Carnet de voyage

Premier voyage en Inde du Sud

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31 étapes
70 commentaires
Par PJA
C'est un voyage organisé par mon ami Gillou pour la première grande partie et par moi-même pour la petite seconde partie. Nous passerons dans les états du Tamil Nadu, du Kerala et du Karnataka.
Du 2 janvier au 6 février 2023
36 jours
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Voilà le tracé de notre voyage qui débutera le 2 janvier 2023. En bus de Chennai à Kochi pour la partie organisée, puis en avion de Kochi à Bangalore et en train de Bangalore à Mysore. Pour l'instant nous sommes au stade de la préparation au voyage. Les eVisas viennent d'être obtenus pour 1 an. L'obtention des visas s'est améliorée ; plus besoin de se rendre à Paris dans le centre des visas indiens pour avoir le droit de rester plus d'un mois en Inde. Pour ceux qui ne connaitraient pas Gillou dont je parle en introduction à ce carnet et dans le précédent, sachez qu'il tient, avec sa fille Eva et son épouse Hira, une excellente Guest House à Naggar dans la vallée de Kullu. Elle est classée par le "lonely planet" dans le top 5 des meilleurs endroits où séjourner dans l'état de l'Himachal Pradesh et où j'ai passé environ 6 semaines en 2019.

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Mamallapuram (en tamoul) ou Mahābalipuram (nom officiel sur les cartes) est une ville touristique du Tamil Nadu. Ce sont des temples et monolithes sculptés dans le granit qui la rendent si célèbre. Ce fut le port principal sur l'océan indien de l'empire de la dynastie hindoue des Palavas qui régna sur ce monde asiatique entre les IIIème et IXème siècles. Leur rayonnement dépassa l'Inde du sud par leur commerce maritime, vers le Sri Lanka et l'Asie du Sud Est, le temple d'Angkor au Cambodge construit par la dynastie Khmer porte encore le témoignage de cette influence. Nous aurons encore l'occasion de parler de cette dynastie.

Des boutiques pour touristes assez désertes à gauche 

Nous sommes arrivés à Chennai (Madras) dans la nuit du 2 au 3 janvier par un vol impeccable. Puis, avec notre gillou et les autres voyageurs du groupe qui voyageaient dans le même avion venant de Francfort nous avons tout de suite rejoint l'hôtel de notre première étape, l'Hôtel "Mamalla Heritage" à Mamallapuram qui se trouve à environ 60 km de Chennai. Il fait chaud mais la brise qui vient du large de l'océan indien rend l'atmosphère très respirable. Ce matin était libre pour nous permettre de récupérer du voyage. Cette après-midi nous avons, à pied, visité les premiers sites qui se trouvent tout près de l'Hôtel et, après être passés par une plage de pêcheurs, pris un bain en mer sur la plage attenante à un parc payant. Pendant les fêtes de fin de l'an qui étaient très tumultueuses ici, la pollution humaine était à son comble et cette plage a été à peu près préservée. Les rouleaux sont puissants, si on ne plonge pas dans le rouleau on finit souvent emportés par lui sur la plage. Mais l'eau à 29° (j'ai un thermomètre dans la peau) est un régal et il n'y avait pas de courant. Gillou et sa fille Eva (ci-dessous) commencent à décompresser des préparatifs du voyage. Nos déplacement se font en minibus (réservé jusqu'à Madurai) conduit de main de maître. Je retrouve la conduite créativement floue indienne et je n'ai pas encore remarqué la plus grande retenue sur l'usage du klaxon qu'ils auraient développés, selon Gillou et Eva, depuis mon dernier séjour en 2019.

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L'écriture de ce carnet a été interrompue par manque de débit internet. Aussi bien par le wifi de l'hôtel que les datas de mon abonnement 4G.

Pour cette deuxième journée nous avons continué d'explorer la colline rocheuse de mamallapuram. Cette citée engloutie continue de révéler, notamment suite au tsunami de 2004, les vestiges de ces temps anciens. Ce matin du 4 janvier notre visite commence par la boule de beurre de Krishna, voir ci-contre. Un rochers étrangement en équilibre que les anglais, par précaution sans doute, auraient tenté de faire sauter.


Puis la visite a continué par plusieurs temples creusés dans le granit, au passage une noix de coco fraîche nous a permis de nous abreuver. La chair tendre de la noix de coco n'a rien à voir avec celle plutôt dure des noix qui nous parviennent en France et l'habileté du vendeur à l'ouvrir est un spectacle à lui tout seul. Dans un premier temps il nous la présente avec un trou et une paille pour en boire le jus, puis il nous la découpe pour manger sa pulpe. Un petit régal simple.

La brise du large du golfe du Bengale a été accueillie avec plaisir, notamment du haut du phare qui a été érigé durant l'histoire récente. Il offre au visiteur tenté par l'ascension des quelques dizaines de marches une vue imprenable sur les environ de Mamallapuram.

La visite des "cinq rathas" ou temples dédiés aux héros du Mahabharata, dont Arjuna en est le principal acteur, a clôturé cette matinée de visite pédestre. Tous les temples visités ce matin ont été creusés dans la roche dure volcanique et sont gérés par l'Unesco. Rendez-vous est pris pour 16h15 pour une dernière visite historique et un spectacle de danse, ce qui nous laissera le temps de déjeuner à l'hôtel dans un de ses deux restaurants d'excellente qualité, de nous offrir un massage ayurvédique d'une heure et, me concernant, de commander une paire de sandales en cuir faites sur mesure. Concernant les repas nous optons souvent pour des plats en sauce avec du riz et un naan. Il faut vraiment demander pas du tout épicé pour avoir un plat raisonnablement épicé. Suivant les conseils de notre accompagnateur nous mangeons aussi souvent que possible du yaourt (Curd) et/ou des lassis (yaourt battu avec de l'eau et des épices). Bien repeupler notre microbiote de bonnes bactéries indiennes pourraient nous éviter les inconvénients gastriques typiques. Nous verrons bien.

Nous voici à 16h30 sur le dernier site de notre cycle de visites commencé hier. Ce soir c'est le "Temple du Rivage". Rivage actuellement occupé par une foule compacte. Ce temple est bâti et non pas excavés. Recevant les embruns il est aussi très abîmé. Il devrait être accompagné des 6 autres temples puisque le premier découvreur chinois du site s'est émerveillés devant 7 pagodes observées près de Mamallapuram. Ce temple ayant l'espect d'une pagode on peut penser que d'autres sont encore à découvrir aux alentours.

Cette journée assez chargée s'est terminé par un spectacle de danse. Décembre-janvier est, pour Mamallapuram, le temps du festival de danse du Tamilnadu. Ce soir c'est un spectacle qui a commencé par une danse un peu kitch peu intéressante, voire ennuyeuse, mais qui s'est poursuivi avec des danses traditionnelles superbement portées par des danseuses à la fois agiles et expressives : un régal pour les yeux. Le trident de la danseuse en bleu à gauche est celui de Shiva personnifié par elle.

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Les nuits de pleine lune sont très populaires près des lieux de culte ou de dévotion. Dans les villes comme Kanchipuram qui contient encore plus de 200 temples (plus de 1000 du temps des Pallavas). Les villes sont fermées à la circulation assez tôt dans l'après-midi pour que la foule des dévots qui vont et viennent autour des lieux de culte puissent aisément circuler. Il faut donc arriver dans la ville avant la fermeture.

C'est la pleine lune et nous sommes donc partis tôt le matin du 5-1. Le bus loué jusqu'au Kerala par Gillou est parfait, suffisamment de place (17 pour 9) pour ne pas avoir à stocker les valises sur le toit et un chauffeur de Pondichéry qui parle quelques mots de français et est très adroit et prudent sur la route. La stratégie de Gillou pour le bus est de louer un bus immatriculé dans l'état traversé, ainsi moins de problèmes de connaissance du terrain et vis-à-vis des contrôles. le premier arrêt avant d'arriver à destination était le sanctuaire ornithologique de Vedanthangal qui rassemble des centaines d'espèces. Un chemin promenade de 1km borde un lac qui abrite au centre, sur des îles, une quantité énorme d'oiseaux qui nichent en toute tranquillité. La stabilisateur mécanique de mon appareil a pu autoriser de très forts agrandissements.

un "Tantale indien" ,  2 "becs ouverts indien" (ressemble à une cigogne) en bas à droite une "chouette brame" bien cachée.

L'arrivée à Kanchipuram, la capitale historique de la dynastie Pallava a été un peu chaotique. Le bus a dù changer de route pour contourner les barrages qui commençaient à se former. L'hotel a été facile à trouver mais les manœuvres du minibus étaient difficiles. Traverser la rue est un challenge. Il y a parfois des passages pour piétons mais c'est comme s'il n'y en avait pas. Le plus gros a priorité sur le plus petit et tous veulent passer à la place des piétons. Mais comme ils essayent aussi de les éviter il faut oser car quand ils ne peuvent vraiment pas passer sans nous écraser, ils s'arrête en klaxonnant. Rester sur le bord en manifestant sa volonté de traverser ne sert à rien.

Le principal temple de la ville ouvrant à 16 h cela nous a largement laissé le temps de nous rafraichir et partir à sa rencontre. Nous sommes donc en hiver "il fait frais" de 30° à l'ombre toujours la bienvenue. L'été c'est 47 ° il vaut mieux éviter, mais les hôtels sont moins chers. Nous sommes ici dans l'Inde profonde, pas de 4G dans les rues et le wifi est inexploitable dans l'hôtel.


Le premier temple que nous visitons aujourd'hui est très grand et l'atmosphère, malgré les nombreux pèlerins, est très paisible. Il est bâti comme un cloitre avec au centre et à l'air libre un immense manguier qui est supposé avoir plus de 1500 ans. Il représente le saint des saints de ce temple.


le deuxième est remarquable par son ouverture à l'air libre et son dédale de chemins.

en bas nos organisateurs/accompagnateurs Eva et son père Gillou 

Il est très fréquent de rencontrer des indiens venant des villages voisins en pèlerinage désirant se faire photographier avec nous. On est dans l’Inde profonde et les habitants s’arrêtent pour nous regarder tant la vue d'étrangers leur est peu familière. Ils veulent nous prendre en photos et surtout faire des selfies avec nous. Ils sont toujours radieux ! Et on a du mal à refuser, d'ailleurs nous ne refusons jamais. Saurez vous tous les distinguer des membres de notre groupe dans la photo qui suit ?

