages, de ces gens rencontrés, de la joie de l'itinérance qui donne le sentiment d'une liberté presque totale. Et avec déjà en tête d'autres itinérances, d'autres découvertes à raconter.

Fin du voyage. 
6

J'espère avoir donné l'envie à d'autres de partir en itinérance, sur leur vélo, à pied ou encore en camping-car ou tout autre moyen de le faire. C'est en tout cas ce qui me motive le plus. Et cette itinérance commence avant même de se mettre en route, dans le choix des étapes et des hébergements, dans l'inspection des cartes et des itinéraires. C'est d'abord un état d'esprit. Mais je reprécise ici que j'ai fait évoluer ma façon 'd'itinérer', en optant pour plus de confort aux étapes. Si je peux me dépenser parfois beaucoup pendant le trajet (comme lorsque j'ai fait 140 km), j'apprécie ô combien de trouver gîte et couvert une fois arrivé, et de ne plus avoir à monter la tente et faire réchauffer mon repas sur mon petit réchaud ! Question d'âge, peut-être ? Chacun a sa réponse... Prendre un VAE plutôt qu'un vélo classique relève de la même évolution, et là encore j'ai bien apprécié l'aide apportée dans les rudes montées jurassiennes. Mais ne nous y trompons pas, le VAE reste un vélo, et il faut quand même bien pédaler pour le faire avancer ; ce n'est pas une mobylette, l'effort est nécessaire. Je peux d'ailleurs donner ce conseil : si vous voulez voyager à VAE et que ce ne soit pas trop pénible et que vous ayez encore assez de charge pour terminer vos étapes le plus facilement possible (eh oui, c'est sur la fin d'étape, avec la fatigue, que c'est toujours un peu dur et qu'on apprécie de pouvoir monter le niveau d'aide), en moyenne montagne, comme dans le Jura, ne dépassez pas les 55-60 km par étape. Si vous êtes en plaine, les 90-100 peuvent être atteints. L'essentiel, au fond, est que ce que vous avez choisi de faire, que personne ne vous a imposé, reste un plaisir et vous donne l'envie de recommencer.

"Il voyage en solitaire / Et nul ne l'oblige à se taire" chantait Gérard Manset en 1975. C'est ma devise.

Kenavo !