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Nous sommes partis de Kanchipuram le 6 janvier, il faisait beau mais très humide. C'est d'ailleurs ce temps que nous avons depuis.

Notre minibus 

Notre trajet passe par de très nombreux champs de riz. C'est la céréale de base en Inde. Le riz indien que nous mangeons ici est excellent, un peu comme le Basmati qui nous arrive en France. Il y a comme en France de grandes exploitations qui puisent dans la nappe phréatique pour noyer les parcelles, absolument nécessaire pour obtenir du riz, mais la plupart des champs appartiennent à de petits propriétaires qui, eux, comptent sur la mousson pour inonder leur exploitation. Heureusement pour eux la mousson, perturbée comme notre climat, a quand même bien lieu chaque année pour l'instant. L'inde est le deuxième exportateur mondial de riz. Merci la mousson.

La rencontre avec les indiens est toujours agréable, détendue, ils sourient spontanément, nous tendent le téléphone pour une photo. Ils semblent heureux de vivre malgré leur modeste condition ou peut-être même grâce à leur modeste condition. Certains sont très pauvres mais ils ne peuvent, en principe, pas mourir de faim. il leur suffit de se rendre dans les temples ou les ashrams où des repas sont gratuitement offerts à tout demandeur. Nous pouvons, si nous le voulons aussi faire la queue et un repas gratuit nous sera offert. Evidemment nous ne le faisons pas.

Nous sommes arrivés à l'hôtel (un vrai havre de paix à l'écart de la ville bruyante) juste avant la fermeture de la ville. Aujourd'hui des milliers de pèlerins entament une processions autour de la colline sacré Arunachala et ce jusqu'à tard dans la nuit. La procession de 13 km environ fait le tour de la colline dans le sens des aiguilles d'une montre (toujours). Cette colline fait partie des cinq principaux lieux de culte dédiés à Shiva. La légende raconte qu'Il aurait ici apaisé, en manifestant une colonne de lumière transformée en cette colline sacrée, une dispute entre Brahma (le créateur) et Vishnou (le conservateur). Le plus gros de notre groupe a fait environ 8 km de ce parcours et deux ont eu le courage de boucler la boucle (voir ci-dessus).

Le long de la route utilisée par la procession on trouve de nombreux sadhus (sadous), on en voit une brochette sur la photo de droite en orange qui est leur couleur. Les sadhus sont ceux qui renoncent à tout les bienfaits de la société, ils vivent d'aumones et recherche la libération par l'illumination. Mais la plupart sont des clochards déguisés. Gillou a sa méthode pour distinguer les vrais sadhus des faux.

Nous sommes rentrés en rickshaw (Tuk-Tuk voir mon précédent carnet pour ceux qui ne connaissent pas) on était 7 et cela tenait bien. L'hôtel comporte un restaurant végétarien très correct. Il faut savoir que la nourriture du sud de l’Inde est dix fois plus épicée qu’au nord de l’Inde . Nous ne pouvons presque rien manger des plats indiens sauf les naans, les yaourts, les lassis et le riz blanc. Heureusement nos accompagnateurs vont plaider notre cause auprès des cuisiniers pour leur demander de ne pas épicer les plats. Malgré tout certains ne réussissent pas et un plat annoncé comme non piquant l’est quand même toujours un peu. Nous mangeons aussi beaucoup de fruit : les bananes ( délicieuses), les ananas, la papaye, longane (fruit peu sucré au gout rappelant un peu la patate douce).

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Tiruvannamalai a un autre centre d'intérêt encore plus connu interna-tionalement que la colline sacrée, c'est l'ashram (lieu d'enseignement d'un guru (maître en sanscrit)) de Ramana Maharshi (voir ci-contre). Sans savoir que je viendrai un jour ici j'ai un des livres qui délivre sa sagesse. C'est l'objet de la visite du matin du 7 janvier. L'ashram vit toujours (malgré la disparition de Ramana en 1950) animé par son neveu. L'endroit est paisible, Ramana Maharshi a eu à 16 ans une expérience terrible de peur intense de la mort. Il s'allonge croyant mourir et prend conscience que le "Je suis" n'est pas ce qu'il croyait être. Il dira : "Donc je suis Esprit transcendant le corps. Le corps meurt mais l'Esprit qui le transcende ne peut être atteint par la mort. Cela signifie que je suis l'Esprit qui ne meurt pas". Il n'aura plus jamais peur de quoi que ce soit et il commence un long chemin mystique qui se termine par une isolation dans deux grottes (que nous visiterons le dernier jour ici) une quasi-immobilité pendant 2 ans (on le nourrit pour qu'il ne meure pas) et une retraite de 10 ans. Riche de ces voyages intérieurs il enseignera pendant le reste de sa vie dans son ashram.

 L'entrée de l'ashram - plus de photo à l'intérieur

Avant de visiter l'ashram nous avons tenté d'entrer dans le très grand temple de Tiruvannamalai. Hélas un policier dans une période de zèle n'a pas voulu me laisser entrer à cause du PC portable que j'emporte toujours avec moi dans mon sac à dos. Les autres membres du groupe ont pu entrer et agglutinés aux autres visiteurs majoritairement indiens ont pris quelques photos. voici ci-contre le temple vu du chemin qui mène aux grottes de Ramana.

Une des 4 portes. 

Nous avons déjeuné dans un excellent restaurant du centre "The dreaming tree" et pris le minibus pour rentrer.

Quelques photos insolites ou typiques :




Les installations électriques sont pour le moins curieuses et un tantinet non sécurisées.






Un repasseur public, son fer est rempli de braises. un peu lourd certainement.





Les cocotiers sont partout et pleins de noix de coco. Pas étonnant que tant d'indiens en proposent.





Certaines maisons et temples sont joliment peints (enfin pour l'inde, cela passerait difficilement en France).

Des singes sont présents partout et plus particulièrement sur le chemin pavé de rochers plats qui monte vers les grottes de Ramana (activité d'aujourd'hui le 8 janvier) ou ils sont carrément agressifs. On a vu un singe voler un sac a main, un autre a sauté sur le sac à dos d'Odile (ils savent ouvrir les sacs). Il faut être vigilant et de préférence avoir un baton pour les faire fuir (ils n'aiment pas les coups de baton, moi non plus).

Et bien sur les vaches, partout partout partout. Certains indiens touchent une partie de la vache (nous avons vu des femmes toucher le derrière) et se signent ensuite. Elles sont réellement sacrées et certaines sacrément malades. Evidemment des bouses de vaches partout, mais on s'habitue finalement assez vite à cet état de fait. Les vaches qui sont en âge de procréer sont gardées et les autres vieilles vaches et mâles sont laissés à l'abandon ou sont récupérés par les musulmans pour lesquels elles ne sont pas sacrées mais bonnes à manger.

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Les français disent Pondi, les indiens devraient dire puducherry mais ils disent Pondi aussi. C'est à Auroville, juste à coté de Pondi que nous avons rendez-vous avec Bruno implanté dans Auroville depuis 1978. Pour ceux qui ne connaissent pas, et pour faire court, Auroville est le lieu d'une vie communautaire composée d'hommes et de femmes en recherche de paix et d'harmonie quelle que soit leur opinions politiques, croyances et nationalités. Cette société utopique fonctionne depuis 1958 bien que sa croissance n'ait pas été celle imaginée par son fondateur le sage philosophe Sri Aurobindo et ensuite impulsé par "la Mère" disciple de Sri Aurobindo. De récents différends entre l'autorité gouvernementale et la communauté menace la poursuite de ce magnifique projet. L'engagement de l'état de protéger Auroville est soumis à rude épreuve et le procès gagné contre le gouvernement par Auroville ne semble pas faire plier les ardeurs des opposants.

Nous sommes arrivés au terme d'un petit trajet de 2 heures et demi et avons tout de suite rejoint nos pénates : deux bungalows dans la propriété de Bruno. Propriété n'est pas le terme adéquat, puisque rien des constructions faites par les auroviliens ne leur appartient, mais appartient à la communauté. Lors du départ d'un aurovilien celui qui est positionné sur cette place avec la plus forte priorité, peut y habiter. Nous avons déjeuné dans un restaurant de la communauté puis filés prendre un bain dans l'océan indien tout proche.


En bas un de nos compagnons s'essaie à la pêche au lancer traditionnel par rotation d'une ligne plombée. 

Une récolte de coquillages fructueuse

Ensuite un pot au restaurant de la plage puis vers 18h un petit récital par Bruno, un expert de la Vina (instrument traditionnel indien). C'était un concert conférence en fait puisque il nous a bien expliqué la différence entre la musique tempérée occidentale et la musique dont l'accord se fait, non pas en fonction d'une référence absolue (le La 440 Hz) mais se fait en fonction de la résonnance du lieu. L'auditorium près des bungalows ou se déroulait l'expérience a été étudié pour offrir une optimisation de la diffusion du son et le résultat est évidemment remarquable. Bruno fait admirablement la correspondance des intonations vocales avec les parties du corps et les notes articulées sur sa Vina. Tout le monde, ou presque, connaît la musique de Ravi Shankar à la cithare, qui reste pour les maîtres de la Vina et de la musique traditionnelle indienne un soupçon des possibilités de résonnance de la Vina sur l'auditoire. Le Maître de Bruno refusait tout enregistrement car il estimait que cette musique ne pouvait pas se capturer mais restait un art éphémère à apprécier sur l'instant et dans le lieu de sa production. Bruno a su nous ravir avec cette musique méditative issue de la vieille tradition des ragas (musiques traditionnelle Véda associée aux sentiments humains).


 Bruno et sa Vina qui dispose de 3 cavités de résonnance : la corp, le manche et le support à droite composé par une callebasse. 
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Aujourd'hui (le 10-1) c'est à Pondi que nous conduit notre minibus préféré. Il nous dépose près du marché que nous allons visiter pour nous rendre compte des produits que le locaux recherchent. Visiter un marché est toujours instructif pour se rendre compte de la consommation courante des locaux. Sauf peut-être celui de Barcelone qui se trouve sur les ramblas (La Boqueria) qui depuis des années s'est plus spécialisé dans la vente de produits au touristes. Mais comme nous commençons notre parcours dans les rues populaires de Pondi nous sommes surpris par la quantité de 2-roues circulants. Déjà beaucoup plus en Inde qu'en France mais ici encore plus. Il n'est pas rare de trouver toute une famille sur la même moto ou scooter, le père, la mère et pris en sandwich les enfants, tous sans casque évidemment. On voit cependant quelques invitations à boucler la ceinture pour les voitures et porter le casque pour les 2-roues.

Le marché Goubert 

Nous commençons par visiter le marché aux fleurs. L'inde est très fleurie, des fleurs pour paver le chemin des mariés, pour décorer les lieux de cérémonies, pour accueillir en fait tout évènement marquant de la vie, et il y en a beaucoup. Au passage ils n'hésitent pas à nous offrir des fleurs, sans doute en espérant nous en vendre plus mais pas sûr pour la plupart. Le collier de fleurs est très prisé, Eva remarque une façon d'attacher les fleurs ensemble qui diffère de celle utilisée dans le nord. Bien que le passage dans les allées soit étroit, la circulation est aisée, les vendeurs indiens sont patients et veulent bien souvent poser devant nos appareils sans rien demander en échange. Cherchez l'intrus dans les photos qui suivent.

Puis vient le secteur des fruits et légumes. J'ai oublié le nom du fruit de droite, il est amer mais valorise bien les plats indiens.

Il y a aussi au centre du marché des vendeurs de tissus et autres saris aux couleurs flamboyantes mais s'agissant d'un marché populaires on trouve plus du synthétique que de la soie. Les indiens aiment décorer le pas de leurs maisons par des mandalas de couleurs. Notamment autour des fêtes. Pour cela il faut de la poudre colorées. Nous avons même acheté à Tiruvannamalai des pochoirs à mandala et donc quelques couleurs ici.

Le marché aux poissons a suivi cette incursion dans la vie des locaux. Les gros poissons y étaient absents (thons, espadons, requins), peu de gastéropodes, mais beaucoup de petits poissons, la pêche locale, pas mal de crabes et de crevettes. Le kilo de crevettes jumbo, vous savez les très grosses crevettes qui ont le prix de la langouste en France, et devant lesquelles vous passer devant plus en les admirant qu'en les achetant, et bien le kilo est à moins de 8 euros ici. Cela vous laisse imaginer les prix des poissons peu chers achetés par la plupart des indiens qui font comme nous en France : passer devant les grosses crevettes en les admirant.

Déambulations dans quelques rues de la partie coloniale, beaucoup moins de monde. En bas à gauche, la maison du gouverneur. En bas, au centre et à droite une petite pause dans un très beau jardin public.

Le bord de mer à Pondi, baignade interdite pour cause de rochers sans doute. Avec les vagues qui déferlent c'est sûrement assez dangereux. En haut à droite, la statue du Mahatma Gandhi.

Nous avons pris un déjeuner léger dans une espèce de self. Toujours très bonne nourriture. J'ai essayé des pennes sauce tomate à la napolitaine pour changer mais ce sont des pennes plus epicées que la sauce ala-rabiata. Je n'ai pu manger que la moitié du plat mais c'était très bon. Ensuite déambulation dans la ville coloniale et visite des nombreuses activités d'une grosse association "Volontariat" créée par une mécène belge qui a largement essaimé en France pour la récolte de dons et qui fait beaucoup pour les pauvres des alentours. parrainage jusqu'à la fin des études supérieure, crèche pour les petits avec repas servis, genre d'EHPAD pour des personnes âgées qui finiront leur vie sous un toit entourées de personnes aimantes et qui prendront soin d'eux jusqu'à la fin. Et de nombreuses autres activités manuelle (tissage avec des machines à tisser, filage, broderie, ...) les produits sont vendus et génèrent un petit revenu pour les femmes qui y travaillent et se forment.

Le soir deux beaux poissons (10 kg en tout) cuits au brasero nous a fait saliver et nous avons pu échanger avec des convives d'Auroville invités pour l'occasion. Le tout arrosé de Pastis en apéro (rare en Inde) de bière et de vin rouge. Une journée bien remplie.

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L’endroit où nous logeons dans Auroville est particulier. Il s’agit d’un regroupement de maisons individuelles. Notre Hôte Bruno loge dans une maison qui est à présent assez grande et il a deux bungalows pour nous loger. C’est un endroit paisible, l’ombre est partout et donc la température plus acceptable. Il n’a pas de climatisation donc l’été il part où il fait plus frais, en France, à Naggar. On est près de la nature ici, d’ailleurs il n’est pas rare de croiser la route d’un scorpion ou d’un serpent. Notre rencontre avec la nature ici a été moins noble, des moustiques et un gros rat qui a essayé de rentrer dans la bungalow. Bruno a été un des bâtisseurs de la première heure du Matrimandir. Le déplacement des matériaux de construction s’est fait à la main avec des chaînes humaines de plus de 200 personnes. Ce matin c’est la visite des jardins, d’un des superbes Banyans qui datent de centaines d’années. C’étaient les seuls arbres existant sous lesquels ils s’abritaient pour se reposer des travaux. A présent les 3 millions d’arbres qu’ils ont plantés ont naturellement complètement modifié l’endroit, un havre de paie.

ci-dessous un banyan. Le tronc est du côté de notre compagnon de voyage à la casquette rouge. ce qui pourrait apparaître comme des tronc sont des lianes qui prennent racine et permettent à l'arbre de croitre horizontalement. C'est un arbre unique que vous voyez.

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Une petite blague du système myAtlas (sans doute à cause d'une piètre qualité du réseau) a effacé une partie de mon article précédent, voici ce qui manque :

Ci-dessous quelque photos de l'endroit ou nous avons passé 3 nuits à Auroville


Le salon de musique à l'acoustique esceptionnelle  

Promenade autour du Matrimandir.

L'après-midi était libre, j'en ai profité pour me reposer avant le dîner dans un bon restaurant qui servait de bonnes pizzas. Oui notre estomac doit souffler un peu de temps en temps, la nourriture indienne (sauf pour le riz) est quand même très différente de la nôtre et souvent très épicée.

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Ce matin (12/01) réveil très très (trop) tôt à 5h30. Il s’agit de prendre le petit déjeuner puis le minibus et d’être à 7h30 précises au Matrimandir. Bruno et, un plus récent Aurovilien, Eric sont nos sauf-conduits pour bénéficier d’une séance de méditation dans le Matrimandir. Sans ces sauf-conduits il est très difficile pour un touriste lambda de pénétrer dans le saint des saints. Peu de place pour le million de visiteurs annuel. Dès l’arrivée près du dôme le moment est solennel, on dépose tout ses objets y compris le téléphone dans une consigne et on pénètre dans l’enceinte par une des quatre entrées en commençant par descendre une rampe extérieure après s’être déchaussé. Puis toujours en silence on enfile des chaussettes blanches mises à notre disposition et on monte dans le globe en prenant une des rampes intérieures qui montent en pente douce, et en tournant, à l'étage de méditation. L’espace de méditation se trouve à l'équateur de l'énorme boule. L'espace paraît énorme. 12 piliers occupent l'espace intérieur, ils ne soutiennent aucune partie de la structure. un rayon de lumière naturelle qui provient d'un trou en haut de la structure et frappe une grosse boule de cristal au centre de l'immense pièce. Tout ce dispositif a été imaginé par la Mère. Elle n'a pas pu voir l'ensemble du monument avant de s'éteindre.



Nous avons quitté Auroville vers 9h30 et roulés vers Chidambaram où nous avons fait une pause visite d'un beau temple et d'une fonderie de bronze. A certaines occasions de très très louds chariots sont tirés par 200 hommes environs. Cette procession est une épreuve pour la police locale devant assurer la sécurité. Des personnes perdent régulièrement leur vie.


En glissant quelques roupies à l'éléphant qui se hâtait de les donner à son cornac, on pouvait se faire "bénir" par lui, ou recevoir un gentil coup de trompe humide sur la tête selon les opinions de chacun.


la visite de la fonderie un beau cobra baignoire à 9 têtes 
Le temple de Chidambaram 

Le temple de Chidambaram est grand. Il offre une cour intérieure qui protège le saint des saints de l’hindouisme au milieu du temple. Il fait presque nuit lorsque nous y arrivons. Je m’approche rarement du saint des saints contrôlé par des brahmanes patentés qui permettent au fervent (que je ne suis pas) de communier avec son panthéon hindouiste. Il faut toujours au moins se déchausser pour entrer dans le temple. Certains demandent de ne pas filmer, d’autres de ne pas photographier et filmer, mais ces demandes sont largement outrepassées par certains locaux. Ce n’est que lorsque de multiples panneaux disant que toute personne prise en flagrant délit de prise de photo se verra confisqué son appareil/smartphone, que l’on ne voit plus de contrevenant.

Thanjavur était la destination finale de notre journée. Nous y sommes arrivés relativement tard, vers 19h30.

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Ce matin lever pas trop tôt pour compenser le manque de sommeil de la veille. Le temple de Thanjavur est lui aussi remarquable, la pierre à la lumière du matin a une coloration miel. Il est immense. Plusieurs templion à l’intérieur construis à des époques différentes.

Nous sommes abordés par une indienne de l’Andhra Pradesh faisant apparemment du tourisme. Mais nous nous demandons si finalement elle le fait pas la promotion de son pays. Mais c’est peut-être mon côté utilitariste qui cherche du sens là où il n’y en a pas.

C'est ensuite la visite du musée de Thanjavur qui a l'originilaté d'avoir dans une tour le squelette entier d'une baleine à bosse. On se demande ce que fait cette baleine dans un musée de bronzes et statues mais on est dans l'"Incredible India", alors... Les objets sont vraiment exceptionnels, mais peu mis en valeur.

 Nandi, la monture de Shiva. 

C'est après le déjeuner que nous avons pris la route de l'étape suivante Kanadukathan à côté de la grande ville de Kairaikudi.

On est ici dans le sud du Tamilnadu qui se nomme Chettinadu. Il s'est créé ici un écosystème de négoce avec Sri Lanka et l'Asie du Sud Est, très bien exploité par la communauté indienne des chettiar qui, au fil des ans se sont bâti des fortunes. Cela a donné une période de prospérité qui s'est achevé par le départ des anglais avec lesquels cette communauté avait su tisser des liens forts d'affaire, et la fin de la seconde guerre mondiale. Sans doute la politique sociale d'Indira Gandhi a également pu jouer un rôle. Beaucoup ont déserté la région, mais ceux qui sont restés ont réussi à relancer les affaires dans le tourisme au tournant du XXI siècle. C'est ce qui nous attend pour un dîner dans le patio à ciel ouvert de ce qui fut une demeure de maître Chettiar.

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L'hôtel d'une nuit dans le Chettinadu est une charmante dépendance du descendant d'un maître Chettiar. Il possède, entre autres, la maison-palais ou nous avons dîné et ou nous avons petit-déjeuné ce matin du 14/1.



Les déambulations d'hier soir, avant notre dîner, nous ont fait découvrir de très belle demeures-palais.

Ce matin nous allons pouvoir en visiter deux. La descendante propriétaire nous la présente sur le pas de sa porte incroyablement travaillée.





Des pièces nombreuses aux portes également très travaillées





Mais une disposition assez similaire d'une maison à l'autre. un patio à ciel ouvert. Comme il pleut assez souvent et fort (mousson) un écoulement permet d'évacuer l'eau du patio.





Les nombreux poteaux intérieurs sont en teck d'un seul arbre.




C'était ensuite le départ pour Madurai. Deux vistes importantes à faire : le musée Gandhi, le premier d'une série de nombreux musée dans tout le pays. Sa vie est retracée dans de nombreuses planches. Certains de ses objets personnels sont exposés. J'y ai découvert certains phases historiques intéressantes, et notamment le rôle positif pour l'émancipation du peuple indien joué par des personnalités qui ont eu un rôle de premier plan dans l'établissement du mouvement théosophique en Inde comme A.O. Hume et Annie Besant.

Nous avons ensuite été invités, grâce aux contacts de membres du groupe, à fêter le deuxième jour de la fête de Pongal, le jour le plus important, avec une association qui oeuvre pour une gestion humaine et vertueuse de notre planète. Pongal est une fête de la terre pour rendre grâce des récoltes fructueuses, et c'est le moment ou les récoltes de l'année commencent à être consommées. Ce deuxième jour on fait cuire du riz selon une méthode traditionnelle. Une cérémonie peut se dérouler autour du chaudron ou cuit le riz. Le trépied est composé de trois cannes à sucre spéciales (noires) qu'on a vu se vendre et se transporter en masse sur la route de Madurai. Elle sert aussi à décorer l'entrée des maisons.

Nous avons ensuite assisté à une série de représentations organisées par l'association. Les danses, chants et saynètes ont été conçus pour Pongal et ils étaient fiers de les présenter, la joie se lisant sur leurs visages.

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Il y a eu pendant cette première partie du voyage de nombreuses visites de temples. C'est normal le Tamil Nadu a été le siège de plusieurs dynasties puissantes qui, pour asseoir leur domination ont construit des temples, sans doute, comme l'Egypte a construit des pyramides.

Ce matin du 15/1 c'est très tôt à 7 h que nous démarrons pour aller au temple de Madurai. Cette ville de 1 million d'habitants est effervescente. Et le temple immense va devoir avaler de très nombreuses personnes en ce dimanche de Pongal (jour 2), il vaut mieux y aller tôt. Il y aura quand même beaucoup de monde. nous partons avant le petit-déjeuner avec rien dans les poches. Ils sont très strict dans ce temple, on ne peut pas entrer avec un smartphone. Le policier de faction qui me fouille au corps me fera sortir mon étui à lunette pour vérifier. Les photos qui suivent sont libres de droit mais ne sont pas les miennes. Le temple a eu plusieurs périodes de construction. la première étape date du 13ème siècle, mais il existait sur le site des vestiges plus anciens. La dernière de 17ème siècle où le temple, suite à des destructions a été reconstruit.

avec cette vue sur le grand bassin intérieur on peut apprécier la grandeur du temple en regardant les deux immenses constructions en trapèze (gopura). Le complexe comporte 14 gopuras qui sont des portes, 4 selon les directions cardinales pour l'entrée dans le complexe et 10 vers un autre temple plus intérieur. Le plus haut mesure 52 m.


Le musée à l'intérieur du temple est dans la salle aux 1000 piliers. On les a comptés, le compte est bon.

Après la visite du temple et un petit déjeuner, nous avons pris la route vers Kanyakumari, le bout de l'inde, l'endroit sacré (beaucoup de point sacrés en Inde) qui unit 3 mers et océan : l'océan indien en face avec le pôle sud à 8000 km, le golfe su Bengale à gauche et la mer d'Oman à droite. L'arrivée à l'excellent Sparsa resort, accueillis avec l'offrande d'un collier de coquillages, nous a permis de nous relaxer après un assez long parcours mais sur une autoroute très confortable.

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Le vent souffle assez fort et le soleil brille bien. Les conditions sont réunies pour les coups de soleil. Cela n'a évidemment pas raté, mais avec la crème antisolaire les dégâts sont moindres. J'espère que ceux qui suivent ce carnet depuis des régions moins idylliques ne sont pas trop jaloux.

le Sparsa Resort ou nous nous trouvons pour 3 nuits est parfait. Tout y est, un excellent restaurant avec buffet petit-déjeuner à la fois continental et indien, une belle piscine et un personnel efficace et discret.

L'hôtel se trouve sur le front de mer et la ville est à un kilomètre environ. nous passons devant une construction permettant d'observer les lever et coucher de soleil et de lune sur l'océan toute l'année ; c'est semble-t-il le seul endroit continental de toute la planète ou cela est possible. Lorsque la lune est pleine, on peut voir simultanément le coucher de soleil et le lever de lune.



Aujourd'hui le 16/1 c'est le dernier jour de Pongal combiné au Thiruvalluvar day. Aucun alcool n'est consommé, tous les bars sont fermés. Thiruvalluvar (de son vrai nom Valluvar - Thiru veut dire saint) est un poète très célébré au Tamilnadu. La date de publication de son oeuvre majeure (un recueils de plus de mille couplets sur l'éthique, la politique et l'économie) semble se situer au 6ème siècle.



Une statue monumentale, sculptée par 5000 dévots, de 41m de haut domine sur une minuscule Ile, à une encablure de Kanyakumari, et veille sur le sous-continent Indien.




Sur une autre Île, juste à côté se trouve un autre lieu saint : le Vivekananda Rock Memorial. Vivekananda a été le premier disciple de Ramakrishna (voir mon précédent carnet). Il a perpétué son oeuvre bienfaitrice intérieure et surtout a œuvré pour faire connaître le Vedanta, l'hindouisme et le yoga à l'extérieur de l'Inde. Sa stature d'orateur a monopolisé l'attention du public américain et européen à l'aube du 20ème siècle.

nous avons déambulé dans la ville, entré dans le mémorial du Mahatma Gandi, Ses cendre ont été conservée un temps dans ce lieu, avant d'être dispersées dans l'océan. Trois ferrys font la petite navette entre le continent et les deux Îles, mais la file d'attente d'un kilomètre (presque) nous a découragé de tenter l'expérience. Kanyakumari est aussi un port de pêche, comme à Mamallapuram, les bateaux, très similaires, sont tirés à terre à l'aide d'un tracteur. Une petite différence cependant de nombreux bateaux ont 2 moteurs, au lieu du petit mono-cylindre diesel rustique des autres bateaux ailleurs. La raison semble être le subventionnement de l'état pour reconstituer la flotte anéantie lors du tsunami de 2004.

L'église dédiée à Marie. De nombreux chrétiens sont présents ici, sans doute l'influence d'occupants portugais du passé.

Des maisons aux couleurs "indiennes"

Le vrai bout de l'Inde est une jetée très longue protégeant les plages/ports de KK. Et certaines se sont laissées imaginer être la "Reine du monde" en mimant l'héroine de Titanic.

Beaucoup de ferveur religieuse (l'immersion du corps dans des eaux sacrées) mais aussi beaucoup de plaisir pris dans les eaux chaudes du bout du monde

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C'est une journée voyage vers le Kerala, tout proche de Kanyakumari que nous quittons vers 10h, qui nous attend.

Une halte une heure après le départ nous offre l'opportunité de visiter le palais d'un Rajah (Roi en sanscrit) à Padmanabhapuram. On connait mieux le terme de Maharajah (grand roi), ce terme s'applique aux grands rois rajput, du Rajasthan. Nous avons donc affaire ici a un petit roi. D'ailleurs les pas de porte ne sont pas très haut.

L'accueil on voit la lampe à huile et le plafond en teck très ouvragé.

La chambre du Rajah

La salle de réception avec ses tableaux datant de plus de 300 ans.

Les extérieurs et jardins

La salle de danse

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Varkala est une station balnéaire sur la côte ouest de l'Inde. Notre hôtel est super, piscine, soins ayurvédiques, équipements complets et à 2 pas de la mer d'Arabie. Certains téméraires du groupe ont voulu, dès le premier jour, affronter les vagues suffisamment puissantes pour les entraîner rouler sur le sable. Cela leur a occasionné de beaux ornements rouge sur des parties de leurs corps.

Aujourd'hui 19-1 la mer était plus calme et les rouleaux, passées les séries de trois plus importants, nettement moins vigoureux. Du coup tout le monde a pu profiter d'une eau à 30°. C'est presque trop chaud. Mais ne nous plaignons pas. Notre Hôtel se trouve au creux d'une trouée sur la falaise. la plupart des complexes hoteliers (il y en a beaucoup) se trouvent sur la falaise, ainsi qu'une enfilade de boutiques pour touristes un peu plus intéressantes de celles que nous avons vu jusqu'à présent, mais plus chères. Nous sommes en plein lieu de vacances pour étrangers. A Kanyakumari, nous étions vu comme des extraterrestres, mais ici nous nous fondons dans la masse de voyageurs étrangers. Bon à voir le parasol isolé abritant un sauveteur surveillant un nageur, la plage n'est certes pas envahie de touristes.


Une mosquée au détour d'une promenade. On trouve sur la côte beaucoup plus de chrétiens et de musulmans qu'à l'intérieur, cela s'explique simplement par le fait que les hindous ne pêchent pas.




Nous avons droit tous les soirs à un beau coucher de soleil sur la mer.




Mais c'est après que le soleil se soit couché que le ciel s'illumine.

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Aujourd'hui le 20-1, c'était le jour des emplettes souvenirs et autres. Les vendeurs augmentent les prix car ils s'attendent à avoir des acheteurs qui négocient. En gros la méthode est de diviser par deux et d'ajouter 20%. Bon ça ne marche pas toujours à 100% mais on réussit à gagner pas mal sur le prix annoncé. A priori il n'y aura pas d'autres endroits aussi intéressants (bon produits). Il y a beaucoup de cachemiris dans les boutiques, quelques tibétains, le reste étant des indiens d'alentour voire du karnataka (Bangalore).

Le cachemire (ou Kashmir) formait une région autonome (état princier) simplement surveillé par la couronne britannique du temps de la colonisation. Mais en 1947, à l'indépendance, l'Inde et le Pakistan réclamèrent ces territoires. C'est ce qui déclencha la première guerre indo-pakistanaise. L'ONU, sur demande de l'Inde, procède alors à une ligne de démarcation pour apaiser les parties et donne à chacun un bout du Kashmir, ce qui déclenchera la deuxième guerre Indo-Pakistanaise en 1965. Et je ne parle pas de la Chine qui en réclame un bout mais comme elle occupe le terrain on pourrait dire que ce bout lui est acquis, reconnu par le Pakistan, pas encore par l'Inde. Le bout du Kashmir appartenant à l'Inde est appelé Jammu-Kashmir et l'Inde laisse un gouvernement autonome gérer le pays. Tout se passe à peu près correctement, en dehors des tensions avec le Pakistan, quand patatras, le gouvernement actuel, en 2019, décide d'enlever cette autonomie constitutionnelle en essayant d'affirmer son leadership. Résultat un bain de sang. Plus de touristes n'est "autorisé" à y aller et bien sûr toute l'activité liée au tourisme périclite. J'ai en tête de faire le trajet vers le Ladakh (en pente moins abrupte que par Manali et très belle) en passant par Srinagar (la ville ou est sensé se trouver la tombe de Jésus) et Karghil. Mais ce projet a peu de chance d'aboutir un jour. Voilà pourquoi on trouve d'excellents commerçants cachemiris en Inde et notamment ici. Ils ne peuvent plus exercer leurs talents chez eux.

Bon passons aux photos du jour. Ben uniquement le coucher de soleil.

Et l'apothéose, des minutes après le coucher de soleil.

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Avant de passer au récit inspiré par Kumily, notre étape suivante, petit retour en arrière sur Varkala, de belles photos envoyées par le groupe méritent, avec l'accord de leurs auteurs, de figurer ici. Et bien entendu pour commencer un coucher de soleil, mais assez original. Ilies, à juste titre, est fier de l'avoir prise. Il s'agit de l'aigle du Kerala, il a une encolure blanche, pas très visible sur la photo, et le dessus des ailes orange-brun. Nous en voyons pas mal ici, des fois 4 ou 5 à la fois. Ils sont grands et inquiètent beaucoup les pigeons en surnombre mais apparemment sans les chasser.


Pas trop impressionné par la présence du photographe assez proche, il a fini par s'envoler.





Quelques photos d'une plage de rêve avec des personnes de qualité.



Ce vendeur nous a harcelés mais il a une bouille tellement sympathique qu'en le retrouvant dans le passage marchant sur la falaise, j'ai fini par lui acheter pour quelques euros de colliers. on était ses premiers clients de la journée il s'est déchaussé et a fait une petite prière en faisant un petit bisous sur les billets. Sans doute une invocation à son dieu pour en avoir plus ce jour-là.





Sur le chemin des boutiques






C'est le matin du 21-1 que nous avons mis les voiles de Varkala. 5 à 6 heures de minibus pour rallier l'étape de Kumily. La région est riche. De nombreuses somptueuses demeures à colonnades parfois, sont là pour l'attester. Des plantations à perte de vue parfois de thé, d'ananas, de caoutchouc, de poivre, de cardamome, la muscade, etc... la prochaine étape sera l'étape des épices.


Des champs d'ananas

Et surtout d'immenses parcelles de thé. Avec quelques récolteuses. Les pousses de thé se récoltent toute l'année. Nous irons visiter une coopérative après demain donc j'en saurai plus sur le thé.

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L'emploi du temps du 22/01 était très chargé. La journée a commencé par une petite randonnée dans la forêt tropicale incluse dans le parc national du Kerala, très tôt le matin (depart 7h). Voici un petit échantillon de ce que nous y avons vu.



Tout d'abord il faut être équipés de guêtres anti-sangsue.




Sur le chemin nous avons d'abord rencontré des buffles "sauvages", des crottes d'éléphants datant de 3 jours, un gros nid de guêpes.

Mais le clou de la randonnée a été d'apercevoir un oiseau emblème du kérala, le Calao bicorne. La chasse d'image a été délicate.

De belles fleurs, dont la première rouge jaune très véneneuse.

Un membre de la tribu locale ayant le droit de circuler et séjourner à volonté dans le parc




Un arbre multi-centenaire assez original.




L'après-midi était consacrée à la visite d'un jardin d'épices incroyable. Tout semble y pousser et des plantes de belle taille. Abraham's spice garden est aussi spécialisé dans les bananes, ils cultivent 23 sortes de bananes différentes. Je vais essayer de vous dire quels sont les noms des épices/fruits.



Le poivre : plante grimpante qui a besoin d'en arbre support pour croître. La même graines donnera du poivre blanc, gris, rouge et vert, selon le mode de cueillette et de traitement.




Le cacao : chaque cabosse que vous voyez contient une cinquantaine de graines de cacao.



La cardamone : la reine des épices selon Abraham. S'utilise dans de très nombreux plats en Inde. Les petites graines vertes sont déshydratées avant d'être stockées.



Le café, ils cultivent de l'Arabica et du Robusta. Chaque graine contient les deux cotylédons qui après torréfaction donneront les graines de café que nous utilisons

Une variété de bananes peu connu (lady's finger), on peut remarquer la fleur de banane située à la base du régime qui est entamé. Les cerfs du coin ont l'air d'apprécier les bananes. Ils arrivent à se faufiler dans le dédale de plantations et se régalent des bananes à leur portée.




La feuille de curry très utilisée dans la cuisine indienne





La papaye, très abondante en Inde. Elle est souvent coupée en cubes directement ou dans des salades de fruits





Le curcuma (racine orangée)







Un essaim d'abeilles pour tout polliniser.



Des pomelos (sorte de grandes pamplemousses)


le fruit du jacquier. Il sentirait très mauvais à l'ouverture, mais le gout n'aurait aucun rapport avec son odeur.




Je n'ai fait qu'effleurer le florilège d'épices et fruits qui nous a été donné de connaître sur pied dans ce jardin extraordinaire. Abraham a été filmé pour TV5 dans une série d'émission "côté cuisine, côté jardin".

La journée s'est terminé par deux spectacles typiques kéralais. Le premier (Kathakali qui veut dire histoire racontée en mime) comportait deux parties, la première partie est la mimique d'expressions du visage. Le corps ne bouge presque pas.

La deuxième partie était jouée à deux, l'un (visage vert) jouant le prétendant à une relation avec l'autre qui était l'acteur de la première partie. J'avoue ne pas avoir bien suivi le cours de l'histoire. Les couleurs sont vives et les costumes assez extraordinaires, sans parler des maquillages. En tout cas c'est du pur art Kéralais. Beaucoup de touristes indiens assistaient au spectacle

L'autre spectacle consistait en des démonstrations d'un art martial, le Kalaripayatu. Il serait le plus vieux des arts martiaux, père des autres arts martiaux. Bon c'est ce qui dit la note sur le billet. C'était très bien interprété.

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Kumily, Thekkady et Periyar sont trois localités qui se touchent. Le jardin d'épice est à Thekkady, notre super hôtel était aussi à Thekkady, tout près de Kumily et C'est à Periyar que nous avons passé cette journée du 23-01.

Un riche irlandais a un jour acquis des terres très propices au thé (humidité et température). La première usine a ouvert ses portes en 1919 et livré du thé en Angleterre jusqu'à 1939, puis la crise commerciale imposée par la seconde guerre mondiale a obligé l'usine à se rénover et repenser sa stratégie commerciale. Ils fabriquent du thé "orthodox" (un grand soin est donné au traitement du flétrissage de la feuille de thé qui est préservée) jusqu'en 1970 puis le processus change pour faire du Thé CTC (Crunch - Tear- curl : Ecraser - Déchirer - rouler) qui fournit un thé plus standard sous forme de boulettes de taille plus ou moins importante qui sont ensuite triées. Nous n'avons pas pu photographier l'intérieur de l'usine ou l'ensemble du processus CTC nous a été montré.

Les plantations : on remarque que des arbres sont régulièrement présents dans les plantations de thé. Ils sont le support des plantes grimpantes de poivre, qui est une production secondaire du site.

Cueillette du thé et du poivre.

L'après-midi nous étions séparés en deux groupes. Une groupe pour refaire une petite randonnée/safari photo dans la forêt mais plus près du lac de Periyar avec guide (accès non autorisé sans guide). Le second Odile et moi-même avons préférés faire un safari photo à partir d'un bateau naviguant sur le lac. Le groupe randonnée a pu observer, furtivement apparemment puisque je n'ai pas récupéré de photo, l'espèce endémique de l'écureuil géant kéralais. Un beau spécimen dont voici une photo récupérée sur wikimedia et aussi des éléphants :

Quand à nous voici nos photos prises au téléobjectif et grossies, les animaux étaient relativement loin. Les bateaux avancent silencieusement à petite vitesse et leurs trajectoires tiennent compte des animaux à observer.

Au départ

Une petite famille d'éléphants sauvages, ou presque



Des cerf et biche :





Une mangouste




Et d'autres oiseaux, comme le cormoran et autre.

La réserve s'appelle la Periyar Tiger Reserve, mais on ne peut plus, ou presque, apercevoir de tigre vu la faible population de 45 pour tout le parc de 900+ km². Mais bon il y en a semble-t-il en voici un specimen :

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140 km séparent Kumily de Munnar, mais c'est un trajet de 5 heures ici. Les virages sont nombreux et la circulation assez difficile. Situé un peu plus haut (vers 1300m) il y fait frais le soir. L'hôtel est simple pour une nuit mais confortable. De l'eau chaude (filtrée) à l'étage pour se faire un thé ou un café si on le veut. Les paysages de Munnar sont magnifique alternant des vallons cultivés au cordeau (thé) avec des promontoires rocheux ocre rouge, et des bosquets, le tout comme ordonné de main de maître ? Quel Maître ?

En arrivant à Munnar c'est au marché que nous avons pris notre bain d'Inde. Toujours intéressant. Certains ont fait encore des achats d'épices, de cajous (grosse production dans la région), et autres. Il a plu fortement dans la soirée, mais c'était une libération attendue.

 Des poissons séchés dans la photo du bas.

Au fur et à mesure que nous descendions de Munnar il a fallu enlever couche après couche de vêtement. Pour arriver à Kochy avec 30° environ de température de l'air. Nous sommes donc arrivé à Fort Kochy comme prévu en début d'après-midi du 25-1.

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Les deux orthographes sont valides et observées sur les panneaux indicateurs. L'aéroport par exemple s'appelle Cochin International Airport. Bon sinon désolé pour le petit retard sur le carnet mais le mauvais wifi et les activités de tourisme m'ont laissés peu de temps. J'ai tout en tête et sur les photos, ça tombe bien.

L'après-midi de notre arrivée (le 25-1 donc) a été dédiée à la reconnaissance des lieux. Nous étions à Fort Kochi plus précisément, le bout de la péninsule de Kochi. Les chinois ont mis au point une méthode de pêche originale qui consiste à mettre dans l'eau un filet par un mécanisme de bascule. La méthode a été importée au 14ème siècle par les indiens à Kochi. Elle est toujours utilisée et selon le courant de marée les filets sont activés sans cesse par les pêcheurs qui possèdent ces systèmes en bois, cordages et grosses pierres. Ils étaient statiques ce jour-là mais patientez un peu... Le prochain numéro lèvera entièrement le voile de leur fonctionnement.

 Je n'ai pas vu de mouette mais les aigrettes sont nombreuses et toujours prêtes à voler le poisson des pêcheurs


Un bateau de pêche traditionnel. Notez que le pilote ne voit pas devant tellement la proue est haute il y a un poste de vigie sur la proue pour la veille.




Une ferryboat faisant la navette entre les deux rives, ce coup-ci c'était les 2-roues. La file d'attente est longue.





Le bord de l'eau est très pollué même quand les pêcheurs ne le monopolisent pas, l'occasion de vous montrer un coucher de soleil (encore un zut). On n'aurait pas envie de se baigner. En fait je crois que les indiens ne voient pas la pollution. Ils se baladent pieds-nus au milieu des immondices. Les choses évoluent cependant, mais pas assez vite sans doute.

Un peu d'histoire toujours vivace ici. Cochin est l'aboutissement d'un voyageur portugais bien connu des écoliers puisqu'il a été le premier à franchir le cap de Bonne Espérance au sud de l'Afrique pour atteindre le jardin à épices qu'était déjà cette partie du sous-continent indien, (fin du 15ème siècle). Il offre au Portugal cette richesse si convoitée en Europe. Cela se fait aussi dans le sang avec les arabes qui sont court-cicuités par cette audace. Les comptoirs de commerce portugais se sont dès lors multipliés sur les côtes indiennes. Vasco de Gama a fini ses jours ici. Il y resta 14 ans avant que son corps ne soit rapatrié à Lisbonne. Une pierre tombale signale toujours cette présence ici au pied de l'église Saint Francis la première église chrétienne établie par les portugais sur le sol indien.

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Les portugais se sont ensuite fait chasser par les hollandais. De belles demeures toujours debout en témoignent.

Puis les anglais naturellement.

La soirée s'est gentiment terminée par un dîner au bord de l'eau. En face, les porte-conteneurs chargent et déchargent jour et nuit dans le port de commerce.

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Départ en bus assez tôt le 26-1. Nous avons rendez-vous avec un guide qui nous a concocté un programme digne d'une fin de voyage paisible. Mais au fait, c'est quoi les "backwaters" ? Je vais essayer de résumer. La côte du Kérala s'appelle la côte de Malabar, rien à voir avec les chewing-gum du même nom. La marée et les courants opposent une résistance aux fleuves nombreux de cette côte. Cette force crée des barrières naturelle à l'écoulement. Si on ajoute la faible déclivité du terrain l'eau des rivières forme des lacs, et lagons ou se développe une végétations luxuriante. L'eau est-elle salée ? Ca dépend de l'endroit, elle peut être douce ou saumâtre par endroit. C'est une particularité du Kérala, d'autres villes ont leurs backwaters.



Notre esquif prêt pour le départ.





Il est mu par deux perchistes un à l'avant et l'autre à l'arrière. C'est celui de l'avant que l'on voit derrière notre guide "backwaters".





Il n'a pas fallu pousser longtemps notre intrépide compagnon de voyage, le déjà célèbre Ilies de ce carnet pour qu'il tente l'expérience. Très technique selon son retour et le bateau a sérieusement ralenti son allure déjà pas violente.



On a l'impression de voyager calmement dans la forêt tropicale. certains bras sont larges d'autres plus étroits et gagnés par des lotus et autres plantes d'eau. Il y a un peu de circulation, surtout des exploitants locaux d'une sorte de petites clams.

Voici une petite exploitation de clams :




Tout d'abord le lavage puis la cuisson dans la grosse marmite derrière la dame.



Mais ce n'est pas tout, la coquille aussi est exploitée. On enlève d'abord les parties molles par le feu dans les grand cylindres de grillage. Devant le cylindre, la dame remue la marmite ou cuisent les clams. Puis un collecteur passe prendre les coquilles qui broyées entreront dans la composition de chaux et ciments.





J'ai cru comprendre que l'espèce était envahissante. Ils en récoltent beaucoup.



Concernant la faune, voilà un résumé :


L'aigle du Kérala, sur cette photo on voit bien la couleur orange-brun des ailes et l'encolure blanche.





Un Martin-pêcheur (Kingfisher en anglais comme la fameuse bière indienne). En prenant les deux photos j'ai cru qu'il s'agissait du même oiseau mais il n'en est rien. Le Martin -pêcheur à droite a un bec puissant pour saisir le poisson en plongeant dans l'eau. Ce que n'a pas l'autre oiseau. Il ressemble plus à un gros colibri et je crois que c'est un guêpier.

Un héron



Une aigrette, en fait on en voit beaucoup y compris a Kochi






Des cormorans, assez petits on en voit beaucoup.




On est descendu du bateau pour rendre visite à une famille fort sympathique exploitant (à mettre dans l'ordre avec les photos) : Bananes (le sud croule sous la quantité de bananes cueillies) et on voit ici une fleur de banane avec à l'intérieur les future petites bananes) le tamarin, du chicou et autres dont j'ai oublié le nom.

Un petit selfie avec GoPro

Cette délicieuse promenade relaxante au fil de l'eau s'est conclu avec un repas traditionnel chez l'habitant et une démonstration de filage de cordage puissant avec les poils de noix de coco. Ces cordages sont utilisés pour faire notamment des échafaudages avec des bambous dans toute l'Inde. On mange avec les doigts traditionnellement en Inde dans des plats écologiques fait à partir d'une feuille de bananier. J'ai fini avec la cuillère en poussant avec un doigt.

Et en revenant à Kochi un dernier coucher de soleil sur la mer, le dernier (promis). Un dîner amélioré (le dernier du groupe entier). Il manque Eva sur la photo mais vous l'avez déjà vue.


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Le 27-1 marque la fin du voyage organisé. Un voyage très plaisant avec des compagnons de voyages on ne peut plus attachants et différents. Une organisation et un accompagnement au top avec une direction ayant le sens du détail, une assistance d'une efficacité redoutable et les deux portant haut l'esprit de service.

Ce matin c'est la visite du quartier juif de cochin qui nous intéresse. Il existe un très ancien lien entre le peuple juif et l'Inde appelée ODHU dans la Bible. Durant le règne du Roi Salomon (~1000 avant JC) même certains produits comme l'ivoire, le teak, les épices faisaient l'objet de négoces. Après l'exode une communauté s'installa dans ce qui deviendra le Kérala. Elle fut bien accueillie par le Rajah de l'époque à Cranganore tout près de Cochin. Les choses se gâtèrent lorsque les musulmans puis les portugais arrivèrent vers 1500, mais placés sous la protection du Maharadja ils purent, à côté de son palais, retrouver une existence paisible. La première synagogue de tout le pays fut construite ici en 1568. C'est, avec le quartier juif, l'objet de notre visite.

 L'intérieur de la synagogue
Le quartier juif  très bien entretenu et propre et ses antiquaires 

Un petit passage à la biennale d'art moderne 2022-2023 assez près de notre hôtel (photos interdites) et il était temps, après un petit repas, de boucler les valises.

Voici une petite vidéo qui montre le fonctionnement des systèmes de filet à bascule. Quand la levée est fructueuse il peut y avoir une poignée de kilos de poissons, mais quelques fois rien n'est à récupérer dans le filet.

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Le départ de Kochi s'est bien déroulé avec la compagnie INDIGO une assez récente compagnie aérienne indienne dédiée aux vols intérieurs (56% de parts de marché) contre laquelle Air India veut accroitre sa concurrence avec sa superbe commande récente de 250 Boeing qui doit être normalement suivie de 275 airbus. Air India est contrôlée par le groupe Tata qui est omniprésent en Inde. L'aéroport de Kochi est très moderne et autosuffisant en énergie grâce à ses 100000 panneaux solaires répartis partout dans l'aéroport.

C'est le 28-1 que nous partons d'un hôtel très moyen, mais ce n'est que pour une nuit, vers Mysore à 140 km de Bangalore. J'ai choisi cet hôtel car il est tout près de la gare en pensant que l'on pourra y aller à pied, c'était sans penser aux routes et trottoirs défoncés. C'est difficile de progresser dans cette partie de la ville à pied même sans valise. L'arrivée à Mysore se fait sans encombres et en avance. Le train est bondé, mais nous voyageons en classe supérieure avec climatisation.

C'est donc le dimanche 29 que commencent nos vacances à Mysore, une ville très aérée, des trottoirs en bon état d'une manière générale, en tout cas la plupart du temps on peut y marcher sans se tordre le pied. C'est quand même une ville de 2 millions d'habitants. Mysore était la capitale du royaume éponyme de 1400 environ à 1956. Et aujourd'hui elle est encore considérée comme la capitale culturelle du Karnataka.

Nous commençons par la visite du marché, grand bazar de la ville. Il est repéré dans le Lonely Planet comme un must à faire ici. Et en effet il est vaste et fourmille de mille produits.

Il y a beaucoup de bananes en Inde mais encore plus ici sans doute une bonne récolte récente 
Je n'avais encore jamais vu autant de fruits et légumes à la fois.  

L'après-midi a été consacrée à la visite du palais de Jaganmohan qui inclut une galerie d'art et une collection d'instruments de musique anciens. Je savais que je pouvais m'attendre à admirer quelques toiles de mon peintre favori et je les ai trouvées. Toutes sur l'Himalaya. Il y en aurait au Louvre aussi, il faudra que je fasse une petite recherche. J'espère en trouver plus à Bangalore ou son fils peintre aussi a finit ses jours.

Le clou de la journée a été l'illumination du palais de Mysore, celui qui sert toujours d'habitation à la descendance des Maharadjas de Mysore et que l'état, en procès, essaye de récupérer. Cette illumination n'a lieu que le dimanche et les jours fériées pendant une heure environ quand il fait nuit.

Quelque photos avant l'illumination

L'illumination, il y avait foule mais pas compact.

Quelques photos ensuite, c'est assez magnifique.

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30-1- Nous avons réservé deux places pour un tour organisé de Mysore à bord d'un bus affrété par le KSTDC (Karnataka State Tourism Development Corporation) Le bus nous dépose aux endroits stratégiques ensuite à nous d'acheter les tickets d'entrée et de rejoindre le bus. Voici le programme :

Chamundi hills: il s'agit d'une colline surplombant Mysore. Malheureusement le brouillard nous a empêché de voir la ville de haut et le temple trop bondé (pourtant un lundi) nous a découragé d'y pénétrer ; seule une personne du groupe a tenu bon et a pu pénétrer dans le temple.

Mysore Zoo : d'ordinaire je ne suis pas fan des zoo. A une époque il avait un rôle d'éducation et permettait aux foules ne voyageant pas de découvrir in vivo des espèces qui lui étaient inconnues. Ce n'est plus le cas actuellement.

Le zoo est grand et ombragé. 

Quelques photos d'animaux, je vous laisse deviner le nom de l'espèce. Il y en a une c'est le tigre royal du Bengale. Il y avait aussi quelques oiseaux plutôt rare à trouver en Europe, mais ils étaient en cage et la photo ne serait pas bien sortie.

Srirangapatna : Cette citée fortifiée au nord de Mysore marque la période ottomane avec le Sultan Tipu (ne prononcez pas à la française c'est tipou !!) un grand bagarreur contre les anglais auquel Napoléon vint lui prêter main forte. Il fut quand même abattu par un officier anglais. Son palais d'été au milieu d'un immense jardin très bien entretenu :

 Un aigle dans l'arbre



Des femmes balayent le gazon. Bizarre, mais comme les tondeuses ne ramassent pas c'est normal.






Le temple du site



Ce sont les jardins de Brindavan qui clôturaient cette brochette de visites un peu éclair quand même. Le temps nous a manqué pour flâner dans ces jardins magnifiques en restanques qui ont servi de décor à de nombreux films de Bollywood. Ils sont en contrebas d'un barrage énorme.

A la tombée du jour, dans un partie que l'on joint à pied ou en mini navette sur le lac en contrebas du barrage on peut admirer une scénographie de fontaines qui s'animent au rythme de chansons populaires (en Inde).

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Aujourd'hui c'est un haut lieu du Vishnouisme que nous avons visité. Un temple bien conservé de l'empire des Hoysala qui a régné sur le Karnataka et des bouts des états voisins (Tamilnadu, Andrah Pradesh, Telangana) avec une apogée au 13ème siècle. L'hindouisme rassemble trois principales branches liées à la Trimurti (Brahma - Vishnou - Shiva) Après le Brahmaïsme s'est développé le Shivaïsme représenté largement dans les temple visités en début du voyage. Shiva est partout et représente la force positive en action. Shiva c'est l'action, destructrice quand il faut faire place nette. Vishnou c'est le protecteur qui veille amoureusement sur ses sujets et quand ça va mal il envoie un avatar comme Rama et plus tard Krishna. D'ailleurs Bouddha est considéré par beaucoup comme un avatar de Vishnou. Pratique car cela permet de rattacher la Bouddhisme au sein de l'Hindouisme. Le vainqueur, comme toujours, est celui qui encapsule l'autre.

Les temples Hoysala se remarquent par la "débauche" de sculptures. Toutes les pierres sont sculptées, du coup le spectacle est fascinant. Ci-dessous quelques photos d'ensemble.

vue d'ensemble l'enceinte est restaurée.  
l'entrée puis la vue du Coeur sur un socle en étoile. 



L'ouverture sombre au centre du Coeur donne accès au saint des saints.






Un éléphant, la force, garde chaque point du socle sur lequel repose le Coeur du temple




Quelque vues en recul

Vishnou est partout. En voici une représentation qui est, selon mes recherches, la plus standard. Il a 4 bras pour porter 4 attributs et une tiare sur la tête. On distingue bien 2 bras qui portent en haut à sa droite la chakra (la roue du temps - un disque) pour indiquer le chemin vers l'éveil et accessoirement décapiter les démons, aussi à sa droite plus bas Gadha (le sceptre de pouvoir et accessoirement user de discipline pour les récalcitrants sur le chemin) en haut à sa gauche la conque (le son Om quand on souffle dedans pour vaincre les démons aussi - je comprends pourquoi à Kanya Kumari des vendeurs de conques voulaient m'en vendre en soufflant dedans, ils m'ont pris pour Vishnou). A sa gauche plus bas Padma (une fleur de lotus qui représente une existence heureuse). Ses sujets sont petits à côté.

Mais d'autres représentations moins standard sont aussi présentes. Je ne crois pas me tromper en affirmant qu'il s'agit toujours de Vishnou. On ne distingue pas bien les bras mais les mains oui. Les changements dans la disposition des attributs auraient une signification.


Vishnou en méditation, là on voit bien ses 4 bras mais il a laissé tomber 2 de ses attributs. On y voit (mal) son épouse Lakshmi à ses côtés. Il faut savoir que Vishnou est le dieu de l'érotisme et avec Lakshmi ils ont un fils spirituel appelé Kama qui, avec ses flèches fleuries, désigne les âmes qui s'unissent dans l'amour (tiens-tiens ça me rappelle quelque chose). Le chant de Kama s'appelle le Kama sutra. Une série de petites sculptures montre un échantillon des postures maitrisées par Vishnou et Lakshmi et chantées par Kama.



Sont aussi représentés les avatars de Vishnou. Matsya le poisson (voir mon précédent carnet)








Krishna et sa flûte. Et sûrement d'autres à rechercher minutieusement mais bon je ne suis qu'un archéologue stagiaire.





Le saint des saints est impressionnant aussi mais je ne vais pas rajouter des noms à cette description seulement des photos.

Des colonnes tournées !!  3 allegories de Vishnou (Kesava, Venugopala, Janardhana) aux 3 cardinales (la porte est à l'est)

Une visite du petit, mais mignon, musée du rail à côté de la gare que nous allons rejoindre demain pour repartir à Bangalore a suivi. Une pensée pour un parent expert des trains en tout genre nous a traversé l'esprit.

 La plupart datent de l'époque coloniale
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Bengaluru est le nom officiel de la capitale du Karnataka, mais ses habitants ont du mal à abandonner le nom colonial que est Bangalore (avec un a). La langue officielle ici est le kannada, au Kerala c'est le malayalam et au Tamilnadu le tamoul. Ces langues toutes officielles n'ont pas le même alphabet et les scripts sont aussi très différents. Il y a au total 12 langues officielles, c'est donc l'anglais qui est le substitut officiel dans les documents administratifs par exemple. Le Hindi qui provient du sanskrit est largement parlé dans le nord et se répand dans le sud par le biais de la production cinématographique (Bollywood).


En sortant de l'hôtel ce matin, notre première impression, ici près des grandes administration et du plus grand parc, c'est la propreté des trottoirs avec une piste cyclable (en déambulant toute la journée, on n'a vu qu'un seul cycliste cependant).


Bon faut pas trop rêver on est en Inde et le désordre, la pollution prennent le dessus à certains endroits. Ici il faut affronter la circulation si on veut continuer, et dans beaucoup d'autres endroits si on ne veut pas se fouler la cheville il ne faut pas marcher le nez en l'air. Mais il y souvent des trottoirs, comme à Mysore. Le piéton semble quand même être le dernier des soucis des automobilistes et des responsables de la voirie.


Notre premier dessein était d'aller visiter le louvre local. On a eu du mal à trouver le comptoir pour acheter les tickets. Mais la visite vaut vraiment le coup. A l'entrée Nicholas Roerich est mis en valeur avec cependant seulement une trentaine de petites toiles d'étude de l'Himalaya. Son fils Svetoslav est encore mieux exposé, il est vrai qu'il a été, avec sa femme Devika Rani, une star indienne des années 30/40, un habitant de Bangalore.

Le conservateur a eu la mauvaise idée de recouvrir les toiles de NR avec du verre réfléchissant. Même en faisant éteindre les lumières par la gentille hôtesse le résultat n'est pas terrible, mais en voici quelques unes.

Les toiles de sont fils Svetoslav sont elles plus grandes et non protégées par du verres pour la plupart. Voici quelques unes parmi mes préférées.

Ces oeuvres ont été peintes à Naggar 1938, le Spiti à gauche 


Si le style de certaines de ses oeuvres est très inspiré de celui de son père, d'autres s'en détachent nettement. Ici il utilise, comme Nicholas l'a fait dans certaines de ses oeuvres, un détail du décor pour renforcer le côté dramatique (un nuage en forme d'oiseau menaçant).



Ici aussi sous la forme des arbres couchés par le vent


 Naggar et la vallée de kulu (ça a bien changé)



L'épouse de Svetoslav Devika Rani





Pour finir avec SR : "Sacred words". S'est-il représenté avec son père ?


Le musée regorge d'oeuvres de styles éclectiques et certaines attirent le regard sans que l'on sache toujours pourquoi.

A l'entrée du musée on trouve ce grand bronze exposé. Comme j'étais un peu perplexe sur le personnage représenté, j'ai demandé à une étudiante en art qui passait si c'était Krishna ou Vishnou. En voyant la flûte elle me dit Krishna, mais quand je lui dit que le sujet a 4 bras et qu'on voit nettement 2 attributs de Vishnou, elle est partie demander. Entre temps je me dit que Krishna étant une émanation de Vishnou (son avatar) cette oeuvre représentait bien ce fait : Krishna émergeant de Vishnou. Mon explication a eu l'air de la satisfaire.

A côté du Bronze une salle de vernissage d'un artiste local, il m'a autorisé à photographier une de ses oeuvres figuratives qu'il vend pour 150000 Rs (1 700 €).

Notre sortie a continué avec un séance au planétarium tout près (création de l'univers, les scientifiques indiens ayant participé au projet de captation des ondes gravitationnelles prévues par Einstein étaient bien mis en valeur)

Puis un petit spectacle de fontaines musicales en face du planétarium.

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Hier 4-2 peu d'activités. En une semaine nous avons quand même marché 75 km en ville, c'est pas si mal. Nous sommes allés faire nos dernières courses, quelques souvenirs à rapporter. Puis une visite du Cubbon park juste à côté de notre hôtel. A ce propos notre hôtel a eu ses heures de gloire comme hôtel 4*, mais il se dégrade nettement. Dommage le personnel fait ce qu'il peut, le minifrigo ne marche pas, la télé a une image déplorable (pas très grave pour nous) et surtout le wifi est une horreur. Plusieurs serveurs très instables et pour ouvrir une session il faut avoir un mobile indien. Bref la cata wifi. Là je suis connecté dans le lobby très grand et confortable. Mais la connexion rame.

La balade du matin dans les rues animées du quartier musulman (déduction des 5 mosquées rencontrées) nous a permis de voir une scène hallucinante. Une nuée d'aigles, moins beaux que ceux du Kérala, mais on s'attend à tout sauf à voir une concentration d'aigles analogue aux concentrations de pigeons. En m'approchant de ce qui semble les attirer je tombe sur une ruelle de bouchers. Je comprends alors comment les bouchers se débarrassent de leurs morceaux de viande invendables. Ils sont là à attendre leur pitance.

Le Cubbon park est reposant, il existe depuis très longtemps, peut-être aussi longtemps que le Lal Bagh qui date du père du sultan Tipu, soit des centaines d'années et les arbres sont immenses, très vieux. Cela donne un parc hors du commun et grand en plein centre de la ville. Un endroit ou apparemment les gens du coin aiment se reposer de la vie trépidante de la ville.



La Bibliothèque en bordure du parc






La Haute Cour de Justice du Karnataka vu du parc






La poste centrale juste à côté aussi.





Un arbre qui décidément voulait pousser dans le parc.. na.




Aujourd'hui le 5-2, la veille de notre départ pour Paris, nous sommes allés visiter le Lal Bag, là aussi un immense parc avec un lac, une serre (fermée pour reconstruction). Ce parc jardin botanique est payant (30 Rs) et il est aussi très bien agencé. Les arbres ont une étiquette avec leur nom. Certains sont immenses puisque plusieurs fois centenaires.


Tous les échafaudages que j'ai pu observer en Inde sont fait comme celui-ci. Même sur un immeuble de standing. Des rondins ou des bambous assemblés avec de la corde fabriquée avec de la noix de coco. comme celle qu'on a vu fabriquer dans les backwaters.



Les indiens sont fiers de leur aéronautique, au point de construire en fleur un de leur lanceurs (ils ont mis en orbite des satellites Belges par exemple) et un de leur avions de combat.



Histoire de se réhabituer à la cuisine française, nous avons déjeuné dans un restaurant (Café Noir) où la cuisine indienne, souvent trop épicée pour nous, est carrément absente de la carte. Il y a une nette différence entre la cuisine indienne du sud et celle du nord. Dans le nord la cuisine est épicée mais on n'a pas de mal à avoir des plats peu ou pas épicé. C'est une épreuve ici, les indiens de bonne foi vous servent un plat pas épicé selon eux et on a la bouche en feu après la première bouchée. J'exagère un peu mais pas tant que ça. Ce restaurant est situé en plein centre d'affaires du centre de Bangalore, le lieu et les immeubles sont comme à la Défense et les personnes qui déambulent respirent la réussite sociale. Même les Tuk-Tuk essaient d'en profiter. Ils m'ont proposé une course à 300 Rs évaluée sur Uber à 72 Rs (Uber à Bangalore a les Tuk-Tuk (Rickshaw) dans la liste des véhicules proposables). Même à 150 Rs ils ont refusé la course. Mais on ne me la fait pas, nous avons pris un Uber taxi climatisé pour 100 Rs. Ci-dessous une pâle copie de la tour Chrysler de New-York. Il y avait aussi une mini tour Eiffel, trop moche pour la prendre en photo. Mais l'essentiel des immeubles d'affaire se situent à l'extérieur de Bangalore, on les voit défiler en taxi en revenant de l'aéroport.

Demain départ de l'hôtel à 5:30. J'ai prévu une marge de sécurité car j'ai une confiance limitée concernant les capacités de l'hôtel à sécuriser le taxi. Le plan B sera Uber qui fonctionne très bien ici. On l'a pris pour venir de l'aéroport. Heure prévue d'arrivée à CDG vers 19h30 après 13 heures de voyage (une escale à Muscat capitale du Oman).

Cet article est sans doute le dernier de ce carnet, je me réserve la possibilité de refaire un dernier article si j'ai encore quelque chose à vous raconter.

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J'ai hésité avant d'écrire cet article mais c'est plus fort que moi, il faut que je vous livre mes derniers ressentis et mes réflexions suite à notre retour en France. Le voyage s'est bien passé un peu long puisque en partant de l'hôtel à 5h30 (1h00 française) on est arrivé à la maison à 22h30. Mais à l'aéroport CDG mon adrénaline a un peu monté dans mes veines quand on a fait du sur-place pendant une demi-heure dans la file d'attente de l'immigration. Ils avaient ouvert 2 postes de contrôle aux frontières et sur les entrées automatisées 2 sur 5 ont fini par fonctionner (c'est pas notre faute c'est la faute de l'informatique) on connaît bien ce refrain. 30 mn sans bouger dans la file d'attente ca fait beaucoup. J'ai donc eu le temps de gamberger et voici le résultat de mes réflexions. Elles sont liées à l'expérience de l'Inde que m'a offert ce voyage et le précédent.

En occident, d'une manière générale et en France en particulier, une élite, politique, industrielle, financière, édicte un mode de fonctionnement de la société pour le bénéfice de tous, c'est en tout cas le motif invoqué. A nous de nous plier aux règles de plus en plus nombreuses et contraignantes pour accéder à une vie dans laquelle la liberté individuelle cède le pas à une obéissance civique sans laquelle, nous dit-on, la société ne pourrait fonctionner correctement. Et bien j'ai observé de grandes différences en Inde où la notion de service public est très vivace. Par exemple lorsque nous avons passé l'immigration, les officiers étaient très attentifs à nos besoins et tous les stands étaient ouverts pour absorber le flux des voyageurs. Un contact humain était disponible dans le but de nous faciliter la tâche et en moins de 2, alors que le travail de vérification des policiers était au moins aussi important (papiers du eVisa à contrôler pour délivrer le visa définitif), nous étions rapidement délivrés de cette contrainte. Alors qu'ici nous avions l'impression d'être au service du bon vouloir de l'administration, là-bas l'administration était à notre service. Ce qui, me semble-t-il, était le cas en France il y a quelques décennies. Un autre exemple ? le péage autoroutier. En Inde l'automatisation du péage est en place et fonctionne comme en France, notre chauffeur avait un badge pour passer le péage, mais il y avait une personne physique pour vérifier que tout se passe bien et prête à venir en aide si un problème arrivait. En France, on profite de l'automatisation pour supprimer des postes. Donc quand cela se passe mal on a un juste un bouton qui sonne on ne sait où et une personne au bout du fil qui fait son possible pour aider.

Il est évident que certaines tâches répétitives, comme encaisser le montant d'un péage ou vérifier l'identité d'une personne à l'immigration gagnent à être automatisées, mais à qui doit profiter cet avancée technologique ? je souhaiterais que cela soit à l'usager et à l'agent qui, libéré de cette contrainte pourrait mieux aider l'ensemble à bien fonctionner. Mais en France ce n'est pas ce que j'observe et cela me désole un peu. C'est une opinion toute personnelle.

Bon j'arrête là, j'aurais d'autres exemples mais cela ferait de cet article sans photos (presque) un trop long texte à lire. Merci à vous tous qui m'avaient encouragés à faire ce carnet de voyage, même si je n'ai pas (ou presque) répondu à vos commentaires, je les ai tous lus et appréciés. Les statistiques du carnet montrent que près de 1000 ouvertures du carnet ont été faites, c'est quand même pas mal.

Danseuse de l'exposition vernissage d'un peintre moderne  à Bangalore.